Le vaccin s’appliquerait aux patients atteints d’un cancer et non à prévenir la maladie. Pour l’instant, il cible d’abord «les
quatre plus grands tueurs», soit les cancers du sein, des ovaires, des poumons et du côlon.
«Je ne m’inquiète pas pour l’avenir, mais plutôt pour le présent et pour tous ceux qu’on n’arrive toujours pas à guérir en ce
moment», dit-il à propos de sa quête pour un remède qui pourrait soigner des millions de personnes.
Claude Perreault a eu l’idée de se pencher sur la façon dont notre système immunitaire peut s’attaquer à une tumeur
cancéreuse, en voyant le taux de succès des greffes de moelle osseuse pour combattre des leucémies, remplaçant ainsi le
système immunitaire d’un malade.
Il explique que des biopsies sur des tumeurs cancéreuses ont montré que les lymphocytes T y étaient plus nombreux, preuve
qu’il y a déjà une première réponse immunitaire. Il reste maintenant à la décupler.
Il leur a fallu des mois de recherches, non seulement en immunothérapie, mais aussi en chimie et en informatique pour
déceler la clé du mystère.
EN RÉMISSION, ELLE CHERCHE UN REMÈDE
Atteinte d’un cancer des ganglions à 19 ans et après l’échec de plusieurs traitements, Krystel Vincent a bien failli perdre tout
espoir. Mais une greffe de moelle osseuse l’a guérie, lui permettant à son tour de chercher un remède au cancer.
«Je dois redonner une partie de ma guérison, car je sais que je suis en vie aujourd’hui grâce à la greffe», confie la femme de 31
ans, en rémission depuis 12 ans.
M Vincent complète actuellement un doctorat en immunobiologie. Elle travaille depuis six ans dans le laboratoire du Dr
Claude Perreault, à scruter de minuscules cellules au microscope à la recherche de celles qui sauront détruire les tumeurs
cancéreuses.
Lorsque le cancer l’a frappée il y a 12 ans, Krystel Vincent s’apprêtait à commencer l’université. Une fois guérie, elle savait
que c’est la recherche qui l’intéressait maintenant plus que tout.
«Ça m’a vraiment interpellée. Déjà, les avancées qui ont été faites, c’est incroyable», soutient M Vincent, qui n’aurait jamais
pu rêver d’avoir une petite fille sans la greffe qui lui a sauvé la vie à l’hôpital Maisonneuve-Rosemont.
Travail d’équipe
Au jour le jour, ses tâches dans le laboratoire visent à confirmer les découvertes faites au moyen de l’informatique par sa
collègue Céline Laumont.
«L’ADN humain est trop vaste pour le regarder à l’œil nu. Il faut fouiller grâce à des logiciels informatiques où l’on peut
trouver des cellules susceptibles de combattre un cancer», dit-elle.
«Ensuite, ma partie est de tester ce que l’on trouve, voir en pratique ce que peuvent faire les cellules identifiées», poursuit
M Vincent, qui teste du même coup les cellules sur des animaux de laboratoire.
Récompense
Si les longues heures passées à fouiller en laboratoire peuvent être difficiles, voire frustrantes, elles valent aussi leur pesant
d’or quand elles aboutissent à des découvertes comme celles de son équipe.
«La journée où on tient quelque chose, c’est ça notre récompense [...] Si on peut faire une différence dans la vie de quelques
personnes, on se sent utile», explique la jeune chercheuse.
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