ÉVÉNEMENT 3 Photos Christian Bonzon JEUDI 20 NOVEMBRE 2014 LE MATIN Le traitement mis au point par la startup MaxiVax combine un vaccin qui déclenche une réaction immunitaire contre les cellules cancéreuses et les métastases avec un implant sous-cutané qui booste le système immunitaire. Des cellules cancéreuses sont prélevées sur le patient. Elles sont ensuite inactivées par irradiation. Le traitement est administré six fois au cours d’une période de huit semaines. Le but du traitement est de détruire et/ou de contrôler la maladie cancéreuse de façon globale. Les cellules sont congelées avant d’être utilisées dans un vaccin qui présente l’avantage de contenir tous les gènes tumoraux du patient. La peau est localement anesthésiée pour implanter la minuscule capsule. Un minuscule implant constitué d’une membrane perméable contient des cellules génétiquement programmées pour stimuler l’immunité du patient. L’implant est congelé avant d’être inséré sous la peau. Il libérera la substance immunostimulante qu’il contient de manière contrôlée durant une semaine, puis sera retiré. UN VRAI ESPOIR CONTRE LE CANCER SANTÉ Un vaccin antitumeurs est actuellement testé aux Hôpitaux universitaires de Genève (HUG). Les premiers résultats sont déjà très prometteurs. t si demain on pouvait combattre le cancer en boostant le système immunitaire des patients malades? L’espoir est en phase de devenir réalité. Notamment aux HUG, où l’on teste actuellement un vaccin antitumeurs développé par une start-up genevoise, MaxiVax. Des essais cliniques, placés sous la haute surveillance de Swissmedic, sont en cours auprès de 15 patients atteints de différents cancers à des stades avancés. «Nous sommes actuellement dans la première phase de ces essais, explique le Dr Nicolas Mach, oncologue aux HUG E et responsable de cette étude. Pour le moment, l’objectif est de démontrer la sécurité du vaccin et la faisabilité du traitement.» Les premiers résultats sont encourageants, puisque aucun effet secondaire n’a été observé. «De nombreuses recherches doivent être stoppées à ce stade-là, relève le médecin. Par ailleurs, même si l’efficacité thérapeutique du vaccin ne sera mesurée que dans un second temps, on a d’ores et déjà pu constater une évolu- tion positive sur la maladie de certains patients.» Auparavant, chez des souris porteuses de différentes tumeurs, on avait observé un taux de guérison de plus de 80% chez celles traitées, contre 100% de mortalité chez les autres. Capsule sous la peau Concrètement, ce traitement consiste à stimuler le système immunitaire du patient pour l’amener à s’attaquer à ses propres cellules cancéreuses (voir infographie). «Sa particularité consiste à utiliser des cellules tumorales des patients comme antigènes et à les combiner g Pour le moment, il faut démontrer la sécurité et la faisabilité du traitement» Nicolas Mach, oncologue à un puissant agent stimulant libéré de manière prolongée par une petite capsule implantée sous la peau», explique l’oncologue. Aujourd’hui, plus de 16 000 personnes meurent, chaque année, d’un cancer en Suisse. Et une majorité de patients atteints de la maladie à un stade avancé ou métastatique décèdent dans les cinq ans. Alors autant dire que les attentes sont importantes à l’égard de cette immunothérapie dite active, qui pourra être utilisée pour lutter contre tout type de cancer. Et à tout stade: précoce, dans un espoir de guérison. Avancé, pour permettre de contenir l’évolution des métastases, voire les faire régresser. Toutefois, il faudra encore patienter quelques années avant que le vaccin de MaxiVax soit disponible. Ce sera au mieux en 2018. Et s’il confirme toutes ses promesses d’ici là. ● PASCALE BIERI [email protected]