Les pluies qui tombent sur le Maroc appartiennent à deux types très

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É T U D E SUR L E RÉGIME DES PLUIES AU MAROC
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CARACTÈRES ET ORIGINES DES DIFFÉRENTES PLUIES
Les pluies qui tombent sur le Maroc appartiennent à deux types très
différents :
Les unes, que nous appellerons orageuses, correspondent soit à des
champs isobariques à relief plat, soit à des extensions vers le Nord de la
dépression saharienne d'été. Ce sont des pluies essentiellement locales et
à répartition capricieuses, assez fréquentes en été, en raison de la haute
température et. de la grande humidité absolue qui règne presque constamment. Leur mécanisme est le suivant : réchauffement des couches d'air
voisines du sol détermine la formation de courants ascendants qui entraînent et répartissent la vapeur d'eau en altitude. L'atmosjohère comporte
alors une couche inférieure où l'humidité est élevée, mais, en raison de la
haute température du sol, l'état hygrométrique faible et une couche
supérieme à forte humidité, tant absolue que relative. Au sein de cette
dernière couche, les courants ascendants trouvent des conditions très propices à faire naître et à nourrir de puissants cumulo-nimbus. Bien entendu,
c'est au-dessus des sommets montagneux, présentant à réchauffement
davantage de surface que les régions plates, que les nuages se développent
avec une prédilection marquée. Mais, en dépit de leur aspect imposant,
ces masses nuageuses ne donnent lieu qu'à des précipitations fort irrégulières : en effet, le plus souvent, à la traversée de la couche inférieure à
faible humidité relative, la grande majorité des gouttes d'eau s'évapore,'
et seules parviennent au sol les grosses gouttes à grande vitesse de chute,
qui ne sont que partiellement évaporées (1). Mais si accidentellement, par
refroidissement anormal, par exemple, l'humidité relative vient à augmenter au voisinage du sol, l'aveise se produit, torrentielle. Tel est le
mécanisme des violentes précipitations de :
O U D J D A , 21 mm., le 27 juin 1920.
MARRAKECH, 3O mm., le 7 août 1921, en deux heures.
D A R O U L D Z I D O U H , 35 mm., lé 6 juin 1924, en deux heures.
OULMÈS, 78 mm., le 3 juin 192/1, en une heure trente.
B o u D E N I B , 17 mm. 5, le i5 juin 1924.
L'exemple de Marrakech est particulièrement typique :
A la suite d'une rotation du vent du Sud-Est au Nord-Est (et cela
jusqu'à l'altitude des nuages bas), la température baisse subitement de
i l et l'humidité relative monte de 10 à 7 0 : alors se produit une averse
diluvienne.
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(1) A B o u D n i b , il a été fait souvent l'observation s u i v a n t e : des cylindres de
pluie, q u i s'arrêtent à une faible distance d u sol, tombent [des cumulo-nimbus.
Lorsque le système vient à passer sur la station, quelques rares gouttes d'eau parviennent a u sol.
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