Journée DGALN, CERTU consacrée à l’économie des territoires Paris, 4 février 2013 Les travaux sur l’économie résidentielle : motivations, outils, résultats et enseignements à travers quelques études ménées pour les services de l’Etat Pierre Nouaille CETE de l’Ouest, MisEDD Ministère de l'Écologie, du Développement durable et de l’Énergie Journée CERTU–DGALN “Economie des territoires” – Paris 4 février 2013 1 WWW.developpement­durable.gouv.fr En préambule – L’économie résidentielle : le concept et ses contours Un concept né des travaux de l’équipe de L. Davezies (Université Paris XII, années 2000) L’origine : la mise en évidence de mécanismes inter-territoriaux de transfert de revenus et d’une déconnexion partielle entre emplois–production / revenus / (consommation) Revenus tirés des emplois publics Territoire Emplois induits Revenus tirés des activités exportatrices Revenus tirés de la fonction résidentielle Dépenses de consommation courante Revenus issus de prestations sociales Les deux dimensions du concept d’économie résidentielle : un ressort de développement potentiel « nouveau », « indépendant » du tissu économique local et déterminé par la seule « fonction résidentielle » du territoire (« demande ») des activités économiques induites (« retombées ») Journée CERTU–DGALN “Economie des territoires” – Paris 4 février 2013 2 Les études sur l’économie résidentielle confiées au CETE de l’Ouest : pourquoi et comment ? (1/2) Les motivations des services maîtres d’ouvrage (DDT(M) / DREAL) Investir le champ de l’analyse territoriale pour être en capacité de répondre aux « nouvelles » missions et postures des services S’approprier un concept largement popularisé Apprécier de la contribution de la composante résidentielle des systèmes socioéconomiques locaux aux dynamiques de développement Contribuer à la connaissance du fonctionnement des « éco-systèmes » socioéconomiques locaux et de leurs moteurs de développement, aider à l’identification d’enjeux territoriaux Un moyen efficace d’intégrer la dimension systémique du fonctionnement des territoires La formalisation progressive d’une démarche d’analyse Clarification du concept Approche « quantitative » : méthode simplifiée mais se souhaitant se rapprocher de l’esprit des travaux de L. Davezies Approche « qualitative » (entretiens) Journée CERTU–DGALN “Economie des territoires” – Paris 4 février 2013 3 Les études sur l’économie résidentielle confiées au CETE de l’Ouest : pourquoi et comment ? (2/2) Personnes présentes et disposant de revenus « exogènes » Présentes sans y travailler Présentes parce qu’elles y travaillent (salariés et non salariées) = Retraités Dans une activité « exportatrice » Sur un emploi public Actifs employés ailleurs Touristes Composante « résidentielle » Composante « productive » Composante « publique » Revenus « exogènes » = potentiel de consommation Epargne « Taux d’induction » Dépenses de consommation courante « Évasion commerciale » Emplois induits Journée CERTU–DGALN “Economie des territoires” – Paris 4 février 2013 4 Les études sur l’économie résidentielle confiées au CETE de l’Ouest : résultats génériques • Des contextes territoriaux très hétérogènes : territoires de 12 000 à 150 000 hab., zones littorales balnéaires, territoires périurbains, territoires ruraux « récréatifs », territoires ruraux industriels fragilisés, agglomérations urbaines,.… mais souvent inscrits dans des dynamiques de projets • Des ordres de grandeur et tendances constaté(e)s (sur 9 études de cas) : • Populations titulaires de revenus résidentiels (c. à. d. non actives localement) : Demande • • • Les revenus résidentiels : • • Retombées • Représentent (presque) partout plus de la moitié de l’ensemble des titulaires de revenus exogènes… malgré des écarts importants Contribuent souvent très largement aux dynamiques démographiques locales Impact mitigé sur les niveaux (Pensions de retraites : + / – , Revenus importés d’autres lieux d’emplois : + / ++) Impact pénalisant des niveaux de retraites qui se résorbe, pour l’instant… Les emplois induits : • • • • Des densités extrêmement variables (de 7 à 22 pour 100 hab.), Des taux d’induction très hétérogènes (de 10 à 30%) Une contribution souvent importante à la croissance de l’emploi… Mais des créations : • loin de compenser les destructions parfois massives d’emplois « industriels-producifs » • concentrées dans quelques secteurs : construction, santé-action sociale, grande distribution • qui ne suivent pas toujours l’évolution de la démographie, mais plus celle de l’emploi global Journée CERTU–DGALN “Economie des territoires” – Paris 4 février 2013 5 Les études sur l’économie résidentielle confiées au CETE de l’Ouest : quelques enseignements La composante résidentielle des systèmes socio-économiques locaux… • • Une réalité sur les territoires : • Des vertus pédagogiques certaines • Une ampleur variable (types de territoires, échelles), parfois qu’apparente (indicateurs) • Deux dimensions (« revenus résidentiels » = facteurs potentiels de développement… parmi d’autres, « emplois induits » = illustration du développement) qui ne vont pas toujours de pair • Des effets variables, pas toujours bien appréciés au départ (en + comme en -) • Déclinée au travers d’actions ponctuelles… pour quels effets, quelle évaluation ? Des enjeux et des équilibres à gérer : • L’attractivité et la gestion de certaines tensions / déséquilibres : économie des ressources (notamment foncières), phénomènes d’éviction, saisonnalité… • L’accès aux services dans les territoires et la capacité à l’organiser • La capacité à valoriser des ressources locales (quitte à faire bouger les frontières « induit / productif » : productions agricoles ou ressources spécifiques, tourisme d’affaire…) • L’intégration de la multiplicité des échelles (production / distribution / consommation) • La recherche d’une plus grande « autonomie » dans le développement local (développement endogène) vs la prise en compte des logiques d’inter-dépendances territoriales Journée CERTU–DGALN “Economie des territoires” – Paris 4 février 2013 6