Le projet Dairyman en quelques mots

Synthèse du projet Dairyman – Octobre 2013 Idele – Sylvain FORAY
Dairyman, un programme européen sur la durabilité des systèmes laitiers
Le projet Dairyman a étudié la production laitière de 10 régions de
l’Europe du Nord. Il a permis de fédérer des éleveurs, des équipes de
recherche et de développement autour d’un thème commun : l’élevage
laitier et l’environnement.
Le projet Européen Dairyman a regroupé des partenaires de la recherche et développement et des éleveurs
de 10 régions laitières de l’Europe du Nord Ouest : les Pays-Bas, pilotes du projet, le Baden Württemberg en
Allemagne, le Luxembourg, la Belgique – Flandre et Wallonie- l’Irlande du Sud, l’Irlande du Nord et la France
avec trois régions (La Bretagne, les Pays de la Loire et le Nord Pas de Calais). Les partenaires français associés
au projet sont l’Institut de l’Elevage et les Chambres d’Agricultures des régions concernées. Ce projet
Interreg d’une durée de 4 ans a bénéficié du soutient financier du FEDER.
Dans toutes ces régions aux systèmes de production et aux contextes pédo-climatiques différents, la
production laitière occupe une place importante en termes d’économie et de valorisation du territoire. Ces
systèmes doivent dorénavant intégrer les exigences environnementales dans leurs évolutions.
Le projet est structuré autour de 3 actions : des bilans régionaux, un réseau de fermes pilotes et des mesures
en stations expérimentales.
Les travaux réalisés au niveau régional ont eu pour but de
préciser le rôle de l’activité laitière sur l’économie,
l’environnement et le territoire. L’objectif était d’amener les
différents acteurs régionaux (éleveurs, politiques, gouvernement,
association de consommateurs,…) à échanger et débattre
ensemble sur ces questions.
Cette action du projet a été l’occasion d’organiser une conférence
à Gand (Belgique) en octobre 2012 afin de rassembler les
différents acteurs de la filière laitière européenne et d’échanger
sur les voies d’amélioration de la durabilité environnementale,
économique et sociale des régions et des fermes. Un rapport sur
la durabilité de la production laitière et de la mise en place des
différentes Directives Environnementales Européennes a été
proposé aux participants.
Un réseau d’élevage constitué de 128 fermes pilotes. Ce réseau a permis de couvrir la diversité des
systèmes de production de chaque région. Le choix s’est aussi porté vers des exploitations soucieuses de la
problématique environnementale, parfois soumises à des exigences réglementaires ou des contraintes
spécifiques (exemple : zone péri-urbaine, zone de protection de captage, pertes de surfaces…). L’objectif
était d’impliquer les éleveurs dans une réflexion sur les problématiques environnementales et de les amener
à analyser leur système de production au regard de ces enjeux.
Un diagnostic du système de production a été réalisé dans toutes les exploitations du projet afin de faire une
analyse de ses points forts et de ses fragilités et ceci dans tous les domaines : structure de l’exploitation,
résultats technico-économiques, indicateurs de performances environnementales. Parmi ces indicateurs, on
peut recenser : le bilan de l’azote à l’échelle du système, le bilan carbone, la biodiversité.

Synthèse du projet Dairyman – Octobre 2013 Idele – Sylvain FORAY
Ces investigations ont permis de formaliser un projet d’évolution des
pratiques, voire du système, pour améliorer la durabilité de
l’exploitation. Les éleveurs se sont progressivement engagés dans ce
projet tout en étant accompagnés par des conseillers.
Plusieurs pistes d’évolution ont été envisagées par les éleveurs et leurs
conseillers (la réduction de l’utilisation des produits phytosanitaire, la
recherche de l’autonomie protéique, l’augmentation du pâturage…).
Ce réseau s’est voulu avant tout un lieu de concertation et d’échange
entre les éleveurs laitiers européens. Ainsi, les éleveurs de chaque
région ont visité leurs homologues des autres régions du projet. Ces
visites ont été sources de débat et de questionnement. Au-delà des
questions techniques et économiques, les débats ont également porté
sur les perspectives de production de l’après quota.
Des expérimentations conduites en stations expérimentales. La volonté des partenaires portait également
sur la mise en commun de protocoles expérimentaux afin d’analyser les systèmes de production et leur
relation avec l’environnement. Pour cela, des expérimentations « systèmes » ont été mises en place dans
plus plupart des régions. En France, les fermes expérimentales de Trévarez (Bretagne) et de Derval (Pays de
la Loire) ont fait partie du réseau des sites expérimentaux du projet.
Ces expérimentations système ont été réalisées à l’échelle de l’exploitation afin de prendre en compte les
interractions entre tous les compartiments de l’exploitation (animaux, cultures fourragères…). Elles visaient à
mesurer à la fois les performances techniques, zootechniques et les impacts environnementaux :
consommations d’énergie, pertes d’azote vers l’eau et l’air, émissions de Gaz à Effet de Serre. Ces sites
expérimentaux ont également permis de tester de nouvelles pratiques visant à améliorer l’efficience
environnementale des systèmes de production.
Echange
C’est le mot qui résume ce projet : échange entre les éleveurs, ingénieurs, chercheurs, échanges
de connaissances.
Dairyman a ainsi été l’occasion de construire un riche et constructif partenariat entre les acteurs
de la recherche et du développement et les éleveurs.
Il a été reconnu par la Commission Européenne comme un projet exemplaire pouvant intégrer les
groupes de « Partenariat Européen à l’Innovation ».
Le suivi du surplus de la balance azotée sur la ferme expérimentale de Derval (44)
Surplus : 92 kg N/ha
Taux de conversion de l’azote: 39 %
Un surplus d’azote < à 95 kg / ha pour les 10 dernières
années du fait d’une optimisation de la fertilisation.