Il est question d’objectivité lorsque l’on cherche à être précis, à éviter les erreurs, à s’assurer que les
interlocuteurs ne tentent pas d’enjoliver (ou de noircir) la réalité. Il est question de subjectivité
lorsqu’on se laisse guider d’une part par le choix délibéré de privilégier un aspect en fonction de
l’angle adopté, et d’autre part lorsque l’on laisse fonctionner ses sens pour s’imprégner d’un sujet et
aboutir à un certain degré d’empathie.
1) l’observation
La vision est certes prédominante, mais il faut laisser jouer tous ses sens, rechercher (et noter
systématiquement) tous les détails significatifs. Il faut “fouiner”, être à l’affût des éléments utiles, mais
aussi être prêt à se laisser surprendre et se laisser guider par l’intuition.
2) l’interview
La qualité des interviews repose sur l’établissement d’une relation, d’un dialogue. L’attitude à
adopter est donc le contraire d’une attitude passive consistant à poser une série de questions
prédéfinies et à noter les réponses. Il faut intéresser l’interviewé. Pour cela, il faut d’abord une bonne
préparation, connaître déjà le sujet (ce sont les questions intéressantes qui suscitent les réponses
intéressantes) et savoir ce que l’on recherche. Mais il faut aussi, comme pour l’observation, être prêt à
se laisser surprendre, et suivre le cas échéant un fil inattendu qui surgirait de la conversation. Il faut
également être vigilant, et ne pas se laisser “balader” : pour cela, il faut sans arrêt réclamer des
précisions, des exemples.
La technique de l’interview repose pour une large part sur l’usage des relances. Une réponse
est rarement adéquate et complète. Il faut demander des compléments, faire préciser, recentrer le cas
échéant, parfois vérifier que l’on a bien saisi le sens en utilisant la reformulation.
3) la documentation
Les sources de documentation, généralistes ou spécialisées, sont multiples. Ici encore, il
s’agit de mener une recherche active, orientée en fonction des questions que l’on se pose et des
types d’informations dont on a besoin. Il faut économiser son temps, et, face à la “littérature grise”
(documentation interne d’une institution) ou aux informations disponibles sur internet, procéder
différemment selon les besoins aux différentes étapes de son travail : approche générale au début
pour affiner l’angle à adopter et préparer l’enquête ; préparation d’une interview ; recherche de
compléments à l’observation et aux interviews ; recoupement des informations ; vérifications avant de
rédiger.
4 - Message principal
Avant d’aborder la rédaction, il faut rédiger en 5 ou 6 lignes ce qui constituera l’essentiel du contenu
du reportage. La capacité à résumer ainsi par avance ce que l’on va écrire est une garantie que l’on a
clairement à l’esprit le fil conducteur qui donnera sa cohérence au reportage.
Ce court texte devra obligatoirement être remis à l’enseignant avant de commencer à rédiger.
5 - Plan
Le plan découle en partie du message principal. Il a une forme très souple, c’est-à-dire qu’il pourra
compter 8, 10 ou 15 parties. Il ordonne les éléments dont vous disposez à l’issue de l’enquête. Il
alterne les parties concrètes et les parties abstraites, afin de créer un rythme et des relances. Il est
pensé en fonction du lecteur qui aura besoin de connaître tel élément d’abord pour accéder à la
compréhension de tel autre.