Archéologie préventive
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Ferrand, rue du Clos à Cournon, rue de Pezzaze à Péchadoire, et surtout au lieudit La Croix Saint-
Roch au Crest, où des structures d’habitat en place et un mobilier datable de la transition Bronze
ancien/Bronze moyen* fera probablement l’objet d’une fouille préventive. Ces découvertes font suite
à la fouille, réalisée en 2001, de l’exceptionnelle nécropole tumulaire de Gerzat, Chantemerle, qui est
certainement le plus important site de ce genre fouillé en France depuis fort longtemps. Par ailleurs, le
projet collectif de recherche sur la caractérisation des céramiques de l’âge du Bronze ancien* se
poursuit et promet, à terme, l’établissement d’une typo-chronologie fiable pour cette époque en
Auvergne, grâce à l’étude ou au réexamen des importantes séries fouillées depuis une vingtaine
d’années.
L’âge du Bronze final*, assez peu représenté dans les interventions, a livré un petit ensemble
funéraire du Bronze final, constitué d’au moins une tombe à entourage de pierres et de trois
incinérations, lors d’un diagnostic à la ZAC des Grandes au Cendre (Puy-de-Dôme), qui peut être
rapproché de l’ensemble funéraire qui avait été mis au jour en 2001 à la Grande Halle d’Auvergne à
Cournon (Puy-de-Dôme) ; ils correspondent à des vestiges peu fréquents pour cette époque. Datable
de la transition entre l’âge du Bronze* et l’âge du Fer*, un rare bâtiment à abside, d’une cinquantaine
de mètres carrés, a été mis au jour à La Roche-Blanche, La Novialle.
L’AGE DU FER
En décembre 2001, la fouille d’une fosse contenant les squelettes de huit hommes et huit
chevaux mâles, disposés symétriquement, avait été largement médiatisée. Depuis, des diagnostics
successifs effectués sur cette même ZAC des Grandes au Cendre ont révélé vingt nouvelles fosses
contenant des chevaux, dont au moins une avec des restes humains associés. Si l’on tient compte du
fait qu’à peine plus de 5% de la surface du terrain ont été sondés, c’est à un ensemble considérable que
nous avons affaire, phénomène à ce jour unique dans le monde celtique. Une datation à la fin du
second âge du Fer* est probable. Toujours sur le même site et pour la même époque, il faut également
noter la découverte de plusieurs sépultures et des vestiges d’activités domestiques ou artisanales, dont
un four de potier, qu’il faut sans doute relier à l’oppidum* attenant de Gondole.
Déjà identifié et ayant fait l’objet de fouilles programmées depuis plusieurs dizaines
d’années, le site de Gandaillat à Clermont-Ferrand a fait l’objet d’importantes opérations préventives.
Elles ont mis au jour de nombreux vestiges de cette agglomération datant du IIIe et surtout du IIe siècle
av. J.-C. L’espace paraît structuré par un fossé, au sud duquel se concentre la quasi-totalité des tombes
(plus de cent vingt, tant inhumations que dépôts de crémation). Au nord de cette limite, des palissades
cloisonnent l’espace et délimitent des aires d’habitats caractérisées par des bâtiments plus ou moins
spacieux, des caves et des fosses. On distingue également des zones artisanales, notamment un atelier
de forge particulièrement bien conservé. Il faut noter également un grand nombre de puits, dans
lesquels a souvent été retrouvé un mobilier particulier (vases entiers, objets métalliques et restes
humains) qui suggère une fonction non domestique. Des secteurs dans lesquels sont présents en grand
nombre des amphores et des restes fauniques inhabituels en contexte d’habitat (chiens, chevaux) ont
probablement eu une fonction cultuelle et cérémonielle. L’importance et l’organisation des vestiges
suggèrent un proto-urbanisme.
Il est très vraisemblable que ce vaste complexe d’Aulnat-Gandaillat-La Grande Borne
corresponde à la première capitale des Arvernes, avant que celle-ci ne soit transférée à Gergovie.
Toujours pour le second âge du Fer, une mention particulière doit être faite pour le site de La
Cime des Bruyères à Pulvérières (Puy-de-Dôme), où les pratiques funéraires observées (tombe à char
avec dépôt de crémation, notamment) renouvellent notre connaissance de celles-ci dans la région. A