Plein Sens – DGOS : Evaluation de la contribution des EMSP et LISP à la diffusion d’une culture palliative 4
Introduction
Depuis 1999, l’accès à des soins palliatifs est un droit pour qui les requiert et depuis plus avant
(1986), il est entendu que cet accès n’est pas limité à des unités spécialisées. Si les unités de
soins palliatifs ont été et demeurent des lieux de référence pour la démarche palliative, elles
n’en ont pas l’exclusivité, loin s’en faut, et la politique de soins palliatifs en France, aujourd’hui
vieille de presque 30 ans, a toujours été une politique de développement des soins palliatifs,
sous-entendu de développement hors du cadre des unités dédiées.
Des dispositifs ont donc été pensés et déployés pour permettre à des patients en fin de vie
de bénéficier de ce type de soins, d’abord dans des services de soins hospitaliers, puis à
domicile, puis dans les établissement médico-sociaux.
Dans les établissements de santé, deux dispositifs ont été conçus complémentairement pour
développer les soins palliatifs : les équipes mobiles et les lits identifiés de soins palliatifs (EMSP
et LISP). Les équipes mobiles sont nées pour la première fois en 1989, puis ont été instituées
par une circulaire en 2002 et mise à jour en 2008. Il s’agit aujourd’hui d’équipes composées
de médecins, infirmières et psychologues principalement, qui assurent une mission d’appui et
de conseil aux services qui prennent en charge des patients en phase palliative. Les Lits
Identifiés de Soins Palliatifs, sont un dispositif assez original de reconnaissance de la capacité
spécifique d’un service à mettre en œuvre une démarche palliative, dès lors qu’il peut faire
valoir un projet de soins dans ce sens et des personnels référents formés.
Au terme du programme national de développement des soins palliatifs 2008-2012, la DGOS
a souhaité disposer d’une évaluation de la contribution des équipes mobiles et des lits
identifiés de soins palliatifs à la diffusion d’une culture palliative. Comme le stipule le cahier
des charges de l’étude, la mission n’a pas pour objet l’évaluation de la qualité des soins
palliatifs mais la mesure des effets des EMSP et des LISP sur l’appropriation de la démarche
palliative par les professionnels non spécialisés.
Le travail attendu a d’abord une visée descriptive, il s’agit de proposer un panorama
raisonné des pratiques que les professionnels investis dans ces deux dispositifs mettent en
œuvre. Cela doit permettre de statuer sur la pertinence des équipes mobiles et des LISP pour
déployer auprès de toute personne qui en a besoin des soins palliatifs.
Il s’agit d’une évaluation qualitative qui ouvre à une meilleure compréhension de la réalité
des dispositifs étudiés et à une éventuelle redéfinition de leurs spécifications au regard des
limites ou des difficultés que pose leur mise en œuvre. Elle a un caractère novateur, car si les
Unités de Soins Palliatifs ont pu faire l’objet d’analyses sociologiques et fonctionnelles
poussées, c’est peu le cas des EMSP et pas du tout le cas des LISP.
Notre travail ne porte donc pas sur toute la politique de soins palliatifs mais sur un objet très
particulier : nous avons étudié principalement les conditions de mise en œuvre d’une
démarche palliative dans des services de soins hospitaliers et secondairement dans les
Ehpad. Nous proposons une analyse de la problématique d’appropriation et de mise en
œuvre de la démarche palliative dans des services hospitaliers non spécialisés. Cette analyse
nous permet de déterminer la valeur ajoutée des LISP selon leur conformation et sur les
méthodes et l’impact des équipes mobiles auprès des services de soins et en Ehpad.
Ce périmètre exclut donc tout le champ de la prise en charge à domicile ainsi que celui de
la prise en charge en USP. Si certaines des équipes mobiles rencontrées interviennent au
domicile, il était impossible d’étudier leur rôle en ambulatoire en n’analysant pas celui des
réseaux, celui des services d’hospitalisation à domicile, ou des services de soins infirmiers à
domicile. En raison des moyens nécessairement limités de la mission, il était important de se
focaliser sur des objets et univers d’étude bien circonscrits. Notre travail est limité mais il traite
au fond d’un sujet qui est comme un implicite de la politique de soins palliatifs : selon les
termes de cette politique, il est souhaitable et possible de mettre en œuvre des soins palliatifs
de qualité dans tous les services hospitaliers.
C’est finalement cette affirmation que nous interrogeons. Comme beaucoup de politiques
publiques, celle de développement des soins palliatifs a peu été évaluée sinon
comptablement. Ce travail n’a pas la prétention à se poser comme l’évaluation de toute la