Plan de gestion 2004-2008 Ministère de l’Ecologie et du Développement Durable Direction de la Nature et du Paysage Réserves Naturelles de la Baie de l’Aiguillon Plan de Gestion 2004-2008 Septembre 2003 Rédaction : Francis Meunier (LPO) & Emmanuel Joyeux (ONCFS) O ffi c e Na ti ona l de la Chas se e t de l a Fa une S a uv a ge & Li gue pour l a P r ote c ti on de s Oi se a ux Ferme de la Prée Mizottière – 85450 Sainte Radegonde des Noyers Tél : 02 51 56 82 98 Fax : 02 51 56 87 94 Remerciements Il nous est agréable de remercier l’ensemble des membres des comités consultatifs des deux réserves naturelles de la baie de l'Aiguillon, et au-delà toutes les personnes qui ont contribué à la construction de ce plan de gestion par les informations et les connaissances qu’ils ont partagées. Notre reconnaissance s’adresse tout particulièrement à tous ceux qui contribuent directement à la gestion du site par leur participation aux travaux, missions techniques, programmes scientifiques et animations. Ce travail a été permis par la volonté de coopération de nos équipes dirigeantes à la LPO et à l’ONCFS, Dominique Aribert, Jean-Jacques Blanchon, Michel Métais et Dominique Stevens ; qu’ils en soient remerciés. Bruno Toison, délégué régional du Conservatoire du Littoral, a permis le rapprochement physique des équipes charentaises et vendéennes, en nous accueillant dans les locaux de la Prée Mizottière. La collaboration des gardes ONCFS des services départementaux de Charente-Maritime et de Vendée, et des Brigades Mobiles d’Intervention de Bretagne-Pays de Loire et Poitou-Charentes, pour des missions techniques et de police, nous est précieuse et indispensable. L’équipe du CNERA – Avifaune Migratrice de Chanteloup, Bertrand Trolliet, Olivier Girard et Michel Fouquet,ainsi que Jean-Marie Boutin et Jean-Luc Tesson, continue de nous assister sur les comptages mensuels « oiseaux d’eau », après nous avoir transmis son savoir-faire. Bertrand Trolliet est l’auteur des figures les concernant et enrichit régulièrement nos discussions scientifiques. Nous remercions également Gaby Bouninneau et Pascal Bonnin de la Fédération Départementale des Chasseurs de Vendée pour leur participation à ces suivis. A ceux là, il faut ajouter celles qui nous facilitent la gestion quotidienne administrative et comptable, Pascale Ménard, Isabelle Rivault, Diana Alves, Patricia Murray, Catherine Pellereau et Marie-Agnès Bernard. Les gestionnaires de réserves naturelles et sites protégés sur le marais poitevin (ADEV, LPO Marais Poitevin) et en dehors (réserves LPO de Charente-Maritime, réseau RNF…) nous font partager leur expérience. Souhaitons que ce partage s’enrichisse encore. Toute notre amitié à Hugues Des Touches, Jean-Pierre Guéret et Alain Thomas. Enfin, le personnel permanent des deux réserves naturelles étant constitué de deux personnes, c’est avec plaisir que nous remercions tous les stagiaires et vacataires qui sont venus nous prêter main forte depuis 1998, soit par ordre d’entrée en scène : Christophe Bourron, Alexandre Prinet, Dimitri Gourand, Clelia Betton, Stéphane Gauthier, Julien Herpoux, Rachel Khun, Jean-Baptiste Lerede, Alexandre Thémé, Guillaume Geneste, Audrey Millet, Simon Audrain, Olivier Vermet, Clovis Boutet, Grégory d’Halluin, Guénael Menguy, Gaël Moinard, Sophie Papin, Marie Provost, Clément Rataud, Olivier Guérin, Gérald Thévenon, Julien Modéran, Marie Deville, Guillaume Ogereau, Marie Halleux, Aurélie Barnier, Julia Combrun et Coraline Moreau. Une mention spéciale à Carole Pardell, rédactrice principale du premier plan de gestion « Vendée » et à ceux qui sont venus et revenus sous des statuts divers, variés et précaires, sans jamais fléchir : Olivier Favreau, Régis Ball, Sylvain Haie et Frédéric Levé. PREAMBULE La baie de l’Aiguillon est divisée en 2 réserves naturelles. • La partie vendéenne a été classée en réserve naturelle en 1996 sur 2300 ha. S a gestion a été confiée à l’Office National de la Chasse et de la Faune S auvage (ONCFS ), certaines missions techniques étant confiées à la Ligue pour la Protection des Oiseaux (LPO). Son premier plan de gestion (2000-2004), réalisé par la LPO sous la direction de l’ONCFS, a été soumis au CNPN et validé en mai 2002 dans l’attente d’un plan de gestion unique pour l’ensemble de la baie. Le conservateur, M . Emmanuel Joyeux, recruté en 1998, est employé par l’ONCFS. • La partie charentaise a été classée en réserve naturelle en 1999 sur 2600 ha. S a gestion a été confiée conjointement à l’ONCFS et à la LPO. Un protocole d’accord ONCFS-LPO définit le niveau de coordination entre ces deux organismes sur la réserve naturelle. Le conservateur, M . Francis M eunier, recruté en 2001, est employé par la LPO. Le présent document constitue donc ce plan de gestion commun aux deux réserves naturelles, gérées comme une entité écologique et humaine unique. Compte tenu du décalage de création entre les deux réserves, des études complémentaires ont été réalisés sur la partie charentaise. De plus pour les principaux suivis et programmes scientifiques, les opérations inscrites au plan de gestion « Vendée » considéraient l’ensemble de la baie ou bien ont été élargies dès 2001 à la partie charentaise. Il est ainsi possible d’avoir une évaluation patrimoniale globale de la baie de l’Aiguillon et de définir des objectifs communs de gestion. Le recul dont nous disposons aujourd’hui a permis ainsi de faire une sorte d’évaluation (non formelle) du plan de gestion « Vendée ». Cette ré-évaluation patrimoniale et socioéconomique a permis de définir des actions supplémentaires et surtout complémentaires articulées avec les programmes en cours définis par le plan vendéen. La première illustration clé de l’unicité de gestion des 2 réserves naturelles a été la réunion des équipes techniques dans des locaux communs. En effet, l’acquisition par le Conservatoire du Littoral du domaine de la Prée M izottière (en Vendée) a donné l’occasion aux organismes gestionnaires de se rapprocher grâce à la mise disposition d’une partie des bâtiments. Ceux-ci sont situés à la limite entre la Charente-M aritime et la Vendée en bordure des 2 réserves. La fusion des deux équipes sur ce site est donc effective depuis octobre 2002. Dans la suite de ce rapport nous parlerons donc généralement de LA réserve naturelle en considérant la baie de l’Aiguillon dans son ensemble. La distinction entre les deux entités officielles n’a été conservée que lorsque cela s’avérait nécessaire pour la compréhension. SOMMAIRE Section A : Approche descriptive et analytique de la Réserve Natu relle......................................4 A1 Informations géné rale s ........................................................................................................... 4 A1.1. Localisation ........................................................................................................................ 4 A1.2. Statut actuel et limites du site ................................................................................................. 6 A1.2.1. Statut .......................................................................................................................... 6 A1.2.2. Limites ........................................................................................................................ 7 A1.2.3. Autres classements et inventaires ...................................................................................... 9 A1.3. Description sommaire ........................................................................................................... 9 A1.4. Historique du site. ...............................................................................................................11 A1.5. Aspects fonciers ..................................................................................................................13 A2. Environnement e t patrimoine . ............................................................................................. 13 A2.1. Milieu physique. .................................................................................................................13 A2.1.1. Climat ........................................................................................................................13 A2.1.2. Géologie, géomorphologie, dynamique sédimentaire ...........................................................16 A2.1.2.1. Cadre géomorphologique et hydrologie sur le domaine terrestre ......................................16 A2.1.2.2. Couverture sédimentaire et dynamique sur le domaine maritime......................................17 A2.1.2.3. Les caractéristiques de la marée ................................................................................20 A2.1.3. Les apports fluviaux : quantité et qualité des eaux ...............................................................21 A2.1.3.1. Quantité d’eau .......................................................................................................21 A2.1.3.2. Les apports du bassin versant en éléments nutritifs .......................................................23 A2.1.3.3. Bilan pour la réserve naturelle ..................................................................................24 A2.1.3.4. La surveillance de la qualité des eaux du milieu marin...................................................24 A2.2. Unités écologiques ..............................................................................................................29 A2.2.1. Vases nues ..................................................................................................................31 A2.2.2. Végétation pionnière des hautes slikkes ............................................................................31 A2.2.3. Végétation du schorre....................................................................................................31 A2.2.4. Les roselières des rives de la Sèvre niortaise ......................................................................34 A2.2.5. Les formations dunaires .................................................................................................34 A2.2.6. La végétation des digues ................................................................................................34 A2.2.7. En guise de conclusion ..................................................................................................34 A2.3. Faune et Flore.....................................................................................................................35 A2.3.1. Flore..........................................................................................................................35 A2.3.2. Faune.........................................................................................................................37 A2.3.2.1. La faune marine de la baie .......................................................................................37 A2.3.2.2. La faune terrestre ...................................................................................................40 A2.3.2.3. Les oiseaux ...........................................................................................................41 A2.4. Environnement socio-économique..........................................................................................60 A2.4.1. Les activités économiques ..............................................................................................60 A2.4.1.1. Les activités agricoles .............................................................................................60 A2.4.1.2. Conchyliculture et pêche côtière................................................................................64 A2.4.2. Les pratiques traditionnelles de loisirs...............................................................................68 A2.4.2.1. Pêche à pied amateur ..............................................................................................68 A2.4.2.2. La chasse..............................................................................................................69 A2.4.2.3. La cueillette des Salicornes et du Lilas de mer .............................................................70 A2.4.2.4. Le tourisme...........................................................................................................70 Réserves Naturelles de la baie de l'Aiguillon – Plan de Gestion 2004-2008 1 A2.4.3. La démoustication.........................................................................................................70 A2.4.3.1. Contexte historique.................................................................................................71 A2.4.3.2. Méthodes de démoustication et questions biologiques ...................................................71 A2.4.4. Les activités liées à la recherche et à la pédagogie sur la réserve ............................................72 A2.4.4.1. Pédagogie et animation nature ..................................................................................72 A2.4.4.2. Les activités de recherche ........................................................................................74 A2.4.5. Le contexte du marais poitevin........................................................................................75 A2.5. Patrimoine historique...........................................................................................................76 A2.6. Approche globale : évolution des milieux naturels et fonctionnement écologique du système.............76 Résumé de la se ction A............................................................................................................... 79 Section B : Evaluation du Patrimoine et Définition des Objectifs .............................................81 B1. Evaluation de la valeur patrimoniale ................................................................................... 81 B1.1. Evaluation des habitats, des espèces et du patrimoine géologique..................................................81 B1.1.1. Flore et Habitats ...........................................................................................................81 B1.1.2. Oiseaux d’eau hivernants et migrateurs .............................................................................83 B1.1.3. Oiseaux nicheurs ..........................................................................................................88 B1.1.4. Mammifères ................................................................................................................88 B1.1.5. Reptiles et Amphibiens ..................................................................................................89 B1.1.6. Poissons......................................................................................................................89 B1.1.7. Les invertébrés aquatiques et terrestres ..............................................................................90 B1.2. Evaluation qualitative de la biodiversité de la baie de l'Aiguillon..................................................90 B1.3. Analyse des potentiels d’interprétation ....................................................................................93 B1.4. Place de la réserve dans un ensemble d’espaces protégés .............................................................96 B2. O bjectifs à long terme .......................................................................................................... 98 B2.1. Objectifs à long terme relati fs à la conservation des habitats, des espèces et du patrimoine géomorphologique. ......................................................................................................................99 B2.1.1. Maintenir et/ou restaurer les fonctions de marais maritime....................................................99 B2.1.1.1. Maintenir et/ou restaurer l’intégrité écologique des habitats intertidaux (vasières) ...............99 B2.1.1.2. Maintenir la diversité et la dynamique des prés salés ................................................... 100 B2.1.2. Maintenir et/ou restaurer la cap acité d’accu eil de la baie pour les limicoles côtiers et les anatidés hivernants et migrateurs .......................................................................................................... 101 B2.1.3. Maintenir et restaurer les habitats aquatiques (étiers, chen aux…) ......................................... 102 B2.1.4. Maintenir et/ou restaurer les habitats terrestres (digues, dunes…) et la diversité floristique à même d’accueillir la faune sauvag e.................................................................................................... 103 B2.1.5. Entretenir les éléments paysagers de la Réserve ................................................................ 103 B2.2. Objectifs à long terme relati fs à l’organisation des suivis écologiques et à la définition de programmes scientifiqu es. ............................................................................................................................ 103 B2.2.1. Assurer les inventaires et suivis écologiques nécessaires à l’analyse de l’état de gestion du site.. 104 B2.2.2. Développer en partenariat des programmes scienti fiques nécessaires à l’amélioration des connaissances et à la gestion.................................................................................................... 104 B2.3. Objectifs à long terme relati fs à la valorisation de la Réserve Naturelle dans les politiques locales et à l’accueil du public..................................................................................................................... 105 B2.3.1. Maintenir une utilisation rationnelle des ressources renouvel ables ........................................ 105 B2.3.2. Intégrer et valoriser la Réserve Naturelle dans les politiques locales, régionales et nationales..... 106 B2.3.3. Développer l’information, l’accueil et la sensibilisation du public ........................................ 106 B2.4. Objectifs à long terme relati fs aux activités administratives et à la surveillance.............................. 106 B2.4.1. Assurer la surveillance de la réserve naturelle................................................................... 106 B2.4.2. Assurer les activités administratives de la réserve naturelle ................................................. 107 Réserves Naturelles de la baie de l'Aiguillon – Plan de Gestion 2004-2008 2 B2.5. Conclusion....................................................................................................................... 107 B3. Facteurs pouvant avoir une influence sur la gestion........................................................... 109 B3.1. Tendances naturelles .......................................................................................................... 109 B3.1.1. Milieu physique.......................................................................................................... 109 B3.1.2. Evolution générale du milieu......................................................................................... 109 B3.1.3. Présence d’une espèce invasive : Spartina anglica ............................................................. 110 B3.1.4. La baie de l'Aiguillon : étape migratoire indispensable ?..................................................... 111 B3.2. Tendances direct ement induites par l’homme sur la réserve naturelle........................................... 111 B3.2.1. La fauche et le pâturag e des prés salés ............................................................................ 111 B3.2.2. Problèmes posés par les pratiques actuelles de démoustication et propositions de gestion.......... 111 B3.2.3. Les cultures marines.................................................................................................... 112 B3.2.4. Les activités halieutiques.............................................................................................. 113 B3.2.5. La fréquentation de la réserve........................................................................................ 113 B3.3. Facteurs extérieurs ............................................................................................................. 113 B3.3.1. Gestion qualitative et quantitative de la ressource en eau .................................................... 113 B3.3.2. Les orientations de la politique agricole........................................................................... 115 B3.3.3. L’action du Conservatoire du Littoral ............................................................................. 115 B3.3.4. L’activité cynégétique aux abords de la Réserve Naturelle .................................................. 117 B3.3.5. Les survols à très basse altitude d’avions ou d’hélicoptères ................................................. 117 B3.4. Aspects juridiques et réglementaires...................................................................................... 117 B3.5. Conclusion....................................................................................................................... 118 B4. Dé finition des obje ctifs à long te rme e t de s objectifs du plan.............................................. 120 B4.1. Objectifs relati fs à la conserv ation du patrimoine..................................................................... 121 B4.2. Objectifs relati fs à la rech erche et à l’amélioration des connaissances .......................................... 123 B4.3. Objectifs relati fs à la valorisation de la Réserve au niveau local, national et à l’accueil du public. ..... 124 B4.4. Objectifs relati fs à la surveillance et aux activités administratives ............................................... 125 Section C : Plan de travail..........................................................................................................126 C1. Définitions des O pé rations................................................................................................. 126 C2. Plan de travail par obje ctif du plan................................................... Erreur ! Signet non défini. C3. Ré capitulatifs des opérations par type .............................................. Erreur ! Signet non défini. C4. Bilan budgétaire................................................................................ Erreur ! Signet non défini. Références Bibliographiques et Cartographiques.................................Erreur ! Signet non défini. Réserves Naturelles de la baie de l'Aiguillon – Plan de Gestion 2004-2008 3 SECTION A : APPROCHE DESCRIPTIVE ET ANALYTIQUE DE LA RESERVE NATURELLE A1 Informations générales A1.1. Localisation Située sur le littoral Atlantique, partagée entre les départements de la Charente-M aritime et de la Vendée par l’estuaire de la Sèvre Niortaise, la baie de l’Aiguillon et les vasières qui bordent la Pointe d'Arçay forment les wadden les plus septentrionaux du bassin aquitain (46°17'N, 1°10’W au centre de la baie, carte 1). La baie de l’Aiguillon s'étend sur environ 5000 hectares. Son aspect actuel résulte des endigages successifs qui, du M oyen Age à 1965, ont isolé 95.000 hectares de l'ancien Golfe des Pictons, créant le M arais Poitevin. Le lit de la partie maritime de l'estuaire de la Sèvre Niortaise, « la rivière de M arans » traverse diamétralement la baie du nord-est au sud-ouest. Les vasières centrales, la basse slikke, recouvertes à chaque marée haute, sont parcourues par un réseau très touffu de chenaux. Entre les vasières centrales et le schorre, les vasières de haute slikke forment une ceinture de vases lisses entrecoupées de chenaux. Le schorre est localement appelé « mizottes » du nom patois de l'espèce recherchée pour la fauche, la puccinellie maritime. Carte 1. Localisation de la baie de l'Aiguillon Elle constitue du point de vue réglementaire un site complémentaire aux autres réserves naturelles littorales proches et plus anciennes que sont Lilleau des Niges sur l’île de Ré, M arais d’Yves et M arais de M oëze-Oléron sur le complexe Charente-Seudre ainsi que la RN de Saint Denis du Payré qui protège des prairies humides du marais poitevin (carte 2). Réserves Naturelles de la baie de l'Aiguillon – Plan de Gestion 2004-2008 4 Carte 2. Réseau des réserves naturelles de Charente-Mariti me et Vendée complémentai res à la baie de l'Aiguillon Réserves Naturelles de la baie de l'Aiguillon – Plan de Gestion 2004-2008 5 A1.2. Statut actuel et limites du site A1.2.1. Statut La baie de l'Aiguillon présente la particularité d’être divisée en 2 Réserves Naturelles, résultant d’une situation historique et administrative complexe. L’Etat avait donc choisi une instruction séparée sur les deux départements concernés. La partie nord de la baie de l'Aiguillon, au Nord du chenal de M arans, a été classée en réserve naturelle par le décret n° 96-613 du 9 juillet 1996, paru au journal officiel du 10 juillet 1996, sous la dénomination de « Réserve Naturelle de la baie de l'Aiguillon (Vendée) ». La partie sud de la baie a été classée de la même façon par le décret n° 99-557 du 2 juillet 1999, paru au journal officiel du 4 juillet 1999, sous la dénomination de « Réserve Naturelle de la baie de l'Aiguillon (Charente-M aritime) ». Bien que par souci de cohérence les gestionnaires désignés soient communs aux deu x réserves, les conventions établies avec les préfectures diffèrent quelque peu quant aux missions confiées. Par convention du 7 février 1997, le Préfet de Vendée a confié à l'Office National de la Chasse et de la Faune Sauvage, établissement public à caractère administratif, la gestion de la Réserve Naturelle de la baie de l’Aiguillon (Vendée). Cette convention prévoit notamment l’élaboration et la mise en œuvre d’un plan de gestion écologique de la réserve, dans un délai de 3 ans. Pour cette mission, une convention particulière a également été établie entre l’ONCFS et la Ligue pour la Protection des Oiseaux pour réaliser et mettre en œuvre le plan de gestion, les études et expertises nécessaires. Ce plan de gestion 2000-2004 a été validé en 2002 par le CNPN dans l’attente du présent document. Pour la Charente-M aritime, la convention de gestion du 24 novembre 2000 prévoit une co-gestion ONCFS-LPO, la LPO assurant la maîtrise d’œuvre de la gestion et l’ONCFS la direction et la coordination générale des 2 réserves ; cette convention indique également la répartition des missions confiées à chaque gestionnaire, suite à un accord entre les deux organismes (tableau 1). Tableau 1 : Principes de gestion des 2 rése rves naturelles de la baie de l'Aiguillon Gestionnaire principal dans le cadre d’une co-gestion des RN baie de l'Aiguillon Coordination et direction des 2 réserves naturelles MISS IONS ONCFS RNBA 17 RNBA 85 Responsabilité administrative et financière LPO ONCFS Gestion technique des milieux naturels Surveillance / Police / Réglementation Valorisation de la nature auprès du public Education / Animation / Tourisme Relations extérieures / locales Représentation Suivi scientifique / Recherche LPO ONCFS ONCFS ONCFS LPO - ONCFS ONCFS LPO - ONCFS ONCFS ONCFS ONCFS Deux conservateurs ont donc été recrutés, l’un - LPO - sur la partie 17, l’autre – ONCFS sur la partie 85. Dans les faits, l’ONCFS et la LPO assurent une co-gestion globale du site qui constitue bien sûr un ensemble écologique unique ; et complémentaire grâce aux spécificités Réserves Naturelles de la baie de l'Aiguillon – Plan de Gestion 2004-2008 6 propres à chacun des organismes. Ainsi, si chacun des conservateurs conserve un volet départemental sur le plan des relations locales et administratives, l’ensemble des opérations de gestion, suivis scientifiques ou valorisation s’effectuent en coordination et concernent les 2 réserves naturelles. Ce plan de gestion unique en est l’illustration. La coordination entre les gestionnaires est donc d’ores et déjà beaucoup plus poussée que ne le demandent les conventions fixant les modalités de gestion des réserves. En effet, les outils de communications vers l’extérieur comme les programmes de recherche, de suivis écologiques et de gestion des milieux sont menés conjointement, la responsabilité d’un programme étant confiée à l’un ou l’autre des conservateurs. A titre d’exemple, citons la préparation budgétaire, la rédaction du rapport d’activité, les comptages mensuels oiseaux d’eau, l’ensemble des programme de recherche, la signalisation commune. Il faut noter cependant que les décrets de création comportent 2 différences concernant : - d’une part l’interdiction de la pêche amateur à la civelle côté charentais (art. 9 du décret n°99-557) ce qui n’est pas le cas côté Vendée où le préfet peut cependant être amené à réglementer l’activité de pêche de loisir (art. 17 du décret n° 96-613) ; - d’autre part la possibilité d’effectuer des travaux nécessaires aux opérations de démoustication respectueuses de l’environnement côté charentais (art. 13 du décret n°99-557), ces opérations n’étant pas prévues du côté Vendée, elles tombent sous le coup d’autres articles. Compte - tenu des contextes locaux, il semble difficile actuellement d’envisager une fusion des deux décrets, afin d’avoir une réglementation parfaitement homogène. Si cette fusion ou tout au moins une harmonisation des deux décrets paraît logique, elle nous paraît néanmoins prématurée comme objectif opérationnel dans le cadre de ce premier plan de gestion. A1.2.2. Limites Les deux réserves naturelles sont situées essentiellement sur le domaine public maritime, en limite des communes de l’Aiguillon sur mer, Saint-M ichel en l’Herm, Triaize, Champagné les marais, Puyravault et Sainte Radegonde des Noyers (d’ouest en est en Vendée) et des communes de Charron, Esnandes et M arsilly (du nord au sud en Charente-M aritime). Elles couvrent un ensemble de 4900 ha (2600 en Charente-M aritime, 2300 en Vendée), à l’aval des premiers ouvrages à la mer (vannes du Chenal de la Raque, du Chenal Vieux, du Canal de Luçon, du Canal de l'Epine et Ecluses du Brault, côté Vendée ; vannes du canal du Curé côté charentais, (carte 3). Les digues de front de mer sont incluses dans la réserve naturelle côté vendéen mais exclues côté charentais. La réserve naturelle est donc limitée par différents éléments : Sur sa partie maritime - - Par une ligne droite partant de La Pelle (17), au droit de l’arrivée du chemin départemental n°106, et prolongeant l'alignement de la pointe ouest du rocher de la Dive à l'amer de la Pointe de l'Aiguillon (85). Le port de pêche de Charron (zone de mouillage des bateaux) est exclu de la réserve. Sur la partie terrestre - Par les digues de front de mer et les fossés de pied de digue, incluses dans la réserve de la Pointe de l'Aiguillon à l'ancien Pont du Brault (85), exclues du port du corps de garde (à Charron) jusqu’à la digue communale d’Esnandes (17). Du côté charentais, il s’agit en Réserves Naturelles de la baie de l'Aiguillon – Plan de Gestion 2004-2008 7 fait de tout le Domaine Public M aritime (DPM ) et rien que lui jusqu’à la pointe de la Pelle en longeant notamment le pied de la falaise d’Esnandes. Par les parcelles cadastrées sur les communes de l'Aiguillon sur M er, St M ichel en l'Herm, Triaize, Champagné les M arais, Puyravault, Ste Radégonde des Noyers en Vendée, et de Charron, Esnandes et M arsilly en Charente-M aritime. - Sur sa partie fluviale - La limite du Domaine Public Fluvial au niveau de l'ancien Pont du Brault côté vendéen. La limite du Domaine Public M aritime au niveau du Corps de garde côté charentais. Vendée Champa gné les Marais Pu yr a va ult Triaize Ste-Rad egon de des Noy ers St-Michel en l'Herm a La F s uteMe urr # S S # Poin te d'Arçay l'Aigu illon-su r-Mer N Charron W Pointe d e l'Ai gu illon # S E S Point e St-Clém en t # S Prés Salés Vasières Bouchots Parc à huîtres Esn andes Limite de la Réserve Naturelle S # Points d'observation 0 5 Km Ma rs illy Réa li sa tio n : RN Bai e d e l A ' g i ui l l on Sou rce: SCAN 25 ® - © IGN 1 9 99 Limite VendéeCharente-Maritime Limites communales Charente Maritime Carte 3. Limites de la réserv e naturelle de la baie de l'Aiguillon Réserves Naturelles de la baie de l'Aiguillon – Plan de Gestion 2004-2008 8 A1.2.3. Autres classements et inventaires La réserve naturelle est répertoriée en ZNIEFF de type 1, secteur de très grand intérêt biologique, dans l'inventaire des Zones Naturelles d'Intérêt Ecologique, Floristique et Faunistique, initié par le M inistère de l'Environnement en 1983 et animé au niveau national par le M uséum National d’Histoire Naturelle. Site d'intérêt communautaire pour la conservation des oiseaux sauvages (ZICO), elle est également déclarée Zone de Protection S péciale en application de l'article 4 de la Directive européenne 79/409 dite Directive « Oiseaux », notifiée à la CEE, le 05 septembre 1986. Elle est également intégralement désignée en pS IC (site d’importance communautaire) au titre de la Directive 92/43 dite Directive « Habitats » du fait des habitats de vasières et de prés salés qui y sont représentés. Elle est donc incluse dans le vaste ensemble de 63800 ha que constitue le site Natura 2000 du marais poitevin (le plus grand de France) dont le document d’objectifs est en voie d’achèvement. D'autres protections intéressent le littoral proche du Nord au Sud : la Réserve Biologique Domaniale et de Faune Sauvage de la Pointe d'Arçay (1035 ha), l’APB (arrêté de protection de biotope) de la Pointe de l'Aiguillon (30 ha), la Réserve Naturelle Volontaire de Choisy (85 ha), la Réserve Naturelle de St-Denis-du-Payré (207 ha), l’acquisition par le Conservatoire du Littoral de la ferme de la Prée M izottière (240 ha), l’APB des « marais doux charentais » sur les communes de Charron, Esnandes, M arans, Andilly et Villedoux (3800 ha) et la RNV des marais de Pampin (25 ha). Les zones humides du M arais Poitevin répondent aux critères de la Convention Internationale pour la Protection des Zones Humides, la Convention de Ramsar, en vue d'un éventuel classement. Les éléments majeurs relatifs au statut sont donc : Le Domaine Public M aritime côté vendéen et les mizottes de Triaize (pour partie propriété de la Fondation Nationale pour la Protection des Habitats Français de la Faune Sauvage) sont en réserve de chasse maritime depuis 1973 ; La Réserve Naturelle est répertoriée dans une ZNIEFF de type 1 ; Site d'intérêt Communautaire pour la Conservation des oiseaux sauvages, elle est déclarée ZPS et pSIC ; La désignation du M arais Poitevin et de la baie de l'Aiguillon à la convention de Ramsar est envisageable ; La réserve naturelle apparaît donc comme un élément majeur constitutif d’un ensemble écologique remarquable. A1.3. Description sommaire La réserve naturelle intègre différents ensembles dont la majorité se situe sur le Domaine Public M aritime : - 3700 ha de vasières nues (slikke) - 1100 ha de mizottes (schorre) - 100 ha de chenal maritime - 34 km de digues (et 22 km de fossés de pied de digue côté Vendée) - 3,5 km de cordon de galets Réserves Naturelles de la baie de l'Aiguillon – Plan de Gestion 2004-2008 9 La baie de l'Aiguillon, vaste ensemble de vasières, constitue un des sites français les plus importants pour l'accueil de l'avifaune aquatique migratrice, répertorié à ce titre par les instances européennes et nationales. Les estrans vaseux de la baie se composent de deux unités naturelles bien différenciées, soumises aux mouvements des marées : La slikke est formée de larges plages de vases marines argileuses, légèrement inclinées, recouverte à chaque marée, dépourvue à sa base de végétation. La partie haute de la slikke se caractérise notamment par la présence du Spartinetium maritimea. Les Spartines ont un grand pouvoir colonisateur et contribuent naturellement à l’exhaussement progressif du niveau de la vase. Le schorre ou pré salé, localement appelé "mizottes" correspond aux vases consolidées. Un réseau de petits chenaux et "russons" le parcourt et il est occupé par un tapis végétal dense. La végétation des prés salés se caractérise par une flore adaptée à la submersion régulière par l’eau de mer lors des marées de fort coefficient dont les Salicornes, la Soude maritime, l’Obione ou la Puccinellie maritime. Des apports terrigènes très importants provenant de la mer mais également du M arais Poitevin (transitant par la Sèvre Niortaise et par les canaux qui débouchent au nord et à l’est de la baie) entraînent une sédimentation très active. Elle se remarque par l’élévation du niveau des vasières (visible par rapport au niveau des polders adjacents) et par la progression rapide des superficies couvertes par le schorre : la végétation gagne sur la vase nue tout autour de la baie, à un rythme atteignant localement plusieurs centimètres par an (Verger 1988). Ainsi, la surface de prés salés (650 ha en Vendée et 450 ha en Charente-M aritime), recalculée sous SIG à partir des cartographies de la végétation réalisées en 2001 et 2002, apparaît bien supérieure aux 380 et 300 ha antérieurement cités (Rosoux & Tournebize 1989). Cet aspect de l’évolution de la baie de l'Aiguillon apparaît donc très important sur le long terme et devra être pris en compte dans la gestion. La fauche traditionnelle des mizottes qui se déroule de juin à août, a pour effet de maintenir et de développer la prairie à Puccinellie maritime. Cette graminée est très appréciée par certaines espèces d'oiseaux d'eau comme le Canard siffleur et l'Oie cendrée. En période de migration et d'hivernage, les prés salés sont utilisés comme zone d'alimentation diurne et nocturne (oies, canards…), comme zone de repos (échassiers et canards) et comme habitat de reproduction (Canard colvert, Tadorne de Belon et passereaux). Les digues enherbées et leurs fossés de pied de digue présentent également un intérêt biologique pour des espèces comme la Gorgebleue à miroir blanc et le Pélodyte ponctué. Sur les secteurs non fauchés se développe une végétation dominée par l’Obione où le Chiendent marin. Les polders récents ou "prises" créés autour de la baie de l'Aiguillon sont des terres fertiles qui sont essentiellement utilisées en cultures intensives. Ils offrent, plus que les marais desséchés, un paysage plat où la prairie naturelle n'est plus représentative et où les cultures de céréales s'étendent régulièrement sans barrières visuelles. Côté charentais, les prairies naturelles humides sont un peu plus préservées à proximité immédiate de la baie. Les berges des canaux et les pieds de digues sont souvent plantés de Tamaris et colonisés par la M outarde noire, la grande Ciguë et la Cardère. Il faut cependant signaler la présence d'une espèce rare : le Passerage rudéral. La ceinture des prises autour de la baie accueille une population de Busards cendrés. Cette population, peu représentée au niveau européen, participe activement à l'équilibre des populations de petits mammifères. Réserves Naturelles de la baie de l'Aiguillon – Plan de Gestion 2004-2008 10 L'intérêt commun aux différentes zones : Sur le plan ornithologique, la baie de l'Aiguillon est un site de valeur internationale; elle constitue l’un des principaux sites nationaux, régulièrement classée dans les cinq premiers sites pour les anatidés et limicoles (source Wetlands International, Deceunink 1997 ; Deceuninck & M ahéo 2000). La présence de ces oiseaux est le reflet direct de la richesse des milieux, mais elle est également due à l'existence de zones humides différenciées (littoral et marais) et complémentaires. Bon nombre d’oiseaux les exploitent selon des modalités propres aux exigences de chaque espèce. Les prés salés ou mizottes constituent de vastes surfaces de végétation halophyte recouverte lors des grandes marées. Ces milieux couvrent en France environ 10 000 hectares dont 1000 en baie de l'Aiguillon ; ils peuvent, à ce titre, être considérés comme des espaces rares et remarquables. La faune aquatique et amphibie est également d’une étonnante richesse. Cette zone de transition entre eaux douces et océan est un lieu privilégié pour le passage des poissons migrateurs (anguille, aloses, lamproies) et comme frayères ou nourricerie pour la faune marine. A1.4. Historique du site. Proposé pour une mise en réserve dès 1959, le projet fut repris par M ichel Brosselin et l’Association de Défense de l’Environnement en Vendée en 1972, lorsqu'un projet d’assèchement de la baie vit le jour. Il faut rappeler ici que le dernier endiguement sur les communes de l’Aiguillon sur mer et St-M ichel en l’Herm date seulement de 1965. Ce projet prévoyait même une fermeture complète de la baie, la transformant en un vaste plan d’eau douce de 3000 ha dont la vocation première aurait été l’irrigation. D’après les chiffres cités à l’époque (Priouzeau, in Rosoux & Tournebize 1989), il ne resterait plus aujourd’hui que 35 ans avant le comblement définitif de la baie, ce qui semble un peu rapide même si le phénomène d’atterrissement proprement dit est bel et bien important. Le Comité National de la Protection de la Nature (C.N.P.N.) exprima un avis favorable pour une protection de la Pointe d’Arçay, classée en Réserve Nationale de Chasse dès 1951, et souhaita des compléments d'information économique pour statuer sur une mise en réserve naturelle de la baie de l'Aiguillon. Cependant, à la demande de le fédération départementale des chasseurs de Vendée, la partie vendéenne de la baie de l'Aiguillon, au nord du Chenal de M arans a été érigée en Réserve de Chasse M aritime dès 1973. Le dossier de réserve naturelle est resté sans suite jusqu'en 1983, date à laquelle les associations de protection de la nature et la fédération des chasseurs de la Vendée s'élevèrent contre une demande de concession aquacole sur les mizottes de Champagné les M arais. Fut alors reconnu l'intérêt de préserver l'intégrité de ce milieu dont les qualités sont indispensables aux besoins des espèces qui le fréquentent en grand nombre. Réserves Naturelles de la baie de l'Aiguillon – Plan de Gestion 2004-2008 11 Courant octobre 1986, la Fédération Départementale des Chasseurs de la Vendée et la Ligue de Protection des Oiseaux (LPO) présentèrent à nouveau un projet de protection à M . le Préfet de Vendée. Ce dernier désigna, en avril 1987, la Délégation Régionale à l'Architecture et à l'Environnement (DRAE) comme service instructeur : - - - - Le 28 juin 1987, M essieurs Tesson, Trolliet (ONC), Pelletier (Chasse maritime vendéenne), Bouninneau (Fédération de chasse de Vendée), Juglard, Noirot (Affaires M aritimes), Rosoux et M atringe (Parc Naturel du M arais Poitevin) se réunissent. Le 30 septembre 1987, l'ensemble des six communes concernées par la mise en réserve de la baie côté Vendée est consulté. Le 15 janvier 1988, le nouveau projet est remis au C.N.P.N. Le 03 avril 1989, la DRAE confie des études supplémentaires au Parc Naturel Régional. Le 02 mai 1989, le M inistère de l'Environnement donne son aval pour lancer la procédure. Cette même année, le préfet de Charente-M aritime décide d’une instruction séparée pour la partie charentaise du fait du contexte administratif (départements, régions), historique, économique et social différent. En 1991, la Fondation Nationale pour la Protection des Habitats Français et de la Faune Sauvage (FNPHFS) devient propriétaire de 188 ha sur les mizottes de Triaize, dont la gestion est confiée à la fédération des chasseurs de Vendée. Le 06 juin 1991, M . le Préfet de Vendée demande l'ouverture d'une enquête publique sur le projet de classement en réserve naturelle de la baie de l'Aiguillon. Le 26 mars 1992, la commission départementale des sites se réunit et lance la procédure. Par le décret n°96-613 du 09 juillet 1996, la partie vendéenne de la baie de l'Aiguillon a été classée en Réserve Naturelle, sous la dénomination de "Réserve Naturelle de la baie de l'Aiguillon" (Vendée). - - - - Les gestionnaires ont été nommés en 1997 et le recrutement du conservateur s’est fait en 1998. Côté charentais, le classement va prendre plus de temps : En 1996, un premier projet est constitué par la DIREN Poitou-Charentes et le Parc Naturel Régional du M arais Poitevin. Une large consultation a été menée. Suite à l’avis défavorable des communes et de certaines associations représentants notamment les chasseurs et les pêcheurs à pied, il va être suspendu. Un nouveau projet, modifié au vu des observations formulées (1000 ha de vasières au sud de la baie sortis du périmètre de la réserve, autorisation de la pêche à pied), sera finalement présenté en octobre 1998 au Comité National de Protection de la Nature. Le 6 juillet 1998, la commission départementale des sites a rendu un avis favorable. Par le décret n°99-557 du 02 juillet 1999, la partie charentaise de la baie de l'Aiguillon a été classée en Réserve Naturelle, sous la dénomination de "Réserve Naturelle de la baie de l'Aiguillon" (Charente-M aritime) - Les gestionnaires ont été nommés en 2000 et le recrutement du conservateur s’est fait en 2001. Réserves Naturelles de la baie de l'Aiguillon – Plan de Gestion 2004-2008 12 A1.5. Aspects fonciers Les statuts de propriété et de gestion du territoire situé dans la réserve naturelle varient selon leur nature et leur localisation. La majorité du territoire en réserve relève de la propriété de l'Etat (Domaine Public M aritime et Domaine Public Fluvial), une partie appartient à des particuliers, à des syndicats de marais, au Conservatoire du Littoral (CELRL) et à la FNPHFS (tableau 2). Tableau 2. Ré partition des surfaces par statut foncie r sur l’ensemble des 2 rése rve s. S tatut foncier Domaine public maritime Domaine public fluvial Propriétaire privé – personne morale Propriétaire privé – personne physique Surface (ha) 4600 50 220 30 Côté charentais, l’ensemble de la réserve est en DPM , le port de Charron ayant été sorti du territoire de la réserve. Les digues n’étant pas incluses, la limite de la réserve naturelle est au pied de digue côté mer. Côté vendéen, la réserve naturelle remonte sur la Sèvre niortaise sur le DPF jusqu’à l’ancien pont du Brault. Toutes les digues et l’essentiel des canaux ou fossés de ceinture sont inclus dans la réserve (carte 3). Ces digues sont la propriété de syndicats de marais, de particuliers ou du CELRL. Le plus grand propriétaire privé est la FNPHFS avec 188 ha sur 230, sur les mizottes de Triaize. Il faut rappeler que par le passé les prés salés étaient cadastrés et liés aux propriétés attenantes. Sur les autres communes de Vendée et de Charente-M aritime, l’ensemble des prés salés est aujourd’hui revenu au DPM . Les parcelles cadastrées classées en réserve naturelle figurent en annexe 1. A côté du statut de propriété, il est important de tenir compte également des autorisations d’occupation temporaire (AOT) du DPM délivrées par le service maritime de la DDE. La gestion des lots d'exploitation agricole sur le domaine public bénéficiant de ces AOT est détaillée dans le chapitre A2.4.1.1. A2. Environne ment et patrimoine. A2.1. Milieu physique. A2.1.1. Climat La température moyenne croît de janvier à juillet avec un maxima de 20°C en juillet et août (figure 1). Les hivers sont généralement doux et les étés tempérés, la brise de mer diminuant les maxima de température journalière. Le site est sous influence du climat océanique caractérisé notamment par une faible amplitude thermique (6,2°C en janvier et 20°C en juillet). Le nombre de jours de gel est en moyenne de 20 par an dont 15 de décembre à février, avec seulement 1,5 jour en dessous de –1,5 °C. C’est un élément important par rapport à l’accueil des oiseaux d’eau, le littoral étant ainsi rarement inhospitalier de ce point de vue. Réserves Naturelles de la baie de l'Aiguillon – Plan de Gestion 2004-2008 13 La pluviométrie élevée en automne et en hiver est également une des caractéristiques du climat océanique pur. On observe une période humide d'octobre à février, avec notamment plus de 80 mm par mois d’octobre à janvier, et une période sèche de juin à août, où les précipitations varient entre 35 et 44 mm par mois. 100 50 90 45 80 40 70 35 60 30 50 25 40 20 30 15 20 10 10 5 0 0 P moy T° moy 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 11 12 Mois Figure 1. Tempéra tures et hauteurs de précipitations moyennes de 1961 à 2000 (Source : Météo France, station de La Rochelle – 46°09’N-01°09’W, alt. 4 m). Les températures maximales sont nettement plus élevées et les températures minimales plus basses vers l'intérieur, les écarts avec les températures du littoral pouvant atteindre 4°C. De même, les pluies croissent du littoral vers l'intérieur. Cette augmentation semble avoir trois causes principales : l’effet du relief bien que les dénivellations soient faibles, l’augmentation des noyaux divers liée à l’activité humaine, l’effet des brises diurnes qui chassent les nuages et parfois les averses vers l’intérieur. Ainsi la durée d’insolation connaît une tendance décroissante de la côte vers l’intérieur due aux brises thermiques au printemps et surtout en été : le front de brise, discontinuité entre l’air humide marin et l'air sec de l'intérieur, se décale du matin au soir vers l'intérieur. En période hivernale, les brouillards dus au refroidissement nocturne se forment plus fréquemment à l’intérieur. Tous ces faits concourent à un meilleur ensoleillement côtier. La côte charentaise et vendéenne connaît ainsi l’ensoleillement le plus élevé du littoral Atlantique, comparable à celui noté dans certaines régions méditerranéennes (tableau 3). Tableau 3. Durée moyenne d'insolation (heures e t dixième s) de 1985 à 1990 (Source : Météo France, station de la Rochelle). jan 83.6 fév 11.7 mars avr mai juin juil août sep oct nov 173.8 212.3 238.8 272.0 304.6 277.6 218.0 167.1 106.7 déc 85.0 Ceci engendre une évapotranspiration annuelle élevée, avec un déficit hydrique important, notamment entre avril et septembre, malgré des précipitations estivales non négligeables (figure 2). Ce déficit hydrique est calculé par la différence entre Réserves Naturelles de la baie de l'Aiguillon – Plan de Gestion 2004-2008 14 l’évapotranspiration potentielle (ETP), qui caractérise la demande climatique d'un couvert végétal bien alimenté en eau et en phase active de croissance, et les précipitations. Ce paramètre est utilisé pour estimer le besoin en eau des cultures. L'E.T.P. est fonction du rayonnement et du pouvoir évaporant de l'air. 150 100 50 0 P-ETP J F M A M J J A S O N D -50 -100 -150 Figure 2. Bilan hydrique – moyenne mensuelle de 1959 à 1987 (Source : Météo France, station de La Rochelle) Si le vent est fréquemment présent, il est rarement très fort et s'atténue sensiblement en pénétrant vers l'intérieur du fait du frottement plus important sur terre que sur mer. Les vents sont majoritairement de secteur ouest ou nord-est (figure 3). En moyenne, octobre est le mois le plus venté, tandis que les vents les plus forts se rencontrent en avril (tableau 4). Figure 3. Rose des vents ; fréquences moyennes des directions du vent en %, par groupes de vitesse : 2-4 m/s, 5-8 m/s, > 8 m/s (Source : Météo France, station de La Rochelle) Réserves Naturelles de la baie de l'Aiguillon – Plan de Gestion 2004-2008 15 Tableau 4. Vitesse moyenne du vent (mètres / seconde ) de 1962 à 1990 (source : Météo France, station de La Rochelle). jan 4.3 fév 4.4 mars 4.6 avr 4.6 mai 4.4 juin 4.2 juil 4.2 août 3.6 sep 3.7 oct 3.7 nov 4.1 déc 4.2 A2.1.2. Géologie, géomorphologie, dynamique sédimentaire A2.1.2.1. Cadre géomorphologique et hydrologie sur le domaine terrestre L’évaluation géomorphologique du marais poitevin prend sa dimension définitive à l’holocène (quaternaire). La transgression du flandrien, conséquence directe de la fonte des glaces accumulées au Würm, envahit la dépression callovo-oxfordienne et la transforme en Golfe du Poitou. Celui-ci est progressivement colmaté par l'argile à scrobiculaires (bri) qui correspond aux vases actuelles de l'Anse de l'Aiguillon. A l'extrémité orientale du Golfe, ces argiles marines passent à des alluvions continentales fines, puis aux tourbes des M arais mouillés. Sur la plaine alluviale flandrienne de Chaillé les M arais à l'Anse de l'Aiguillon, l'argile à scrobiculaires revêt le faciès tassé dit "bri ancien". C'est une argile lourde calcaire où l'on trouve en abondance la faune actuelle de l’anse de l'Aiguillon (Scrobicularia plana, Cardium edule, Macoma balthica). Le faciès bri ancien se caractérise par sa teinte verdâtre ou bleuâtre en relation avec les phénomènes de réduction du fer en milieu engorgé par suite du tassement et de la proximité de la nappe phréatique. Bien que la surface de la plaine alluviale soit au dessous du niveau des hautes mers, on est ici dans la zone dite des "marais desséchés", assainis par les canaux drainants et protégés par les digues contre la submersion marine et les eaux des bassins versants. Au nord, en Vendée, la ceinture des Hollandais protège les marais desséchés. Vers l’ans e de l'Aiguillon, apparaît plus nettement une digue (bot) qui confine vers le nord l’excès des eaux douces. Un canal extérieur les recueille et les conduit aux grands canaux radiants évacuateurs (canal de Vienne, canal du Clain, canal des Cinq Abbés) qui convergent au pont du Brault vers la Sèvre où elles sont éliminées à mer basse par le jeu des portes à flot. Côté charentais, convergent également 4 grands canaux : le canal M aritime (Sèvre canalisée) et les canaux de la Banche, de la Brune et de la Brie. Enfin, trois canaux se jettent dans la Sèvre niortaise à l’intérieur même de la baie de l’Aiguillon : le canal de Luçon, le chenal vieux et le chenal de la Raque (dérivation du Lay), côté nord. Au sud, le Curé est un fleuve côtier canalisé dans sa partie aval et qui se jette directement dans la mer, traversant la partie sud de l’anse de l’Aiguillon. Une couronne de polders de plus en plus récents ceinture la baie de l'Aiguillon. Les polders sont le domaine du bri récent, argile à Scrobiculaire de teinte brune. Il s'agit de la vase de la baie, oxydée, structurée et superficiellement dessalée par un début de pédogenèse. Ce bri repose d'ailleurs sur la vase noire et salée qui apparaît au sondage à 1.40 mètres. La succession de digues est particulièrement bien visible côté Vendée. A St M ichel en l'Herm par exemple, on trouve les prises successives, parfois encore marquées par les digues qui les protégèrent à l'origine : digue des habitants, digue des Limousins (1766), de Cartelé (1801), de Gralée (1822), de Gros Jonc (1838), de M alakoff (1856), du M aroc (1912), et enfin digue de 1965 en bordure de mer (carte 4). Réserves Naturelles de la baie de l'Aiguillon – Plan de Gestion 2004-2008 16 Carte 4. Poldérisations successives de la baie de l'Aiguillon A2.1.2.2. Couverture sédimentaire et dynamique sur le domaine maritime La baie de l’Aiguillon est issue de l’action combinée de l’homme et de la nature. L’homme a, en effet depuis de nombreux siècles contribué à l’assèchement et à la poldérisation du golfe des pictons. Les polders d’estuaire, comme ceux de la baie de l’Aiguillon, ont la particularité d’être dépendants des formes naturelles : les digues épousent la forme du schorre mais ne peuvent en éviter leur érosion (Verger 1958). Les endiguements traditionnels successifs ont été stoppés après 1965 (dernière digue à la mer de l’Aiguillon – Saint-M ichel en l’Herm – travaux d’aménagement des marais de l’ouest) du fait d’une nouvelle prise en compte des enjeux écologiques mais aussi des coûts énormes engendrés par de nouvelles réalisations. Il y a eu renversement de la perception des conquêtes sur la mer. La Nature a toujours façonné le golfe des pictons, puis la baie de l’Aiguillon, du fait de ses apports terrigènes et donc du processus de sédimentation. Ce processus influera donc directement sur la typologie du milieu naturel et notamment de la structure des slikkes et des schorres. La baie de l’Aiguillon, au niveau naturel constitue un des wadden de l’ouest européen. Celui-ci est soumis au régime de balancement des marées et est constitué de vastes estrans faits d’un sédiment de fine granulométrie. De plus, les anses à contours plus ou moins arrondis sont propices aux atterrissements argilo-limoneux. La pente de la slikke de ces milieux est de l’ordre de 1 à 3 ‰. Sur la vasière de l’anse de l’Aiguillon, les chenaux sont mouvants et peu encaissés, dessinant des réseaux dendritiques, fasciculés ou pennés, souvent accompagnés de petites levées (Paskoff 1985). Réserves Naturelles de la baie de l'Aiguillon – Plan de Gestion 2004-2008 17 Il y a corrélation directe entre la zone des dépôts maximaux et la zone de plus grande fréquence des laisses de mer : ces laisses contribueront directement au comblement des chenaux. Les basses slikkes conservent un réseau dense de chenaux contrairement aux hautes slikkes du fait de ce processus. La progression du schorre est du à une progression régulière et rapide d’un talus linéaire situé au niveau où la fréquence des laisses de pleines mers est maximale – coefficients 77-88 (Verger 1969). Le schéma ci-contre montre l’importance des laisses de pleine mer (Verger 1995). La baie de l’Aiguillon peut être divisée en 4 domaines morphologiques différents (d’après Verger 1970) : 1 - La rivière de Marans ou S èvre Niortaise, orientée Nord Est / Sud Ouest constitue le lit mineur de la partie maritime et ne découvre jamais. 2 - Un domaine central couvrant à toutes les pleines mers même de morte-eau. La limite de cette zone caractérisée par une forte densité de chenaux est circulaire. Ce sont les basses slikkes. 3 - Une première couronne, quasiment dépourvue de chenaux recouvre le domaine central. Ce sont les hautes slikkes. 4 - Une deuxième couronne concentrique à la première constitue le schorre. Ces deux couronnes sont situées hypsométriquement entre les niveaux de pleines mers de petite morte-eau et des pleines mers de grande vive-eau. Réserves Naturelles de la baie de l'Aiguillon – Plan de Gestion 2004-2008 18 L’analyse pédologique (ph = 8) de la baie de l’Aiguillon indique une homogénéisation du stock sédimentaire avant sa mise en place dans l’anse. Les minéraux argileux, désignés sous le nom de bri, dominent : illite très abondante, kaolinite, montmorillonite, chlorite… Les données concernant la sédimentation sont anciennes (travaux de Verger) mais donnent une bonne indication de l’ampleur du phénomène. Ainsi, le dépôt de vase varie selon les lieux mais peut atteindre 18 cm par an. La comparaison entre les levés bathymétriques de Bouquet de 1864 et celui du Laboratoire Central Hydraulique de France en 1959, avec cependant des réserves dues à la faible densité des côtes du relevé de 1864, montre que pour la totalité de la baie de l'Aiguillon les atterrissements auraient été d’environ 70 millions de m³ entre ces deux dates. Les dépôts les plus importants ont eu lieu en rive gauche du chenal de Sèvre, au large de la Pointe St-Clément, où ils ont atteint deux mètres, ce qui correspond au taux annuel d’environ deux centimètres. Dans le chenal de la Sèvre les fonds ont peu varié là où la largeur du lit mineur est faible, c'est à dire sur les trois à quatre kilomètres en aval du Pavé de Charron. Plus au sud, là où le chenal commence à s'élargir, on constate la formation d’une barre dont la position correspond aux confluents vendéens. Enfin, on remarque une tendance du chenal, à se rapprocher de la Pointe de l’Aiguillon, ce qui pourrait s’expliquer par la présence des champs de bouchots très abondants sur la rive gauche qu’ils ont fixée. Les dépôts sont plus élevés dans la partie supérieure de la haute slikke, phénomène accentuée par la végétation pionnière à spartine, que sur le schorre ou dans les parties basses de la haute slikke (Verger 1970). Il convient de noter que l’accumulation de sédiment dépasse les 18 mètres (Verger 1988). La moyenne mensuelle de dépôt est de l’ordre de 1 mm sur le schorre typique, 4 mm sur la marge maritime du schorre, 8 mm dans la zone intermédiaire slikke-schorre et de 4 à 7 mm sur la haute slikke (Verger 1956). Ce colmatage de l’anse est accentué par l’action de l’homme qui a construit des digues ; en effet, il diminue le volume d’eau qui pénètre dans l’anse et en sort à chaque marée, et favorise à son tour, la progression de la flèche littorale de l’Aiguillon, favorisant à son tour la sédimentation par dépôt de vase très fine à son arrière (Verger 1954a). L’essentiel du dépôt des vases fines se produit lors de l’étale de pleine mer (Verger 1995) La progression des prés salés est due à la colonisation de la végétation halophile qui s’effectue (Verger 1954b) : S oit par plates-bandes. Des lignes d’halophytes accompagnent bien souvent les chenaux et plus particulièrement les levées (constituées de vases moins longtemps immergées, mieux égouttées). La colonisation est en rapport avec les formes d’écoulement. S oit par touffes isolées formées généralement de spartines. Elles peuvent avoir la forme de petites buttes ou de touradons. S oit par front continu. Cette progression irrégulière sur l’ensemble de la baie est moins rapide que les autres types de progression. Néanmoins, cette progression peut être spectaculaire : progression de 250 m du tapis d’halophytes sur la rive gauche du canal de la Raque entre 1927 et 1950. La pente du schorre est très faible et semble être conforme sur la partie charentaise de la baie où la largeur du schorre est faible. Sur la partie vendéenne, la pente est à priori contraire : ce constat est particulièrement visible sur le terrain en regardant l’évacuation des eaux circulant dans les rigoles ou chenaux. Réserves Naturelles de la baie de l'Aiguillon – Plan de Gestion 2004-2008 19 L’évolution de la physionomie de l’anse de l’Aiguillon est donc fortement guidée par les courant et par les marées : cet estuaire est une vaste zone soumise à une dynamique naturelle forte influant rapidement sur la topographie du milieu. A2.1.2.3. Les caractéristiques de la marée La marée est de type semi-diurne classique, mais assez fortement déformée, notamment pendant les périodes de mortes-eaux. Elle se caractérise par, en vives-eaux et en marées moyennes, des étales de mers longues et de basses mers plutôt brèves. La renverse de flot a lieu généralement un peu avant la basse mer et celle de jusant bien après la pleine mer (30 à 90 minutes). Au flot, la vitesse augmente très vite et y atteint sa valeur maximale entre une et deux heures après la renverse ; elle diminue ensuite lentement régulièrement. La vitesse s’établit assez rapidement puis garde une valeur à peu près constante. Les vitesses mesurées sont de l'ordre de 0.5 m/s. Les cartes 5 et 6, à travers les courants, les caractéristiques de la marée et des apports variables d’eau douce (canaux), illustrent l’une des conséquences entre les deux côtés de la Sèvre : on observe une dessalure plus prononcée côté 85, ce qui a potentiellement des conséquences sur la faune benthique (cf. A2.3.2.1 et carte 12). Carte 5. Courants à marée descendante dans le pertuis breton (Source : Ifrem er – DEL, La Rochelle). Réserves Naturelles de la baie de l'Aiguillon – Plan de Gestion 2004-2008 20 Carte 6. Panache de dessalure dans le pertuis breton, à marée haute (Source : Ifrem er – DEL, La Rochelle). A2.1.3. Les apports fluviaux : quantité et qualité des eaux Comme tout écosystème estuarien, la baie de l’Aiguillon se caractérise par l’importance de ses échanges entre l’océan et les milieux terrestres. Sa très grande productivité est liée notamment à l’apport de nutriments par la Sèvre niortaise, le Lay et les différents chenaux. Elle va dépendre également des variations de salinité, en partie liées aux variations de débits des cours d’eau ; or, ces débits sont en grande partie gouvernés par les activités agricoles du bassin versant. Enfin, à côté des éléments nutritifs, des éléments polluants sont susceptibles de nuire au fonctionnement écologique du système. Il apparaît donc fondamental de pouvoir évaluer l’ensemble de ces apports pour connaître les potentialités biologiques de l’estuaire. A2.1.3.1. Quantité d’eau Le bassin versant du Pertuis breton occupe une surface de 6350 km² (SAFEGE – IIBSN 2002), partagé entre trois départements : la Charente-M aritime, la Vendée et les DeuxSèvres (carte 7). Il reçoit une précipitation annuelle d’environ 750 mm. Le réseau hydraulique est formé de deux rivières et leurs affluents, la S èvre Niortaise (3650 km² + 510 km2 pour la Vendée) et le Lay (2190 km²) ainsi que de nombreux canaux et rivières canalisées dont le plus important est le canal du Curé (Sogreah 2000). Tout le bassin de la Sèvre Niortaise est classé en zone de répartition des eaux, c’est-à-dire que tous les prélèvements d’un débit supérieur à 8 m3/h doivent faire l’objet d’une demande d’autorisation. Le cas du Curé peut servir d’exemple concernant la gestion de l’eau du marais. Elle s’effectue dans ce cas selon un règlement d’eau qui a été établi pour quatre régimes : régimes transitoire d’automne, d’hiver, transitoire de printemps et estival. Ces régimes sont établis à partir de la pluviométrie observée à la station de Courçon et dans la pratique sur les niveaux d’eau aux stations de télémesures ou aux échelle limnimétriques. Réserves Naturelles de la baie de l'Aiguillon – Plan de Gestion 2004-2008 21 Carte 7. Limites des 3 SAGE du Marais Poitevin 22 Le SIAH du Curé a réalisé de nombreux aménagements hydrauliques et notamment la mise en place d’un système de télémesures de niveau d’eau en cinq points sur le bassin du Curé depuis 1997. C’est l’UNIMA qui gère cet outil. Les deux principaux consommateurs d’eau souterraine sont les collectivités territoriales pour les prélèvements destinés à la consommation humaine et les exploitants agricoles pour l’irrigation. Il est à noter que si des assecs estivaux existaient sur le Curé à la fin des années soixante lors de cycles hydrologiques déficitaires (pluviométrie inférieure à la moyenne), ils sont désormais systématiques sur les biefs amonts quel que soit le cycle hydrologique. Ainsi la pérennité de certains biefs est subordonnée aux rejets de stations d’épuration (SAFEGE – IIBSN 2002). Globalement, la tendance est à un ressuyage rapide des terres en hiver de façon à pouvoir effectuer les semis et travaux nécessaires dès février-mars, y compris sur des zones basses et entourées de prairies. Les surfaces « inondées » (essentiellement par l’eau de pluie en marais desséché) sont donc toujours plus réduites. A2.1.3.2. Les apports du bassin versant en éléments nutritifs L’évolution de l’occupation du sol et les amendements sur le bassin versant : Les recensements agricoles effectués par la Direction départementale de l'agriculture et de la forêt de Vendée, sur les communes du bassin versant du Pertuis breton en 1970, 1979 et 1988, montrent une forte augmentation de la surface des terres irriguées. M algré la diminution de la surface des terres agricoles, la quantité d'engrais épandue sur ces terres augmente. Ce phénomène s'explique par l'évolution des cultures vers une pratique intensive. En effet entre 1970 et 1988 les cultures telles que le blé, l'orge, le maïs et le tournesol ainsi que les cultures de fourrage, n'ont cessé d’augmenter au détriment des pâturages et des cultures vivrières (tableau 5). Grossièrement on assisté en 20 ans à une inversion complète des surfaces cultures / prairies sur la zone humide. M algré l'évolution de la politique agricole, le rapport molaire N/P au niveau des engrais épandus reste constant entre 6.8 et 6.9 depuis 1970. Tableau 5. Supe rficie du Marais poite vin et ré partition par grands types de milieux . Milieux Prairies permanentes Cultures Boisements Dunes et vasières Total Charente-Mar. Deux -Sèvres Vendée Total 6 185 ha 1 926 ha 25 648 ha 33 759 ha 17 499 ha 1 083 ha 2 600 ha 27 367 ha 3 365 ha 3 293 ha 0 8 584 ha 35 052 ha 3 751 ha 7 047 ha 71 498 ha 55 916 ha 8 127 ha 9 647 ha 107 449 ha Apport en nutriments par les rivières : Les analyses de qualité de l'eau sont effectuées mensuellement. Les relevés des stations situées aux embouchures des rivières présentent des concentrations, en ammonium, nitrites, nitrates ions orthophosphates et chlorophylle a, à la limite des seuils de tolérance. En période estivale, les écluses sont fermées de manière à retenir l'eau disponible pour les cultures et les prairies (clôture et abreuvement du bétail notamment). Les principaux apports telluriques se produisent donc en automne et jusqu’en mars – avril suivant l’importance des précipitations hivernales. Les quantités de nutriments apportés par les rivières sont calculées d’après les concentrations mesurées dans la Sèvre Niortaise et le Lay et les débits propres à chaque rivière. Aucun apport n'est perceptible en période estivale puisque les écluses sont Réserves Naturelles de la baie de l'Aiguillon – Plan de Gestion 2004-2008 23 fermées. Les quantités de phosphates, nitrites et ammonium restent très faibles, une importante quantité de nitrates est introduite dans le pertuis au mois de novembre. L'évolution des concentrations en azote observée à l'embouchure des rivières de novembre à décembre est liée aux pratiques agricoles. Un stock moyen de 600 tonnes par mois est apporté au bassin pendant toute la durée du printemps, mais cette arrivée dans le bassin est masquée en partie par sa consommation par le phytoplancton printanier. En août et en septembre, le rapport molaire N/P à l'embouchure des rivières, dans la baie de l'Aiguillon, n'est pas significatif du fait des très faibles concentrations en présence. L'évolution de ce rapport montre qu'il est toujours déficitaire en phosphate. Le rapport molaire N/P marque une très grande différence entre les amendements et les mesures effectuées à l'embouchure des rivières. Tous les cours d'eau qui arrivent dans la baie de l'Aiguillon passent par le M arais Poitevin. L'INRA, Institut National de Recherche Agronomique, (station de StLaurent-de-la-Prée) souligne par ailleurs l'inutilité de mettre des engrais phosphatés sur ces terres déjà très chargées en phosphates. La structure très réticulée du M arais Poitevin implique un temps de résidence des masses d'eau assez important et sa nature argilo-marneuse lui confère un grand pouvoir de fixation du phosphore. Les faibles quantités de phosphate mesurées à l’embouchure des différentes rivières seraient dues à la fixation des phosphores dans les sédiments du M arais Poitevin, limitant la production primaire de Pertuis breton à la base de l’écosystème aquatique. En conclusion, l’apport en nitrates dissous semble très important, comparable aux rivières bretonnes. Par contre il y a moins de phosphates disponibles dans la colonne d’eau. M algré tout il ne semble pas qu’il y ait un trop grand déséquilibre concernant le phytoplancton, probablement grâce à un stock de brouteurs important et à la turbidité de l’eau de la baie qui limite le développement des algues. A2.1.3.3. Bilan pour la réserve naturelle L’exutoire du bassin versant de la Sèvre Niortaise que constitue la baie de l'Aiguillon est un milieu relativement fermé ; son fonctionnement et sa production sont donc fortement dépendants des eaux continentales qui y débouchent. Il est intéressant de rappeler ici les enjeux des 3 S AGE du marais poitevin tels que définis par le SDAGE du bassin Loire-Bretagne : l’amélioration de la qualité des eaux de surface pour contribuer à une meilleure qualité des eaux littorales et à une amélioration des ressources en eau potabilisable ; l’amélioration de la gestion quantitative de la ressource en période d’étiage ; la protection des écosystèmes aquatiques et des milieux humides, avec notamment la protection des populations piscicoles et la restauration de leur libre circulation ; la gestion équilibrée des niveaux d’eau dans les canaux et les rivières, du point de vue des usages et des écosystèmes. Au titre de la réserve naturelle, nous pouvons tout à fait reprendre ces enjeux tels quels. A2.1.3.4. La surveillance de la qualité des eaux du milieu marin Plusieurs organismes interviennent dans la surveillance de la qualité des eaux du milieu marin, et notamment la cellule de qualité des eaux littorales (CQEL) pour les DDE de CharenteM aritime et Vendée, les DDASS ainsi que l’IFREM ER. La CQEL mesure un certain nombre de paramètres physiques : oxygène dissous, température et salinité. Réserves Naturelles de la baie de l'Aiguillon – Plan de Gestion 2004-2008 24 La DDASS, Direction Départementale de la Santé et des Affaires Sociales, réalise un suivi sanitaire des zones les plus fréquentées par les pêcheurs à pied. Il n'y a pas de surveillance des rejets urbains (eaux ménagères, industrielles) et portuaires (eaux de carénages, produits de dragage). L’IFREM ER dispose notamment de 3 réseaux nationaux de surveillance, dont la mise en œuvre est assurée localement par le Laboratoire côtier de La Rochelle : REPHY (réseau de surveillance phytoplanctonique), REMI (réseau de surveillance microbiologique des coquillages filtreurs), RNO (réseau national d'observation, 3 sites de prélèvement dont 1 à M arsilly). REPHY suit les algues phytoplanctoniques toxiques (dinoflagellés, gyrodinium). Des coquillages sont notamment prélevés au nord de la passe d’Esnandes et des prélèvements d’eau sont effectués au large de l’Aiguillon sur mer et de M arsilly (pour ce qui concerne directement la baie). Il n'y a pas de problème de phytoplancton toxique observé dans la baie et le Pertuis. M ais la présence de dinophysis n'est pas actuellement considérée comme bioindicatrice de la qualité du milieu. Des phénomènes d’eutrophisation, provoqués par une forte teneur de l'eau en sels nutritifs, sont fréquemment observés. Fréquence des prélèvements : 1 fois/15 jours en hiver, toutes les semaines en été (carte 8). Carte 8. Points de prélèvements du réseau REPHY (Source : Ifrem er – DEL, La Rochelle). Réserves Naturelles de la baie de l'Aiguillon – Plan de Gestion 2004-2008 25 Pour REM I, 3 points de prélèvement sont situés dans la réserve : sur la Sèvre en aval du port du Pavé, au nord de la passe d’Esnandes et à la passe de La Pelle (carte 9). C’est le premier point immédiatement en aval du Pavé qui donne les résultats les plus médiocres avec ceux situés dans l’estuaire du Lay (figure 4). C’est pour ces mauvais résultats microbiologiques que la baie de l’Aiguillon est classée en B pour le commerce des coquillages (A provisoire pour le secteur de Coup de vague, le plus important en terme de production sur le territoire de la RN, carte 10). La contamination par les coliformes thermorésistants a deux origines principales : les défauts d’assainissement urbain et l’exploitation animale (lisiers). Les pics de contamination les plus importants sont observés en périodes de crues (hiver) et lors des rejets brutaux d’eau douce lorsque les écluses ne sont pas équipées de sur-verses. Ce déclassement oblige les producteurs à passer les moules en claires pendant 2 semaines avant de les commercialiser ce qui est contraire à leur pratique habituelle de commercialisation directe (bateaux expéditeurs) et oblige donc à des investissements en équipements à terre. Carte 9. Points de prélèvements du réseau REMI (Source : Ifremer – DEL, La Rochelle). Réserves Naturelles de la baie de l'Aiguillon – Plan de Gestion 2004-2008 26 Figure 4. Contamination de l’eau en Escherichia coli au point de prélèvement situé au port du Pavé pour l’année 2002 (Source : Ifrmer – DEL, La Rochelle). Carte 10. Classement des zones conchylicoles selon la qualité bactériologique. (Source : Ifrem er – DEL, La Rochelle). Réserves Naturelles de la baie de l'Aiguillon – Plan de Gestion 2004-2008 27 Pour RNO les paramètres mesurés (sur les huîtres) sont les métaux, les organochlorés et les hydrocarbures polyaromatiques (une fois par an) ainsi que les paramètres physiques. Ce critère de surveillance n'intervient pas dans le déclassement de la baie. Dans la baie, les teneurs en métaux lourds et pesticides sont aux normes et la qualité de l'eau est satisfaisante. Seul le lindane est juste au dessus de la teneur autorisée (composé très rémanent, utilisé dans la synthèse de produit anti-termite). L’IFREM ER de la Tremblade et l’INRA de St Laurent de la Prée étudient actuellement la dynamique de ces produits phytosanitaires. Les problèmes actuels de pollution résultent donc d’une contamination microbiologique (dysfonctionnement des stations d'épuration, raccordements des particuliers aux réseaux d'eaux pluviales, excédents de lisiers agricoles ou mauvais épandage…). Il convient de signaler que circule une hypothèse impliquant l’origine biologique de la pollution (fientes d’oiseaux). Sans remettre en cause la réalité des fortes densités bactériologiques mesurées dans ces déjections, il convient de signaler que : - La pollution bactériologique n’a pas diminué ces 20 dernières années alors que les populations d’oiseaux, et notamment de canards de surface qui sont en cause ici, ont fortement diminué (cf. A2.3.2.3.). - Les stations de prélèvement (notamment celle du Pavé qui enregistre les contaminations les plus fortes) se situent en amont des principaux stationnements et reposoirs. - Les pics de pollution sont observés lors des crues et lâchés massifs d’eau douce. Il convient donc de relativiser fortement cette hypothèse, qui n’a d’ailleurs pas été retenue dans le diagnostic du SAGE du Lay. La Sèvre est l’exutoire le plus important pour ces eaux de lessivage. Le problème est crucial pour les mollusques cultivés puisqu’il nuit à leur commercialisation. Les effets sur les espèces sauvages seront à rechercher. Cependant, sur le long terme les effets des pesticides comme l’évolution des rapports des éléments minéraux seront à surveiller de près car leur influence négative est déjà soupçonnée sur la diminution du recrutement du naissain de moules et huîtres. Concernant les pesticides, 2 campagnes de mesure ont eu lieu en 91-92 (atrazine) et en 99 (balayage des principaux), mais le coût d’analyse est très élevé. L’une des difficultés de l’étude des pollutions provient du fait qu’il faut mesurer des flux et pas seulement des concentrations. Il faut donc connaître les débits aux exutoires ce qui est difficile pour la Sèvre (du fait de la charge en M ES, nocive pour les instruments de mesure). La connaissance des flux permet en effet une modélisation hydrologique si la bathymétrie est connue (campagne LIDER et campagne aérienne du Conseil Général 17). Les perspectives d’étude par les laboratoires IFREM ER de La Rochelle et de La Tremblade en association avec le CREM A (centre de recherche en aquaculture et écologie marine de L’Houmeau) vont dans le sens de la volonté affichée par les deux départements de regagner la salubrité des eaux. Un projet sur 3 ans avec pour finalité, la compréhension de l'influence du bassin versant du M arais Poitevin sur les eaux littorales est proposé : - La phase initiale consiste en la quantification des débits et des flux, la détermination des périodes dangereuses (crues)/ calendrier. - La seconde phase consiste en l'identification des sources de pollution (agricole, urbaine), l'estimation de la qualité des eaux de chaque chenal et de la participation relative de ces chenaux à la contamination du littoral. - La phase finale consiste enfin en l'évaluation des flux côtiers et marins en sels nutritifs, et de la capacité trophique du Pertuis (production primaire) Réserves Naturelles de la baie de l'Aiguillon – Plan de Gestion 2004-2008 28 A2.2. Unités écologiques Dans le cadre des travaux effectués pour le plan de gestion de la réserve naturelle côté 85 et des inventaires préalables à ce plan sur la partie 17, les données issues de l’inventaire ZNIEFF (Jourde 1996) concernant la végétation des prés salés ont été mises à jour. Surtout, au delà des habitats représentés, leur répartition est décrite grâce à deux cartographies réalisées sous SIG (Arc-View 3.2.). La carte de végétation a été réalisée en 1998, actualisée et informatisée en 2001 côté 85, et réalisée en 2002 côté 17 (carte 11a et 11b, d’après Prinet 1998, Haie 2001 & Levé 2002). Les méthodes de bases utilisées (photographies aériennes, relevés de terrains phytosociologiques) ont été les mêmes mais quelques éléments de concordance restent à valider pour achever cet état des lieux global. Ce travail est essentiel puisqu’il constitue : • • • • Un outil d’évaluation du milieu naturel : quelle est la part de chaque habitat du pré salé. Un outil d’évaluation sédimentaire : quelle est l’évolution du pré salé et de son hydraulique ? Un outil d’évaluation agricole : quelle est la surface exploitable par fauche ou pâturage ? Un outil de gestion : il permet de faire le lien entre habitats et faune associée et servira de base à l’ensemble des études portant sur les prés salés. Les habitats représentés sur le site, selon la nomenclature européenne de la Directive Habitats (EUR15) sont listés au tableau 6. La correspondance avec le code Corine Biotope (ancienne classification) est indiquée. Chacun de ces habitats est décrit en détail après le tableau, d’après Levé (2002). Tableau 6. Liste de s habitats présents sur la baie de l'Aiguillon. Code EUR 15 11 11.30 11.40 13 13.10 13.20 13.30 13.31 13.32 13.34 13.35 21 2110 Code Corine 13.2 14 15.11 15.2 15.3 15.31 15.32 15.32 15.34 15.33 16.21 53.11 53.17 Groupement végétal Eaux marines et milieux à marée Estuaires Vasières Marais et prés salés atlantiques et continentaux Végétation pionnière à Salicornia Prés à Spartina (Spartinion maritimae) Prés salés atlantiques (Glauco-Puccinellietalia maritimae) à Puccinellia maritima à Atriplex portulacoides, Aster tripolium à Puccinellia maritima, P. fasciculata, Spergularia marina, Triglochin maritima et Atriplex portulacoides Haut de schorre à Elymus pungens Dunes maritimes et intérieures Dunes mobiles embryonnaires à Elymus farctus, Eryngium maritimum Roselières Phragmitaies Végétation à Scirpes halophiles Réserves Naturelles de la baie de l'Aiguillon – Plan de Gestion 2004-2008 29 30 A2.2.1. Vases nues C’est le domaine de la slikke ; différents types de substrats sont présents selon notamment l’importance des sables fins mélangés aux vases (Degré 2002). Les zones sablovaseuses sont bien représentées vers la pointe de l’Aiguillon. A2.2.2. Végétation pionnière des hautes slikkes Groupement à Spartina maritima – Spartinetum maritimae La colonisation des vases par la spartine peut s’étendre à plusieurs centaines de mètres des niveaux consolidés par le schorre. Les touffes sont de diamètre variables de quelques mètres carrés à plusieurs dizaines de mètres carrés. A l’échelle de la carte de végétation, il est très difficile, voire impossible de cartographier chaque touffe de spartine. Nous avons donc décidé de délimiter ce groupement, d’une part, en raccordant les touffes de spartine qui se situent le plus sur la vasière et d’autre part, en fonction de la limite du groupement continu à Spartina maritima qui lui succède. Là ou le groupement devient continu, la spartine est accompagnée par Aster tripolium, des salicornes annuelles, Puccinellia maritima et occasionnellement Suaeda maritima et Atriplex portulacoïdes. On peut rencontrer localement des zones plus ouvertes d’une dizaine de mètres carrés où les salicornes annuelles (Salicornia nitens, Salicornia obscura) peuvent dominer. De même, sur certaines zones Aster tripolium est dominant et la spartine est faiblement représentée voire absente. Groupement à dominance d’Aster tripolium Lorsque Aster tripolium couvre des surfaces importantes en position pionnière, nous en avons fait un groupement particulier. Il peut être accompagné par Puccinellia maritima. A2.2.3. Végétation du schorre Pelouse à dominance de Puccinellia maritima et de poacées annuelles Ce groupement forme un « voile » d’annuelles (tels que Hordeum marinum, Spergularia media, Parapholis strigosa ou Suaeda maritima) sur la partie haute du schorre dont la limite physique avec le moyen schorre est généralement constituée par les dépressions à salicornes. Ce groupement est toutefois dominé par Puccinellia maritima qui indique la présence d’une autre association phytosociologique. Le Parapholiso strigosae - Hordeetum marini est actuellement en mosaïque avec un Puccinellietum qui doit peu à peu régresser. On pourra ainsi remarquer que la matrice de puccinellie atteint ici sa maturité beaucoup plus rapidement que sur tout autre secteur de la Réserve Naturelle. Ce groupement est beaucoup plus représenté sur la partie charentaise de la réserve et on peut penser que l’influence des marées y est différente. De plus, cette pelouse à dominance de Puccinellia maritima et de poacées annuelles présente une diversité végétale, rarement atteinte dans d’autres groupements, liée à sa localisation sur la partie haute du schorre. Pelouse à codominance de Puccinellia maritima et de Parapholis Strigosa Ce groupement a été rattaché au Halimiono-Puccinellietum maritimae (secondaire) bien que l’on puisse aussi bien le rattacher au précédent. Bien que cette pelouse présente une certaine ressemblance avec ce dernier groupement, elle se caractérise par une diversité végétale moins Réserves Naturelles de la baie de l'Aiguillon – Plan de Gestion 2004-2008 31 importante des annuelles et une maturation plus tardive de sa matrice à puccinellie. Ce groupement est localisé uniquement sur la zone pâturée par des ovins. Pelouse à dominance de Puccinellia maritima Halimiono-Puccinellietum maritimae correspond dans ce cas au Puccinellietum secondaire. Ce groupement, qui couvre une grande surface de la baie de l’Aiguillon, provient du blocage de l’évolution végétale par la fauche, notamment au détriment de l’Halimionetum. Il est beaucoup plus riche floristiquement que le Puccinellietum primaire et c’est le groupement des prés salés le plus appétant pour le bétail (Gehu & Gehu-Franck 1984). La puccinellie maritime, dans les associations du haut schorre, présente un port généralement dressé. A l’inverse, dans le Puccinellietum, plus l’on se rapproche de la mer et plus le port de la plante est semi-dressé (voire couché). Puccinellia maritima est une espèce qui supporte les immersions temporaires mais pas les conditions d’hydromorphie permanente. Puccinellia maritima se localise alors sur les parties élevées plutôt que sur les parties basses où apparaît un sol nu et vaseux, où se forment de petites mares temporaires. Localement, elle peut également être dominée par le triglochin Triglochin maritima (canal de Luçon). Pelouse à codominance de Puccinellia maritima et de Salicornia ramosissima C’est le groupement thérophitique des clairières ou plage d’étrépage des prairies salées. Il affectionne particulièrement les bords de petites cuvettes, en topographie sub-plate. Là où l’eau tend à stagner après la marée de vive eau, il peut former une sorte de « voile » d’annuelles superposé à une prairie salée de vitalité réduite et plus ou moins entrouverte (Gehu 1975). Salicornia ramosissima caractérise le Puccinellio maritimae-Salicornietum ramosissimae qui se localise généralement dans les cuvettes du Puccinellietum secondaire et possède le même cortège floristique. La puccinellie y est plus ou moins couchée, rarement dense et pousse souvent en rosettes aplaties. L’inondation hivernale des dépressions limite le développement de la puccinellie. Alors que les annuelles comme Salicornia sp. passent l’hiver sous forme de graines et évitent la contrainte hydrique hivernale. Néanmoins, la nappe d’eau peut se maintenir tard en saison et ainsi limiter la germination de la salicorne. Ainsi, les travaux liés à la démoustication, qui ont pour objectif de limiter la stagnation de l’eau ont modifié rapidement les habitats sur le secteur au Nord du Curé : anciennement largement recouvert par des champs de salicorne, il a été rapidement colonisé par Puccinellia maritima. Groupement à Codominance de Puccinellia Portulacoïdes maritima et d’Atriplex Halimiono-Puccinellietum maritimae est par excellence le pré salé du schorre mais il occupe généralement deux situations à signification différentes, on parle alors de Puccinellietum primaire et secondaire. Le Puccinellietum primaire est localisé en bordure des slikkes et succède habituellement aux salicornes. Il y forme dans ces positions des franges plus ou moins larges et durables selon la rapidité des processus phytodynamiques ultérieurs. Le Puccinellietum ne subsiste ordinairement pour constituer une prairie assez stable que dans les endroits trop mal ressuyés après la marée pour permettre le développement de l’Halimionetum qui redoute autant l’asphyxie des racines que l’abroutissement et le piétinement. Partout ailleurs, où les sols sont suffisamment drainés ou perméables, le Puccinellietum est très rapidement colonisé par l’Halimionetum qui peut être considéré comme le groupement climacique du schorre (Gehu & Gehu-Franck 1984). Réserves Naturelles de la baie de l'Aiguillon – Plan de Gestion 2004-2008 32 Groupement à codominance de Puccinellia maritima et d’espèces halonitrophiles Dans la partie inférieure du schorre, au contact avec le Spartinetum maritimae, on trouve une bande plus ou moins large, composée essentiellement par Puccinellia maritima, Aster tripolium, Atriplex hastata et Atriplex portulacoïdes. Ce groupement à dominance de Puccinellia maritima et d’espèces halo-nitrophiles, est a priori la conséquence locale d’une absence de fauche qui permet en position basse sur le schorre une accumulation de la matière organique et un dépôt régulier des laisses de mer (la végétation, plus dense, freine les courants de marée et permet aux débris organiques et aux graines transportés par la mer, de se déposer préférentiellement sur ces zones). Groupement à dominance d’Atriplex Portulacoïdes L’obione Atriplex portulacoïdes forme une prairie argentée, sous-frutescente et sempervirente, pouvant couvrir de vastes étendues de schorre dans les niveaux moyens et inférieurs si le piétinement n’est pas trop intense. L’obione recherche les sols bien drainés et remonte vers les associations du haut schorre en suivant souvent les rives des russons, en traversant d’autres formations végétales comme le groupement à dominance d’Elymus pungens. Les espèces compagnes de l’obione peuvent être nombreuses, les plus fréquentes sont Aster tripolium et Puccinellia maritima. Groupement à dominance d’Elymus pungens Le Chiendent marin Elymus pungens est capable de constituer des zones pratiquement monospécifiques sur de vastes secteurs en particulier suite à l’absence de fauche ou de pâturage, ce qui entraîne un appauvrissement important des communautés végétales. Ce groupement souligne en général les niveaux supérieurs du schorre rarement atteints par la marée mais riches en matière organique. Il forme une prairie de hautes herbes raides et glauques. Parfois l’importance des dépôts de litière est telle qu’elle étouffe la végétation sous-jacente. Toutefois, à des stades jeunes ou perturbés, des ouvertures de quelques mètres carrés permettent à Elymus pungens d’être accompagné par d’autre espèces halo-nitrophiles comme Atriplex hastata, Beta maritima et Atriplex portulacoïdes. Ce groupement est présent non seulement aux pieds des digues mais souvent aussi en bordure des chenaux internes dans la zone d’active accumulation de sédiments et peut ainsi se présenter sous forme d’îlots allongés au milieu des autres associations des prés salés. Groupement de transition Sur le secteur d’Esnandes, la transition entre le groupement à dominance d’Atriplex Portulacoïdes et celui à codominance de Puccinellia maritima et d’espèces halo-nitrophiles, a donné lieu à la création d’un groupement végétal. En effet, cette transition, par sa surface et son aspect, a été jugée suffisamment caractéristique pour être désignée comme groupement. Groupement mosaïque Ce groupement mosaïque, comme le groupement précédent, possède des caractéristiques morphologiques et écologiques telles que nous n’avons pas pu rattacher ces relevés à d’autre groupement. Contrairement au groupement de transition, il se distingue parfaitement des autres groupements qui lui sont juxtaposés et on peut y observer une imbrication importante des différentes espèces végétales, dont aucune ne domine réellement. Réserves Naturelles de la baie de l'Aiguillon – Plan de Gestion 2004-2008 33 A2.2.4. Les roselières des rives de la Sèvre niortaise Prairie à Juncus gerardi La répartition de la prairie à Juncus gerardi est très variable et est généralement conditionnée par les apports d’eau douce. On note ainsi la présence en touffes du Jonc de gérard par exemple sur le secteur de la M arina au sein du groupement mosaïque. Roselière à Scirpus maritimus Les scirpes maritimes témoignent du passage vers un milieu saumâtre ou bien peuvent indiquer la présence d’infiltration d’eau douce. On observe ces petites roselières principalement en bord de Sèvre. Roselière à Phragmites australis La phragmitaie indique la confrontation des milieux marins et dulçaquicoles, on la retrouve donc le plus souvent, sur de petites surfaces, en bordure de fossé de pied de digue et surtout en bord de Sèvre, du côté Vendée. A2.2.5. Les formations dunaires Elles se situent à l'extrémité nord-ouest de la réserve, à la pointe de l'Aiguillon. Des espèces comme Limnium dodari et Suaeda vera, relevées à la pointe de l'Aiguillon, annoncent la transition entre le milieu vaseux et massif dunaire. A2.2.6. La végétation des digues La végétation des digues a été sommairement décrite. Si des variations importantes d’aspect sont observables, on peut les regrouper grossièrement en deux catégories : Digues dominées par les Poacées Deux espèces abondent particulièrement : il s’agit d’Elymus Pungens et Dactylis glomerata. La première est souvent présente de manière monospécifique principalement au pied de digue côté mer. Digues dominées par les grandes dicotylédones Les principales espèces sont la grande Ciguë Conium maculatum, la Carotte commune Daucus carota, la M outarde noire Brassica nigra, la Betterave maritime Beta maritima et la Cardère sauvage Dipsacus fullonum. Ces espèces peuvent être très abondantes et constituent une végétation haute et dense dont le recouvrement est important. Localement, les chardons Cirsium arvense et C. vulgare peuvent être abondants. A2.2.7. En guise de conclusion Ces deux cartographies de la végétation ont permis de ré-évaluer la surface de pré salé de la baie de l'Aiguillon, sachant que les chiffres utilisés dans les dossiers de création étaient de 680 ha pour l’ensemble. Il y a en fait environ 650 ha de prés salés côté 85 et 450 ha côté 17 (sans compter les zones à touffes de spartine isolées). Cet état des lieux montre bien le processus Réserves Naturelles de la baie de l'Aiguillon – Plan de Gestion 2004-2008 34 d’atterrissement en cours, bien que sa rapidité ne puisse être simplement calculée en l’absence de référence précise sur la date à laquelle les premiers chiffres correspondent. A2.3. Faune et Flore A2.3.1. Flore Les différentes études de végétation effectuées ont permis de recenser 110 espèces sur le territoire de la réserve naturelle, dont 68 sur les prés salés et les dunes (Tableaux 7 à 9). Certaines présentent un intérêt patrimonial régional : quatre espèces figurent sur la liste rouge de la flore menacée en Poitou-Charentes (Centaurea calcitrapa, Cerastium dubium, Galium arenarium, Salicornia dolichostachya). La flore des prés salés, si elle ne comporte pas d’espèces protégées est composée d’espèces caractéristiques de ce type d’habitat. Les données recueillies permettent de montrer clairement que la Réserve Naturelle de la baie de l'Aiguillon, dont la vocation est plutôt ornithologique, n’est pas dépourvue d'un intérêt botanique, aussi bien sur le plan floristique que phytocénotique. Cela est donc de nature à accroître la valeur biologique de l’ensemble. Les espèces ont été regroupées selon trois grands types de végétation : la végétation de dune, la végétation de digue, la végétation de pré salé. La nomenclature utilisée est celle de Tutin et al. (1964-1980). Tableau 7. Flore des dune s Nom français Cakilier maritime Alysson maritime Céraiste Lotier corniculé Bugrane rampante Anthyllide vulnéraire Saxifrage à trois doigts Panicault de mer Panicault champêtre Gaillet des sables Anthémide bicolore Immortelle des dunes Centaurée rude Liseron des sables Douce amère Nom latin Cakile maritima Lobularia maritima Cersastium dubium Lotus corniculatus Ononis repens Anthyllis vulneraria Saxifrago tridactyles Eryngium maritimu m Eryngium campestre Gallium arenarium Chamaemelum mixtum Helychrysum stoechas Centaurea aspera Calystegia soldanella Solanum dulcamara Nom français Arroche des sables Bette maritime Soude commune Soude brûlée Petit Oseille Euphorbe maritime Ophrys abeille Ohrys de la passion Ophrys araignée Laîche des sables Oyat Canche blanchâtre Chiendent des sables Queue de lièvre Criste maritime Réserves Naturelles de la baie de l'Aiguillon – Plan de Gestion 2004-2008 Nom latin Atriplex laciniata Beta maritima Salsola soda Salsola kali Rumex acetosella Euphorbia paralias Ophrys apifera Ophrys passionis Ophrys sphegodes Carex arenaria Ammophila arenaria Corynephorus canescens Elymus farctus Lagurus ovatus Crithmum maritimu m 35 Tableau 8. La flore des digue s e t des chemins Nom français Moutarde noire Quarantaine Passerage des combles Silène conique Mauve sylvestre lavatère arborescente Guimauve officinale Epilobe hirsute Epine noire Ronce commune Aubépine Tamaris de France Carotte commune Angelique sylvestre Anthrique commun Cigüe tachetée Gaillet gratteron Cardère sauvage Matricaire maritime Chardon marie Cirse des champs Nom latin Brassica nigra Matthiola incana Lepidium ruderale Silene conica Malva sylvestris Lavatera arborea Althaea officinalis Epilobium Hirsutum Prunus spinosa Rubus fructicosus Crataegus monogyna Tamarix gallica Daucus carota Angelica sylvestris Anthriscus caucalis Conium macultaum Gallium aparine Dipsacus fullonum Matricaria maritima Sylibum marianum Cirsium arvense Cirse à f euilles lancéolées Cirsium vulgare Chardon à petites capsules Carduus tenuiflorus Centaurée chausse-trape Centaurea calcitrapa Laiteron des champs Sonchus arvensis Liseron des haies Calystegia sepium Bouillon blanc Verbascum thapsus Nom français Galéopsis à feuille étroites Myosotis sp. Douce amère Plantain Corne de Cerf Atriplex hastée Bette maritime Soude maritime Patience crépue Ail à tête ronde Asperge officinale Orchis pyramidal Orchis bouc Zanichellia des Marais Arum Carex sp. Agrostis blanc Polypogon maritime Polypogon de Montpellier Pâturin commun Dactyle aggloméré Cynosure à crêtes Brome mou Orge maritime Orge faux-sègle Chiendent marin Gaudine fragile Nom latin Galeopsis angustifolia Myosotis sp. Solanum dulcamara Plantago coronopus Atriplex hastata Beta maritima Suaeda maritima Rumex crispus Allium sphaerocephalon Asparagus officinalis Anacamptis pyramidalis Himantoglossum hircinum Zannichellia palustris Arum italicum Carex sp. Agrostis stolonifera Polypogon maritimus Polypogon monspeliensis Poa trivialis Dactylis glomerata Cynosorus cristatus Bromus hordaceus Hordeum maritimu m Hordeum secalinum Elymus pungens Gaudinia fragilis Tableau 9. Flore des prés salés et des rive s de la Sè vre Niortaise Nom français Renoncule aquatique1 Spergulaire marginée Spergulaire Trèfle renversé 2 Aster maritime Matricaire maritime 2 Inule faux-crithmum1 Plantain corne-de-cerf2 Plantain maritime 2 Lilas de mer Arroche hastée Arroche littorale 1 Obione Bette maritime Salicorne " " " Salicorne ligneuse Soude maritime Soude ligneuse Nom latin Ranunculus peltatus Spergularia media Spergularia marina Trifolium resupinatum Aster tripolium Matricaria maritima Inula crithmoïdes Plantago coronopus Plantago maritima Limonium vulgare Atriplex hastata Atriplex littoralis Atriplex portulocoides Beta maritima Salicornia dolichostachya Salicornia nitens Salicornia obscura Salicornia ramossissima Sarcocornia fructicosa Suaeda maritima Suaeda vera Nom français Soude commune Asperge officinale 2 Triglochin maritime Jonc compressé 1 Jonc de gérard Jonc glauque 1 Carex divisé Scirpe maritime Vulpin bulbeux2 Spartine anglaise Spartine maritime Phragmite Agrostis blanc Puccinellie maritime Puccinellie fasciculée Pâturin commum2 Brome mou Orge maritime Chiendent marin Lepture droit Nom latin Salsola soda Asparagus officinalis Triglochin maritima Juncus compressus Juncus gerardi Juncus inflexus Carex divisa Scirpus maritimus Alopecurus Bulbosus Spartina anglica Spartina maritima Phragmites australis Agrostis stolonifera Puccinellia maritima Puccinellia fasciculata Poa trivialis Bromus hordaceus Hordeum maritimu m Elymus pungens Parapholis strigosa 1- espèces non recens ées en Charente-Maritime 2- espèces non recens ées en Vendée Réserves Naturelles de la baie de l'Aiguillon – Plan de Gestion 2004-2008 36 Concernant la flore marine, il y a peu de données existantes. De premières études démarrent avec le LBEM afin de connaître la biodiversité et la dynamique du phytoplancton. A2.3.2. Faune L’ensemble des groupes faunistiques n’avait pas reçu autant d’attention que les oiseau x avant la création de la réserve naturelle. Ces premières années ont donc notamment permis de compléter (en partie) les inventaires. A2.3.2.1. La faune marine de la baie M acrofaune benthique L'Est du Pertuis Breton, depuis la Pallice au sud (en face de l’île de Ré) jusqu'à la baie de l’Aiguillon au Nord, est un bassin de décantation où se déposent les suspensions fines (taille < 63 µm) apportées par la Sèvre niortaise, le Lay et les différents canaux d’une part et les sédiments marins d’autre part. Des sédiments plus grossiers s’accumulent en aval de la pointe de l’Aiguillon alors que la zone profonde de la baie permet une sédimentation importante due à un hydrodynamisme faible (Lorin 1970). Les données présentées ici sont issues du travail de thèse de Delphine Degré (CREM A L’Houmeau, cf. A2.4.4.2). Les données concernant les annélides sont en cours de traitement. En ce qui concerne les M ollusques, ces conditions édaphiques favorisent le peuplement à Macoma balthica avec les faciès à Scrobicularia plana (scrobiculaire ou lavagnon) et Cerastoderma edule (coque) selon la prépondérance de dessalure ou de sédiments sableux respectivement (carte 12 et Degré 2002). Les autres espèces abondantes sont Abra tenuis et le Gastéropode Hydrobia ulvae ; localement on trouve Sternaspis sculata et Abra nitida, cette dernière marquant la présence d’un peuplement subtidal de vases pures. Enfin, sont observés également Mysella bidentata, Mytilus edulis (moule) et Tapes philippinarum pour les M ollusques, Retusa obtusa pour les Gastéropodes (prédateur notamment des juvéniles d’Hydrobies). Carte 12. Abondances relatives en espèces de bivalves sur la baie de l'Aiguillon. Réserves Naturelles de la baie de l'Aiguillon – Plan de Gestion 2004-2008 37 La répartition des Hydrobies sur 85 % des stations, principalement sur le mi- et hautestran est conforme aux observations effectuées sur les vasière de Brouage (baie de M arennesOléron) de la Gironde ou de la mer de Wadden (Pays-Bas). Leur abondance est moyenne par rapport aux références connues sur d’autres sites (carte 13). La carte 14 présente l’abondance totale des bivalves en mars 2002, sachant que la scrobiculaire représente une forte proportion de l’ensemble. Carte 13. Abondance totale en Hydrobies sur la baie de l'Aiguillon (mars 2002, Degré – CREMA L’Houmeau, com. pers). Carte 14. Abondance totale en Bivalves sur la baie de l'Aiguillon (mars 2002, Degré – CREMA L’Houmeau, com. pers). La dynamique des populations des principales espèces est en cours d’étude. A cette faune sauvage, il faut ajouter bien sûr les mollusques cultivés que sont les moules Mytilus edulis et les huîtres Crassostrea gigas. Ces deux espèces représentent en baie de l’Aiguillon / pertuis breton (cf. A2.4.1.2.), une biomasse estimée à 8680 t de moules (minimum calculé en hiver) et 16555 t d’huîtres (maximum calculé en été, Le M oine – IFREM ER La Tremblade, com. pers.). Ichtyofaune Un inventaire des poissons de la baie a été conduit en 1987 par Gascuel et Legault (in Rosoux & Tournebize 1989). Dans le cadre d’un programme de rechercher démarré par Feunteun et Parlier (LBEM – Université de La Rochelle) en 2003, ces données vont être actualisées, notamment pour les espèces qui utilisent les vasières et les prés salés aux stades juvéniles, par des informations concernant la biomasse et la dynamique des populations. Réserves Naturelles de la baie de l'Aiguillon – Plan de Gestion 2004-2008 38 Les poissons autochtones sont présents toute l’année dans la baie et l’estuaire. C’est notamment le cas du Gobie Pomatochistus minutus qui peut atteindre des abondances de 1000 ind/ha (Rosoux & Tournebize 1989). Les poissons euryhalins d'origine marine évoluent dans des eaux à salinité variable et exploitent à marée haute les zones estuariennes fortement productives. La baie de l’Aiguillon est notamment connue pour être une zone riche en Bar (Dicentrarchus labrax), M ulet (Liza ramada) et Sole (Solea solea), mais on y trouve également le Tacaud (Trisopterus luscus), l’Anchois (Engraulis enchrasicholus), le Sprat (Sprattus sprattus), le Hareng (Clupea harengus). Cependant, aux dires de certains mytiliculteurs la quantité de jeunes soles notamment aurait fortement diminuée. Les poissons migrateurs constituent le troisième grand groupe de poissons qui fréquente la baie de l'Aiguillon : à ce jour, 6 espèces de poissons migrateurs ont été recensées. Il s'agit de la Grande Alose (Alosa alosa), de la Lamproie marine1 (Petromyson marinus), de la Truite de mer (Salmo trutta), du Flet (Platichthys flesus), du M ulet porc (Liza ramada) et de l'anguille (Anguilla anguilla). Anguille, M ulet et Flet sont des migrateurs catadromes qui se reproduisent en mer, Aloses, Lamproies et Truites sont dites anadromes car elles se reproduisent en eau douce. Leur biologie, parfois complexe, les rend particulièrement vulnérables aux modifications et aux altérations de leur environnement. Ainsi, au cours de ces dernières décennies, l’aire de répartition de ces poissons migrateurs s'est progressivement réduite au point d’atteindre un seuil critique. Pour la grande majorité des espèces, une cause bien connue de régression est le développement d’ouvrages hydrauliques sur les voies d’eau, ouvrages qui constituent des barrières écologiques de moins en moins franchissables. Une autre cause bien identifiée en marais poitevin est la réduction des zones de frayères pour ce qui concerne les Aloses et les Lamproies ainsi que la réduction du chevelu de canaux et fossés pour l’Anguille. Le programme "Poissons migrateurs" du Parc Interrégional du M arais Poitevin vise, d’une part, à restaurer les voies de migration des poissons en installant sur les ouvrages hydrauliques des passes à poissons et, d’autre part, à réhabiliter les zones de reproduction (frayères) de ces espèces. Ce projet s’accompagne d’un réseau de surveillance et de suivi de la population d’anguilles du marais poitevin (Der M ikaélian 2002). Les poissons euryhalins d'origine dulçaquicole comme l’Epinoche ou la Brème, ont été recensés en aval de l’estuaire et lors des fortes crues. La plupart des espèces d’intérêt halieutique pêchées dans l’espace côtier doivent obligatoirement passer un temps plus ou moins long dans les systèmes estuariens ou bien se déplacent entre eau douce, saumâtre et marine au cours de leur cycle biologique. La prise en compte de ce patrimoine halieutique est absolument indispensable pour la compréhension du fonctionnement global de l’estuaire : à travers leur rôle de prédation sur la macrofaune benthique par exemple, les poissons sont des « concurrents » des oiseaux d’eau. De plus une meilleure connaissance de ce patrimoine doit permettre de valoriser les activités traditionnelles de pêche et de les intégrer dans ce programme de conservation de la ressource piscicole. Une évaluation du rôle de la baie de l'Aiguillon dans les ressources piscicoles utilisées par la pêche côtière, à l’échelle des pertuis, voire du golfe de Gascogne serait utile. 1 Ce n’est pas un poisson au sens strict mais un Agnathe, groupe plus primitif sans mâchoires. Réserves Naturelles de la baie de l'Aiguillon – Plan de Gestion 2004-2008 39 De nombreux poissons (soles, bars) et mollusques (seiche) trouvent sur les vasières peu profondes des conditions de calme et de nourriture permettant aux adultes de se reproduire et aux alevins de se développer. Les zones de nourriceries, les frayères, sont des richesses potentielles importantes qu'il convient de protéger des dégradations. Le respect des fonds les plus riches, ains i que le maintien de la qualité des eaux sont à la base de cette protection. Les M ammifères et Tortues marines Les mammifères marins observés dans les pertuis vendéens et charentais appartiennent aux ordres des Cétacés et des Pinnipèdes. La présence de phoques gris dans la baie de l'Aiguillon et remontant l’estuaire de la Sèvre est exceptionnelle. Le grand Dauphin Tursiops truncatus et le Globicéphale noir Globicephala melas fréquentent régulièrement les pertuis et peuvent pénétrer dans la baie (Duguy 1977). Les rares observations de la tortue verte Chelonia mydas et de la tortue caouane Caretta caretta dans les eaux des Pertuis breton et d’Antioche sont le fait d’animaux erratiques. Par contre, les observations de la Tortue luth Dermochelys coriacea sont beaucoup plus nombreuses (Duguy 1977). A2.3.2.2. La faune terrestre L’entomofaune Avant la création de la réserve, les seules données connues résultaient d’un inventaire réalisé par chasse à vue en juin, juillet et septembre 1988 (Fouillet 1989, Annexe 2). Un début de complément et mise à jour a été réalisé en 2001 côté Vendée (M illet 2002) et 2002 côté Charente-M aritime (M enguy 2003) en utilisant différentes méthodes de capture : pièges Barber (pots pièges), pièges jaunes, filets fauchoirs et à papillons, chasse à vue. L’ensemble des espèces identifiées à ces occasions (sauf pièges jaunes) est listé en Annexe 3. La liste des espèces d’Araignées est en cours d’actualisation avec l’aide de Julien Pétillon (thèse Université de Rennes). L’ensemble de ces prospections s’est effectué en distinguant les différents types d’habitats. Un nouvel inventaire complémentaire est prévu en juillet - août 2003. La haute slikke constitue un milieu sélectif caractérisé par la présence d'espèces halophiles et halotolérantes : coléoptères carabiques, aranéides lycosides. Les prairies à Puccinellie, Obione et Aster du schorre moyen abritent un peuplement composé d'espèces halophiles inféodées à ce milieu (Cicadelles, Carabiques, Lycosides). L’Argiope est l'espèce prairiale qui, par sa taille et son abondance, constitue un prédateur particulier. Les prairies à chiendent du haut schorre et à la base des digues abritent des espèces non halophiles, des friches et des polders, phytophages (Orthoptères, Hétéroptères) et prédateurs (M ante religieuse, Grande sauterelle verte, Argiope). De nombreuses libellules en phase de maturation, et provenant des fossés du marais, circulent en vol orienté au début de l’été sur ces prairies. Rôle particulier des schorres pour l’entomofaune : Ressource en macro-insectes pour l’avifaune comme le Busard cendré Ressources en insectes pour les Odonates en phase de maturation. Ressource en nectar pour les Rhopalocères (papillons diurnes) lors de la floraison des asters. Réserves Naturelles de la baie de l'Aiguillon – Plan de Gestion 2004-2008 40 Ressource alimentaire pour les poissons Amphibiens et Reptiles Rosoux a conduit en 1987 un inventaire, complété depuis notamment sur la partie 85 permettant d’identifier 9 espèces sur le territoire de la réserve naturelle : 4 espèces d'amphibiens anoures : Pélodyte ponctué Pelodytes punctatus, Crapaud commun Bufo bufo, Grenouille verte Rana kl. esculenta et Rainette méridionale Hyla méridionalis. 5 espèces de reptiles : Couleuvre vipérine Natrix maura, Couleuvre verte et jaune Coluber viridiflavus, Vipère aspic Vipera aspis, Lézard des murailles Podarcis muralis et Lézard vert Lacerta viridis. En dehors du pélodyte ponctué, qui est une espèce halo-tolérante, les autres se rencontrent plutôt sur ou à proximité des digues et des fossés qui les bordent. Les observations complémentaires menées depuis la création de la réserve naturelle ont notamment permis d’identifier la Rainette méridionale, comme une espèce assez commune des zones à roselières. Elle est ici en limite nord de son aire de répartition. M ammifères L'inventaire mené en 1989 par Rosoux, Saint Girons et Libois fait cas de la présence de 16 espèces de mammifères terrestres (Annexe 4). Ce travail traduit une nette dominance du Campagnol des champs Microtus arvalis, du M ulot sylvestre Apodemus sylvaticus, du Surmulot Rattus norvegicus, du Ragondin Myocastor coypus et du Lièvre d'Europe Lepus europaeus. Les campagnols des champs et le Lièvre d’Europe, espèces pionnières des prés salés, colonisent l’herbu et s’installent sur les prairies à graminées dominantes. Les micromammifères de la baie (Campagnol, M ulot, M usaraignes) sont les proies de nombreux carnivores comme le Renard, la Belette et la Fouine, mais également des rapaces diurnes et nocturnes. Le Ragondin et le Rat musqué Ondatra zibethicus, espèces amphibies, sont des hôtes réguliers de la vasière et certains individus établissent leurs terriers dans la digue de front de mer. La Loutre Lutra lutra, cantonnée dans les canaux et estuaires, prospecte elle aussi sporadiquement la vasière. Sa présence en baie de l’Aiguillon semble avoir diminuée du fait de la raréfaction des milieux où elle peut établir son gîte sur les polders qui bordent la baie et la sépare des zones de marais mouillé où elle reste plus commune (Rosoux et al. 2001). Occasionnellement, Sangliers et Chevreuils transitent sur les prés salés de la baie. Cette dernière espèce semble en augmentation avec jusqu’à 14 individus observés en même temps durant l’hiver 2002-2003. A2.3.2.3. Les oiseaux Nous avons choisi de traiter les oiseaux à part car ils constituent la première raison de classement en réserve naturelle de la baie de l'Aiguillon. C’est donc au sein de ce groupe que nous disposons le plus d’informations concernant l’intérêt patrimonial de la baie de l’Aiguillon. De plus certains d’entre eux font admirablement le lien entre faune terrestre et marine : ainsi les Barges à queue noire ou les Chevaliers gambette hivernants se nourrissent de la macrofaune des vasières quand les individus nicheurs se nourrissent essentiellement sur les prairies humides du marais poitevin. Réserves Naturelles de la baie de l'Aiguillon – Plan de Gestion 2004-2008 41 Parmi ces oiseaux, nous distinguerons d’une part : les oiseaux d’eau migrateurs et hivernants, parmi lesquels : • les Anatidés, oies et canards, tous hivernants, quelques couples de Tadornes de Belon et de Canards colverts étant également nicheurs ; • les Limicoles, petits échassiers relevant des familles des Scolopacidés et des Charadriidés, hivernant et migrateurs, parmi lesquels quelques espèces présentent des effectifs non négligeables en estivage. A noter que quelques espèces se reproduisent dans les prairies humides du marais poitevin, en effectifs relativement faibles, mais présentant l’intérêt d’être en limite d’aire de reproduction : Barge à queue noire Limosa limosa, Chevalier gambette Tringa totanus, ou parmi les espèces plus inféodées à la zone terrestre du marais, Vanneau huppé Vanellus vanellus, Echasse blanche Himantopus himantopus. D’autre part : les oiseaux nicheurs des prés salés et des digues, parmi lesquels : • les Passereaux ; • les Rapaces diurnes et nocturnes. a/ Phénologie de stationnement des oiseaux d’eau et évolution des effectifs durant les trois dernières décennies. Pour les principales espèces hivernantes, nous présentons l’évolution des effectifs au cours de la saison à travers l’exemple du dernier cycle d’hivernage ainsi que l’évolution des effectifs hivernants au mois de janvier, qui sont pris comme référence à l’échelle internationale. Ces données sont issues des travaux menés par le CNERA Avifaune M igratrice de l’ONCFS qui suit notamment l’hivernage des anatidés et des limicoles en baie de l'Aiguillon depuis 1977 (Yésou 1992), la coordination des comptages étant aujourd’hui effectuée par l’équipe de la réserve naturelle. Les chiffres retenus sont ceux de l’unité fonctionnelle « baie de l'Aiguillon – pointe d’Arçay » du fait des échanges quotidiens qui peuvent s’effectuer entre les deux sites, notamment pour des espèces comme la Barge à queue noire. Sur les 5 dernières années, 88 % des effectifs dénombrés l’étaient sur la baie de l’Aiguillon proprement dite. Les espèces plus strictement inféodées à la pointe d’Arçay sont signalées. Les oies grises Les Oies cendrées Anser anser sont présentes sur la réserve naturelle de la baie de l’Aiguillon du mois d’octobre (principalement quelques haltes migratoires) ou novembre au mois de mars avec un effectif maximum au mois de janvier (Tableau 10). Elles fréquentent l’ensemble des prés salés de la baie avec des préférences pour les secteurs calmes. A noter que la mise en réserve de la partie charentaise a permis d’étendre les secteurs favorables à cette partie de la baie. Elles s’alimentent sur les prés salés où abonde la Puccinellie maritime et se réfugient sur les vasières en cas de dérangement. Les mizottes doivent être entretenues pour maintenir une végétation basse où domine la Puccinellie. L’importance de l’utilisation de zones de gagnage nocturne extra réserve n’est actuellement pas connue, mais probablement assez faible ; l’activité cynégétique ne favorise pas cette alimentation en dehors de la réserve. Les secteurs les plus fréquentés par les oies se situent sur la partie nord ouest des mizottes de Triaize (le long du Chenal Vieux) et sur la quasi-totalité des mizottes de Champagné avec une préférence pour « la bourse plate ». Réserves Naturelles de la baie de l'Aiguillon – Plan de Gestion 2004-2008 42 Les effectifs d’Oies cendrées ont connu ces dernières années une augmentation spectaculaire (figure 5), concomitante à une augmentation générale à l’échelle européenne et permise par la qualité des habitats entretenus par la fauche des prés salés. 600 0 500 0 400 0 300 0 200 0 R2 = 0,6 8 100 0 0 19 84 198 5 19 86 19 87 1 988 19 89 1 99 0 19 91 199 2 1 993 19 94 1 99 5 19 96 199 7 19 98 19 99 2 000 20 01 2 00 2 20 03 Figure 5. Evolution des effectifs d’Oie cendrée sur le site fonctionnel baie de l'Aiguillon / pointe d’Arçay à la mi-janvier depuis 1984 (Trolliet com. pers.). A noter la présence régulière en hivernage de quelques dizaines d’Oies rieuses Anser albifrons et exceptionnellement de quelques Oies des moissons Anser fabalis, plutôt en halte migratoire. Tableau 10. Effe ctifs dénombré s de s Oies cendrées et Be rnaches cravants au cours de la saison 2002/03 (ONCFS-RN baie de l’Aiguillon) Oie cendrée B. cravant sept - octobre 25 5 nov 2474 98 déc 4582 581 janvier 5360 2800 février 3680 2302 mars 48 163 avril 5 15 Les Bernaches La Bernache cravant Branta bernicla stationne sur la réserve aux mêmes périodes que l’Oie cendrée (Tableau 8). Les effectifs sont variables d’une année sur l’autre, sans tendance particulière (figure 6) ; les forts effectifs observés en janvier 2000 (près de 4000 individus) étaient probablement consécutifs à la marée noire de l’Erika qui a diminué la qualité de certaines zones d’accueil (baie de Bourgneuf, Ile de Ré). De manière générale, la baie de l'Aiguillon est un site relativement marginal par rapport aux grosses concentrations observées à Ré, Oléron, en baie de Bourgneuf et surtout bassin d’Arcachon. En provenance de la mer, elles se rassemblent sur les parties hautes des vasières avant de gagner les zones d’alimentation. On les retrouve souvent autour de l’embouchure de la Sèvre Niortaise et notamment sur « la bourse plate » où elles partagent les mêmes ressources que les Oies cendrées. Réserves Naturelles de la baie de l'Aiguillon – Plan de Gestion 2004-2008 43 450 0 400 0 350 0 300 0 250 0 200 0 150 0 100 0 50 0 0 19 84 198 5 19 86 19 87 1 988 19 89 1 99 0 19 91 199 2 1 993 19 94 1 99 5 19 96 199 7 19 98 19 99 2 000 20 01 2 00 2 20 03 Figure 6. Evolution des effectifs de Bernache cravant sur le site fonctionnel baie de l'Aiguillon / pointe d’Arçay à la mi-janvier depuis 1984 (Trolliet com. pers.). Enfin, quelques Bernaches nonettes Branta leucopsis hivernent tous les ans, mais se trouvent ici tout à fait en limite sud d’aire d’hivernage de l’espèce. Le Tadorne de Belon (Tadorna tadorna) La baie de l'Aiguillon joue un rôle majeur pour cette espèce. Avec près de 50% de l’effectif national, la baie était dans le début des années 1980, le principal site d'hivernage du Tadorne de Belon (Trolliet 1996). A l'heure actuelle, l’espèce est toujours très présente sur la baie (figure 7) mais son importance relative diminue (15% des effectifs nationaux). S’il est présent toute l’année (Tableau 11), les effectifs sont importants en hiver avec 5 à 10000 individus au mois de janvier. 120 00 100 00 80 00 60 00 40 00 20 00 0 1 98 4 19 85 1 986 198 7 19 88 198 9 19 90 1 99 1 19 92 1 99 3 19 94 1 995 19 96 1 997 19 98 1 999 20 00 20 01 200 2 20 03 Figure 7. Evolution des effectifs de Tadorne de Belon sur le site fonctionnel baie de l'Aiguillon / pointe d’Arçay à la mi-janvier depuis 1984 (Trolliet com. pers.). Réserves Naturelles de la baie de l'Aiguillon – Plan de Gestion 2004-2008 44 Tableau 11. Effe ctifs dénombrés des Tadornes de Belon au cours de la saison 2002/03 (ONCFS-RN baie de l’Aiguillon) Tadorne juillet 1984 août 471 sept 392 oct 1260 nov 4700 déc 10570 jan 8947 fév 5364 mars 3888 avril 3115 mai 667 juin 1081 Le rythme d'activité du Tadorne de Belon est fonction du cycle des marées. Son régime alimentaire se compose essentiellement d’organismes marins (Macoma baltica, Hydrobia ulvae, Nereis diversicolor …) qu’il capture dans la vase. L’étude en parallèle, de la répartition de la macrofaune benthique et des tadornes ainsi que du régime alimentaire du Tadorne, permettraient de mieux cerner les préférences alimentaires de cet anatidé. En effet, à première vue, les Tadornes semblent utiliser de façon uniforme l’ensemble de la baie avec un effectif important sur la partie charentaise. Cependant, les observations plus détaillées issues des comptages à marée basse pourraient indiquer des variations saisonnières. Les Tadornes exploitent également les prés salés à la fois comme lieu de remise lors des fortes marées (activités de confort) mais aussi comme zone d’alimentation, notamment sur les dépressions à salicornes. Les canards de surface Le Canard colvert (Anas platyrhynchos), le Canard pilet (Anas acuta), le Canard siffleur (Anas penelope) et la Sarcelle d'hiver (Anas crecca) sont les espèces que l’on rencontre le plus fréquemment sur la réserve naturelle. Elles sont présentes plus de six mois consécutifs (tableau 12). Après une phase de lent accroissement au cours des années 70 (moyenne 67-78 = 18300, Trolliet 1996), les effectifs ont atteint des niveaux records au cours de la période 1979-1984 (moy. = 73400), favorisés en partie par des hivers froids ayant entraîné des hivernages importants sur tout le littoral atlantique français (figures 8 à 12). Pendant cette courte période, l’accroissement des effectifs en baie a été supérieur à celui de l’ensemble des autres sites. Puis les effectifs ont diminué rapidement et l’ensemble des hivernants stagne depuis une dizaine d’années à un peu plus de 10000 individus (moy. = 14400) avec une variabilité interannuelle assez élevée, répartis en six espèces puisqu’aux quatre précédentes il faut ajouter le Canard souchet (Anas clypeata) et le Canard chipeau (Anas strepera). Cependant, au cours du dernier hiver, des effectifs importants de pilets et siffleurs ont permis d’atteindre 20000 individus en janvier et plus de 25000 en décembre (tableau 12). Faut il y voir un effet du classement en réserve naturelle de la partie charentaise ? L’évolution dans les prochaines années et la comparaison avec les autres sites proches devraient permettre de le dire. Tableau 12. Effe ctifs dénombrés des canards de surface au cours de la saison 2002/03 (ONCFS-RN baie de l’Aiguillon) août Siffleur Chipeau Sarcelle h. Colvert Pilet Souchet Total 15 2897 1 4 2917 sept 24 148 4437 7 72 4688 octobre 141 3 80 7259 197 175 7855 nov 2961 105 2338 6121 1038 619 13182 Réserves Naturelles de la baie de l'Aiguillon – Plan de Gestion 2004-2008 déc 8156 333 5227 6195 4876 810 25597 janvier 5383 236 1927 4137 8350 175 20208 février 1484 72 597 1952 2909 674 7688 mars 132 1 442 229 315 22 1141 avril 1 38 65 6 38 148 45 90 000 80 000 70 000 60 000 50 000 40 000 30 000 20 000 10 000 0 19 77 1 97 9 19 81 19 83 1 985 19 87 198 9 19 91 199 3 1 995 19 97 1 99 9 20 01 200 3 Figure 8. Evolution des effectifs de Canards de surface (toutes espèces ) sur le site fonctionnel baie de l'Aiguillon / pointe d’Arçay à la mi-janvier depuis 1977 (Trolliet com. pers.). 12 000 10 000 8 000 6 000 4 000 2 000 0 1984 19 85 1986 19 87 1988 19 89 1990 19 91 1992 19 93 1994 19 95 1996 19 97 1998 19 99 2000 20 01 2002 20 03 Figure 9. Evolution des effectifs de Canard colvert sur le site fonctionnel baie de l'Aiguillon / pointe d’Arçay à la mi-janvier depuis 1984 (Trolliet com. pers.). 16 000 14 000 12 000 10 000 8 000 6 000 4 000 2 000 0 1984 19 85 1986 19 87 1988 19 89 1990 19 91 1992 19 93 1994 19 95 1996 19 97 1998 19 99 2000 20 01 2002 20 03 Figure 10. Evolution des effectifs de Canard siffleur sur le site fonctionnel baie de l'Aiguillon / pointe d’Arçay à la mi-janvier depuis 1984 (Trolliet com. pers.). Réserves Naturelles de la baie de l'Aiguillon – Plan de Gestion 2004-2008 46 90 00 80 00 70 00 60 00 50 00 40 00 30 00 20 00 10 00 0 1984 1985 1986 1987 1988 1989 1990 1991 1992 1993 1994 1995 1996 1997 1998 1999 2 000 2001 2002 2003 Figure 11. Evolution des effectifs de Canard pilet sur le site fonctionnel baie de l'Aiguillon / pointe d’Arçay à la mi-janvier depuis 1984 (Trolliet com. pers.). 100 00 90 00 80 00 70 00 60 00 50 00 40 00 30 00 20 00 10 00 0 1 98 4 19 85 1 986 198 7 19 88 198 9 19 90 1 99 1 19 92 1 99 3 19 94 1 995 19 96 1 997 19 98 1 999 20 00 20 01 200 2 20 03 Figure 12. Evolution des effectifs de Sarcelle d’hiver sur le site fonctionnel baie de l'Aiguillon / pointe d’Arçay à la mi-janvier depuis 1984 (Trolliet com. pers.). Les canards de surface ont l’habitude de s’alimenter la nuit dans les zones de gagnage du marais poitevin (principalement prairies humides) et de se reposer sur une remise le jour. Cependant le Canard siffleur se nourrit également sur le Puccinellietum et le Canard pilet est régulièrement observé fouillant la vase à la recherche de nourriture (la Sarcelle également dans une moindre mesure). Les zones dépressionnaires à salicorne peuvent également constituer des gagnages annexes. La baie de l’Aiguillon constitue ainsi la principale remise du marais sauf pour la Sarcelle d’hiver qui est plus abondante sur la RN de St Denis du Payré depuis quelques années (elle avait atteint 29000 individus en baie en janvier 1982). A marée basse, les canards de surface se cantonnent en limite de mer de façon dispersée. Les colverts et les sarcelles se tiennent préférentiellement à l’embouchure du Chenal Vieux et le Réserves Naturelles de la baie de l'Aiguillon – Plan de Gestion 2004-2008 47 long du canal de Luçon jusqu’au mirador (limite des mizottes). Les Canards pilets sont généralement plus nombreux sur le canal du Curé, les siffleurs étant plus également répartis. Les limicoles A marée basse, les oiseaux sont dispersés sur l’ensemble des vasières où ils s’alimentent de mollusques bivalves et gastéropodes, d’annélides (vers marins) et de petits crustacés. La distribution précise des différentes espèces à marée basse est en cours d’étude, en relation avec l’étude de la macrofaune benthique. La carte 15 permet d’illustrer deux exemples de répartition : groupée sur des secteurs particuliers (Avocette) ou dispersée sur l’ensemble de la vasière. L’absence d’oiseaux dans la moitié nord de la partie charentaise est due à l’absence d’observateur. a b Carte 15. Répartition des espèces en baie de l’Aiguillon à marée basse d’octobre 2002 à fév rier 2003 : a - Avocette élégante, b - Bécasseau variable. A marée montante, ils sont repoussés vers la haute slikke. Des regroupements se forment alors en divers points de la réserve (Yesou 1992). Au cours des fortes marées, certains oiseaux (Bécasseau variable et maubèche, Barge à queue noire, principalement), stationnant sur la partie Ouest de la baie, quittent la réserve naturelle pour rejoindre les reposoirs de la Pointe d’Arçay. En janvier 2002 comme en 2003, environ 45000 limicoles étaient dénombrés, marquant une augmentation par rapport aux années précédentes, mais les variations inter-annuelles de limicoles sur la baie de l’Aiguillon peuvent être importantes et liées à des phénomènes naturels : vagues de froid, degré de concordance entre les dénombrements et les migrations… Les espèces les plus représentées sont l’Avocette élégante (Recurvirostra avosetta) avec 4400 (moyenne 1998-2003) individus au mois de janvier, la Barge à queue noire (Limosa limosa) avec 6000 individus, le Bécasseau variable (Calidris alpina) avec 21000 individus, le Bécasseau maubèche (sous espèce Néarctique Calidris canutus islandica nichant de l’Islande au Canada) avec 3700 et le Pluvier argenté (Pluvialis squatorola) avec 1600 individus. Ces espèces sont présentes toute l’année avec, cependant, une variation d’effectif : faible de juin à août et maximum pendant leurs pics migratoires. Les tableaux 13-14 et les figures 13 à 18 détaillent ces résultats intra et inter annuels. Réserves Naturelles de la baie de l'Aiguillon – Plan de Gestion 2004-2008 48 Tableau 13. Effe ctifs dénombrés des Limicoles au cours de la saison 2002/03 (ONCFS-RN baie de l’Aiguillon) juillet Huîtrier Pie Avocette Courlis cendré Barge à queue noire Barge rousse Pluvier argenté Grand Gravelot Gravelot Collier Inte. Chevalier arlequin Chevalier gambette Chevalier aboyeur Chevalier guignette Bécasseau maubèche Bécasseau variable Bécasseau minute Bécasseau sanderling Bécasseau cocorli Tournepierre Limicoles sp. Total oct nov déc jan fév mars avril 208 208 août 374 300 sept 444 275 436 241 450 3088 657 5390 530 2518 420 5339 250 1376 343 305 mai 33 49 juin 234 1 123 200 790 574 565 1130 802 685 917 402 29 209 672 2327 2771 6520 5135 7200 4230 3915 3639 330 15 231 107 120 376 970 775 830 872 955 1060 1550 632 278 101 525 2208 2655 1740 1870 1425 1135 5055 2824 4597 260 9 1949 588 57 210 165 125 10 71 152 1045 42 20 35 12 8 - 13 2 - - 5 4 8 - - 6 9 15 16 6 1 - 3 1 - 482 864 340 574 203 168 185 112 186 231 707 33 2 7 7 3 - 1 - - - 5 3 - - 12 - - - - - 2 - - - - 1756 1600 2216 6285 3935 2890 147 110 390 720 4162 2765 10376 656 5095 17726 34300 22700 32730 11030 17525 17380 11110 136 - - 2 2 - - - - - - 10 - 9 192 23 200 - 148 139 240 100 28 56 6 - 5 4 1 - - - - - 2 1 - - 45 18 40 45 27 31 1 58 112 28 1 740 60 - - 2000 - - - - - 825 330 3315 11578 14729 31617 50742 46605 47188 26747 30384 26439 29521 2433 Il se dégage donc trois groupes d’espèces : celles qui sont abondantes en hivernage (Avocette, Courlis cendré, Barge à queue noire, Pluvier argenté, Bécasseaux maubèche et variable) ; celles qui sont abondantes en période de migration (Barge rousse, Pluvier argenté, grand Gravelot, Chevalier gambette, Bécasseau maubèche) ; celles qui ne sont représentées que par quelques individus (qui peuvent masquer des flux non négligeables), généralement pendant les migrations. Il faut noter que l’Huîtrier pie et le Bécasseau sanderling sont inféodés aux milieu x sableux de la pointe d’Arçay et de fait quasiment absents de la réserve naturelle. De même un fort contingent des grands Gravelots et des Gravelots à collier interrompu sont comptés sur la pointe d’Arçay. Si les deux derniers hivers ont vu des effectifs hivernants relativement importants, les deux dernières décennies ont été marquées par une stagnation, ce qui traduit une baisse relative par rapport au reste du littoral français (figure 13). C’est notamment le cas pour le Pluvier argenté, les Bécasseaux variable et maubèche (figures 14 à 16). Chez ce dernier notamment, les effectifs sont très variables d’une année sur l’autre, mais l’évolution à l’échelle du littoral français marque une forte progression sur 25 ans. C’est par exemple le cas pour la réserve naturelle de M oëze-Oléron qui est passée d’environ 1500 individus avant sa création en 1985 à 13000 aujourd’hui (Delaporte – LPO, RN M oëze-Oléron, com. pers.). L’Avocette présente également de fortes variations inter-annuelles (figure 17). Le cas de la Barge à queue noire est plus compliqué car ses effectifs ont régressé partout en France dans les années 80 avant de remonter progressivement depuis 10 ans. Cependant l’importance relative de la baie de l'Aiguillon ne cesse de diminuer (figure 18). Réserves Naturelles de la baie de l'Aiguillon – Plan de Gestion 2004-2008 49 70 00 00 60 00 00 50 00 00 R2 = 0 ,77 13 40 00 00 30 00 00 Aigui ll on-Arçay F ra nc e-AA 20 00 00 10 00 00 R2 = 0,0 03 1 0 19 77 19 78 19 79 19 80 19 81 1 982 1 98 3 1 98 4 19 85 19 86 19 87 19 88 19 89 1 99 0 1 99 1 199 2 199 3 19 94 19 95 19 96 1 997 1 99 8 1 99 9 200 0 200 1 20 02 Figure 13. Evolution des effectifs de limicoles (toutes espèces) sur le site fonctionnel baie de l'Aiguillon / pointe d’Arçay à la mi-janvier depuis 1977 (Trolliet com. pers.). 4 000 0 Ai guil lon+Arç ay 3 500 0 Fra nce - AA 3 000 0 2 500 0 R2 = 0 ,84 44 2 000 0 1 500 0 1 000 0 500 0 R2 = 0,0 502 0 1 977 1 978 1 97 9 198 0 198 1 198 2 19 83 19 84 19 85 19 86 19 87 19 88 19 89 1 990 1 991 1992 199 3 199 4 199 5 199 6 19 97 19 98 19 99 20 00 20 01 2 002 Figure 14. Evolution des effectifs de Pluvier argenté sur le site fonctionnel baie de l'Aiguillon / pointe d’Arçay à la mi-janvier depuis 1977 (Trolliet com. pers.). Réserves Naturelles de la baie de l'Aiguillon – Plan de Gestion 2004-2008 50 4 0000 0 Ai gui ll on+A rç a y 3 5000 0 Franc e- AA 3 0000 0 R2 = 0,61 52 2 5000 0 2 0000 0 1 5000 0 1 0000 0 5000 0 R2 = 0 ,00 21 0 197 7 197 8 1 97 9 1 980 1 981 19 82 19 83 19 84 19 85 19 86 198 7 198 8 1 98 9 1 99 0 1 991 1 992 19 93 19 94 19 95 19 96 19 97 19 98 199 9 200 0 2 00 1 2 00 2 Figure 15. Evolution des effectifs de Bécasseau variable sur le site fonctionnel baie de l'Aiguillon / pointe d’Arçay à la mi-janvier depuis 1977 (Trolliet com. pers.). 4 000 0 Aiguill on+Arça y Fra nc e -A A 3 500 0 3 000 0 2 500 0 2 000 0 1 500 0 R2 = 0, 739 4 1 000 0 50 00 R2 = 0 ,02 83 0 1 97 7 1 97 8 1 97 9 198 0 19 81 19 82 19 83 19 84 19 85 19 86 19 87 1 98 8 1 98 9 1 99 0 1 99 1 1 99 2 199 3 19 94 19 95 19 96 19 97 19 98 19 99 20 00 2 00 1 2 00 2 Figure 16. Evolution des effectifs de Bécasseau maubèche sur le site fonctionnel baie de l'Aiguillon / pointe d’Arçay à la mi-janvier depuis 1977 (Trolliet com. pers.). Réserves Naturelles de la baie de l'Aiguillon – Plan de Gestion 2004-2008 51 9 000 8 000 7 000 6 000 5 000 4 000 3 000 2 000 1 000 0 19 84 1 98 5 19 86 19 87 198 8 1 989 19 90 1 99 1 1 99 2 19 93 199 4 1 995 19 96 19 97 1 99 8 1 999 20 00 200 1 2 002 20 03 Figure 17. Evolution des effectifs d’Avocette él égante sur l e site fonctionnel baie de l'Aiguillon / pointe d’Arçay à la mi-janvier depuis 1984 (Trolliet com. pers.). 14 00 0 Aig uil lon +Arçay F ran ce-AA 12 00 0 10 00 0 8 00 0 6 00 0 R2 = 0, 33 34 4 00 0 2 00 0 R2 = 0, 543 8 0 1 977 1 97 8 197 9 19 80 1 981 1 982 1 98 3 19 84 19 85 1 986 1 98 7 198 8 19 89 1 990 1 99 1 199 2 19 93 19 94 1 995 199 6 199 7 19 98 19 99 2 00 0 200 1 200 2 Figure 18. Evolution des effectifs de Barge à queue noire sur le site fonctionnel baie de l'Aiguillon / pointe d’Arçay à la mi-janvier depuis 1977 (Trolliet com. pers.). L’abondance des limicoles hivernants en baie de l'Aiguillon ne doit donc pas masquer l’attention qui doit leur être portée pour comprendre cette évolution radicalement différente par rapport aux autres sites d’hivernage en France. Rechercher les causes de cette situation est donc prioritaire. Les effectifs observés en janvier sont particulièrement importants à considérer, d’une part car c’est l’époque où il y a le plus d’oiseaux en baie de l’Aiguillon, d’autre part car c’est le mois servant de référence pour la coordination des comptages à l’échelle européenne par Wetlands International. Cette référence permet donc des comparaisons des évolutions entre sites, notamment à l’échelle de la façade atlantique. Cependant, il s’agit d’un instantané qui reflète mal les flux existants comme les importantes évolutions qui s’opèrent au cours des migrations ou les échanges potentiels entre sites : Réserves Naturelles de la baie de l'Aiguillon – Plan de Gestion 2004-2008 52 - Ainsi certaines espèces sont plus abondantes en période purement migratoire (Tableau 14) : le Bécasseau maubèche, dont la sous-espèce Calidris canutus canutus (nicheuse du Paléarctique, notamment Sibérie) hiverne en Afrique et dont les effectifs peuvent atteindre 18000 individus en baie au mois de mai (en 2001, voire jusqu’à 30000, Yésou 1992). Les oiseaux ne semblent rester alors que quelques jours. C’est également le cas du Pluvier argenté, voire certaines années du Bécasseau variable. On peut également observer des effectifs importants de Canard pilet ou souchet en février et mars. D’autres espèces sont plus abondantes au moment de la migration postnuptiale au cours de leur trajet vers leurs quartiers d’hivernage africains : c’est le cas du Chevalier gambette ou du grand Gravelot. Ceci marque qu’au delà de sa fonction d’aire d’hivernage, la baie de l’Aiguillon joue aussi un rôle fondamental comme halte migratoire dont on sait l’importance dans la survie et la reproduction des oiseaux. Tableau 14. Abondance s maximales de quelques espè ces au cours de s migrations pré e t postnuptiales. Barge rousse Pluvier argenté Grand Gravelot Chevalier gambette Bécasseau maubèche - Migration prénuptiale Moy. 99-03 min max 560 41 1550 2200 220 4225 450 220 1045 420 200 1010 8200 770 18500 Migration post-nuptiale Moy. 98-02 min max 490 275 990 2100 1450 3670 1100 490 1950 680 470 860 750 95 1760 Le second aspect concerne les échanges entre sites au cours de la période d’hivernage. Phénomène encore mal connu, il peut être abordé à travers le suivi des individus bagués. A titre d’exemple, sont présentés ci-dessous quelques trajets opérés par des Barges à queue noire, baguées dans le cadre d’un programme européen associant des partenaires anglais, français, irlandais et islandais. L’individu bagué RG/YL montre un cas de fidélité au site d’hivernage puisqu’il est vu trois saisons de suite (2000-2001 à 2002-2003) sur le site baie de l'Aiguillon / pointe d’Arçay. On notera qu’au printemps 2001 comme en 2002, il remonte en Islande en passant par la Hollande. Le second individu, bagué OY/LG dans le M orbihan illustre les échanges qui peuvent s’opérer entre différents sites au cours de l’hiver. Ainsi, encore présent dans le golfe du M orbihan en novembre, il est observé en février en baie de l'Aiguillon ; la saison suivante, il est d’abord observé dans les marais d’Olonne avant de remonter dans le golfe du M orbihan, puis de redescendre vers le sud, en baie de l'Aiguillon, quatre jours plus tard. Baguage Code Date Lieu RG/YL Grafarvogur, SW-Iceland 24.04.00 Réserves Naturelles de la baie de l'Aiguillon – Plan de Gestion 2004-2008 O bse rvations Date Lieu 25.04.00 23.08.00 14.04.01 02.09.01 06.04.02 15.04.02 16.04.02 09.02.03 17.02.03 Grafarvogur, Reykjavík, Iceland Aiguillon/Mer, Vendée, France Eemnes, Utrecht, Netherlands Baie de l’Aiguillon, France R. Ijssel, Netherlands Myrar, innan Hjörseyjar, Iceland Ho fsstaoir, Myrar, Iceland Pointe d’Arçay, Vendée - France Pointe d’Arçay, Vendée - France 53 Baguage Code Date Lieu OY/LG Le Duer, Sarzeau, France 26.10.01 O bse rvations Date Lieu 24.11.01 10.02.02 06.04.02 09.04.02 11.04.02 24.07.02 26.10.02 30.10.02 Le Duer Sarzeau France Pte Aiguillon France Winssense uiterwaard Holland Winssense uiterwaard Holland Nyibaer Iceland Marais d'Olonne St Colombier Baie de l’Aiguillon - Pte St-Clément, France Le code de la bague est un code couleur individuel, visible de loin, permettant de contrôler les individus sans les recapturer. Des échanges ont également été observés au cours de l’hiver entre les réserves naturelles de St Denis du Payré et de la baie de l'Aiguillon chez des canards siffleurs et des sarcelles équipées d’émetteurs (données non publiées issues de l’étude CEBC-CNRS / RNs du marais poitevin 2002-2005). Chaque site d’hivernage ne fonctionne donc pas comme une entité fermée ; au contraire, tout événement affectant l’un est susceptible de retentir sur les autres. Les cas particuliers de la Barge à queue noire continentale et du Courlis corlieu. La Barge à queue noire Limosa limosa fréquente le marais poitevin selon deux stratégies différentes. Les individus passant l’hiver en baie appartiennent à la sous-espèce islandica (qui niche en Islande) alors que les individus en halte migratoire en février-mars appartiennent à la sous–espèce limosa (qui niche notamment dans les pays baltes, scandinaves et au sud de son aire de répartition jusque dans les marais de l’ouest dont le M arais poitevin). Ces derniers, à la différence des hivernants qui se nourrissent et se reposent en baie, fréquentent les prairies du marais le jour, où ils se nourrissent de larves d’insectes pour se rassembler généralement en dortoir sur la baie la nuit (Blanchon & Dubois 1989). Les barges continentales recherchent plus particulièrement les vastes ensembles prairiaux en cours de ressuyage. Les prairies humides du marais poitevin, notamment les grands communaux, traditionnellement fréquentées par cette espèce accueillaient au début des années 80 jusqu’à 30000 individus présents simultanément (Blanchon & Dubois 1989). Si l’on tient compte du renouvellement de cette concentration, il apparaît qu’une proportion importante des Barges à queue noire européennes est susceptible de s’arrêter dans le marais poitevin. Les suivis récents menés dans le cadre d’une collaboration entre la réserve naturelle et la LPO M arais Poitevin font état d’effectifs nettement plus réduits compris généralement entre 3000 et 5000 individus avec un maximum de 17000 en février 2002 (Joyeux & M eunier 2002). De manière similaire, le Courlis corlieu Numenius phaeopus a vu ses effectifs diminuer dramatiquement dans le marais poitevin. En effet, cette espèce hivernant principalement sur les côtes occidentales de l’Afrique, effectue une halte migratoire en Europe en avril-mai pour reconstituer son stock énergétique, avant de gagner sa zone de reproduction s’étendant de l’Islande à la Sibérie occidentale. En France, la Vendée (marais poitevin et breton, réserve de Chanteloup à Olonne) constitue la principale zone de halte (Trolliet 1985). Il se nourrit alors principalement sur les prairies pâturées mais c’est une espèce relativement opportuniste qui ne Réserves Naturelles de la baie de l'Aiguillon – Plan de Gestion 2004-2008 54 constitue pas de groupes aussi importants que la Barge à queue noire. Cependant les rassemblements en dortoir peuvent être facilement suivis. Actuellement, le secteur baie de l'Aiguillon / marais poitevin qui était considéré comme l’un des trois premiers sites migratoires d’Europe au début des années 1980 (Trolliet à paraître ; Blanchon & Dubois 1989) semble avoir perdu de son importance. En effet, les effectifs recensés en dortoir avoisinent 500 individus en pic de migration en 2002 et 2003, soit bien moins que les effectifs de 2000 et 2001 avec près de 2500 individus (figure 19) et surtout beaucoup moins que les effectifs des années 1980 qui oscillaient entre 5000 et 17000 individus (figure 20 ; Blanchon & Dubois 1989 ; Delage 1992). Pourtant, les effectifs recensés durant les deux dernières décennies au dortoir du marais d’Olonne n’ont pas subi, eux, d’évolution significative (Trolliet à paraître). 2500 2000 1999 2000 1500 2001 2002 2003 1000 500 0 11/4 15/4 19/4 23/4 27/4 1/5 5/5 9/5 13/5 Figure 19. Phénologie de migration du Courlis corlieu en baie de l'Aiguillon au cours des années 1999 à 2003. 18000 15000 12000 9000 6000 3000 0 1982 1983 1985 1992 1999 2000 2001 2002 2003 Figure 20. Abondance max imale au pic de migration du Courlis corlieu en baie de l'Aiguillon au cours des années 1982 à 2003. Il convient donc de s’interroger sur le rôle actuel du M arais Poitevin pour ces deu x espèces. Quels sont les facteurs affectant la fréquentation de cet espace ? En effet, depuis la Réserves Naturelles de la baie de l'Aiguillon – Plan de Gestion 2004-2008 55 création de la réserve naturelle, les gestionnaires se sont attachés à suivre leur migration, en ne pouvant que constater le déclin des effectifs. Afin de pouvoir mieux répondre à ces interrogations, un travail en réseau est nécessaire afin de comparer plusieurs sites. En guise de conclusion sur l’état des populations d’oiseaux d’eau : La baie de l'Aiguillon et les marais limitrophes, notamment à travers le complexe de prairies humides du marais poitevin, représentent un ensemble d’écosystèmes indispensable à l’échelle biogéographique pour certaines populations d’oiseaux d'eau et principalement : la Sarcelle d’hiver, le Canard pilet, le Canard souchet, le Tadorne de belon, l’Avocette, le Bécasseau maubèche, le Pluvier argenté et la Barge à queue noire. Cependant, les dénombrements des années 1985 à 2000 ont enregistré une baisse importante des effectifs d’anatidés (en valeur absolue) et de limicoles (relative), bien que leurs populations soient stables ou en augmentation à l’échelle des hivernants de la façade atlantique ou des nicheurs de l’OuestPaléarctique (Yesou 1992 ; Duncan et al. 1999 ; Trolliet 1996). Dès lors, les causes d'un tel déclin doivent être recherchées au niveau local. La réduction/saturation des capacités d’accueil de la baie de l’Aiguillon par envasement progressif et/ou une perturbation du fonctionnement biologique de la vasière due à la pollution ou aux modifications du régime hydraulique sont à rechercher pour les limicoles. Pour les canards de surface, qui se nourrissent essentiellement dans les prairies humides du marais poitevin, les causes de déclin sont plus claires et tiennent avant tout à la réduction des surfaces prairiales du marais poitevin et à la diminution de leur inondation (Tesson 1996 ; Duncan et al. 1999 ; Trolliet 1996). L’augmentation de la pression de chasse (notamment la chasse de nuit à la tonne côté 17) pourrait constituer un facteur aggravant sur des populations concentrées sur des surfaces toujours plus réduites (Duncan et al. 1999 ; Trolliet 1996). b/ Etat des lieux des oiseaux nicheurs des prés salés et des digues Les passereaux Les oiseaux nicheurs, et plus principalement les passereaux ont été inventoriés dans l’objectif principal de caractériser la structure et la composition des communautés de passereaux nicheurs des prés salés et des digues de ceinture de la réserve naturelle. Il s'agissait de faire le point sur l’état des populations suite à la création de la réserve afin de définir d’éventuelles actions de gestion. Sur la partie vendéenne de la baie de l’Aiguillon, ce suivi a été effectué au cours des printemps 1999 – 2000. Compte tenu de l’étendue du site et du délai nécessaire à un tel suivi, il a été réalisé sur deux ans par M ichel Fouquet – technicien à l’ONCFS. Ces résultats ont été publiés dans le rapport d’activités 2000 de la réserve naturelle de la baie de l’Aiguillon (Fouquet, in Joyeux 2000). Il a été complété en 2002 par M ichel Caupenne – technicien à la LPO, selon la même méthode, sur la partie charentaise (Caupenne, in Joyeux & M eunier 2002). Ce suivi réalisé selon la méthode des quadrats (Pough 1950) a été réalisé par un premier passage fin avril - début mai et un second début juin. La méthode est basée sur la détection des oiseaux cantonnés dont le comportement territorial permet de les dénombrer. Ce suivi peut être considéré comme quasi exhaustif ; cependant le nombre de visites réduits (2) ne permet pas d’établir de véritables densités. Les résultats retenus pour chaque espèce sont obtenus à partir de la somme des contacts la plus élevée. Réserves Naturelles de la baie de l'Aiguillon – Plan de Gestion 2004-2008 56 Tableau 15. Peuplement de passe reaux nicheurs sur la rése rve naturelle de la baie de l’Aiguillon Espèces Alouette des champs Alauda arvensis Hirondelle de cheminée Hirundo rustica Pipit farlouse Anthus pratensis Pipit rousseline Anthus campestris Bergeronnette printanière Motacilla flava Bergeronnette grise Motacilla alba Rossignol philomèle Luscinia megarhynchos Gorgebleue Luscinia svecica* Rougequeue noir Phoenicurus ochruros Tarier pâtre Saxicola torquata M erle noir Turdus merula Cisticole des joncs Cisticola juncidis Rousserolle effarvatte Acrocephalus scirpaceus Rousserolle turdoïde Acrocephalus arundinaceus Hypolaïs polyglotte Hippolais polyglotta Fauvette grisette Sylvia communis M oineau domestique Passer domesticus Chardonneret élégant Carduelis carduelis Linotte mélodieuse Carduelis cannabina Bruant des roseaux Emberiza schoeniclus Bruant proyer Miliaria calandra Mâles chanteurs ou couples cantonnés Vendée Charente-Marit. 509 140 8 8 1 121 21 4 2 281 35 2 4 1 7 137 47 145 2 4 6 2 102 12 >32 12 50 6 431 108 20 1 Source : ONCFS / LPO * : espèce inscrite annexe 1 « Directive Oiseaux » Des différences importantes d’effectifs apparaissent entre les deux côtés de la baie. Les causes d’écarts aussi importants devront être recherchées : - Problème méthodologique (2 observateurs différents). - Représentation différente des habitats : côté Vendée, la réserve remonte plus sur la Sèvre niortaise ce qui explique par exemple la présence de la Rousserolle turdoïde dans les grandes roselières fluviales. Les surfaces un peu plus importantes de prés salés, la taille et la végétalisation plus importante des digues pourraient être responsable d’une partie de la différence ; en effet, des espèces comme la Gorgebleue ou la Rousserolle effarvatte sont moins bien représentées dans les digues que sur le schorre côté 17. Une analyse fine des surfaces disponibles des différents habitats devra être effectuée. - Effet de l’année. - Diminution des effectifs : en dehors de variations interannuelles dues aux conditions climatiques par exemple, ce facteur semble peu probable dans la mesure où toutes les espèces sont touchées. Malgré ces différences, les espèces dominantes et les habitats qu’elles fréquentent sont les mêmes. Les espèces indiquées en gras sont plus spécialement inféodées aux digues ou aux prés salés. De plus, elles constituent des espèces prioritaires du fait de leur rareté, de leur statut ou de leur abondance relative. Réserves Naturelles de la baie de l'Aiguillon – Plan de Gestion 2004-2008 57 L’Alouette des champs inféodée aux zones à Puccinellie maritime, est l’espèce la plus présente. Certains mâles chanteurs peuvent se retrouver jusqu’à la limite des vasières. Elle est par contre quasiment absente des zones recouvertes en Chiendent marin / Obione. La Bergeronnette printanière se positionne plutôt sur les pieds de digues ou sur les zones de prés salés à Puccinellie avec des zones de vase nue. La Gorgebleue est en forte densité sur la baie de l’Aiguillon. Elle niche principalement sur les digues mais peut également nicher sur le schorre dans les touffes de Chiendent marin, dans les buissons à Soude arborescente voire dans l’Obione. Elle est en forte densité, ponctuellement, sur les digues de Saint-M ichel en l’Herm, de Triaize et de la Prée M izottière. Ses effectifs sont remarquables et confirment l’intérêt de la réserve naturelle pour cette espèce. La Cisticole des joncs se localise surtout dans les zones à Chiendent maritime et à Obione. Elle peut être ponctuellement en forte densité sur les mizottes le long du Chenal Vieux. Ses effectifs ont fortement augmenté ces dernières années, l’espèce ayant quasiment disparu suite aux hivers rigoureux de 1985-86 et 87. La Rousserolle effarvatte est en densité forte sur les digues, milieu inhabituel pour cette espèce plutôt inféodée aux phragmitaies et qui niche, ici, sur les grandes Cigües. Les plus fortes densités sont observées sur les digues de Saint-M ichel en l’Herm, de Triaize et de la Prée M izottière. Elle est par contre absente de la digue de Champagné. Le plus faible linéaire de zones à ciguës côté 17, associé à des digues moins hautes et moins larges pourraient expliquer la grande différence entre les deux côtés. La Rousserolle turdoïde, espèce en déclin au niveau national et local, niche dans les petites phragmitaies de la Sèvre Niortaise. La Fauvette grisette est présente uniquement sur la digue de front de mer. Sa densité sur la digue de Champagné est inférieure à celle observée sur la digue de Triaize. Elle est encore plus faible en 17. Le Bruant des roseaux est en forte densité voire ponctuellement en très forte densité, notamment sur les mizottes de Triaize, de Sainte-Radegonde des Noyers et d’Esnandes. Il niche préférentiellement sur les zones à Chiendent marin mais peut également nicher sur les digues ou dans l’Obione. Tableau 16. Pré sentation du degré de dé pendance des oiseaux nicheurs au milieu. Espèces Alouette des champs Bergeronnette printanière Cisticole des joncs Fauvette grisette Gorgebleue Rousserolle effarvatte Rousserolle turdoïde Bruant des roseaux S chorre **** ** **** Digues Phragmitaie ** ** **** *** **** *** * * ** **** * **** : degré de dépendance au milieu (croissant avec le nombre d’étoiles) L’ensemble des résultats présentés ci-dessus démontre l’intérêt de la baie de l’Aiguillon pour de nombreuses espèces de passereaux nicheurs notamment pour des espèces d’intérêt Réserves Naturelles de la baie de l'Aiguillon – Plan de Gestion 2004-2008 58 patrimonial comme la Gorgebleue, la Rousserolle effarvatte ou bien encore la Rousserolle turdoïde. Certaines espèces sont totalement dépendantes de la gestion du milieu. Ainsi, la végétation haute à grande Ciguë et à M outarde noire favorise la nidification de la Rousserolle effarvatte. Le Bruant des roseaux et la Cisticole des joncs sont quasiment inféodés aux zones à Chiendent maritime. Il s’agira de prendre en considération ces données quant à l’établissement de cahiers des charges rigoureux concernant l’exploitation des prés salés et l’entretien des digues de front de mer. Dans le cadre de l’étude réalisée par M ichel Fouquet (Fouquet, op. cit.), d’autres espèces nicheuses que les passereaux ont été recensées. Les données ci-dessous sont issues de la campagne de suivi 1999/2000. Tableau 17. Couples ou mâles chanteurs autres que passe reaux sur la ré serve naturelle de la baie de l’Aiguillon (Vendée ) Tadorne de Belon Tadorna tadornaCM Canard colvert Anas platyrhynchosCM Busard des roseaux Circus aeruginosusCM Faucon crécerelle Falco tinnunculus Caille des blés Coturnix coturnix Faisan de Colchide Phasianus colchicus* Poule d’eau Gallinula chloropus Gravelot à collier interrompu Charadrius alexandrinus Vanneau huppé Vanellus vanellus*CM Echasse blanche Himantopus himantopus* Chevalier gambette Tringa totanus* Pigeon ramier Columba palumbus Tourterelle des bois Streptopelia turtur Coucou gris Cuculus canorus Chouette effraie Tyto alba Hibou des marais Asio flammeus*CM RN 85 9 5 1 5 5 1 5 1 8 1 1 2 11 2 1 >1 Source : ONCFS * : nicheur irrégulier CM : également noté nicheur côté Charente-Maritime Les espèces indiquées en gras seront à prendre en considération. Le Gravelot à collier interrompu niche à la pointe de l’Aiguillon. Le Hibou des marais et le Busard des roseaux peuvent nicher ponctuellement sur les zones à Chiendent marin des prés salés. Les rapaces Trois espèces de rapaces nichent plus ou moins régulièrement sur les prés salés et les digues : le Busard cendré Circus pygargus, le Busard des roseaux C. aeruginosus et le Hibou des marais Asio flammeus. Les deux premières espèces sont nicheuses dans l’ensemble du marais poitevin ainsi que dans la plaine. Concernant le Hibou des marais, la baie de l’Aiguillon et les polders la ceinturant constituent un site assez remarquable au niveau des marais de l’Ouest avec des effectifs passés en hivernage de 70-80 individus (A. Thomas - ADEV, com. pers.). Les observations récentes indiquent des maximums de 25 individus en hiver, localisés principalement sur les polders de Triaize et les prés salés d’Esnandes. La régression pourrait être due à celle de ses principales ressources alimentaires que constituent les micromammifères Réserves Naturelles de la baie de l'Aiguillon – Plan de Gestion 2004-2008 59 abondants dans les prairies. En 2002, une forte densité de campagnols des champs (obs. pers.) a permis à deux couples de se reproduire sur la baie. La baie de l’Aiguillon constitue aussi une zone d’hivernage pour le Busard St-M artin C. cyaneus, le Faucon pèlerin Falco peregrinus et le Faucon émerillon F. columbarius, mais les effectifs présents sont faibles. Les Faucons crécerelle F. tinnunculus et hobereau F. subbuteo, la Chouette effraie Tyto alba et le Hibou moyen-duc Asio otus sont observés régulièrement chassant sur les prés salés. c/ Les autres espèces d’oiseaux Ardéidés Zone d’alimentation pour l’Aigrette garzette Egretta garzetta et le Héron cendré Ardea cinerea, principalement, occasionnellement le Héron pourpré Ardea purpurea, les effectifs instantanés (autour d’une vingtaine d’individus maximum) restent faibles par rapport au nombre d’oiseaux nicheurs du marais poitevin (plusieurs centaines de couples de chaque espèce, Caupenne & Deceuninck 2000 ; Joyeux & Thomas 2001). Gruidés Zone d’hivernage de Grues cendrées. Les suivis effectués par les gestionnaires de la réserve naturelle montre un hivernage régulier de 80 à 90 individus (avec un maximum de 180 en 2003), les oiseaux se nourrissant dans les polders autour de la baie (principalement Triaize et St M ichel en l’Herm) et utilisant la baie comme dortoir. Laridés et Sternidés Zone d’alimentation toute l'année pour des espèces communes comme le Goéland argenté Larus argentatus et la mouette rieuse L. ridibundus. Sur le plan patrimonial c’est une halte migratoire pour certaines espèces remarquables comme les Sternes caspienne Sterna caspia, caugek S. sandvicensis, naine S. albifrons et pierregarin S. hirundo. Le Gravelot à collier interrompu Charadrius alexandrinus Limicole de la famille des Charadriidés, il niche dans les dunes de la pointe de l’Aiguillon principalement à l’intérieur de l’APB. A2.4. Environnement socio-économique A2.4.1. Les activités économiques Deux grandes activités économiques se déroulent sur la baie de l'Aiguillon : agricole : fauche et pâturage des prés salés ; liées à la ressource marine : conchyliculture et pêche côtière. A2.4.1.1. Les activités agricoles Les pratiques agricoles traditionnelles sont prévues par les décrets de création des deu x réserves. La fauche estivale des prés salés ou "mizottes" se déroule entre le 1er juin et le 30 août (généralement 15 juin – 15 juillet). Elle concerne environ les ¾ de la surface des mizottes en Vendée et la moitié en Charente-M aritime. La fauche a pour effet de maintenir et de développer la prairie à Puccinellie maritime qui, en l'absence d’exploitation, est cantonnée à des superficies Réserves Naturelles de la baie de l'Aiguillon – Plan de Gestion 2004-2008 60 réduites en bas de schorre. Cette graminée est très appréciée par certaines espèces d’oiseaux d'eau et constitue un fourrage de qualité recherchée pour sa teneur en iode. Avec cette alimentation, les éleveurs apportent à leur bétail le sel nécessaire au bon état sanitaire du troupeau. Le pâturage a par contre pratiquement disparu de la baie ; il se pratiquait dans les secteurs de la Pointe de l’Aiguillon et des mizottes de Triaize, et permettait l’entretien des digues de front de mer. Désormais, seules les parties situées près du "rocher" (bovins) et "les vases" (ovins) sur les rives de la Sèvre niortaise du côté charentais, sont exploitées par le pâturage. En fonction du type de gestion pratiquée, le schorre évolue différemment. L’activité agricole avait tendance à diminuer depuis quelques années à la création des réserves, entraînant des modifications du milieu : extension des habitats à Obione, Chiendent et Salicorne et régression de la Puccinellie. Son évolution a donc fait partie des objectifs importants du premier plan de gestion de la réserve côté Vendée et a été étendue à la Charente-M aritime dans le cadre de la préparation de ce plan commun et de l’unicité de gestion souhaitée. Les principales actions sont résumées cidessous. Problématique des mizottes à la création des réserves naturelles Dans le cadre de la mise en œuvre du premier plan de gestion de la réserve naturelle de la baie de l’Aiguillon (Vendée), une valorisation des mizottes a été effectuée, en partenariat avec la profession agricole, afin de permettre le maintien des zones à Puccinellie maritime fauchée (en forte régression sur le secteur de Triaize), la lutte contre le développement de l’Aster tripolium mais aussi le maintien d’une diversité d’habitats. Les gestionnaires conservent des zones soustraites de l’exploitation agricole pour maintenir une évolution libre du milieu et donc un observatoire du milieu naturel. Il s’agissait pour les gestionnaires d’orienter l’exploitation traditionnelle des mizottes afin de répondre aux objectifs de conservation. Cette exploitation se fait aujourd’hui essentiellement par fauche, de juin à juillet, exceptionnellement en août. Les aménagements traditionnels réalisés et prévus dans les décrets correspondent à la réalisation de rigoles superficielles d’évacuation des eaux pour limiter l’inondation des zones à Puccinellie maritime. Trois cas étaient à considérer avant le travail de valorisation : Exploitation sur des propriétés privées. C’est le cas des mizottes de Triaize, propriété pour partie de la Fondation Nationale pour la Protection des Habitats et de la Faune S auvage. Une autorisation simple d’exploiter était octroyée par le gestionnaire de ces terrains, la Fédération Départementale des Chasseurs de Vendée. Autorisation d’Occupation Temporaire (AOT). Afin d’exploiter les mizottes de Champagné, une AOT est accordée, jusqu’en 2008, à la mairie de Champagné, désignée comme gestionnaire du bien exploité et chargée de percevoir auprès des exploitants agricoles la redevance afférente. Afin d’exploiter les mizottes de Puyravault, une AOT a été accordée jusqu’en 2003 à l’association des mizottes de Puyravault désignée comme gestionnaire du bien exploité et chargée d’assurer la transmission de la redevance aux services fiscaux. Réserves Naturelles de la baie de l'Aiguillon – Plan de Gestion 2004-2008 61 Enfin en Charente-M aritime, une amodiation (mise aux enchères) pour 9 ans jusqu’en 2004 a été effectuée directement par la DDE (Service M aritime), gestionnaire du DPM , auprès des exploitants qui se portent candidats. Chaque exploitant relève ensuite d’un régime d’AOT individuel. Les prés salés de la baie de l’Aiguillon étant une entité naturelle à part entière, le cahier des charges des prés salés se devait d’être unique afin d’éviter d’éventuels abus. De plus, la mise en œuvre de mesures agri-environnementales (en 2002, à travers les CTE) a permis de redynamiser le monde agricole, à charge pour les partenaires, gestionnaires, professionnels et leurs représentants de choisir les exploitants les plus à même d’exploiter ce milieu et de limiter l’emprise d’exploitants attirés uniquement par des avantages financiers nouveaux. Grille de sélection Une grille de sélection a pu alors être établie par un groupe de travail composé principalement de la profession agricole, des gestionnaires de la réserve naturelle, des représentants d’agriculteurs exploitant les mizottes et par les propriétaires privés. La démarche d’attribution de surface de mizottes doit être égalitaire et doit tenir compte de l’utilisation de la denrée. Aussi, les critères à prendre en considération sont : 1. La disponibilité des tâches de mizottes, 2. L’historique de l’exploitant, 3. L’usage (éleveur ou non), 4. La commune du siège d’exploitation, 5. L’installation d’un jeune agriculteur, 6. La surface maximale d’exploitation fixée à 25 % de la surface exploitable du secteur concerné, les lots de mizottes étant indivisibles. Si il y a disponibilité de surfaces d’exploitation, le mode d’attribution peut être hiérarchisé de la manière suivante : 1. Disponibilité de surface d’exploitation, 2. Siège d’exploitation dans la commune concernée (canton en 17), 3. Eleveur, 4. Installation d’un jeune éleveur, 5. Eleveur déjà installé connaissant les mizottes, 6. Eleveur déjà installé ne connaissant pas les mizottes. Les différences historiques entre la Vendée et la Charente-M aritime ont tout de même été prises en compte, dans la mesure par exemple où les exploitants actuels en Charente-M aritime sont issus de plusieurs communes autour de Charron, et qu’il n’y aurait pas assez d’éleveurs locaux pour assurer un bon entretien des mizottes. De plus un critère lié à la situation personnelle de l’éleveur par rapport à la ressource fourragère a été rajouté. Cahier des charges des mizottes Un cahier des charges commun indépendant de la souscription à d’éventuelles mesures agri-environnementales, a également été rédigé. Il est obligatoire sur l’ensemble des mizottes. Le cahier des charges CTE s’est calqué sur celui-ci. Il concerne les activités de fauche et/ou pâturage : Réserves Naturelles de la baie de l'Aiguillon – Plan de Gestion 2004-2008 62 Fauche entre le 1er juin et le 30 août Pâturage avec ovins conseillé sur certains secteurs en accord avec le gestionnaire à partir du début avril jusqu’à mi-septembre Chargement instantané de 0,6 à 0,8 UGB er Nettoyage mécanique des rigoles avec engin adapté entre le 1 juin et le 15 septembre, après accord des gestionnaires, Entretien des équipements pastoraux Protection possible, en accord avec les gestionnaires, par filets mobiles de la végétation pouvant avoir un intérêt patrimonial M aintien, en accord avec les gestionnaires, de certaines dépressions inondables En Charente-M aritime, la pratique d’un pâturage bovin de longue date, sur 10 ha par un éleveur, a été validée, les habitats issus de ce mode de gestion conservant tout leur intérêt sur le plan écologique. Si, pour différentes raisons (météorologiques, personnelles…), l’exploitant n’est pas en mesure d’appliquer le cahier des charges, le groupe de suivi « mizottes » peut accorder certaines dérogations. L’objectif de ce programme n’est pas d’établir « un champ de Puccinellie maritime » mais de permettre un entretien agricole tout en prenant en considération la mosaïque de milieux composant le pré salé. La con vention de gestion Afin de gérer plus efficacement l’ensemble de ces surfaces, un changement de régime juridique s’avère nécessaire. Aussi, en concertation avec les services de l’équipement, gestionnaire du Domaine Public M aritime, et avec la Direction des Services Fiscaux, l’étude sur la mise en place de con vention de gestion passée entre l’Etat et les gestionnaires de la réserve naturelle est actuellement en cours (à la date de rédaction de ce rapport) pour ce qui concerne la gestion des mizottes. Les conventions de gestion régies par l’article L51-1 du code du domaine de l’Etat permettent de confier, pour une durée pouvant aller jusqu’à 18 ans, la gestion d’immeubles en vue de la conservation, la protection ou la mise en valeur du patrimoine national, à des collectivités ou établissements publics ainsi qu’à des organismes régulièrement déclarés d’utilité publique ayant pour objet aux termes de leurs statuts l’accomplissement de ces missions et figurant sur une liste arrêtée par décret. Cette convention permet également au gestionnaire d’encaisser directement à son profit les produits de l’immeuble dont les charges lui incombent. La mise en place d’une telle convention s’avère donc utile afin de régir au mieu x l’activité agricole : le gestionnaire a donc désormais la possibilité d’avoir un impact fort sur les orientations de gestion de la réserve naturelle inscrite au plan de gestion. Conclusion : La mise en place de l’ensemble de ces mesures offre donc plusieurs avantages : Cahier des charges compatibles avec les objectifs environnementaux. Degré de latitude des gestionnaires de la réserve naturelle et de leurs partenaires pour améliorer l’usage agricole. Dynamique d’exploitation agricole et insertion de la réserve naturelle dans le tissu local. Exploitation pérenne des prés salés. Réserves Naturelles de la baie de l'Aiguillon – Plan de Gestion 2004-2008 63 A2.4.1.2. Conchyliculture et pêche côtière Dans les décrets de création des Réserves Naturelles de la baie de l'Aiguillon, la pêche professionnelle et la conchyliculture continuent à s’exercer dans le cadre de la réglementation en vigueur. La pêche au chalut est interdite dans les 3 miles. Les cultures marines Situation géographique et économique Sur le cadastre conchylicole, l’anse de l’Aiguillon correspond aux zones 17-01, 17.02 (pour partie pour l’anse de coup de vague) et 85-11 (carte 16). Les concessions conchylicoles (moules et huîtres) se situent aujourd’hui pour une faible part à l’intérieur de la réserve, depuis la pointe de la Pelle à la Pointe de l’Aiguillon en passant par l’estuaire de la Sèvre (cf. carte 8, page 25). Pour l’essentiel il s’agit de mytiliculture dont le produit phare est la moule de bouchot « La Charron ». Carte 16. Zonage « conchylicole » de la Charente-Ma ritime et du sud Vendée (Source : Ifremer – DEL, La Rochelle). Réserves Naturelles de la baie de l'Aiguillon – Plan de Gestion 2004-2008 64 La baie de l’Aiguillon au sens large accueille actuellement une centaine d’exploitations mytilicoles : 20 à M arsilly, 10 à Esnandes, 50 à Charron et 20 à l’Aiguillon sur M er (sièges d’exploitation). Les concessions s’étendent jusqu’à La Faute sur M er au large de la pointe d’Arçay et environ ¾ de la production se font en Vendée. Le nombre d’exploitations diminue régulièrement mais avec un niveau de production qui se maintient (concentration au fur et à mesure des départs en retraite). Il y a 400 km de bouchots (dont une partie en captage) pour 24 km de filières (environ 10 % de la production). La moule de bouchot reste l’objectif essentiel des producteurs de par sa qualité supérieure et sa réputation. La moule de filière permet une transition dans le temps entre les moules d’origine étrangère et la production estivale de bouchots. Une certaine extension des filières est cependant prévue de façon à améliorer l’approvisionnement en naissain. Avec une production de 7 à 10.000 t par an, la baie de l'Aiguillon apporte 15 à 20 % de la production nationale (Gouletquer & Heral 1996). Jusqu’en 2001, les producteurs étaient regroupés au sein de la Section Régionale Conchylicole Ré Centre-Ouest (de la Charente à la Loire) ; ce découpage s’est depuis adapté au découpage régional de l’administration de tutelle (Affaires M aritimes) et les producteurs de la baie de l’Aiguillon dépendent désormais des SRC Pays de la Loire (Loire à Sèvre niortaise) et Poitou-Charentes (Sèvre niortaise à Gironde). La commission des cultures marines des Sables d’Olonne applique, par arrêté du 26/10/83, un schéma des structures des exploitations de cultures marines qui fixe les dimensions de référence et établit des dispositions propres à favoriser une meilleure répartition des eaux salées nécessaires aux productions biologiques. Cette commission autorise l’extension des exploitations conchylicoles selon la dimension de la concession, les pratiques d’exploitation et les potentialités trophiques et hydrosédimentaires du site, afin que l'écosystème n’arrive pas à saturation. Pratiques de production Par le passé (50-60 ans), la baie de l’Aiguillon et le pertuis breton en général étaient la principale zone de captage de naissain d’huître. Elles étaient ensuite élevées jusqu’à 18 mois avant transfert vers les autres régions (M arennes Oléron, Vendée, Bretagne et Normandie). Aujourd’hui, cet élevage est réduit à 12 mois et le captage est devenu beaucoup plus faible (plus important sur Fouras et bassin d’Arcachon) ; une plus petite surface est donc nécessaire et la production d’huître est aujourd’hui très réduite sur ce secteur. L’élevage traditionnel des moules sur bouchots, initialement implanté à l’intérieur de la baie de l’Aiguillon, a contribué à l’envasement et la culture des moules y est devenue impraticable, d’où le décalage progressif des bouchots vers l’extérieur de l’anse. Pour trouver de nouvelles zones de production et accroître la productivité, les producteurs ont développé de nouvelles techniques. De 1987 à 1990, un groupement de mytiliculteurs (Association de Recherche et d’Etudes Aquacole de la baie de l'Aiguillon) avec la collaboration des régions Pays de Loire et Poitou-Charente et l’IFREM ER, teste différents matériaux sur neuf filières expérimentales. Ce programme permet l’élaboration d’un type de filière adaptée aux conditions hydrodynamiques du Pertuis breton : la filière sub-flottante. Les résultats des essais ayant été très prometteurs, les Affaires M aritimes autorisent la création d’un lotissement de 400 hectares au centre du bassin, où 240 filières de 100m de long sont immergées en 1991. Les concessions de filières sont consenties en échange de concessions de bouchots permettant ainsi une meilleure organisation de la zone intertidale. Réserves Naturelles de la baie de l'Aiguillon – Plan de Gestion 2004-2008 65 Sensibilisés aux problèmes de surexploitation que connaît le bassin voisin de M arennesOléron, les professionnels et les instances politiques avaient instauré un moratoire de cinq ans (1992-1996), prédestiné à l’étude d'impact de ce nouveau type de culture sur les cultures préexistantes. Au terme des cinq ans, aucun effet négatif n’est apparu tant sur le plan hydrosédimentaire que biologique, la surface concédée a été doublée à la demande des professionnels (240 filières de 100m, dont 234 pour la mytiliculture). Envasement et remise en état des concessions L’envasement de la baie de l'Aiguillon peut être considéré comme un phénomène naturel inéluctable (cf. A2.1.2.2). Cependant, la vase monte plus vite dans les zones où l’activité diminue (moins de perturbation / remise en suspension) si les installations restent en place. C’est pourquoi la remise en état est nécessaire après abandon d’une concession (une aide financière du Conseil Général est possible). A l’intérieur de la RN, le décret prévoit ainsi la possibilité de déplacer des concessions sous cette réserve de remise en état (article 9). Problématique de la qualité et de la gestion de l’eau Le problème essentiel auquel est confronté la profession mytilicole aujourd’hui est celui de la qualité de l’eau, lié notamment au renforcement de la réglementation en matière de pollution bactériologique. Le classement en catégorie B (nécessitant le retrempage) de l’anse de l’Aiguillon et l’estuaire du Lay est prononcé à partir de 3 prélèvements annuels > 230 Escherichia coli ou 1 prélèvement > 1000. Ce retrempage de 15 jours empêche donc la commercialisation traditionnelle directe et nécessite des investissements en installations à terre. A ce sujet, un projet de construction d’un lotissement mytilicole à Charron, en dehors du périmètre de la réserve naturelle, est en cours d’étude, mais de nombreux producteurs disposent déjà d’installations ailleurs (Esnandes, M arsilly, La Rochelle). Ce déclassement hivernal n’est pas le plus pénalisant étant donnée la saison de production mais il existe toujours une menace d’extension géographique ou temporelle suite à de mauvais résultats d’analyse. En réaction au déclassement des zones de production, la Section Régionale Conchylicole a demandé à doubler le nombre de points de contrôle REM I (5 points supplémentaires sur l’estuaire du Lay et 5 sur l’estuaire de la Sèvre) et de faire de ces zones "B" des sites exclusifs de captage et non plus de production. Les deux principales sources de cette pollution bactériologique ont été identifiées comme étant le défaut d’assainissement collectif et individuel du bassin versant et les effluents d’élevage (Ifremer 2000, Sogreah 2000). Parallèlement à la pollution bactériologique les producteurs s’inquiètent de la pollution chimique et de son rôle éventuel dans la diminution du captage de naissain ou de la réduction de la vitesse de croissance. Aux polluants d’origine agricole il faut ajouter les anti-fouling des bateaux. Un effort est entrepris par la profession depuis quelques années pour utiliser des produits moins nocifs. Il faudrait aussi prévoir une cale de réception des eaux de nettoyage des bateaux. Enfin, il existe actuellement un dépôt d’huiles usagées au Corps de Garde à Charron dont la gestion laisse à désirer : fuites et donc pollution de la Sèvre. La mairie, en tant que responsable du port, doit se charger de sa réfection. Ces problèmes de qualité d’eau sont aussi sont, de plus, renforcés par la gestion quantitative de l’eau du marais poitevin. En effet, l’augmentation importante des débits hivernaux (Sèvre, Curé, Lay) conduit à un accroissement du panache de pollution Réserves Naturelles de la baie de l'Aiguillon – Plan de Gestion 2004-2008 66 bactériologique. De plus le captage du naissain est favorisé par une arrivée d’eau douce suffisante pendant la période mai-juillet pour la moule et juillet-août pour l’huître. Pour cela, il faudrait donc qu’il reste de l’eau à évacuer, ce qui n’est plus le cas dans la gestion actuelle du marais. De manière générale un débit d’eau douce modéré toute l’année est favorable sur le plan trophique alors que la gestion actuelle conduit à de fortes variations de la salinité. Ces questions sont aujourd’hui discutées au sein des commissions des 3 SAGE (Schéma d’Aménagement et de Gestion des Eaux) du marais poitevin (Lay, Vendée, Sèvre niortaise). Autorisée par les décrets de création des réserves, la conchyliculture reste une activité compatible avec les objectifs de la Réserve et elle constitue, en outre, un témoin vivant de la qualité biologique des eaux estuariennes. Elle est même susceptible de contribuer à améliorer la gestion qualitative et quantitative de l’eau, son avenir étant lié à celui de la qualité des produits. Cependant, elle influence les réseaux trophiques naturels par la concurrence qu’elle induit (cf A.2.6.). Les activités halieutiques L'activité de pêche côtière s’exerce sur l’ensemble de la surface navigable du Pertuis, au dessus des fonds rocheux ou meubles. Le milieu varié abrite de nombreuses espèces exploitables. Les différentes activités de pêche sont réparties tout au long de l’année. Les principales espèces pêchées dans les pertuis sont les soles, mulets, bars, merluchons, merlans, seiches, calmars, crevettes, coquilles St-Jacques et pétoncles. Les migrateurs, soles, merluchons, merlans, seiches sont pêchés au printemps et en été. Les civelles (jeunes anguilles) sont pêchées du 15 Novembre au 15 Avril. Tableau 18. Flotte s e t zones de pê che , valeur dé barquée en 2000 sur le s principaux ports proches de la baie de l'Aiguillon. Port d’attache Charron L’Houmeau Ile de Ré La Rochelle Type de bateau ChalutierPolyvalent 9 2 4 44 Taille des bateaux (m) Fileyeur – Palengrier – Caseyeur 13 12 27 Zone de pêche Charron Pertuis Breton PB + Antioche 10 12 L’Houmeau Pertuis et au delà 2 Ile de Ré 9 2 5 La Rochelle ? ? ? < 12 12-16 22 2 16 42 6 Production débarquée Criée La Vente Rochelle directe 114 31 470 833 ? 0 ? 0 156 51 719 207 3655 145 11945 186 > 16 23 Valeur en en en en en en en en T K€ T K€ T K€ T K€ Source : DDAM 17 A ces données, il faut rajouter 38 navires hauturiers > 40 m attachés au port de La Rochelle, qui pêchent principalement sur le plateau continental au large de la Charente-M aritime et débarquent 485 T de soles plus une petite quantité d’autres espèces. Réserves Naturelles de la baie de l'Aiguillon – Plan de Gestion 2004-2008 67 La pêche à la « piballe » (civelle) est d’une importance économique certaine (cf. la valeur de la vente directe à Charron, tableau 18). Elle est en nette progression ces 20 dernières années du fait de la demande espagnole et surtout japonaise et les chiffres de tonnage cités officiellement sont sans doute très sous-estimés (tableau 19). Cette pêche des jeunes anguilles ou civelles se fait à partir de pinasses de 4 à 6 mètres de long, sur l’estuaire de la Sèvre Niortaise jusqu’à la limite de dessalure des eaux dans les chenaux et les marais bordant ces cours d'eau. L’engin de pêche est le pibalou, filet de 1,20 mètre de diamètre et 1,30 m de profondeur maximum (pour les professionnels). En baie de l'Aiguillon, de nombreux pêcheurs à la civelle sont également mytiliculteurs. Entre l’estuaire Loire et la frontière espagnole, la Sèvre niortaise ième ième et le Lay constituent les 4 et 5 sites de pêche de cet espèce avec un total de 20 % du volume de la zone (IM A-Len Corrail 2002). Or l’anguille est dans une situation extrêmement précaire à l’échelle de l’ensemble de son aire de répartition européenne. De nombreuses causes de réduction des effectifs sont en cause, mais devant cette situation la prudence semble nécessaire quant aux prélèvements. Le maintien des stocks de civelles est à surveiller, en relation avec les populations d’anguilles du marais poitevin. Une étude est d’ailleurs en cours, associant le PIM P et le CEMAGREF, portant notamment sur l’évaluation du stock de civelles entrant dans le marais et la dynamique de populations des anguilles jaunes (Der M ikaélian 2002). Tableau 19. Résultats des captures de civelles – e stuaires du Lay et de la Sè vre Niortaise Campagne 1994/1995 1995/1996 1996/1997 1997/1998 1998/1999 Estuaire Lay SN L SN L SN L SN L SN Captures (kg) 17 108,4 8 162,3 10 582,7 8 222,3 12 738,2 21 844,1 9 187,5 9 368,4 11 104,4 12 798,5 Temps de pêche (h) 13 333 6 282 13 444 9 487 13 276 17 301 10 621 12 352 17 119 17 398 Nombre de marées 3 303 1 521 3 366 2 377 3 204 4 348 3 477 3 074 4 293 4 302 Nombre de navires 42 46 44 47 46 73 49 78 52 79 Source : S. der Mikaélian (PIMP) A2.4.2. Les pratiques traditionnelles de loisirs A2.4.2.1. Pêche à pied amateur La pêche à pied amateur est autorisée par les décrets de création des réserves naturelles, dans le cadre de la réglementation en vigueur sur l’ensemble du littoral. Il s’agit surtout de pêche au carrelet et au filet trémail principalement sur les sites de la pointe de l’Aiguillon et de la pointe St-Clément, mais l’ensemble de la baie peut être concerné. Les espèces recherchées sont le bar, le mulet et la sole. Le ramassage des lavagnons (Scrobicularia) et des coques est moins pratiqué, quasi exclusivement par des locaux. Le cas de la civelle est particulier : de plus en plus d’amateurs s’adonnent à la pêche à la civelle, dont une partie serait envoyée en Espagne en marge des circuits officiels. Cette pêche amateur est autorisée côté 85 (moyennant le respect de la réglementation concernant notamment la taille des filets - tamis de 0,5 m - et le volume des prises - 1 kg par jour et par personne) mais interdite par le décret de création de la réserve côté 17. De plus, la pêche à la civelle est à Réserves Naturelles de la baie de l'Aiguillon – Plan de Gestion 2004-2008 68 l’origine de la présence de pontons illégaux sur la réserve. Le respect de ces réglementations est l’un des gros problèmes de police pour les gestionnaires de la réserve naturelle. A cette pêche à pied, il faut adjoindre côté 17, l’existence d’une pêche au carrelet de rive. Les pontons de pêche dits « carrelets » se sont développés beaucoup à partir de 1936 et immédiatement après la guerre. Fait du monde ouvrier (et employés), ils constituaient un loisir et une ressource alimentaire. Œuvre collective au départ, la création de pontons s’est peu à peu individualisée. Avec l’évolution touristique forte de la Charente-M aritime, la « sociologie » des propriétaires tend à changer rapidement ces dernières années avec l’apparition de vente de carrelets, la tendance au carrelet « tout confort », véritable résidence secondaire et la vente du produit de la pêche. Une association « les carrelets charentais » s’est dotée d’une charte de qualité, en collaboration avec la DDE-SM , de façon à contrôler et limiter l’évolution vers le carrelet tout confort, véritable résidence secondaire : dimensions limitées, matériaux, couleur et entretien contrôlés, électrification interdite. La reconstruction depuis la tempête a respecté ce cadre. Il en existe 15 sur la RN entre la pointe St-Clément et La Pelle. Tous ont été reconstruits depuis la tempête de 1999, sauf un qui est réservé à la construction d’un carrelet à vocation pédagogique (cf. A2.4.2.4). La construction de nouveaux carrelets est interdite. Sur cette zone, les plates-formes sont traditionnellement plus grandes pour la pêche aux crevettes. Ils sont soumis à la réglementation des AOT du domaine public (DDE-SM ) et à la réglementation générale des pêches. Certains propriétaires tiennent un carnet de prélèvements. A2.4.2.2. La chasse Autour de la Réserve Naturelle de la baie de l’Aiguillon, la chasse se pratique sur l’ensemble des communes limitrophes par l’intermédiaire de Sociétés Communales de Chasse en Vendée ou d’ACCA en Charente-M aritime, ou de chasses privées. Les secteurs situés autour des principales remises diurnes comme Triaize, Champagné les M arais, Puyravault et Charron accueillent la quasi-totalité de cette activité. La partie vendéenne de la baie de l’Aiguillon étant classée réserve de chasse depuis 1973, le classement en Réserve Naturelle depuis 1996 n’a pas modifié les pratiques, la chasse étant pratiquée dans l’environnement immédiat de la baie. Les territoires sont le plus souvent des chasses communales. Sur les polders vendéens, le nombre d’installations pour la chasse au gibier d’eau a augmenté ces vingt dernières années mais reste plus faible qu’en Charente-M aritime, l’interdiction du tir de nuit pouvant expliquer ce constat. En revanche, toute la partie charentaise de la baie de l’Aiguillon faisait l’objet d’une concession à une association de chasse maritime jusqu’au classement en réserve naturelle en 1999. Environ 300 chasseurs pratiquaient cette activité sur le DPM . M is à part le premier hiver 1999-2000, la réglementation est désormais bien respectée en dehors de quelques cas isolés. Par contre, la chasse de nuit étant autorisée, la pratique de la « chasse à la tonne » (mare de faible profondeur alimentée en eau et en bordure de laquelle sont aménagés un ou plusieurs affûts) est très développée en Charente-Maritime. Ainsi, en bordure immédiate de la digue de ceinture de la réserve on décompte 12 mares de tonnes soit une moyenne de 1 par km de digue. Ce sont les mouvements des oiseaux entre la baie et le marais poitevin qui régissent l’activité de chasse aux oiseaux d’eau. Elle est faible le jour, lorsque les oiseaux sont remisés sur la réserve et les mouvements peu nombreux. Par contre, le soir ou le matin, lorsque les oiseaux vont et viennent des vasières de la baie aux zones d’alimentation, l’activité est plus forte. Réserves Naturelles de la baie de l'Aiguillon – Plan de Gestion 2004-2008 69 Le mode de chasse est donc essentiellement basé sur les mouvements crépusculaires des canards (chasse à la passée) ou bien sur l’attraction exercée par les mares sur lesquelles sont disposés des appelants (canards domestiques). L’impact des deux pratiques sur les populations fréquentant la baie de l'Aiguillon, notamment les canards, n’est pas connu, mais il semble évident que la chasse à la tonne est susceptible d’avoir un effet beaucoup plus important, surtout avec le développement des pratiques de location qui entraîne une augmentation de la pression de chasse. En dehors de la chasse aux oiseaux d’eau, la chasse au petit gibier (faisan, perdrix, lièvre) se pratique sur le domaine terrestre. Les mizottes constituent une excellente réserve pour le lièvre notamment. A2.4.2.3. La cueillette des Salicornes et du Lilas de mer Les décrets de création des Réserves Naturelles interdisent de porter atteinte aux végétaux de quelque manière que ce soit, donc la cueillette, qui concerne surtout les Salicornes et le Lilas de mer (Limonium vulgare). Ces deux pratiques, qui relèvent essentiellement d’un public local, attirent aussi des professionnels venus d’autres secteurs. A2.4.2.4. Le tourisme La baie de l'Aiguillon se situe à un carrefour de différents pôles d’attraction touristiques : les plages du littoral, notamment du sud-Vendée qui se terminent à l’Aiguillon sur mer, la ville de La Rochelle située à seulement 15 km au sud et le marais poitevin dont le pôle touristique principal est le marais mouillé. L’activité touristique autour de la baie de l'Aiguillon est donc actuellement marginale mais susceptible de connaître un accroissement très important avec le développement du « tourisme de nature », autour du patrimoine du marais poitevin avec un souhait d’équilibrer la fréquentation du marais vers l’ouest et d’augmenter la durée des séjours ; avec également le développement des pistes cyclables (réseau vélos-routes – voies vertes, projet de réseau reliant les trois départements du marais depuis Niort jusqu’à La Rochelle). A l’heure actuelle, les deux sites les plus fréquentés sont logiquement la pointe de l’Aiguillon et la pointe St-Clément dont l’accès est facile. Une étude menée en 2002 par les gestionnaires de la réserve naturelle sur ces sites fait un état des lieux de la fréquentation de la baie de l'Aiguillon, notamment par rapport à l’origine géographique des gens, leur perception et connaissance du site en tant que réserve naturelle (Provost 2002). Il en ressort une forte attente d’informations sur la réserve naturelle (2/3 des personnes interrogées), notamment au moyen de panneaux, topoguide et dépliant. A2.4.3. La démoustication Avec la pêche à la civelle amateur, c’est le seul élément de réglementation différent entre les deux réserves de la baie de l’Aiguillon. En effet, en Vendée, la lutte chimique est interdite Article 5/2° du décret n° 96613 portant création de la RN : « Il est interdit de porter atteinte de quelque manière que ce soit aux animaux d’espèces non domestiques, ainsi qu’à leurs œufs, couvées, portées ou nids… ». Par contre, l’exploitation agricole des prés salés conforme aux usages en vigueur étant Réserves Naturelles de la baie de l'Aiguillon – Plan de Gestion 2004-2008 70 autorisée, l’Entente Interdépartementale pour la Démoustication du Littoral Atlantique (EIDAtlantique) est intervenue en 2000 et 2001 pour la re-création de rigoles d’évacuation des eaux et pour la mise en place de passages busés facilitant l’exploitation agricole, en accord avec les gestionnaires. Dans le cadre du cahier des charges d’entretien des prés salés qui a été adopté, ce sont les exploitants agricoles qui prennent en charge l’entretien de ces rigoles (cf. chapitre A2.4.1.1). En Charente-M aritime, le décret n° 99-557 portant création de la RN autorise « les travaux nécessaires aux opérations de démoustication respectueuses de l’environnement » (article 13/3°). Dans ce cadre, l’EID intervient de deux façons qui sont exposées ci-dessous. A2.4.3.1. Contexte historique L’EID-Atlantique est un établissement public interdépartemental créé en 1968 à la demande du Conseil Général de Charente-M aritime puis qui s’est étendu à l’ensemble des département côtiers du M orbihan à la Gironde. Ses missions centrales concernent la suppression des nuisances dues aux moustiques : Par traitements en milieu marécageux dans les zones touristiques. Par traitements en milieu urbain dans des secteurs ciblés. Par des travaux et l’entretien de marais visant à la suppression des biotopes à larves de moustiques. Par la gestion des milieux. En 1994, une forte « invasion de moustiques » sur la Rochelle et les communes riveraines a déclenché des opérations de démoustication sur la baie de l'Aiguillon, côté charentais. Les deux premières années ces interventions ont été faites par des traitements aériens. Depuis, l’EID a repris l’entretien des rigoles d’évacuation de l’eau (assuré par un entrepreneur agricole) qui était plus ou moins abandonné par les exploitants agricoles, et poursuit des traitements plus ou moins localisés, mais toujours à pied avec un pulvérisateur à dos, en utilisant les produits : Vectobac 12AS (à base de la bactérie Bacillus thuringiensis var. Israelensis ou Bti) Abate 500e (matière active = Temephos) Depuis la création de la RN, le traitement au Vectobac est privilégié mais sans cadre précis. A2.4.3.2. Méthodes de démoustication et questions biologiques Biologie des moustiques présents Les espèces de moustiques qui se développent sur les prés salés de la baie de l’Aiguillon sont Aedes caspius et A. detritus. Elles se développent dans les zones temporairement en eau, dépressions à salicornes, fossés de pied de digues, pieds de bêtes, ornières… Les adultes pondent sur le sol nu ; les œufs éclosent lors de la remise en eau et les larves se développent en un minimum de 4-5 jours en été ou plus lorsqu’il fait plus frais. L’alternance d’assecs et de remises en eau va donc favoriser la multiplication de ces espèces en augmentant le nombre de cycles. Ainsi, sur la baie de l’aiguillon, les marées de fort coefficient et les épisodes orageux vont permettre le développement des larves contre lesquelles est menée la lutte. Réserves Naturelles de la baie de l'Aiguillon – Plan de Gestion 2004-2008 71 Méthodes de lutte Sur le littoral atlantique, les méthodes de lutte contre les moustiques employées par l’EID sont indissociables des milieux dans lesquels elles s’exercent. Les caractéristiques principales de ces milieux sont : La dispersion des biotopes larvaires, souvent de faible superficie, dans des bassins de marais partiellement exploités. Le rythme élevé des éclosions larvaires, lié à la dynamique des eaux marines (marées) et à la pluviosité. De même, la nature des insecticides ne saurait être totalement dissociée de la technique qui prévaut à son épandage. Sur le littoral atlantique, le progrès en matière de démoustication a été l’adaptation aux originalités des milieux naturels où s’exerce la lutte : lutte antilarvaire ponctuelle et dispersée dans des milieux anthropisés fragiles, avec un développement important de la lutte physique. Etat des connaissances sur les effets des traitements chimiques Une étude expérimentale sur les effets des deux produits utilisés a été réalisée par l’INRA (station SCRIBE de Rennes) dans le golfe du M orbihan (Lagadic et al. 2002), sur la base de l’étude des effets des traitements sur : - les biomarqueurs chez une espèce de néréis (Annélide Polychètes) et une espèce de chironome (stade larvaire, Diptère) - les communautés de macro-invertébrés (richesse spécifique, abondance, diversité taxonomique et fonctionnelle). Il en ressort que le Vectobac semble effectivement sélectif, l’Abate présentant un effet significatif sur certains biomarqueurs mesurés chez la néréis. Toutefois, le Vectobac a été à l’origine d’une baisse du taux d’émergence des chironomes en laboratoire. Concernant l’effet sur les communautés d’invertébrés : l’absence d’effet durable semble dû au fait que les fluctuations naturelles des conditions environnementales (alternance d’assecs et de submersion, salinité très variable…) entraînent elles-mêmes des effets importants. Rappelons ici que ces résultats sont obtenus avec des traitements localisés permettant notamment la recolonisation à partir de sites proches, non traités. Au stade actuel des connaissances, il semble que l’effet du Vectobac (d’origine biologique) ne soit pas forcément plus drastique que la transformation du milieu par le rigolage. Cependant, les connaissances des effets sur la faune non cible concernant ce produit utilisé en conditions naturelles sont encore parcimonieuses. Son utilisation dans une Réserve Naturelle nécessite donc un suivi des opérations conduites et de leurs effets. Etat des connaissances sur les effets du rigolage Il est clair que l’évacuation rapide de l’eau favorise la prairie à Puccinellie par rapport aux salicornes, et entraîne donc une modification du milieu. Il y a donc lieu de choisir quelle importance on souhaite donner à tel ou tel habitat (cf. partie B). A2.4.4. Les activités liées à la recherche et à la pédagogie sur la réserve A2.4.4.1. Pédagogie et animation nature Dans l’attente de la mise en place d’une signalétique adaptée à la découverte du site (panneaux d’information et sentiers pédagogiques) et du développement des actions pédagogiques par les gestionnaires, la Réserve Naturelle sert de support pour quatre associations intervenant sur le site : l’ADEV (Association de Défense de l'Environnement en Vendée), Réserves Naturelles de la baie de l'Aiguillon – Plan de Gestion 2004-2008 72 également gestionnaire de la RN de St-Denis du Payré, Nature Environnement 17, la LPO Vendée et la LPO Charente-M aritime. Les gestionnaires de la RN répondent cependant d’ores et déjà aux demandes formulées pour les scolaires et universitaires. Le bilan de la dernière année (sept. 2001 – août 2002) concernant ces animations donne les résultats suivants : Tableau 20. Bilan des animations ré alisées sur la RN baie de l'Aiguillon. Année 1996/1997 2001/2002 Scolaires / Universitaires Nbr. sorties Nbr. visiteurs 166 8 234 Grand public Nbr. sorties Nbr. visiteurs 78 22 224 La politique touristique des communes limitrophes de la baie de l’Aiguillon, comme du PIM P, s’axe de plus en plus sur la valorisation du patrimoine naturel, en mettant en synergie différentes composantes : nature, espaces naturels limitrophes, tels que les réserves naturelles volontaires, les communaux, les marais salants de Champagné les M arais. Dans ce contexte, il est évident que la Réserve Naturelle est appelée à jouer un rôle de plus en plus important afin d’assurer une mission pédagogique dans le respect de ses objectifs de gestion et de conservation. L’étude menée par M arie Provost sur la fréquentation a également permis de jeter les bases d’un projet pédagogique pour la réserve. On peut citer ici ses principaux éléments, sachant que des évolutions sont à prévoir suivant les développements de projets connexes comme celui de la Prée M izottière (cf.B3.3.3) : La plate forme d’observation de S aint Michel en l’Herm Le projet de plate forme d’observation figurait au plan de gestion ‘Vendée’ et devrait aboutir fin 2003. En mai 2002, dans le cadre de la présentation du plan de gestion, le CNPN a émis un avis favorable. Une demande d’AOT a été faite auprès des services de l’équipement en juin 2002. Le PIM P a demandé les autorisations d’urbanisme de rigueur à l’automne 2002. Sur l’accès à cet observatoire, les gestionnaires et le Parc Interrégional du M arais Poitevin étudient la possibilité de développer un sentier d’interprétation. Pour cela, une étude a été menée. Le projet consisterait ainsi à poser un panneau de présentation de la réserve avec des bornes interactives. Le cheminement sera délimité par des barrières en bois afin d’éviter un piétinement des digues. A l’intérieur de la plate forme d’observation, le public pourra trouver une fresque d’orientation ainsi que des illustrations sur les oiseaux présents. Carrelet à vocation pédagogique Le projet est piloté par le Service Environnement de la Communauté d’A gglomération de La Rochelle. D’autres partenaires ont été associés à la réflexion, notamment la commune d’Esnandes, le PIM P et l’association des carrelets charentais. Les objectifs sont de rendre le carrelet accessible à tout public (scolaires, famille, accès aux personnes à mobilité réduite), de favoriser un tourisme de découverte, d’observation et animation nature. La Pointe aux Herbes La maison de la Pointe aux Herbes est proposée aux gestionnaires de la Réserve Naturelle de la baie de l'Aiguillon par la DDE. Elle pourrait être transformée en point d’accueil et d’information pour le public. Cette ancienne maison éclusière devra être réaménagée de façon à ce que le local soit adapté à l’accueil du public pour répondre au mieux à ses différents objectifs qui sont : - Valoriser le patrimoine de la Réserve Naturelle de la baie de l'Aiguillon. - Accueillir un large public. - Développer les activités pédagogiques de la réserve naturelle. - Créer un réseau de partenaires. Réserves Naturelles de la baie de l'Aiguillon – Plan de Gestion 2004-2008 73 - Intégrer la population locale dans la gestion de la réserve naturelle. Panneaux d’information Au second semestre 2003 seront installés les premiers panneaux d’informations sur les sites de St-M ichel en l’Herm, Triaize et Puyravault. Rappelons ici que le projet pédagogique global de la RN baie de l'Aiguillon se basera sur la charte d’animation de RNF, que l’on peut décliner selon les missions suivantes : - - Faire connaître la réglementation de la réserve et inciter à son respect ; Réguler la fréquentation pour préserver le site et accueillir le public dans des conditions optimales d’ambiance « nature » ; Favoriser l’intégration de la réserve dans le contexte local ; Faire connaître et comprendre les objectifs et opérations de gestion réalisés sur la réserve ; Faire découvrir et comprendre l’intérêt patrimonial de la réserve naturelle : d’une part l’importance de la diversité du patrimoine naturel et d’autre part l’irréversibilité de la disparition de certains éléments du patrimoine naturel ; Donner au public l’envie et les moyens d’agir en faveur de la protection de la nature dans le cadre de la réserve naturelle et hors réserve ; Faire prendre conscience de l’utilité de l’ensemble des réserves naturelles pour pérenniser le patrimoine qu’elles protègent et le transmettre aux générations futures. Extraits de la Charte d’Animation A2.4.4.2. Les activités de recherche Avant la création de la réserve naturelle, les activités de recherche étaient peu développées sur la baie, en comparaison de sites similaires comme le bassin de M arennesOléron, malgré tout l’intérêt qu’elle peut représenter. Cela explique d’ailleurs en partie le besoin de connaissances sur le fonctionnement écologique de la baie de l’Aiguillon. Cependant, des travaux importants ont portés sur l’aspect sédimentaire (Verger 1988) et sur les oiseaux d’eau (notamment études par baguage et suivis des populations menés par l’ONCFS). Plusieurs programmes importants se sont donc développés depuis sous l’impulsion des gestionnaires de la réserve et rencontrant un intérêt fort de divers organismes de recherche : - Analyse du comportement des Oies cendrées (Anser anser) et des Bernaches cravants (Branta bernicla) hivernant en baie de l’Aiguillon, 1999-2003 ; programme mené par le Centre d’Etudes Biologiques de Chizé (CEBC-CNRS), financé par l’ONCFS. - Etude du réseau trophique des vasières de l’anse de l’Aiguillon et définition de la capacité d’accueil pour les oiseaux limicoles hivernants, 2002-2004 ; programme mené par le Centre de Recherche en Ecologie M arine et Aquaculture (CREMAL’Houmeau, CNRS-IFREM ER), financé par l’ONCFS, la RN baie de l'Aiguillon 85 et le PIMP. - Comportement des canards de surface du Marais Poitevin : comportement alimentaire, répartition sociale et échanges inter-sites, 2002-2005 ; programme mené par le CEBC, co-financé pour partie par les gestionnaires des 3 RN du marais poitevin (ADEV, LPO, ONCFS) avec les crédits d’équipement du M EDD. - Caractérisation et quantification de la fonction de nourricerie de systèmes estuaires – marais salés intertidaux : cas des populations de bars de la baie de Seine, de la baie du Mt S t-Michel et de la baie de l'Aiguillon, 2003-2005 ; Réserves Naturelles de la baie de l'Aiguillon – Plan de Gestion 2004-2008 74 programme mené par le Laboratoire de Biologie et Environnement M arin (Université de La Rochelle). Ces programmes et d’autres à venir se sont tous montés en partenariat avec les gestionnaires de la réserve naturelle, notamment pour aider à la gestion et la connaissance du site. A2.4.5. Le contexte du marais poitevin Relique de l’ancien golfe des pictons, partie importante de la façade maritime du marais poitevin, « l’état écologique » de la baie de l'Aiguillon n’est évidemment pas indépendant de celui du marais poitevin. L’évolution la plus évidente de ces 30 dernières années est bien sûr l’inversion complète des surfaces en prairies permanentes et en cultures entre 1970 et 1995 (Forum des M arais 1999). Ainsi, sur 95.000 ha de marais, on est passé d’environ 60.000 ha de prairies permanentes à 28.000 aujourd’hui (PIM P 2003). Cette évolution des pratiques agricoles vers une intensification sans cesse croissante s’est accompagnée d’une modification de la gestion de l’eau, permettant d’une part de cultiver des terres toujours plus basses (en diminuant les niveaux d’eau dans le réseau de fossés et canaux, en drainant) et d’autre part d’augmenter les prélèvements pour l’irrigation (notamment du maïs). Cette évolution est avant tout le fruit de la politique agricole commune européenne et l’ancien Parc Naturel Régional n’a pas pu la contrecarrer. Aujourd’hui, c’est toujours dans ce contexte que nous nous inscrivons bien que depuis 1992, le développement des mesures agri-environnementales (OGAF, OLAE, CTE, futurs CAD) ait permis de freiner le déclin des prairies (sans le stopper complètement). Il faudra donc plus que çà pour permettre une restauration de 10.000 ha, ambition affichée par l’Etat pour répondre à l’Europe dans le cadre du contentieux sur la protection de la ZPS, d’autant qu’au fur et à mesure que les programmes agri-environnementaux se succèdent, leur ambition « écologique » diminue (cahiers des charges, montants financiers). Plusieurs politiques territoriales se développent à l’échelle du marais ou plus largement : - Natura 2000, plus grand site de France avec 63.800 ha ; le document d’objectifs devrait être validé fin 2003. Le site recouvre notamment la majorité des zones prairiales du marais, les grands canaux évacuateurs, les forêts et massifs dunaires du littoral du sud-Vendée et la baie de l’Aiguillon. - L’adoption d’un plan gouvernemental pour le marais poitevin sous la co-direction des M inistères chargés de l’agriculture, de l’environnement et du tourisme. Son objectif, associé à Natura 2000, est notamment de réhabiliter l’état environnemental du marais, pour répondre aux engagements européens de la France. Un des objectifs annexes important est la relabellisation PNR. Il concerne l’ensemble de la zone humide et les territoires de plaine adjacents. - La mise en place des S AGE sur les trois rivières Lay, Vendée et Sèvre niortaise concerne un bassin versant de 600.000 ha. Ces trois programmes sont plus ou moins liés entre eux et interviennent tous sur des éléments de l’environnement, notamment la sauvegarde et la gestion des prairies, et la gestion de l’eau. Réserves Naturelles de la baie de l'Aiguillon – Plan de Gestion 2004-2008 75 A2.5. Patrimoine historique Esnandes et M arsilly disposent chacune d’une église fortifiée du M oyen-Age. De plus la communauté d’agglomération de La Rochelle et ces communes développent des actions autour du petit patrimoine bâti. A travers des actions reliant patrimoine historique (bâtiments, aménagements hydrauliques…) et patrimoine naturel, des synergies sont possibles, comme sur Esnandes où un sentier pédagogique reliant divers sites intéressants de la commune, dont la pointe St-Clément a été ouvert en juin 2003. A2.6. Approche globale : évolution des milieux naturels et fonctionnement écologique du système Ce chapitre est largement inspiré d’une présentation réalisée par E. Feuteun au colloque de l’AGLIA en 2002 (Feuteun 2002). Il s’est basé notamment sur les recherches interdisciplinaires réalisées en baie du M ont Saint-M ichel, qui constitue un système écologique tout à fait voisin de la baie de l'Aiguillon : il s’agit d’une vaste baie occupée par des vasières et prés salés (4000 ha), estuaire de petits fleuves côtiers ; sur le plan patrimonial, elle constitue l’un deux premiers sites d’hivernage en France pour les limicoles avec régulièrement plus de 50000 individus en janvier ; les activités humaines principales sont les mêmes avec la mytiliculture, la pêche côtière, l’exploitation agricole des prés salés (par pâturage). Par contre il s’agit d’une baie beaucoup plus ouverte que la baie de l'Aiguillon. Enfin, avant la création des réserves naturelles, très peu d’études et programmes de recherche ont été menés sur la baie de l'Aiguillon et nous manquons donc de données chiffrées sur de nombreux aspects pour évaluer les éventuelles différences de fonctionnement des deux sites. Les estuaires sont des écosystèmes complexes à l’interface entre la terre et la mer, qui comptent parmi les milieux les plus productifs de la planète : plus de 20 tonnes de matières végétale sèche par hectare et par an, soit bien plus qu’un champ de mais ou une forêt tropicale (figure 21). A la différence de cette dernière, ils se caractérisent par une instabilité écologique en raison de l’influence alternée de la mer et des fleuves au rythme des marées et des saisons. De plus ils se caractérisent par des valeurs limites pour la survie des organismes (turbidité, O2 dissous, t° mini-maxi…). De ce fait, un petit nombre d’espèces seulement peut s’accommoder de cette instabilité et vivre, pour des temps plus ou moins longs en estuaire. Elles présentent alors un énorme avantage adaptatif, car elles peuvent exploiter la production biologique intense de ces milieux. Une partie de cette production biologique est directement consommée sur place par les espèces résidentes ou de passage, mais l’essentiel de la matière organique se dégrade puis est exportée par les courants de marée vers les espaces côtiers adjacents qu’elle fertilise. La baie de l'Aiguillon et de manière générale les zones de vasières et prés salés des pertuis sont donc susceptibles de jouer un rôle fondamental dans le fonctionnement écologique d’une zone beaucoup plus vaste, à l’échelle du golfe de Gascogne, notamment par rapport à l’équilibre des pêcheries côtières. Ainsi, 22 % de la production halieutique du golfe de Gascogne dépend des nourriceries des estuaires (Desaunay 2002). A l’échelle internationale, elle joue évidemment un rôle fondamental pour les oiseaux migrateurs. Cependant ce rôle « fertiliseur » des prés salés peut varier de manière importante selon le type de formation végétale, la fréquence et la durée des submersions (Lefeuvre et al. 1999). Un estuaire est aussi une zone de transit entre les fleuves et la mer. Transit pour les eaux et les matières qu’elle transporte, mais également pour les animaux, notamment les poissons tels Réserves Naturelles de la baie de l'Aiguillon – Plan de Gestion 2004-2008 76 l’anguille, le bar ou les lamproies. Ainsi l’estuaire joue toute une série de fonctions écologiques essentielles, tant pour les fleuves, que pour les milieux marins. Inté Int égration de la Matiè Matière Organique dans le ré réseau trophique … Vasières Zone pionnière Marais moyen D iatomées Puccinelia / Salicornia Halimione Elymus pungens ?? 3-5 -5 t // ha // an an 20--30 20 30 t // ha ha / an 20 ha / an an 20-25 25 tt / ha Exporte tous matériaux Importe la plupart des matériaux Marais mature Importe tous matériaux Polders Décomposition Nutriments, Matières Organiques TRANSPORT PAR L ’EAU DE NAPPE Intégration au réseau trophique • Crustacés • Moules, Mollusques sauvages • Poissons, Oiseaux Globalement, Import des détritus organiques Export de POM & DOM et de nutriments Figure 21. Schéma type du fonctionnement écologique d’un estuaire (les chiffres cités co rrespond ent à l’exemple de la baie du Mont Saint Michel ; d’après Lefeuv re et al. 1999, Feunteun 2002). Ces espaces jouent également nombre de fonctionnalités vis-à-vis des sociétés humaines (Baron-Yellès & Goeldner-Gianella 2001). A titre d’exemple la baie de l'Aiguillon est une zone exploitée par les pêcheurs, les agriculteurs et les conchyliculteurs, sans parler des usages récréatifs dans et autour de la baie. Ces activités impliquent des aménagements, port, pieux de bouchots… Ces nombreuses formes d’exploitation modifient le fonctionnement écologique de la baie et influencent chacun des autres usages. Or, il n’y a pas à l’heure actuelle de régulation de ces usages. La plupart de ces usages se partagent une même ressource : la production primaire qui constitue la véritable richesse de ces espaces convoités, et par conséquent tous les usages sont concurrents, plus ou moins directement (figure 22). Les autres se partagent un même espace. Ainsi, il existe de fortes interactions biologiques entre les chaînes alimentaires « sauvages » et « cultivées ». Il existe de fortes interactions biologiques et physiques entre les différents milieux : le milieu marin, les vasières, les prés salés et les bassins versants. De ce fait, toute décision d’aménagement ou de gestion, toute activité humaine interagit avec toutes les autres. Ainsi, la réflexion sur le développement durable de ces systèmes doit être globale, elle doit prendre en compte l’écosystème fluvial dans son intégralité (des sources à l’espace côtier), l’ensemble des usages qui s’opèrent dans ces espaces eux-mêmes, mais également dans l’ensemble des régions géographiques marines et continentales qui subissent leur influence. Chaque projet d’aménagement ou de gestion doit donc considérer : Qu’il modifie les termes d’un partage d’espace ou de ressource ; Qu’il agit sur des processus de nature et d’échelle, éventuellement très différentes de celles du projet. Réserves Naturelles de la baie de l'Aiguillon – Plan de Gestion 2004-2008 77 Pêche Professionnels Amateurs Mammifères Chasse marins (autour de la baie) Exploitants Conchyliculteurs Poissons Oiseaux d ’eau Rôle trophique 40 000 limicoles 100 100 sociétés sociétés Agricoles Fonction nurserie 43 43 Fauche Conchyliculture Moules:10 ou les:1 0 000 0 00 t/an t/a n Pâturage M 500 5 00 ha 25 000 Anatidés Invertebrés ? 3 000 - 7 00 000 0T? H Huîtres: uî tre s: ? t/ t/an an Macrophytes: 20 000 - 70 000 T/an ? Microphytes : 500 à 1000 kT/an ? Figure 22. Schéma du partage des ressources en Baie de l'Aiguillon ; en rouge, les chaînes alimentaires « sauvages » , en noir « cultivées » (les chiffres avec ? correspond ent à la Baie du Mont St-Michel, d’après Feunteun 2002). Dans le cas de la baie de l'Aiguillon, nous savons qu’elle connaît un atterrissement qui semble rapide à l’échelle humaine mais qui n’est malheureusement pas mesuré. L’influence des facteurs anthropiques sur ce processus, que ce soit la mytiliculture sur bouchots ou la gestion de l’eau (débits d’étiage par exemple), par rapport aux facteurs naturels, n’est pas connue. C’est donc un élément fondamental à connaître pour l’avenir, même si son impact sur le fonctionnement écologique de la baie ne sera mesurable que sur le moyen et long terme, au-delà de l’actuel plan de gestion. Les pratiques concernant les prés salés sont par contre beaucoup plus mesurables. La gestion agricole, que ce soit par fauche ou pâturage, favorise le développement des habitats à Puccinellie maritime par rapport aux habitats à Obione ou Chiendent marin. De même, l’entretien des rigoles, qu’il soit à vocation agricole ou de démoustication, réduit les surfaces à Salicorne des dépressions internes du schorre. Ces pratiques sont très anciennes et seuls les moyens techniques ont changé. Les facteurs environnementaux, notamment les marées, contraignent fortement l’exploitation. Il s’agit donc de trouver un équilibre permettant à la diversité des habitats et des espèces qui leurs sont liées de se maintenir. L’évolution biologique de la baie de l'Aiguillon est aujourd’hui en grande partie gouvernée par la situation du marais poitevin. Les effets des transformations profondes d’exploitation du marais sur l’évolution négative des effectifs d’un certain nombre d’espèces (oiseaux et autres) sont relativement bien perçus (Barnaud 1991 ; Lefeuvre 2000 ; Joyeux & Thomas 2001 ; M eunier et al. 2001). C’est beaucoup plus délicat concernant les conséquences de ces transformations sur le milieu marin, du fonctionnement biologique de l’estuaire aux effets en cascades sur certains paramètres écologiques à l’échelle du golfe de Gascogne (à travers la fonction de nourricerie de la baie ou la modification des pratiques conchylicoles par exemple). C’est pourquoi, à côté d’une implication dans les politiques agri-environnementales et de manière générale des politiques de territoire (SAGE, Natura 2000, Plan d’action gouvernemental M arais Poitevin) au sein du marais poitevin, il est absolument nécessaire de développer Réserves Naturelles de la baie de l'Aiguillon – Plan de Gestion 2004-2008 78 l’acquisition de connaissances concernant le fonctionnement écologique de l’estuaire, notamment des conséquences des diverses activités humaines et les moyens de les gérer. Résumé de la section A Située sur le littoral Atlantique, partagée entre les départements de Charente-M aritime et de Vendée par l’estuaire de la Sèvre Niortaise, la baie de l’Aiguillon constitue un des sites français les plus importants pour l’accueil de l’avifaune migratrice. Zone d’escale postnuptiale et prénuptiale, zone d’importance internationale pour l’hivernage des oiseaux aquatiques du Paléarctique, la baie de l’Aiguillon représente un site d’intérêt majeur. Les 4.000 hectares de vasières et les 1000 hectares de près salés accueillent annuellement plus de 50.000 à 80.000 oiseaux d’eau au pic de l’hivernage (toutes espèces confondues). La Réserve Naturelle intègre différents ensembles dont la majorité se situe sur le Domaine Public M aritime : - 3700 ha de vasières nues (slikke) - 1100 ha de mizottes (schorre) - 100 ha de chenal maritime - 34 km de digues (et 22 km de fossés de pied de digue côté Vendée) - 3,5 km de cordon de galets Divisée en 2 entités juridiques, la baie de l'Aiguillon est aujourd’hui gérée comme une unique Réserve Naturelle par un tandem constitué de l’Office National de la Chasse et de la Faune S auvage (ONCFS ) et de la Ligue pour la Protection des Oiseaux (LPO). Chacun des organismes apporte ainsi ses spécificités : l’ONCFS, établissement public administratif dont les vocations sont notamment la police de la nature et la recherche appliquée à la faune sauvage ; et la LPO, association de protection de la nature qui gère de nombreux espaces protégés et qui a également des objectifs de valorisation à destination du grand public. Sur le plan ornithologique, la baie de l’Aiguillon est un des principaux sites nationaux, régulièrement classés dans les cinq premiers sites pour les anatidés et les limicoles. Site d’Intérêt Communautaire pour la conservation des oiseaux sauvages, elle est également déclarée Zone de Protection Spéciale (ZPS) en 1991. La présence de ces oiseaux est le reflet direct de la richesse des milieux, mais elle est également due à l’existence de zones humides différenciées (littoral et marais). Reconnue pour la qualité de ses paysages et de très grand intérêt biologique, la Réserve Naturelle est répertoriée en zone de type 1 dans l’inventaire des Zones Naturelles d’Intérêt Ecologique, Floristique et Faunistique (ZNIEFF). Les zones humides du M arais Poitevin, qui intègrent la Réserve Naturelle de la baie de l’Aiguillon, répondent aux critères de la Convention Internationale pour la Protection des Zones Humides (Ramsar), en vue d’un éventuel classement. Les prés salés ou ‘mizottes’ constituent de vastes surfaces de végétation halophile recouverte lors des grandes marées. Ces milieux couvrent en France environ 10.000 hectares dont 1000 en baie de l’Aiguillon ; ils peuvent, à ce titre, être considérés comme des espaces rares et remarquables. La fauche traditionnelle des mizottes a pour effet de maintenir et de développer la prairie à puccinellie maritime, graminée à l’origine de cette activité agricole et par ailleurs très appréciée par le Canard siffleur et l’Oie cendrée. En période de migration et d’hivernage, les prés salés sont utilisés comme zone d’alimentation diurne et nocturne (oies, Réserves Naturelles de la baie de l'Aiguillon – Plan de Gestion 2004-2008 79 canards et limicoles), comme zone de repos (limicoles et canards), et comme habitat de reproduction (Tadorne de Belon, passereaux...). Les digues enherbées et leurs fossés de pied de digue, présentent également un intérêt biologique pour la Gorgebleue à miroir blanc, le Pélodyte ponctué, la Couleuvre à collier. Les polders récents ou ‘prises’ créés autour de la baie de l’Aiguillon, sont des terres fertiles qui sont essentiellement utilisées en cultures intensives. Ils offrent encore plus que les marais desséchés, un paysage plat où la prairie naturelle n’est quasiment plus représentée (notamment côté 85) et où les cultures de céréales s’étendent régulièrement sans barrière visuelle. La ceinture des prises autour de la baie accueille encore, chaque année, une population de Busards cendrés. La faune aquatique et amphibie est également d’une étonnante richesse. Cette zone de transition entre eaux douces et eau salée est un lieu privilégié pour le passage des poissons migrateurs (Anguilles, Aloses, Lamproie). Il y a une relation très nette entre les fonds les plus fertiles et les fonds les plus riches en poissons (Soles, Rougets, M erluchons) et coquillages, les espèces benthiques recensées constituant une part importante des proies potentielles des poissons. Cette richesse biologique permet à la pêche et à la conchyliculture d’être des atouts économiques majeurs. Cet écosystème estuarien se caractérise par l’importance de ses échanges et sa très grande productivité liée à l’apport de nutriments par la Sèvre niortaise, le Lay et les différents chenaux. Cette exceptionnelle productivité explique le développement important de la mytiliculture. La Réserve Naturelle de la baie de l’Aiguillon se localise dans un ensemble géomorphologique diversifié ; cependant l’envasement de la baie est net et progressif. Les sédiments de la baie ont une origine essentiellement marine. Le substrat composé de bri marin (argile à scrobiculaires) est très dynamique. La réserve constitue un maillon essentiel dans le réseau d’aires d’accueil et d’outils pédagogiques mis en place sur le territoire du M arais Poitevin (Réserve de Saint-Denisdu-Payré, Nalliers-M ouzeuil, le Poiré-sur-Velluire, Réserve biologique de la Pointe d’Arçay...). La valorisation de ce patrimoine exceptionnel constitue un nouvel atout pour les municipalités et les populations locales concernées. Par ailleurs, une demande de plus en plus croissante s’exprime, vers les activités de découverte de la nature bénéficiant d’un encadrement et d’équipements structurés, en particulier dans le domaine de l’ornithologie. Cette demande concerne à la fois le tourisme de nature, les milieux scolaires et associatifs. Dans ce contexte, il est évident que la Réserve Naturelle est appelée à jouer un rôle de plus en plus important tant localement qu’à l’échelle régionale, afin d’assurer une mission pédagogique dans le respect de ses objectifs de gestion et de conservation. Réserves Naturelles de la baie de l'Aiguillon – Plan de Gestion 2004-2008 80 SECTION B : E VALUATION DU PATRIMOINE ET DEFINITION DES OBJECTIFS B1. Evaluation de la valeur patrimoniale B1.1. Evaluation des habitats, des espèces et du patrimoine géologique Inventaires et suivis révèlent la grande capacité d’accueil de la baie de l’Aiguillon pour l’avifaune hivernante et migratrice. Près de 230 espèces d’oiseaux ont d’ores et déjà été recensées sur la Réserve Naturelle. M ais la Réserve n’a pas qu’un intérêt ornithologique ; elle abrite également une importante diversité faunistique, populations de mammifères, de poissons migrateurs et sédentaires, de batraciens, de reptiles…domaines de connaissances où les inventaires actuels sont souvent insuffisants. Les tableaux ci-dessous présentent une liste d’espèces non exhaustive régulièrement observées sur la baie. B1.1.1. Flore et Habitats La Réserve Naturelle de la baie de l’Aiguillon n’héberge aucune espèce protégée. Cependant, quatre espèces figurent sur la liste rouge de la flore menacée en Poitou-Charentes : Centaurea calcitrapa, Cerastium dubium, Galium arenarium et surtout Salicornia dolichostachya. Les étendues et la diversité des salicornes sont particulièrement remarquables. La réserve naturelle abrite en effet un cortège d’espèces typiques des prés salés atlantiques, qui présente des adaptations physiologiques spécifiques aux contraintes (variation de salinité, dessiccation) naturelles de cet écosystème. Parmi celles-ci, la Puccinellie maritime est une ‘espèce clé’ dans le fonctionnement de l’écosystème, à l’origine de l’activité de fauche traditionnelle des mizottes et base de l’alimentation des canards et des ansériformes brouteurs. Le développement de la flèche sableuse de la pointe de l’Aiguillon à l’intérieur du périmètre de la réserve sera de nature à accroître sa valeur patrimoniale. Le tableau 21 indique « les rôles d’ordre patrimoniaux » joués par les différents habitats présents sur les prés salés. Réserves Naturelles de la baie de l'Aiguillon – Plan de Gestion 2004-2008 81 Tableau 21. Importance patrimoniale des habitats de prés salés. Habitat Code EUR15 Surface Localisation (Vasières) 11.40 3800 ha slikke Végétation pionnière à Salicornia 13.10 moyenne Haute slikke Prés à Spartina 13.20 moyenne Haute slikke Prés salés atlantiques 13.30 1000 ha Schorre à Puccinellia maritima 13.31 fo rte Schorre moyen à Atriplex portulacoides, Aster tripolium 13.32 fo rte Schorre moyen à Spergularia, Triglochin et Atriplex 13.34 fo rte Schorre moyen Haut de schorre à Elymus pungens 13.35 fo rte 2110 faible Dunes mobiles embryonnaires Phragmitaies Végétation à Scirpes halophiles faible faible Haut de schorre Pointe aiguillon Sèvre Sèvre Rôle patrimonial Alimentation oiseaux d’eau, poissons Reproduction Coelophora salicorniae, alimentation sarcelle baie quasi indemne d e Spartina anglica Alimentation anatidés herbivores, nidi fication alouette Alimentation faun e aquatique, nidi fication bruant, cisticole Alimentation anatidés herbivores, diversité floristique Nidification gorgebleue, bruant, cisticole Diversité floristique, nidification Gravelot CI Nidification rousserolles Diversité flo ristique Nive au d’intérê t *** ** * *** *** *** *** *** *** ** Intérêt patrimonial croissant avec le nombre d’ étoiles La baie de l’Aiguillon constitue l’un des grands sites représentatifs des prés salés atlantiques avec plus de 1000 hectares de superficie. Les habitats à Puccinellia maritima y sont particulièrement développés. De plus ces prés salés jouent un rôle particulièrement important dans le fonctionnement général de l’estuaire, aussi bien à travers ses fonctions « naturelles » : nourricerie pour diverses espèces marines (sole, bar, mulet, crevette…), impact sur la dynamique sédimentaire, consommation par les anatidés herbivores ; qu’à travers ses fonctions « anthropiques » : production de foin, pâturage. L’ensemble influençant l’activité des vasières, à travers les réseaux trophiques « naturels » (algues benthiques, macrofaune, limicoles) et « anthropiques » (production conchylicoles, pêcheries côtières, cf. A2.4.7.). Seuls quelques sites comme la baie du M ont-Saint-M ichel, la baie de Somme, se caractérisent par la présence de cette formation végétale si particulière tant sur le plan patrimonial qu’écologique, à même de maintenir une activité agricole traditionnelle (souvent vitale pour les exploitants concernés) et d’accueillir des espèces animales et végétales rares et/ou menacées. Le maintien d’une diversité d’habitats doit être un élément central de la gestion concernant la flore. Réserves Naturelles de la baie de l'Aiguillon – Plan de Gestion 2004-2008 82 B1.1.2. Oiseaux d’eau hivernants et migrateurs De manière générale, on se réfèrera au statut juridique (protection) mais surtout au degré de rareté des espèces. Les sigles utilisés sont explicités dans le tableau suivant. Tableau 22. Statuts utilisés pour l’é valuation patrimoniale Statut biologique N : nicheur, ayant déjà niché, nicheur potentiel M : migrateur H : hivernant Abondance Evolution des effectifs en baie Liste rouge *** : présence en fort effecti f → : Stabilité E : espèce en danger ** : effecti f moyen * : effecti f faible !: effectif marginal V : espèce vulnérable ↓ : en baisse ? : évolution à déterminer (dans R : espèce rare le cadre du plan de gestion) S : espèce à surveiller ↑ : en hausse I : espèce au statut indéterminé Réserves Naturelles de la baie de l'Aiguillon – Plan de Gestion 2004-2008 83 Tableau 23. Statuts biologiques e t réglementaires des principales espè ces d’oise aux de la baie de l'Aiguillon STATUTS ET IMPO RTANCE Es pèces nom français BIOLOGIQUE nom scientifique H, M , N Effectif en baie NATIONAL INTERNATIONAL Protection Livre rouge Evolution Nationale 1999 en baie (Arr. M inist. oiseaux 17/04/1981) menacés1,2 Directive « Oiseaux » Ciconiiformes Spatule blanche Platalea leucorodia M ! ? X V (E en Europe) An1 R S An2, An3 An2 Ansériformes Oie cendrée Bernache cravant Tadorne de Belon Canard colvert Sarcelle d'hiver Canard chipeau Canard siffl eur Anser anser Branta bernicla Tadorna tadorna Anas platyrhynchos Anas crecca Anas strepera Anas penelope Canard pilet Anas acuta Sarcelle d’été Anas querquedula Canard souchet Anas clypeata HM HM HMN HMN HM HM HM *** ** *** *** ** * ** → →3 ↓ ↓ HM ** ↓ M ! HM * X X R ↓ S S (V en Europe) E (V en Europe) S ↓ An2, An3 An2, An3 An2 An2, An3 An2, An3 An2 An2, An3 Accipitriformes Milan noir Milvus migrans Busard des roseaux Faucon crécerelle Circus aeruginosus Falco tinnunculus M * ? X HMN HMN * * ? ? X X → X S (V en Europe) S S An1 An1 Gruiformes Grue cendrée Grus grus Réserves Naturelles de la baie de l'Aiguillon – Plan de Gestion 2004-2008 HM * S (V en Europe) An1 84 Charadriiformes Avocette élégante Grand gravelot Pluvier argenté Bécasseau maubèche Bécasseau variable Bécasseau minute Courlis cendré Courlis corlieu Barge à queue noire Barge rousse Chevalier gambette Chevalier guignette Recurvirostra avosetta Charadrius hiaticula Pluvialis squatarola Calidris canutus Calidris alpina Calidris minuta Numenius arquata Numenius phaeopus Limosa limosa Limosa lapponica Tringa totanus Actitis hypoleucos HM HM HM HM HM HM HM M HM HM HM M *** ** *** *** *** * ** ** *** ** ** * S trigiformes HMN * Coraciiformes HMN ! Passériformes HMN *** → ↓ →3 →3 →3 → → ↓ 3 → ↓ → X X X S S S V Déclin R Déclin Non évalué V E R Non évalué ↓ X V An1 ? X S An1 X X Hibou des marais Asio flammeus Martin pêcheur Alcedo athis Alouette des champs Alauda arvensis Alouette calandrelle Calandrella brachydactyla N ! ? X Pipit farlous e Bergeronnette printanière Gorgebleue à miroir Rousserolle effarvatte Rousserolle turdoïde Fauvette grisette Cisticole des joncs Bruant des roseaux Anthus pratensis Motacilla flava Luscinia svecica Acrocephalus scirpaceus Acrocephalus arundinaceus Sylvia communis Cisticola juncidis Emberiza schoeniclus HMN MN MN * ** ** ** * ** ** ** ? ? ? ? ↓ ? ? ? X X X X X X X X N N N HMN HMN ? A préciser (V en Europe) S (V en Europe) Non évalué4 An1 An2 An2 An2 An2 An2 An2 An2 An2 An1 An1 Déclin 1. Rocamora G. & Yeatman-Berthelot D. 1999. Oiseaux menacés et à surveiller en France. SEOF/LP O 2. En référence à la catégorie principale présente en baie de l'Aiguillon (H, M ou N) 3. Déclin relatif par rapport aux autres sites d’hivernage 4. Sous espèce endémique du littoral atlantique français Réserves Naturelles de la baie de l'Aiguillon – Plan de Gestion 2004-2008 85 Pour les oiseaux hivernants et migrateurs, un critère simple pour évaluer l’importance patrimoniale est l’utilisation du seuil d’importance international défini par la convention de Ramsar sur les zones humides : effectif hivernant supérieur à 1% de la population nicheuse d’origine (cf. Gillier et al. 2000). Le tableau suivant et l’évolution des effectifs en baie de l'Aiguillon permettent d’établir ainsi une hiérarchisation des espèces selon leurs effectifs récents et passés. Tableau 24. Importance nationale et inte rnationale des principales e spèce s d’oiseaux d’eau hive rnants. nom français Oie cendrée Bernache cravant Tadorne de Belon Canard colvert Sarcelle d'hiver Canard siffl eur Canard pilet Canard chipeau Canard souchet Avocette élégante Grand gravelot Pluvier argenté Bécasseau maubèche Bécasseau variable Courlis cendré Barge à queue noire Barge rousse Chevalier gambette Effectif (1994-1998) Effectif (1999-2003) nom scientifique selon suivi a nnuel Wetland (mi-janvier) selon suivi a nnuel Wetland (mi-janvier) 1% Ramsar % population française1 Anser anser Branta bernicla Tadorna tadorna Anas platyrhynchos Anas crecca Anas penelope Anas acuta Anas strepera Anas clypeata Recurvirostra avosetta Charadrius hiaticula Pluvialis squatarola Calidris c. islandica Calidris alpina Numenius arquata Limosa l. islandica Limosa lapponica Tringa totanus 600-1765 700-4000 3320-9830 1300-4250 1550-4500 750-2700 2250-6155 4-26 15-350 1750-7250 1-20 850-1700 1500-6000 7750-21900 390-630 1000-4850 2-260 50-245 565-5360 1000-3500 3200-9000 4100-9600 250-1900 800-5300 1100-8300 28-236 60-320 2400-7700 16-185 680-2500 870-6400 13000-32000 450-800 4200-7900 100-870 1-400 2000 3000 3000 20000 4000 12500 600 300 400 600 600 1300 4000 13500 4100 1100 1200 1500 25 2 12,5 2.5 2 6 15 <1 <1 30 <1 6 14 7,5 3 50 7 5 Classement au niveau des sites français 2 > 10 2 > 10 > 10 5 1-3 > 10 > 10 1 > 10 5 2 5 9 1 3-7 4 Niveau d’importance ** ** *** * ** ** *** * *** * ** *** *** ** *** ** * 1. le % national actuel (basé sur la moy. 99-03 en baie) est calculé par rapport à l’ effectif moyen national 93-99 pour les limicoles et 97-02 pour les anatidés En gras, les espèces dépassant régulièrement le seuil d’ importance internationale. On peut de la même façon évaluer les effectifs présents en migration qui pour certaines espèces dépassent largement le seuil d’importance internationale à une autre période que le mois de janvier, et ceci sans même tenir compte des flux qui restent difficiles à évaluer (Tableau 25). La baie de l'Aiguillon est ainsi la principale étape migratoire française pour le Bécasseau maubèche sibérien qui hiverne en Afrique. Réserves Naturelles de la baie de l'Aiguillon – Plan de Gestion 2004-2008 86 Tableau 25. Effe ctifs de quelques espè ces de limicoles lors de leur pic de migration pré ou post-nuptiale. nom français nom scientifique Chevalier gambette Grand gravelot Tringa t. totanus Charadrius hiaticula Pluvier argenté Pluvialis squatarola Bécasseau maubèche Barge à queue noire Courlis corlieu Calidris c. canutus Limosa l. limosa Numenius phaeopus Période Août (Mpo) Août (Mpo) Avril (Mpr) Septembre (Mpo) Mai (Mpr) Fév-Mars (Mpr) Avril-Mai (Mpr) Effectif (1977-1990) moyenne mensuelle1 ou fourchette2 910 1150 ? 2950 16400 20500 (période 1985-90) 5000-17000 Effectif 19982003 680 1100 2200 2100 8200 330 - 2300 1500 600 Niveau d’importance ** *** 1300 *** 4000 3500 6500 *** *** *** 1% Ramsar 1. Yésou 1992 2. Blanchon & Dubois 1989 ; Delage 1992 La Réserve Naturelle de la baie de l’Aiguillon présente donc une grande capacité d’accueil pour les populations d’oiseaux. Nous constatons cependant que les effectifs d’anatidés ont subi, depuis une vingtaine d’années, une diminution inquiétante, à l’exception des oies et des bernaches. Ce sont donc particulièrement les espèces qui doivent sortir de la réserve qui sont touchées. Les effectifs de limicoles connaissent quant à eux une diminution beaucoup plus relative. Là encore, les espèces exploitant le marais poitevin (Barge à queue noire en migration prénuptiale, Courlis corlieu) connaissent une diminution nettement plus forte. Réserves Naturelles de la baie de l'Aiguillon – Plan de Gestion 2004-2008 87 B1.1.3. Oiseaux nicheurs Pour les passereaux, aucune donnée ancienne ne nous permet de déterminer l’évolution de leurs effectifs. Nous savons par contre que la Gorgebleue à miroir blanc Luscinia svecica namnetum est une sous-espèce inféodée au littoral atlantique (Bonnet 1984) et que ses densités en baie de l'Aiguillon et sur son pourtour sont très élevées. La réserve naturelle a donc un rôle important à jouer vis-à-vis de cette espèce. Elle niche sur les digues et parfois sur les mizottes, dans les zones à chiendent et dans les zones à obione, le long des étiers. Les autres espèces de passereaux sont d’un intérêt patrimonial moindre mais un certain nombre présente également des densités très élevées sur la baie, comme l’Alouette des champs. Surtout, toutes les espèces abondantes sont liées aux différents habitats existant sur le site. En conclusion, le maintien d’une végétation haute sur les digues semble s’avérer indispensable pour le maintien d’espèces patrimoniales telles que la Gorgebleue. De même, il convient de signaler l’importance des zones à chiendent sur les mizottes pour la nidification de la Cisticole des joncs ou du Bruant des roseaux et des roselières le long de la Sèvre pour la Rousserolle turdoïde. Concernant les oiseaux d’eau, le Canard colvert et le Tadorne de Belon se reproduisent régulièrement sur la réserve. Seul ce dernier présente un intérêt patrimonial certain. Cependant les effectifs reproducteurs sont marginaux (10 à 20 couples). La situation est similaire pour le Hibou des marais. Sa nidification et son hivernage sont par contre plus irréguliers car très dépendants d’une ressource alimentaire à l’abondance cyclique : le campagnol des champs. Caractéristique des zones humides présentant de larges zones extensives, une attention particulière devra lui être portée parmi les rapaces. B1.1.4. Mammifères La seule espèce de M ammifère d’intérêt patrimonial est la Loutre : protégée au niveau national, inscrite sur la liste des espèces en danger au livre rouge des espèces menacées, elle est plutôt en régression dans le marais poitevin (Rosoux et al. 1997) et notamment dans sa partie ouest des marais desséchés du pourtour de la baie de l'Aiguillon (Rosoux et al. 2001). Cependant, la baie reste fréquentée comme le montre une étude réalisée en 2003 (Baron com. pers.). Son attractivité reste probablement forte pour le maintien d’un noyau d’individus dans le secteur des polders. Le renforcement de corridors, à travers notamment la gestion des rives des principaux émissaires, entre la baie et ses zones de densité forte du marais mouillé apparaît cependant indispensable. Les micromammifères de la baie, le Campagnol des champs en particulier, ont un rôle de réservoir alimentaire de nombreux carnivores, principalement les rapaces diurnes et nocturnes. Réserves Naturelles de la baie de l'Aiguillon – Plan de Gestion 2004-2008 88 B1.1.5. Reptiles et Amphibiens Tableau 26. Statuts des Re ptiles présents en baie de l'Aiguillon. Nom français Lézard vert Couleuvre vipérine Couleuvre verte et jaune Vipère aspic Nom scientifique Effectif Localisation Protection Nationale Livre rouge espèces menacées Directive habitats importance Lacerta viridis ? Digues Oui S An 4 * Natrix maura ? ? Oui S * ? Digues Oui S * ? Digues Oui Coluber viridiflavus Vipera aspis * Tableau 27. Statuts des Amphibiens présents en baie de l'Aiguillon. Nom français Pélodyte ponctué Crapaud commun Rainette Méridionale Effectif Localisation Protection Nationale Livre rouge espèces menacées Pelodytes punctatus ** Fossés, fl aques Oui V * Bufo bufo ? Oui S * Hyla meridionalis * Oui S Nom scientifique Roselières Directive habitats An 4 importance ** La slikke n’héberge aucun amphibien ou reptile. En revanche, le shorre accueille régulièrement certaines espèces halo-tolérantes comme le Crapaud commun, le Lézard des murailles et la Couleuvre vipérine ; le Pélodyte ponctué est présent quant à lui sur toute la réserve au niveau des fossés et des mizottes. La Rainette méridionale arrive ici en limite d’aire de répartition. De ce fait sa situation est à surveiller. B1.1.6. Poissons La baie de l’Aiguillon, par son fonctionnement estuarien, est une zone importante aussi bien pour les poissons migrateurs et notamment pour l’Anguille que pour les poissons marins côtiers. L’aspect nourricerie ayant été développé précédemment, nous n’y reviendrons pas ici, si ce n’est pour rappeler le rôle fondamental de ce type d’habitat sur les stocks de poissons côtiers (voir par ex. Costa et al. 1994.), qu’ils aient une valeur économique (bar, sole) ou biologique (mulet). Sur le plan purement patrimonial, la baie de l'Aiguillon est un site important pour l’Anguille. L’Anguille est présente toute l’année au stade subadulte. Les civelles (juvéniles) remontent dans le marais et l’ensemble du bassin versant par l’estuaire de la Sèvre Niortaise et les canaux. Le stock d’anguilles au niveau européen ne cesse de décliner au moins depuis la fin des années 1970 : il atteint aujourd’hui moins de 10% de ses abondances initiales (Feunteun 2002). Depuis 1998 cette ressource est considérée par le CIEM comme étant en dehors de ses limites biologiques de sécurité. Les grands sites de pêche à la civelle et de remontée d’anguille comme la baie de l'Aiguillon ont donc un rôle fondamental à jouer pour la survie de cette espèce. Il faut noter que le groupe de travail anguille du CIEM recommande que toutes les causes de mortalité soient réduites à leur plus bas niveau possible, pas seulement la pêche, ce qui implique Réserves Naturelles de la baie de l'Aiguillon – Plan de Gestion 2004-2008 89 notamment la réduction des pollutions, la création de passes sur les barrages et bien sûr l’arrêt de la destruction de ses habitats (restauration des zones humides, étiages). Parmi les autres migrateurs, la Lamproie marine et la grande Alose sont protégées au niveau national et figurent à l’annexe II de la directive habitats. La grande Alose est inscrite ‘vulnérable’ selon la liste rouge 1994 des espèces menacées. B1.1.7. Les invertébrés aquatiques et terrestres Les connaissances sur les peuplements d’invertébrés des milieux aquatiques de la baie de l'Aiguillon sont tout à fait récentes. Les premiers éléments de l’étude initiée par l’ONCFS et réalisée par le CREM A L’Houmeau démontrent qu’il s’agit d’un peuplement typique de vasière, relativement pauvre en espèces et dont la composition varie en fonction des secteurs de la baie en liaison avec le substrat. Si les espèces de M ollusques (Gastéropodes et Lamellibranches), Annélides et Crustacés de la baie sont très communes, elles n’en constituent pas moins un des maillons essentiels des chaînes alimentaires de l’écosystème estuarien. En tant que tel, elles sont un élément clé du système. L’entomofaune et l’arachnofaune terrestre se caractérisent par la présence de nombreuses espèces halophiles inféodées à ces milieux très sélectifs : l’araignée Lycose Pardosa purbeckensis se rencontre en abondance sur les formations pionnières à salicornes et spartines ; un peuplement typique d’arthropodes (Collemboles, Cicadelles, Salsidés..) et des espèces prairiales comme l’Argiope colonisent le schorre et ses prairies à Puccinellie et Obione ; les phytophages non halophiles et des prédateurs comme la M ante religieuse peuplent le haut shorre et les digues.(d’après P. Fouillet 1989). Coleophora salicorniae est une espèce de papillon Hétérocère diurne inféodée aux salicornes et présent notamment sur les dépressions à salicornes. Pour pallier l’insuffisance des connaissances, les gestionnaires de la Réserve Naturelle ont mis en place des inventaires afin de connaître le potentiel exact des différents milieux. Les premiers résultats montrent la présence d’espèces d’intérêt patrimonial comme l’Oedipode des salines Epacromius tergestinus dont la baie de l'Aiguillon constitue l’une des trois stations connues en Vendée (Joyeux & Thomas 2001) ; elle n’est pas mentionnée en Charente-Maritime (Jourde & Terrisse 2001) et donc particulièrement à rechercher sur les prés salés côté 17. Des données complémentaires devront être recueillies pour qualifier l’importance du site pour cette espèce liée notamment aux milieux saumâtres. La Rosalie des Alpes est la seule espèce d’insecte protégée au niveau national qui est présente sur le site. Cependant, deux individus adultes seulement ont été trouvés dans un milieu (prés à chiendent marin) qui n’est pas typique de l’espèce. On peut donc soupçonner qu’il s’agit soit d’individus errants à la recherche de sites de reproduction, soit d’individus issus des stocks de bois constitués à proximité par les mytiliculteurs (parc à pieux). B1.2. Evaluation qualitative de la biodiversité de la baie de l'Aiguillon Ce chapitre reprend les critères définis dans le guide méthodologique des plans de gestion des réserves naturelles (RNF 1998). Les critères employés sont en partie subjectifs mais ils permettent de situer les grands enjeux du site au-delà de critères plus « carrés » (espèce protégée…) mais pas forcément plus fiable localement, notamment par rapport au rôle de la Réserves Naturelles de la baie de l'Aiguillon – Plan de Gestion 2004-2008 90 réserve naturelle dans l’ensemble écologique auquel elle appartient : marais poitevin et pertuis charentais. La rareté Zone essentielle pour l’avifaune migratrice et l’hivernage des oiseaux aquatiques, la baie de l’Aiguillon accueille en janvier plus de 50.000 oiseaux d’eau en moyenne (plus de 80.000 en janvier 2003). La Réserve Naturelle constitue un site d’importance internationale pour 10 espèces hivernantes : la Bernache cravant, l’Oie cendrée, le Tadorne de Belon, le Canard pilet, l’Avocette, la Barge à queue noire, le Pluvier argenté le Bécasseau maubèche, le Bécasseau variable et le grand Gravelot (seulement en migration). Elle a perdu ce statut pour d’autres espèces très abondantes par le passé : la Sarcelle d’hiver, la Canard souchet et le Courlis corlieu. Pour cette dernière, le manque de connaissances sur des sites de substitution rend sa diminution très inquiétante. C’est également une zone importante pour la nidification de la Gorgebleue à miroir blanc et qui présente un intérêt régional pour la nidification du Tadorne de Belon, du Gravelot à collier interrompu, de la Rousserolle turdoïde et du Hibou des marais (et son hivernage). Les Grues cendrées en hivernage et la fréquentation par la loutre renforcent son intérêt par rapport aux espèces rares. Par ailleurs, les prés salés couvrent en France environ 10.000 hectares dont près de 10 % en baie de l’Aiguillon ; ils peuvent à ce titre, être considérés comme rares et remarquables. La diversité La baie de l’Aiguillon est à l’interface de deux écosystèmes, l’écosystème marin du Pertuis Breton dans le contexte du golfe de Gascogne et l’agrosystème du bassin versant du M arais Poitevin. Ainsi, si les contraintes environnementales fortes ne sont pas favorables à une grande diversité, cette position d’interface en fait un milieu remarquable pour l’accueil de l’avifaune hivernante et migratrice, des poissons migrateurs et « estuariens », des mammifères marins (Grand Dauphin, Globicéphale) et des chéloniens (Tortue Luth). D’autres vertébrés comme des mammifères (Loutre d’Europe), des amphibiens (Pélodyte ponctué) ou des invertébrés comme les mollusques trouvent sur les digues, les prés salés et les vasières, des milieux répondants à leurs exigences biologiques de façon permanente ou temporaire. C’est notamment ces grandes variations saisonnières qui font la diversité de la réserve. La superficie Le classement de la partie charentaise en réserve naturelle a permis d’étendre la superficie protégée des deux Réserves Naturelles à 4900 hectares ce qui permet d’englober la totalité des prés salés et environ 80 % des vasières du site. Cette protection permet de maintenir une unité fonctionnelle où les dérangements sont assez faibles. La vulnérabilité Un fragile équilibre existe entre les activités humaines qui se déroulent sur la baie de l’Aiguillon et la faune et la flore sauvage, comme l’atteste sa forte valeur patrimoniale. M ais la réserve naturelle est constituée de biotopes rares (prés salés) et d’habitats tidaux (recouverts par les marées) fragiles et en constante évolution sous l’effet de la dynamique sédimentaire. Aujourd’hui, cet équilibre est compromis du fait de pressions anthropiques diverses : politique agricole et gestion hydraulique du bassin versant, déprise agricole (passée ?) sur les Réserves Naturelles de la baie de l'Aiguillon – Plan de Gestion 2004-2008 91 mizottes, pollution microbiologique (et chimique ?) des eaux littorales, développement des activités touristiques… Ces déséquilibres entraînent une vulnérabilité notamment sur les populations d’oiseaux (dégradation de l’aire d’hivernage des espèces migratrices), les populations de poissons migrateurs (altération des voies de migration et des zones de frayères), et sur la faune benthique (évolution de la productivité et de la qualité des milieux aquatiques et intertidaux). La baie de l’Aiguillon est donc surtout un écosystème fragilisé par son interdépendance fonctionnelle directe avec le Marais Poitevin et son bassin versant, et dont la richesse à long terme est dépendante de l’évolution de celui-ci. Par rapport à cette contrainte, le plan de gestion de la réserve ne peut pas être un outil suffisant. Position dans l’espace géographique Pour les anatidés, certains limicoles en migration prénuptiale, les passereaux et certains mammifères comme la Loutre, la Réserve Naturelle de la baie de l'Aiguillon est largement complémentaire d’autres espaces littoraux (Réserve biologique domaniale de la pointe d’Arçay, estuaire du Lay) et de marais arrières littoraux (Communaux du M arais Poitevin et de manière générale prairies humides, Réserve Naturelle de St-Denis-du-Payré). La présence de nombreuses espèces de vertébrés est conditionnée par la présence de reposoirs, de zones d’alimentation, de zones de reproduction situées dans ou à proximité de la Réserve Naturelle de la baie de l’Aiguillon. Elle constitue donc une unité fonctionnelle à part entière, interdépendante de différentes zones humides complémentaires dont l’ensemble forme un éco-complexe producteur de ressources naturelles essentielles et d’aménités. Caractère naturel Ce critère est particulièrement difficile à établir dans le cas de la baie de l'Aiguillon. Sa forme et sa superficie actuelle résultent des endiguements successifs et donc des activités humaines. La mytiliculture modifie son aspect visuel et intervient sur les réseaux trophiques comme sur la dynamique sédimentaire. La production agricole modifie la part relative des différents habitats de prés salés. Pourtant, les « forces naturelles » en présence (marées, salinité, atterrissement…) conditionnent bien le fonctionnement général du système. Utilité sociale Le paragraphe précédent ne peut que conduire à insister sur l’utilité sociale de la baie de l’Aiguillon, qui est fortement basée sur sa sauvegarde écologique. En effet, les deux principales activités économiques, mytiliculture et fauche des prés salés sont dépendantes de la qualité du milieu. Les activités récréatives de pêche et de chasse (en dehors de la réserve) ne peuvent se concevoir que si la richesse du milieu est maintenue. Enfin, la demande locale pour la valorisation pédagogique de la réserve, dans un contexte touristique en développement est forte. Attrait intrinsèque Apparu voici 10.000 ans lors de la transgression marine flandrienne, le M arais Poitevin, l’ancien ‘Golfe des Pictons’, dont la baie de l’Aiguillon constitue le dernier vestige, s’est progressivement comblée par des dépôts d’alluvions marines et fluviales. Les processus d’évolution (atterrissement naturel, endiguements successifs, assèchement et mise en culture) ont transformé cet ancien golfe marin en un immense polder et ont contribué à mettre en place un agro-écosystème composite aux terroirs bien typés. Cette grande mosaïque de milieux (vasières Réserves Naturelles de la baie de l'Aiguillon – Plan de Gestion 2004-2008 92 et prés salés de la baie de l’Aiguillon, étendues sableuses de la pointe de l’Aiguillon, polders à cultures intensives soustraits à la mer), liée par son interdépendance aux milieux aquatiques, doux ou salés, confère à l’ensemble de cet espace une haute valeur écologique et humaine. Elément sans doute le plus subjectif mais peut-être le plus impressionnant, B. Trolliet (ONCFS), lors des premiers projets de création de réserve naturelle, indiquait que la baie de l’Aiguillon est l’endroit de France où il est possible d’avoir simultanément dans son champ de vision la plus grande quantité d’oiseaux d’eau. Si les effectifs de canards ont diminué depuis, ce site n’en demeure pas moins exceptionnel de ce point de vue du fait de sa configuration. B1.3. Analyse des potentiels d’interprétation La réserve naturelle de la baie de l’Aiguillon est peu accessible pour un public non averti. Les décrets de création des deux Réserves Naturelles autorisent l’accès, sous réserve de l’application de la réglementation en vigueur. La baie de l’Aiguillon est particulièrement attractive pour : Ses oiseaux, Son paysage fondateur « l’estran atlantique ». Le site de la baie de l’Aiguillon présente un intérêt particulier pour la qualité de ses paysages et pour les richesses écologiques qu’il abrite. La baie de l’Aiguillon et les vasières qui bordent la Pointe d’Arçay forment les wadden les plus septentrionaux du bassin aquitain. Son aspect actuel résulte des endigages successifs qui, du M oyen-âge à 1965, ont isolé 95.000 hectares de l’ancien Golfe des Pictons, créant le M arais Poitevin. La baie de l'Aiguillon est donc complémentaire du reste du marais sur le plan paysager comme écologique. C’est au travers des marais mouillés boisés, des communaux pour le pâturage collectif, des marais desséchés, vers l’anse de l’Aiguillon, qu’apparaît plus nettement la conquête des vasières par l’homme ; une couronne de polders de plus en plus récents ceinturent la baie, marqués par les digues qui les protégèrent à l’origine. Au rythme lent des aménagements hydro-agricoles, s’est mis en place un tissu paysager d’une grande diversité biologique, formant un complexe de sous-unités interdépendantes. Cependant, l’évolution des pratiques culturales et l’orientation des politiques agricoles vers une intensification des productions ont uniformisé ce complexe de milieux très diversifiés et ont conduit à un appauvrissement biologique. Dans le cadre de la gestion de la baie de l’Aiguillon et de l’ouverture de la Réserve au public, la diversité de ses terroirs et leur histoire constituent un support pédagogique de sensibilisation, pour appréhender la préservation des derniers espaces naturels d’un agrosystème en voie d’uniformisation paysagère et biocénotique. Par ailleurs, la réputation de la baie attire de nombreux ornithologues. Ce public plus ‘spécialisé’ se positionne à trois endroits stratégiques de la Réserve Naturelle : les pointes de l’Aiguillon et Saint-Clément, et le lieu appelé « le transformateur ». Ces postes d’observation sont utilisables dans un but purement ornithologique mais également sous de multiples autres aspects, ne serait ce que pour la lecture d’ensemble de la réserve qu’ils permettent. L’observation des oiseaux est cependant conditionnée par leur rythme d’activités qui dépend lui-même des rythmes tidal et nycthéméral. De ce fait, ils ne sont souvent observables dans de bonnes conditions qu’à certaines heures, variables, de la journée. Réserves Naturelles de la baie de l'Aiguillon – Plan de Gestion 2004-2008 93 La topographie des vasières plus ou moins consolidées et la présence de nombreuses coursives (russons et chenaux) n’offrent pas au public un accès facile en dehors des points d’accès cités ci-dessus et du port du Pavé. Dans le tableau 28 (page suivante), trois types de visiteurs ont été distingués : les ornithologues, les promeneurs (habitants les communes riveraines) et les touristes (essentiellement estivants). D’autres projets sont en cours de réflexion, notamment la possibilité d’accueillir du public à la pointe aux herbes (cf. A2.4.4.1), et surtout à la ferme de la Prée M izottière, comme base d’accueil de la réserve naturelle. Suivant l’évolution du site, propriété du Conservatoire du Littoral, une offre pédagogique importante pourrait être développée sur place, en liaison avec la réserve naturelle. Ces deux projets demandent des études préalables de faisabilité avant de proposer un programme réaliste et cohérent avec les objectifs de la réserve naturelle et les autres sites du marais poitevin. Réserves Naturelles de la baie de l'Aiguillon – Plan de Gestion 2004-2008 94 Tableau 28. Thèmes pouvant ê tre dé veloppés suivant les conditions de fré quentations des diffé rents accès. Secteur Type de public Fréquentation Fragilité Attrait Lisibilité Accès Pointe de l’Aiguillon Touristes Ornithologues *** *** ** * *** Transformateur Ornithologues Quelques Promeneurs et groupes écotouristiques * ** ** *** ** Les Mizottes et le lieu dit ‘la bourse plate’ Promeneurs Quelques ornithologues et groupes écotouristiques * *** *** * * Port du Pavé Promeneurs Touristes (Mytiliculteurs) ** ** ** ** *** Pointe St-Clément Promeneurs Touristes Ornithologues *** ** *** *** *** Carrelet d’Esnandes (coup de vague) En projet * ** * *** * : faible ** : moyen(ne) Potentiel d’interprétation Découverte des milieux dunaires. Découverte de la migration post-nuptiale. Observation des limicoles Vue sur la vasière. Observation de l’interface slikke-schorre. Vue sur le reposoir principal de limicoles hivernants. Canards de surface. Vue sur les mizottes de Triaize. Etagement de la végétation. Ampleur de la sédimentation. Gestion des digues. Découverte des prés salés. Végétation typique. Anséri form es brouteurs. Gestion des prés salés (fauche). Ampleur de la sédimentation. Découverte des canaux. Découverte des prés salés. Gestion des prés salés (fauche). Observations d’oiseaux à faible distance Liens avec le marais Liens avec l’activité mytilicole Vue sur l’ensemble de la baie Observation de l’interface slikke-schorre. Bonnes conditions d’observations ornithologiques Vue sur les mizottes d’Esnandes et Charron Accès aux mizottes par la digue d’Esnandes Etagement de la végétation Découverte de la vasière Observation des limicoles Découverte de la pêche traditionnelle au carrelet *** : fort(e) Réserves Naturelles de la baie de l'Aiguillon – Plan de Gestion 2004-2008 95 B1.4. Place de la réserve dans un ensemble d’espaces protégés La Réserve Naturelle de la baie de l’Aiguillon s’insère dans un réseau d’espaces protégés local, national, et international. Au niveau local, la Réserve Naturelle permet d’avoir une protection efficace de l’aval du M arais Poitevin. Elle s’insère en effet dans un réseau d’espaces protégés (Carte 17, Tableau 29). Les arrêtés de biotope ne disposent cependant pas tous de plan de gestion, notamment celui des marais doux charentais. Dans ce cas, la prairie est sauvegardée mais sans gestion particulière, ce qui montre la faiblesse de la protection réglementaire actuelle sur le domaine terrestre du marais poitevin. Par contre, un certain nombre d’autres sites sont gérés à des fins conservatoires (Tableau 30). Nous assimilons ces espaces qui ne bénéficient pas de protection réglementaire, à des espaces protégés, de par la nature de leurs gestionnaires, des mesures de gestion appliquées et des buts affichés par les propriétaires de ces acquisitions. Carte 17. Espaces bénéficiant d’une protection réglementaire au sein du marais poitevin Réserves Naturelles de la baie de l'Aiguillon – Plan de Gestion 2004-2008 96 Tableau 29. Les sites protégé s en marais poite vin Sites protégés Réserve naturelle de la baie de l’Aiguillon 17. Réserve naturelle de la baie de l’Aiguillon 85. Réserve naturelle de St Denis-duPayré. Total RN Arrêt é préfectoral de Protection de Biotope du Marais mouillé des Deux Sèvres. Superficie en hectares (arrondie) 2 700 ha Prairies naturelles humides boisées. Arrêt é préfectoral de Protection de Biotope des marais doux charentais. 3 800 ha dont 1 700 ha de prairies naturelles. Prairies naturelles humides subsaumâtres. Cultures intensives. 4 ha Tourbière alcaline 19 ha Terrées et bois mouillés à frên e. 1 ha Terrasses et coteaux cal caires. 37 ha Formation dunaire, des hauts de plage à la dune grise de Gascogne. 2 600 ha 2 300 ha 207 ha Principaux habitats Prés-salés atlantiques et vasières estuarienn es. Prés-salés atlantiques et vasières estuarienn es. Prairies naturelles humides subsaumâtres. 5 107 ha Arrêt é préfectoral de Protection de Biotope de la tourbière du Bourdet Arrêt é préfectoral de Protection de Biotope du Pain Béni et prairies attenantes. Arrêt é préfectoral de Protection de Biotope du coteau des Pictons. Arrêt é Préfectoral de Protection de Biotope des dunes de la Pointe de l'Aiguillon. Total 11 668 ha Tableau 30. Les acquisitions conse rvatoires en marais poite vin Sites Propriétaires Superficie en hectares (arrondie) Principaux habitats Tourbières du Bourdet Amuré Tourbières de PrinDeyran çon Marais de St. Georges de Rex CREN 5 ha Tourbière alcaline CREN En cours d’acquisition Tourbière alcaline CREN 16 ha Marais mouillés du Carré des Portes FNPHFFS 16 ha Marais du passage de La CREN Ronde Boucles de la Sèvre CREN niortaise (marais de Landelèn e) Réserve biologique Conseil Général de la départem entale de l’Ile de Vendée. Charrouin. Réserve biologique Conseil Général de la départem entale de Nalliers Vendée. – Mouzeuil. Ferme de la Prée Conservatoire du littoral et Mizottière des rivages lacustres Marais d’Angles – Conservatoire du littoral et Longeville-sur-M er. des rivages lacustres. Marais de Champagné-l es- Ligue pour la Protection Marais. des Oiseaux. Réserves Naturelles de la baie de l'Aiguillon – Plan de Gestion 2004-2008 15 ha 41 ha 70 ha 125 ha 240 ha 87 ha 340 ha Prairies naturelles humides boisées Prairies naturelles humides boisées (peupliers) Prairies naturelles humides boisées Prairies naturelles humides subsaumâtres Terrées et bois mouillés à frên e, prairies naturelles humides. Terrées et bois mouillés à frên e, prairies naturelles humides. Terres cultivées – Restauration de prairies Prairies naturelles humides subsaumâtres. Prairies naturelles humides subsaumâtres 97 Tableau 30 – suite . Sites Le Bois des Ores. Prairies de Chaillé-lesMarais. Ancien Marais salants de Champagné-les -Marais. Propriétaires Syndicat Mixte Interrégional du Marais Poitevin Syndicat Mixte Interrégional du Marais Poitevin Syndicat Mixte Interrégional du Marais Poitevin. Total Superficie en hectares (arrondie) Principaux habitats 7 ha Prairies naturelles humides boisées. 15 ha Prairies naturelles humides. 22 ha Jas et bossis d’anciens marais salants. 759 ha Au niveau régional, la réserve naturelle de la baie de l’Aiguillon vient compléter les autres réserves naturelles littorales proches et plus anciennes que sont Lilleau des Niges sur l’île de Ré, M arais d’Yves et M arais de M oëze-Oléron sur le complexe Charente-Seudre. Ces réserves protègent des milieux similaires (notamment vasières sur M oëze-Oléron) mais également complémentaires : milieux sableux favorables à l’Huitrier-Pie, au Bécasseau sanderling, estran à zostères favorable à la Bernache cravant, prairies humides, anciens marais salants et lagunes favorables à la nidification de nombreuses espèces d’oiseaux d’eau. Au niveau national, la Réserve Naturelle de la baie de l’Aiguillon s’intègre parfaitement dans le réseau des espaces naturels de la façade M anche-Atlantique qui est jalonnée par une quinzaine de réserves naturelles. Ce réseau de sites favorise une protection efficace des oiseaux d’eau. A titre d’exemple, en janvier 2001, 15 de ces 16 réserves naturelles littorales hébergeaient 30 % des effectifs de limicoles comptés à cette date sur l’ensemble du littoral atlantique (Caillot & Elder 2002 ; M ahéo 2001). Au niveau international, la baie de l’Aiguillon constitue une zone importante pour l’accueil des oiseaux d’eau et une étape essentielle pour la migration et pour l’hivernage de nombreuses espèces nichant au Nord de l’Europe et sur le pourtour de l’Arctique. Elle s’insère comme une entité à part entière dans les réseaux d’espaces protégés de l’Europe de l’ouest. La présence de la Réserve Naturelle de la baie de l’Aiguillon dans ces différents réseaux permet à ses gestionnaires de s’impliquer plus facilement dans les politiques locales, nationales et européennes de protection et de gestion des zones humides et d’optimiser les objectifs de conservation du patrimoine biologique de la Réserve. B2. Objectifs à long terme De manière générale, les missions des réserves naturelles, justifiant leur création, sont définies par la loi de 1976, reprise dans le code de l’environnement (Art. L.332-1) : • La préservation d’espèces animales ou végétales et d’habitats fragiles. • La reconstitution de populations animales ou végétales ou de leurs habitats. • La conservation de jardins botaniques hébergeant des espèces en voie de disparition, rares ou remarquables. • La préservation de biotopes et de formations géologiques, géomorphologiques ou spéléologiques remarquables. Réserves Naturelles de la baie de l'Aiguillon – Plan de Gestion 2004-2008 98 • • • La constitution et préservation d’étapes sur les grandes voies de migration de la faune sauvage. Les études scientifiques ou techniques indispensables au développement des connaissances humaines. La préservation des sites présentant un intérêt particulier pour l’étude de l’évolution de la vie. Ces missions correspondent à des objectifs généraux qu’il convient d’adapter aux habitats et aux espèces de la Réserve Naturelle de la baie de l’Aiguillon. Cela implique également que les objectifs complémentaires, de nature pédagogique par exemple, ne sont possibles que dans la mesure où ils ne contrarient pas les objectifs premiers de conservation et si possible qu’ils les favorisent. B2.1. Objectifs à long terme relatifs à la conservation des habitats, des espèces et du patrimoine géomorphologique. La baie de l’Aiguillon constitue une entité fonctionnelle intégrée au sein d’une zone humide fragilisée. La dégradation générale des zones humides (à l’échelle nationale comme mondiale) et l’évaluation du patrimoine biologique de la baie de l’Aiguillon nous permettent de dégager trois grands enjeux prioritaires : Des fonctions écologiques liées à la position d’estuaire et de marais maritime altérées ou fragilisées : productivité, biodiversité, régime hydrologique… Des habitats naturels localisés (prés salés, vasières…) tributaires de la dynamique littorale et influencés par les activités humaines. La présence de populations d’espèces d’importance nationale et internationale aux statuts de protection plus ou moins appropriés. Ces trois grands enjeux sont interdépendants et peuvent être déclinés en plusieurs objectifs de gestion. B2.1.1. Maintenir et/ou restaurer les fonctions de marais maritime Le rôle particulier exercé par les estuaires et marais maritimes (cf. A2.6.) confère à la baie de l’Aiguillon des fonctions écologiques clés à une échelle bien plus large que le simple périmètre de la réserve naturelle. Ce rôle dépend notamment de l’état et du fonctionnement des deux grands milieux que sont les vasières et les prés salés, d’où la distinction de deux grands objectifs concernant la fonctionnalité et la qualité des habitats intertidaux (vasières) d’une part, la diversité et la dynamique des prés salés d’autre part. B2.1.1.1. Maintenir et/ou restaurer l’intégrité écologique des habitats intertidaux (vasières) Les estuaires de la Sèvre et du Lay, lieux de rencontre entre les eaux fluviales et les eau x marines, sont à la base de la production primaire. Ils abritent des habitats aux fonctions essentielles dans le cycle biologique des poissons migrateurs et sédentaires (voies de migration, Réserves Naturelles de la baie de l'Aiguillon – Plan de Gestion 2004-2008 99 frayère, nourricerie). Les substrats vaseux et sablo-vaseux intertidaux abritent des peuplements benthiques (phytobenthos, annélides, crustacés, mollusques…) base de l’alimentation de ces poissons et des limicoles côtiers hivernants et migrateurs. M ais ils abritent aussi des formations à halophytes pionnières, dont les formations à Salicornes appréciées par les anatidés hivernants. S auvegarder/restaurer la productivité de l’estuaire et la capacité trophique liée, est un enjeu essentiel et vital pour la Réserve Naturelle. Mais cet objectif reste totalement dépendant de la prise en considération de la protection et de la mise en valeur de l’environnement maritime dans les différentes politiques conduites en amont de l’estuaire, au niveau du bassin versant du Marais Poitevin, comme en aval, à l’échelle du golfe de Gascogne. Cette prise en compte dans les politiques hydro-agricoles notamment, passe par des mesures particulières de protection des vasières et des marais littoraux et par une gestion de la ressource en eau adaptée, considérant le maintien des fonctions biologiques naturelles au même titre que les activités agricoles, conchylicoles, cynégétiques… Plus concrètement, la gestion des eaux littorales passe par la maîtrise et le contrôle des eaux de rivières en se concertant pour : une gestion saisonnière au plan quantitatif et en respectant le code des bonnes pratiques agricoles au plan qualitatif, une gestion des bassins de chasse, une réduction des rejets directs et indirects dans le milieu naturel et une régulation des à coups hydrauliques, un traitement des rejets d’eaux usées et la suppression des mauvais raccordements, un traitement des eaux pluviales. Il faut signaler ici que l’envasement actuel des chenaux, non entretenus du côté 85, ne facilite pas la gestion de la ressource en eau dans le marais. Du point de vu des gestionnaires de la Réserve Naturelle, le désenvasage des chenaux principaux et l’entretien durable du réseau hydraulique est tout à fait possible moyennant un cahier des charges adapté. L’opportunité est également donnée à la Réserve d’élaborer une véritable politique d’information du public de façon à le sensibiliser à la qualité de l’eau. Ainsi, au travers des politiques locales de l’eau, des programmes de recherche à développer, et de ses opérations de gestion, la Réserve participera directement et/ou indirectement à la préservation et à la valorisation de ce patrimoine maritime. B2.1.1.2. Maintenir la diversité et la dynamique des prés salés La baie de l’Aiguillon est un des grands sites français représentatifs des prés salés atlantiques. Une relation étroite lie notamment les oiseaux (notamment les Anatidés brouteurs et les passereaux nicheurs) aux prés salés. Au-delà de la protection d’habitats localisés, conserver ce milieu remarquable pour ses fonctions maritimes permet de : - assurer une fertilisation des eaux côtières et une fonction de nourricerie pour de nombreuses espèces de poissons ; - assurer une capacité d’accueil de l’avifaune migratrice, hivernante et nicheuse ; - permettre le développement d’une faune d’Arthropodes diversifiée ; - valoriser une utilisation agricole respectueuse du milieu et favorable au maintien de l’élevage dans le marais. Réserves Naturelles de la baie de l'Aiguillon – Plan de Gestion 2004-2008 100 B2.1.2. Maintenir et/ou restaurer la capacité d’accueil de la baie pour les limicoles côtiers et les anatidés hivernants et migrateu rs L’évaluation du patrimoine biologique a permis de dégager 12 espèces migratrices prioritaires (selon le critère 1% Ramsar). Ce patrimoine biologique remarquable, à l’origine de la création de la réserve naturelle constitue naturellement un objectif de gestion important. Il s’agira donc de favoriser la présence des populations de Tadorne de Belon, Canard pilet, Sarcelle d’hiver, Bernache cravant, Oie cendrée, Avocette, Barge à queue noire (pour les sous-espèces limosa et islandica), Bécasseau maubèche (pour les sous-espèces canutus et islandica), Bécasseau variable, Pluvier argenté, grand Gravelot et Courlis corlieu, et de conforter ou retrouver la dimension internationale de la baie de l’Aiguillon pour ces espèces. Les stratégies d’action à mener seront différentes selon les populations d’espèces et leurs exigences écologiques. Les anatidés granivores et zoophages Le Canard pilet est une des espèces essentielles de la baie de l’Aiguillon de par son importance patrimoniale. Espèce fragile à l’échelle de l’ensemble de son aire de répartition, elle est répertoriée ‘vulnérable’ dans la liste rouge 1999 des oiseaux menacés. Les populations nicheuses les plus importantes se situant en Sibérie, elles sont mal connues, mais c’est une espèce dont les effectifs hivernants sont particulièrement fluctuants (Deceuninck 1997). La diminution des effectifs observée en baie de l’Aiguillon est beaucoup plus accentuée que pour l’ensemble de sa population. Plusieurs causes sont invoquées comme la disparition des zones de gagnage et la raréfaction des prairies humides aux abords de la baie (Duncan et al 1999 ; Trolliet 1996). M ais les problèmes de qualité d’eau notamment de pollution microbiologique chez une espèce se nourrissant en partie sur la vasière et la pression de chasse aux abords sont également des paramètres à prendre en compte pour maintenir les populations de Canard pilet sur la baie de l’Aiguillon. La S arcelle d’hiver répond à une problématique quasi identique. La diminution préoccupante des effectifs en baie de l’Aiguillon n’a pas été complètement compensée par l’accroissement de l’accueil sur la RN de St-Denis du Payré. La disparition des zones de gagnages est la principale cause invoquée. Par ailleurs, la Sarcelle est capable de se nourrir de graines de Salicornes (Guillemain 2000). Les dépressions à Salicornes qui se développent sur les prés salés doivent donc être maintenues au moins pour partie. Les causes du transfert d’effectifs ces dernières années entre les deux réserves naturelles du marais poitevin doivent être recherchées afin d’améliorer la gestion de chacune d’elle. Les anatidés herbivores Il s’agit dans un premier temps de maintenir les habitats favorables aux anatidés herbivores, en rétablissant la fonctionnalité de certains étiers et en encourageant la fauche annuelle d’une partie des prés salés à Puccinellie maritime, graminée à la base de leur alimentation. L’intégrité écologique des milieux aquatiques (productivité et qualité des eaux) de la baie doit être également préservée pour maintenir ces populations. La participation de la Réserve aux politiques visant à maintenir les mizottes et restaurer le régime hydrologique sur les prés salés fauchés, favorisera les populations d’anatidés herbivores telles que la Bernache cravant, l’Oie cendrée et le Canard siffleur. Les effectifs d’Oies cendrées ont dépassé récemment les critères internationaux, ce qui montre que les premières mesures de gestion des mizottes prises dans le cadre du plan de gestion « Vendée » et le classement de la partie charentaise ont permis de répondre à l’accroissement des effectifs. Réserves Naturelles de la baie de l'Aiguillon – Plan de Gestion 2004-2008 101 Les canards côtiers Le Tadorne de Belon est un canard côtier qui fréquente la Réserve Naturelle tout au long de l’année. Il atteint en hivernage des effectifs importants répondant aux critères de la convention de Ramsar. Néanmoins, la baie de l’Aiguillon voit son importance diminuer d’année en année. Une évolution à la baisse de la productivité des habitats intertidaux pourrait expliquer cette diminution des effectifs. La dynamique sédimentaire, en réduisant la surface de slikke, et peut-être surtout de basse slikke pourrait avoir un impact sur la capacité d’accueil des tadornes sur les vasières. La répartition des peuplements benthiques et l’estimation de la ressource alimentaire disponible pour les Tadornes (en cours d’étude par le CREMA) renseigneront sur la capacité trophique actuelle. Un suivi de cette productivité et une amélioration des connaissances concernant ses exigences écologiques (régime alimentaire notamment) permettront de comprendre l’évolution des effectifs. Parallèlement, la Réserve pourra s’investir dans des commissions thématiques (SAGE) et d’autres programmes de recherche visant à restaurer la qualité de l’écosystème aquatique. Les limicoles La présence des limicoles est fortement liée à l’intégrité des milieux aquatiques et des vasières. Pour les hivernants, notamment l’Avocette élégante, espèce inscrite à l’annexe 1 de la Directive « Oiseaux », la Barge à queue noire et le Bécasseau maubèche, les effectifs montrent une « saturation » du site. Pour cet aspect, la stratégie d’action est donc identique à celle du Tadorne de Belon. Les limicoles migrateurs comme le Courlis corlieu et la Barge à queue noire (sousespèce continentale) sont à la fois dépendants de la qualité de l’écosystème estuarien et des zones de gagnage qu’ils trouvent à l’intérieur du M arais poitevin. Des actions complémentaires portant sur la sauvegarde des prairies pâturées et la gestion de l’eau doivent être menées à cette échelle. Pour les espèces chassables et qui tendent à exploiter des milieux hors réserve naturelle comme le Pluvier argenté, la Barge à queue noire ou le Chevalier gambette, une évaluation des conséquences de la pression de chasse serait utile, même si elle est probablement plus faible que sur les canards (surtout limitée à l’estuaire du Lay) B2.1.3. Maintenir et restaurer les habitats aquatiques (étiers, chenaux…) Le premier objectif est de restaurer les voies de migration de l’Anguille, de la Grande Alose, de la Lamproie marine, du M ulet porc, du Flet et de la Truite de mer. Un suivi particulier des populations d’Anguilles et de grande Alose, espèces vulnérables, sera conduit. L’installation de passes à civelles et autres poissons migrateurs est en cours au niveau du marais poitevin (Programme ‘Poissons migrateurs’ du PIM P). En parallèle, les services de l’ONCFS, les Affaires M aritimes et la Gendarmerie coordonnent leurs actions contre le braconnage de la civelle. Le second objectif est de favoriser la Loutre et les autres espèces associées à ces milieu x (amphibiens, musaraigne aquatique…). Actuellement les indices de présence de Loutre en baie restent sporadiques, probablement du fait de l’inhospitalité des polders intermédiaires entre la baie et son « bastion » du marais mouillé. La Réserve pourrait initier un programme multipartenarial visant à restaurer les couloirs d’échanges entre les milieux où les populations de Loutre d’Europe sont bien installées et la baie de l’Aiguillon. Cette action passe notamment par une réhabilitation des berges des chenaux principaux (chenal Vieux, canal de Luçon, canal du Curé) avec la préservation d’habitats comme zone relais (gîtes ; M eunier et al. 2001). Réserves Naturelles de la baie de l'Aiguillon – Plan de Gestion 2004-2008 102 B2.1.4. Maintenir et/ou restaurer les habitats terrestres (digues, dunes…) et la diversité floristique à même d’accueillir la faune sauvage La baie de l’Aiguillon est, par définition, un milieu spécialisé hébergeant des espèces typiques. Une action sur la biodiversité floristique peut être conduite sur les milieux connexes des prés salés notamment les digues, les roselières (phragmitaies) du bord de Sèvre, les dunes, et les fossés de pied de digue. L’objectif est de maintenir cette diversité de formations végétales et de favoriser les espèces animales qui en sont dépendantes. Ainsi, la baie de l’Aiguillon est reconnue pour sa capacité d’accueil d’espèces nicheuses comme la Gorgebleue à miroir blanc inscrite à l’annexe 1 de la Directive « Oiseaux », le Bruant des roseaux, le Cisticole de joncs et le Tadorne de Belon. La Réserve a pour objectif de maintenir une végétation des digues et des fossés de pied de digues à la limite des mizottes, favorable à la nidification des espèces pré-citées, et de permettre aussi la nidification d’autres espèces nicheuses comme le Canard colvert. La végétation des digues abrite le Pélodyte ponctué, espèce ‘vulnérable’ dans la liste rouge 1994 des espèces menacées et la Rainette méridionale. Là encore, une gestion concertée en proposant aux propriétaires, syndicats de marais et usagers une charte d’entretien des digues et des fossés permettrait de favoriser ces espèces. Le maintien des habitats dunaires de la Pointe de l’Aiguillon doit être évalué en rapport avec la pression touristique à cet endroit. Une participation à la gestion de l’Arrêté de Protection de Biotope de la pointe de l’Aiguillon, jouxtant la réserve, est engagée. B2.1.5. Entretenir les éléments paysagers de la Réserve La gestion de la Réserve Naturelle de la baie de l’Aiguillon doit s’assurer de la qualité paysagère du site, de ses aménités positives. Pour cela, les éléments « négatifs » du paysage feront donc l’objet de consultations et de propositions de pratiques alternatives (nettoyage des digues et des fossés de pied de digues par la fauche, le pâturage tournant, par un entretien mécanique…) compatibles avec les objectifs de conservation de la biodiversité de la Réserve. B2.2. Objectifs à long terme relatifs à l’organisation des suivis écologiques et à la définition de programmes scientifiques. L’application du plan de gestion de la partie « Vendée » et le lancement d’études complémentaires suite à la création de la réserve en « Charente-M aritime » ont permis de jeter les bases d’un programme de suivis écologiques le plus complet possible, s’attachant à l’ensemble des maillons des écosystèmes. Un certain nombre d’inventaires (micromammifères, insectes…) restent à mener ou compléter ; des méthodologies adaptées doivent être mises en place pour assurer un certain nombre de suivis permettant d’analyser l’évolution du site aussi finement que possible. L’ampleur des données acquises dans ce domaine dépend, plus que partout ailleurs, des moyens humains disponibles, ce qui peut expliquer un certain nombre de lacunes existant encore. Un certain nombre de programmes de recherches aux finalités appliquées à la gestion de la réserve ont également été lancés. Ils permettent notamment de défricher la connaissance du Réserves Naturelles de la baie de l'Aiguillon – Plan de Gestion 2004-2008 103 fonctionnement écologique de ce site sur un certain nombre de points jusqu’alors non abordés par les études préalables à la création des réserves (cf. A2.4.4.2.). D’autres sont à développer. L’aspect dynamique sédimentaire n’avait quasiment pas été abordé dans le plan de gestion initial, faute notamment d’opportunité. C’est pourtant un élément fondamental, conditionnant l’évolution globale du système et qui sera donc une priorité de ce plan de gestion. Ceci nous permet d’établir deux objectifs étroitement liés entre eux puisque le premier, concernant les suivis écologiques, pourra être nourri par les résultats issus des programmes scientifiques. B2.2.1. Assu rer les inventaires et suivis écologiques nécessaires à l’analyse de l’état de gestion du site Il s’agira de planifier les suivis et inventaires relatifs à : • • • • • • • Flore et habitats : flore marine (microphytobenthos…), flore des digues et des fossés, flore des prés salés et des vasières (halophytes pionnières), flore des dunes, dynamique des habitats et des prés salés. Invertébrés aquatiques (annélides, lamellibranches, gastéropodes, crustacés…). Ichtyofaune. Entomofaune (notamment aranéides, odonates, orthoptères, coléoptères). Herpétofaune (Amphibiens et Reptiles). M ammifères (Loutre, Rongeurs, Insectivores…). Avifaune. B2.2.2. Développer en partenariat des programmes scientifiques nécessaires à l’amélioration des connaissances et à la gestion La collaboration entre la Réserve et des équipes de recherche doit permettre d’identifier des problématiques de recherche relatives aux facteurs pouvant avoir une influence sur l’état du site. Ils doivent notamment être un moyen d’appréhender la dynamique des populations et des habitats mais également un outil d’analyse des répercussions des activités humaines : gestion de l’eau, impact de l’abandon des anciennes concessions de bouchots sur la dynamique sédimentaire, pression de chasse aux abords de la réserve, développement touristique… Pour faciliter ces échanges entre gestionnaires et chercheurs, un comité scientifique va se mettre en place (commun aux deux réserves de la baie bien sûr). A travers ce comité, l’objectif des gestionnaires est notamment de pouvoir aborder les enjeux à long terme selon des approches pluridisciplinaires. Il s’agira dès 2004 de définir précisément ses missions, son organisation et un premier programme de travail. Un certain nombre de personnalités pressenties ont donné leur accord pour y participer, nous permettant d’aborder l’ensemble des enjeux scientifiques principaux de la réserve ; la liste suivante n’est bien sûr pas exhaustive : - M . Bioret Frédéric, M aître de Conférence à l’Université de Brest (Laboratoire Géosystèmes – Institut Universitaire Européen de la M er), membre de la commission scientifique de RNF, Ecologie végétale. Réserves Naturelles de la baie de l'Aiguillon – Plan de Gestion 2004-2008 104 - - - - - M . Blanchard Gérard, Directeur du Laboratoire de Biologie et Environnement M arin et Professeur à l’Université de La Rochelle, Vice-Président du conseil scientifique de l’ULR, Fonctionnement des écosystèmes littoraux – Production primaire et dynamique des populations. M . Boutin Jean-M arie, chef du CNERA – Avifaune M igratrice à l’ONCFS, Ecologie des oiseaux migrateurs. M . Feunteun Eric, Professeur à l’Université de La Rochelle (LBEM ), Ichtyologie – Fonctionnement écologique des systèmes vasières / estuaires. M . Fritz Hervé, Chargé de Recherche au CNRS (Centre d’études biologiques de Chizé), Ecologie des communautés des herbivores (grands mammifères et oiseaux). M . M iossec Alain, Professeur à l’Université de Nantes (laboratoire GEOLITTOM ER), Président du Comité National Français de Géographie, Géomorphologie et gestion des littoraux, protection de l’espace littoral, gestion intégrée des zones côtières, tourisme littoral, estuaires. M . Pascal M ichel, Directeur de Recherche à l’INRA, Ecologie, invasions biologiques de vertébrés en milieu insulaire, mise en place d’outils de gestion (éradication et mesures de prévention). M me Ryckaert M ireille, Directrice adjointe du Département Environnement Littoral de la station de L’Houmeau-Ifremer, Qualité de l’eau en milieu marin. M . Sauriau Pierre-Guy, Chargé de Recherche au CNRS, Directeur adjoint du Centre de Recherche en Ecologie M arine et Aquaculture de L’Houmeau, Ecologie de la macrofaune littorale et réseau trophique conchylicole. M . Verger Fernand, Professeur émérite à l’Ecole Normale Supérieur, membre du conseil scientifique du CELRL, Géomorphologie et géographie des marais maritimes. Il reste à trouver notamment des personnes pouvant s’investir sur les peuplements d’arthropodes des prés salés et développer les aspects de dynamique sédimentaire. B2.3. Objectifs à long terme relatifs à la valorisation de la Réserve Naturelle dans les politiques locales et à l’accueil du public B2.3.1. Maintenir une utilisation rationnelle des ressources renouvelables Plusieurs aspects des pratiques usuelles ou anciennes sur la baie ont des effets positifs sur le milieu : le contrôle de la végétation des prés salés par la fauche, l’entretien du réseau hydraulique, le pâturage des digues par des moutons adaptés aux contraintes sélectives du milieu. Ces usages traditionnels offrent à la Réserve Naturelle sa dimension humaine. Dans ce contexte, ils pourront être le support d’initiatives locales de valorisation économique (soutien des mesures agri-environnementales, « labellisation » éventuelle de la production ovine ou fourragère…), de valorisation paysagère (mizottes, présence des oiseaux, des moutons…) ou de valorisation du patrimoine (accueil et sensibilisation du public). La Réserve Naturelle peut contribuer ainsi à renforcer la valorisation pour les populations riveraines de ce terroir particulier. La fauche annuelle et l’entretien des étiers sur les prés salés sont des outils de gestion du milieu qui peuvent être maintenus. La pratique du pâturage actuellement limitée à un petit secteur côté charentais pourrait être restaurée également côté vendéen dans le cadre du projet de la Prée M izottière en partenariat avec les exploitants locaux, les instances agricoles (ADASEA, Chambre de l’A griculture), des scientifiques, et en tenant compte des expériences de la préservation de la biodiversité par le pâturage extensif (RNF). Réserves Naturelles de la baie de l'Aiguillon – Plan de Gestion 2004-2008 105 B2.3.2. Intégrer et valoriser la Réserve Naturelle dans les politiques locales, régionales et nationales La richesse de cet espace naturel suscite un intérêt croissant des acteurs locaux. Cela se traduit par le développement de projets avec les chambres d’agriculture, les exploitants agricoles, le PIM P, les communes et la CDA de La Rochelle… Les préfectures de Vendée et de CharenteM aritime ont marqué leur intérêt pour le site par des visites à différents niveaux. Il ne faut cependant pas perdre de vue les objectifs prioritaires de conservation. Il convient de maintenir ces relations privilégiées et de développer des contacts réguliers avec les propriétaires, les syndicats de marais, la section régionale conchylicole, les exploitants, les différents services de l’Etat, les associations de protection de la nature, les scientifiques, … afin de mieux faire connaître les actions et les objectifs de la Réserve Naturelle et d’initier une gestion concertée de ce patrimoine naturel et culturel commun. En effet, sur de nombreux points, une synergie de moyens et d’objectifs sera nécessaire pour atteindre les objectifs de conservation du patrimoine naturel. B2.3.3. Développer l’information, l’accueil et la sensibilisation du public Dans le contexte d’une ouverture au public, la Réserve Naturelle doit envisager l’élaboration d’une stratégie d’accueil, d’information et de sensibilisation du public, en collaboration avec les différents gestionnaires des sites naturels protégés (Réserve Naturelle de Saint-Denis-du-Payré, Réserve biologique domaniale de la Pointe d’Arcay..). Elle doit également envisager la conception d’équipements d’accueil : panneaux d’informations, expositions pédagogiques, observatoire ornithologique, maison de la Réserve… Ces éléments doivent contribuer à la politique générale d’éducation à l’environnement développée dans les espaces protégés, à développer l’image de la Réserve Naturelle de la baie de l’Aiguillon, à faire prendre conscience des nécessités de protection de la nature, y compris lorsque cela concerne des usages semblant anodins (promeneurs…). B2.4. Objectifs à long terme relatifs aux activités administratives et à la surveillance B2.4.1. Assu rer la surveillance de la réserve naturelle La surveillance et l’application des décrets de création de la Réserve sont coordonnées par les gestionnaires de la réserve, en collaboration avec les services de l’ONCFS, la gendarmerie et les Affaires M aritimes notamment. Les deux conservateurs sont commissionnés au titre des législations relatives à la Protection de la Faune et de la Flore, à la réglementation des Réserves Naturelles et à la circulation des véhicules dans les espaces naturels (Articles L.411 à L.415, L.332 et L.362 du code de l’environnement respectivement). Les principales infractions constatées concernent la pêche à la civelle, la cueillette de salicornes, la circulation des chiens et des véhicules (en baisse). Réserves Naturelles de la baie de l'Aiguillon – Plan de Gestion 2004-2008 106 B2.4.2. Assu rer les activités administratives de la réserve natu relle Cette activité doit notamment permettre d’évaluer la réalisation des objectifs. B2.5. Conclusion En conclusion, trois grandes orientations sont dégagées : Evaluer et restaurer les fonctions écologiques de l’estuaire / marais maritime M aintenir et/ou restaurer des habitats naturels localisés (prés salés, vasières) Conserver et/ou restaurer des populations d’espèces d’importance nationale et internationale. A partir de ces orientations, un certain nombre de stratégies d’actions peuvent être définies : 1. Maintenir et/ou restaurer les caractéristiques fonctionnelles de l’écosystème estuarien de la baie de l’Aiguillon. - - en évaluant le rôle de la baie pour les principaux réseaux trophiques à l’échelle régionale ; en participant aux observatoires des zones humides, des milieux naturels aquatiques et des espèces, aux réseaux de surveillance existants de la qualité des eaux littorales (réseaux nationaux REM I, REPHY et RNO), ainsi qu’au nouvel Observatoire de Recherche sur l’Environnement REPER (Recherche sur les Ecosystèmes des Pertuis charentais) ; en participant aux politiques de l’eau (commissions thématiques et géographiques des SAGE du Lay, de la Sèvre et de Vendée) ; en sensibilisant les acteurs locaux à une gestion équilibrée des milieux naturels aquatiques, des milieux littoraux, des zones humides et de la ressource en eau. 2. Maintenir et/ou restaurer les habitats favorables aux populations d’oiseaux d’eau, à la flore et à la faune. - en participant aux politiques régionales, nationales et européennes de protection des zones humides, de la biodiversité et aux politiques agri-environnementales ; en protégeant des habitats d’espèces caractéristiques (avifaune migratrice…) ; en restaurant et protégeant des biotopes clés (mizottes, digues, dunes…) ; en restaurant des fonctions écologiques (régime hydrologique des étiers, des russons des prés salés…). 3. Favoriser l’intégration du site dans le tissu économique local et contribuer à un développement équilibré en maintenant les activités traditionnelles de fauche, de pâturage et de cultures marines. On peut les résumer selon le schéma suivant : Réserves Naturelles de la baie de l'Aiguillon – Plan de Gestion 2004-2008 107 S tratégies d’action pour le maintien des fonctions écologiques, des habitats naturels et des espèces de la baie de l’Aiguillon. Gestion partenariale des espaces naturels et des prairies humides Complémentarité Baie de l’Aiguillon – Marais Poitevin La Réserve Naturelle peut contribuer à restaurer la complémentarité fonctionnelle des prairies humides, prés salés, vasières, anciens marais salants…, origine des échanges entre les milieux et de l’organisation spatiotemporelle (zone de gagnage, de repos, de reproduction) pour de nombreuses espèces En participant aux différents projets de territoires (Natura 2000, Plan d’action marais Poitevin, Charte PNR…) En animant un groupe de travail constitué de gestionnaires d’espaces naturels protégés et de partenaires pour la protection et la gestion des habitats favorables aux oiseaux d’eau Prés salés et prairies naturelles Oiseaux d’eau hivernants et migrateurs, faune et flore des Zones Humides Vasière et estuaire Limicoles hivernants, Tadorne, faune et flore marine, Halophytes pionnières Maintenir la dynamique et la diversité des habitats de vasières et des prés salés Evaluer l’impact de la dynamique sédimentaire sur l’évolution des surfaces en prés salés et en vasières, et sur la productivité biologique Maintenir la gestion agricole des mizottes Maintenir la fauche annuelle Participer aux politiques agri-environnementales favorisant le maintien des prairies (pâturage..) de sites remarquables Milieux aquatiques (chenaux, fossés…) Milieux terrestres (dunes, digues…) Poissons migrateurs, Loutre, Roselières Passereaux nicheurs, flore… Gestion équilibrée des milieux naturels aquatiques et de la ressource en eau Participation aux politiques locales de l’eau au travers des commissions thématiques et géographiques des SAGE (Lay, Vendée, Sèvre) Contribution aux études et aux programmes de recherche sur l’écologie fonctionnelle de la baie Réserves Naturelles de la baie de l'Aiguillon – Plan de Gestion 2004-2008 108 B3. Facteurs pouvant avoir une influence sur la gestion B3.1. Tendances naturelles B3.1.1. Milieu physique La baie de l’Aiguillon est une formation géomorphologique très dynamique, typique d’une baie en cours d’atterrissement. A la Pointe de l’Aiguillon, les habitats à substrat sableux et vaso-sableux évoluent progressivement sous l’effet de l’apport de fines particules sédimentaires d’origine marine qui passent par la pointe et se répandent sur l’anse, vers des habitats à substrat vaseux. Cette évolution a une répercussion sur la nature et la répartition des peuplements intertidaux (cf. A2.3.2.1.). La densité de salicorne en zone pionnière de haute slikke et la colonisation des vases de la slikke par la spartine, qui peut s’étendre à plusieurs dizaines de mètres des niveaux consolidés jusqu’au schorre, sont un indicateur local de la sédimentation. On peut observer la progression de cette association salicorne-spartine sur le secteur de Saint-M ichel-en-l’Herm où la végétation était absente suite à la dernière poldérisation en 1965 : la colonisation a commencé vers la fin des années 1980 (Trolliet, com. pers.) et des taches de spartine sont distantes aujourd’hui d’environ 200 mètres de la digue (cf. A2.2.). Cependant, la « vitesse d’atterrissement » n’est pas connue. Elle est probablement variable d’un secteur à l’autre, du fait notamment des courants ; ainsi, l’évolution morphologique de la vasière sur le secteur de la pointe St-Clément présente des phases d’érosion et de sédimentation à court terme (d’un mois sur l’autre) qui ne sont pas observées sur l’amont du canal de Luçon, plus abrité (Bouchet 2003). Les conséquences de ces facteurs sur la productivité primaire (diversité, biomasse, dynamique) et corrélativement sur les étages supérieurs des réseaux trophiques ne sont pas connues. C’est un élément essentiel à analyser dans la mesure où il conditionne une grande partie de l’évolution du site à long terme. B3.1.2. Evolution générale du milieu L’ensemble de la dynamique physique de l’anse de l’Aiguillon dépend en grande partie de la fonctionnalité du Golfe de Gascogne. Une bonne appréhension de la dynamique naturelle de la baie passe par l’étude du fonctionnement du Golfe et de l’ensemble des pertuis (bretons et d’Antioche). De plus le fonctionnement écologique général de la baie est encore mal connu. Ce sont donc autant de facteurs physiques et biologiques naturels qui doivent être étudiés précisément afin de pouvoir évaluer l’évolution de la baie plus précisément que par un commentaire « en voie d’atterrissement ». L’amélioration de la gestion passe par l’amélioration des connaissances sur l’écologie du milieu et des espèces. A long terme les effets du réchauffement climatique : augmentation de la température de l’eau de mer, élévation du niveau de l’océan pourraient modifier les tendances actuelles ; ce seront donc des facteurs à surveiller, au-delà du présent plan de gestion. Réserves Naturelles de la baie de l'Aiguillon – Plan de Gestion 2004-2008 109 B3.1.3. Présence d’une espèce invasive : Spartina anglica La Spartine anglaise Spartina anglica est une espèce invasive issue d’une hybridation entre l’espèce locale européenne Spartina maritima et l’espèce nord-américaine Spartina alterniflora. Par diploïdisation (doublement du nombre de chromosomes) l’hybride est devenu fertile. La reproduction sexuée de S. anglica semble dans nos régions nettement supérieure à celle de S. maritima (Toussaint, in M uller 2002). De plus elle semble souvent plus compétitive que l’espèce indigène et a tendance à la supplanter. L’espèce invasive a ainsi largement supplantée l’espèce indigène sur les côtes de la mer du Nord, de la M anche et de l’Aquitaine. En Pays de Loire et Charente-M aritime, elle est signalée sur la presqu’île guérandaise, la baie de Bourgneuf (1994), Fouras, les marais de M oëze et de Seudre et à Oléron (Lahondère 1972 et Denis – SBCO, com. pers.). C’est pourquoi suite à sa découverte en baie de l’Aiguillon lors des inventaires de végétation, une réflexion s’est engagée sur les moyens de lutter contre une invasion par cette espèce, d’autant plus que la baie de l'Aiguillon semble être l’un des rares grands estuaires français avec la Loire ou la Vilaine à être encore peu touchée (Toussaint, in M uller 2002). L’extension de cette espèce risquerait en effet d’entraîner une raréfaction de l’espèce indigène Spartina maritima, en limite d’aire de répartition, et une accélération des processus d’extension des prés salés. Or, il arrive souvent que les espèces invasives connaissent une phase d’expansion lente avant une dynamique très rapide (Williamson 1996). Il faut donc s’en préoccuper tôt d’autant que par la suite la lutte devient beaucoup plus difficile (Fagot et al. 1999). Spartina anglica est une halophyte stricte, pionnière sur la haute slikke, comme la Spartine maritime, mais dont la niche écologique serait un peu plus large. Elle pourrait notamment remonter plus haut sur le schorre. S ur la baie, la cartographie de la végétation a été l’occasion de localiser précisément les sites de présence (cf. carte 11a). Cette cartographie est en cours en Vendée. Il s’agit pour l’instant de pieds isolés ou de touffes inférieures à 10 m2. L’objectif envisagé est donc de tenter une éradication de S. anglica, sachant que l’ensemble des pieds n’est pas forcément repéré et qu’elle risque de revenir par des apports extérieurs (courants marins). L’objectif final serait donc l’absence d’installation durable de S. anglica et le maintien de S. maritima. Plusieurs méthodes de lutte sont envisagées : Arrachage manuel ; il semble encore possible vu l’extension actuelle limitée. Cependant, l’enracinement pourrait être assez profond (40-50 cm chez S. alterniflora), obligeant à retirer plusieurs kg de vase à chaque fois, pour éviter toute propagation végétative par des restes de rhizomes, ce qui rend cette méthode malgré tout contraignante. Couverture par des bâches plastiques noires pendant 12 à 18 mois (les pieds meurent privés de lumière) ; l’expérience a été tentée avec succès sur S. alterniflora dans la rade de Brest (S. M agnanon, Conservatoire Botanique de Brest, com. pers.). C’est la méthode qui semble la plus intéressante, la difficulté tenant dans le maintien des bâches malgré le vent et les marées. « Encerclement » par des plaques PVC enfoncées dans le sol ; cette méthode éviterait l’expansion par multiplication végétative mais la production de graines serait maintenue. Il ne s’agit donc que d’une méthode de remplacement en cas d’échec des autres. Réserves Naturelles de la baie de l'Aiguillon – Plan de Gestion 2004-2008 110 Des contacts sont pris avec des gestionnaires de sites et des scientifiques connaissant bien cette espèce pour affiner nos connaissances sur sa biologie, les méthodes de lutte et les suivis envisageables. B3.1.4. La baie de l'Aiguillon : étape migratoire indispensable ? Pour certaines espèces, l’importance de la baie de l'Aiguillon comme site d’accueil d’une population est considérable. C’est notamment le cas de la Barge à queue noire, sous-espèce islandaise. En effet, la baie, avec 7 à 8000 individus en hiver accueille 50 % de la population hivernante en France, soit 15 à 20 % de la population totale estimée entre 37.500 et 50.000 individus (Gunnarsson, com. pers., Trolliet, com. pers.). C’est également un fort pourcentage (≈ 10 %) des effectifs de la population d’origine qui est présent en baie au mois de janvier pour l’Avocette et le Canard pilet. Si nous ne sommes pas placés dans la perspective d’une chute brutale des effectifs, l’importance du site pour ces espèces, son caractère « indispensable » par rapport aux effectifs présents (sans compter les flux migratoires), donne un caractère crucial à la gestion du site pour ces espèces. B3.2. Tendances directement induites par l’homme sur la réserve naturelle B3.2.1. La fauche et le pâturage des prés salés La fauche estivale des mizottes se déroule généralement entre le 15 juin et le 31 juillet sur environ la moitié de la surface. Le pâturage (non continu du fait des marées) se prolonge généralement jusqu’en septembre. Fauche et pâturage ont pour effet de maintenir et de développer les prairies ouvertes à Puccinellie maritime. Cet entretien permet le maintien d’une végétation basse, qui facilite l’utilisation des mizottes par les oiseaux d’eau, comme zone de gagnage. Cependant, cette évolution se fait aux dépens notamment de la végétation à obione et chiendent marin, qui jouent un rôle écologique important par ailleurs. Un équilibre est donc à rechercher entre les différents modes d’entretien ; l’essentiel des secteurs actuellement non fauchés seront donc laissés en évolution libre sauf un éventuel rajeunissement localisé en cas d’envahissement par l’aster. La mise en place des CTE a stimulé la demande sur le secteur de Triaize qui connaissait une forte déprise depuis une dizaine d’années. Sur le long terme, la pérennisation de cette activité agricole est fortement dépendante de la situation de l’élevage dans le marais poitevin. B3.2.2. Problèmes posés par les pratiques actuelles de démoustication et propositions de gestion Les problèmes posés concernent la partie 17 où les interventions sont plus importantes : Traitements anti-larvaires non maîtrisés par les gestionnaires de la réserve en terme de localisation, prévision, impact sur la faune non cible… Entretien bisannuel des rigoles avec un passage en mars-avril qui nous semble contre productif (entretien d’un bourrelet autour des rigoles) et un second passage éventuellement après les marées d’août qui est presque trop tardif (là encore, le sol peut devenir moins portant). Réserves Naturelles de la baie de l'Aiguillon – Plan de Gestion 2004-2008 111 Création d’un réseau secondaire de rigoles non prévues au cahier des charges et ne figurant pas sur le plan, orthogonales aux premières, pour accélérer le ressuyage des mares. Ces deux éléments risquent à terme d’aboutir à une raréfaction drastique des dépressions à salicorne, comme le reconnaissent les techniciens de l’EID et les exploitants à partir de l’observation qu’ils ont du milieu depuis 1995. Pour remédier à ces problèmes tout en maintenant une lutte contre les proliférations de moustiques, dans le cadre de la tolérance accordée par la réglementation côté 17, on peut envisager les modes de gestion suivant : En Vendée - L’utilisation de larvicides est interdite. - L’entretien des rigoles est réalisé par les exploitants agricoles selon le cahier des charges d’entretien des mizottes. En Charente-Maritime - Entretien des rigoles une seule fois par an, après la fauche, en juillet si la fauche est terminée avant le 15/07. - Entretien uniquement des rigoles existantes, figurant sur le plan EID (annexe 5), c'est-àdire orthogonales à la digue et branchées sur le fossé de pied de digue, un russon naturel ou la vasière. Arrêt, sauf exception en accord avec les gestionnaires de la création et de l’entretien d’un réseau secondaire. - Lutte anti-larvaire au Vectobac (Bti) autorisée moyennant la définition d’un protocole d’application et de suivi comprenant notamment : Une localisation précise des sites d’intervention et de leur fréquence. Une recherche de seuils de densité larvaire entraînant des nuisances et nécessitant donc une intervention. Une évaluation des conséquences sur la faune non cible. B3.2.3. Les cultures marines Les concessions conchylicoles (moules et huîtres) se situent essentiellement au sud de l’estuaire de la Sèvre et au large de la Pointe de l’Aiguillon (cf. A2.4.1.2.). Leur nombre est contrôlé en fonction des potentialités trophiques du site étudiées par les services de l’Ifremer. L’élevage traditionnel des moules sur bouchots, initialement implanté à l’intérieur de la baie de l’Aiguillon, s’est décalé progressivement vers le large au fur et à mesure de l’envasement auquel il a probablement contribué (par production de pelotes fécales et rétention de la vase par les pieux). Le déplacement des concessions est toujours possible dans le respect de la réglementation en vigueur, notamment la remise en état des concessions abandonnées. La mytiliculture a donc des conséquences sur les réseaux trophiques de la baie et sur la dynamique sédimentaire. Les impacts de la mytiliculture sur la dynamique des espèces sauvages devraient donc être évalués, ce qui pourrait être possible à partir de la modélisation des réseaux trophiques. Cela nécessite donc au préalable une meilleure connaissance de ces réseaux. Cependant, elle constitue un témoin vivant de la qualité biologique des eaux estuariennes. La remise en état des concessions abandonnées est à surveiller. Réserves Naturelles de la baie de l'Aiguillon – Plan de Gestion 2004-2008 112 B3.2.4. Les activités halieutiques L’activité de pêche professionnelle a lieu essentiellement hors réserve sauf pour la civelle. Dans ce dernier cas, le nombre de bateaux comme les prélèvements apparaissent importants, à tel point qu’un rapprochement est en cours entre les pêcheurs professionnels et le Parc du M arais Poitevin pour des opérations de repeuplement à partir de civelles pêchées. Cependant, l’impact de la pêche est probablement non négligeable. Surtout, il existe un braconnage important, avec utilisation d’engins (taille) ou d’aménagements (pontons) prohibés, en marge des circuits commerciaux officiels, entretenu par les cours élevés. Dans ce cas, les quantités prélevées ne sont pas connues. B3.2.5. La fréquentation de la réserve On peut distinguer différents cas de figures aux impacts variables : Le ramassage des coquillages comme la pêche à pied sont autorisés par les règlements des deux réserves. Si les quantités prélevées sont sans doute assez faibles (au vu du nombre de pêcheurs sur l’année, mais non évalué), l’impact du dérangement peut être localement marqué. En effet, l’arrivée de piétons fait fuir les oiseaux beaucoup plus sûrement que ne le font les bateaux. Ils quittent alors les mizottes ou la vasière pour se remiser quelques centaines de mètres plus loin sur une zone sans dérangement. La répétition de ces dérangements sur des secteurs localisés (pointe de l’Aiguillon, pointe St-Clément) à certaines saisons (surtout août – septembre) est susceptible de « stériliser » momentanément ces zones pour les oiseaux d’eau. Ce dérangement peut être provoqué par d’autres sources, promeneurs, ornithologues, qui pénètrent régulièrement dans la réserve mais s’avancent généralement moins vers la vasière. Par contre l’impact du piétinement sur la flore peut être important à la pointe de l’Aiguillon. Indirectement, cet impact est montré par la nidification du Gravelot à collier interrompu suite à la mise en place de ganivelles. La signalétique mise en place aux entrées de la réserve rappelle notamment l’interdiction de circuler en véhicule à moteur et de cueillir des plantes. Ces deux aspects de la réglementation ont dû être rappelés plusieurs fois depuis la création des réserves, et leur respect s’améliore. De plus, la circulation des véhicules est compromise en période hivernale du fait de l’état du sol. B3.3. Facteurs extérieurs B3.3.1. Gestion qualitative et quantitative de la ressou rce en eau Les écosystèmes estuariens se caractérisent par l’importance de leurs échanges entre l’océan et le milieu terrestre. Leur très grande productivité est liée à l’apport de nutriments par les fleuves et les rivières. L’importance des éléments nutritifs (et plus particulièrement N, P et Si) est un facteur limitant sur le contrôle de la production primaire. Le bassin versant du Pertuis breton occupe une surface de 6350 km2. Le réseau hydraulique est formé par la Sèvre niortaise et le Lay ainsi que de nombreux canaux dont le plus important est le canal du Curé. L’ensemble de ces cours d’eau sillonne le M arais Poitevin avant de se jeter dans la baie de l’Aiguillon. Or, les Réserves Naturelles de la baie de l'Aiguillon – Plan de Gestion 2004-2008 113 débits mesurés sur la Sèvre et les principaux chenaux sont de plus en plus faibles (Barillé 1998). Les apports en sels nutritifs seraient par conséquent moins importants en été, ce qui pourrait avoir des répercussions sur la productivité de l’estuaire. Parallèlement, les quantités de N, P et K répandues sous forme d’engrais n’ont cessé d’augmenter en raison de l’intensification des cultures. Les eaux de drainage restent ainsi très riches en azote au printemps. Cependant, la pollution la plus visible actuellement est celle due à la contamination microbiologique par les coliformes fécaux, qui entraîne le déclassement de la baie en zone de type B pour la production conchylicole. Cette contamination a deux origines principales : un dysfonctionnement des stations d’épuration (et des raccordements des particuliers) et les effluents d’élevage (épandages de lisiers ou installations). La Sèvre et le Lay étant les principaux exutoires des eaux de lessivage qui transitent par le M arais Poitevin et son bassin versant, c’est principalement en période de crues que les éléments biologiques et sels nutritifs en excès auront un effet polluant pour les eaux littorales. Concernant la gestion quantitative de la ressource en eau, chaque catégorie d’utilisateurs du réseau hydraulique ayant des exigences particulières en terme de niveau d’eau et de salinité (céréaliers : niveau bas, salinité basse ; conchyliculteurs, chasseurs : niveau fort, salinité moyenne…), un consensus est difficile à obtenir. L’intérêt général de préservation de l’écosystème n’est actuellement pas vraiment pris en compte. Dans les faits, les mouvements d’eau sont actuellement essentiellement gérés par les agriculteurs, conchyliculteurs et pêcheurs pouvant intervenir ponctuellement, notamment sur la partie charentaise à travers des accords avec l’UNIM A (qui fédère l’ensemble des syndicats de marais de Charente-M aritime). Les apports d’eau douce et les communications avec la mer sont contrôlés par les Syndicats de marais, gérant les écluses. La Réserve Naturelle, directement concernée, devra s’investir dans les commissions thématiques et/ou géographiques, qui tentent de concilier ces volontés divergentes. Dans ce domaine également, les connaissances doivent être complétées. Le laboratoire Environnement Littoral de L’Ifremer (L’Houmeau et La Tremblade) dispose d’un projet sur 3 ans, en 3 volets avec pour finalité la compréhension de l’influence du bassin versant du M arais Poitevin sur le littoral : La phase initiale consiste à quantifier les débits des principaux cours d’eau, les apports fluviaux, et déterminer les périodes à risque (crues). La seconde phase consiste à identifier les sources de pollution (agricole, urbaine), à estimer la qualité des eaux de chaque chenal et la participation relative de ces chenaux à la contamination du littoral. La phase finale consiste enfin à évaluer les flux côtiers et marins en sels nutritifs, et la capacité trophique du pertuis (production primaire). Il reste à trouver les financements de ce projet. En conclusion, à moyen terme, il est possible que l’on assiste à une dérive du milieu marin littoral du fait des apports anthropiques. Paradoxalement, malgré la dégradation des eaux côtières, les potentialités de production de matière vivante des écosystèmes côtiers sont loin d’être atteintes. Un changement de stratégie basé sur des aménagements écologiques intégrés au fonctionnement de l’écosystème littoral (schéma de structure des exploitations conchylicoles, installation de passes à poissons sur la Sèvre, agrandissement des stations de lagunage…) doit être recherché. Ce sont donc autant de facteurs physiques, naturels et anthropiques qui peuvent contribuer à l’évolution de l’écosystème estuarien qu’est la baie de l’Aiguillon. Cette évolution Réserves Naturelles de la baie de l'Aiguillon – Plan de Gestion 2004-2008 114 dépend donc, à la fois, de l’entité fonctionnelle du marais Poitevin et du fonctionnement des eaux côtières à l’échelle du Golfe de Gascogne. B3.3.2. Les orientations de la politique agricole Les choix locaux, nationaux et européens, de développement agricole ont induit une intensification massive des cultures de céréales et d’oléagineux, dans le marais poitevin comme dans d’autres zones humides. Dans ce but, la mise en culture généralisée des terroirs du M arais poitevin ont nécessité d’importants travaux hydro-agricoles (remembrements, drainages, mise en culture des prairies humides…) affectant directement les espaces traditionnellement délaissés par l’agriculture. Or, il s’avère que les milieux naturels relictuels, digues, fossés de pied de digue, prairies humides, anciens marais salants, schorre, vasières… contribuent, par leur étroite complémentarité, à la richesse faunistique de l’ensemble du M arais Poitevin et de ses abords. Par leur complémentarité fonctionnelle, ils régissent les échanges inter-milieux et l’organisation spatio-temporelle de l’utilisation des habitats pour de nombreuses espèces. Les pratiques associées à ces milieux (mesures agri-environnementales) comme l’évolution générale de la politique agricole dans les années à venir auront donc un impact important sur la richesse écologique et particulièrement l’avifaune, tant sur le plan qualitatif que quantitatif. En 2003, les CTE (contrats territoriaux d’exploitation) qui permettaient notamment un soutien spécifique à l’élevage extensif ont été abandonnés. Ils doivent être remplacés par les CAD (contrats d’agriculture durable) qui devraient être plus simples mais moins rémunérateurs. Des cahiers des charges suffisants restent à établir car le passage des OLAE (opérations locales agri-environnementales) aux CTE avait entraîné une diminution des exigences écologiques. Enfin, l’évolution générale de la politique agricole commune et les actions menées par le PIM P, les chambres d’agricultures et les services de l’état auront évidemment une importance cruciale, au-delà du soutien financier ponctuel. La possibilité d’une aide spécifique à l’élevage en zone de marais comme elle existe en zone de montagne pourrait être une solution d’avenir. Les représentants du « monde environnemental » pourront peser dans ce sens. B3.3.3. L’action du Conservatoire du Littoral Le Conservatoire de l’Espace Littoral et des Rivages Lacustres intervient sur le marais poitevin par acquisition de terrains, notamment sur les polders de ceinture de la baie de l’Aiguillon, dans l’objectif de favoriser une gestion prenant en compte les exigences environnementales liées à la zone humide. Une acquisition d’une dizaine d’hectares a été réalisée sur Charron et une autre est en discussion sur cette même commune ; la gestion étant également en cours de concertation avec la Fédération Départementale des Chasseurs. M ais le projet qui concerne le plus directement la réserve naturelle est celui concernant la Prée M izottière sur la commune de Sainte Radegonde des Noyers. Suite à la tempête de décembre 1999, de nombreuses digues ont été endommagées le lon g de la Sèvre Niortaise entraînant une inondation des terres céréalières du domaine de la Prée M izottière. Le terrain couvre une surface de 240 ha d’un seul tenant, actuellement entièrement labouré et drainé, et jouxte la réserve naturelle (carte 18). Réserves Naturelles de la baie de l'Aiguillon – Plan de Gestion 2004-2008 115 M r Liénard Franck, représentant du propriétaire, GFA du Col Vert, a alors contacté le Conservatoire du Littoral pour savoir si une éventuelle vente des propriétés pouvait l’intéresser à des fins patrimoniales. Compte tenu du positionnement du site vis à vis de la réserve naturelle, le Conservatoire du Littoral a entamé des négociations avec le propriétaire et la profession agricole. Il a été convenu que l’installation d’un jeune agriculteur dont le système serait dédié à une exploitation extensive par élevage serait prioritaire. Des objectifs environnementaux devront être fixés dans le cadre de la gestion de ce site. Le Conservatoire a acquis ces terrains en juin 2002. L’installation d’un ou de plusieurs exploitant(s) est prévue au printemps 2004. Carte 18. Localisation des terres de la ferme de la Prée Mizottière. Deux types de liens existent avec la réserve naturelle : Un lien physique. La digue à la mer est sous l’emprise de la réserve naturelle. Il serait donc souhaitable que l’accord obtenu avec l’ancien exploitant soit pérennisé à savoir fauche tardive des digues (fin juillet) pour permettre la nidification de passereaux d’intérêt patrimonial comme la Gorgebleue ou la Rousserolle effarvatte. Un lien biologique. Un tel site permettrait d’optimiser le rôle de la baie pour le maintien voire le développement des effectifs d’oiseaux migrateurs et hivernants. En effet, la création de prairies humides, zones de gagnage potentielles, à proximité pourrait conforter les effectifs d’anatidés. Ces prairies pourraient être également une zone de reposoir à marée haute pour de nombreux limicoles. Il va de soi que la gestion environnementale doit être réalisée en concertation étroite avec l’équipe gestionnaire de la réserve naturelle. La surface considérée est supérieure à celle de la réserve naturelle de Saint-Denis du Payré. Les attentes en terme de conservation sont importantes notamment pour les populations d’oiseaux d’eau hivernantes, migratrices et nicheuses en déclin dans le M arais Poitevin. Une gestion adaptée sur ce site peut permettre d’en Réserves Naturelles de la baie de l'Aiguillon – Plan de Gestion 2004-2008 116 faire un site complémentaire de la baie de l’Aiguillon, à même de répondre à certains objectifs de la réserve naturelle. De plus c’est un premier élément tangible de la réalisation de corridors écologiques au sein du M arais Poitevin et un exemple concret de reconversion prairiale. Les enjeux de ce site dépassent donc largement des potentialités de conservation indiscutables pour la réserve naturelle mais concernent également l’aménagement du territoire ‘M arais Poitevin’, tant au niveau agricole qu’au niveau tourisme naturaliste. En effet, la ferme de la Prée M izottière pourrait constituer un centre d’accueil pour la réserve naturelle. B3.3.4. L’activité cynégétique aux abords de la Réserve Naturelle Nous avons vu précédemment que l’activité de chasse était essentiellement basée sur les mouvements crépusculaires des canards (A2.4.2.2.). En moyenne, sur la partie 85, une cinquantaine de chasseurs se postent, le soir et le matin, au niveau des fossés de pied de digues extérieurs à la Réserve pour la chasse à la passée. Ce chiffre peut être bien supérieur lors des tempêtes, des fortes marées ou des pics migratoires. Le nombre de chasseurs à la passée est sans doute un peu plus faible côté 17 mais il faut y ajouter les « tonnes » qui sont plus prisées du fait de la possibilité de chasser la nuit. La chasse exerce potentiellement une influence forte sur les populations mais nous ne disposons pas de chiffres précis concernant les prélèvements. La Fédération Départementale des Chasseurs de Vendée a montré son intérêt pour la conservation du site à travers notamment l’investissement de la Fondation Nationale pour la Protection des Habitats Français et de la Faune Sauvage. Ainsi, si la présence de la chasse aux limites de la Réserve Naturelle n’est pas remise en cause, il serait important d’évaluer son impact sur les stationnements d’oiseaux dans la réserve afin d’aviser sur ses modalités. Cette approche des modalités de chasse compatibles, à long terme, avec une gestion raisonnée des ressources naturelles devra se faire en concertation avec les chasseurs et leurs représentants (acquisition foncière…). B3.3.5. Les survols à très basse altitude d’avions ou d’hélicoptères Les survols de la baie de l’Aiguillon sont très variés : avions militaires, hélicoptères de secours en mer, avions de tourisme, lignes régulières... Bien que le survol de la réserve naturelle soit interdit à moins de 300m, certains peuvent s’effectuer à des altitudes inférieures (100m pour les aéronefs d’état) avec une perturbation importante sur les oiseaux. B3.4. Aspects juridiques et réglementaires L’application des deux décrets n° 96-613 et 99-557 peut être rendue difficile par des contraintes liées au régime foncier (parcelles privées) ou aux servitudes diverses, dont la nature est susceptible d’être en contradiction avec les objectifs de gestion de la Réserve Naturelle. De plus, à la réglementation strictement « réserve », il faut ajouter d’autres réglementations comme celle concernant la pêche par exemple. Le tableau 29 présente les problèmes réglementaires identifiés. Réserves Naturelles de la baie de l'Aiguillon – Plan de Gestion 2004-2008 117 Tableau 29. Contraintes réglementaires pouvant influencer la gestion. Article Objet Décret n° 96-613 Décret n° 99-557 Art. 1 Art. 1 Limites de la réserve et régime foncier Art. 5 et 6 Art. 6 et 7 Etudes scientifiques Art. 6.2 Art. 7.2 Interdiction de porter atteinte aux végétaux non cultivés sauf à des fins agricol es ou pastorales Art. 8 et 17 Art. 9 Pêche à la civelle Art. 9 La chasse est autorisée sur la partie fluviale de la Réserve Identification du problème - Parcelles privées en 85 Digues hors RN en 17 Parcelle en contentieux en 17 Repérage de la limite côté mer Cadre réglementaire et commentaires - Diffi culté d’intervention (surveillance) - Responsabilité de l’entretien des digues - Problème de chasses gardées au niveau de certains fossés de pied de digue (85) - Diffi culté à installer et à visualiser un balisage - Nécessité d’informer le public et les usagers - Prélèvements à des fins scienti fiques autorisés par le préfet après avis du comité en 17 ; aucune mention en 85 - Lourdeur administrative pour la mise en place d’études scientifiques en 85 - La cueillette des salicornes à titre professionnel n’est pas inclue dans les activités autorisée - Pression de professionnels issus d’autres secteurs. - Nécessité d’informer le public et les usagers - Autorisée aux seuls professionnels en 17, aux amateurs aussi en 85 - Diffi culté d’intervention (surveillance) - Pas de bail actuellement - Rôle de la RN non clair dans la gestion de et aspect Art. 12 Art. 13.3 Démoustication - Le règlement 17 autorise, après avis du CC ‘les travaux nécessaires aux opérations de démoustication respectueus es de l’environnement’ - Le terme travaux inclut il les traitements ? - Flou de l’expression ‘respectueus es de l’environnement’ Art. 17 et 18 Art. 9, 18 et 19 Activités réglementées par le préfet après avis du CC (pêche à pied, circulation des personnes, activités sportives et touristiques) - Activités susceptibles d’entraîner des dérangements si développement important - Suivi à effectuer B3.5. Conclusion Le schéma suivant synthétise les problématiques de la baie de l’Aiguillon : Réserves Naturelles de la baie de l'Aiguillon – Plan de Gestion 2004-2008 118 Influence du bassin versant Transformation des milieux complémentaires à la baie ‘Envasement’ de la baie et des ouvrages hydrauliques non entretenus en aval Sur la gestion qualitative et quantitative de l’eau Evolution des débits d’étiage de la Sèvre et des chenaux chenauxchenaux Eaux douces enrichies (rejets agricoles et urbains) Modification des apports en éléments nutritifs dans la zone d’interface eaux fluviales - eaux marines Evolution de la production primaire Evolution de la capacité trophique de la Baie Evolution du rôle de frayère et de Facteurs limitants pour la production Ir Evolution de la potentialité conchylicole Colonisation progressive des vasières par les halophytes pionnières Diminution des peuplements benthiques Diminution de la productivité piscicole Glissement des bouchots au large, nouvelles concessions en filières L’abandon des anciennes concessions accentue le phénomène de biodéposition Perturbation des échanges Littoral Milieu Terrestre Envasement accéléré de la Baie Réserves Naturelles de la baie de l'Aiguillon – Plan de Gestion 2004-2008 Réduction de la capacité d’accueil et de la capacité alimentaire pour les limicoles migrateurs 119 Les habitats de la Réserve Naturelle sont vulnérables à un certain nombre de facteurs directement ou indirectement induits par les activités humaines. Comme dans tout contexte estuarien, vasière et prés salés sont tributaires des flux et de la qualité des eaux lessivées sur l’ensemble du bassin versant (rejets agricoles et urbains). Leur évolution dépend également de la dynamique sédimentaire de la baie, modifiée par les installations de bouchots sur le DPM . Enfin, ces habitats interagissent aussi indirectement avec d’autres milieux extérieurs à la baie à travers les flux, d’oiseaux, de poissons… qui utilisent ces autres milieux à différentes périodes de leurs cycles biologiques. Point de rencontre, la baie de l'Aiguillon constitue de ce fait un témoin idéal de l’état biologique d’un ensemble beaucoup plus vaste comprenant le marais poitevin, son bassin versant et les pertuis charentais. Sa qualité biologique dépend des mesures de gestion qui lui seront appliquées en propre mais aussi autant de l’évolution de ce vaste ensemble. La restauration de populations importantes d’oiseaux d’eau, ou non, à travers différents groupes aux exigences écologiques différentes (limicoles hivernants, migrateurs printaniers, canards de surface, ansériformes brouteurs) témoignera de l’évolution générale du système et de la prise en compte, ou non, des exigences environnementales par les politiques publiques. D’autres groupes faunistiques, comme les poissons, pourraient être pris en exemple, à travers les exigences différentes des migrateurs catadromes et anadromes, et des espèces utilisant la baie comme nourricerie. B4. Définition des objectifs à long terme et des objectifs du plan A partir des objectifs à long terme, l’analyse des facteurs pouvant avoir une influence sur la gestion permet de déterminer les objectifs du plan, à moyen terme, répartis sur cinq ans. Ces objectifs sont atteints, suivant des opérations bien définies, classées selon une typologie proposée par la méthodologie des plans de gestion des Réserves Naturelles (section C). Cette méthode permet de hiérarchiser les opérations à mener par thème. Les principaux objectifs à long terme sont déclinés dans les tableaux suivants à partir des grandes missions de la réserve définies précédemment (B2) et sont traduits directement en objectifs du plan. Réserves Naturelles de la baie de l'Aiguillon – Plan de Gestion 2004-2008 120 B4.1. Objectifs relatifs à la conservation du patrimoine Mission de la Réserve Naturelle Objectifs à long terme Objectifs du plan et principales stratégies d’action Favoriser l’accueil des limicoles côtiers hivernants et migrateurs, notamment des populations de Barge à queue noire, Avocette, Pluvier argenté, d’accueil pour les limicoles côtiers et l es Bécasseau maubèche, Bécasseau variable, grand Gravelot et Courlis corlieu. anatidés, hivernants et migrateurs. Participer à et évaluer l’entretien des étiers des prés salés fauchés, afin d’améliorer la rencontre des eaux fluviales et marines à la base de la productivité (capacit é alimentaire) de l’estuaire. Maintenir quelques dépressions naturelles inondables (baisses) sur les prés salés pour les limicoles. Garantir la tranquillité des populations de limicoles. Favoriser les mesures agri-envi ronnemental es visant à restaurer et/ou maintenir les prairies humides et les zones de gagnage (d’alimentation) pour les limicoles. 1/ Maintenir et/ou restaurer la capacité M1 Maintenir et/ou restaurer la Favoriser l’accueil des anatidés hivernants et notamment des populations de Canard pilet, Sarcelle d’hiver, Bernache cravant, Oie cendrée. Maintenir la fauche des prés salés par les exploitants et développer l’entretien des mizottes par d’autres modalités de gestion agricole (pâturage…). Favoriser les mesures agri-envi ronnemental es visant à restaurer et/ou maintenir les prés salés, les prairies humides et les zones de gagnage pour les anatidés. Garantir la tranquillité des populations d’anatidés. biodiversité (habitats et espèces) et les fonctions écologiques (estuaire – marais maritime) de la Réserve Naturelle de la baie Suivre l’évolution des successions végétales en fonction de la dynamique 2/ Maintenir la dynamique et la diversité du sédimentaire Evaluer la progression ou la régression relative à la dynamique s édimentaire, des fonctionnelle d’une zone humide pré salé. halophytes pionnières, des ceintures à Ast er tripolium en limite inféri eure des prés salés, des prairies ouvertes à Puccinellia maritima, des ceintures à Atriplex ‘fragilisée’. portulacoides le long des chenaux… de l’Aiguillon, entité 3/ Maintenir l’intégrité écologique des habitats intertidaux (vasières). Réserves Naturelles de la baie de l'Aiguillon – Plan de Gestion 2004-2008 Contribuer à la restauration de la productivité des vasières Participer à et évaluer l’entretien des étiers des prés salés fauchés, afin d’améliorer la rencontre des eaux fluviales et marines à la base de la productivité (capacit é alimentaire) de l’estuaire. Participer aux politiques local es de l’eau (commissions thématiques et/ou géographiques des SAGE) et contribuer aux programmes de recherche (Laboratoire d’Environnement Côtier) sur l’influence du bassin versant du M arais Poitevin , sur la qualité et la productivité des eaux littorales. 121 Mission de la Réserve Naturelle Objectifs à long terme Objectifs du plan et principales stratégies d’action 4/ Maintenir et/ou restaurer les fonctions de Caractériser et quantifier la fonction de nourricerie de la baie de l'Aiguillon pour les poissons littoraux. nourriceries pour les poissons littoraux. 5/ Maintenir et/ou restaurer les habitats aquatiques (voies de migration des poissons, berges des chenaux, ...). 6/ Contribuer à la restauration des voies de migration pour les poissons. Favoriser la restauration des corridors biologiques favorables au retour des populations de Loutre d’Europe et au maintien des espèces associées. Maintenir des habitats favorables à la nidification des passereaux, terres tres notamment de la Gorgebleue à miroir blanc et aux Amphibiens. favorables à la faune sauvage (digues, Proposer aux propri étaires, syndicats de marais et usagers, des modalités d’entretien de la végétation des digues et des fossés de pied de digue. Proposer une Chart e dunes…) d’entretien des digues. Maintenir des habitats M1 Maintenir et restaurer les habitats dunaires de la Pointe de l’Aiguillon. 7/ Maintenir la diversité floristique (prés salés, digues, roselières) Suivre la diversité floristique et la végétation (structure, physionomie, composition) en relation avec les modalités de gestion agricole. Suivre la diversité floristique sur les zones fauchées et non entretenues. Comparer l’influence du pâturage et de la fauche sur la flore et la faune. Réaliser un suivi de la végétation des digues et des roselières. 8/ Entretenir la valeur paysagère Conseiller aux propriétaires, syndicats de marais et usagers, des modalités d’entretien de la végétation des digues et des fossés de pied de digue. Assurer l’entretien de la Réserve en relation avec les collectivités. Ramassage des détritus, nettoyage des bords de Sèvre… Réserves Naturelles de la baie de l'Aiguillon – Plan de Gestion 2004-2008 122 B4.2. Objectifs relatifs à la recherche et à l’amélioration des connaissances Mission de la Réserve Naturelle Objectifs à long terme Objectifs du plan et principales stratégies d’action Programmer les inventaires et les suivis nécessaires pour la définition des objectifs de gestion de la Réserve Naturelle. des 9/ Assurer les inventaires et l es suivis nécessaires à l’amélioration connaissances et à l’évaluation des M2 objectifs de gestion. Assurer la recherche appliquée, Mettre l ’observatoire de la Rés erve en relation avec l’Observatoire du patrimoine naturel du Marais Poitevin l’Observatoire des Zones Humides et l e Forum des Marais Atlantique. les suivis et les inventaires nécessaires à l’évaluation de l’état de conservation (habitats, espèces) des ressources Mettre en place un observatoire permanent de l’écosystème de la baie (géomorphologie, flore, faune). 10/ Participer à la conception et/ou la maîtrise d’ouvrage de programmes de recherche naturelles et de la gestion Réserves Naturelles de la baie de l'Aiguillon – Plan de Gestion 2004-2008 Constituer un Comité Scientifique pour la réserve naturelle Identifier les problématiques de recherche relatives au fonctionnement de la baie de l’Aiguillon et participer à leur mise en oeuvre. Evaluation à court, moyen et long terme de la dynamique sédimentaire de la baie et son impact sur le fonctionnement estuarien (productivité, frayère, nourricerie, surface en prés salés, en vasières…). Propositions de recherche concertées avec d’autres gestionnaires d’espaces naturels (RNF…) Publications dans revues techniques (gestion), ornithologiques et scientifiques 123 B4.3. Objectifs relatifs à la valorisation de la Réserve au niveau local, national et à l’accueil du public. Mission de la Réserve Naturelle Objectifs à long terme Objectifs du plan et principales stratégies d’action Mettre en place une gestion partenariale des espaces naturels protégés (complémentarité fonctionnelle baie de l’Aiguillon - Marais Poitevin) politiques de protection des milieux Mise en place d’un groupe technique de gestion (ADEV, FDC, LPO, ONCFS, naturelles et des zones humides ONF…) en association avec le PIMP. 11/ Contribuer à la mise en œuvre des (Directive Oiseaux, Plan national pour les zones humides…) M 3a Valoriser la Réserve Naturelle au niveau local, régional et international Informer et associer les acteurs locaux aux activités de la Réserve. Développer et maintenir des relations étroites avec l’ensemble des acteurs politiques locales de valorisation du intervenant direct ement ou indirectem ent sur l a gestion de la Réserve (élus, patrimoine et du territoire propriétaires, exploitants agricoles et conchylicoles, syndicats de marais, services de l’Etat…) et les populations riveraines. Maintenir une consultation auprès de la Section Régionale Conchylicol e, sur la gestion qualitative, quantitative de l’eau et sur l’état des concessions conchylicoles 12/ Intégrer la Réserve Naturelle dans les Maintenir et encourager la fauche annuelle et le pâturage des mizottes 13/ Maintenir les activités traditionnelles de par les exploitants. Travailler avec les structures agricoles pour le développem ent et l’application de gestion agricole des prés salés nouvelles mesures agri-envi ronnemental es. Valoriser la production 14/ Développer une politique d’information, d’accueil et de sensibilisation du public M 3b Sensibiliser le public à la gestion patrimoniale du site Elaborer une stratégie de valorisation en partenariat avec les acteurs locaux. mettre en place un observatoire ornithologique, un balisage d’information Elaborer une strat égie cohérente avec le CEL sur le site de la Prée Mizottière Développer l’accueil et la sensibilisation du public sur les missions de conservation du patrimoine naturel de la Réserve Naturelle de la baie de l’Aiguillon Coopération avec le rés eau de sites existant Plan d’interprétation Promouvoir l’image de la Réserve Naturelle de la baie de l’Aiguillon Vulgarisation des acquis scientifiques Publications Réserves Naturelles de la baie de l'Aiguillon – Plan de Gestion 2004-2008 124 B4.4. Objectifs relatifs à la surveillance et aux activités administratives Mission de la Réserve Naturelle Objectifs à long terme Objectifs du plan et principales stratégies d’action 15/ Assurer la surveillance et l’application Assurer la surveillance et le respect des réglementions en collaboration des décrets de création des deux avec les services de l’Office National de la Chasse et de la Faune Sauvage. Réserves Naturelles. Collaborer avec les institutions chargées de police, notamment les structures compétentes pour la réglementation de la pêche Coordonner les actions de surveillance M4 Etablir une politique pénale identique sur les deux réserves naturelles. Assurer la surveillance et les activités administratives de la Réserve Naturelle Assurer la vie administrative de la Réserve. 16/ Assurer les activités administratives de Bilan annuel d’activités, coordination des partenaires, recrut ement et formation du personnel. la Réserve. Secrétariat Assurer la gestion budgétaire de la Réserve. Réaliser et évaluer le plan de gestion. Réserves Naturelles de la baie de l'Aiguillon – Plan de Gestion 2004-2008 125 SECTION C : PLAN DE TRAVAIL C1. Définitions des Opérations Dans ce chapitre sont repris les objectifs du plan définis dans la section précédente (B4.1.). A chacun de ces objectifs correspond un certain nombre d’opérations définies en fonction des objectifs à atteindre et des contraintes. Ces opérations sont classées selon la typologie définie par le guide des « plans de gestion des réserves naturelles » (RNF 1998) : SE GH FA IO AD PO RE Suivi Ecologique Gestion des Habitats, des espèces et des paysages Fréquentation, Accueil et pédagogie Infrastructure et Outils (maintenance, etc) ADministration POlice et surveillance Recherche Réserves Naturelles de la baie de l'Aiguillon – Plan de Gestion 2004-2008 126 C2. Plan de travail par objectif du plan Objectif à long terme 1 : Maintenir et/ou restaurer la capacité d’accueil pour les limicoles côtiers et les anatidés, hivernants et migrateurs. Objectifs du plan N° Facteurs influençant la gestion Code Opérations SE1 Suivi mensuel des effecti fs d’oiseaux d’eau (limicoles et anatidés). Comptage mensuel à marée basse (distribution sur la vasière) des limicoles et des anatidés + cartographie Suivi des effecti fs de Courlis corlieu en migration Suivi des effecti fs de Barges à queue noire en migration. Suivi des effecti fs de Bécasseaux maubèches en migration. Mise en pl ace d’un protocol e de suivi à long terme de la macrofaune benthique. Evaluation du dérangement sur les limicoles et les anatidés Participation et évaluation de l’entretien des étiers, fossés et canaux. Maintien des dépressions naturelles inondables sur les mizottes. Participer à l a mise en œuvre de mesures agri-environnementales et de gestion des habitats favorabl es aux limicoles migrateurs (Barges à queue noire, Courlis corlieu) et aux anatidés. Actions communes au sein du groupe de travail ‘estuaire’ de RNF Participation au programme de recherche du CREMA sur l’inventaire et la dynamique de la macrofaune benthique ; évaluation de l a capacité alimentaire des vasières pour les limicoles. Développem ent d’un programme de recherche : régimes alimentaires et comportements des limicoles sur la vasière. Participation aux programmes de recherche nationaux et internationaux sur l es limicoles (Avocette, Barge à queue noire, Bécasseau maubèche…). SE2 Insuffisance des connaissances sur le fonctionnement écologique de l’écosystème de la Baie de l’Aiguillon, notamment les relations prédateurs proies. Favoriser l’accueil des limicol es côtiers hivernants et migrateurs et notamment des populations de Barges à queue noire, Avocettes, Pluviers argentés, 1-1 Impacts de la dynamique sédimentai re sur l’évolution de la surface des vasières intertidales et des prés salés, et sur la dynamique des proies. grands Gravelot et Courlis corlieu SE6 SE7 GH1 GH2 GH3 Bécasseaux maubèches, Bécasseaux variables, SE3 SE4 SE5 Déprise agricol e sur les prés sal és et abandon progressi f de l’entretien du réseau hydraulique. IO1 RE1 Pollutions microbiologique et autres. RE2 RE13 En grisé foncé, les opérations déjà en cours. En grisé clair, opérations en cours mais à renforcer ou à terminer. Objectifs du plan N° Facteurs influençant la gestion Code Opérations SE1 Suivi mensuel des effecti fs d’oiseaux d’eau (limicoles et anatidés). Comptage mensuel à marée basse (distribution sur la vasière) des limicoles et des anatidés + cartographie Evaluation du dérangement sur les limicoles et les anatidés Suivi décadaire des effectifs de l’Oie cendrée en collaboration avec la RN de St-Denis-du-Payré. Définition des modalités d’utilisation nocturne des mizottes par les Anatidés. Définition des modalités d’utilisation diurne et nocturne des mizottes par les Ansériformes. Participation et évaluation de l’entretien des étiers, fossés et canaux. Participer à l a mise en œuvre de mesures agri-environnementales et de gestion des habitats favorabl es aux limicoles migrateurs (Barges à queue noire, Courlis corlieu) et aux anatidés. Fauche annuelle des mizottes par les exploitants locaux. Evaluer l’intérêt du pâturage par rapport à la fauche pour la gestion des habitats. Mise en œuvre de mesures agri-environnementales sur les prés salés. Identi fier les zones de gagnage dans et hors RN, leur gestion, et les échanges entre espaces protégés (CEBC-CNRS) Impact de la pression de chasse aux abords de la réserve. Restauration d’une ZH (Prée Mizottière) : conversion de terres labourées en prairies extensives ; conséquences sur l’avifaune hivernante et nicheuse SE2 Insuffisance de connaissances sur l e rôle écologique des di fférents sites naturels (sites protégés, prairies humides, marais salants…) fonctionnellement complémentaires de la Baie pour les anatidés. Impacts de la dynamique sédiment aire sur l’évolution de la surface des prés salés et des vasières intertidales et sur les capacités d’accueil des mizottes Favoriser l’accueil des anatidés hivernants et migrateurs et notamment des populations de 1-2 Canards pilet, Sarcelles d’hiver, SE8 SE9 SE10 GH1 GH3 Uniformisation des paysages aux abords de la Réserve (intensi fication des pratiques culturales). Bernaches cravant, Oies cendrées SE7 GH4 GH5 Déprise agricol e sur les prés sal és et abandon progressi f de l’entretien du réseau hydraulique. GH6 RE3 Pollutions microbiologique et autres. RE4 RE5 Objectif à long terme 2 : Maintenir la dynamique et la diversité du pré salé. Objectifs du plan N° Suivre l’évolution des successions végétales en fonction dynamique sédimentaire de la Facteurs influençant la gestion 2 Exhaussement de la Baie. Code Opérations SE11 Suivi de la végétation (structure/ composition) des prés salés. ‘Eradiquer – Contenir l’expansion de’ Spartina anglica à moyen terme. Recherche et mise en place d’un protocol e de suivi de l’évolution sédimentaire des prés salés. GH7 Evolution des habitats à substrat sableux et vasosableux.. RE6 Objectif à long terme 3 : Maintenir l’intégrité écologique des habitats intertidaux (vasières). Objectifs du plan N° Facteurs influençant la gestion Code Opérations SE11 Suivi de la végétation (structure/ composition) des prés salés. Participation et évaluation de l’entretien des étiers, fossés et canaux. Participer à la mise en œuvre de mesures de gestion di fférenciées de l’eau, favorabl es à un équilibre quantitatif et qualitatif. Participation aux SAGE du m arais Poitevin, reconquête de la salubrité des eaux côtières. Gestion des eaux. Contact régulier avec la SRC et la DDAM. Développer un partenariat avec la SRC pour la reconquête de la salubrité des eaux côtières. Développem ent d’un programme de recherche : évaluation de l’influence du bassin vers ant sur l’environnement côtier (qualité et productivité des eaux littorales). Evaluation de la dynamique sédimentaire, impact sur la productivité primaire benthique et les peuplements benthiques GH1 Dynamique sédimentaire. GH8 Contribuer à la restauration de la Evolution des concessions de bouchots Pollutions / Qualité des eaux. Gestion quantitative des eaux du bassin versant IO2 3 productivité des vasières IO3 RE7 RE8 Objectif à long terme 4 : Maintenir et/ou restau rer les fonctions de nou rriceries pou r les poissons. Objectifs du plan N° Facteurs influençant la gestion Caractériser et quantifier de l'Aiguillon pour les populations Opérations SE6 Mise en place d’un protocole de suivi de la macrofaune benthique. Suivi de la végét ation (structure/ composition) des prés s alés et mise à jour régulière de la cartographi e. Inventaire de l’ichtyofaune Participation et évaluation de l’entretien des étiers, fossés et canaux. Participer à la mise en œuvre de mesures de gestion di fférenciées de l’eau, favorabl es à un équilibre quantitatif et qualitatif. Evaluation de la dynamique sédimentaire, impact sur la productivité primaire et les peuplements benthiques Participation au programme de recherche du LBEM sur la caractérisation et la quanti fication de la fonction de nourricerie de la baie. SE11 SE12 la fonction de nourriceri e de la baie piscicoles littorales Dynamique sédimentaire Code Gestion des prés salés Pollutions / Qualité des eaux 4 GH1 GH8 RE8 Régime hydrologique RE9 Objectif à long terme 5 : Maintenir et/ou restaurer les habitats aquatiques (voies de migration des poissons, berges des chenaux, ...). Objectifs du plan N° Contribuer à la res tauration des 5-1 voies de migration. Facteurs influençant la gestion Absence d’ouvrage hydraulique permettant la remontée des poissons migrateurs. La pêche individuelle ou commerciale aux civelles aux pieds des vannes limite le recrut ement de ces poissons. Braconnage et utilisation des pontons. Favoriser la res tauration Code Opérations PO1 Organisation de campagnes de ramassage des engins prohibés. PO2 Prévention et police liée à la pêche à la civelle. GH9 Participation au programme du PIMP. sur les ‘Poissons migrateurs’ : restauration des voies de migration par des installations de passes à poissons, études. SE13 Suivi de la fréquentation de la Loutre. GH10 Favoriser la mise en œuvre de corridors écologiques sur l es zones cultivées des marais desséchés (MAE, Natura 2000) Coût des opérations d’intervention des Présence plus ou moins sporadique de la Loutre sur la Réserve corridors biologiques favorables au retour des populations de 5-2 Pas d’information sur les modalités d’utilisation de la Baie par la Loutre. Loutre d’Europe et au maintien des espèces associées. Objectif à long terme 6 : Maintenir des habitats terrestres favorables à la faune sauvage (digues, dunes…) Objectifs du plan N° Maintenir des habitats favorables à la nidification des passereaux 6-1 (Gorgebleue) et aux Amphibiens. Facteurs influençant la gestion Responsabilité de l’entretien des digues et fossés de pied de digues. Possibilités de pâturage Aspects paysagers Code Opérations GH11 Conception et mise en œuvre d’une politique d’entretien de la végétation des digues, des fossés et des roselières. Lutte contre les chardons. GH12 Participation au plan de gestion de la Prée Mizottière SE14 Suivi des oiseaux nicheurs AD1 Participation de la Réserve Naturelle à la gestion de l’APB de la Pointe de l’Aiguillon. Maintenir et res taurer les habitats dunaires l’Aiguillon. de la Pointe de 6-2 Pression touristique à la Pointe de l’Aiguillon Objectif à long terme 7 : Maintenir la diversité floristique (prés salés, digues, roselières) Objectifs du plan N° Facteurs influençant la gestion Suivre la diversité floristique et la végétation (structure, physionomie, composition) en relation avec les 7-1 modalités de gestion agricole. Réaliser un suivi de la végétation des digues et des roselières. 7-2 Déprise agri cole sur les prés salés et entretien du réseau hydraulique. Influence de la dynamique sédimentaire sur les successions végétales. Modalités d’entretien des digues Niveaux d’eau et salinité fluctuante (marées) des bords de Sèvre, pour les roselières Code Opérations SE11 Inventaire et suivi de l a végétation (structure/ composition) des prés salés et mise à jour régulière de la cartographie. GH11 Conception et mise en œuvre d’une politique d’entretien de la végétation des digues, des fossés et des roselières. Lutte contre les chardons. SE15 SE16 GH13 Inventaire, suivi et cartographie des roselières et de la végétation des digues. Suivi de l’impact de la gestion agricole et des digues sur la flore et la faune. Nettoyage des prés salés, ramassage de détritus. Objectif à long terme 8 : Entretenir la valeur paysagère Objectifs du plan N° Mise en œuvre d’une politique d’entreti en des digues. 8-1 Assurer l’entreti en de la Réserve en relation avec les collectivités 8-2 Facteurs influençant la gestion Mauvaise perception locale de la végétation à grandes dicotylédones (moutarde, ciguë, cardère) Les courants de marée qui ramènent des déchets sur les bords de la Sèvre particulièrement. Code Opérations GH11 Conception et mise en œuvre d’une politique d’entretien de la végétation des digues, des fossés et des roselières. Lutte contre les chardons. GH13 Nettoyage des prés salés, ramassage de détritus. Objectif à long terme 9 : Assurer les inventaires et les suivis nécessaires à l’amélioration des connaissances et à l’évaluation des objectifs de gestion. Objectifs du plan N° Programmer les inventaires et l es suivis nécessaires à la définition 9-1 des objectifs de gestion Facteurs influençant la gestion Insuffisance des connaissances sur l’état du milieu, des populations et le fonctionnement écologique de l’écosystème de la Baie de l’Aiguillon Code Opérations SE1-16 SE17 SE18 SE19 SE20 Suivis écologiques nécessaires aux objecti fs vus précédemment Inventaire et suivi des Arthropodes. Inventaire et suivi des micromammifères Inventaire et suivi de l’ Herpétofaune Inventaire et suivi de la flore marine Suivi des populations prédateurs/proies (rapaces diurnes et nocturnes / micromammifères) Coordination des SE ‘prée mizottière’ et ‘RN’ Evaluation de l’impact des traitements anti-culicidés sur la faune non cible ; recherche de seuils de nuisance nécessitant traitement. ‘Eradiquer – Contenir l’expansion de’ Spartina anglica à moyen terme. Evaluation et valorisation scienti fique et technique des inventaires et suivis. Suivi des migrations post-nuptiales des passereaux à la pointe de l’Aiguillon et valorisation pédagogique. Mise en place d’un observatoire du patrimoine de la rés erve naturelle. Participation au programme REPER Création et mise en œuvre de l’Observatoire de la Faune du Marais Poitevin Participation et animation à la commission scientifique de RNF. Participation au Forum des Marais Atlantique. Participation à l’Observatoire National des Zones Humides. Participation à la Commission Départemental e des Sites SE21 SE22 SE23 GH7 IO4 Mettre en place un observatoire 9-2 permanent de l’écosystème de la Baie (géomorphologie, flore, Insuffisance des connaissances sur l’état du milieu, des populations et le fonctionnement écologique de l’écosystème de la Baie de l’Aiguillon. RE10 RE11 faune) Mettre SE24 l’observatoi re de la Réserve en relation avec les autres observatoires existants 9-3 Insuffisance de connaissances sur l e rôle écologique des di fférents sites naturels (sites protégés, prairies humides, marais salants…) fonctionnellement complémentaires de la Baie. IO5 IO6 IO7 IO8 IO9 Objectif à long terme 10 : Participer à la conception et/ou la maîtrise d’ouvrage de programmes de rech erche Objectifs du plan N° Facteurs influençant la gestion Code Opérations Constituer un Comité Scientifique pour 10-1 la réserve naturelle Disponibilité AD2 Création et organisation du comité scientifique Maintien et développement de partenariats, fonctionnem ent du CS. Activités humaines Participation aux programmes de recherche en cours (cf. Obj. 1RE1,3,9 1, 1-2, 4) Insuffisance des connaissances sur le RE2,6,8 Programmes à développer concernant le fonctionnement fonctionnement « naturel » de l’écosystème baie de 13 écologique du système (cf. Obj. 1-1, 2, 3). l'Aiguillon Programmes à développer concernant l’influence des activités RE4,5,7 humaines (cf. Obj. 1-2, 3). IO11 Valorisation scientifique des résultats IO10 Identifier les problématiques de recherche relatives au fonctionnement de la Baie de l’Aiguillon et mettre en 10-2 place les programmes. Objectif à long terme 11 : Contribuer à la mise en œuvre des politiques de protection des milieux naturels et des zones humides (Natura 2000, Plan Marais Poitevin, PNZH…) Objectifs du plan N° Facteurs influençant la gestion Code GH3 Uniformisation des paysages aux abords de la Réserve (intensi fication des pratiques culturales) et appauvrissement biocénotique. Mettre en place une gestion partenariale des espaces naturels protégés (complémentarité fonctionnelle Baie de l’Aiguillon Marais Poitevin) 11 Insuffisance de connaissances sur l e rôle écologique des di fférents sites naturels (sites protégés, prairies humides, marais salants…) fonctionnellement complémentaires de la Baie. Coopération entre espaces protégés GH10 GH11 GH12 GH14 IO5-8 AD1 Opérations Participer à l a mise en œuvre de mesures agri-environnementales et de gestion des habitats favorabl es aux limicoles migrateurs et aux anatidés. Favoriser la mise en œuvre de corridors écologiques sur l es zones cultivées des marais desséchés (MAE, Natura 2000). Conception et mise en œuvre d’une politique d’entretien de la végétation des digues, des fossés et des roselières. Lutte contre les chardons. Participation au plan de gestion de la Prée Mizottière Développem ent des actions au sein du Collège des Gestionnaires du marais poitevin. Participations aux différents observatoires (cf.9-3) Participation de la Réserve Naturelle à la gestion de l’APB de la Pointe de l’Aiguillon. Objectif à long terme 12 : Intégrer la Réserve Natu relle dans les politiques locales de valorisation du patrimoine et du territoire Objectifs du plan N° Facteurs influençant la gestion Code IO3 Informer et associer les acteurs locaux aux activités de la Réserve 12 Relations avec les di fférents partenaires usagers de la réserve. et IO12 IO13 IO14 IO15 Opérations Contact régulier avec la SRC et la DDAM. Développer un partenariat avec la SRC pour la reconquête de la salubrité des eaux côtières. Renforcer les relations avec l’ensemble des acteurs intervenant directement ou indirectem ent sur la gestion de la Rés erve (élus, propriétaires, syndicats de marais, exploitants, pêcheurs…) et les membres du comité consultatif. Gestion des relations avec les populations riveraines et concertations sur le terrain avec les usagers. Valorisation de la Réserve dans les initiatives de développem ent local (Contrat Régional de Développement). Publication d’articles dans les bulletins municipaux / journaux Objectif à long terme 13 : Maintenir les activités traditionnelles de gestion agricole des prés salés Objectifs du plan N° Facteurs influençant la gestion Code Organisation juridique sur le DPM et les parcelles privées. Situation de l’élevage (Autoconsommation du foin, conditions de commercialisation). Maintenir et encourager la fauche annuelle et le pâturage mi zottes par les exploitants des 13 GH1 GH6 GH15 Possibilités de labellisation ? Déprise agricol e sur l es prés salés et reprise récente (CTE, engagement de la réserve). Pour le pâturage, nécessité immédiatement en arrière des digues. Spéci ficité des prés salés de la baie. Rythme des marées et coefficients. de prairies GH16 IO16 IO17 RE12 AD3 Opérations Participation et évaluation de l’entretien des étiers, fossés et canaux. Mise en œuvre de mesures agri-environnementales sur les prés salés. Suivi de la production fourragère en fonction de la gestion et des conditions environnementales Gestion partenarial e des prés sal és (Groupes Mizottes 17 et 85) avec les exploitants, représ entants professionnels, propriétai res, communes. Réfl exion sur le développement d’une filière « pré salé ». Faisabilité d’un pâturage sur les digues et prés salés (notamment de la Prée Mizottière). Relations dynamique de la végétation / oiseaux herbivores / gestion / production fourragère. Etablissement d’une convention avec la DDE-SM et les services fiscaux pour la délégation de gestion des mizottes Objectif à long terme 14 : Développer une politique d’information, d’accueil et de sen sibilisation du public Objectifs du plan N° Facteurs influençant la gestion Code IO18 Promouvoir l’image de la Réserve Naturelle de la Baie de l’Aiguillon 14-1 Disponibilité et formation du personnel de la Réserve Contraintes liées aux intérêts variables de la Réserve aux di fférent es saisons et heures de la journée (migrations, horaires des marées…) Elaborer une stratégie d’accueil du public en partenariat avec les acteurs locaux 14-2 Dérangement potentiel Coût des aménagements Autres opérat eurs du secteur Politique locale de développement du tourisme nature et ornithologique (pistes cyclables, Plan Marais Poitevin…) Opérations Etablir et mettre en œuvre un plan de communication. FA1 Promotion de la baie dans la politique de valorisation pédagogique locale. Evaluation et valorisation scienti fique et technique des inventaires IO4 et suivis. IO12-14 Valorisation et médiatisation auprès des habitants (cf. Obj. 12) IO19 Création et gestion d’un site Internet. Définition d’une stratégie d’accueil du public sur la Réserve FA2 compatible avec les objectifs de cons ervation et en part enari at avec les act eurs locaux. FA3 Information du public pour une utilisation respectueuse de la Réserve et de ses abords (plaquette, expositions…) Elaboration et mise en œuvre d’un programme de valorisation FA4 pédagogique FA5 Mise en place de panneaux d’information FA6 Mise en place d’une plateform e d’observation FA7 Elaboration d’un plan d’interprétation IO20 Entretien du balisage de la réserve IO21 Mise en place d’un balisage maritime Développem ent de partenariats avec le CEL, l’ADEV, la LPO17, IO22 la LPO85, la maison de la mytiliculture, le PIMP sur les aspects Animation IO23 Faisabilité d’un centre d’accueil pédagogique (Prée Mizottière / Pointe aux herbes). Objectif à long terme 15 : Assurer la su rveillance et l’application des décrets de création des deux Réserves Natu relles Objectifs du plan N° Facteurs influençant la gestion Code Opérations PO3 Extension du commissionnement des conservateurs à l’ensemble du site. Adoption d’une politique pénale commune avec les deux parquets concernés Organisation de campagnes de ramassage des engins de pêche prohibés. Prévention et police liée à la pêche à la civelle. Surveillance et application de la réglementation Coordination des différents servi ces de l’ONCFS impliqués sur la RN Collaboration avec l es institutions chargées de la police (Gendarmeri es, CSP, Affaires Maritimes, Maires et Garde Champêtres) PO4 Assurer la surveillance Formation, ressources humaines, moyens et l e respect des réglementions 15 PO1 PO2 PO5 Diversité des intervenants en matière de police PO6 PO7 Objectif à long terme 16 : Assurer les activités administratives de la Réserve Objectifs du plan N° Facteurs influençant la gestion Assurer la vie administrative de la Réserve 16-1 Code Opérations AD4 AD5 AD6 AD7 AD8 AD9 AD10 AD12 AD13 IO24 IO25 Planning trimestriel et annuel dans le cadre du plan de gestion. Recrutement, formation et encadrement du personnel. Encadrement d’étudiants stagiaires. Coordination avec les partenaires, montage de projets. Assurer le secrétari at courant. Publications, rédaction de rapports, comptes-rendus. Réalisation du bilan annuel d’activités. Préparation et participation aux comités consultati fs de la rés erve naturelle. Assurer la coordination des deux comités et préfectures. Représenter la Réserve Naturelle dans les instances locales. Entretien des locaux. Entretien et renouvellement du matériel. AD14 Préparation, exécution et suivi des budgets. AD15 Recherche de part enaires financiers. AD16 AD17 AD18 Evaluation du plan de gestion 2004-2008. Réalisation du plan de gestion 2009-2013. Organiser des consultations pour les plans. AD11 Assurer la gestion budgétaire de la Réserve 16-2 Réaliser et évaluer le plan de gestion Moyens et ressources humaines 16-3 C2. Plan de travail par objectif du plan Chacun des objectifs est repris en détaillant la priorité des opérations, leur répartition dans le temps et les coûts prévisionnels. 1-1. Favoriser l’accueil des limicoles côtiers hivernants et migrateurs Code OPE SE1 Résumé de l’opération Suivi mensuel des effecti fs d’oiseaux d’eau Comptage mensuel à marée basse (distribution SE2 sur la vasière) + cartographi e SE3 Suivi du Courlis corlieu en migration SE4 Suivi de la Barge à queue noire en migration. SE5 Suivi du Bécasseau maubèche en migration. Mise en place d’un protocole de suivi à long SE6 terme de la macrofaune benthique. Evaluation du dérangement sur les limicoles et SE7 les anatidés Participation et évaluation de l’entretien des GH1 étiers, fossés et canaux. Maintien des dépressions naturelles inondables GH2 sur les mizottes. Participer à la mise en œuvre de mesures agrienvironnemental es et de gestion des habitats GH3 favorables aux limicoles migrateurs (Barges à queue noire, Courlis corlieu) et aux anatidés Actions communes au sein du groupe de travail IO1 ‘estuaire’ de RNF Participation au programme de recherche RE1 ‘évaluation de la capacité alimentaire des vasières pour les limicoles’. Développem ent d’un programme de recherche : RE2 régimes alimentaires et comportements des limicoles sur la vasière. Participation aux programmes limicoles RE13 nationaux et internationaux. § 1. Opération prioritaire – 2. Opération secondaire 1 permanent Temps (/ an) 54 j * 1 permanent 2 2 2 Priorité§ 04 05 Années 06 07 08 Période Collaboration souhaitée FDC 85 Coût F BRN 32 j * F BRN avril-mai fév-avril mai 18 j * 18 j * 15 j RNF I I I 1 à définir 10 j CREMA F-I 2 sept-fév à définir 1 permanent exploitants F BRN AB 1 permanent EID, exploitants I AB 1 permanent 12 j PIMP, instances agricoles F BRN 1 permanent 10 j RNF F-I BRN 1 permanent 20 j CREMA I 1 permanent 20 j LBEM I 1 BRN AB I AB français et I AB européens * le nombre de personnes participantes au suivi est inclus permanent 10 j 1-2. Favoriser l’accueil des anatidés hivernants Code OPE SE1 SE2 SE7 SE8 SE9 SE10 GH1 GH3 GH4 GH5 GH6 RE3 RE4 RE5 Résumé de l’opération Priorité Suivi mensuel des effecti fs d’oiseaux d’eau Comptage mensuel à marée basse (distribution sur la vasière) + cartographi e Evaluation du dérangement sur les limicoles et les anatidés Suivi décadaire des effecti fs de l’Oie cendrée avec la RN de St-Denis-du-Payré. Définition des modalités d’utilisation nocturne des mizottes par les Anatidés. Définition des modalités d’utilisation diurne et nocturne des mizottes par les Anséri formes. Participation et évaluation de l’entretien des étiers, fossés et canaux. Participer à la mise en œuvre de mesures agrienvironnemental es et de gestion des habitats favorables aux limicoles migrateurs (Barges à queue noire, Courlis corlieu) et aux anatidés Fauche annuelle des mizottes par les exploitants locaux. Evaluer l’intérêt du pâturage par rapport à la fauche pour la gestion des habitats. Mise en œuvre de mesures agrienvironnemental es sur les prés salés. Identi fier les zones de gagnage des anatidés dans et hors RN, leur gestion, et les échanges entre espaces protégés Impact de la pression de chasse aux abords de la réserve. Restauration d’une ZH (Prée Mizottière) : conversion de terres labourées en prairies extensives ; conséquences sur l’avifaune hivernante et nicheuse 1 permanent Temps (/ an) 54 j 1 permanent 2 04 05 Années 06 07 08 Période Collaboration souhaitée Coût F BRN 32 j F BRN sept-fév à définir I 1 nov-fév 18 j 2 oct-fév 20 j 1 oct-fév 50 j 1 permanent 1 permanent 1 juin-août 2 permanent 5j 1 permanent 3j 1 oct-fév 25 j 2 août-fév 1 permanent 12 j 10 j ADEV F BRN I CEBC I exploitants F BRN AB PIMP, instances agricoles F BRN exploitants F AB F BRN instances agricoles F BRN CEBC I BRN FDC I CEL F-I BRN AB 2. Suivre l’évolution des successions végétales en fonction de la dynamique sédimentaire Code OPE SE11 GH7 RE6 Période Temps (/ an)) 1 mai-juin 5j F BRN 1 permanent 30 j I BRN 1 permanent Résumé de l’opération Priorité Suivi de la végétation (structure/ composition) des prés salés. ‘Eradiquer – Contenir l’expansion de’ Spartina anglica à moyen terme. Recherche et mise en place d’un protocole de suivi de l’évolution sédimentaire des prés salés. 04 05 Années 06 07 08 Collaboration souhaitée Conseil Scientifique Coût I 3. Contribuer à la restauration de la productivité des vasières Code OPE SE11 GH1 IO2 GH8 IO3 RE7 RE8 Période Temps (/ an) 1 mai-juin 5j 1 permanent 1 permanent 1 Résumé de l’opération Priorité Suivi de la végétation (structure/ composition) des prés salés. Participation et évaluation de l’entretien des étiers, fossés et canaux. Participation aux SAGE du marais Poitevin, reconquête de la salubrité des eaux côtières. Participer à la mise en œuvre de mesures de gestion différenci ées de l’eau, favorables à un équilibre quantitatif et qualitatif. Contact régulier avec la SRC et la DDAM. Développer un partenari at avec la SRC pour la reconquête de la salubrité des eaux côtières. Développem ent d’un programme de recherche : évaluation de l’influence du bassin versant sur l’environnement côtier (qualité et productivité des eaux littorales). Evaluation de la dynamique sédimentaire, impact sur la productivité primaire benthique et les peuplements benthiques 04 05 Années 06 07 08 Collaboration souhaitée Coût F BRN F BRN AB 3j F BRN permanent 6j F BRN 2 permanent 3j F BRN 1 permanent 1 permanent exploitants SRC, DDAM I 15 j LBEM, CREMA, CS I 4. Caractériser et quantifier la fonction de nourricerie de la baie de l'Aiguillon pour les populations piscicoles littorales Code OPE SE6 SE11 SE12 GH1 GH8 RE8 RE9 Période Temps (/ an) Collaboration souhaitée 1 à définir 10 j CREMA 1 ? 5j 1 permanent 20 j 1 permanent 1 permanent 6j 1 permanent 15 j LBEM, CREMA, CS I 1 permanent 10 j LBEM, Agence de l’eau I Période Temps (/ an) Résumé de l’opération Priorité Mise en place d’un protocole de suivi de la macrofaune benthique. Suivi de la végétation (structure/ composition) des prés salés Inventaire de l’ichtyofaune Participation et évaluation de l’entretien des étiers, fossés et canaux. Participer à la mise en œuvre de mesures de gestion différenci ées de l’eau, favorables à un équilibre quantitatif et qualitatif. Evaluation de la dynamique sédimentaire, impact sur la productivité primaire et les peuplements benthiques Participation au programme de recherche sur la caractérisation et la quantification de la fonction de nourriceri e de la baie. 04 05 Années 06 07 08 Coût F-I I exploitants F BRN AB F BRN 5-1. Contribuer à la restauration des voies de migration. Code OPE Résumé de l’opération Priorité PO1 Organisation de campagnes de ramassage des engins prohibés. 2 nov-avril 4j PO2 Prévention et police liée à la pêche à la civelle. 1 permanent 4j GH9 Participation au programme du PIMP. sur les ‘Poissons migrateurs’ 2 permanent 4j 04 05 Années 06 07 08 Collaboration Coût souhaitée Affaires F BRN Maritimes Aff. Mar., CSP, F BRN Gendarm erie PIMP I 5-2. Favoriser la restauration des corridors biologiques favorables au retour des populations de Loutre d’Europe Code OPE SE13 GH10 Résumé de l’opération Priorité Suivi de la fréquentation de la Loutre. Favoriser la mise en œuvre de corridors écologiques sur les zones cultivées des marais desséchés (MAE, Natura 2000) 2 permanent Temps (/ an) 3j 2 permanent 10 j 04 05 Années 06 07 08 Période Collaboration souhaitée PIMP, ADEV ADEV, PIMP, instances agricoles Coût F BRN F BRN + AB 6-1. Maintenir des habitats favorables à la nidification des passereaux (Gorgebleue) et aux Amphibiens Code OPE GH11 GH12 SE14 Résumé de l’opération Conception et mise en œuvre d’une politique d’entretien de la végétation des digues, des foss és et des roselières. Participation au plan de gestion de la Prée Mizottière Suivi des oiseaux nicheurs Période Temps (/ an) 1 permanent 5j 1 permanent 1 avril-juin 5j Période Temps (/ an) permanent 4j Priorité 04 05 Années 06 07 08 Collaboration Coût souhaitée Syndicats de BRN + marais, F-I AB propriétaires CEL F-I BRN + AB RNF F BRN 6-2. Maintenir et restaurer les habitats dunaires de la Pointe de l’Aiguillon Code OPE Résumé de l’opération Priorité AD1 Participation de la Réserve Naturelle à la gestion de l’APB de la Pointe de l’Aiguillon. 2 04 05 Années 06 07 08 Collaboration souhaitée ADEV, commune Coût F BRN 7-1. Suivre la diversité floristique et la végétation (structure, physionomie, composition) en relation avec les modalités de gestion agricole Code OPE Résumé de l’opération Priorité SE11 Suivi de la végétation (structure/ composition) des prés salés. 1 04 05 Années 06 07 08 Période Temps (/ an) mai-juin 25 j Collaboration souhaitée Coût F BRN 7-2. Réaliser un suivi de la végétation des digues et des roselières Code OPE GH11 SE15 SE16 GH13 Résumé de l’opération Conception et mise en œuvre d’une politique d’entretien de la végétation des digues, des foss és et des roselières. Inventaire, suivi et cartographie des roselières et de la végétation des digues. Suivi de l’impact de la gestion agricole et des digues sur la flore et la faune. Nettoyage des prés salés, ramassage de détritus. Période Temps (/ an) 1 permanent 5j 1 printemps 15 j 1 permanent 1 été 10 j Période Temps (/ an) permanent 5j Période Temps (/ an) été 10 j Priorité 04 05 Années 06 07 08 Collaboration Coût souhaitée Syndicats de BRN + F-I marais, AB propriétaires F BRN F BRN I 8-1. Proposer une Charte d’entretien des digues. Code OPE Résumé de l’opération Priorité GH11 Conception et mise en œuvre d’une charte d’entretien de la végétation des digues, des foss és et des roselières. 1 04 05 Années 06 07 08 Collaboration Coût souhaitée Syndicats de BRN + F-I marais, AB propriétaires 8-2. Assurer l’entretien de la Réserve en relation avec les collectivités Code OPE Résumé de l’opération Priorité GH13 Nettoyage des prés salés, ramassage de détritus. 1 04 05 Années 06 07 08 Collaboration souhaitée Coût I 9-1. Programmer les inventaires et les suivis nécessaires à la définition des objectifs de gestion Les suivis SE1 à SE16 ne sont pas repris ici Code OPE Résumé de l’opération Priorité SE17 Inventaire et suivi des Arthropodes. 1 SE18 SE19 SE20 Inventaire et suivi des micromammifères Inventaire et suivi de l’ Herpétofaune Inventaire et suivi de la flore marine Suivi des populations prédateurs/proies (rapaces / micromammifères ) SE21 SE22 SE23 GH7 IO4 Coordination des SE ‘prée mizottière’ et ‘RN’ Evaluation de l’impact des traitements anticulicidés sur la faune non cible ; recherche de seuils de nuisance nécessitant traitement. ‘Eradiquer – Contenir l’expansion de’ Spartina anglica à moyen terme. Evaluation et valorisation scientifique et technique des inventaires et suivis. Temps (/ an) Collaboration souhaitée 40 j CS F BRN 2 1 1 printempsété avril-oct avril-mai fév-avril LBEM F-I F F-I BRN BRN BRN 2 mai 15 j 1 permanent CEL F-I BRN AB 1 à définir EID I AB 1 permanent I BRN 1 permanent F BRN 04 05 Années 06 07 08 Période 15 j 15 j Coût I 30 j 9-2. Mettre en place un observatoire permanent de l’écosystème de la Baie Code OPE SE24 RE10 Résumé de l’opération Suivi des migrations post-nuptiales des passereaux à la pointe de l’Aiguillon et valorisation pédagogique. Mise en place d’un observatoire du patrimoine de la réserve naturelle. Priorité 04 05 Années 06 07 08 Période 2 août-nov. 1 permanent Temps (/ an) Collaboration souhaitée LPO 85 Coût F-I AB F BRN 9-3. Mettre l’observatoire de la Réserve en relation avec les autres observatoires existants Code OPE RE11 IO5 IO6 IO7 IO8 IO9 Résumé de l’opération Priorité Participation au programme REPER Création et mise en œuvre de l’Observatoire de la Faune du Marais Poitevin Participation et animation à la commission scientifique de RNF. Participation au Forum des Marais Atlantique. Participation à l’Observatoire National des Zones Humides. Participation à la Commission Départemental e des Sites 1 permanent Temps (/ an) 2j 1 permanent 10 j F-I 1 permanent 5j F 2 permanent 1j F BRN BRN AB BRN AB BRN 2 permanent 1j F BRN 2 permanent 1j F BRN 04 05 Années 06 07 08 Période Collaboration souhaitée Coût F 10-1. Constituer un Comité Scientifique pour la réserve naturelle Code OPE AD2 Résumé de l’opération Priorité Création et organisation du comité scientifique 1 04 05 Années 06 07 08 Période permanent Temps (/ an) 2j Collaboration souhaitée CS, RNF Coût F BRN 10-2. Identifier les problématiques de recherche relatives au fonctionnement de la Baie de l’Aiguillon et mettre en place les programmes Code OPE IO10 IO11 RE1 RE2 RE3 RE4 RE5 RE6 RE7 RE8 RE9 Période Temps (/ an) 1 permanent 10 j F BRN 2 permanent 15 j F BRN 1 permanent 20 j CREMA I 1 permanent 20 j LBEM I AB 1 oct-fév 25 j CEBC I BRN 2 août-fév FDC I 1 permanent CEL F-I 1 permanent Conseil Scientifique I 1 permanent IFREMER, CS I 1 permanent 15 j LBEM, CREMA, CS I 1 permanent 10 j LBEM, Agence de l’eau I Résumé de l’opération Priorité Maintien et développement de partenariats, fonctionnement du CS. Valorisation scientifique des résultats Participation au programme de recherche ‘évaluation de la capacité alimentaire des vasières pour les limicoles’. Développem ent d’un programme de recherche : régimes alimentaires et comportements des limicoles sur la vasière. Identi fier les zones de gagnage des anatidés dans et hors RN, leur gestion, et les échanges entre espaces protégés Impact de la pression de chasse aux abords de la réserve. Restauration d’une ZH (Prée Mizottière) : conversion de terres labourées en prairies extensives ; conséquences sur l’avifaune hivernante et nicheuse Recherche et mise en place d’un protocole de suivi de l’évolution sédimentaire des prés salés. Développem ent d’un programme de recherche : évaluation de l’influence du bassin versant sur l’environnement côtier (qualité et productivité des eaux littorales). Evaluation de la dynamique sédimentaire, impact sur la productivité primaire benthique et les peuplements benthiques Participation au programme de recherche sur la caractérisation et la quantification de la fonction de nourriceri e de la baie. 04 05 Années 06 07 08 10 j Collaboration souhaitée Coût BRN AB 11. Mettre en place une gestion partenariale des espaces naturels protégés (complémentarité fonctionnelle Baie de l’Aiguillon - Marais Poitevin) La participation aux différents observatoires (IO5 à IO8) n’est pas reprise ici Code OPE GH3 GH10 GH11 GH12 GH14 AD1 Résumé de l’opération Participer à la mise en œuvre de mesures agrienvironnemental es et de gestion des habitats favorables aux limicoles migrateurs (Barges à queue noire, Courlis corlieu) et aux anatidés Favoriser la mise en œuvre de corridors écologiques sur les zones cultivées des marais desséchés (MAE, Natura 2000) Conception et mise en œuvre d’une politique d’entretien de la végétation des digues, des foss és et des roselières. Participation au plan de gestion de la Prée Mizottière Développem ent des actions au sein du Collège des Gestionnaires du marais poitevin. Participation de la Réserve Naturelle à la gestion de l’APB de la Pointe de l’Aiguillon. Période Temps (/ an) Collaboration souhaitée 1 permanent 12 j PIMP, instances agricoles 2 permanent 10 j 1 permanent 5j 1 permanent 2 permanent 5j 2 permanent 4j ADEV, commune Période Temps (/ an) Collaboration souhaitée 2 permanent 3j SRD, DDAM F BRN 1 permanent CC F BRN 1 permanent Communes F BRN 2 permanent F BRN 1 permanent F BRN Priorité 04 05 Années 06 07 08 Coût F ADEV, PIMP, instances F agricoles Syndicats de marais, F-I propriétaires CEL BRN BRN + AB BRN + AB F-I BRN + AB F BRN F BRN 12. Informer et associer les acteu rs locaux aux activités de la Réserve Code OPE IO3 IO12 IO13 IO14 IO15 Résumé de l’opération Contact régulier avec la SRC et la DDAM. Développer un partenari at avec la SRC pour la reconquête de la salubrité des eaux côtières. Renforcer les relations avec l’ensemble des acteurs intervenant sur la gestion de la Réserve et les membres du comité consultatif. Gestion des relations avec les populations riveraines et concert ations sur le terrain avec les usagers. Valorisation de la Réserve dans les initiatives de développement local. Publication d’articles dans les bulletins municipaux et les journaux. Priorité 04 05 Années 06 07 08 Communes Coût 13. Maintenir et encourager la fauche annuelle et le pâturage des mizottes par les exploitants Code OPE GH1 GH6 GH15 GH16 IO16 IO17 RE12 AD3 Résumé de l’opération Participation et évaluation de l’entretien des étiers, fossés et canaux. Mise en œuvre de mesures agrienvironnemental es sur les prés salés. Suivi de la production fourragère en fonction de la gestion et des conditions environnemental es Gestion partenari ale des prés salés avec les exploitants, représentants professionnels, propriétaires, communes et DDE. Réfl exion sur le développement d’une filière « pré salé ». Faisabilité d’un pâturage sur les digues et prés salés de la Prée Mizottière Relations dynamique de la végétation / oiseaux herbivores / gestion / production fourragère. Etablissement d’une convention avec la DDESM et les services fiscaux pour la délégation de gestion des mizottes Priorité 04 05 Années 06 07 08 Période Temps (/ an) Collaboration souhaitée Coût exploitants F BRN AB 10 j instances agricoles F BRN permanent 2j exploitants F BRN 1 permanent 10 j F BRN 2 permanent 25 j 1 permanent 1 permanent 50 j CEBC F BRN 1 permanent 10 j DDE, Serv. Fiscaux F BRN 1 permanent 1 permanent 2 instances F-I agricoles, exploitants instances F-I agricoles, CEL BRN + AB BRN + AB 14-1. Promouvoir l’image de la Réserve Natu relle de la Baie de l’Aiguillon Les objectifs relatifs à la valorisation auprès des habitants (IO13 à IO15) ne sont pas repris ici Années Code Résumé de l’opération Priorité OPE 04 05 06 07 Etablir et mettre en œuvre un plan de IO18 1 communication. Promotion de la baie dans la politique de FA1 1 valorisation pédagogique locale Evaluation et valorisation scientifique et IO4 1 technique des inventaires et suivis. IO19 Création et gestion d’un site Internet 08 Période Temps (/ an) Collaboration souhaitée permanent permanent 2j permanent 1 permanent RNF Coût F-I BRN F-I BRN F BRN F-I BRN + AB 14-2. Elaborer une stratégie d’accueil du public en partenariat avec les acteu rs locaux Code OPE FA2 FA3 FA4 FA5 FA6 FA7 IO20 IO21 IO22 IO23 Résumé de l’opération Définition d’une stratégie d’accueil du public sur la Réserve compatible avec les objecti fs de conservation et en partenariat avec les acteurs locaux. Information du public pour une utilisation respectueuse de la Réserve et de ses abords (plaquette, expositions…) Elaboration et mise en œuvre d’un programme de valorisation pédagogique Mise en place de panneaux d’information Mise en place d’une plateform e d’observation Elaboration d’un plan d’interprétation Entretien du balisage de la réserve Mise en place d’un balisage maritime Développem ent de partenariats avec le CEL, l’ADEV, la LPO17, la LPO85, la maison de la mytiliculture, le PIMP sur les aspects Animation Faisabilité d’un centre d’accueil pédagogique (Prée Mizottière / Pointe aux herbes). Période Temps (/ an) Collaboration souhaitée 1 permanent 15 j acteurs concernés 1 permanent 3j Priorité 2 04 05 Années 06 07 08 permanent 20 j Réseaux Educ. Envir. Coût F BRN F-I BRN + AB F BRN I I F I I BRN AB BRN BRN BRN 1 1 2 1 1 permanent permanent permanent permanent permanent 1 permanent acteurs concernés F BRN 2 permanent CEL + partenai res à définir F BRN 5j 2j 30 j PIMP DDAM 15. Assurer la su rveillance et le respect des réglementions en collaboration avec les services de l’ONCFS Code OPE PO3 PO4 Résumé de l’opération Extension du commissionnement des conservateurs à l’ensemble du site. Adoption d’une politique pénale commune avec les deux parquets concernés Organisation de campagnes de ramassage des engins prohibés. Priorité 04 05 Années 06 07 08 Période Temps (/ an) 1 permanent 1 permanent 5j 2 nov-avril 4j Collaboration souhaitée Coût F BRN F BRN PO2 Prévention et police liée à la pêche à la civelle. 1 permanent 4j PO5 Surveillance et application de la réglementation Coordination des différents services de l’ONCFS impliqués sur la RN Collaboration avec les institutions chargées de la police (Gendarm eries, CSP, Affaires Maritimes, Maires et Garde Champêtres) 1 permanent permanent 20 j Affaires F Maritimes Aff. Mar., CSP, F Gendarm erie F 2j agents ONCFS F BRN Acteurs concernés F BRN PO1 PO6 PO7 1 permanent 1 BRN BRN BRN 16-1. Assurer la vie administrative de la Réserve Code OPE Période Temps (/ an) 1 permanent 2j F BRN 1 permanent 15 j F BRN 1 permanent permanent 15 j F BRN 40 j F BRN 1 permanent 20 j F BRN 1 permanent 15 j F BRN 1 permanent 15 j F BRN 1 permanent 3j F BRN 1 permanent 2j F BRN 1 1 permanent permanent 10 j 30 j F F 1 permanent BRN AB BRN + AB Résumé de l’opération Priorité AD13 IO24 Planning trimestriel et annuel dans le cadre du plan de gestion. Recrutement, formation et encadrement du personnel. Encadrement d’étudiants stagiaires. Coordination avec les partenaires, montage de projets. Assurer le secrétari at courant. Publications, rédaction de rapports, comptesrendus. Réalisation du bilan annuel d’activités. Préparation et participation aux comités consultatifs de la réserve naturelle. Assurer la coordination des deux comités et préfectures. Représenter la RN dans les instances locales. Entretien des locaux. IO25 Entretien et renouvellement du matériel. AD4 AD5 AD6 AD7 AD8 AD9 AD10 AD11 AD12 04 05 Années 06 07 08 1 Collaboration souhaitée Coût F-I 16-2. Assurer la gestion budgétaire de la Réserve Code OPE AD14 AD15 Résumé de l’opération Priorité Préparation, exécution et suivi des budgets. Recherche de part enaires financiers. 1 1 04 05 Années 06 07 08 Période permanent permanent Temps (/ an) 15 j 15 j Collaboration souhaitée Coût F F BRN BRN 16-3. Réaliser et évaluer le plan de gestion Code OPE AD16 Résumé de l’opération Priorité Evaluation du plan de gestion 2004-2008. 1 permanent Temps (/ an) 2 mois AD17 AD18 Réalisation du plan de gestion 2009-2013. Organiser des consultations pour les plans. 1 1 permanent permanent 6 mois 1 mois 04 05 Années 06 07 08 Période Collaboration souhaitée Coût F BRN F F BRN BRN C3. Récapitulatifs des opérations par type Police Code OPE Résumé de l’opération Priorité PO1 Organisation de campagnes de ramassage des engins prohibés. PO2 Prévention et police liée à la pêche à la civelle. PO3 PO4 PO5 PO6 PO7 Extension du commissionnement des conservateurs à l’ensemble du site. Adoption d’une politique pénale commune avec les deux parquets concernés Surveillance et application de la réglementation Coordination des différents services de l’ONCFS impliqués sur la RN Collaboration avec les institutions chargées de la police (Gendarm eries, CSP, Affaires Maritimes, Maires et Garde Champêtres) Période Temps (/ an) 2 nov-avril 4j 1 permanent 4j 1 permanent 1 permanent 04 05 Années 06 07 08 Collaboration Coût souhaitée Affaires F BRN Maritimes Aff. Mar., CSP, F BRN Gendarm erie F BRN 5j F BRN 1 permanent 20 j F BRN 1 permanent 2j Agents ONCFS F BRN 1 permanent Acteurs concernés F BRN Suivis écologiques Code OPE SE1 SE2 SE3 SE4 SE5 SE6 SE7 SE8 Résumé de l’opération Priorité Suivi mensuel des effecti fs d’oiseaux d’eau Comptage mensuel à marée basse (distribution sur la vasière) + cartographi e Suivi du Courlis corlieu en migration Suivi de la Barge à queue noire en migration. Suivi du Bécasseau maubèche en migration. Mise en place d’un protocole de suivi à long terme de la macrofaune benthique. Evaluation du dérangement sur les limicoles et les anatidés Suivi décadaire des effecti fs de l’Oie cendrée avec la RN de St-Denis-du-Payré. 1 permanent Temps (/ an) 54 j 1 permanent 2 2 2 04 05 Années 06 07 08 Période Collaboration souhaitée FDC 85 Coût F BRN 32 j F BRN avril-mai fév-avril mai 18 j 18 j 15 j RNF I I I 1 à définir 10 j CREMA F-I 2 sept-fév à définir 1 nov-fév 18 j BRN AB I ADEV F BRN Code OPE SE9 SE10 SE11 SE12 SE13 SE14 SE15 SE16 SE17 SE18 SE19 SE20 SE21 SE22 SE23 SE24 Période Temps (/ an) 2 oct-fév 20 j 1 oct-fév 50 j 1 mai-juin 5j 1 2 1 permanent permanent avril-juin 20 j 3j 5j 1 printemps 15 j 1 permanent 1 2 1 1 avril-oct avril-oct avril-mai 2 mai 1 permanent CEL F-I BRN AB 1 à définir EID I AB 2 août-nov. LPO 85 F-I AB Résumé de l’opération Priorité Définition des modalités d’utilisation nocturne des mizottes par les Anatidés. Définition des modalités d’utilisation diurne et nocturne des mizottes par les Anséri formes. Suivi de la végétation (structure/ composition) des prés salés. Inventaire de l’ichtyofaune Suivi de la fréquentation de la Loutre. Suivi des oiseaux nicheurs Inventaire, suivi et cartographie des roselières et de la végétation des digues. Suivi de l’impact de la gestion agricole et des digues sur la flore et la faune. Inventaire et suivi des Arthropodes. Inventaire et suivi des micromammifères Inventaire et suivi de l’ Herpétofaune Inventaire et suivi de la flore marine Suivi des populations prédateurs/proies (rapaces / micromammifères ) Coordination des SE ‘prée mizottière’ et ‘RN’ Evaluation de l’impact des traitements anticulicidés sur la faune non cible ; recherche de seuils de nuisance nécessitant traitement. Suivi des migrations post-nuptiales des passereaux à la pointe de l’Aiguillon et valorisation pédagogique. Années 40 j 15 j 15 j Collaboration souhaitée Coût I CEBC PIMP, ADEV RNF CS LBEM 15 j I F BRN I F F BRN BRN F BRN F BRN F F-I F F-I BRN BRN BRN BRN I Gestion des Habitats Code OPE GH1 GH2 GH3 GH4 GH5 GH6 GH7 GH8 GH9 GH10 GH11 GH12 GH13 GH14 GH15 GH16 Résumé de l’opération Participation et évaluation de l’entretien des étiers, fossés et canaux. Maintien des dépressions naturelles inondables sur les mizottes. Participer à la mise en œuvre de mesures agrienvironnemental es et de gestion des habitats favorables aux limicoles et aux anatidés. Fauche annuelle des mizottes. Evaluer l’intérêt du pâturage par rapport à la fauche pour la gestion des habitats. Mise en œuvre de mesures agrienvironnemental es sur les prés salés. ‘Eradiquer – Contenir l’expansion de’ Spartina anglica à moyen terme. Participer à la mise en œuvre de mesures de gestion différenci ées de l’eau, favorables à un équilibre quantitatif et qualitatif. Participation au programme du PIMP. sur les ‘Poissons migrateurs’ Favoriser la mise en œuvre de corridors écologiques sur les zones cultivées des marais desséchés (MAE, Natura 2000) Conception et mise en œuvre d’une politique d’entretien de la végétation des digues, des foss és et des roselières. Participation au plan de gestion de la Prée Mizottière Nettoyage des prés salés, ramassage de détritus. Développem ent des actions au sein du Collège des Gestionnaires du marais poitevin. Suivi de la production fourragère en fonction de la gestion et des conditions environnemental es Gestion partenari ale des prés salés avec les exploitants, représentants professionnels, propriétaires, communes et DDE. Priorité 04 05 Années 06 07 08 Période Temps (/ an) Collaboration souhaitée Coût 1 permanent exploitants F BRN AB 1 permanent I AB 1 permanent F BRN 1 juin-août EID, exploitants PIMP, instances agricoles exploitants F AB 2 permanent 10 j F BRN 1 permanent 3j F BRN 1 permanent 30 j I BRN 1 permanent 6j F BRN 2 permanent 4j 2 permanent 10 j 1 permanent 5j 1 permanent 1 été 12 j instances agricoles PIMP I ADEV, PIMP, F instances agricoles Syndicats de F-I marais, propriétaires CEL F-I BRN + AB BRN + AB BRN + AB 10 j I F BRN F BRN F BRN 2 permanent 5j 2 permanent 2j 1 permanent 10 j exploitants Recherche Code OPE RE1 RE2 RE3 RE4 RE5 RE6 RE7 RE8 RE9 RE10 RE11 RE12 RE13 Résumé de l’opération Participation au programme de recherche ‘évaluation de la capacité alimentaire des vasières pour les limicoles’. Développem ent d’un programme de recherche : régimes alimentaires et comportements des limicoles sur la vasière. Identi fier les zones de gagnage des anatidés dans et hors RN, leur gestion, et les échanges entre espaces protégés Impact de la pression de chasse aux abords de la réserve. Restauration d’une ZH (Prée Mizottière) : conversion de terres labourées en prairies extensives ; conséquences sur l’avifaune hivernante et nicheuse Recherche et mise en place d’un protocole de suivi de l’évolution sédimentaire des prés salés. Développem ent d’un programme de recherche : évaluation de l’influence du bassin versant sur l’environnement côtier (qualité et productivité des eaux littorales). Evaluation de la dynamique sédimentaire, impact sur la productivité primaire benthique et les peuplements benthiques Participation au programme de recherche sur la caractérisation et la quantification de la fonction de nourriceri e de la baie. Mise en place d’un observatoire du patrimoine de la réserve naturelle. Participation au programme REPER Relations dynamique de la végétation / oiseaux herbivores / gestion / production fourragère. Participation aux programmes limicoles nationaux et internationaux. Période Temps (/ an) Collaboration souhaitée 1 permanent 20 j CREMA I 1 permanent 20 j LBEM I AB 1 oct-fév 25 j CEBC I BRN 2 août-fév FDC I 1 permanent CEL F-I 1 permanent Conseil Scientifique I 1 permanent IFREMER, CS I 1 permanent 15 j LBEM, CREMA, CS I 1 permanent 10 j LBEM, Agence de l’eau I 1 permanent 1 permanent 2j 1 permanent 50 j 1 permanent 10 j Priorité 04 05 Années 06 07 08 10 j Coût BRN AB F BRN F BRN CEBC F BRN français et européens I AB Instruments et Outils Code OPE IO1 IO2 IO3 IO4 IO5 IO6 IO7 IO8 IO9 IO10 IO11 IO12 IO13 IO14 IO15 Résumé de l’opération Actions communes au sein du groupe de travail ‘estuaire’ de RNF Participation aux SAGE du marais Poitevin, reconquête de la salubrité des eaux côtières. Contact régulier avec la SRC et la DDAM. Développer un partenari at avec la SRC pour la reconquête de la salubrité des eaux côtières. Evaluation et valorisation scientifique et technique des inventaires et suivis. Création et mise en œuvre de l’Observatoire de la Faune du Marais Poitevin Participation et animation à la commission scientifique de RNF. Participation au Forum des Marais Atlantique. Participation à l’Observatoire National des Zones Humides. Participation à la Commission Départemental e des Sites Maintien et développement de partenariats, fonctionnement du CS. Valorisation scientifique des résultats Renforcer les relations avec l’ensemble des acteurs intervenant sur la gestion de la Réserve et les membres du comité consultatif. Gestion des relations avec les populations riveraines et concert ations avec les usagers. Valorisation de la Réserve dans les initiatives de développement local. Publication d’articles dans les bulletins municipaux et les journaux. Période Temps (/ an) Collaboration souhaitée 1 permanent 10 j RNF 1 permanent 3j 2 permanent 3j 1 permanent 1 permanent 10 j F-I 1 permanent 5j F 2 permanent 1j F BRN AB BRN AB BRN 2 permanent 1j F BRN 2 permanent 1j F BRN 1 permanent 10 j F BRN 2 permanent 15 j F BRN 1 permanent CC F BRN 1 permanent Communes F BRN 2 permanent F BRN 1 permanent F BRN Priorité 04 05 Années 06 07 08 IO16 Réfl exion sur le développement d’une filière « pré salé ». 2 permanent IO17 Faisabilité d’un pâturage sur les digues et prés salés de la Prée Mizottière 1 permanent SRC, DDAM Communes 25 j Coût F-I BRN F BRN F BRN F BRN instances F-I agricoles, exploitants instances F-I agricoles, CEL BRN + AB BRN + AB Code OPE Résumé de l’opération Priorité IO18 Etablir et mettre en œuvre un plan de communication. 1 permanent IO19 Création et gestion d’un site Internet 1 permanent IO20 IO21 Entretien du balisage de la réserve Mise en place d’un balisage maritime Développem ent de partenariats avec le CEL, l’ADEV, la LPO17, la LPO85, la maison de la mytiliculture, le PIMP sur les aspects Animation 1 1 permanent IO22 04 05 Années 06 07 08 Période Temps (/ an) Collaboration souhaitée Coût F-I BRN RNF F-I permanent DDAM I I BRN + AB BRN BRN 1 permanent acteurs concernés F BRN CEL + partenai res à définir F BRN F AB BRN + AB IO23 Faisabilité d’un centre d’accueil pédagogique (Prée Mizottière / Pointe aux herbes). 2 permanent IO24 Entretien des locaux. 1 permanent IO25 Entretien et renouvellement du matériel. 1 permanent 30 j F-I Fréquentation et Accueil Code OPE FA1 FA2 FA3 FA4 FA5 FA6 FA7 Résumé de l’opération Promotion de la baie dans la politique de valorisation pédagogique locale Définition d’une stratégie d’accueil du public sur la Réserve compatible avec les objecti fs de conservation et en partenariat avec les acteurs locaux. Information du public pour une utilisation respectueuse de la Réserve et de ses abords (plaquette, expositions…) Elaboration et mise en œuvre d’un programme de valorisation pédagogique Mise en place de panneaux d’information Mise en place d’une plateform e d’observation Elaboration d’un plan d’interprétation Période Temps (/ an) 1 permanent 2j 1 permanent 15 j 1 permanent 3j 2 permanent 20 j 1 1 2 permanent permanent permanent 5j 2j 30 j Priorité 04 05 Années 06 07 08 Collaboration souhaitée Coût F-I BRN F BRN F-I BRN + AB Réseaux Educ. Envir. F BRN PIMP I I F BRN AB BRN acteurs concernés Administration Code OPE AD1 AD2 AD3 AD4 AD5 AD6 AD7 AD8 AD9 AD10 AD11 AD12 AD13 AD14 AD15 AD16 AD17 AD18 Résumé de l’opération Participation de la Réserve Naturelle à la gestion de l’APB de la Pointe de l’Aiguillon. Création et organisation du comité scientifique Etablissement d’une convention avec la DDESM et les services fiscaux pour la délégation de gestion des mizottes Planning trimestriel et annuel dans le cadre du plan de gestion. Recrutement, formation et encadrement du personnel. Encadrement d’étudiants stagiaires. Coordination avec les partenaires, montage de projets. Assurer le secrétari at courant. Publications, rédaction de rapports, comptesrendus. Réalisation du bilan annuel d’activités. Préparation et participation aux comités consultatifs de la réserve naturelle. Assurer la coordination des deux comités et préfectures. Représenter la RN dans les instances locales. Préparation, exécution et suivi des budgets. Recherche de part enaires financiers. Evaluation du plan de gestion 2004-2008. Réalisation du plan de gestion 2009-2013. Organiser des consultations pour les plans. Période Temps (/ an) Collaboration souhaitée ADEV, commune CS, RNF 2 permanent 4j F BRN 1 permanent 2j F BRN 1 permanent 10 j DDE, Serv. Fiscaux F BRN 1 permanent 2j F BRN 1 permanent 15 j F BRN 1 permanent 15 j F BRN 1 permanent 40 j F BRN 1 permanent permanent 20 j F BRN 15 j F BRN 1 permanent 15 j F BRN 1 permanent 3j F BRN 1 permanent 2j F BRN 1 1 1 1 1 1 permanent permanent permanent permanent permanent permanent 10 j 15 j 15 j 2 mois 6 mois 1 mois F F F F F F BRN BRN BRN BRN BRN BRN Priorité 1 04 05 Années 06 07 08 Coût C4. Bilan budgétaire Une estimation du temps de travail a été réalisée sur la base des opérations prévues. Il s’agit d’une première approche car de nombreuses opérations sont difficiles à estimer puisque leurs modalités doivent être précisées : programmes de recherche à développer, stratégie d’accueil du public… Le temps accordé au secteur FA notamment est un minimum correspondant à des activités pédagogiques relativement restreintes ; il est certain que ce temps devra être augmenté si l’on veut développer une politique d’accueil ambitieuse. De même, les activités de surveillance apparaissent ici peu développées mais une partie du temps de surveillance est inclus dans les actions techniques sur le terrain. De plus, au temps consacré par le personnel de la réserve, il faut rajouter celui consacré par les autres structures et notamment les agents techniques de l’ONCFS. Néanmoins, il ressort un besoin en personnel permanent sur la réserve actuellement non assuré. Ainsi, pour pouvoir assurer les actions projetées, l’emploi d’un garde-technicien/chargé d’études apparaît urgent et dans un second temps d’une personne à plein temps chargée de la valorisation. Te mps de travail estimé (en jours) SE GH RE IO FA PO AD Total 2004 253 87 152 130 57 35 178 892 2005 300 97 132 130 75 30 166 930 2006 260 97 107 130 53 30 166 843 2007 235 107 97 130 53 30 168 820 2008 190 97 97 130 53 30 346 943 Total 1238 485 585 650 291 155 1024 4428 Il en ressort des besoins budgétaires que l’on peut estimer à environ 200.000 € en fonctionnement (sans tenir compte du coût de la convention collective de l’animation, non connu à ce jour), sachant que le budget de fonctionnement total des deux réserve était compris entre 90 et 110.000 € ces trois dernières années (financements M EDD sans tenir compte de la participation des agents de l’ONCFS extérieurs à la réserve. Pour ce qui concerne l’équipement, ces besoins seront fonction des coûts réels des projets cités ici, des co-financements apportés par les partenaires. A titre d’exemple, les budgets d’investissement obtenus auprès du M EDD en 2001 et 2002 étaient, pour les deux réserves confondues : - 64.000 € en 2001 ; - 43.900 € en 2002 ; - 0 € en 2003. - A cela il faut ajouter les financements apportés par d’autres partenaires : 17.100 € en 2002 (Europe, Ademe – Région Poitou-Charentes, Conseil Général 17). 44.600 € en 2003 (Europe). Ces montants représentent des minima qui ne permettent pas une réalisation complète des opérations prévues au plan de gestion. Réserves Naturelles de la baie de l'Aiguillon – Plan de Gestion 2004-2008 REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES ET CARTOGRAPHIQUES Articles, Ouvrages et Rapports Barille A.L. 1998. Contribution à l’étude des potentialités conchylicole du p ertuis breton. Thèse Université d’Aix en Provence. Barnaud G. 1991. 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