Annales FLSH N° 17 Spécial JUOR (2013) 
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Si  la  question  éthique  trouve  son  fondement  dans  les 
bouleversements  qui  affectent  négativement  la  société,  l’éthique 
professionnelle trouve, quant à elle, son fondement dans  les crises  
qui secouent   les différentes professions, entre autres la  médecine, 
la justice, les affaires, l’éducation, le journalisme, etc. 
 
Si  aujourd’hui  la  pratique  médicale  s’écarte  de  ses 
préoccupations  de  guérir  les  maladies,  de  prolonger  la  vie  et 
d’alléger    les  souffrances ;  si  la  justice  est  administrée  de  façon 
discriminatoire,  si  les  affaires  s’orientent  vers  la  tricherie, 
l’escroquerie et                  l’enrichissement exagéré, si l’éducation se 
transforme    en  commerce,  en  exploitation  des  formes    et  en  
attribution  des  titres    sans    tenir  compte  du  mérite,  si    la  presse  
diffuse  les  informations  pour des raisons   douteuses, alors  nous 
pouvons avouer  que ces professions  entrent  de plain-pied  dans la 
crise et  les bouleversements   qui   les éloignent de leurs objectifs. 
C’est pourtant  et malheureusement  le cas aujourd’hui. En  matière  
d’état  civil, concernant  le mariage, nous entendons  de plus en  plus  
parler  de  ‘’mariage    homosexuel’’  unissant  deux  partenaires    de 
même  sexe,  soit    deux  femmes  soit  deux  hommes.    Outre  les  
problèmes    soulevés    concernant    l’intégration,  il    se    pose  encore  
celui d’avoir des  enfants   nés  de ces   mariés.  En justice,  il se pose  
dans la plupart des cas, la subordination  de la justice à l’exécutif  
d’une  part  et  la    distribution  de  la  justice  en  tenant    compte  des  
fonctions  sociales,  des  origines  et  des  moyens,    d’autre  part.  La 
réussite scolaire et académique ne dépend plus nécessairement des 
capacités  intellectuelles  des  apprenants, mais également  d’autres  
pseudo    critères    subjectifs    et    discriminatoires.  A  ce  sujet,  des  
concepts  ont vu le  jour  comme «  suivi » lorsque  les candidats  
aux   examens   d’Etat   doivent   se  cotiser   pour réunir  les  moyens  
permettant      aux    responsables  des    écoles    de    corrompre    les  
organisateurs ;  « points  sexuellement    transmissibles »  lorsqu’à 
l’Enseignement  Supérieur   et  Universitaire, les    filles offrent  leurs  
sexes pour  obtenir  des  points et ainsi « réussir », le phénomène 
« les enfants d’abord », etc..  
 
Ces  faits    réels    attestent  l’existence    non  seulement  d’un  
malaise  au sein des  professions, de leur égarement dans leur effort 
d’atteindre les objectifs  assignés. Ceci va, bien entendu, à l’encontre 
des  critères  globaux   qui    définissent  toute  profession  notamment 
l’expertise,  la qualification,  la  spécialité,  l’autonomie 
organisationnelle,  l’attachement  à  des  valeurs  fondamentales.  Il 
s’avère que des personnes bien formées, détentrices d’expertise et de 
compétence particulière, soumises à une  règlementation  ou à une  
autonomie    professionnelle  et  censées  rattachées  à  des  valeurs  
fondamentales se comportent comme  si rien  de tout  cela n’existe.