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Bulletin Infirmier du Cancer Vol.12-n°1-janvier-février-mars 2012
La réglementation actuelle s’appuie sur la publica-
tion n°60 (CIPR 60) publiée en 1990.
La radioprotection fait aujourd’hui l’objet d’une
importante réglementation visant à garantir l’exposition
adéquate des patients et à minimiser celle des tra-
vailleurs, du public et de l’environnement par un niveau
de prévention élevé. Les dispositions permettant d’as-
surer la protection des patients, du public et de l’envi-
ronnement sont définies dans le code de santé publique.
La protection des travailleurs relève du Code du travail.
Elle est placée sous la responsabilité de l’employeur,
dont la première obligation est de prendre les mesures
nécessaires pour préserver la santé de ses salariés. Dans
chaque entreprise, au moins une personne compétente
en radioprotection (PCR) doit être nommée pour assu-
rer, par délégation de l’employeur, la coordination des
actions visant à évaluer et prévenir le risque radiolo-
gique dans les différents secteurs d’activité.
En France, les bilans annuels de surveillance des
expositions professionnelles — publiés par l’Institut de
Radioprotection et de Sûreté Nucléaire (IRSN) — prou-
vent que le risque radiologique reste relativement faible
par rapport aux autres nuisances professionnelles ou de
la vie courante. La philosophie de la radioprotection
s’appuie sur deux concepts clés : la conscience du risque
et l’optimisation des doses reçues. Toute exposition étant
susceptible d’avoir un effet biologique, le système de
protection est basé sur le respect de trois principes fon-
damentaux :
La justification des expositions : le bénéfice attendu
pour le patient doit être supérieur au détriment occa-
sionné. Si une technique non irradiante permet d’obte-
nir le même bénéfice, elle doit être utilisée ;
L’optimisation de la protection : les expositions doi-
vent être maintenues au niveau le plus bas possible com-
patible avec le bénéfice clinique attendu ;
La limitation des doses reçues par le personnel et le
public : elles doivent rester aussi faibles que possible en
dessous des limites réglementaires.
Toutes les vigilances sanitaires (hémovigilance, iden-
titovigilance, matériovigilance…) ont les mêmes exi-
gences et les mêmes finalités : assurer la sécurité des
personnes et garantir la qualité durable des soins.
Une coordination optimisée des vigilances ne peut
que faciliter la mise en œuvre d’actions communes
(diffusion des informations, formation, analyse des
dysfonctionnements, mesures préventives et/ou cor-
rectives…).
Au Centre G.F. Leclerc, la prévention du risque radio-
logique s’inscrit dans le cadre de cette démarche glo-
bale d’amélioration continue de la qualité.
L’assurance de la qualité nécessite une approche plu-
ridisciplinaire par des professionnels compétents et une
définition claire des missions et responsabilités de cha-
cun. La qualité de la gestion du risque radiologique passe
également par un travail de proximité renforcé, afin de
mieux appréhender les aspects organisationnels propres
à chaque service, la spécificité des risques associés et
de mieux répondre aux attentes des personnels. Pour y
parvenir, il faut apprendre à communiquer. La commu-
nication interdisciplinaire doit être ouverte, rapide et
permanente. L’identification des points à améliorer
comme la reconnaissance des capacités individuelles
permet alors de proposer des solutions adaptées et de
faire évoluer les pratiques en favorisant le développe-
ment d’une culture de prévention. Cette démarche pro-
fessionnelle nous incite parfois à considérer le change-
ment comme une nécessité absolue.
Au cours des dix dernières années, de profonds chan-
gements réglementaires renforçant la protection radio-
logique des personnes ont accompagné l’importante évo-
lution technique et technologique observée dans le
domaine médical. De nombreuses fonctions liées à la
gestion des risques se sont également développées sous
l’impulsion de la réglementation. Correspondant, réfé-
rent, expert sont autant de rôles qui ont permis à des soi-
gnants de participer activement à de multiples groupes
de travail. Si la mise en œuvre des règles et pratiques de
radioprotection des personnes soignées, des personnels
et du public ne relevait pas initialement de leur domaine
de compétence, certains ont pourtant décidé de s’inves-
tir dans la démarche d’optimisation des expositions en
devenant correspondants en radioprotection. Ils assu-
rent aujourd’hui au sein de leur service, le relais d’infor-
mation avec l’équipe pluridisciplinaire qualifiée et expé-
rimentée à laquelle ils appartiennent depuis 2008 : le
comité de radioprotection (CRP) de notre établissement.
Ce comité poursuit deux objectifs : qualité durable
et efficience. Il est composé a minima des PCR, du méde-
cin du travail, des personnes spécialisées en radiophy-
sique médicale référentes et des correspondants — IDE,
IBODE, manipulateurs en électroradiologie médicale —
désignés par chaque service utilisateur de sources de RI.
Le CRP concrétise le plan d’optimisation des expositions
par une approche collégiale de la prévention et un juste
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