Mardi 16 janvier 2007
Conférence de presse
Programme Antibiotiques :
de la ville à l’hôpital,
développer la synergie des actions,
intensifier l’engagement de tous
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PROGRAMME ANTIBIOTIQUES - DE LA VILLE A LHOPITAL DEVELOPPER LA SYNERGIE
DES ACTIONS, INTENSIFIER LENGAGEMENT DE TOUS
COMMUNIQUE DE PRESSE
EVOLUTION DE LA CONSOMMATION DANTIBIOTIQUES EN VILLE 2002-2006 LA BAISSE SE
POURSUIT ET SINSTALLE DANS LA DUREE
Par le Docteur Didier Guillemot, Médecin Epidémiologiste à l’Institut Pasteur et à l’Inserm, en collaboration
avec Pierre-Yves Boëlle, Bio-mathématicien à l’Inserm et Claire Bernède, Statisticienne à l’Institut Pasteur
LA RESISTANCE BACTERIENNE AUX ANTIBIOTIQUES : UN PHENOMENE EVOLUTIF QUI EXIGE UNE
VIGILANCE CONTINUE !
Par le Professeur Bent Schlemmer, Président du Comité de suivi du Plan pour préserver l’efficacité des
antibiotiques, Chef du Service de réanimation du Groupe Hospitalier Saint-Louis et Doyen de la Faculté
de Médecine Paris Diderot, Université Paris VII
PRESERVER LE POTENTIEL THERAPEUTIQUE DES ANTIBIOTIQUES A LHOPITAL : LEXEMPLE DE
LAP-HP
Par le Professeur Vincent Jarlier, Président de l’Observatoire National de l’Epidémiologie de la Résistance
Bactérienne aux Antibiotiques (ONERBA), Professeur des universités - Praticien hospitalier Service
Bactériologie de la Pitié-Salpêtrière, Délégà la prévention des infections nosocomiales, Direction de la
Politique Médicale, Assistance Publique - Hôpitaux de Paris
LES PRIORITES DU PROGRAMME ANTIBIOTIQUES 2007 DE LASSURANCE MALADIE
Par le Professeur Hubert Allemand, Médecin conseil national à la Caisse nationale de l’Assurance
Maladie
ANNEXE 1 : LA CAMPAGNE AP-HP
ANNEXE 2 : LA CAMPAGNE MEDIA ET LES DATES CLES DU PROGRAMME
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COMMUNIQUÉ DE PRESSE
Paris, le 16 janvier 2007
PROGRAMME ANTIBIOTIQUES
DE LA VILLE A LHOPITAL, DEVELOPPER LA SYNERGIE DES ACTIONS,
INTENSIFIER LENGAGEMENT DE TOUS
La baisse de la consommation d’antibiotiques se poursuit en France en 2006 et s’installe dans la
durée sans faiblir : - 17 % depuis le démarrage du Programme en octobre 2002 et - 31 % chez
les enfants de 0-5 ans1. De nouveaux comportements s’installent en effet, tant chez les patients
que chez médecins, témoignant d’un usage des antibiotiques plus raisonné.
Des premiers signaux encourageants concernant les résistances bactériennes apparaissent,
comme la baisse progressive de la résistance du pneumocoque. Dans le même temps, on
observe une situation plus préoccupante concernant d’autres bactéries, notamment en médecine
de ville.
Pour continuer à gagner du terrain sur cet enjeu sanitaire et atteindre l’objectif d’une diminution
de 25 % de la consommation d’antibiotiques fixé en début de Programme, la décroissance doit
encore s’accélérer et les efforts s’intensifier. Cette ambition passe par l’implication, le soutien et
l’accompagnement de tous les publics concernés, de la ville à l’hôpital.
17,7 MILLIONS DE TRAITEMENTS INUTILES EVITES EN 2006 : LA BAISSE DOIT
S’ACCELERER
Entre le lancement du Programme en 2002 et l’hiver 2005-2006, l’Institut Pasteur comptabilise
une baisse cumulée de 17 %. Le recul est particulièrement marqué chez les jeunes enfants
(0-5 ans) qui enregistrent une baisse de 31 % depuis le début du Programme, dépassant
ainsi pour cette tranche d’âge l’objectif général de - 25 %. Un résultat très positif sur cette cible
prioritaire du Programme, fortement consommatrice d’antibiotiques.
Sur l’ensemble de la population, la baisse des prescriptions se maintient depuis 3 ans autour de
3,5 %, indiquant une mobilisation durable. Cette baisse représente 17,7 millions de traitements
inutiles évités depuis le début du Programme, soit 566 millions d’euros de dépenses inutiles
évitées.
RESISTANCES BACTERIENNES ET ECHEC THERAPEUTIQUE : UNE REALITE EN VILLE
COMME A L’HOPITAL
La France reste parmi les pays européens les plus touchés par les résistances bactériennes aux
antibiotiques. Le développement de résistances bactériennes en France est favorisé par l’excès
1 Résultats Institut Pasteur : suivi de l’évolution de la consommation d’antibiotiques, corrigé des pics épidémiques depuis 2002.
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de consommation d’antibiotiques. Celle-ci est nettement plus élevée en France que chez ses
voisins européens : plus de 30 doses journalières pour 1 000 personnes en moyenne annuelle,
soit 2 fois plus qu’en Allemagne et au Royaume-Uni et 3 fois plus qu’en Hollande2.
En France, la situation sanitaire est contrastée selon les germes. Concernant certaines
bactéries, l’évolution récente est encourageante. C’est le cas du pneumocoque, pour lequel on
observe une amélioration de la sensibilité à la pénicilline3 même si cette sensibilité reste très
inférieure à la moyenne européenne. Ce progrès, même s’il est relatif, prouve que les mesures
prises ont permis de contenir le développement de certaines résistances bactériennes.
En revanche, le niveau de sistance d’autres bactéries est plus préoccupant : le taux de
résistance du colibacille4 aux fluoroquinolones, par exemple, a doublé en un an. La conséquence :
les infections dues à cette bactérie, comme la cystite, deviennent plus délicates à traiter.
Les résistances bactériennes ne s’arrêtent ni à la porte de l’hôpital, ni à la porte des cabinets de
ville. C’est la raison pour laquelle les médecins de ville peuvent aujourd’hui être confrontés
aux échecs thérapeutiques ; c’est également la raison pour laquelle la mobilisation de tous
reste primordiale.
PROFESSIONNELS DE L’ACCUEIL DES JEUNES ENFANTS ET MEDECINS : LES RELAIS
CLES DU CHANGEMENT DE COMPORTEMENTS
En 2006, des actions ont été initiées auprès des professionnels les plus concernés par le
problème du mésusage des antibiotiques : professionnels de la petite enfance et médecins (de
ville et hospitaliers).
Suite à une vaste concertation menée depuis 2003 auprès de 1 600 professionnels de l’accueil,
deux outils pédagogiques destinés aux personnels de structure d’accueil ont été réalisés
en 2006 en partenariat avec le Ministère de la santé et la Société Française de Pédiatrie.
Leurs objectifs : donner des repères sur les infections courantes, le bon usage des antibiotiques
et rappeler les mesures d’hygiène nécessaires au sein de la collectivité. La diffusion de ces
guides a été amorcée en 2006 auprès des 11 000 responsables de crèches et haltes-garderies
françaises. Elle sera amplifiée en 2007 grâce aux actions de proximité menées par le réseau des
caisses primaires (sessions de sensibilisation notamment).
Un travail de mobilisation a également été mis en place auprès des médecins hospitaliers et des
médecins de ville, pour favoriser une véritable synergie des pratiques. Un accord-cadre
antibiotiques a été signé en janvier 2006 entre l’UNCAM5, le ministère de la Santé et les
Fédérations nationales représentatives des établissements de santé. Cet accord vise une
diminution en volume de 10 % de la consommation d’antibiotiques sur 3 ans. L’Assurance
Maladie va également continuer à soutenir l’effort demanaux médecins généralistes, grâce à
ses délégués qui visiteront les médecins en 2007. L’enjeu est de les sensibiliser à l’ampleur du
problème des résistances en ville, de leur rappeler les recommandations officielles existantes
pour favoriser la qualité des soins et la juste prescription.
2 La consommation d’antibiotiques : situation en France au regard des autres pays européens, CNAMTS, Points de Repères n°6,
novembre 2006.
3 L’efficacité de la pénicilline sur les pneumocoques s’améliore. Le taux de résistance des pneumocoques à la pénicilline était de
41 % en 2003 (Source Société Française de Pédiatrie - Pr Jarlier Juin 2005) et de 36,2 % en 2005 (source EARSS 2005).
4 Le colibacille ou E.Coli est une bactérie intestinale très commune chez l’homme, responsable de la majorité des cystites aiguës
de la femme, de pyélonéphrites et de certaines infections digestives.
5 Union Nationale des Caisses d’Assurance Maladie.
Contacts presse : i&e Consultants - Emilie Geoffroy-Ponson/Sophie Marty
Tél : 01 56 03 13 15/12 59
CNAMTS : Vanessa Bernon - Tél : 01 72 60 11 45
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EVOLUTION DE LA CONSOMMATION D’ANTIBIOTIQUES
EN VILLE 2002-2006
LA BAISSE SE POURSUIT ET SINSTALLE DANS LA DUREE
Par le Docteur Didier Guillemot,
Médecin épidémiologiste à l’Institut Pasteur et à l’Inserm
En collaboration avec Pierre-Yves Boëlle, Bio-mathématicien à l’Inserm
Claire Bernède, Statisticienne à l’Institut Pasteur
Depuis 2002, l’Assurance Maladie et l’Institut Pasteur ont conclu un partenariat pour suivre
l’évolution de la consommation d’antibiotiques. Celle-ci est analysée à partir des données de
remboursement de l’Assurance Maladie et corrigée des variations épidémiques. Jusqu’à l’année
dernière, cette analyse se basait sur les données démographiques du recensement effectué en
1999. Pour plus de pertinence et de rigueur scientifique, l’Assurance Maladie et l’Institut Pasteur
ont souhaité intégrer, cette année, des ajustements à partir des dernières données de l’INSEE,
afin de prendre en compte l’évolution démographique depuis le début du Programme.
L’Institut Pasteur constate que la baisse de la consommation d’antibiotiques se poursuit en 2006.
Depuis le début du Programme, elle atteint 17 % en baisse cumulée, corrigée des pics
épidémiques, soit 17,7 millions de traitements évités. Après une baisse notable de 7,3 % en
2002, liée au lancement du Programme, le recul se poursuit à un rythme régulier d’environ 3,5
% par an depuis 2004.
Le recul le plus conséquent en termes de consommation se situe chez les enfants de 0 à
5 ans. La baisse atteint 31 % dans cette tranche d’âge depuis le début du Programme, soit
14 points de plus que sur l’ensemble de la population. Cette baisse considérable intervient
dans une tranche d’âge qui est traditionnellement la plus forte consommatrice d’antibiotiques.
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