CHICORÉE
ENDIVE
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contre les autres. Par-dessus ces tranchées, on place des fascines légères en quantité suffi-
sante pour supporter une bonne couche de paille qui protégera les plantes contre les froids
;
pendant les très fortes gelées, il sera bon d'ajouter un peu de fumier. Ce procédé très simple
donne généralement de très bons résultats.
En Lorraine, où la rigueur des hivers ne permet pas d'espérer la conservation en pleine
terre, on opère de la façon suivante
:
Lorsque les gelées sont à craindre, le matin d'une
journée qu'on prévoit belle, les salades sont coupées entre deux terres d'un coup de bêche,
puis on les laisse se
ressuyer
sur place. Dans l'après-midi, on lie toutes les feuilles et on
dispose les salades ainsi liées, très rapprochées les unes des autres et la tête en bas, dans des
jauges peu profondes ouvertes à la bêche ; puis on les recouvre de terre, en ayant soin que
le tronçon de la racine sorte légèrement de cette terre. Pendant les gelées de — 7° et au-
dessous, il est prudent de placer sur les jauges une couche de
15
à
20
centimètres de
fumier pailleux bien sec. Dans ces conditions, les salades se conservent parfaitement pen-
dant au moins deux mois.
CULTURE
McR1oiONALE
.
—
Dans le Midi, on sème les Chicorées frisées d'été en pépinière, de
Mars en Septembre. Les Chicorées d'hiver et les Scaroles se sèment de Juillet en Septembre.
On repique le plant à
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ou
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d'écartement et on le protège du grand soleil au moyen
de paille brisée. — On cultive surtout, en Provence, pour l'approvisionnement des grands
centres, les
Ch. frisée de Meaux, Ch. _frisée fine d'été, Ch. frisée de
Rufec
, Ch. frisée d'hiver
et
Ch. Reine d'hiver,
ainsi que les
Scarole ronde, Se. blonde
et
Sc. du Var.
CULTURE
roRCée
.
—
Les semis se font, d'ordinaire, très dru, de Janvier en Mars, sur couche
très chaude
(25
à 30° centigrades) et sous châssis. Il est important de n'employer que des
semences d'excellente qualité, car les graines qui mettent plus de 48 heures à germer
donnent généralement des plants montant à graine sans pommer. La graine doit être sim-
plement appliquée sur le terreau à l'aide d'une batte ou être recouverte au plus d'un
millimètre de terre. Le semis fait, on bassine avec un arrosoir à pomme finement trouée;
puis on recouvre les châssis de paillassons. La levée effectuée, on répand sur le semis une
couche de terreau fin d'environ un demi-centimètre d'épaisseur, on aère dans la journée
lorsque la température le permet ; au bout d'une douzaine de jours, on repique le plant
également sous châssis et sur couche à
;
ou 6 centimètres d'écartement en tous sens, en ayant
soin de ne l'enfoncer que jusqu'aux cotylédons. On mouille, on ombre et on prive d'air pen-
dant un jour ou deux pour faciliter la reprise, et quand elle est effectuée, on découvre les
châssis chaque fois que le temps le permet ; on aère peu
à
peu pour endurcir les plants
;
si la
saison est favorable, ceux-ci seront bons à repiquer sur couche tiède trois semaines après.
Depuis la mise en place du plant, jusqu'au moment de la récolte, qui peut commencer
environ trois mois et demi à quatre mois après le semis, on devra avoir soin de couvrir
les châssis toutes les nuits, de donner de l'air chaque fois que la température le permettra et
d'arroser quand le besoin s'en fera sentir, mais naturellement sans excès afin d'éviter la pour-
riture. Lorsque les chicorées sont assez fortes, et quelque temps avant de les arracher, on les
lie afin d'en taire blanchir le coeur.
Les maraîchers sèment ordinairement, en vue de la culture forcée, de Septembre à Octobre,
sous cloche et à froid ; ils repiquent le plant sous cloche, puis mettent en place sous châssis
froid en aérant fréquemment.
ENGRAIS. —
Comme toutes les plantes, la Chicorée se développe d'autant mieux que le sol
où
elle
croît est plus riche en éléments fertilisants. Dans la culture maraîchère, le fumier
bien décomposé ou le terreau constituent l'engrais idéal ; dans les jardins d'amateurs et en
grande culture, on pourra remplacer le fumier par les engrais minéraux suivants, qui devront
être répandus en couverture après la reprise du plant
:
Nitrate de soude
4 kil.
Superphosphate de chaux
5
— »
Sulfate de potasse
1
— 500
Kaïnite
i
— »
mais, le mieux est encore de donner la moitié seulement des quantités ci-dessus indiquées,
comme complément à un apport de 300 kilog. de fumier à l'are, incorporé au sol six mois
au moins avant la mise en place des chicorées.
par are,