Il est Roi !...
Il est Roi !...
Il est Roi !...
Il est Roi !...
NOVEMBRE - DECEMBRE 2006
ISSN 1278-2521
N° 62
SOMMAIRE
Éditorial, de G.F.
Les lois discriminatoires
de Vichy p.3
Les samaritains, de Victor
Escroignard, p.4-5
La vision pour la terre, du
pasteur Fruhinsholz, p.6-7
La totalité des Gentils, de
Dominiquae Bierman, p.9-
10
Le lois discriminatoires de
Vichy, p.10-11 (suite)
Journal bimestriel d’information et d’édification
Israël en fête
Cela fait une semaine qu’Israël est en fête. C’est le temps de
Soukkot. Chacun tente d’oublier les problèmes du pays - la
guerre du Liban avec les trois soldats toujours kidnappés, la
menace de destruction de l’Iran, le conflit permanent et
insoluble avec Gaza et le Hamas, et le sengagement du
Goush Katif qui reste dans les mémoires et demeure une
plaie ouverte… Même si la situation économique ne semble
pas catastrophique malgré la guerre, il faudra du temps pour
amortir les conséquences des dégâts du dernier conflit avec
le Hezbollah, qui a durement touché le Nord d’Israël, ses
industries, ses forêts brûlées qu’il faut replanter, et le
tourisme qui a baissé. Bien entendu, l’armée de Tsahal
devra reconstituer ses forces pour pouvoir faire face à la
prochaine confrontation, et donc les promesses pour
augmenter les budgets sociaux ne pourront pas être tenues.
Heureusement, la solidarité tient une grande place en Israël.
Et nous pouvons comprendre en tant que chrétiens et amis
d’Israël, que nous pouvons aider le pays d’une manière
concrète, en étant solidaires dans leurs difficultés.
Les Israéliens sont montés à Jérusalem
Les problèmes n’ont pas empêchés les Israéliens de monter
à Jérusalem pour la fête :
« Élevez-vous,
portes éternelles !
Que le Roi de
gloire fasse Son
entrée ! »
Ps.24
Israël
fête
Soukkot
« Sonnez de la trompette en Sion ! Faites-la retentir sur ma montagne sainte !...
Car le jour de l’Éternel vient, car il est proche! » - Joël 2
Sim’hat
Torah
2
Rapport de Guysen - « Voici deux mille ans en effet,
le peuple d’Israël avait le devoir de 'monter' à
Jérusalem pour apporter ses offrandes au Temple de
Jérusalem. Les rues de la ville sainte s’emplissaient
d’une extraordinaire cacophonie et son activité
décuplait. Hommes femmes et enfants se pressaient
vers la ville d’or pour unir leurs prières. Les nations,
particulièrement associées à cet évènement,
envoyaient leurs émissaires qui affluaient les bras
chargés d’offrandes.
Par un extraordinaire miracle historique, voici que le
scénario se reproduit chaque année depuis la création
de l’État juif moderne. Si les costumes et les
coutumes ont quelque peu changé, si la splendeur du
Temple s’est éteinte,
et si la topographie
des rues s’est quelque
peu modifiée, l’amour
qu’éprouve le peuple
juif et les nations pour
Jérusalem n’a pas pris
une ride.
70 000 personnes
assistaient lundi 9
octobre à l’ancestrale
'birkat Cohanim' (bénédictions des Cohen) et 100 000
parcouraient les rues de la capitale le lendemain à
l’occasion de la Marche de Jérusalem. »
La Marche de Jérusalem
Cette Marche à laquelle se joignent des milliers de
chrétiens, chaque année, est une excellente occasion
de se réjouir, et un bon témoignage d’amitié que les
chrétiens peuvent donner.
Rapport Guysen - « Si certains se trouvaient là par
hasard, leurs yeux ne brillaient pas moins lorsque la
principale artère de Jérusalem s’est emplie de milliers
de participants à la Marche de Jérusalem. Policiers,
volontaires, agents de la fonction publique, grandes
sociétés privées et
militaires ont fièrement
défilé dans la rue
Yaffo suivis par
d’innombrables
délégations de
chrétiens amis d’Israël
vêtus de leurs
costumes
traditionnels, et
portant des étendards
sur lesquels on pouvait lire de véritables déclarations
d’amour pour Israël et le peuple juif en général.
'On vous aime', 'Vous n’êtes pas seul', 'nous prions
pour la paix à Jérusalem', 'nous sommes à vos
côtés !' clamaient les pancartes brandies par des
Hollandais, des Anglais, des Américains, des
Japonais, des Angolais, des Allemands
(et des
Français !)
bref, par la terre entière…
5 000 de ces chrétiens évangéliques, défenseurs
d’Israël à travers le monde, avaient fait le voyage à
Jérusalem pour cet événement qui coïncide chaque
année avec la fête des
Tabernacles. Ce 27e
rassemblement
annuel, sponsorisé
par l’ambassade
chrétienne
internationale à
Jérusalem, devrait
rapporter 15 millions
de dollars aux
caisses de l’état selon les estimations du ministère du
Tourisme qui a déclaré que cet événement était le
plus important de l’année pour l’industrie touristique.
Distribuant confiseries et drapeaux, ils serraient les
mains d’Israéliens ébahis devant cet étalage
d’affection et qui se demandaient s’ils ne rêvaient
pas… Alors que l’espace d’un court moment, les
nations vibraient à l’unisson avec le peuple juif,
Jérusalem, cœur vivant d’Israël, a vécu un état de
grâce. »
Hazon Yechaya
A Soukkot, tout le monde mange sous la soukka,
même à « Hazon Yechaya », la soupe populaire
Sophie et moi travaillons comme volontaires. Les
volontaires sont
nombreux, venant de
di ffé re nt s pa ys ,
chrétiens ou Juifs.
Une femme chrétienne
disait que c’était
prophétique de se
retrouver avec autant
de nationalités autour
de la table, en train
d’éplucher des carottes ou des patates… Être serviteur
en Israël a en effet une dimension prophétique :
« L’Eternel aura compassion de Jacob ; Il choisira
encore Israël et Il les rétablira dans leur pays. Les
étrangers se joindront à eux, et ils s’uniront à la
maison de Jacob… comme serviteurs et comme
servantes. » - Esaïe 14.
Le jour de Sim’hat Torah : « En ce jour-là... »
Notre lecture d’aujourd’hui est en Zacharie 14. Le
prophète utilise beaucoup l’expression : « En ce jour-
là.. ». Ce jour glorieux de la venue du Roi des rois
semble fortement être un jour de Soukkot, le huitième
jour de la te - le chiffre huit symbolise le royaume
millénaire. Zacharie dit que les habitants de la terre
entière viendront adorer le Roi à Jérusalem et fêter la
Fête des Tabernacles, c’est à dire Soukkot !
Le huitième jour de Soukkot, c’est « Sim’hat Torah »,
la joie de la Torah. Tous les Juifs dansent dans la rue à
Jérusalem et les rabbins sortent les rouleaux de la
Torah. C’est un grand jour de liesse, un
recommencement de la lecture des Écritures. Ce serait
un bon jour pour la venue du Machia’h, non ?...
Pasteur Gérald Fruhinsholz
3
Les lois discriminatoires...
Les lois discriminatoires
de Vichy
Je suis une étoile
Seuls les enfants spéciaux portent une étoile
On me regarde de près comme de loin.
Ils ont mis un signe sur mon cœur
Je le porterai avec fierté dès le départ.
On m’a dit qu’une étoile est une récompense.
C’est une coutume du temps passé
Qui nous a été transmise.
Je sais ce que l’étoile révèle
Mais j’essaierai de voir tout cela sous un jour meilleur.
Papa m’a dit d’éviter les problèmes,
De rentrer de l’école au pas de course.
Mais pour moi, l’étoile est jaune comme de l’or.
J’essaierai de me conduire avec plus de hardiesse.
Je me tiens droite, la tête haute.
Ma voix crie fort en silence.
Je suis encore une vraie personne.
Nul ne pourra briser mon esprit ou ma volonté - Inge
3 OCTOBRE 1940
LOI PORTANT SUR LE STATUT DES
JUIFS
Article 1
er
: est regardé comme juif, pour l’application
de la présente loi, toute personne issue de trois grands-
parents de race juive ou de deux grands-parents de la
même race si son conjoint lui-même est juif.
Article 2 : L’accès et l’exercice des fonctions publiques
et mandats énumérés ci-après sont interdits aux
juifs…
Fait à Vichy, le 3 octobre 1940
Nous voici arrivés en automne, la verdure commence à
se colorer, et les feuilles tombent, tourbillonnant au gré
du vent… Et je ne puis m’empêcher de penser à un
certain automne de l’année 1940, où des feuilles sont
tombées en France, au gré d’un vent nauséabonde sous
forme de lois et décrets. Le 3 octobre 1940, le
Gouvernement de Vichy édicte une « Loi portant statut
des Juifs » . Depuis le 15 septembre 1935, les lois de
Nuremberg légalisaient la discrimination raciale à
l’égard des Juifs. L’esprit tordu de ces lois iniques était
déjà bien ancré dans les mentalités en Europe. Aussi, le
Il est important de connaître les mesures discriminatoires prises à l’encontre
des Juifs en France… Et l’on connaît la suite, la fin tragique des Juifs dans
les camps de la mort. Nous ne devons pas oublier… GF
venin insidieux de l’antisémitisme était déjà bien
installé en France lorsque sortit la « Loi du 3 octobre ».
Mais ce n’était que le début d’une série de lois et
décrets à l’encontre des Juifs. La discrimination étant
alors légalisée, une propagande éhontée anti-juive a
inondé notre pays, finissant de duper ceux qui n’avaient
pas vraiment d’opinion sur la question. Médias, cinéma,
affiches, conférences, tracts, journaux, etc… s’en sont
donné à cœur joie. Toute cette honteuse propagande où
l’on voyait partout des affiches avec le Juif représenté
en monstre voulant dévorer le monde, ou dessiné de
façon grotesque, a traversé les générations pour
transmettre un bien pitoyable héritage, qui se traduit
aujourd’hui par des préjugés bien enracinés.
« Il a fallu que je l’apprenne moi, la forme de mon nez.
Elle s’est mise à apparaître partout dans les journaux.
Et quand on est Juif, on a le nez crochu, les oreilles
décollées, les cheveux crépus et les doigts avec des
ongles de sorcières. Devant ma glace, je n’avais pas
cette impression… » - David, 13 ans
« Rue Marcadet, il y avait une affiche au dessus du
marchand de chaussures, une très grande affiche en
couleur. Dessus, on voyait une araignée velue avec une
tête d’homme avec des yeux fendus, des oreilles en
chou-fleur, une bouche lippue et un nez terrible. En bas,
c’était écrit « Le Juif cherchant à posséder le monde ».
C’était pas moi ce monstre ! On était pas des araignées
et on avait pas une tête pareille… » - Jo, 10 ans
« Les stations de métro et les rues se remplissent
d’affiches immenses où l’on nous montre avec le menton
en galoche, l’œil torve, la bouche lippue, le nez
tombant, les doigts griffus et la tête recouverte d’un
chiffon. J’ai appris que je suis juive, que je suis un
monstre, et que je dois me cacher. J’ai peur tout le
temps… » - Francine
Signalons au passage que « la loi portant statut des
Juifs » ; suivie les années suivantes par des décrets
l’aggravant, avait été adoptée sans aucune demande des
autorités allemandes. Le 3 octobre 1940 est donc le
début d’une mise à l’écart légale des Juifs. Les petits
fonctionnaires zélés, les mauvaises langues et les
dénonciateurs se sont mis à se multiplier à une vitesse
(Suite page 10)
4
C’est souvent avec légèreté que sont traités les
Samaritains et quelques fois avec dédain. Qui sont-ils
véritablement ? Pour répondre plus amplement à cette
question, il faut remonter à l’époque de Josué.
Un peu d’histoire…
Le culte samaritain puise son origine à l’autel
qu’édifia Josué sur le Mont Ebal. C’est entre le
Mont Ebal et le Mont Garizim que la religion
d’Israël est passée d’un peuple à une nation.
Douze pierres retirées du Jourdain furent érigées, une
copie de la Loi fut rédigée et les bénédictions et
malédictions furent prononcées (Josué 8:30). C’est
que fut construit le premier sanctuaire religieux
d’Israël dans le pays de la promesse. Sichem -
Shekhem - la cité de Josué située entre ces deux monts
restera longtemps le véritable centre politique et
religieux d’Israël. Au cours de l’histoire, les Israélites
à l’exception de Juda seront souvent tentés de
retourner à ce lieu d’origine. Bien que le temple fut
construit à Jérusalem et le siège de la royauté installé
dans la capitale judéenne, le fils de Salomon,
Roboam, fut proclamé roi à Sichem (1Rois 12 :1).
Après le schisme, les tribus tout naturellement se
retourneront comme par réflexe vers la Samarie et ses
antiques cités religieuses - Shekhem, Shilo -
séjourna longtemps l’Arche de l’Alliance (Juges 18).
Les Samaritains sont foncièrement des Israélites.
Nombre d’entre eux furent déportés des cités de
Samarie vers l’Assyrie en 734 av. J.C. par Téglat-
Phalasar, puis la capitale fut détruite en 721. La
nomenclature fut extirpée, le roi, les notables, les
prêtres et les forces vives de la population furent
emmenés en captivité, laissant la ville de Samarie
(Shomeron) et sa périphérie désertes. Les Assyriens
repeupleront la ville avec des étrangers transférés
(2Rois 17:24) notamment des Couthéens (koutim);
afin de leur enseigner le culte local, on fera revenir
d’exil des prêtres. Selon Flavius Josèphe (GG1,2,6)
les Couthes vivaient autour du temple érigé par
Sanballat (le chef des Samaritains opposés au retour
des Juifs - voir Néh.4) au sud de la courbe de la route
sur le flanc du Garizim et qui présente des ruines
hellénistiques. Mais toute la population autochtone de
la province fut loin d’être déportée en exil. Les plus
pauvres et les paysans demeurèrent dans les
montagnes de Samarie. Cependant l’idolâtrie ne fit
que s’accroître dans la cité repeuplée. Le roi de Judée
Josias (640-609 av. J.C.) encouragea les Israélites
restés fidèles au culte du Dieu d’Israël.
Les Samaritains tentèrent de se réconcilier avec les
Judéens. En 586 av. J.C., des pèlerins samaritains
endeuillés, la barbe rasée, les vêtements déchirés et le
visage griffé vinrent de Shilo, Shekhem et Shomeron
apportant de l’encens et des offrandes jusqu’au temple
dévasté de Jérusalem, ils furent éconduits par Ismaël
un membre de la famille royale qui les tua (Jérémie
41:5-8). Plus tard Sanballat ‘le Couthe’, satrape de
Samarie pour le roi de Perse, tentera d’intervenir dans
la reconstruction du temple de Jérusalem en
s’opposant à Zorobabel sans succès. Sanballat se
retournera ensuite vers Alexandre le Grand.
La bataille d’Issos (333 av. J.C.) met fin à
l’occupation perse. Alexandre le Grand fait de
Samarie la capitale de la province s’étendant du Liban
à l’Égypte. De nouveau apparaît un conflit entre la
campagne autochtone et la cité hellénisée. Les
Israélites se tournent alors vers Sichem et renforcent
l’attachement à l’ancien lieu de culte. C’est à cette
époque et dans ces circonstances que le Mont Garizim
redevint un haut-lieu du culte pour les Samaritains.
Les révoltes font que bon nombre d’entre eux seront
exilés en Égypte.
Les Hasmonéens d’obédience judéenne, descendants
directs des Maccabées, chassèrent les grecs de la ville
de Samarie, mais ils s’en prirent également aux
autochtones. Jean Hyrcan (134-104 av. J.C.) détruisit
Sichem et rasa le temple du Mont Garizim. La
Samarie fut ruinée. Hérode devenu roi, rebâtit la cité
et lui donna le nom de Sébaste, il la peupla de 6.000
anciens mercenaires Gaulois, Thraces et Germains. En
6 après J.C., la province de Samarie redevint comme
du temps d’Alexandre le Grand, une province
syrienne. Les Samaritains se révoltèrent contre
l’autorité romaine mais séparément des Judéens, en
67, Sextus Vetulenus Cerealis commandant de la
5
ème
Légion les massacra. En 70-72, Titus fonda
Les Samaritains Victor Escroignard réside à Jérusalem avec sa famille
L’autel de Josué sur le Mont Ebal
5
Flavia Néopolis (Naplouse). Naplouse devint un refuge
pour les prêtres ayant épousé des étrangères et pour des
Juifs ayant commis des infractions à la Loi.
Plus tard au cours des 5
ème
et 6
ème
siècles, les
Samaritains tenteront de soulever le joug de l’Empire
byzantin mais seront largement éprouvés. En 484,
l’empereur byzantin Zeno fit ériger une église dédiée à
la Théotokos (la Mère de Dieu) sur le Mont Garizim, ce
qui déclenchera de nouveau la vindicte des Samaritains
contre les édifices chrétiens dans le pays. Procope
rapporte que beaucoup de Samaritains se convertirent
au Christianisme. Leur nombre a considérablement
diminué au cours des siècles aux conversions
forcées à l’Islam. Nombre de Chrétiens palestiniens du
centre du pays, de confession Grecque Orthodoxe sont
d’origine samaritaine.
Tout comme il existe une diaspora judéenne, il exista
une diaspora samaritaine. Tout d’abord ils se
répandirent dans les villes côtières : Sidon, Jaffa,
Holon, Ashkelon, Gaza, on connaît une communauté au
Caire jusqu’au 16 siècle, à Damas ils furent nombreux,
mais on les trouve à Rome dans l’entourage de
l’empereur Claude, à Athènes, à Babylone au 4
ème
siècle, on en trouve des traces jusqu’en Espagne sur la
côte de Valence à l’époque antique.
Le rapport des Samaritains à la religion d’Israël
L’élaboration de la Mishna et plus tard le Talmud
construits sur la tradition pharisienne n’ont fait
qu’aggraver la discrimination et le mépris à l’égard des
Samaritains et les ont relégués au rang d’hérétiques et
d’Israélites de rang inférieur. Le Talmud met l’accent
sur l’immigration des populations étrangères établies à
Samarie (quoiqu’elle fut réduite à la cité et son
environnement immédiat) et finit par appeler tous les
Samaritains sans distinction, des « koutim » (Talmud
Yéroushalmi, Shekal fol.46.2).
Les Samaritains conservèrent l’usage de
l’hébreu jusqu’à l’arrivée des Grecs,
mais l’araméen était largement employé
dans la vie courante, il commencera à
disparaître vers le 10
ème
siècle avec la pénétration arabe.
Des éléments du dialecte araméen dit palestinien
subsistent encore dans le langage parlé des Samaritains.
Au 14
ème
siècle l’hébreu est remis en valeur, il subsiste
comme langue liturgique dans une prononciation
archaïque. Les Samaritains ont conservé l’écriture
hébraïque ancienne proche de l’écriture phénicienne en
usage avant l’exil babylonien. Ils possèdent la Torah, le
livre de Josué et sept livres de chroniques. Ils ont aussi
un livre de règles liturgiques appelé Diftir.
Les fêtes liturgiques sont : Pessah (la Pâques), les
Pains sans levain (ils ne mangent pas de pain levé du
13
ème
jusqu’au 14 Nissan), le 50
ème
jour après le shabbat
suivant le dernier jour de la fête des pains sans levain a
lieu Shavouot (Pentecôte, la Fête des Prémices), ils
célèbrent aussi le jour des trompettes (Terou’a) qui
correspond au Nouvel An des Juifs rabbiniques, puis
Kippour. Pourim et Hanoukka qui sont des fêtes
postérieures au Pentateuque sont inconnues.
Les lois de pureté sont observées par les Samaritains,
de même les lois régissant le Shabbat, les règles
alimentaires et pour le calendrier à de rares
exceptions près ; ils appliquent les mêmes pratiques
que les Falashas (Israélites Éthiopiens) et les
Karaïtes. Elles s’apparentent à celles mentionnées
dans les manuscrits découverts à Qumran, ce qui
prouve que les valeurs religieuses samaritaines
reposent sur des origines plus anciennes que le
Judaïsme rabbinique. Il n’est donc fait dans leur foi
aucune allusion à une quelconque notion de Loi orale
ou au Talmud dont l’existence remonte à la fin du
5
ème
siècle de notre ère. Bien qu’il leur est
foncièrement hostile, le Talmud reconnaît que les
Samaritains gardent chaque commandement de
manière plus scrupuleuse que les Juifs. Peut-être
faut-il rappeler que le nom ‘Samaritain’ - Shomroni -
provient de shomèr qui signifie ‘gardien/observant’.
Le devenir des Samaritains
A cause des conversions forcées à l’Islam, les
Samaritains aujourd’hui ne sont plus qu’une infime
minorité composée pour plus de la moitié de
Cohanim (prêtres) authentiquement descendants
d’Aaron (ils possèdent leurs généalogies), cependant
ils représentent à eux seuls une fraction importante
du peuple d’Israël c’est à dire l’ancien royaume du
nord symbolisé par la tribu d’Ephraïm fils de Joseph.
Si vous allez dans les villages autour de Naplouse et
demandez aux anciens d’où sont-ils originaires ? Ils
ne vous diront pas qu’ils appartiennent à une tribu
bédouine venue d’Arabie ou de
Transjordanie, combien même sont-ils
Musulmans, ils vous diront qu’ils sont
des descendants de Youssef ha-Sadik,
(Joseph-le-Juste), le fils de Jacob qui
fut intendant de Pharaon sur toute
l’Égypte et qui, par son élection sauva
toute la postérité d’Israël de la famine.
Les prophètes nous parlent d’un retour en grâce
d’Ephraïm, ils nous disent que l’animosité
existante entre Juda et Ephraïm disparaîtra, et
qu’ils ne formeront qu’un seul peuple sous la
direction du Messie (Ez.37:15-28 ; Zach.10:6-8)
Ephraïm entraînera derrière lui tous les Israélites
assimilés dans l’Islam, et qui sont fort nombreux
dans les nation de l’ancien Empire perse, depuis le
Cachemire en passant par l’Afghanistan jusqu’aux
confins de l’Éthiopie, ainsi qu’il est écrit : « Ephraïm
assujettira celui qui l’a asservi » - Esaïe 11 :14
Victor Escroignard
« ils sont des descendants
de Youssef ha-Sadik,
(Joseph-le-Juste), le fils
de Jacob
1 / 12 100%
La catégorie de ce document est-elle correcte?
Merci pour votre participation!

Faire une suggestion

Avez-vous trouvé des erreurs dans linterface ou les textes ? Ou savez-vous comment améliorer linterface utilisateur de StudyLib ? Nhésitez pas à envoyer vos suggestions. Cest très important pour nous !