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Flavia Néopolis (Naplouse). Naplouse devint un refuge 
pour les prêtres ayant épousé des étrangères et pour des 
Juifs ayant commis des infractions à la Loi. 
 
Plus  tard  au  cours  des  5
ème
  et  6
ème
  siècles,  les 
Samaritains  tenteront  de  soulever  le  joug  de  l’Empire 
byzantin  mais  seront  largement  éprouvés.  En  484, 
l’empereur byzantin Zeno fit ériger une église dédiée à 
la Théotokos (la Mère de Dieu) sur le Mont Garizim, ce 
qui déclenchera de nouveau la vindicte des Samaritains 
contre  les  édifices  chrétiens  dans  le  pays.  Procope 
rapporte  que  beaucoup  de  Samaritains  se  convertirent 
au  Christianisme.  Leur  nombre  a  considérablement 
diminué  au  cours  des  siècles  dû  aux  conversions 
forcées à l’Islam. Nombre de Chrétiens palestiniens du 
centre du pays, de confession Grecque Orthodoxe sont 
d’origine samaritaine. 
 
Tout  comme  il  existe  une  diaspora  judéenne,  il  exista 
une  diaspora  samaritaine.  Tout  d’abord  ils  se 
répandirent  dans  les  villes  côtières :  Sidon,  Jaffa, 
Holon, Ashkelon, Gaza, on connaît une communauté au 
Caire jusqu’au 16 siècle, à Damas ils furent nombreux, 
mais  on  les  trouve  à  Rome  dans  l’entourage  de 
l’empereur  Claude,  à  Athènes,  à  Babylone  au  4
ème
 
siècle, on en trouve des traces jusqu’en Espagne sur la 
côte de Valence à l’époque antique. 
 
Le rapport des Samaritains à la religion d’Israël 
L’élaboration  de  la  Mishna  et  plus  tard  le  Talmud 
construits  sur  la  tradition  pharisienne  n’ont  fait 
qu’aggraver la discrimination et le mépris à l’égard des 
Samaritains et les  ont relégués au rang d’hérétiques et 
d’Israélites  de  rang  inférieur.  Le  Talmud  met  l’accent 
sur l’immigration des populations étrangères établies à 
Samarie  (quoiqu’elle  fut  réduite  à  la  cité  et  son 
environnement  immédiat)  et  finit  par  appeler  tous  les 
Samaritains  sans  distinction,  des  « koutim »  (Talmud 
Yéroushalmi, Shekal fol.46.2). 
 
Les Samaritains conservèrent l’usage de 
l’hébreu  jusqu’à  l’arrivée  des  Grecs, 
mais l’araméen était largement employé 
dans  la  vie  courante,  il  commencera  à 
disparaître vers le 10
ème
 siècle avec la pénétration arabe. 
Des  éléments  du  dialecte  araméen  dit  palestinien 
subsistent encore dans le langage parlé des Samaritains. 
Au 14
ème
 siècle l’hébreu est remis en valeur, il subsiste 
comme  langue  liturgique  dans  une  prononciation 
archaïque.  Les  Samaritains  ont  conservé  l’écriture 
hébraïque ancienne proche de l’écriture phénicienne en 
usage avant l’exil babylonien. Ils possèdent la Torah, le 
livre de Josué et sept livres de chroniques. Ils ont aussi 
un livre de règles liturgiques appelé Diftir. 
 
Les  fêtes  liturgiques  sont :  Pessah  (la  Pâques),  les 
Pains sans levain (ils ne mangent pas de pain levé du 
13
ème
 jusqu’au 14 Nissan), le 50
ème 
jour après le shabbat  
suivant le dernier jour de la fête des pains sans levain a 
lieu  Shavouot  (Pentecôte, la  Fête  des  Prémices),  ils 
célèbrent  aussi le jour des  trompettes (Terou’a) qui 
correspond au Nouvel An des Juifs rabbiniques, puis 
Kippour.  Pourim  et  Hanoukka  qui  sont  des  fêtes 
postérieures au Pentateuque sont inconnues.  
 
Les lois de pureté sont observées par les Samaritains, 
de  même  les  lois  régissant  le  Shabbat,  les  règles 
alimentaires  et  pour  le  calendrier  à  de  rares 
exceptions près ; ils appliquent les mêmes pratiques 
que  les  Falashas  (Israélites  Éthiopiens)  et  les 
Karaïtes.  Elles  s’apparentent  à  celles  mentionnées 
dans  les  manuscrits  découverts  à  Qumran,  ce  qui 
prouve  que  les  valeurs  religieuses  samaritaines 
reposent  sur  des  origines  plus  anciennes  que  le 
Judaïsme rabbinique. Il n’est donc fait dans leur foi 
aucune allusion à une quelconque notion de Loi orale 
ou  au  Talmud  dont  l’existence  remonte  à  la  fin  du 
5
ème
  siècle  de  notre  ère.  Bien  qu’il  leur  est 
foncièrement  hostile,  le  Talmud  reconnaît  que  les 
Samaritains  gardent  chaque  commandement  de 
manière  plus  scrupuleuse  que  les  Juifs.  Peut-être 
faut-il rappeler que le nom ‘Samaritain’ - Shomroni - 
provient de shomèr qui signifie ‘gardien/observant’. 
 
Le devenir des Samaritains 
A  cause  des  conversions  forcées  à  l’Islam,  les 
Samaritains  aujourd’hui  ne  sont  plus  qu’une  infime 
minorité  composée  pour  plus  de  la  moitié  de 
Cohanim  (prêtres)  authentiquement  descendants 
d’Aaron (ils possèdent leurs généalogies), cependant 
ils  représentent  à  eux  seuls  une  fraction  importante 
du  peuple  d’Israël c’est à dire l’ancien royaume  du 
nord symbolisé par la tribu d’Ephraïm fils de Joseph. 
Si vous allez dans les villages autour de Naplouse et 
demandez aux anciens d’où sont-ils originaires ? Ils 
ne  vous  diront  pas  qu’ils  appartiennent  à  une  tribu 
bédouine  venue  d’Arabie  ou  de 
Transjordanie, combien même sont-ils 
Musulmans, ils vous diront qu’ils sont 
des  descendants de  Youssef  ha-Sadik, 
(Joseph-le-Juste),  le  fils  de Jacob  qui 
fut  intendant  de  Pharaon  sur  toute 
l’Égypte et qui, par son élection sauva 
toute la postérité d’Israël de la famine. 
 
Les prophètes nous parlent d’un retour en grâce 
d’Ephraïm,  ils  nous  disent  que  l’animosité 
existante  entre  Juda  et  Ephraïm  disparaîtra,  et 
qu’ils  ne  formeront  qu’un  seul  peuple  sous  la 
direction  du  Messie  (Ez.37:15-28  ;  Zach.10:6-8) 
Ephraïm  entraînera  derrière  lui  tous  les  Israélites 
assimilés  dans  l’Islam,  et  qui  sont  fort  nombreux 
dans  les  nation  de  l’ancien Empire  perse,  depuis le 
Cachemire  en  passant  par  l’Afghanistan  jusqu’aux 
confins de l’Éthiopie, ainsi qu’il est écrit : « Ephraïm 
assujettira celui qui l’a asservi » - Esaïe 11 :14 
 
Victor Escroignard      
 
« ils sont des descendants 
de Youssef ha-Sadik, 
(Joseph-le-Juste), le fils 
de Jacob