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le 28 février 2016 N°42
LE CANARD DE L’ORGE
BULLETIN DE L’ASSOCIATION INTERCOMMUNALE DES NATURALISTES DU VAL
D’ORGE (A.I.N.V.O) et
DE LA SECTION NATURE de l'AMSL LA NORVILLE
ditorial :
C'est maintenant le printemps, le nouveau journal est né.
Nous allons partager différents articles surprenants.
Les premières pages nous plongent dans le monde des
insectes, c'est un concentré de différents accouplements
d'insectes. Je suis toujours surpris par la qualité et les détails
de ces photos qui nous plongent dans l'univers des petites
bêtes. J'apprécie également le texte sur le champignon qui
nous précise les lieux de prédilection du clavaire, et en plus
il se mange, bon appétit. Quelques pages après, nous
observerons les formes tourmentées des végétaux dans notre
nature si complexe. Puis l'astronomie revient avec un article
sur Mercure. Bien sûr, ces articles sont nourris avec la
poésie de Josiane et de Pierre.
Maintenant c'est à vous de lire, et pourquoi pas, retrouvons
ces animaux, ces végétaux et champignons dans nos futures
balades dans la nature. Bonne lecture et merci aux
rédacteurs pour ces articles qui enrichissent nos
connaissances naturalistes.
Pour être au plus près de la nature et de nos futures
escapades vous pouvez également vous connecter sur notre
site (AINVO.fr).
Bonne lecture à tous.
Daniel PRUGNE
Table des matières
- accouplements de diptères
- Un champignon
- Poème : « amie nuit »
- Plantes curieuses
- Dictons en vers
- Inventaire au Trévois
- Astro : Mercure
-Poème : « Créations et Alpha béta »
Dates importantes à retenir
Comptage des oiseaux :
Wetland et STOC EPS
SOS Crapauds
Sorties de nuit
Sortie à Milly
Rando à Fontainebleau
Rando à Rambouillet
Coordones :
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Accouplements de diptères
Les insectes de l'ordre des diptères se reconnaissent, comme leur nom l'indique, à la présence d'une unique paire d'ailes.
La seconde paire commune aux insectes, la paire postérieure, est chez eux atrophiée et remplacée par une paire de
« balanciers » plus ou moins visibles selon les espèces.
La famille de diptères dont l'accouplement est la plus aisée à observer dans le Val d'Orge est celle des tipulidés. Ses
individus, les tipules, inoffensifs cousins des moustiques, sont particulièrement nombreux et les couples peuvent être
trouvés assez en évidence dans les hautes herbes. Dans la région, cette famille compte différentes espèces de tailles très
variables, plusieurs étant suffisamment grandes pour se remarquer de loin.
Tipules
Tipules
Toutes les copulations de tipules que j'ai observées ont lieu dans la même posture. Les partenaires se tiennent dos à dos
pour joindre leurs organes sexuels situés au bout de leur abdomen. Les femelles sont généralement plus grosses que les
mâles. C'est le cas pour les 2 espèces de cette première ligne de photos ci-dessus dont les individus mesurent environ
2cm pour l'image de gauche mais moins d’1cm pour celles de droite.
On montre ci-dessous une troisième espèce du genre tipule : la tipule géante (Tipula maxima), dont les individus
atteignent 3cm.
Tipula maxima
Tipules géantes
Avec une telle taille, il est plus aisé de distinguer les détails de l’emboîtement des abdomens. Ci-dessous, on peut voir
que celui de la femelle présente à son extrémité une sorte de pince, habituellement fermée, dans laquelle vient s'insérer
l'appareil génital du mâle. Elle est ici visible en position ouverte car la vue est prise immédiatement après
l’accouplement.
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Femelle de tipule géante juste après
l'accouplement
Autre genre de la famille des tipulidés, les néphrotomes se distinguent, pour plusieurs espèces courantes, par 3 bandes
noires bien nettes sur leur dos.
Fréquemment, ils se déplacent pendant l’accouplement, chaque partenaire assurant sa part du vol. Le couple avance alors
avec les deux corps presque à l’horizontale, tel un petit hélicoptère à deux hélices.
Autre espèce de diptères pratiquant l'accouplement en opposition, c'est-à-dire copulant dos à dos, les syrphes porte-
plume (Sphaerophoria scripta) sont aussi inoffensifs que les tipules. Pour dissuader les prédateurs de s'en prendre à eux,
ils usent d'une forme de mimétisme : ils arborent les rayures jaunes et noires voyantes des guêpes, abeilles et autres
hyménoptères dotés de moyens de défense efficaces (ces motifs avertissant d'une dangerosité supposée sont qualifiés de
signaux aposématiques). Le mâle est l'individu au jaune plus vif et à l'abdomen fortement courbé tandis que la femelle
est plus pâle avec un abdomen un peu aplati.
s
phaerophoria scripta
Pas de généralité concernant l’accouplement chez les diptères: la position change pour les familles qui suivent. Bien
que leurs organes génitaux soient également situés au bout de leur abdomen, celles-ci pratiquent un chevauchement. Il
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s'agit d'un accouplement par superposition plutôt qu'un accouplement en opposition.
Dans la ligne de photos ci-dessous, les mouches de droite sont très petites. Il s'agit probablement de drosophiles, c’est-
à-dire d'une espèce appartenant au genre des mouches du vinaigre rendues célèbres par la recherche génétique en raison
de la grande taille de leurs chromosomes et de leur facilité d’élevage.
Drosophiles (?)
Dans une toute autre catégorie de taille, on trouve la mouche à damier (Sarcophaga carnaria). Cette mouche à la robe
élégante est l'une des plus grosses parmi les espèces communes. L’appareil sexuel du mâle de la mouche à damier, noir
luisant à l’extrémité de l’abdomen est clairement visible sur ces images. Cet organe est appelé « phallosome »; il contient
l’édéage (organe par lequel un insecte mâle injecte son sperme dans la femelle) et permet de distinguer diverses espèces
de mouches voisines.
Sa
rcophaga carnaria
La scatophage du fumier (Scathophaga stercoraria) est une mouche velue, présentant un net dimorphisme sexuel, dont
l’accouplement a lieu sur les bouses de vaches fraîchement émises et encore chaudes. Les œufs sont pondus dans cette
matière et les asticots, carnivores comme leurs parents, s’y développent en se nourrissant des larves d’insectes
coprophages.
Scathophaga stercoraria
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Don nuptial d'un empididé
La famille des empididés regroupe
des diptères prédateurs d’autres
diptères.
Les mâles pratiquent le « don nuptial »
en vue d’attirer les femelles. Si le
cadeau convient à la femelle,
l’accouplement peut avoir lieu dans
une position originale. Ces empis sont
méfiants et les couples ne se laissent
pas approcher aisément. S'ils sont
dérangés, ils n’interrompent pas la
copulation mais seul le mâle assure
alors le vol. Chargé de la femelle et
d’un don nuptial volumineux, sa
vivacité et sa rapidité sont fortement
amoindries.
empididés
Pour finir en beauté, ces gracieuses petites mouches à la cambrure si délicate sont de la famille des conopidés et
probablement du genre myopa. Leurs larves parasiteraient des hyménoptères tandis que les adultes se nourriraient de
nectar.
JEROME GRIFFOND
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