contribution de l`investissement prive a la croissance economique

publicité
REPUBLIQUE DU BENIN
MINISTERE DE L’ENSEIGNEMENT SUPERIEUR ET DE LA RECHERCHE
SCIENTIFIQUE
UNIVERSITE D’ABOMEY-CALAVI
(UAC)
FACULTE DES SCIENCES ECONOMIQUES ET DE GESTION
(FASEG)
ES-SCIENCES ECONOMIQUES
OPTION : ECONOMIE
THEME :
CONTRIBUTION DE
L’INVESTISSEMENT PRIVE A LA
CROISSANCE ECONOMIQUE AU BENIN
Réalisé par :
SOKOME Janvier
&
SOKPON A. Jules
Sous la Direction de :
Pr. AMOUSSOUGA GERO Fulbert
Professeur titulaire des Sciences
Economiques à la FASEG
Année Académique 2008-2009
DEDICACE
Je dédie ce mémoire à :
¾ vous papa et maman chéris ; les artisans de ce que je suis. C’est le moment idéal pour moi de vous témoigner de mes sincères gratitudes. Recevez ce mémoire comme le fruit de votre effort et priez pour moi pour la suite de mes formations. ¾ Vous mes oncles et tantes ; pour vos guides et conseils au cours de cette formation. Votre part dans l’aboutissement de ce travail est énorme. Je vous en suis entièrement reconnaissant. ¾ Vous pasteur ODEBI Akitola Justin ; professeur de théologie au Collège Biblique Apostolique du Bénin (COBAB/COME) ; Pour vos affections ; prières et surtout vos nombreux conseils. ¾ Vous mes frères et sœurs ; ce travail est également le vôtre. Soyez –en‐
fier. ¾ Vous mes cousins et cousines ; recevez mes sincères reconnaissances à travers ce travail. Janvier SOKOME
i
DEDICACE
™
A vous mes parents TOFFON C. Jeannette et feu SOKPON D.
Boniface. C’est le moment idéal pour vous témoigner de ma profonde
gratitude.
™A
vous mes frères DEKOUNDE A. Hugues et SOKPON A. Rémi. Je
vous présente ce travail en tant que fruit de notre union et de notre
combat.
™A
toi DAGBA Fabienne secrétaire ; toi qui par ton soutien m’a fait
preuve de la nécessité de ton métier.
™ A Vous Edouard SOKPON du ministère des mines ; de l’énergie et de
l’hydraulique vous qui n’êtes restés en aucun cas loin de mes doléances.
Que l’Esprit Saint vienne consolider d’avantage cet amour fraternel.
™ A vous Mr SODJINOU Sylvain fondé du complexe scolaire ARCHE DE
NOE qui a accordé une très grande importance à la formation que j’ai
reçue à la FASEG.
Jules A. SOKPON
ii
REMERCIEMENTS
Nous adressons nos sincères remerciements et gratitudes :
9 Au
professeur AMOUSSOUGA GERO Fulbert pour avoir accepté de
suivre ce travail et pour s’y être impliqué véritablement malgré ses
multiples occupations.
9 Aux
professeurs d’avoir cru en nous et de nous avoir guidé tout au long
de ce travail.
Nos sincères remerciements vont également à l’endroit de :
9 Tout le corps enseignant ; le personnel administratif de la FASEG pour leurs précieuses contributions à notre formation. 9 Aux messieurs les membres du jury pour l’honneur qu’ils nous font en acceptant d’apprécier ce travail. 9 Tout le personnel de la Direction Générale des Affaires Economiques (DGAE) ; plus particulièrement le Directeur Général ; le personnel de la CAT (Cellule d’Appui Technique) au secteur privé pour les efforts consentis lors de la collecte des données. 9 Mr HOUNDONOUGBO Victor professeur d’université à la retraite ; actuel directeur des cours GAMA. Ce travail n’est rien d’autre que les germes de vos conseils. 9 Mme HOUNDONOUGBO Christelle du ministère de la jeunesse des sports et des loisirs. Il n’y a rien de plus idéal pour nous que de vous avoir comme personne ressource. iii
SOMMAIRE
INTRODUCTION……………………………………………………………………………………
1
CHAPITRE I : CADRE THEORIQUE ET METHODOLOGIQUE DE L’ETUDE……………
3
SECTION 1 : CADRE THEORIQUE………………………………………………………
3
SECTION 2 : REVUE DE LITTERATURE ET METHODOLOGIE DE L’ETUDE ………………………………………… 6
CHAPITRE 2
ANALYSE DE L’EVOLUTION DE L’INVERSTISSEMENT PRIVE AU BENIN…………
30
32
SECTION 1: ANALYSE SECTORIELLE………………………………………………………………………………… 34
SECTION 2: ANALYSES GRAPHIQUES………………………………………………………………………………………….. 43
SECTION 3 : PRESENTATION DE QUELQUES SITUATIONS ECONOMIQUES…………………………………. CHAPITRE 3 51
PRESENTATION, ANALYSES DES RESULTATS ET RECOMMANDATIONS………………………………………… 51
SECTION 1: PRESENTATION ET ANALYSES DES RESULTATS…………………………………………………………… 64
SECTION 2 : RECOMMANDATIONS ……………………………………………………………………………………………… 66
CONCLUSION……………………………………………………………………………………………………………………. I
ANNEXES…………………………………………………………………………………………………………………………… LISTE DES TABLEAUX
iv
Tableau 1 : Signe attendu des paramètres des variables du modèle 1….
23
Tableau 2 : Signe attendu des paramètres des variables du modèle 2….
25
Tableau 3 : Test ADF en niveau des variables ……………………….
31
Tableau 4 : Test ADF en différence première des variables…………..
52
Tableau 5 : Test ADF en seconde différence de la variable…………..
53
Tableau 6 : Résultat d'estimation du modèle de long terme…………..
Tableau 7 : Modèle de court terme……………………………………..
Tableau 8 : Significativité du modèle 2 à long terme………………….
Tableau 9 : Significativité du modèle 2 à court terme………………….
Tableau 10 : présentation des données des trois secteurs et de leurs
54
55
55
59
59
sous-secteurs en % du PIB……………………………….
LISTE DES GRAPHIQUES
v
graphique 1 : l’évolution du Produit Intérieur Brute (PIB) en milliards
de FCFA Gde 1975 à 2007 au Bénin……………………
34
graphique 2 : Evolution de l’investissement privé (IP) de 1975 à 2007
au Bénin…………………………………………………
35
graphique 3 : Etude comparée de l’évolution de l’Investissement privé
(IP) et du produit intérieur brut (PIB) de 1975 à 2007 au
36
Bénin……………………………………………………..
graphique 4 : Etude comparée de l’évolution de l’Investissement Privé
37
(IP) et de l’Investissement Publique (IG) de 1975 à 2007.
graphique 5 : Etude comparée de l’évolution de l’Investissement Privé
(IP) et du Crédit Economique (CE) de 1975 à 2007 au
38
Bénin………………………………………………………
graphique 6 : Etude comparée de l’évolution de l’Investissement Privé
(IP) et du Dégré d’Ouverture (DO) de 1975 à 2007 au
39
Bénin. ……………………………………………………
graphique 7 : Etude comparée de l’évolution de l’Investissement Privé
(IP) et de l’Epargne Intérieure (S) en milliards de FCFA
41
de 1975 à 2007 au Bénin………………………………..
graphique 8: Etude comparée de l’évolution de la croissance de
l’Investissement Privé (IP) et de la croissance du Taux
42
d’intérêt Prêteur (TIP) en pourcentage de 1976 à 2007 au
Bénin. …………………………………………………….
LISTE DES SIGLES ET ABREVIATIONS
ADF
Dickey-Fuller Augmenté
vi
BCEAO
BIC
CAT
CE
CPI
CSP
DE
DGAE
DO
DW
ECM
FASEG
FAS
FASR
FMI
FRPC
Ir
Itn
Itn*
INSAE
IP
ITE
Kt
Kt-1
K*t
K*t-1
Log
MDS
MCO
OMD
OS
PAC
PIB
Pr
Prob
S
UAC
Yt
Banque Centrale des Etats de l’Afrique de l’Ouest
Bénéfice Industriel et Commercial
Cellule d’Appui Technique
Crédit à l’Economie
Centre de Promotion des Investissements
Crédit au Secteur Privé
Dépense en Education
Direction Générale des Affaires Economiques
Degré d’Ouverture
Durbin Waston
Error Correction Model
Faculté des Sciences Economiques et de Gestion
Facilité d’Ajustement Structurel
Facilité d’Ajustement Structurel Renforcé
Fonds Monétaire International
Facilité pour la Réduction de la Pauvreté et la Croissance
Investissement de Remplacement
Investissement net à la Période t
Investissement net désiré de la Période t
Institut Nationale de la Statistique et de l’Analyse Economique
Investissement Privé
Indice de Taux d’Echange
Capital courant
Capital désiré antérieur
Capital désiré à la période t
Capital désiré antérieur
logarithme
Milliards
Moindre Carré Ordinaire
Objectif du Millénaire pour le Développement
Objectif Spécifique
Population Active
Produit Intérieur Brut
Professeur
Probabilité
Epargne Intérieure
Université d’Abomey-Calavi
Production de la Période t
vii
CONTRIBUTION DE L’INVESTISSEMENT PRIVE DANS LA CROISSANCE ECONOMIQUE AU BENIN
INTRODUCTION
Le Bénin, à l’instar des autres pays de la sous région est toujours confronté à
l’épineuse question du chômage, de la pauvreté qui ne cessent de prendre de
l’ampleur en dépit des diverses mesures mises en œuvre pour les éradiquer. Il
affiche donc des conditions socio-économiques suffisamment dégradées et
défavorables à l’épanouissement de la population. Soucieux de cette situation,
les dirigeants politiques tentant aussi bien au niveau national que régional de
trouver les approches de solution pour atténuer les intensités du phénomène.
Ainsi, suite à la période d’instabilité politique plongeant le pays sous une crise
sans précédant en 1980, le Bénin avec l’appui d’institutions internationales, à
mis en place un vaste programme de réformes visant la stabilisation, la
libéralisation de l’économie et une bonne intégration de l’économie régionale et
mondiale. Ensuite, au cours de la décennie (1990), le Bénin a favorisé un climat
plus ou moins attractif pour l’investissement à travers la constitution du 11
Décembre1990 qui a consacré les droits de libre établissement sans distinction
de nationalité et principe du traitement national en matière d’investissement.
C’est dans cette optique de réduction de la pauvreté qu’a été envisagée la mise
en place des objectifs du millénaire pour le développement (OMD) qui entre en
ligne pour la réduction de la pauvreté.
Malgré ces efforts, le Bénin enregistre des performances peu reluisantes en
matière de croissance de la production et de l’investissement.
En effet, on constate que le taux moyen de l’investissement au Bénin sur la
période de 2000-2005 est de 19,4% alors que sur cette même période ce taux
avoisine 30% dans les pays asiatiques qui sont la référence en matière de
croissance économique actuellement.
Nul ne peut parler de la croissance économique d’un pays sans passer par le
développement de l’IP. C’est pourquoi les différentes stratégies de réduction de
la pauvreté doivent recourir à des interventions sur l’investissement en vue de
Réalisé par Janvier SOKOME et Jules A. SOKPON Page 1 CONTRIBUTION DE L’INVESTISSEMENT PRIVE DANS LA CROISSANCE ECONOMIQUE AU BENIN
relever le taux de croissance économique condition nécessaire mais pas
suffisante pour assurer le bien- être social.
Les initiatives privées doivent donc être encouragées afin d’accélérer le rythme
de la croissance et de parvenir sur une durée raisonnable à l’amélioration des
conditions de vie des populations. L’IP joue donc un rôle capital dans le
renforcement des capacités productives. Il mérite donc une étude approfondie
de manière à déterminer sa contribution dans la croissance économique.
Notre présent mémoire s’inscrit bien dans cet ordre d’idée et est structuré en
trois chapitres :
Le premier dresse le cadre théorique et méthodologique de l’étude. Le deuxième
présente l’évolution de quelques grandeurs macro économiques caractéristiques
de l’IP et de la croissance économique au Bénin. Le troisième enfin s’appui sur
une approche économétrique pour montrer la contribution de l’IP dans la
croissance économique et l’analyse de ses déterminants.
Réalisé par Janvier SOKOME et Jules A. SOKPON Page 2 CONTRIBUTION DE L’INVESTISSEMENT PRIVE DANS LA CROISSANCE ECONOMIQUE AU BENIN
CHAPITRE 1
CADRE THEORIQUE ET METHODOLOGIQUE DE L’ETUDE
Ce chapitre s’articule autour de deux axes : le cadre théorique ; qui met en
exergue d’une part la problématique et l’intérêt de l’étude, les objectifs et
hypothèses de recherche ; d’autre part,
la revue de littérature ainsi que la
méthodologie adoptée pour conduire l’étude.
SECTION 1 : CADRE THEORIQUE DE L’ETUDE
Cette section s’oriente vers deux paragraphes ; le premier comportant la
problématique et l’intérêt de l’étude ; le second aux objectifs et hypothèses de
recherche
PARAGRAPHE 1 : PROBLEMATIQUE ET INTERET DE L’ETUDE.
Pendant toute la décennie 1970 et surtout 1980, le Bénin a été durement ébranlé
par de profondes crises économiques. Le pays a connu des déséquilibres et
distorsions internes et externes dans le domaine des finances publiques, du crédit
et de la répartition des investissements qui se sont traduits par un ralentissement
de la croissance du PIB, et une détérioration de l’infrastructure socioéconomique.
C’est dans ce contexte, que le gouvernement béninois s’est engagé dans un
important processus d’ajustement structurel de l’économie nationale avec le
soutien des institutions de BRETTON WOODS et de la communauté
Internationale qui malheureusement n’ont pu apporter le remède immédiat à
l’effondrement économique du pays. C’est alors que la Conférence des Forces
Vives de la Nation qui a eu lieu en février 1990 à Cotonou a mis fin à 17 années
d’idéologie Marxiste-léniniste et marquant le début d’une nouvelle expérience
basée sur le pluralisme politique et le libéralisme économique appuyée par deux
accords au titre de la facilité d’ajustement structurel (FAS). La stratégie de
Réalisé par Janvier SOKOME et Jules A. SOKPON Page 3 CONTRIBUTION DE L’INVESTISSEMENT PRIVE DANS LA CROISSANCE ECONOMIQUE AU BENIN
développement économique met l’accent sur la réduction de la taille et du rôle
de l’administration publique, la rigueur
budgétaire et la prééminence de
l’initiative privée.
Entre Janvier 1993 et juillet 2003 le Bénin a mis en œuvre trois programmes de
réformes économiques appuyés par deux accords au titre de la FASR et un
accord au titre de la FRPC signé avec le FMI.
Ces programmes visent à renforcer les assises d’une croissance soutenue tirée
par le secteur privé et à réduire la pauvreté grâce à l’assainissement des finances
publiques, à l’augmentation des dépenses
engagées dans la lutte contre la
pauvreté et l’approfondissement des réformes structurelles.
Les différentes réformes entreprises par le gouvernement ont permis au pays
de connaître des taux de croissance du PIB relativement élevés, soit 4,8%
pendant la période de 1990-2003 contre 2,3% pour l’Afrique subsaharienne. Ces
performances sont dues à la hausse des investissements mais aussi à
l’accroissement de la productivité totale de facteurs.
Le ratio de l’investissement par rapport au PIB a grimpé, passant de moins de
10% avant les réformes à 18% en moyenne vers la fin des années 1990.
L’épargne intérieure reste faible, une grande partie des investissements étant
financée par l’épargne extérieure et à travers le déficit du compte courant de
l’aide extérieure.
Les observations empiriques et les comparaisons internationales montrent
aujourd’hui que le ratio de l’investissement privé au PIB (Investissement
privé /PIB) est faible en Afrique subsaharienne. Mais d’énormes efforts ont été
accomplis par le centre de promotion des investissements (CPI) au Bénin à
travers les forums, journées de réflexion, séminaires et les avantages fiscaux du
code des investissements dont il assure l’application à travers l’instruction des
dossiers d’investissement à l’agrément depuis sa création en 1998 à ce jour, car
le taux d’investissement privé qui était en moyenne de 13,2% pour la période de
2000 – 2002 est passé de 13,5% en 2003 et 2005 puis à 15,6% en 2006.
Réalisé par Janvier SOKOME et Jules A. SOKPON Page 4 CONTRIBUTION DE L’INVESTISSEMENT PRIVE DANS LA CROISSANCE ECONOMIQUE AU BENIN
Conscient de cette réalité, le Bénin n’avait que le choix de relancer le secteur
privé via l’investissement privé comme source de croissance. Ce choix s’est
matérialisé à travers une collaboration plus franche entre secteur publique –
secteur privé et dans la loi de finance 2009, le gouvernement a accordé
beaucoup de facilités au secteur privé. Au nombre de ces facilités, on note entre
autres la réduction du taux d’imposition des bénéfices industriels et
commerciaux (BIC). Mais pour que ces mesures aient des impacts plus probants,
il ne serait pas inutile de connaître si les investissements privés contribuent
réellement et significativement à la croissance de l’économie béninoise. En
d’autres termes, il s’agit d’apporter des éléments de réponses aux questions
suivantes :
En dehors des sacrifices fiscaux, quels peuvent-être les facteurs susceptibles de
dynamiser l’investissement privé ?
Les investissements privés sont-ils réellement précurseurs de croissance
économique au Bénin ?
Le présent mémoire qui s’inscrit dans la logique des travaux empiriques réalisés
jusque là sur la question, tente d’apporter des éléments de réponses aux
interrogations susmentionnées.
Il ressort de cette étude un objectif général, des objectifs spécifiques liés à cet
objectif général et des hypothèses de recherche qui découlent de ces objectifs
spécifiques.
PARAGRAPHE 2 : OBJECTIFS ET HYPOTHSES DE RECHERCHE
A- Objectif général
L’objectif général de cette étude est de montrer la contribution de l’IP à la
croissance de l’économie béninoise.
Les objectifs spécifiques liés à cet objectif général sont de deux ordres :
Réalisé par Janvier SOKOME et Jules A. SOKPON Page 5 CONTRIBUTION DE L’INVESTISSEMENT PRIVE DANS LA CROISSANCE ECONOMIQUE AU BENIN
B- Les objectifs spécifiques
OS1 : Montrer l’impact de l’investissement privé sur la croissance économique
OS2 : Montrer les facteurs explicatifs de l’investissement privé au Bénin.
C- Hypothèses
H1 : L’accroissement des IP favorise la croissance économique au Bénin.
H2 : Toutes les variables économiques citées du modèle 2 expliquent l’évolution
des investissements privés au Bénin.
SECTION 2 : REVUE DE LITTERATURE ET METHODOLOGIE DE
L’ETUDE
PARAGRAPHE 1 : REVUE DE LITTERATURE
A- La fonction d’investissement résultant du principe d’accélération simple
J. M. Clark (1917) est le premier qui en étudiant la demande de matériel
du secteur des chemins de fer en fonction de leur trafic établit une fonction
d’investissement fondée sur le principe d’accélération. Il distingue deux sortes
de demande de capital : une demande nette (investissement net, In)
correspondant à un accroissement ou à une diminution de capacité de production
et une demande de remplacement (investissement de remplacement, Ir) destinée
à compenser l’usure du stock de capital.
Postulant, conformément au principe d’accélération, la proportionnalité de
la production et du stock de capital, il en déduit que pour un niveau de
production donné Yt, le stock de capital, Kt est tel que
Kt = λ Yt
Par conséquent, la variation du stock de capital au cours de la période t, c’est-àn
dire l’investissement net, I t est égal à :
I tn = K t − K t −1 = λ .(Yt − Yt −1 )
Réalisé par Janvier SOKOME et Jules A. SOKPON Page 6 CONTRIBUTION DE L’INVESTISSEMENT PRIVE DANS LA CROISSANCE ECONOMIQUE AU BENIN
Où kt et Kt-1 désignent respectivement les stocks de capital à la fin de la période t
et à la fin de la période t-1.
Faisant, par ailleurs, l’hypothèse que la demande de capital de
remplacement, I tr , est proportionnelle au stock de capital existant, au début de la
période courante, il en résulte que
I tr = δ . K t −1
Ou δ est le coefficient de remplacement du stock de capital. Le coefficient
δ
peut s’analyser comme l’inverse de la durée de vie moyenne du capital. En
effet, si les biens de capital durent en moyenne N années, on devra en remplacer
chaque année une fraction :
δ=
1
N .
Dans ces conditions l’investissement total (It) sera égal à :
It = I t + I t
n
r
= λ . (Yt − Yt −1 ) + δ .K t −1
Ou encore
I t = λ . ΔYt + δ . K t -1
Telle est l’expression générale de la fonction d’investissement fondée sur le
principe d’accélération simple.
Cette expression peut également s’écrire sous forme de taux d’accumulation,
soit :
It
K t −i
En effet en divisant les deux membres de l’équation précédente par K t −1 , on
obtient :
ΔYt
It
=λ−
+δ
K t −1
K t −1
Comme, par définition Kt-1 = λ − Yt −1 , il en résulte
ΔYt
It
=
+δ
K t −1 K t −1
Réalisé par Janvier SOKOME et Jules A. SOKPON Page 7 CONTRIBUTION DE L’INVESTISSEMENT PRIVE DANS LA CROISSANCE ECONOMIQUE AU BENIN
B- Les vérifications empiriques de la fonction d’investissement résultant du
principe d’accélération simple
Diverses études en particulier celle de J. Tinbergen (1938), furent entreprises
principalement entre les deux guerres, qui tentèrent d’expliquer l’investissement
des entreprises par une fonction fondée sur le principe d’accélération simple.
Ces études, dans une très large mesure, ne fournirent pas une description
correcte de l’investissement observé. Elles se heurtèrent, en effet, aux deux
difficultés suivantes : En premier lieu, lorsque l’on testa des régressions du
type : It = λ Δ Yt + λ0
(Ce qui signifie que l’on faisait implicitement l’hypothèse que l’investissement
de remplacement était constant), on constata que ces régressions n’expliquaient
qu’une part très faible de la variation de l’investissement et que le coefficient λ
était le plus souvent non significativement différent du zéro.
En second lieu, Kuznets fit observer que le calcul direct du coefficient de capital
(estimation du stock de capital K, de la production Y et par conséquent du
rapport K/Y) donnait un résultat (environ 2,5) très supérieur à l’estimation de λ
faite sur les régressions précédentes (Inférieure à 1).
Les résultats obtenus par ces études empiriques conduisent donc à
critiquer les hypothèses sur lesquelles se fonde implicitement le principe
d’accélération simple et permettent de dégager le principe d’accélération
flexible.
a-
Les fondements du principe d’accélération flexible
1- Les capacités de production disponibles
Il convient tout d’abord de définir la notion de capacité de production
disponible, puis de préciser les raisons de son existence pour indiquer en fin à
quelle formulation de la fonction d’investissement elles conduisent.
Réalisé par Janvier SOKOME et Jules A. SOKPON Page 8 CONTRIBUTION DE L’INVESTISSEMENT PRIVE DANS LA CROISSANCE ECONOMIQUE AU BENIN
• La notion de capacités de production disponibles
Par capacités de production l’on entend un certain stock de capital tel que, si on
lui applique une certaine quantité de travail et de fournitures, il donne naissance
à une certaine quantité disponible, lorsqu’en augmentant les quantités de travail
et fournitures appliqués au stock de capital existant, il est possible d’accroître la
production (J. P. VESPERINI, 1979)
Réalisé par Janvier SOKOME et Jules A. SOKPON Page 9 CONTRIBUTION DE L’INVESTISSEMENT PRIVE DANS LA CROISSANCE ECONOMIQUE AU BENIN
• Les raisons de l’existence de capacités de production disponibles
Les raisons de l’existence de capacités de production disponibles peuvent être
soit de nature involontaire, soit de nature volontaire.
Comme nous l’avons vu en étudiant le fonctionnement du principe l’accélération
simple, les entreprises peuvent disposer de capacités de production disponibles
pour des raisons involontaires lorsqu’elles se trouvent confrontées à une
diminution importante et imprévue de leurs ventes.
Mais elles peuvent également posséder des capacités de production disponibles
pour des raisons volontaires : c’est le cas qui est envisagé dans le principe
d’accélération flexible.
Pour H. B. Chenery (1952), les entreprises peuvent désirer disposer de capacités
de production disponibles pour deux sortes de raisons.
En premier lieu, dans la mesure où le volume de ventes réalisé par les
entreprises est une variable dont les fluctuations sont aléatoires, les entreprises
sont conduites à fixer le montant de leur capacités de production en se fondant
sur une estimation moyenne de leurs ventes futures ou encore sur le volume
permanant de leurs ventes (au sens de la théorie du revenu permanent) entendu
comme une espérance mathématique de leurs ventes. Mais elles peuvent
également désirer posséder une certaine marge de capacités de production
disponibles au-delà de ce qui correspond au volume permanant de leurs ventes
afin de pouvoir faire face à la demande lorsque leurs ventes connaissent une
« pointe ».
Une seconde raison explique l’existence de capacités de production disponibles :
elle réside dans l’existence de rendement d’échelle croissant. En effet, un
volume de production donné peut être obtenu avec différentes techniques de
production possibles.
Réalisé par Janvier SOKOME et Jules A. SOKPON Page 10 CONTRIBUTION DE L’INVESTISSEMENT PRIVE DANS LA CROISSANCE ECONOMIQUE AU BENIN
• Fonction d’investissement et capacités de production disponibles
Appelons U* la part de leur stock de capital que les entreprises désirent
normalement utiliser, on a :
Hu
*
U* = K
où Hu représente le stock de capital utilisé et K* le stock de capital désiré.
Si l’on admet que le stock de capital est déterminé par la relation d’accélération
entendue comme une fonction de production, on a :
Ku = λ Y
Et par conséquent
U* =
λ.
Y
K*
λ
*
*
Ou K = U
.Y
Appelant λ* le coefficient de capital désiré par les entreprises, on aura :
K* = λ* .Y
Avec
λ* =
λ
U*
Les entreprises peuvent ne pas ajuster immédiatement leur stock de capital à leur
stock de capital désiré.
A partir du moment où l’on suppose que les capacités de production disponibles
permettent
aux
entreprises
de
réaliser
avec
retard
leurs
décisions
d’investissement ou de prendre ces décisions en fonction d’anticipations,
l’expression de la demande de capital se modifie comme nous allons le voir
maintenant.
Réalisé par Janvier SOKOME et Jules A. SOKPON Page 11 CONTRIBUTION DE L’INVESTISSEMENT PRIVE DANS LA CROISSANCE ECONOMIQUE AU BENIN
2- Les retards d’ajustement du stock de capital au stock de capital désiré
• Les raisons de l’existence de retards
Deux sortes de raisons peuvent expliquer l’existence de ces retards : les
unes sont de nature involontaire, les autres de nature volontaire.
Parmi les raisons involontaires, l’on doit distinguer celles qui ont trait à la
décision de détermination du stock de capital désiré et celles qui concernent
l’exécution de cette décision.
Dans la décision de détermination du stock de capital désiré, deux sortes
de retards peuvent être mentionnés (J. P. Vesperini, (1979). Le premier est celui
qui sépare l’apparition des phénomènes de leur constatation. Le second retard
est celui qui sépare la constatation des phénomènes de la décision proprement
dite : il s’agit du délai de réaction des agents.
Un certain nombre d’études en particulier celle de T. Mayer (1960) ont estimé
ces différents délais. Pour l’économie américaine l’estimation du délai de
réaction est de l’ordre de 1 à 2 trimestres, et celle de réalisation de l’ordre de 4 à
5 trimestres. Par conséquent, si l’on fait abstraction du délai de perception, le
délai total de l’ordre est de 6 trimestres.
Les retards d’ajustement du stock de capital du stock de capital effectif au
stock de capital désiré peuvent, d’autres parts, être de nature volontaire. Les
entreprises peuvent, en effet, volontairement décider de ne pas atteindre
immédiatement le stock de capital qu’elles considèrent comme optimal.
L’introduction de retards volontaires dans l’exécution de la décision
d’investissement se présente ainsi comme une généralisation du processus de
détermination de l’investissement dans le cadre de la théorie néoclassique que
nous examinerons dans la section suivante :
Réalisé par Janvier SOKOME et Jules A. SOKPON Page 12 CONTRIBUTION DE L’INVESTISSEMENT PRIVE DANS LA CROISSANCE ECONOMIQUE AU BENIN
• Formation de la fonction d’investissement dans le cas de retards
d’ajustement du stock de capital désiré
L’introduction de retards d’ajustement dans le processus d’accumulation
du capital conduit à deux formulations possibles de la fonction d’investissement,
la première étant comme nous le montrerons, un cas particulier de la seconde.
- Une première formulation de la fonction d’investissement dans le cas de retards d’ajustement : le principe de capacité ou d’ajustement de stock Partant de l’expression du stock de capital obtenu précédemment, soit
K t* = λ * − Y t
Si l’on suppose que les entreprises atteignent immédiatement au cours de
la période courante, t, leur stock de capital optimal, l’investissement net au cours
de la période t sera égal à :
I tn = K t* − K t −1 = λ * . Y t − K t −1
Si l’on suppose au contraire que les entreprises réalisent avec retard leur
décision d’investissement et, d’une façon plus précise, qu’elles ne réalisent au
cours de la période courante qu’une fraction μ de l’investissement net
nécessaire pour atteindre le stock de capital optimal, on aura :
(
I tn = μ . λ * . Y t − K t −1
)
La formulation de l’investissement net ainsi obtenue est l’expression de ce que
l’on appelle le principe de capacité ou d’ajustement de stock proposé par
Godwin (1951) et Chémery (1952) et par conséquent
Réalisé par Janvier SOKOME et Jules A. SOKPON Page 13 CONTRIBUTION DE L’INVESTISSEMENT PRIVE DANS LA CROISSANCE ECONOMIQUE AU BENIN
Une seconde formulation de la fonction d’investissement dans le cas de retards
d’ajustement : le principe d’accélération flexible
On montre que dans ce cas l’investissement net désiré de la période t est égal à
la différence entre le stock de capital désiré de la période t et le stock de capital
de la période t-1 soit :
I tn* = K t* − K t*−1
Comme par définition
I tn = K t − K t −1
Il en résulte que l’on a :
(
)
(
)
(
)
K t − K t −1 = α 0 . K *t − K t*−1 + α1 K t*−1 − K t*−2 + ........... + α j . K *j − K t − j −1 + ...........
Et par conséquent :
K t = α 0 . K *t + α1 . K *t -1 + ......... + aj . K *t - j + .......
L’expression du stock de capital que nous avons obtenus peut être
simplifiée si l’on utilise la notation des opérateurs de retard.
Appelant
α (θ ) une fonction de retards échelonnés, c’est-à-dire un
polynôme d’opérateur de retard de la forme :
α (θ ) = α 0 + α1 . θ + α 2 . θ 2 + .......... + α j . θ j + .............
et faisant la convention habituelle relative aux opérateurs de retard, soit :
θ j . K *t = K *t - j
Réalisé par Janvier SOKOME et Jules A. SOKPON Page 14 CONTRIBUTION DE L’INVESTISSEMENT PRIVE DANS LA CROISSANCE ECONOMIQUE AU BENIN
il en résulte que l’expression du stock peut s’écrire simplement :
K t = α (θ ) . K *t - j
Si l’on suppose que le stock de capital désiré est déterminé, comme dans le
principe d’accélération simple, par une relation de proportionnalité au volume
de la production ou des ventes, on a :
K t* = λ . Y t
et par conséquent l’expression du stock de capital courant devient :
K t = λ* . α (θ ) . Y t
: Stock de capital dans le cadre du principe de
l’accélération flexible.
Par différentiation, nous pouvons tirer
de la formule précédente
l’expression de l’investissement net, résultant du principe d’accélération
flexible, soit
I tn = Δ K t = λ * . α (θ ) . Δ Y t
Si l’on tient compte de l’investissement de remplacement qui est supposé
être proportionnel au stock de capital existant, on a :
I t = I tn + I tr = λ * . α (θ ) . Δ Y t + δ K t −1
L’on peut remarquer que la formule générale du stock de capital que nous
avons obtenu précédemment permet de retrouver comme un cas particulier
l’expression de la fonction d’investissement fondé sur le principe de capacité ou
d’ajustement de stock, c’est –à-dire :
(
I tn = μ . λ * . Y t − K t −1
)
Précisons que si les fonctions de retard sont utilisées dans l’étude des fonctions
d’investissement, leur emploi est en fait beaucoup plus étendu et concerne plus
généralement l’étude de tous les phénomènes économiques dynamiques. Les
fonctions de retards constituent donc à ce titre l’une des techniques essentielles
de l’analyse économique contemporaine.
Réalisé par Janvier SOKOME et Jules A. SOKPON Page 15 CONTRIBUTION DE L’INVESTISSEMENT PRIVE DANS LA CROISSANCE ECONOMIQUE AU BENIN
• Formulation des fonctions de retards échelonnés
- La fonction de Koyck : La distribution géométrique
Une formulation simple de la fonction de retards échelonnés consiste à
supposer que ses coefficients appartiennent à une distribution géométrique de
raison inférieure à un (1). C’est la solution qui fit proposée par Koyck (1954).
Nous avons vu que si on pose :
K t = λ* . α (θ ) . Y t
Avec
α = (1 − β ) . λ
et
0 p β p1
On retrouve la formule du principe de capacité où l’investissement net a pour
expression :
(
I tn = (1 − β ) . λ * . Y t − K t −1
)
On remarquera que cette dernière formule peut elle-même se transformer de
façon à faire apparaître, au lieu du stock de la période précédente,
l’investissement net de la période précédente.
Ecrivant l’expression de
l’investissement net de la période t-1 et soustrayant membre à membre les
expressions de I tn
et
I nt -1 ,
l’expression devient :
[
]
I tn − I tn−1 = (1 − β ) . λ * . (Y t − Yt −1 ) − (K t −1 − K t − 2 )
Comme par définition K t −1 − K t − 2
ΔYt = Yt − Yt −1
= I tn−1 ,
si l’on pose
, on obtient :
[
I tn − I tn−1 = (1 − β ) . λ * . Δ Y t − I tn−1
]
ou
I tn = (1 − β ) . λ * . Δ Y t + β . I nt -1
Cette formulation constitue une seconde expression de l’investissement net
fondé sur une distribution géométrique des retards échelonnés.
Réalisé par Janvier SOKOME et Jules A. SOKPON Page 16 CONTRIBUTION DE L’INVESTISSEMENT PRIVE DANS LA CROISSANCE ECONOMIQUE AU BENIN
C- La détermination de l’investissement
Soient, K t −1 , le stock de capital existant au début de la période t et
de capital optimal de la période t, l’on doit donc investir,
K t* − K t −1
K t* ,
le stock
pour atteindre
le stock de capital optimal. Si l’investissement est tout entier effectué au cours
de la période t, on aura :
I tn = K t − K t −1 = K t* − K t −1
Marge positive.
Il apparait alors que l’investissement est une fonction décroissante du taux
d’intérêt (prêteurs), cela correspond à l’hypothèse des classiques. Mais la
différence entre les deux approches se situe au niveau de la détermination du
taux d’intérêt. Chez les classiques il s’agit du taux d’intérêt réel alors que chez
KEYNES ce taux est monétaire. Mais il faut attendre Jorgenson (1963) pour
avoir une fonction d’investissement où le coût du capital est formellement
représenté. On trouve dans son modèle les prix et par là le coût d’usage du
capital qui a trois composantes : le coût de dépréciation, le coût d’opportunité de
l’investissement ou ce qu’aurait gagné l’entrepreneur en plaçant son argent à la
banque et le coût de l’inflation. L’investissement ne dépend plus de la demande
mais seulement du coût des facteurs :
I=f [Δ (Ct /Pt) ; Δ (Wt /Pt)] où Ct est le capital ; Wt le taux de salaire et Pt le
prix des biens finis. Cette théorie n’a pas pris en compte les aspects relatifs à
l’irréversibilité et l’incertitude dans la décision d’investir.
La question d’irréversibilité se trouve dans les pays d’Arrow (1968)
comme une contrainte d’impossibilité de désinvestissement dans un programme
de production inter temporel. L’incapacité totale de désinvestir par exemple
lorsque le capital se déprécie extrêmement vite constitue le cas le plus radical
d’irréversibilité abordé par Arrow qui montre alors la présence d’effets de seuil
dans la décision d’investir que la demande dépasse un certain seuil. Mais ces
résultats restaient limités en raison de l’absence de la prise en compte de
l’incertitude dans son analyse.
Réalisé par Janvier SOKOME et Jules A. SOKPON Page 17 CONTRIBUTION DE L’INVESTISSEMENT PRIVE DANS LA CROISSANCE ECONOMIQUE AU BENIN
Il faudra attendre les travaux de Henry (1974) pour mieux comprendre les
effets de l’irréversibilité. Pour Henry (op cit) l’irréversibilité est associée à un
niveau accru d’informations dont disposent les agents sur l’état de la nature.
Pour cela l’investisseur attend et investi quand il aura une vision plus claire.
Pour VILLIEU (2000) « L’irréversibilité provient de ce qu’il est coûteux
d’investir et de subir un coût d’installation puis de désinvestir, que de ne rien
faire ».
« L’incertitude est la situation dans laquelle se trouvent les agents
économiques lorsqu’ils ignorent ce que sera leur environnement dans un avenir
proche ou lointain » (ECHAUDEMAISON et en 2006).
D- Synthèse de certains résultats empiriques que propose la littérature sur
les déterminants des investissements privés
Plusieurs études empiriques ont été menées sur les déterminants de
l’investissement privé et ont présenté divers résultats concernant l’effet des
déterminants selon chaque pays.
Pour Mickinon et Show (1973), il faut que les taux d’intérêt soient élevés
pour générer de l’épargne, laquelle épargne accroîtra le niveau de
l’investissement. En outre, Blejer et Khan (1984) font noter que tout effet du
taux d’intérêt sur l’investissement privé en pays en voie de développement, loin
de traduire l’effet d’un rationnement de crédit, exprime un effet transmis à
l’investissement privé par le biais d’une réponse de l’épargne à une baisse du
taux d’intérêt.
Samuel (1996) fait une étude comparative de plusieurs modèles qui
expliquent l’évolution des dépenses d’investissement des entreprises. Les
estimations ont été faites à partir des données d’un panel de 331 entreprises
manufacturières américaines de la période 1972-1990. Selon ses résultats, le
principal déterminant de l’investissement est le Cash flow. Les dirigeants
d’entreprises font aussi plus attention à la disponibilité des sources internes de
Réalisé par Janvier SOKOME et Jules A. SOKPON Page 18 CONTRIBUTION DE L’INVESTISSEMENT PRIVE DANS LA CROISSANCE ECONOMIQUE AU BENIN
financement et au coût du capital qu’à l’évolution du cours des actions de leurs
entreprises en bourse. Les fondamentaux seraient donc plus importants que
perceptions du marché boursier.
Legendre et Parretti (1997), Constatant que le modèle de l’accélérateur
n’est pas très patient dans l’explication de l’évolution des investissements en
France depuis 1970, ont développé, dans une perspective néoclassique et sous
l’hypothèse de rendements d’échelle constants et de coûts d’ajustement
convexes, un modèle qui introduit comme argument de la décision
d’investissement, la profitabilité. Le modèle n’a pas été complètement résolu
mais il a conduit à la mise en évidence d’une relation d’Euler. Cette relation a
été estimée (par la méthode des moments généralisés) à partir des données
annuelles de dix huit branches industrielles françaises de 1970 à 1987. Les
estimations ont permis d’invalider le modèle de cinq branches alors que pour
deux autres branches les résultats sont semblables. Mais pour les onze branches
restantes les résultats ne remettent pas en cause la pertinence du modèle
proposé. La profitabilité est donc un des facteurs explicatifs de l’investissement
des entreprises industrielles françaises au cours de la période.
Pattillo (1998), utilisant un modèle inspiré de Bertola (1998) et un panel
de 200 entreprises manufacturières du Ghana sur deux ans (1994-1995), montre
que, à cause de l’incertitude sur la demande, les entreprises attendent que la
productivité marginale du capital dépasse un seuil spécifique à chaque entreprise
avant d’investir. Le niveau de ce seuil s’élève quand l’incertitude augmente.
Pattillo (1998) montre que l’incertitude à un effet négatif sur le niveau de
l’investissement et que cet effet est plus important pour les entreprises dont
l’investissement est irréversible.
Gnansounou (2001) dans une étude du comportement d’investissement
des grandes entreprises béninoises montre que celui-ci est influencé par le coût
du capital et les variations de la demande auxquels sont plus sensibles les
entreprises manufacturières par rapport aux entreprises commerciales. Il trouve
Réalisé par Janvier SOKOME et Jules A. SOKPON Page 19 CONTRIBUTION DE L’INVESTISSEMENT PRIVE DANS LA CROISSANCE ECONOMIQUE AU BENIN
un délai moyen d’ajustement du capital très court (moins de 7 mois pour les
entreprises manufacturières et 8 mois pour les entreprises commerciales).
Par ailleurs Blejer et Khan (1984) montrent la complémentarité entre
l’investissement public d’infrastructure et l’investissement privé à travers une
étude transversale. Cette complémentarité sera confirmée par Greene et
Villanueva (1991) à travers une étude récente utilisant des données et panel
relatif à 23 pays en développement ; et par Musalem (1989) à partir d’une étude
des séries temporelles de l’investissement domestique.
Cependant Balassa (1988) met en exergue ; à travers une analyse
transversale,
une
relation
négative
entre
l’investissement
public
et
l’investissement privé.
Une étude portée sur 24 pays en développement réalisée par Khan et
Raunahant pour montrer la différence de productivité (1990) conclut que la
productivité du capital du secteur public est négative bien que non significative
alors que celle de l’investissement privé est significativement positive.
Un grand nombre d’études sur ce thème a montré l’importance de
l’investissement privé dans la croissance économique. C’est ainsi que BARRO
(1991) dans un échantillon de soixante seize pays a montré que l’investissement
public et l’investissement privé ont des effets similaires sur la croissance
économique.
EASTERLY et REBELO (1993) dans un échantillon composé de cent
pays mettent en évidence le rôle important des infrastructures (spécialement les
transports et la communication), et donc de l’investissement public, dans la
croissance de la production d’un pays.
KHAN (1996) vérifie empiriquement, pour un nombre important de pays
en développement (95 pays, dont 46 en Afrique, 24 en Amérique latine, 14 en
Asie, 11 en Europe de l’Est) et sur la période de 1970 à 1990, l’importance
relative des effets des investissement publics et privés dans la stimulation de la
croissance économique (SOLOW 1956) où l’accumulation du capital, le taux de
Réalisé par Janvier SOKOME et Jules A. SOKPON Page 20 CONTRIBUTION DE L’INVESTISSEMENT PRIVE DANS LA CROISSANCE ECONOMIQUE AU BENIN
progrès techniques et le taux de croissance du travail sont les principaux
déterminants du revenu réel par tête. De plus, il conclut séparément les stocks de
capitaux publics et privés dans le modèle en supposant que les deux types se
déprécient au même taux.
A l’issue de son étude, il conclut d’abord qu’il y a une différence
substantielle entre l’impact de l’investissement du secteur privé et celui du
secteur public sur la croissance. Ensuite, il souligne que les parts relatives des
investissements publics et privés ont modifié non seulement le sentier de
croissance de ces pays, mais aussi la vitesse de convergence des revenus réels
par tête au cours de la période. Cependant, il lui est reproché de considérer un
même taux de dépréciation aussi bien pour le stock de capital privé que pour le
capital public. Ceci est difficilement imaginable, lorsqu’on voit que les
investissements du secteur public notamment les infrastructures ont une longue
durée de vie. En outre, le travail supposant que les investissements publics et
privés sont complémentaires, n’a pas fait ressortir si une réduction de
l’investissement public impliquait une chute de l’efficacité de l’investissement
privé.
Lénine et Renett (1992), dans leur revue minutieuse des évidences des
déterminants de la croissance économique on suggéré que les taux
d’investissement physique étaient positivement significativement corrélés aux
taux de croissance sur des variétés larges d’échantillons et de spécifications. Ces
résultats ont été corroborés par diverses études plus récentes par diverses études
plus récentes notamment celles de Easterly, Loayza et Montiel (1997).
Cependant, très peu de chercheurs ont tenté d’expliquer la qualité de
l’investissement dans leurs régressions sur la croissance comme l’analyse de la
crise asiatique l’a démonté. Des taux d’investissement élevés ne conduisent pas
nécessairement à une croissance soutenue.
Réalisé par Janvier SOKOME et Jules A. SOKPON Page 21 CONTRIBUTION DE L’INVESTISSEMENT PRIVE DANS LA CROISSANCE ECONOMIQUE AU BENIN
Pack et page (1994) ont affirmé que certains effets de la croissance
attribués à l’investissement et l’éducation peuvent refléter le fait qu’ils facilitent
un changement dans les structures sectorielles de la production.
En prenant un échantillon de 95 pays en voie de développement sur la
période 1970-1990 Khan et Kumar (1997) ont trouvé que les investissements
privés et publics sur la croissance économique ont des effets significativement
différents. L’investissement privé était de façon consistante plus productive que
l’investissement public.
Au Bénin une étude a été réalisée sur le renforcement des performances
de l’économie intitulée « Analyse des Sources de la Croissance Economique » ;
cette étude a permis de retenir que les investissements à court terme ont un
impact négatif sur la croissance. De plus, le taux de croissance du PIB évolue de
pair avec la croissance des investissements.
PARAGRAPHE 2 : METHODOLOGIE DE RECHERCHE
Dans cette partie, il sera question de préciser la méthode d'analyse, la procédure
d'estimation du modèle et les variables à utiliser ainsi que les sources des
données.
A‐ Méthodes d'analyse Dans le but d’atteindre l'objectif général de notre étude ainsi que les objectifs
spécifiques et hypothèses sous jacentes, l'analyse sera empiriquement menée.
Les hypothèses formulées seront chacune élucidée par un modèle économétrique
aux fins d'analyse plus indiquée.
Ainsi, un premier modèle fera ressortir la relation entre l'IP et la croissance
économique au Bénin tandis que le second modèle mettra en évidence les
facteurs explicatifs de l'IP en République du Bénin.
Réalisé par Janvier SOKOME et Jules A. SOKPON Page 22 CONTRIBUTION DE L’INVESTISSEMENT PRIVE DANS LA CROISSANCE ECONOMIQUE AU BENIN
B- Spécification du modèle
a- Modèle 1
Pour mesurer les effets de l'IP sur la croissance économique, nous envisageons
d'utiliser un modèle de croissance. La formulation de ce model part de la
fonction de production de type COBB-DOUGLAS qui exprime la production en
fonction du capital et du travail.
Y= F (K, L); soit
Y=AKα Lβ;0<α<1 ; 0<β<1 et α + β = 1 où y est la production ; K le stock de
capital; L la main d'œuvre, A est un paramètre d'échelle et α, β sont des
élasticités de la production aux différents facteurs de productions, de plus les
rendements d'échelle sont constants sous forme de Log linéaire. La fonction peut
s'écrire :
Log y = log A + αlog K +βlog L +εt
Ici le stock de capital (k) sera approché à l'investissement ; la main d'œuvre (L)
sera approchée à la population active (PAC) . De plus en tenant compte de la
spécificité de l’économie béninoise, nous avons décidé d’introduire dans ce
modèle des variables de contrôle telles que le Degré d'Ouverture(DO), les
Dépenses en Education (DE) et le Crédit à l’Economie (CE) : ainsi la forme log
linéaire de la fonction revient à:
Log PIB= LogA +α1LogIP +α2LogIG +βLogPAC +λLog DO +γLogCE
+δLogDE +εt
Avec :
PIB : produit intérieur brut comme la mesure la croissance économique en tant
que variable dépendante.
IP: investissement privé ; il est introduit ici pour vérifier l'hypothèse1.
PAC : la population active correspond à la tranche de la population en âge de
travailler. Elle est utilisée ici pour étudier sa contribution à la croissance
économique.
Réalisé par Janvier SOKOME et Jules A. SOKPON Page 23 CONTRIBUTION DE L’INVESTISSEMENT PRIVE DANS LA CROISSANCE ECONOMIQUE AU BENIN
IG : l'investissement public en tant que flux de capitaux mobilisés
par le
gouvernement. Sa présence permet de jauger son apport à la production.
DO : le degré d'ouverture. Cet indicateur mesure le niveau d'ouverture
commerciale du pays aussi dans ce modèle il sera question d'appréhender
l'impact du niveau commerciale sur la croissance économique.
CE: le crédit à l'économie, c'est la quantité de monnaie allouée disponible à
l'épargne privée en termes d'investissement. Il reviendra d'analyser son influence
sur la croissance économique au BENIN.
DE: les dépenses en éducation : ce sont les dépenses effectuées dans le but
d'améliorer la qualité de l’éducation. Elles sont introduites afin de mesurer la
contribution du capital humain dans la croissance économique.
C: une constante
α1: l'élasticité du PIB par rapport à l'investissement privé.
α2: l'élasticité du PIB par rapport à l'investissement public.
β: L'élasticité du PIB par rapport au travail.
λ: L'élasticité du PIB par rapport au degré d'ouverture
γ: L'élasticité du PIB par rapport au crédit à l'économie.
δ: L'élasticité du PIB par rapport aux dépenses en éducation
εt: le terme d'erreur.
D'après la théorie économique nous pouvons émettre les hypothèses suivantes
sur les signes espérés des paramètres des variables
Tableau 1: Signes attendus des paramètres des variables
Paramètres
IP
IG
CE
DE
PAC
DO
Signes espérés
+
+
+
+
+
+
Source : réalisé par les auteurs
Réalisé par Janvier SOKOME et Jules A. SOKPON Page 24 CONTRIBUTION DE L’INVESTISSEMENT PRIVE DANS LA CROISSANCE ECONOMIQUE AU BENIN
b- Modèle 2
Le modèle retenu a pour cadre de référence celui d’Agenor (1997). Ce
modèle a l'avantage de prendre en compte un grand nombre de variables qui
permettent de mieux expliquer le comportement de l'investissement privé. Sa
spécification se présente comme suit :
IP/y = H (Δy, ck, Lp/p, R, Z'G, Z°G, Z,σz, Π,σΠ, D/y ). Cette spécification inclut
l'accélérateur du revenu (Δy), le coût du capital (ck), le rationnement du crédit
(Lp/p), la contrainte en devises étrangères (R); l'investissement public (Z’G,
Z°G) le taux d'échange réel (Z), l'instabilité macroéconomique (σz) et le ratio de
la dette extérieure rapportée à la production (D/y).
La revue de littérature nous permet de prendre à priori des variables
susceptibles d'influencer l'IP au Bénin. En effet pour mieux adapter le modèle
aux réalités béninoises, nous avons introduit d'autres variables afin de pouvoir
vérifier l'lypothése2 .La spécification retenue est inspirée du modèle utilisé pour
le cas du Cameroun par B.Dia kangnia et Touna Mama (2002) et ayant pour
variable le PIBr, IG, le taux de change (TC) le crédit au secteur privé (CSP), le
taux de déficit budgétaire (TDB), la dette extérieur (DE). Soit:
IP=h (PIBr, IG, CSP, TC, TDB, DE,)
Nous ajoutons aux variables
PIBr, IG, CSP, TC les variables telles que:
Epargne intérieure (S), le taux d'intérêt prêteur (TIP), Degré d'ouverture (DO).
Enfin nous allons prendre une forme logarithmique de ce modèle afin de
mieux expliquer le degré de sensibilité entre l'IP et les variables choisies. Il se
présente comme suit: IP = h (PIB;IG;CE;ITE;TIP, DO, S).
Cette spécification inclut:
- IP: c'est un flux de capitaux mobilisés par les acteurs privés pour accroitre
leur capacité de production. Il représente la variable expliquée dans ce modèle.
- PIB qui est un outil d'analyse de l'activité économique en tant qu'indicateur de
la croissance économique. Il est introduit dans ce modèle afin de mesurer la
sensibilité de l'IP par rapport à sa variation.
Réalisé par Janvier SOKOME et Jules A. SOKPON Page 25 CONTRIBUTION DE L’INVESTISSEMENT PRIVE DANS LA CROISSANCE ECONOMIQUE AU BENIN
- CE: c'est la quantité de monnaie allouée disponible au secteur privé en termes
d'investissement. Il permettra d'étudier l'existence d'une contrainte de
financement sur l'IP.
- IG: c'est un flux de capitaux mobilisés par le gouvernement pour mesurer le
développement
de
son
économie
tout
en
respectant
les
objectifs
macroéconomiques visés. Il est introduit dans ce modèle pour vérifier s'il y a un
effet d'entrainement de l'investissement G sur l'IP au Bénin.
- ITE: Indice des Termes de l'Echange. A l’instar de nombreux pays en
développement l’économie béninoise est soumise à des chocs dont une
traduction est la fluctuation, des termes de l’échange. De ce fait, cette variable
nous permettra de mesurer l’incidence des termes de l’échange sur la croissance
économique.
- TIP: le Taux d'Intérêt Préteur; il est introduit dans ce modèle afin de mesurer
son influence sur les prêts accordés au secteur privé par les institutions
financières.
- DO: le Degré d'Ouverture. Il mesure le niveau d’ouverture commercial du
pays. Il est inséré dans ce modèle pour analyser son effet sur l'IP.
- S: l'Epargne Intérieur; c'est la liquidité que les agents économiques déposent
dans les banques. Il est introduit dans ce modèle pour analyser sa contribution
dans l'IP. La forme économétrique de ce modèle est la suivante:
Log IP = λ0+λ1LogPIB +λ2LogIG +λ3LogCE +λ4LogITE +λ5LogTIP
+λ6LogDO + +λ7LogS+ µt
D'après la théorie économique nous pouvons émettre des hypothèses suivantes
sur les signes espérés des paramètres des variables:
Tableau 2 : Signes attendus des paramètres des variables
Paramètre
PIB IG
CE
ITE
TIP
DO
S
Signes espérés
+
+
-
-
+
+
+
Source : réalisé par les auteurs
Réalisé par Janvier SOKOME et Jules A. SOKPON Page 26 CONTRIBUTION DE L’INVESTISSEMENT PRIVE DANS LA CROISSANCE ECONOMIQUE AU BENIN
C- Procédure d'estimation
D'après cette partie; nous aborderons les différentes étapes à suivre
pour l'estimation ; les travaux liés aux traitements économétriques (étude de
stationnarité des variables, régression, tests statistiques…) seront également
effectués grâce au logiciel (EVIEWS 5.1). L'approche méthodologique adoptée
pour l'étude économétrique comporte les étapes suivantes :
a- Etude de stationnarité
Pour étudier la stationnarité des nos variables nous utiliserons les tests de
Dickey-Fuller Augmenté (ADF). Si |ADF calculé> l'ADF théorique|; alors la
variable est stationnaire.
D'après Quinet (1969), un processus est stationnaire si la loi qui régit chacune
des variables est aléatoire et indépendante du temps .Une série chronologique est
de nature stationnaire si et seulement si elle est la réalisation d'un processus
stationnaire.
Par contre, la non stationnarité est souvent caractérisée par la présence d'une
racine unitaire dans les séries ou par la rupture dans la tendance étudiée.
Si les résultats issus de ce test révèlent que toutes les variables ne sont
pas stationnaires en niveau, nous passerons à un test de Co-intégration.
b- Etude de test de Co-intégration
Les tests de Co-intégration se font par l'approche d’Engle et Granger
(1987), soit par l'approche de Johannsen. L'approche de Johannsen permet par la
méthode de maximum de vraisemblance de tester l'existence d'une relation de
long terme dans les séries temporellement stationnaires et d'obtenir les vecteurs
de Co-intégration, dans un cadre multi-varié. Contrairement à l'approche
d’Engle et de Granger qui ne tient compte que d'une seule relation de Cointégration, celle de Johannsen parait plus attrayante. Lorsqu'on veut tester la
Réalisé par Janvier SOKOME et Jules A. SOKPON Page 27 CONTRIBUTION DE L’INVESTISSEMENT PRIVE DANS LA CROISSANCE ECONOMIQUE AU BENIN
Co-intégration dans un système de plusieurs variables, cette approche est basée
sur deux tests :
Le premier appelé statistique de trace teste l'existence d'au moins n vecteurs de
Co-intégration dans un système comportant (N-n) variables.
Le second dénommé statistique de la valeur propre maximale, teste s'il existe
exactement n vecteurs de Co-intégration contre l'alternative de n+1 vecteurs. La
présence de Co-intégration nécessite une correction du modèle (ECM) : Error
Correction Model ou MCE: modèle à correction d'erreur.
c- Etude du modèle à correction d'erreur (MCE)
Si l'étape précédente met en évidence des relations de Co-intégration, l'étude se
fera à ce niveau sur le modèle ECM qui fournit des élasticités des variables aussi
bien pour le court terme que pour le long terme. Il traduit le degré d'influence
des variables exogènes sur la variable endogène.
Dans le cas contraire nous allons poursuivre l'analyse à l'aide de la méthode des
Moindre Carré Ordinaire(MCO). Si la validation des MCO est relative à la
qualité statistique et économétrique de l'estimation, on effectue les tests
suivants :
Le test de Student, pour apprécier la qualité individuelle des coefficients. Si (|t
calculé > t théorique|) alors le coefficient est significativement différent de zéro.
Le test de Fisher est le coefficient de détermination ajusté pour apprécier la
qualité globale du modèle. Si (| Fcalculé >Fthéorique|) alors le modèle
est
globalement bon.
Le test Breusch-Golfrey et la statistique de D. Watson seront utilisés pour
vérifier s'il y à auto- corrélation des erreurs et enfin la méthode de Cochrane
Orcutt sera utilisée pour corriger l'auto corrélation des erreurs le cas échéant.
Après l'estimation des coefficients du modèle par les MCO, il convient de
s'intéresser à la stabilité de ces coefficients.
Réalisé par Janvier SOKOME et Jules A. SOKPON Page 28 CONTRIBUTION DE L’INVESTISSEMENT PRIVE DANS LA CROISSANCE ECONOMIQUE AU BENIN
La stabilité des coefficients est importante quand on cherche à comprendre les
mécanismes économiques et à faire des prévisions. La non stabilité des
coefficients peut refléter des phénomènes ponctuels dans le temps (crise,
dévaluation, changement de politique…);
Les tests utilisés pour vérifier la stabilité sont au nombre de deux:
Le CUSUM (Cumulative SUM) fondé sur la somme cumulée des résidus
récursifs.
Il permet d'étudier la stabilité des équations de régression au cours du temps. Si
les coefficients sont stables, alors les résidus récursifs doivent rester dans
l'intervalle défini pour des seuils de confiance de 5%. Dans le cas contraire, le
modèle est réputé instable.
Le CUSUM SQ (Cumulative SUM Square) fondé sur la somme cumulée du
carré des résidus récursifs permet de détecter des modifications aléatoires
(ponctuelles) dans le comportement du modèle. Si les coefficients sont stables
au cours du temps, alors les résidus récursifs carrés doivent rester dans
l'intervalle de confiance.
Ces tests sont fondés sur la dynamique de l'erreur de prévision. Ils permettent de
déterminer les instabilités structurelles des équations de régression et d'étudier
l'erreur de prévision normalisée au cours du temps.
Réalisé par Janvier SOKOME et Jules A. SOKPON Page 29 CONTRIBUTION DE L’INVESTISSEMENT PRIVE DANS LA CROISSANCE ECONOMIQUE AU BENIN
D- Sources des données
Les données utilisées sont essentiellement les données secondaires; Donc
la collecte a été focalisée sur la recherche et l'exploitation documentaire auprès
de diverses institutions. Elles vont de 1975- 2007 compte tenu de la disponibilité
des données concernant toutes les variables de l'étude. Ces données statistiques
sont prélevées auprès des sources suivantes : Institut Nationale de la Statistique
et de l'Analyse Economique (INSAE) ; la Direction Générale des Affaires
Economiques (DGAE) ; la Banque Centrale Des Etats de l'Afrique de l'Ouest
(BCEAO) ; le Centre de Promotion des Investissements (CPI), Cellule d'Appui
Technique (CAT).
Réalisé par Janvier SOKOME et Jules A. SOKPON Page 30 CONTRIBUTION DE L’INVESTISSEMENT PRIVE DANS LA CROISSANCE ECONOMIQUE AU BENIN
CHAPITRE 2
ANALYSE DE L’EVOLUTION DE L’INVESTISSEMENT PRIVE AU
BENIN
Dans ce chapitre nous présenterons d’abord une analyse sectorielle en % du PIB
et nous dégagerons les secteurs ou les sous-secteurs porteurs de la croissance
économique. Ensuite, nous aborderons une analyse graphique de l'évolution de
quelques facteurs supposés explicatifs de l'investissement privé au Bénin. Enfin,
seront présentés les atouts, les opportunités et les entraves de l'investissement
privé au Bénin.
Réalisé par Janvier SOKOME et Jules A. SOKPON Page 31 CONTRIBUTION DE L’INVESTISSEMENT PRIVE DANS LA CROISSANCE ECONOMIQUE AU BENIN
Tableau 3 : Présentation des données des trois secteurs et de leurs sous-secteurs en % du PIB
1990
42.76
1991
44
1992
42.78
1993
45.12
1994
45.51
1995
45.50
1996
45.66
1997
45.87
1998
46.53
1999
46.95
2000
46.72
2001
46.61
agriculture
Elevage
Pêche,
forêt
SECOND
Ind
extractive
Ind
manufact
Energie
28.99
8.43
5.34
30.47
8.12
5.44
29.43
7.97
5.38
31.68
8.11
5.39
31.65
8.19
5.67
31.87
8.14
5.49
32.15
7.88
5.63
32.53
7.71
5.61
33.21
7.62
5.70
33.88
7.44
5.64
33.83
7.21
5.67
17.72
3.04
17.62
2.96
18.58
2.05
17.49
2.23
17.88
1.88
17.56
1.40
17.98
1.15
17.62
0.93
16.95
0.74
16.42
0.12
10.24
10.17
11.75
10.55
11.11
10.95
11.73
11.59
11.25
1.2
1.04
1.17
1.13
1.16
1.21
1.22
1.21
Btp
TERT
Commerce
Trans &
télécm
Bank &
assuran
Autres
services
Val PIB
3.41
39.51
18.56
7.04
3.47
38.37
17.69
6.77
3.61
38.64
17.98
6.88
3.58
37.33
17.24
6.43
3.72
36.60
16.66
6.35
4.02
36.95
16.97
6.46
3.88
36.37
16.66
6.39
1.95
1.97
2.11
2.11
1.73
1.79
11.96
11.76
11.68
11.55
11.85
430 .5
452 .2
468 .2
478 .3
400.5
PRIM
2002
2003
2004
2005
2006
2007
34.12
7.02
5.49
45.9
33.32
6.97
5.61
45.18
32.80
6.94
5.44
46.78
34.30
6.98
5.48
45.65
33.03
6.99
5.64
46.46
33.98
6.96
5.50
46.37
34.06
6.83
5.48
34.48
6.64
5.72
16.98
0.13
16.38
0.13
17.89
0.13
17.74
0.13
17.19
0.13
17.91
0.14
17.56
0.13
17.96
0.14
17.87
0.13
11.13
11.54
11.79
12.06
11.69
11.14
11.71
11.28
11.58
11.53
1.18
1.34
1.44
1.57
1.77
1.84
1.81
1.89
1.90
1.30
1.91
3.9
36.51
16.61
6.34
3.80
36.52
16.72
6.42
3.82
36.62
16.46
6.44
3.87
36.30
16.52
6.35
3.88
36.20
16.43
6.32
3.93
37.02
16.23
6.37
4.07
36.20
16.22
6.58
4.10
37.07
16.56
6.36
4.6
36.03
16
6.38
4.25
36.44
16.37
6.35
4.32
35.62
15.97
6.30
4.29
35.66
15.96
6.30
1.80
1.85
1.87
1.89
1.90
1.92
1.98
2.05
2
2
2.01
1.99
2
11.74
11.59
11.60
11.78
11.73
11.61
12.09
11.63
11.88
11.67
11.70
11.63
11.40
11.35
529.7
557.4
588.6
610.6
641.3
673.6
718.3
747.2
776.2
797
824.1
855.7
902.6
963
Source : Réalisé par nous-mêmes à partir des données de l’ INSAE (Voir Annexe 18, Page XXIII)
Réalisé par Janvier SOKOME et Jules A. SOKPON Page 31 2008
46.53
CONTRIBUTION DE L’INVESTISSEMENT PRIVE DANS LA CROISSANCE ECONOMIQUE AU BENIN
SECTION 1: ANALYSE SECTORIELLE
L’analyse de ce tableau montre l’évolution des trois secteurs (secteur primaire,
secteur secondaire et tertiaire) et les différents sous- secteurs de 1990 à 2008 en
pourcentage du PIB
PARAGRAPHE 1 : SECTEUR PRIMAIRE ET SES SOUS-SECTEURS
Le secteur primaire a occupé en 1990 les 42,76% du PIB et a connu une légère
augmentation jusqu’en 2008 (46,53%) soit une variation de près de 3,77% sur la
période de l’étude. Cette augmentation du secteur primaire en pourcentage du
PIB à partir des années 1990 pourrait s’expliquer par le fait que l’économie
béninoise s’est tourné vers le libéralisme économique qui a pour but la relance
du secteur privé.
L’analyse comparée de ses sous-secteurs (Agriculture, Elevage, Pêche, Forêt)
montre que l’agriculture est la plus dominante de 28,99% en 1990. Elle évolue
pour atteindre un niveau de 34,48% du PIB en 2008. Les autres sous secteurs
affichent des taux faibles dans le PIB.
PARAGRAPHE 2 : SECTEUR SECONDAIRE ET SES SOUS-SECTEURS
Sur toute la période de l’étude (1990-2008), le secteur secondaire est resté
presque constant et à un taux relativement bas d’environ 17% du PIB. Cette non
représentativité remarquable du secteur secondaire dans la croissance du PIB
pourrait s’expliquer par le fait que le Bénin n’est pas
doté d’industries
nécessaires à la transformation des matières premières qui par ricochet
accroitraient le PIB par le biais de la valeur ajoutée.
En effet l’industrie extractive affiche des taux très faibles voir négligeable dans
le PIB à partir des années 1997.
Réalisé par Janvier SOKOME et Jules A. SOKPON Page 32 CONTRIBUTION DE L’INVESTISSEMENT PRIVE DANS LA CROISSANCE ECONOMIQUE AU BENIN
L’industrie manufacturière évolue très faiblement dans le PIB (environ 11%)
Quant à l’énergie elle demeure très faible sur toute la période car l’énergie
béninoise est dépendante de l’extérieur.
PARAGRAPHE 3 : SECTEUR TERTIAIRE ET SES SOUS-SECTEURS
Le secteur tertiaire occupe une place non négligeable dans le PIB mais a chuté
légèrement au cours des années. Il passe de 39,51% en 1990 à 35,66% en 2008.
Le commerce est le plus représentatif de ce secteur. Il représente 18,56% du PIB
en 1990 et chute au cours des années et atteint un taux de 15,56% en 2008.
Cette chute pourrait s’expliquer par la non compétitivité des produits locaux sur
le plan national qu’international ; le manque d’infrastructures favorable au
développement du commerce etc.….. et le taux élevé d’impôt sur bénéfice
commercial. Les autres sous-secteurs sont représentés faiblement dans le PIB
(Banque et Assurance, transport et assurance et autres services).
Conclusion d’analyse
Vu les résultats de cette analyse, l’on pourrait conclure que l’Agriculture
et le commerce représentent valablement le PIB.
L’Etat devra articuler donc ses politiques autour de l’agriculture et le commerce
pour améliorer l’économie béninoise. Il doit donc
- diminuer les impôts sur bénéfices ;
- créer les infrastructures favorables au développement du commerce ;
- améliorer les produits locaux par la mécanisation de l’Agriculture ;
- subventionner les intrants agricoles ;
- former ou encadrer des producteurs etc.…
Réalisé par Janvier SOKOME et Jules A. SOKPON Page 33 CONTRIBUTION DE L’INVESTISSEMENT PRIVE DANS LA CROISSANCE ECONOMIQUE AU BENIN
SECTION 2 : ANALYSES GRAPHIQUES
PARAGRAPHE 1: ANALYSE DE L'EVOLUTION DE QUELQUES
FACTEURS EXPLICATIFS.
Graphique 1 : l’évolution du Produit Intérieur Brute (PIB) en milliards de
FCFA de 1975 à 2007 au Bénin
Source : Réalisé à partir des données de la DGAE
Le graphique montre une croissance presque régulière du PIB dans le temps.
Toutefois, quelques légères perturbations sont à remarquer en 1979 et 1989.
Cette croissance régulière pourrait s’expliquer par les efforts que mène le Bénin
dans le but de faire accroitre sa production.
Réalisé par Janvier SOKOME et Jules A. SOKPON Page 34 CONTRIBUTION DE L’INVESTISSEMENT PRIVE DANS LA CROISSANCE ECONOMIQUE AU BENIN
Graphique 2 : Evolution de l’investissement privé (IP) de 1975 à 2007 au
Bénin
Source : Réalisé à partir des données de la DGAE
Le graphique traduit l’évolution de l’IP sur la période de 1975 à 2007.
L’évolution de l’IP est presque constante sur la période de 1975 à 1980
d’une valeur d’environ 100 milliards de FCFA, suivit d’une augmentation de
près de 40 milliards jusqu’en 1983. On observe une chute considérable de l’IP
au moins de 50 milliards de FCFA jusqu’en 1989. Cette évolution de l’IP sur
cette période pourrait s’expliquer par les déséquilibres et distorsions qu’a connu
le Bénin des années 70 et surtout 80 dans les domaines des finances publiques,
du crédit et de la répartition des investissements. La reprise constatée en 1989
s’est prolongée jusqu’en 2007. Cette augmentation pourrait s’expliquer par
l’orientation de la politique économique à travers la relance et la redynamisation
du secteur privé par le gouvernement béninois durant cette période.
Réalisé par Janvier SOKOME et Jules A. SOKPON Page 35 CONTRIBUTION DE L’INVESTISSEMENT PRIVE DANS LA CROISSANCE ECONOMIQUE AU BENIN
PARAGRAPHE 2 : ETUDE COMPAREE
Graphique 3 : Etude comparée de l’évolution de l’Investissement privé (IP) et
du produit intérieur brut (PIB) de 1975 à 2007 au Bénin
Source : Réalisé à partir des données de la DGAE
La courbe de l’investissement privé et celle du produit intérieur brut présentent
une évolution presque régulière sur toute la période de l’étude.
Au début des années 1975 à 1982, on constate une évolution presque
constante des deux courbes 100 milliards de FCFA pour l’IP et près de 400
milliards de PIB. La période de 1980 à 1982 est marquée par une augmentation
de près de 50 milliards pour l’IP et près de 100 milliards pour le PIB. On
constate en suite que de 1983 jusqu’à 1989 une diminution considérable de l’IP
jusqu’à près de 50 milliards de FCFA, et aussi une chute du PIB de 100
milliards de FCFA. Enfin, on constate une reprise de l’IP et du PIB de 1990
jusqu’en 2007.
Réalisé par Janvier SOKOME et Jules A. SOKPON Page 36 CONTRIBUTION DE L’INVESTISSEMENT PRIVE DANS LA CROISSANCE ECONOMIQUE AU BENIN
De cette étude comparée, il ressort que l’IP est un facteur déterminant de
la croissance économique. Cette appréciation semble être grossière par
conséquent une étude de corrélation viendra confirmer.
Graphique 4 : Etude comparée de l’évolution de l’Investissement Privé (IP) et
de l’Investissement Public (IG) de 1975 à 2007.
Source : Réalisé à partir des données de la DGAE
L’analyse comparée de l’IP et l’IG (voir graphe n°4) permet de constater que de
1975 à 2007 l’IP est largement supérieur à l’IG excepté l’année 1989 où ces
deux variables semblent avoir des valeurs très proches. On comprend donc
qu’au Bénin, en matière d’investissement, le secteur privé est le moteur de la
croissace.
Une analyse plus approfondie du graphique nous permet de distinguer trois (03)
grandes périodes :
Réalisé par Janvier SOKOME et Jules A. SOKPON Page 37 CONTRIBUTION DE L’INVESTISSEMENT PRIVE DANS LA CROISSANCE ECONOMIQUE AU BENIN
La première période de 1975 à 1982 où l’IG est relativement constant à une
valeur de 25 milliards de FCFA tandisque l’IP croit d’une valeur de 100 milliard
à 125 milliards de FCFA jusqu’en 1982.
La deuxième pérode de 1983 à 1989 où l’IP chute jusqu’à 25 milliards en 1989
alors que l’IG reste relativement constant.
Enfin, une troixième période marquée par une reprise de l’IP et l’IG malgré
quelques légères fluctuations. Cette reprise de l’IP pourrait s’expliquer par
l’orientation de la politique de l’état dans le but de faire du secteur privé le
moteur de la croissance économique.
Graphique 5 : Etude comparée de l’évolution de l’Investissement Privé (IP) et
de Crédit à l’économique (CE) de 1975 à 2007 au Bénin
Le graphique montre l’évolution de l’IP et du crédit à l’économie (CE) au Bénin
de 1975 à 2007.
L’analyse de ce graphique nous permet d’avoir une idée de l’origine des
capitaux privés investis.
En effet, entre 1975 et 1983, l’IP et CE affichent une brève croissance allant
respectivement de 98 milliards de FCFA et 40 milliards de FCFA en 1975 alors
qu’en 1983, les deux variables prennent la même valeur (140 milliards de
FCFA). Ainsi, la courbe de l’IP passe en dessus de celle de CE. Cela implique
Réalisé par Janvier SOKOME et Jules A. SOKPON Page 38 CONTRIBUTION DE L’INVESTISSEMENT PRIVE DANS LA CROISSANCE ECONOMIQUE AU BENIN
que les crédits octoyés à l’économie sont nettement inférieur à l’IP enrégistré au
Bénin sur cette période. On s’en rend donc compte qu’une partie des fonds
investis par le secteur privé provient d’autres sources que le CE, en occurrence,
les fonds propres, les capitaux étrangés etc.
De 1984 à 1994, c’est plutôt le phénomène inverse qui’on observe, un niveau de
crédit à l’économie nettement supérieur au montant investis par le secteur privé.
Cela laisse penser qu’une partie non négligeable des crédits octoyés à
l’économie est orientée non seulement vers le secteur public, mais aussi dans
l’achat des biens de consommation non productifs par le secteur privé.
A partie des années 1994 on constate une reprise simultanée des crédits octoyés
à l’économie et de l’IP jusqu’en 2007. Cette nouvelle relance des CE et de l’IP
s’opère avec quelques fluctuations, en occurrence la baisse remarquable des CE
au cours des années 1997, conséquence de la dévaluation survenue en 1994.
Graphique 6 : Etude comparée de l’évolution de l’Investissement Privé (IP) et
du Dégré d’Ouverture (DO) de 1975 à 2007 au Bénin.
Source : Réalisé à partir des données de la DGAE
Le dégré d’ouverture d’un pays peut avoir des repercutions sur le volume de ses
investissemnts privés par le biais des flux de capitaux que l’IP peut générer.
Réalisé par Janvier SOKOME et Jules A. SOKPON Page 39 CONTRIBUTION DE L’INVESTISSEMENT PRIVE DANS LA CROISSANCE ECONOMIQUE AU BENIN
Pour mettre en évidence cette relation, une étude comparée de l’évolution de
l’IP et de DO (Dégré d’Ouverture) est réalisée sur la période de 1975 à 2007
(voir graphique n°6).
L’analyse du graphique nous permet de soupçonner une corrélation positive
entre le DO et le volume des IP au Bénin.
En effet, de 1976 à 1982, on note une légère progrèssion de l’IP d’une valeur de
80 milliards de FCFA en 1976 à 130 milliards de FCFA environ en 1982. Cette
croissance de l’IP est attribuable à une évolution spectaculaire du DO allant de
300 à 990 milliards de FCFA sur la même pérode. De 1982 à 1984, on note une
chute du DO de 990 à 110 milliards de FCFA. Cette chute observée au niveau
du DO est accompagnée d’une légère baisse du volume de l’IP de 130 millards à
80 milliards de FCFA en 1984. De 1985 à 1990, on note une relative stagnation
du DO accompagnée d’une légère baisse de l’IP.
A partie des années 1990 le Bénin abandonne le maxisme–léninisme et opte
pour le libéralisme économique. Cette nouvelle dynamique a donnée un nouveau
souffle dans les échanges cormerciaux au Bénin, permettant au dégré
d’ouverture d’enregistrer une évolution ascendente peu fluctuante atteignant son
pic (660 milliards de FCFA° 2007. Pendant ce temps (1991 à 2007), l’IP
enregistre une croissance regulière de 180 milliartds de FCFA en 1991 à 310
milliards environ en 2007.
Réalisé par Janvier SOKOME et Jules A. SOKPON Page 40 CONTRIBUTION DE L’INVESTISSEMENT PRIVE DANS LA CROISSANCE ECONOMIQUE AU BENIN
Graphique 7 : Etude comparée de l’évolution de l’Investissement Privé (IP) et
de l’Epargne Intérieure (S) en milliards de FCFA de 1975 à 2007
au Bénin.
Le graphique (n°7) retrace l’évolution comparée de l’IP et de l’épargne
intérieure (S) au Bénin de 1975 à 2007.
L’analyse de ce graphique permet de distinguer deux grandes périodes :
Celle allant de 1975 à 1990 où l’IP et l’S sont relativement faibles. Cela
s’expliquerait par la période pré-libérale du Bénin où le volume des capitaux
étrangers est négligeable et ne permet pas de stimuler l’épargne intérieure et l’IP
des entreprises résidentes.
La période de 1991-2007 que l’on peut caractériser de période post-libérale du
Bénin. Cette période est caractérisée par un aflux des capitaux étrangères et des
aides extérieures permettant une accumulation de l’épargne intérieure. Cette
dernière atteignant son pic (130.000 milliards de FCFA environ en 2003).
Néanmoins les institutions financières Béninnoises préfèrent être surliquides,
plutôt que de prèter à un secteur privé peu conpétitif ; ce qui explique un IP
toujours faible comparativement à une épagne intérieure non négligeable
caractérisée par une prédominance des capitaux étrangers.
Réalisé par Janvier SOKOME et Jules A. SOKPON Page 41 CONTRIBUTION DE L’INVESTISSEMENT PRIVE DANS LA CROISSANCE ECONOMIQUE AU BENIN
Graphique 8: Etude comparée de l’évolution de la croissance de
l’Investissement Privé (IP) et de la croissance du Taux
d’intérêt Prêteur (TIP) en pourcentage de 1976 à 2007 au
Bénin.
Le TIP est le taux auquel les institutions financières prêtent la liquidité aux
investisseurs privés ce qui justifie le présent graphe qui présente une étude
comparée de l’évolution du taux de croissance de l’investissement privé et du
TIP au Bénin.
L’analyse comparée des courbes montre une évolution en dent de scie de l’IP et
du TIP sur toute la période avec une fluctuation plus poussée de la croissance de
l’IP au Bénin.
En effet, de 1977 à 1979 on note un désinvestissement des agents économiques
malgré des taux d’intérêt nuls. Cela pourrait s’expliquer par le manque de
liquidité des institutions financières pouvant faire face à la demande des
capitaux des agents.
De 1979 à 1983, on note une reprise de l’IP atteignant son pic en 1981 d’une
variation de 25% alors que sur la même période, le TIP est positif et affiche son
niveau le plus élevé (20%) en 1980.
De 1984 à 1989, l’IP renoue avec ses vagues successives de désinvestissements.
Cette situation pourrait s’expliquer par deux raisons :
Réalisé par Janvier SOKOME et Jules A. SOKPON Page 42 CONTRIBUTION DE L’INVESTISSEMENT PRIVE DANS LA CROISSANCE ECONOMIQUE AU BENIN
D’une part un TIP relativement nul ne favorisant pas un climat favorable à
l’attraction des capitaux étrangers.
D’autre part, la période 1984-1989 est marquée par plusieurs événements à
savoir : le choc pétrolier survenu en 1979 et la grande crise des années 80.
En 1990 le Bénin abandonne le marxisme-léninisme et s’est engagé dans le
libéralisme économique, dans le but de redynamiser de secteur privé. Cette
situation a impacté positivement le volume des IP au Bénin qui a enregistré sur
la période de 1990 à 2007 des fluctuations positives malgré un TIP relativement
faible. Notons que la politique monétaire de la Banque Centrale (BC) de 1995
suite à la dévaluation de 1984 semble contribuer à l’amélioration du climat des
investissements par une baisse du TIP.
SECTION 3 : PRESENTATION DE QUELQUES SITUATIONS ECONOMIQUES
AU BENIN.
Ici nous allons présenter d'une part les potentialités de l'investissement privé et
d'autre part nous ferons ressortir quelques contraintes de l'investissement privé
au Bénin.
PARAGRAPHE 1: POTENTIALITES DE L'INVESTISSEMENT PRIVE
A- Potentialité ouverte au secteur privé
Il faut d’abord souligner que le Bénin a subi un profond changement passant
sans effusion de sang ni autres obstacles d’un régime marxiste léniniste à une
démocratie multipartite dont la constitution et les lois électorales sont basées sur
le modèle des démocraties occidentales. Le pays est devenu ouvert à la liberté
d’entreprise dans une économie entièrement libérale et dans un contexte de
stabilité politique.
a) Potentialités géographiques
La position géographique fait du Bénin un pont naturel entre le Nigéria, le
Ghana, la Cote d’ivoire via de Togo, et une ouverture sur l’océan Atlantique
Réalisé par Janvier SOKOME et Jules A. SOKPON Page 43 CONTRIBUTION DE L’INVESTISSEMENT PRIVE DANS LA CROISSANCE ECONOMIQUE AU BENIN
pour les pays enclavés tel que le Niger, le Burkina Faso ou encore le Mali. Le
secteur privé au Bénin peut profiter de cet avantage en misant sur les services,
l’import export et le transit pour se développer.
L’aspect géographique le plus important est évidemment la proximité avec le
Nigéria. Plusieurs acteurs du secteur privé béninois entretiennent les relations
avec le Nigéria mais comme source d’approvisionnement que comme
opportunité de marché. Ils sont unanimement conscients des avantages que
représente la proximité du marché nigérian en terme de marché pour leurs
produits ; cependant, si cette localisation géographique leur confère un avantage,
celle-ci demeure insuffisante pour garantir un accès stable à ce marché. En effet,
une bonne partie des opérateurs béninois, évoluant dans l’industrie, considère
qu’ils ne sont pas compétitifs avec le Nigéria notamment en raison de
l’évolution jusqu’ici défavorable du différentiel de change entre les deux pays.
Outre ce différentiel, d’autres facteurs limitaient également l’accès du géant aux
producteurs béninois. Ce sont les difficultés de commercialisation, les
problèmes de convertibilité de la monnaie et surtout le manque de crédibilité des
partenaires nigérians qui rendent difficile l’établissement de toute relation
d’affaire. Peu de transactions se font directement entre entreprises par le biais
d’ententes contractuelles. Les potentialités du réseau de relation avec les acteurs
nigérians existent mais sont malheureusement encore très faiblement exploitées.
b) Potentialités en ressources transformables
Parallèlement à l’avantage qui fait du Bénin un pays de transit, une plaque
tournante du commerce régional et sous-régional, on peut à partir de ses
nombreuses potentialités, réussir une stratégie basée sur la transformation
économique efficace de certaines ressources dont la viabilisation et la
profitabilité ont été considérablement améliorées à la faveur de la récente
dévaluation du francs CFA.
Réalisé par Janvier SOKOME et Jules A. SOKPON Page 44 CONTRIBUTION DE L’INVESTISSEMENT PRIVE DANS LA CROISSANCE ECONOMIQUE AU BENIN
Au niveau des produits agricoles, l’ère des exportations des produits bruts est
dorénavant dépassée car devenue peu créatrice de valeur ajoutée. Le Bénin
devra se lancer dans une politique d’exportation des produits différenciés. Aussi
dans l’agriculture, plusieurs filières telles que le manioc, le sésame, l’ananas, la
papaye solo sont très porteuses et pourront percer les marchés du Nord si elles
respectent des conditions telles que :
ƒ La qualité des produits ;
ƒ La régularité des approvisionnements ;
ƒ Le respect continuel de normes physiques ;
ƒ Et surtout un prix compétitif.
ƒ Au niveau des activités de type industriel, dans le cas du Bénin, deux
voies possibles doivent être considérées comme complémentaires.
ƒ Une industrialisation basée sur les atouts géographiques et en tant que
plaque tournante du commerce régional ;
ƒ Une industrie émergente de la transformation des ressources agricoles,
minières, forestières et halieutiques.
Ces activités industrielles devraient se développer essentiellement au moyen
d’une promotion des PME et micro entreprises.
Réalisé par Janvier SOKOME et Jules A. SOKPON Page 45 CONTRIBUTION DE L’INVESTISSEMENT PRIVE DANS LA CROISSANCE ECONOMIQUE AU BENIN
c) Les potentialités financières
Le Bénin est l’un des pays où le PIB per capita est faible
Cette situation ne saurait cependant masquer la réalité que, l’économie béninoise
dispose en fait de gisements notables en matière de financements sur ressources
internes. L’économie béninoise, en dépit de la faiblesse des revenus, dispose
d’excédent. Le taux d’accroissement des dépôts bancaires grâce à la reprise de la
confiance en témoigne. Ces dépôts bancaires sont passés de 34,70 milliards de
CFA en 1990 à 118 milliards de francs CFA en 1993. À cela il faut ajouter les
épargnes du système bancaires informel.
Il y a donc des possibilités de ressources internes. Pour peu que l’on trouve les
voies et moyens d’une transformation des dépôts à court terme en épargne à
long terme pour que l’économie nationale puisse mieux s’autofinancer
(Stratégie et plan d’action de base tome 1 : novembre 2006)
Réalisé par Janvier SOKOME et Jules A. SOKPON Page 46 CONTRIBUTION DE L’INVESTISSEMENT PRIVE DANS LA CROISSANCE ECONOMIQUE AU BENIN
PARAGRAPHE 2 : CONTRAINTES AU DEVELOPPEMENT DU
SECTEUR PRIVE
Le développement du secteur privé au Bénin est affecté par une série de
contraintes et faiblesses.
A - Contraintes et faiblesses structurelles
Ces contraintes et faiblesses qui découlent de l’analyse ci-dessus du
contexte socio-économique et de l’environnement juridico-institutionnel du
secteur, sont suffisamment connues pour qu’il suffise d’en rappeler les
principales :
ƒ Faiblesses d’un tissu industriel peu diversifié à valeur ajoutée
insuffisante ;
ƒ Faiblesse des infrastructures nécessaires à la promotion des entreprises ;
ƒ Faiblesse de la formation technique et économique ou son inadaptation
aux activités productives ;
ƒ Faiblesse de la productivité des activités économiques ;
ƒ Insuffisance des capacités d’accumulation et d’épargne de long terme en
général ;
ƒ Insuffisance des services liés à l’industrie ;
ƒ Faible capacité d’innovation ;
ƒ Absence de banque de données et de circulation de l’information ;
ƒ Inexistante jusqu’ici d’une politique industrielle claire et cohérente et de
programmes d’action adaptés ;
ƒ Administration mal armée pour des taches de développement et/ou
procédurière.
Il s’agit là de contraintes de fond qui ne se résolvent ni facilement ni dans le
court terme. Des délais parfois très longs sont nécessaires pour les desserrer.
Elles mettent en jeu à la fois les progrès d’ensemble de l’économie et des
Réalisé par Janvier SOKOME et Jules A. SOKPON Page 47 CONTRIBUTION DE L’INVESTISSEMENT PRIVE DANS LA CROISSANCE ECONOMIQUE AU BENIN
modifications de comportement. Ces contraintes ont pour conséquence de créer
un environnement difficile pour le secteur privé, générateur de désavantages
affectant la compétitivité de l’appareil national de production.
B- Les contraintes liées à la situation socio-économique
Le Bénin traverse une phase de remise en ordre de son économie exprimée par
la mise en œuvre d’une politique d’ajustement structurel. Dans toute la mesure
où celle-ci vise à rétablir les équilibres économiques et financiers internes, elle
parait incontournable. Il n’est donc pas imaginable de développer une politique
et des programmes en faveur du secteur privé qui viendraient contredire les
bases de cette politique d’ajustement structurel.
Dans ce contexte les actions en faveur du secteur privé doivent privilégier
le renforcement des capacités d’adaptation et de croissance des entreprises.
Dans l’immédiat, le programme d’ajustement structurel (PAS) apporte au
secteur privé des éléments significatifs d’amélioration de son environnement :
ƒ La libéralisation du commerce extérieur ;
ƒ L’amorce de la simplification et l’allègement du cadre règlementaire ;
ƒ La mise en place d’un cadre d’incitation économique ;
ƒ La simplification fiscale et douanière ;
ƒ La priorité donnée à l’amélioration des infrastructures.
Mais en même temps, un certain nombre de contraintes de court terme sont
introduites vis-à–vis du secteur privé. Parmi elles, les plus importantes
concernent :
¾ La rétraction de la demande ;
¾ La difficulté à définir une stratégie d’ensemble cohérente et à fournir des
appuis institutionnels harmonisés à partir des différentes structures d’Etat
sensées concourir à la promotion du secteur privé.
Au total des contraintes liées à l’ajustement structurel limitent forcément les
marges de manœuvre, dès qu’il s’agit d’imaginer des mesures de soutien au
Réalisé par Janvier SOKOME et Jules A. SOKPON Page 48 CONTRIBUTION DE L’INVESTISSEMENT PRIVE DANS LA CROISSANCE ECONOMIQUE AU BENIN
développement des activités privées qui ont des incidences qui pourraient
contredire les exigences du rétablissement des équilibres économiques et
financiers.
C- Contraintes liées au marché
Avec moins de cinq millions d’habitants et un revenu par tête inférieur à 400
dollars $, le marché béninois ne peut être qu’étroit. Le pouvoir d’achat y est
faible (CAT, Novembre 2006).
De ce fait, d’une part il parait difficile de bénéficier des économies d’échelle et
d’autre part les produits les moins chers font primes sur le marché quelque soit
la qualité.
Aussi le marché est-il alimenté en grande partie par les importations des
produits nigérians à des prix qui étaient jusqu’ici très faibles exprimés en franc
CFA et parfois sans acquitter les droits. Dans ces conditions la concurrence
nigériane risquait d’avoir un effet dévastateur sur la production béninoise.
Les répercussions négatives de l’étroitesse du marché national pourraient être
amoindries si le Bénin réussit à avoir un accès libre au marché régional ou
encore international. Mais un tel accès ne pourrait se faire facilement que si la
Concurrence des pays voisins ainsi qu’aux difficultés d’accès au marché sous
régional et international, le Bénin ne peut qu’adopter une stratégie de promotion
de sa compétitivité reposant essentiellement :
1. Sur la valorisation de ses ressources locales ;
2. Souplesse pour une relance de l’activité économique ;
3. Et sur une amélioration des capacités nationales de définition et de mise
en œuvre de stratégies de promotion du secteur privé.
(CAT/ Programme de relance du secteur privé : 2006)
Réalisé par Janvier SOKOME et Jules A. SOKPON Page 49 CONTRIBUTION DE L’INVESTISSEMENT PRIVE DANS LA CROISSANCE ECONOMIQUE AU BENIN
CHAPITRE 3
PRESENTATION, ANALYSES DES RESULTATS ET
RECOMMANDATIONS
Les effets de l'investissement privé sur la croissance économique et les facteurs
explicatifs de l'investissement privé en République du Bénin pourront être
analysés grâce aux résultats des estimations
réalisés a partir des deux (2)
modèles présenté dans le chapitre 1.
A cet effet, il sera procédé d'une part à l'analyse des effets de quelques variables
(IP, IG, DE, DO, PAC, CE) en occurrence l'investissement privé sur la
croissance de l'économie béninoise. D'autre part, à l'analyse de quelques facteurs
explicatifs (PIB, IG, CE, TIP, ITE, DO, S) sur le comportement de
l'investissement privé au Benin. Tout ceci sera présenté dans la section 1. Après
l'analyse de nos différents modèles nous procéderons en section 2, à nos
différentes recommandations aux travers des implications politiques.
SECTION 1: PRESENTATION ET ANALYSES DES RESULTATS.
Nous allons d'abord présenter l'estimation du modèle de croissance et
ensuite poursuivre à l'analyse des résultats après les différents tests
économétriques.
PARAGRAPHE 1: ESTIMATION DU MODELE DE CROISSANCE.
Nous procéderont aux différents tests de diagnostic.
A- Test de diagnostic.
1- Test de stationnarité
Afin de déterminer les divers ordres d'intégration des séries, nous leurs avons
fait subir le test de DICKEY-FULLER AUGMENTE (ADF) en niveau, en
différence première et en seconde différence (voir annexe 2, 3 et 4). Les
résultats de ces tests sont consignés dans le tableau ci-après :
Réalisé par Janvier SOKOME et Jules A. SOKPON Page 50 CONTRIBUTION DE L’INVESTISSEMENT PRIVE DANS LA CROISSANCE ECONOMIQUE AU BENIN
Tableau 4 : Test ADF en niveau des variables
Variables
P Trend Constante
St-calculé
St-lu
Décision
LPIB
1
Non
Non
4,1067
-1,9520
Non stationnaire
TIP
2
Non
Oui
-2,9026
-2,9639
Non stationnaire
LDE
1
Non
Non
4,0586
-1,9529
Non stationnaire
LS
1
Non
Non
2,0514
-1,9529
Non stationnaire
LDO
1
Non
Non
0,1368
-1,9520
Non stationnaire
LIP
1
Non
Non
0,6327
-1,9520
Non stationnaire
LIG
1
Non
Non
1,9712
-1,9520
Non stationnaire
LPAC
1
Oui
-
-
-
Non stationnaire
LCE
1
Non
Non
1,8494
-1,9520
Non stationnaire
LITE
3
Oui
-
-
-
Non stationnaire
Source: réalisé par les auteurs à partir des résultats du test
Le test de stationnarité en niveau pour chacune des variables montre que la
valeur de l'ADF est supérieure à la valeur critique au seuil de 5%. Nous retenons
donc que toutes les variables sont non stationnaires en niveau.
Il convient donc de passer en différence première pour poursuivre
l'analyse.
Réalisé par Janvier SOKOME et Jules A. SOKPON Page 51 CONTRIBUTION DE L’INVESTISSEMENT PRIVE DANS LA CROISSANCE ECONOMIQUE AU BENIN
Tableau 5: Test ADF en différence première des variables
Variables P
Trend
Constante
St-calculé
St-lu
Décision
LPIB
1
Non
Oui
-4,2904
-2,9639
Stationnaire
LDE
1
Oui
-
-
-
Non Stationnaire
LS
1
Non
Non
-3,2362
-1,9533
Stationnaire
LDO
1
Non
Non
-3,8370
-1,9524
Stationnaire
LIG
1
Non
Non
-3,1939
-1,9524
Stationnaire
LPAC
1
Non
Oui
-3,5536
-2,9639
Stationnaire
LCE
1
Non
Oui
-2,4828
-1,9524
Stationnaire
TIP
1
Non
Non
-3,009
-1,9524
Stationnaire
LIP
1
Non
Non
-2,8596
-1,9524
Stationnaire
LITE
3
Non
Non
-6,9135
-1,9533
Stationnaire
Source: réalisé par les auteurs à partir des résultats du test
Ici la statistique de l'ADF en valeur absolu est supérieur à la valeur critique pour
chacune des variables au seuil de 5%, sauf la variable DE. Il apparait donc que
toutes les variables sont stationnaire en différence première en dehors de la
variable dépenses en éducation(DE) qui à son tour est stationnaire en seconde
différence avec une statistique d'ADF en valeur absolu supérieure au seuil de
5%. Son test se présente comme suit:
Tableau 6 : Test ADF en seconde différence de la variable
Variables P
Trend
Constante ST-calculé
St-lu
Décision
DLDE
Non
Non
-1,9544
Stationnaire
2
-6,3820
Source: Fait par Janvier SOKOME et Jules A. SOKPON à partir des résultats du
test.
En résumé, la vérification de la stationnarité des variables à l'aide du test ADF,
nous révèle que sur sept(07) variables du modèle 1,six(06) variables sont
stationnaires en différence première (DO,PAC(L),IP,IG,PIB et CE) ,et seule
Réalisé par Janvier SOKOME et Jules A. SOKPON Page 52 CONTRIBUTION DE L’INVESTISSEMENT PRIVE DANS LA CROISSANCE ECONOMIQUE AU BENIN
une (01) variable (DE) est stationnaire en second différence tandis que pour le
modèle 2, toutes les variables sont stationnaires en différence première.
2- Test de Co-intégration :
Test de Johannsen
Après avoir, estimé les modèles de long terme, nous avons constaté que
toutes les variables ne sont pas stationnaires au même degré tant pour le modèle
1 que pour le modèle 2. Ceci amène à soupçonner l'existence d'une relation de
Co-intégration pour les deux modèles. Le test de Johannsen nous permettra
certainement de retenir le nombre de relation de Co-intégration des variables.
A l'issu de ce test, nous retenons qu'il existe trois (03) relations de Cointégration au seuil de 5% pour le modèle 1(voir annexe 3.1 Page XV) et, deux
relations de Co-intégration au seuil de 5% pour le modèle 2 (voir annexe 3.2
page XVI).Ces différents tests nous laisse envisager l'estimation du modèle à
correction d'erreur.
B- Résultats d'estimation du modèle1
1- Modèle de long terme1
Tableau 7 : Résultat d'estimation du modèle de long terme
Variables
LPIB
C
LIP
LIG
LCE
LDE
LDO
LPAC
-3,82
0,08
-0,00
0,06
0,02
-0,01
0,65
(-11,47)
(3,85)*
(-0,08)°
(6,63)*
(0,80)°
(-1,01)°
(26,19)*
Observation
R2ajusté
26
0,99
Source: réalisé par les auteurs à partir des résultats du test. (Voir annexe 4.1
page XVII)
-*: Significativité au seuil de 1%
-°: Non significativité au seuil de 5%
Ce modèle sous forme linéaire est :
LPIB = - 3,824+ 0,0848 LIP- 0,0021 LIG+ 0,061LCE+ 0,0286 LDE- 0,0119
LDO+ 0,6559 LPAC
Réalisé par Janvier SOKOME et Jules A. SOKPON Page 53 CONTRIBUTION DE L’INVESTISSEMENT PRIVE DANS LA CROISSANCE ECONOMIQUE AU BENIN
2- Modèle à correction d'erreur
Tableau 8 : Modèle de court terme1
Variables
C
D(LIP)
D(LIG)
D(LCE)
D(LDE)
D(LDO)
D(LPAC)
-1,67
0,060
0,027
0,018
0,082
-0,003
-0,106
0,089
-0,022
0,028
0,085
-0,022
0,318
(0,203)°
(1,344)°
(1,21)°
(0,718)°
(1,447)°
(-0,32)°
(-0,413)°
(0,009)*
(3,107)*
(-0,68)°
(1,425)°
(0,836)°
(-1,59)°
(3,065)*
DLPIB
Observation
R2ajusté
27
0,596
Source: réalisé par les auteurs à partir des résultats de l’estimation. (Voir annexe
4.2 page XX)
-*: Significativité au seuil de 1%
-°: Non significativité au seuil de 5%
D devant une variable représente sa dérivée première.
Le coefficient du PIB retardé qui représente la force de rappel de l'équation,
est négatif (-0,51) et statistiquement significatif à 1%. De plus sa valeur est
comprise entre -1 et 0. La représentation par le modèle à correction d'erreur est
donc validée.
C- Résultats des tests de validation
Test de normalité :
Le test de normalité effectué est celui de Jarque-Bera (1984). Nous notons que
les résidus sont normalement distribués pour le modèle1.En effet, la probabilité
associée au test de Jarque-Bera (0,41) est supérieure à 0,05 (voir annexe 4.1
Page XVIII).
Test d'hétéroscédasticité de White :
Ce test montre que les erreurs sont homoscédastiques au seuil de 5%. Car
probabilité de F-statistique est supérieur à 0,05 (0,98>0,05), (voir annexe 4.1
Page XIX).
Réalisé par Janvier SOKOME et Jules A. SOKPON Page 54 CONTRIBUTION DE L’INVESTISSEMENT PRIVE DANS LA CROISSANCE ECONOMIQUE AU BENIN
Test d'auto corrélation des erreurs :
Pour vérifier si les erreurs sont auto corrélés ou non nous avons utilisé le test de
Breusch-Godfrey. Ce test indique une absence d'auto corrélation des erreurs. Car
prob (F-statistic) = 0,61>0,05 (voir annexe 4.1 Page XIX).
Test de stabilité :
La stabilité des modèles à correction d'erreur est testée au moyen du test de
CUSUM. Il révèle que le modèle est stable car les courbes ne sortent pas du
corridor (voir annexe
4.1 page
XIX).
Test de significativité globale:
Le test de significativité est issu de l'estimation du modèle de long terme et celui
de court terme.
En effet, le modèle est globalement significatif car prob (F-statistic) étant
respectivement de 0,000000 et 0,0138048 à long terme et à court terme sont
inférieures à 5% (voir annexe 4.1 et 4.2 Page XVIII et XXI).
R2 et R2 ajusté = 0,99 montre que les variables indépendantes expliquent à 99%
l'évolution de la croissance économique au Bénin à travers le PIB. Ce résultat
sera confirmé par le test de RAMSEY, qui signale que le modèle est bien
spécifié et ne souffre pas de l'omission de variable importantes (voir annexe 4
page XVIII).
A partir de la matrice de corrélation, on
constate que
le coefficient de
corrélation le plus élevé est r² = 0 ,88, alors que le R2 = 0,99. Il n'y a aucune
présomption de multi colinéarité entre les variables explicatives.
D-Analyse des résultats du modèle de croissance
1-A long terme
A long terme, le moderne 1 estimé a donné des résultats satisfaisants.
Seules les variables DO et IG n’ont pas leurs signes attendus et sont non
significatifs.
Réalisé par Janvier SOKOME et Jules A. SOKPON Page 55 CONTRIBUTION DE L’INVESTISSEMENT PRIVE DANS LA CROISSANCE ECONOMIQUE AU BENIN
La variable DE à son signe attendu mais non significatif.
Les trois autres variables (IP, CE, PAC) ont leurs signes attendus et sont
significatifs à 1%.
L’élasticité de l’IP est 0,084 ce qui veut dire qu’une augmentation de 1%
des investissements privés entraîne une augmentation de 0,084% du PIB. De
même une augmentation de 1% de la PAC et de CE augmente respectivement de
0, 65% et 0,060% du volume des investissements privés. Il ressort de cette
analyse que la PAC à une influence plus grande que l’IP et le CE sur la
croissance économique au Bénin. Ces résultats obtenus pourraient s’expliquer
par plusieurs raisons : nombreux sont les travaux des auteurs qui ont montré que
l’IP, le CE et la PAC sont les moteurs de croissances économiques d’un pays à
long terme. S’agissant du Bénin, l’IP est un fondamental qui vient compléter le
maigre effort que le secteur privé déploie dans le sens de financement de
l’économie. Quant aux crédits octroyés à l’économie (CE), ils représentent une
source de financement très importante du secteur privé et public en dehors des
capacités d’auto financement dont dispose quelques agents économiques dans la
réalisation de leurs investissements ou activités.
Enfin, la population active béninoise se révèle comme le déterminant
central de la croissance économique au Bénin. En effet, le Bénin dispose d’une
population active très jeune capable d’entreprendre des activités économiques
allant dans le sens de la création d’une valeur ajoutée ou de la richesse, malgré
le fort taux de chômage dont elle est victime.
2-A Court terme
Les variables DO, PAC n’ont pas leurs signes attendus bien que non
significatifs.
Les autres variables (IP, CE, DE et IG) ayant leurs signes attendus non
pas été significatifs. Néanmoins après avoir retarder les variables d’une année on
Réalisé par Janvier SOKOME et Jules A. SOKPON Page 56 CONTRIBUTION DE L’INVESTISSEMENT PRIVE DANS LA CROISSANCE ECONOMIQUE AU BENIN
constate que, l’IP et PAC se révèlent comme déterminants de la croissance. Car
significatifs à 1%.
En effet, une augmentation des IP de l’année précédente de 1% entraîne
une augmentation de 0,089% du PIB de l’année actuelle. Ceci pourrait
s’expliquer par le fait que l’investissement ne peut se manifester en même
temps. Il est généralement admis qu’il faut un certain délai pour que l’impact
positif de l’investissement se transmette à la production et se traduise par
l’amélioration de la productivité et par la suite sur la croissance économique. De
plus une variation de 1% du PIB de l’année précédente diminue de 0,515% le
PIB de l’année actuelle à court terme. Ce phénomène pourrait s’expliquer par le
fait que la croissance économique étant un phénomène de longue période, il faut
que les effets du PIB aient un effet d’entraînement sur le PIB des années avenir.
La non significativité à court terme des crédits octroyés à l’économie (CE)
pourrait s’expliquer non seulement par le fait que les crédits octroyés à
l’économie sont faibles à court terme mais aussi par le fait que les agents
économiques ont besoins d’une période assez longue pour faire fructifier ses
capitaux empruntés , or la caractéristique du secteur financier béninois est telle
que les institutions financières ont une grande aversion de risque à telle point
qu’elle n’offrent en général que des crédits à très court terme.
Réalisé par Janvier SOKOME et Jules A. SOKPON Page 57 CONTRIBUTION DE L’INVESTISSEMENT PRIVE DANS LA CROISSANCE ECONOMIQUE AU BENIN
PARAGRAPHE 2 : ESTIMATION DU MODELE DES DETERMINANTS
DE L’INVESTISSEMENT PRIVE
L’estimation du modèle des investissements privés suivra le même procédé que
celui du modèle de croissance.
A- Test de diagnostic
1- Test de stationnarité
Le test stationnarité en niveau (ADF) pour chacune des variables montre que la
valeur de l’ADF est supérieure à la valeur critique au seuil de 5%. Nous
retenons donc que toutes ses variables sont non stationnaires en niveau pour le
modèle (voir tableau 4). Il convient de passer en différence première pour
poursuivre des analyses.
• Résultats des tests de stationnarité en différence première.
Ici la statistique de l’ADF est inférieure à la valeur critique pour chacune des
variables au seuil de 5% (voir tableau 5). Il apparaît donc que toutes les
variables sont stationnaires en différence première.
2- Test de Co-intégration
Après avoir fait l’estimation du modèle, nous avons constaté que toutes les
variables ne sont pas stationnaires au même degré pour le modèle 2. Ceci
confirme l'existence d'une relation de Co-intégration pour le modèle. Le test de
Johannsen nous permettra certainement de retenir le nombre de relation de cointégration l’ordre d'intégration des variables.
• Test de Johannsen
A l'issu de ce test, nous retenons qu'il existe une relation de Co-intégration au
seuil de 5% pour le modèle 2 (voir annexe 3 .2 page XVI). Ces différents tests
nous laissent envisager l'estimation du modèle à correction. Estimation.
Réalisé par Janvier SOKOME et Jules A. SOKPON Page 58 CONTRIBUTION DE L’INVESTISSEMENT PRIVE DANS LA CROISSANCE ECONOMIQUE AU BENIN
B- Résultat d’estimation du modèle 2
1- Modèle de long terme 2.
Tableau 9 : Significativité du modèle 2 à long terme
Variables
LIP
C
LPIB
LIG
LCE
LDO
TIP
LS
LITE
Observation
R2aj
- 2,216
- 0,015
0,522
-0,013
0,404
-0,043
0.023
0,706
31
0,85
(- 0,574)°
(-0,024)°
(1,778)***
(- 0,104)°
(3,956)*
(- 1,075)°
(0.84)°
(1,221)°
Source: réalisé par les auteurs à partir des résultats de l’estimation. (Voir annexe 5 .1 page
XXV)
Note :
Les valeurs entre parenthèses représentent la statistique de student.
* indique la significativité au seuil de 1%
** indique la significativité au seuil de 5%
*** indique la significativité au seuil de 10%
° indique la non significativité
Ce modèle sous la forme linéaire est :
LIP = - 2, 216 + 0,522 LIG - 0,015 LPIB + 0,404 LDO - 0,043 TIP + 0,706
LITE - 0,013 LCE + 0,023 LS
Réalisé par Janvier SOKOME et Jules A. SOKPON Page 59 CONTRIBUTION DE L’INVESTISSEMENT PRIVE DANS LA CROISSANCE ECONOMIQUE AU BENIN
2- Modèle de court terme
Tableau 10 : Significativité du modèle 2 à court terme
Variables
C
DLPIB
DLIG
DLCE
DLDO
DTIP
DLITE
DLS
Observation
R²ajusté
DLIP
- 0,093
2,707
-0,157
0 ,058
0,155
-0,028
-0,360
-0,011
28
0,87
0,566
0,097
-0,226
0,335
0,007
-0,595
0,029
(2,40)**
(-0,84)°
(0,338)
(2,582)**
(-0,62)°
(-1,037)°
(-0,71)°
(0,931)°
(0,380)°
(-2,348)**
(3,458)**
(0,289)°
(-1,103)°
(0,994)°
(-0,033)
*
Source: réalisé par les auteurs à partir des résultats de l’estimation. (Voir annexe 5 .2 page
XXIX)
Note :
Les valeurs entre parenthèses représentent la statistique de student.
* indique la significativité au seuil de 1%
** indique la significativité au seuil de 5%
*** indique la significativité au seuil de 10%
° indique la non significativité
Le cœfficient de l’IP retardé qui représente la force de rappel est négatif (-0,50)
et statistiquement significatif à 1%. De plus sa valeur est comprise entre -1 et 0.
La représentation par le modèle à correction d’erreur est donc validée.
Le test de normalité
Ce test effectué est celui de Jarque-Bera (1984). Nous notons que les résidus
sont normaux pour le modèle 2. Car la prob (F-statistic) = 0,68 > 0,05
(Voir annexe 5.2 page XXXI).
Le test d’hétéroscédasticité de White
Ce test montre que les erreurs sont hétéroscédastique au seuil de 5%, car
probabilité statistique de Fisher (0, 01) est inférieure à 0,05
(Voir annexe 5.2 page XXVIII).
Réalisé par Janvier SOKOME et Jules A. SOKPON Page 60 CONTRIBUTION DE L’INVESTISSEMENT PRIVE DANS LA CROISSANCE ECONOMIQUE AU BENIN
Le test d’auto corrélation des erreurs.
Pour vérifier l’auto corrélation ou non, nous avons le test de Breush –Godfrey.
Ce test indique une absence d’auto corrélation des erreurs car prob
(F-statistic) = 0,10 > 0,05 (Voir annexe 5.2 page XXXI).
Le test de stabilité
La stabilité du modèle à correction d’erreurs est testée au moyen du test de
CUSUM. Il révèle que le modèle est stable car les courbes ne sortent pas du
corridor. (Voir annexe 5.1 page XXXII)
Le test de significativité globales
Ce test est issu de l’estimation du modèle de long terme et celui du court terme.
En effet, le modèle est globalement significatif car les probabilités de Fisher
statistique étant respectivement de 0,000000 et 0,007200 à long terme et à court
terme sont inférieures à 0,05
(Voir annexe 4 et 5 page XVIII et XXIX).
Autrement dit l’investissement privé est largement expliqué par l’ensemble des
variables indépendantes du modèle.
R² = 0,88 R² ajusté = 0,85 montre que les variables indépendantes expliquent à
88% et 85% l’évolution de la croissance économique au Bénin.
Ce résultat semble confirmer par le test de RAMSEY, qui signal que le modèle
est bien spécifié et ne souffre pas de l’omission de variables indépendantes.
A partie de la matrice de corrélation, on constate que le cœfficient de corrélation
le plus élevé est : r² = 0,88. Alors que R² = 0,89. Il n’y a donc aucune
présomption de multi colinéarité entre les variables explicatives
Réalisé par Janvier SOKOME et Jules A. SOKPON Page 61 CONTRIBUTION DE L’INVESTISSEMENT PRIVE DANS LA CROISSANCE ECONOMIQUE AU BENIN
C- Analyse des résultats
1- A long terme
Seules les variables PIB, CE et ITE non pas leurs signes attendus.
Le DO et l’IG expliquent (respectivement à 1% et 10%) significativement et
positivement l’investissement privé.
L’élasticité du DO est de 0,404 ; ce qui signifie qu’une augmentation de 1% du
DO entraîne une augmentation 0,404% de l’IP. Cela montre que le DO est un
déterminant de l’IP. De même l’élasticité de l’IG étant de 0,522 montre qu’une
augmentation de 1% des investissements publiques entraîne une augmentation
d’environ 0,522% de l’IP. Il constitue aussi un déterminant de l’IP à long terme.
Cependant l’influence plus poussée à long terme qu’à court terme de l’IG peut
être expliquée par le fait qu’il faut un certain temps pour que les effets de l’IG
s’affirment. Aussi, l’Etat en investissant dans les infrastructures peut donc
conduire à l’amélioration de la productivité du secteur privé.
Le PIB et le CE ont une influence négative et non significative sur l’IP. Ces
résultats sont au tant plus étonnant que la théorie économique stipule que le taux
de croissance d’un pays peut être de nature à encourager les investisseurs. Ces
derniers ne sont pas près à installer une légère expansion de son activité. De plus
le CE n’est pas affecter au secteur privé.
Réalisé par Janvier SOKOME et Jules A. SOKPON Page 62 CONTRIBUTION DE L’INVESTISSEMENT PRIVE DANS LA CROISSANCE ECONOMIQUE AU BENIN
2- A court terme :
A court terme, seules les variables IG et S non pas leurs signes attendus.
Le PIB a un effet positif et très significatif sur l’IP, son élasticité est 2,707 ; ce
qui veut dire qu’une augmentation de 1% du PIB entraîne une augmentation de
2,707 de l’IP à court terme. Cette significativité à court terme contrairement à
celui de long terme pourrait s’expliquer par le fait que le Bénin n’a jamais connu
une croissance soutenue sur une longue période susceptible d’influencer le
niveau des investissements privés à long terme.
De plus, le degré d’ouverture à un impact positif et significatif sur
l’investissement privé à court terme. Son élasticité est 0,155 ; ce qui signifie
qu’une augmentation de 1% du DO entraîne une augmentation de 0,155% du
volume des investissements privés. Ceci justifie que le DO est un déterminant
incontournable dans le processus de mobilisation des ressources et des échanges
commerciaux en faveur des investissements privés.
Par contre, les IG ont un effet négatif et non significatif sur l’IP à court terme.
Cela s’expliquerait par le fait que les IG au Bénin sont en général des
investissements de long terme et leurs effets sur l’investissement privé ne se
feraient ressentir qu’à long terme.
Par ailleurs les CE d’une période précédente impactent négativement le volume
des investissements privés de la période actuelle. Un accroissement des volumes
de CE de 1% de l’année précédente entraîne une diminution 0,226% des
volumes des investissements privés de l’année actuelle. Cela montre la force de
rappel des CE en défaveur du volume des IP au Bénin.
D- Validation des hypothèses
Hypothèse n°1
Elle suppose que : « L’accroissement de l’investissement privé au Bénin
favorise la croissance économique ». Cela signifie que la variable investissement
privé doit avoir un cœfficient non seulement positif mais aussi significatif. Les
Réalisé par Janvier SOKOME et Jules A. SOKPON Page 63 CONTRIBUTION DE L’INVESTISSEMENT PRIVE DANS LA CROISSANCE ECONOMIQUE AU BENIN
résultats d’estimation du modèle montrent que l’élasticité de l’IP est positive à
court terme et à long terme et bien significative (1%) à long terme. Alors
l’hypothèse 1 est vérifiée. Elle est donc acceptée.
Par conséquent, l’accroissement de l’investissement privé favorise la croissance.
Hypothèse n°2
Selon cette hypothèse ; le Produit Intérieur Brut, l’Investissement Public, le
Crédit à l’Economie, le Degré d’Ouverture, l’Indice de Taux d’Echange, le Taux
Intérêt Préteur et l’Epargne Intérieure sont les déterminants de l’investissement
privé au Bénin. Cela signifie que chacune des variables doit avoir non seulement
un coefficient positif, mais aussi significatif dans le modèle estimé. Les résultats
de nos estimations, nous retenons que seul l’IG et le DO ont un effet positif et
significatif à long terme et le PIB significatif à court terme sur l’investissement
privé. Toutes les autres variables (ITE, TIP, CE et S) ne sont significatives ni à
court terme ni à long terme. Nous pouvons donc conclure que l’hypothèse 2
n’est pas validée.
Réalisé par Janvier SOKOME et Jules A. SOKPON Page 64 CONTRIBUTION DE L’INVESTISSEMENT PRIVE DANS LA CROISSANCE ECONOMIQUE AU BENIN
SECTION 2 : RECOMMANDATIONS
L’étude de la contribution de l’IP dans la croissance de l’économie
béninoise doit donc emmener l’état béninois à la formulation de politiques
susceptibles de stimuler ou de redynamiser le secteur privé. Pour pérenniser et
accentuer la croissance économique au Bénin, nous formulons un certains
nombre de recommandations à savoir :
™ Créer un environnement et les conditions favorables à l’investissement
privé.
™ Les institutions bancaires et les IMF doivent alléger les conditions d’accès
aux crédits pour permettre aux investisseurs de réaliser leurs projets
intéressants et viables.
™ L’IP est soumis à une contrainte de financement. Par conséquent, le crédit
alloué au secteur privé en termes d’investissement doit être réellement
destiné à la promotion des investissements privés.
™ Maintenir la stabilité politique par l’entremise d’une bonne gouvernance
et d’un renforcement du libéralisme économique.
™ Le capital humain constitue un facteur déterminant de la croissance
économique. Ainsi, une amélioration de sa qualité et de ses capacités est
nécessaire pour une meilleure productivité.
™ Mettre en place les politiques de maîtrise de l’inflation.
™ Faire la promotion des investissements directs étrangers, améliorer la
qualité de la production locale pour relancer le secteur privé qui demeure
porteur de croissance d’un pays.
™ Le gouvernement doit améliorer la politique des grands travaux entamés
et perfectionner la qualité des infrastructures existantes pour permettre la
croissance des IP.
™ Le degré d’ouverture n’est pas totalement favorable à la croissance. Par
conséquent, les gains issus du commerce extérieur doivent être réinvestis
Réalisé par Janvier SOKOME et Jules A. SOKPON Page 65 CONTRIBUTION DE L’INVESTISSEMENT PRIVE DANS LA CROISSANCE ECONOMIQUE AU BENIN
afin d’augmenter la capacité exportatrice du pays, ce qui permettra
d’intensifier la contribution du commerce extérieur la croissance.
™ Développer le tissu industriel du Bénin afin de transformer une grande
partie des produits béninois avant l’exploitation pour susciter une plus
grande valeur ajoutée.
™ L’état doit poursuivre la mise à jour des textes juridiques existants et
procéder à l’adoption de nouveaux textes juridiques dans le but de
sécuriser et protéger les IP. Il doit aussi instaurer un dialogue avec le
secteur privé notamment par le biais de la CCIB et du conseil national du
Bénin. Tout ceci pour fait du secteur privé son rôle de moteur de la
croissance économique.
™ L’épargne intérieure étant faible, le gouvernement doit promouvoir cette
dernière par une politique d’augmentation du PIB.
Réalisé par Janvier SOKOME et Jules A. SOKPON Page 66 CONTRIBUTION DE L’INVESTISSEMENT PRIVE DANS LA CROISSANCE ECONOMIQUE AU BENIN
CONCLUSION
La présente recherche a permis d’analyser la contribution de l’IP dans la
croissance de l’économie béninoise. Elle s’est fixée comme objectifs
spécifiques, celui d’analyser la contribution de l’IP à la croissance économique
d’une part, et d’autre part de montrer les facteurs supposés explicatifs de
l’investissement privé au Bénin. Pour cela, nous nous sommes basés sur les
hypothèses suivantes :
H1 : au Bénin, l’accroissement des investissements privés favorise la croissance
économique.
H2 : l’IG, le PIB, le TIP, l’ITE, le CE, le DO et l’S expliquent l’évolution des
investissements privés au Bénin. En ce qui concerne l’hypothèse H2, après
l’estimation et l’analyse, nous avons constaté que, le PIB est positif et
significatif à court terme et non à long terme. Ceci nous emmène à constater que
le Bénin n’a jamais connu une croissance soutenue à long terme du PIB. De
plus la variable IG est significativement positive à long terme mais pas à court
terme. Ceci nous emmène à conclure que les investissements publics n’ont pas
un effet immédiat sur la croissance, et qu’on ne peut observer leur influence
qu’à long terme. Par contre, le degré d’ouverture influence positivement à long
terme et court terme l’investissement privé. Ce qui implique que le Bénin a une
place importante dans les échanges commerciaux. Cette ouverture permet une
bonne importation et exploitation des produits et une attraction des capitaux
étrangers.
Pour ce qui concerne l’hypothèse 1, l’étude révèle que le PIB est positivement et
significativement influencé par les investissements privés, la population active
(L) et CE. Signalons que la significativité de la PAC a été plus remarquable que
celle de l’IP et CE ; et qui montre l’importance du capital humain. Dans la
production.
On remarque aussi que l’IG n’influence ni à court terme ni à long terme la
croissance économique, ce qui montre de plus que les IP sont sources de
Réalisé par Janvier SOKOME et Jules A. SOKPON Page 67 CONTRIBUTION DE L’INVESTISSEMENT PRIVE DANS LA CROISSANCE ECONOMIQUE AU BENIN
croissance et non les IG. Ce dernier ne peut accroître la production que par le
canal de l’investissement privé. Si dans une large mesure les résultats de cette
étude sont conformes aux hypothèses formulées, d’autres sont venus au
contraire contredire les convictions que l’on avait du fonctionnement de
l’économie béninoise. C’est justement là que réside l’intérêt de notre étude :
contribution de l’investissement privé dans la croissance de l’économie
béninoise.
Au total, les recommandations ont été formulées pour une amélioration des
politiques de promotion des IP. Pour l’essentiel, ces recommandations se
résument en quelques points : assainissement du cadre macroéconomique,
reforme du système financier pour un meilleur financement de l’IP,
approfondissement de la reforme des lois de texte.
Réalisé par Janvier SOKOME et Jules A. SOKPON Page 68 CONTRIBUTION DE L’INVESTISSEMENT PRIVE DANS LA CROISSANCE ECONOMIQUE AU BENIN
REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES
¾ J.M. Chark, (1917) « business Acceleration and the law of demand : ¾ J. Tinbergen, (1938), “Statistical Evidence on the Acceleration principle” ¾ S. Kuznets (1935), Relation between Capital Goods and Finished products in the Business Cycle in Economic Essays in Honor of W.C. Mitchelle, Columbia ¾ J.P.VESPERINI (1979), "Théories et modèles de l’économie contemporaine. ¾ H.B. Chenery (1952), Over capacity and the acceleration principle ¾ R.M. Goodwin (1951), “The Non‐Linear Accelation and the Principles and the Persistance of Business Cycles” ¾ L.M. Koyck (1969) “Distribued lags and investment analysis” ¾ D.W. (1969) “Capital theory investment behavour” ¾ K.J. Arrow (1968) “optional capital policy with irreversible investiment” ¾ Villieu P. (2.000) “Macroéconomie : L’investissement, “ Edition repère ¾ Berto (1998) « Irreversible investment », resarch in Economies, vol 52, P.3‐37 ¾ S.U. GNANSOUNOU (2001), “Facteur explicative de l’investissement des grandes entreprises béninoises”. Mémoire de DEA NPTCI/FASSEG; université Cheikh ANTA DIOP de Dakar ¾ GNANSOUNOU S.U. (2006), « facteurs explicatifs de l’investissent des entreprises privées au Bénin ». ¾ KHAN M. S. (1996) Government investment and economic growth in the developping world » the Pakistan development review, PP 419‐439 ¾ DAYE Modeste FATOKE Mafaïzath (2008) “ Analyse des interactions entre les investissements publics, privés et la croissance économique au Bénin”. Réalisé par Janvier SOKOME et Jules A. SOKPON Page 69 CONTRIBUTION DE L’INVESTISSEMENT PRIVE DANS LA CROISSANCE ECONOMIQUE AU BENIN
¾ Cellule d’Appui Technique (CAT)/programme de relance du secteur privé (PRSP) (2006) Tome 1 et tome 2 ¾ Adido K. et al (2004) « déterminants de la croissance économique au Bénin : une étude empirique fondée sur une nouvelle théorie de la croissance », Mémoire de maîtrise en sciences économiques, option économie, université d’Abomey‐calavi, Bénin ¾ Engle R. E et Granger C.W.J. (1987), Co‐intégration and error‐correction : représentation, estimation and testing » Econometica P.55 ¾ Bourbonnais R. (2000), « Econométrie », collection Dunod 3ème édiition. ¾ Doucouré F. (2007), « Méthodes économétriques : cours et travaux pratiques ». ¾ Sèdédji M. P. G. (2004), « Analyse des déterminants de l’investissement
privé au Bénin », Mémoire de maîtrise en sciences économiques, Option :
Economie, Université d’Abomey-Calavi/FASEG-Bénin
Réalisé par Janvier SOKOME et Jules A. SOKPON Page 70 Annexe 1 : Les données de l’étude
Année
1975
1976
1977
1978
1979
1980
1981
1982
1983
1984
1985
1986
1987
1988
1989
1990
1991
1992
1993
1994
1995
]996
1997
1998
1999
2000
2001
2002.
2003
2004
2005
2006
2007
S
0
0
288,74567
290,74181
596,08148
4
11,19825
1329,8025
901,05827
642,38345
970,65442
900,59662
2
910,75407
1131,3190
1
943,55176
8
1012,1705
2
14,779
1294,368
1382,7915
3062,8916
3948,232
4504,7465
8087,52
10064,72
11398,42
14481
18804,76
23894,52
30830,48
129977,12
130270,54
41176163
61803,12
81170,6
DO
318,59
306,31
348,24
387,99
456,74
614,07
746,36
976,38
963,24
106,1
111,6
109,1
96,8
144,9
105,2
134
151,2
176,1
170,6
252,3
247,7
280,2
293,5
282,8
382,5
480
' 539,1
503,8
554,6
502,7
601,1
661,6
674,2
IP
89,2
90
92
86
86,24
99,18
123,68
137,08
127
109
62,3
46,23
53,28
43,52
28,5
40,45
44,4
55,65
60,91
90,72
112,02
125,56
144,36
172,82
186,35
186,37
233,91
250,63
262,96
284,45
278,55
360,48
319,13
IG
24,44
24,66
25,21
23,56
23,63
27,18
33,89
37,56
34,8
29,87
20,8
31,87
26,72
33,48
25,9
26,9
28,2
24,1
28,5
53,4
72,2
71,8
83,7
77,44
88,4
116,43
99,8 "
119,59
141,1
131
166,4
120,59
206,9
TIP
12
12
12
12
12
14,5
14,5
16
14,5
14,5
14,5
13,5
13,5
13,58
15,08
16
16
16,75
17,5
18,15
16,35
15,29
14,75
14,75
14,75
14,75
14,75
14,75
14,75
14,75
14,75
14,75
14,75
1-2 Les données en milliards de francs CFA des secteurs et des sous-secteurs dans le
PIB
I
Sect
prim
aire
agric
ultur
e
Elev
age
19
90
18
4.
1
12
4.8
36.
3
19
91
19
9
13
7.
8
36
.7
19
92
20
0.
3
13
7.
8
37
.3
19
93
22
0.
6
15
4.
7
39
.6
19
94
22
7.
8
15
8.
4
41
19
95
24
1
16
8.
8
04
3.
1
29
.1
19
96
25
4.
5
17
9.
2
43
.9
19
97
27
0
19
98
28
4.
1
20
2.
8
46
.5
19
99
30
1.
1
21
7.
3
47
.7
20
00
31
4.
7
22
7.
9
48
.6
20
01
33
4.
8
24
5.
1
50
.4
20
02
34
3
31
.4
33
34
.8
36
.2
38
.2
10
0.
2
6.
4
10
3.
7
5.
5
10
3.
5
4.
5
10
5.
3
0.
8
19
1.
5
45
.4
52
.1
20
03
35
0.
7
25
4.
6
53
.9
20
04
37
2.
8
27
3.
4
55
.7
20
05
37
6.
2
27
2.
2
57
.6
20
06
39
7.
6
29
0.
8
59
.6
20
07
41
8.
6
30
7.
4
61
.7
20
08
44
8.
1
33
2.
1
63
.9
39
.4
41
.9
42
.2
43
.7
46
.5
47
.1
49
.5
52
.2
11
4.
4
0.
9
12
4.
9
0.
9
13
3.
7
1
13
7.
7
1
13
7
1.
1
14
7.
6
1.
1
15
0.
3
1.
2
16
2.
1
1.
3
17
2.
1
1.
3
10
4.
5
11
7.
4
39
11
1
24
9
Pêch
e,
forêt
Sect
seco
ndair
Ind
extra
ctive
Ind
manu
fact
Ener
gie
23
24
.6
25
.2
26
.3
28
.4
76.
3
79
.7
87
75
.4
89
.5
93
13.
1
13
.4
9.
6
10
.9
9.
4
7.
4
44.
1
46
55
51
.5
55
.6
58
65
.4
68
.2
68
.7
71
.4
77
.7
84
.7
90
.1
90
.7
88
.8
96
.5
96
.5
4.4
4.
7
5.
5
5.
5
5.
8
6.
4
6.
8
7.
1
7.
2
8.
6
9.
7
11
.3
13
.2
14
.3
14
.4
15
.6
16
.3
Btp
14.
7
17
0.1
16
.9
18
0.
9
84
.2
17
.5
18
2.
3
84
.2
18
.6
18
3.
2
83
.4
21
.3
19
5.
7
89
.9
21
.6
20
2.
7
92
.6
22
.9
21
4.
9
98
.4
23
.2
22
3
79.
9
15
.7
17
3.
5
80
.9
30.
3
30
.6
32
.2
31
.4
31
.8
34
.2
35
.6
37
.3
10
0.
5
39
.2
24
.5
23
4.
9
10
6.
4
41
.3
26
.1
24
4.
5
11
0.
7
42
.8
27
.9
25
8.
6
11
6.
6
45
.4
29
.4
27
0.
5
12
1.
2
47
.6
31
.6
28
7.
8
12
8.
5
51
.1
32
.7
28
7.
2
12
7.
5
50
.7
34
.3
30
0.
3
13
4.
9
52
.6
36
.4
30
7.
8
13
6.
7
54
.4
8.4
8.
9
9.
9
10
.3
8.
7
9.
5
10
10
.9
11
.4
12
.1
12
.8
13
.8
14
.8
15
.9
16
16
.5
17
.2
18
19
.3
51.
1
53
.2
54
.7
56
.4
59
.3
62
.2
64
.6
68
.3
71
.9
75
.2
78
.2
82
.8
86
.9
92
.2
93
96
.4
99
.5
10
2.
9
10
9.
3
Sect
tertia
ire
Com
merc
e
Tran
s&
téléc
m
Bank
&
assur
an
Autr
es
servi
ces
32
1.
9
14
4.
1
56
.9
18
.4
41
.3
34
2.
8
15
3.
5
60
.7
Source : INSAE
ANNEXE 2
2-1 TEST ADF EN NIVEAU DES VARIABLES
II
Null Hypothesis: LPIB has a unit root
Exogenous: None
Lag Length: 1 (Fixed)
Augmented Dickey-Fuller test statistic
Test critical values:
1% level
5% level
10% level
t-Statistic
Prob.*
4.106733
-2.641672
-1.952066
-1.610400
0.9999
*MacKinnon (1996) one-sided p-values.
Augmented Dickey-Fuller Test Equation
Dependent Variable: D(LPIB)
Method: Least Squares
Date: 04/03/10 Time: 10:16
Sample (adjusted): 1977 2007
Included observations: 31 after adjustments
Variable
Coefficient
Std. Error
t-Statistic
Prob.
Null Hypothesis: TIP has a unit root
Exogenous: Constant
Lag Length: 2 (Fixed)
Augmented Dickey-Fuller test statistic
Test critical values:
1% level
5% level
10% level
t-Statistic
Prob.*
-2.902613
-3.670170
-2.963972
-2.621007
0.0569
*MacKinnon (1996) one-sided p-values.
Augmented Dickey-Fuller Test Equation
Dependent Variable: D(TIP)
Method: Least Squares
Date: 04/03/10 Time: 10:20
Sample (adjusted): 1978 2007
Included observations: 30 after adjustments
Variable
Coefficient
Std. Error
t-Statistic
Prob.
TIP(-1)
D(TIP(-1))
D(TIP(-2))
C
-0.304364
0.143818
0.284411
4.553951
0.104859
0.170780
0.172561
1.550839
-2.902613
0.842125
1.648177
2.936443
0.0074
0.4074
0.1113
0.0069
III
Null Hypothesis: LDE has a unit root
Exogenous: None
Lag Length: 1 (Fixed)
Augmented Dickey-Fuller test statistic
Test critical values:
1% level
5% level
10% level
t-Statistic
Prob.*
4.058692
-2.647120
-1.952910
-1.610011
0.9999
*MacKinnon (1996) one-sided p-values.
Augmented Dickey-Fuller Test Equation
Dependent Variable: D(LDE)
Method: Least Squares
Date: 04/03/10 Time: 10:23
Sample (adjusted): 1979 2007
Included observations: 29 after adjustments
Variable
Coefficient
Std. Error
t-Statistic
Prob.
LDE(-1)
D(LDE(-1))
0.036069
-0.275821
0.008887
0.189547
4.058692
-1.455163
0.0004
0.1572
Null Hypothesis: LS has a unit root
Exogenous: None
Lag Length: 1 (Fixed)
Augmented Dickey-Fuller test statistic
Test critical values:
1% level
5% level
10% level
t-Statistic
Prob.*
2.051458
-2.647120
-1.952910
-1.610011
0.9884
*MacKinnon (1996) one-sided p-values.
Augmented Dickey-Fuller Test Equation
Dependent Variable: D(LS)
Method: Least Squares
Date: 04/03/10 Time: 10:25
Sample (adjusted): 1977 2005
Included observations: 29 after adjustments
IV
Variable
Coefficient
Std. Error
t-Statistic
Prob.
LS(-1)
D(LS(-1))
0.110963
-0.584672
0.054090
0.196070
2.051458
-2.981958
0.0500
0.0060
Null Hypothesis: LDO has a unit root
Exogenous: None
Lag Length: 1 (Fixed)
Augmented Dickey-Fuller test statistic
Test critical values:
1% level
5% level
10% level
t-Statistic
Prob.*
0.136891
-2.641672
-1.952066
-1.610400
0.7186
*MacKinnon (1996) one-sided p-values.
Augmented Dickey-Fuller Test Equation
Dependent Variable: D(LDO)
Method: Least Squares
Date: 04/03/10 Time: 10:26
Sample (adjusted): 1977 2007
Included observations: 31 after adjustments
Variable
Coefficient
Std. Error
t-Statistic
Prob.
LDO(-1)
D(LDO(-1))
0.001935
-0.013883
0.014134
0.186457
0.136891
-0.074458
0.8921
0.9412
Null Hypothesis: LIP has a unit root
Exogenous: None
Lag Length: 1 (Fixed)
Augmented Dickey-Fuller test statistic
Test critical values:
1% level
5% level
10% level
t-Statistic
Prob.*
0.632734
-2.641672
-1.952066
-1.610400
0.8477
*MacKinnon (1996) one-sided p-values.
Augmented Dickey-Fuller Test Equation
Dependent Variable: D(LIP)
Method: Least Squares
V
Date: 04/03/10 Time: 10:28
Sample (adjusted): 1977 2007
Included observations: 31 after adjustments
Variable
Coefficient
Std. Error
t-Statistic
Prob.
LIP(-1)
D(LIP(-1))
0.005097
0.289877
0.008056
0.182037
0.632734
1.592402
0.5319
0.1221
Null Hypothesis: LIG has a unit root
Exogenous: None
Lag Length: 1 (Fixed)
Augmented Dickey-Fuller test statistic
Test critical values:
1% level
5% level
10% level
t-Statistic
Prob.*
1.971280
-2.641672
-1.952066
-1.610400
0.9863
*MacKinnon (1996) one-sided p-values.
Augmented Dickey-Fuller Test Equation
Dependent Variable: D(LIG)
Method: Least Squares
Date: 04/03/10 Time: 10:29
Sample (adjusted): 1977 2007
Included observations: 31 after adjustments
Variable
Coefficient
Std. Error
t-Statistic
Prob.
LIG(-1)
D(LIG(-1))
0.021544
-0.285894
0.010929
0.195121
1.971280
-1.465216
0.0583
0.1536
Null Hypothesis: LPAC has a unit root
Exogenous: Constant
Lag Length: 1 (Fixed)
Augmented Dickey-Fuller test statistic
Test critical values:
1% level
5% level
10% level
t-Statistic
Prob.*
-0.525327
-3.661661
-2.960411
-2.619160
0.8730
*MacKinnon (1996) one-sided p-values.
VI
Augmented Dickey-Fuller Test Equation
Dependent Variable: D(LPAC)
Method: Least Squares
Date: 04/03/10 Time: 10:31
Sample (adjusted): 1977 2007
Included observations: 31 after adjustments
Variable
Coefficient
Std. Error
t-Statistic
Prob.
LPAC(-1)
D(LPAC(-1))
C
-0.005447
0.018551
0.122991
0.010368
0.186541
0.150791
-0.525327
0.099447
0.815638
0.6035
0.9215
0.4216
Null Hypothesis: LCE has a unit root
Exogenous: None
Lag Length: 1 (Fixed)
Augmented Dickey-Fuller test statistic
Test critical values:
1% level
5% level
10% level
t-Statistic
Prob.*
1.849429
-2.641672
-1.952066
-1.610400
0.9822
*MacKinnon (1996) one-sided p-values.
Augmented Dickey-Fuller Test Equation
Dependent Variable: D(LCE)
Method: Least Squares
Date: 04/03/10 Time: 10:33
Sample (adjusted): 1977 2007
Included observations: 31 after adjustments
Variable
Coefficient
Std. Error
t-Statistic
Prob.
LCE(-1)
D(LCE(-1))
0.015148
0.170155
0.008191
0.187481
1.849429
0.907584
0.0746
0.3716
Null Hypothesis: LITE has a unit root
Exogenous: Constant, Linear Trend
Lag Length: 3 (Fixed)
Augmented Dickey-Fuller test statistic
Test critical values:
1% level
t-Statistic
Prob.*
-4.154918
-4.309824
0.0142
VII
5% level
10% level
-3.574244
-3.221728
*MacKinnon (1996) one-sided p-values.
Augmented Dickey-Fuller Test Equation
Dependent Variable: D(LITE)
Method: Least Squares
Date: 04/03/10 Time: 10:35
Sample (adjusted): 1979 2007
Included observations: 29 after adjustments
Variable
Coefficient
Std. Error
t-Statistic
Prob.
LITE(-1)
D(LITE(-1))
D(LITE(-2))
D(LITE(-3))
C
@TREND(1975)
-1.454782
0.563316
0.560834
0.190326
6.486799
0.004583
0.350135
0.264123
0.233181
0.190245
1.565248
0.002008
-4.154918
2.132780
2.405148
1.000427
4.144264
2.282760
0.0004
0.0438
0.0246
0.3275
0.0004
0.0320
2-2 TEST ADF EN DIFFERENCE PREMIEREDES VARIABLES
Null Hypothesis: D(LPIB) has a unit root
Exogenous: Constant
Lag Length: 1 (Fixed)
Augmented Dickey-Fuller test statistic
Test critical values:
1% level
5% level
10% level
t-Statistic
Prob.*
-4.290464
-3.670170
-2.963972
-2.621007
0.0021
*MacKinnon (1996) one-sided p-values.
Augmented Dickey-Fuller Test Equation
Dependent Variable: D(LPIB,2)
Method: Least Squares
Date: 04/03/10 Time: 10:37
Sample (adjusted): 1978 2007
Included observations: 30 after adjustments
Variable
Coefficient
Std. Error
t-Statistic
Prob.
D(LPIB(-1))
D(LPIB(-1),2)
C
-1.078444
0.199452
0.042402
0.251358
0.184748
0.011300
-4.290464
1.079592
3.752303
0.0002
0.2899
0.0008
VIII
Null Hypothesis: D(LDE) has a unit root
Exogenous: Constant, Linear Trend
Lag Length: 1 (Fixed)
Augmented Dickey-Fuller test statistic
Test critical values:
1% level
5% level
10% level
t-Statistic
Prob.*
-5.087321
-4.323979
-3.580623
-3.225334
0.0017
*MacKinnon (1996) one-sided p-values.
Augmented Dickey-Fuller Test Equation
Dependent Variable: D(LDE,2)
Method: Least Squares
Date: 04/03/10 Time: 10:38
Sample (adjusted): 1980 2007
Included observations: 28 after adjustments
Variable
Coefficient
Std. Error
t-Statistic
Prob.
D(LDE(-1))
D(LDE(-1),2)
C
@TREND(1975)
-1.617511
0.230696
-0.008399
0.008199
0.317950
0.196621
0.057429
0.003239
-5.087321
1.173300
-0.146255
2.531022
0.0000
0.2522
0.8849
0.0183
Null Hypothesis: D(LS) has a unit root
Exogenous: None
Lag Length: 1 (Fixed)
Augmented Dickey-Fuller test statistic
Test critical values:
1% level
5% level
10% level
t-Statistic
Prob.*
-3.236247
-2.650145
-1.953381
-1.609798
0.0022
*MacKinnon (1996) one-sided p-values.
Augmented Dickey-Fuller Test Equation
Dependent Variable: D(LS,2)
Method: Least Squares
Date: 04/03/10 Time: 10:39
Sample (adjusted): 1978 2005
Included observations: 28 after adjustments
IX
Variable
Coefficient
Std. Error
t-Statistic
Prob.
D(LS(-1))
D(LS(-1),2)
-1.264548
-0.134027
0.390745
0.228571
-3.236247
-0.586368
0.0033
0.5627
Null Hypothesis: D(LDO) has a unit root
Exogenous: None
Lag Length: 1 (Fixed)
Augmented Dickey-Fuller test statistic
Test critical values:
1% level
5% level
10% level
t-Statistic
Prob.*
-3.837048
-2.644302
-1.952473
-1.610211
0.0004
*MacKinnon (1996) one-sided p-values.
Augmented Dickey-Fuller Test Equation
Dependent Variable: D(LDO,2)
Method: Least Squares
Date: 04/03/10 Time: 10:40
Sample (adjusted): 1978 2007
Included observations: 30 after adjustments
Variable
Coefficient
Std. Error
t-Statistic
Prob.
D(LDO(-1))
D(LDO(-1),2)
-1.030251
0.019430
0.268501
0.188813
-3.837048
0.102906
0.0006
0.9188
Null Hypothesis: D(LIG) has a unit root
Exogenous: None
Lag Length: 1 (Fixed)
Augmented Dickey-Fuller test statistic
Test critical values:
1% level
5% level
10% level
t-Statistic
Prob.*
-3.193975
-2.644302
-1.952473
-1.610211
0.0024
*MacKinnon (1996) one-sided p-values.
Augmented Dickey-Fuller Test Equation
Dependent Variable: D(LIG,2)
X
Method: Least Squares
Date: 04/03/10 Time: 10:42
Sample (adjusted): 1978 2007
Included observations: 30 after adjustments
Variable
Coefficient
Std. Error
t-Statistic
Prob.
D(LIG(-1))
D(LIG(-1),2)
-0.952839
-0.215900
0.298324
0.207717
-3.193975
-1.039398
0.0035
0.3075
Null Hypothesis: D(LPAC) has a unit root
Exogenous: Constant
Lag Length: 1 (Fixed)
Augmented Dickey-Fuller test statistic
Test critical values:
1% level
5% level
10% level
t-Statistic
Prob.*
-3.553692
-3.670170
-2.963972
-2.621007
0.0132
*MacKinnon (1996) one-sided p-values.
Augmented Dickey-Fuller Test Equation
Dependent Variable: D(LPAC,2)
Method: Least Squares
Date: 04/03/10 Time: 10:43
Sample (adjusted): 1978 2007
Included observations: 30 after adjustments
Variable
Coefficient
Std. Error
t-Statistic
Prob.
D(LPAC(-1))
D(LPAC(-1),2)
C
-0.953147
-0.047732
0.043176
0.268213
0.190785
0.012864
-3.553692
-0.250187
3.356428
0.0014
0.8043
0.0024
Null Hypothesis: D(LCE) has a unit root
Exogenous: None
Lag Length: 1 (Fixed)
Augmented Dickey-Fuller test statistic
Test critical values:
1% level
5% level
10% level
t-Statistic
Prob.*
-2.482834
-2.644302
-1.952473
-1.610211
0.0149
XI
*MacKinnon (1996) one-sided p-values.
Augmented Dickey-Fuller Test Equation
Dependent Variable: D(LCE,2)
Method: Least Squares
Date: 04/03/10 Time: 10:44
Sample (adjusted): 1978 2007
Included observations: 30 after adjustments
Variable
Coefficient
Std. Error
t-Statistic
Prob.
D(LCE(-1))
D(LCE(-1),2)
-0.551288
-0.191768
0.222040
0.187637
-2.482834
-1.022019
0.0193
0.3155
Null Hypothesis: D(TIP) has a unit root
Exogenous: None
Lag Length: 1 (Fixed)
Augmented Dickey-Fuller test statistic
Test critical values:
1% level
5% level
10% level
t-Statistic
Prob.*
-3.002915
-2.644302
-1.952473
-1.610211
0.0040
*MacKinnon (1996) one-sided p-values.
Augmented Dickey-Fuller Test Equation
Dependent Variable: D(TIP,2)
Method: Least Squares
Date: 04/03/10 Time: 10:45
Sample (adjusted): 1978 2007
Included observations: 30 after adjustments
Variable
Coefficient
Std. Error
t-Statistic
Prob.
D(TIP(-1))
D(TIP(-1),2)
-0.758911
-0.178238
0.252725
0.185956
-3.002915
-0.958493
0.0056
0.3460
Null Hypothesis: D(LIP) has a unit root
Exogenous: None
Lag Length: 1 (Fixed)
Augmented Dickey-Fuller test statistic
t-Statistic
Prob.*
-2.859665
0.0058
XII
Test critical values:
1% level
5% level
10% level
-2.644302
-1.952473
-1.610211
*MacKinnon (1996) one-sided p-values.
Augmented Dickey-Fuller Test Equation
Dependent Variable: D(LIP,2)
Method: Least Squares
Date: 04/03/10 Time: 10:46
Sample (adjusted): 1978 2007
Included observations: 30 after adjustments
Variable
Coefficient
Std. Error
t-Statistic
Prob.
D(LIP(-1))
D(LIP(-1),2)
-0.633136
-0.071891
0.221402
0.196866
-2.859665
-0.365177
0.0079
0.7177
Null Hypothesis: D(LITE) has a unit root
Exogenous: None
Lag Length: 3 (Fixed)
Augmented Dickey-Fuller test statistic
Test critical values:
1% level
5% level
10% level
t-Statistic
Prob.*
-6.913563
-2.650145
-1.953381
-1.609798
0.0000
*MacKinnon (1996) one-sided p-values.
Augmented Dickey-Fuller Test Equation
Dependent Variable: D(LITE,2)
Method: Least Squares
Date: 04/03/10 Time: 10:47
Sample (adjusted): 1980 2007
Included observations: 28 after adjustments
Variable
Coefficient
Std. Error
t-Statistic
Prob.
D(LITE(-1))
D(LITE(-1),2)
D(LITE(-2),2)
D(LITE(-3),2)
-2.940922
1.399764
1.146226
0.599230
0.425384
0.338051
0.253418
0.153262
-6.913563
4.140696
4.523074
3.909840
0.0000
0.0004
0.0001
0.0007
XIII
2-3 TEST ADF EN DIFFERENCE SECONDE DE LA VARIABLE
Null Hypothesis: D(LDE,2) has a unit root
Exogenous: None
Lag Length: 2 (Fixed)
Augmented Dickey-Fuller test statistic
Test critical values:
1% level
5% level
10% level
t-Statistic
Prob.*
-6.382019
-2.656915
-1.954414
-1.609329
0.0000
*MacKinnon (1996) one-sided p-values.
Augmented Dickey-Fuller Test Equation
Dependent Variable: D(LDE,3)
Method: Least Squares
Date: 04/03/10 Time: 10:49
Sample (adjusted): 1982 2007
Included observations: 26 after adjustments
Variable
Coefficient
Std. Error
t-Statistic
Prob.
D(LDE(-1),2)
D(LDE(-1),3)
D(LDE(-2),3)
-3.569396
1.455749
0.511073
0.559289
0.416792
0.207531
-6.382019
3.492750
2.462629
0.0000
0.0020
0.0217
ANNEXE 3 : Test de co-intégrati
3‐1 Variable du modèle de cr
Date: 04/05/10 Time: 13:59
Sample (adjusted): 1980 2007
Included observations: 28 after adjustments
Trend assumption: Linear deterministic trend
Series: LIG LDO LIP LCE LPAC DLDE
Lags interval (in first differences): 1 to 1
XIV
Unrestricted Cointegration Rank Test (Trace)
Hypothesized
No. of CE(s)
Eigenvalue
Trace
Statistic
0.05
Critical Value
Prob
None *
At most 1 *
At most 2 *
At most 3
At most 4
At most 5
0.911491
0.782253
0.711839
0.394290
0.213988
0.084971
168.6788
100.7886
58.10485
23.26624
9.228311
2.486384
95.75366
69.81889
47.85613
29.79707
15.49471
3.841466
0.00
0.00
0.00
0.23
0.34
0.11
Trace test indicates 3 cointegrating eqn(s) at the 0.05 level
* denotes rejection of the hypothesis at the 0.05 level
**MacKinnon-Haug-Michelis (1999) p-values
Unrestricted Cointegration Rank Test (Maximum Eigenvalue)
Hypothesized
No. of CE(s)
Eigenvalue
Max-Eigen
Statistic
0.05
Critical Value
Prob
None *
At most 1 *
At most 2 *
At most 3
At most 4
At most 5
0.911491
0.782253
0.711839
0.394290
0.213988
0.084971
67.89023
42.68376
34.83861
14.03793
6.741926
2.486384
40.07757
33.87687
27.58434
21.13162
14.26460
3.841466
0.00
0.00
0.00
0.36
0.52
0.11
Max-eigenvalue test indicates 3 cointegrating eqn(s) at the 0.05 level
* denotes rejection of the hypothesis at the 0.05 level
**MacKinnon-Haug-Michelis (1999) p-values
3‐2 Variable du modèle de l’i
privé Date: 01/23/10 Time: 19:01
Sample (adjusted): 1976 2005
Included observations: 30 after adjustments
Trend assumption: No deterministic trend (restricted constant)
Series: LIG LS LPIB LITE TIP LDO LCE
Lags interval (in first differences): No lags
Unrestricted Cointegration Rank Test (Trace)
Hypothesized
No. of CE(s)
None *
At most 1
At most 2
Eigenvalue
Trace
Statistic
0.05
Critical Value
Prob
0.746988
0.724392
0.580095
142.3664
101.1368
62.47360
134.6780
103.8473
76.97277
0.01
0.07
0.37
XV
At most 3
At most 4
At most 5
At most 6
0.375505
0.289145
0.208731
0.155076
36.44177
22.31740
12.07878
5.055249
54.07904
35.19275
20.26184
9.164546
0.65
0.57
0.44
0.27
Trace test indicates 1 cointegrating eqn(s) at the 0.05 level
* denotes rejection of the hypothesis at the 0.05 level
**MacKinnon-Haug-Michelis (1999) p-values
Unrestricted Cointegration Rank Test (Maximum Eigenvalue)
Hypothesized
No. of CE(s)
Eigenvalue
Max-Eigen
Statistic
0.05
Critical Value
Prob
None
At most 1
At most 2
At most 3
At most 4
At most 5
At most 6
0.746988
0.724392
0.580095
0.375505
0.289145
0.208731
0.155076
41.22958
38.66322
26.03183
14.12437
10.23862
7.023531
5.055249
47.07897
40.95680
34.80587
28.58808
22.29962
15.89210
9.164546
0.18
0.08
0.37
0.87
0.81
0.66
0.27
Max-eigenvalue test indicates no cointegration at the 0.05 level
* denotes rejection of the hypothesis at the 0.05 level
**MacKinnon-Haug-Michelis (1999) p-values
ANNEXE 4 : Estimation et test
du modèle de croissance
4-1 Modèle de long terme 1
Dependent Variable: LPIB
Method: Least Squares
Date: 01/16/10 Time: 13:06
Sample (adjusted): 1982 2007
Included observations: 26 after adjustments
Convergence achieved after 9 iterations
Variable
Coefficient
Std. Error
t-Statistic
Prob.
C
D(LDE)
-3.823849
0.028564
0.333331
0.035323
-11.47164
0.808637
0.0000
0.4306
XVI
LDO
LIP
LIG
LCE
LPAC
DUM
AR(2)
AR(4)
R-squared
Adjusted R-squared
S.E. of regression
Sum squared resid
Log likelihood
Durbin-Watson stat
Inverted AR Roots
-0.011938
0.084835
-0.002156
0.060923
0.655882
0.037440
-0.832008
-0.561153
0.996105
0.993914
0.023940
0.009170
66.45605
1.599395
.41-.76i
0.011766
0.021983
0.024789
0.009188
0.025043
0.019306
0.195035
0.197782
-1.014623
3.859053
-0.086968
6.630528
26.19044
1.939351
-4.265951
-2.837225
Mean dependent var
S.D. dependent var
Akaike info criterion
Schwarz criterion
F-statistic
Prob(F-statistic)
.41+.76i
-.41-.76i
0.3254
0.0014
0.9318
0.0000
0.0000
0.0703
0.0006
0.0119
6.444804
0.306879
-4.342773
-3.858890
454.6465
0.000000
-.41+.76i
XVII
Breusch-Godfrey Serial Correlation LM Test:
F-statistic
Obs*R-squared
0.502514
1.741464
Probability
Probability
0.615515
0.418645
0.306497
6.481048
Probability
Probability
0.978072
0.926882
1.616126
5.400859
Probability
Probability
0.233616
0.067177
White Heteroskedasticity Test:
F-statistic
Obs*R-squared
Ramsey RESET Test:
F-statistic
Log likelihood ratio
XVIII
4-2 Modèle de court terme 1
Dependent Variable: D(LPIB)
Method: Least Squares
Date: 01/16/10 Time: 13:19
Sample (adjusted): 1981 2007
Included observations: 27 after adjustments
Convergence achieved after 58 iterations
Variable
Coefficient
Std. Error
t-Statistic
Prob.
C
D(LDE,2)
D(LDO)
D(LIP)
D(LIG)
D(LCE)
D(LPAC)
LPIB(-1)
D(LDE(-1))
LDO(-1)
LIP(-1)
LIG(-1)
-1.674438
0.082188
-0.003475
0.060375
0.027828
0.018096
-0.106405
-0.515328
0.085488
-0.022795
0.089662
-0.022704
0.711661
0.056781
0.010833
0.044900
0.022828
0.025192
0.257473
0.159814
0.102166
0.014332
0.028850
0.033137
-2.352858
1.447452
-0.320772
1.344648
1.219020
0.718321
-0.413265
-3.224552
0.836760
-1.590540
3.107885
-0.685145
0.0365
0.1734
0.7539
0.2036
0.2463
0.4863
0.6867
0.0073
0.4191
0.1377
0.0091
0.5063
XIX
LCE(-1)
LPAC(-1)
AR(2)
R-squared
Adjusted R-squared
S.E. of regression
Sum squared resid
Log likelihood
Durbin-Watson stat
0.028193
0.318600
-0.735030
0.813575
0.596080
0.019433
0.004532
79.03764
1.508145
0.019774
0.103927
0.228727
1.425760
3.065602
-3.213567
Mean dependent var
S.D. dependent var
Akaike info criterion
Schwarz criterion
F-statistic
Prob(F-statistic)
0.1794
0.0098
0.0074
0.038641
0.030576
-4.743529
-4.023620
3.740652
0.013808
XX
Breusch-Godfrey Serial Correlation LM Test:
F-statistic
Obs*R-squared
0.848092
3.915548
Probability
Probability
0.456856
0.141172
0.338524
24.14681
Probability
Probability
0.901973
0.510904
0.233566
1.232684
Probability
Probability
0.795906
0.539916
White Heteroskedasticity Test:
F-statistic
Obs*R-squared
Ramsey RESET Test:
F-statistic
Log likelihood ratio
A
XXI
Matrice de corrélation des variables
XXII
IG
IG
DE
DO
IP
CE
PAC
1
0.9490309984
22146
0.4047592603
67408
0.9076443873
24698
0.8662061266
74017
0.9192756759
23313
DE
DO
0.9490309984 0.4047592603
22146
67408
0.3827260659
73451
1
0.3827260659
73451
1
0.9311642462 0.5938573037
03948
29634
0.9199946216 0.4142676890
62326
68864
0.9203066081 0.1813554300
67221
37915
IP
CE
PAC
0.9076443873 0.8662061266 0.9192756759
24698
74017
23313
0.9311642462 0.9199946216 0.9203066081
03948
62326
67221
0.5938573037 0.4142676890 0.1813554300
29634
68864
37915
0.8470950020 0.8321114658
1
41917
21923
0.8470950020
0.7862223275
41917
26176
1
0.8321114658 0.7862223275
21923
26176
1
ANNEXE 5 : Estimation et tests du modèle de l’IP
5-1 Modèle de long terme 2
XXIII
Correlogramme
XXIV
Test de normalité
Test de breusch
Test de ramsey
Test de cusum
XXV
Test de cusum of squares
XXVI
Test de white
XXVII
5-2 Modèle de court terme 2
Correlogramme
XXVIII
XXIX
Test de normalité
Test de breusch
Test de ramsey
XXX
Test de cusum
Test de cusum of squares
Matrice de corrélation des
variables
IG
IG
S
S
PIB
ITE
TIP
DO
CE
0.3760203065 0.9430309494 0.2209547905 0.1571157922 0.4106081017 0.8716807351
60028
62158
91691
41437
51731
07355
1
0.3760203065
0.3108235016 0.0051037124 0.0155356815 0.1598516768 0.3532704633
60028
1
48391
6059282
330435
79924
75252
XXXI
PIB
ITE
TIP
DO
CE
0.9430309494 0.3108235016
0.1788466562 0.3269155748
62158
48391
54005
85639
1
0.2209547905 0.0051037124 0.1788466562
0.0457138746
91691
6059282
54005
1
508229
0.1571157922 0.0155356815 0.3269155748 0.0457138746
41437
330435
85639
508229
1
0.4106081017 0.1598516768 0.2729582137 0.0347916564 0.0484936781
802606
51731
79924
63778
885562
0.8716807351 0.3532704633 0.8559109979 0.0588843753 0.1104909313
07355
75252
5442
045778
11524
0.2729582137 0.8559109979
63778
5442
0.0347916564 0.0588843753
885562
045778
0.0484936781 0.1104909313
802606
11524
1
0.4187093566
7644
0.4187093566
7644
XXXII
1
TABLE DES MATIERES
DEDICACE……………………………………………………………………………………………
REMERCIEMENTS…………………………………………………………………………………
SOMMAIRE…………………………………………………………………………………………
LISTE DES TABLEAUX …………………………………………………………………………
LISTE DES GRAPHIQUES …………………………………………………………………….
LISTE DES SIGLES ET ABREVIATIONS ………………………………………………………
INTRODUCTION……………………………………………………………………………………
CHAPITRE I : CADRE THEORIQUE ET METHODOLOGIQUE DE L’ETUDE…………
SECTION 1 : CADRE THEORIQUE……………………………………………………………
PARAGRAPHE 1 : PROBLEMATIQUE ET INTERET DE L’ETUDE………………………
PARAGRAPHE 2 : OBJECTIFS ET HYPOTHSES DE RECHERCHE …………………………………….
A -Objectif général……………………………………………………………………………………
B - Les objectifs spécifiques…………………………………………………………………………….
SECTION 2 : REVUE DE LITTERATURE ET METHODOLOGIE DE L’ETUDE …………………………
PARAGRAPHE 1 : REVUE DE LITTERATURE…………………………………………………………….
A- La fonction d’investissement résultant du principe d’accélération simple……………………………..
B- Les vérifications empiriques de la fonction d’investissement résultant du principe d’accélération
simple
a- Les fondements du principe d’accélération flexible ………………………………………………
1- Les capacités de production disponible……………………………………………………………………….
2) Les retards d’ajustement du stock de capital au stock de capital désiré…………………..
C- La détermination de l’investissement …………………………………………………………..
D- Synthèse de certains résultats empiriques que propose la littérature sur les déterminations des
investissements privés……………….
PARAGRAPHE 2 : METHODOLOGIE DE RECHERCHE…………………………………….
A- Méthodes d'analyse………………………………………………………………………………………..
B- Spécification du modèle. …………………………………………………………………………………
a- Modèle 1………………………………………………………………………………………………..
b- Modèle 2…………………………………………………………………………………………………..
C-Procédure d'estimation………………………………………………………………………………
a- Etude de stationnarité……………………………………………………..
b- Etude de test de cointégration……………………………………………………………………………
c- Etude du modèle a correction d'erreur (MCE)………………………………………………………….
D - Sources des données……………………………………………………………………………………
CHAPITRE 2
ANALYSE DE L’EVOLUTION DE L’INVERSTISSEMENT PRIVE AU BENIN……………
SECTION 1: ANALYSE SECTORIELLE……………………………………………………………
PARAGRAPHE 1 : Secteur primaire et ses sous-secteurs………………………………………
PARAGRAPHE 2 : Secteur secondaire et ses sous- secteurs…………………………………
PARAGRAPHE 3 : Secteur tertiaire et ses sous –secteurs………………………………………
SECTION 2: ANALYSES GRAPHIQUES……………………………………………………………………..
PARAGRAPHE 1: ANALYSE DE L'EVOLUTION DE QUELQUES FACTEURS EXPLICATIFS…………
PARAGRAPHE 2 : ETUDE COMPAREE …………………………………………………………………….
SECTION 3 : PRESENTATION DE QUELQUES SITUATIONS ECONOMIQUES…………………………
PARAGRAPHE 1: POTENTIALITES DE L'INVESTISSEMENT PRIVE……………………………………..
XXXIII
ii
iv
v
v
vi
3
3
3
5
5
6
6
6
6
8
9
9
1
16
17
2
2
22
22
24
26
26
26
27
28
30
32
32
32
33
34
34
36
43
43
A- Potentialité ouverte au secteur privé :………………………………………………………………….
a- Potentialités géographiques : ……………………………………………………………………………
b- Potentialités en ressources transformables…………………………………………………………..
c- Les potentialités financières……………………………………………………………………………
PARAGRAPHE 2 : CONTRAINTES AU DEVELOPPEMENT DU SECTEUR PRIVE………………………
A - Contraintes et faiblesses structurelles…………………………………………………………………..
B - Les contraintes lie a la situation socio-économique……………………………………………………..
C - Contraintes liées au marche…………………………………………………………………………………
CHAPITRE 3
PRESENTATION, ANALYSES DES RESULTATS ET RECOMMANDATIONS……………………………..
SECTION 1: PRESENTATION ET ANALYSES DES RESULTATS………………………………………
PARAGRAPHE 1: ESTIMATION DU MODELE DE CROISSANCE………………………………………..
A- Test de diagnostic…………………………………………………………………………..
1) Test de stationnarité…………………………………………………………………….
2) Test de co-intégration…………………………………………………………………
B - Résultats d'estimation du modèle …………………………………………………………………………
1- Modèle de long terme ………………………………………………………………………………….
2- Modèle à correction d'erreur…………………………………………………………………………….
C - Résultats des tests de validation …………………………………………………………………………….
D- analyse des résultats du modèle de croissance ……………………….
1- Modèle de long terme. …………………………………………………………………………………
2- Modèle de court terme …………………………………………………………………………………
PARAGRAPHE 2 : ESTIMATION DU MODELE DES DETERMINANTS DE L’INVESTISSEMENT
PRIVE
A - Test de diagnostic ………………………………………………………………………………………..
1- Test de stationnarité……………………………………………………………………………………..
2- Test de Co-intégration………………………………………………………………………………….
B -Résultat d’estimation du modèle 2. …………………………………………………………………………
1- Modèle de long terme. …………………………………………………………………………………
2- Modèle de court terme …………………………………………………………………………………
C - Analyse des résultats………………………………………………………………………………………..
1- Modèle de long terme. …………………………………………………………………………………
2- Modèle de court terme …………………………………………………………………………………
D - Validation des hypothèses…………………………………………………………………………………
SECTION 2 : RECOMMANDATIONS …………………………………………………………………………
CONCLUSION……………………………………………………………………………………………………
REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES……………………………………………………………………
NNEXES…………………………………………………………………………………………………………
XXXIV
43
44
44
45
46
46
47
48
50
50
50
50
50
53
54
54
54
55
55
57
58
58
58
58
59
59
60
62
62
62
63
64
66
68
Téléchargement