Avec l’appui financier et technique de :
Programme « Biodiversité Gaz Pétrole »
Pour une gouvernance partagée et une gestion intégrée de la mer
République Islamique de Mauritanie
Honneur - Fraternité - Justice
MINISTÈRE DE L’ENVIRONNEMENT ET DU DÉVELOPPEMENT DURABLE
Programme « Biodiversité Gaz Pétrole »
En partenariat avec
le MINISTÈRE DU PÉTROLE, DE L’ENERGIE ET DES MINES et le MINISTÈRE DES PÊCHES ET DE L’ECONOMIE MARITIME
Avant les sécheresses des années 1970 et 1980
Vivre dos à la mer
- La société mauritanienne est majoritairement rurale
(nomades/éleveurs au Nord et ethnies semi-sédentaires
vivant de l’économie de crue et de l’élevage au Sud le
long du fleuve Sénégal)
- Seuls deux groupes sociaux relativement petits vivaient
traditionnellement de la pêche en mer (les Imraguen au
Nord et les Wolof Ndiagolais au Sud).
Marché à Atar en 1940
Nouakchott vue du ciel - En Haut
Après les sécheresses
Vivre face à la mer
- Une migration massive est enclenchée vers la capitale
Nouakchott et le pôle économique Nouadhibou dans les
années 70 et 80. Aujourd’hui, plus d’un tiers de la popula-
tion vit dans les centres urbains du littoral ;
- L’économie moderne reste peu diversifiée avec une forte
dépendance aux industries extractives (notamment le mi-
nerai de fer) et aux accords de pêche signés avec des pays
étrangers (Europe, Asie) ;
- Ces secteurs macro-économiques ne contribuent guère à
la création d’emplois ni à la sécurité alimentaire ;
- La nouvelle population urbaine dépend pour travailler et
manger des importations, de l’aide alimentaire et du sec-
teur informel ;
- Avec l’urbanisation du littoral, une flotte de pêche natio-
nale se développe composée notamment des embarcations
artisanales ;
- La pêche artisanale devient le premier pourvoyeur d’em-
plois du secteur productif avec 39 000 personnes ;
- La capacité de la pêche artisanale à créer des emplois,
notamment à travers des investissements dans la transfor-
mation des produits halieutiques, en fait un secteur clé
dans la Stratégie Nationale de Lutte contre la Pauvreté ;
- L’investissement dans la commercialisation locale et la
transformation des produits halieutiques est également
inscrit dans la Stratégie Nationale de Sécurité Alimentaire.
- La majorité des captures (flottilles nationales et étrangè-
res) est pour le moment exportée à l’étranger.
Pêcheurs de poulpe - H. Verdaat
Navire de pêche industrielle aux
petits pélagiques - P. Gleize
CONTEXTE
Une société bouleversée par le changement climatique
CRÉER DES OPPORTUNITÉS POUR INVERSER
LA GADRATION DU MILIEU MARIN
La mise en exploitation du premier puits en 2006 a suscité,
au sein de la société mauritanienne, tout autant d’espoirs
pour l’économie du pays que de craintes liées aux consé-
quences sociales et environnementales de cette nouvelle
activité.
Un débat sociétal a alors été enclenché, d’ailleurs un temps
encadré par un panel scientifique indépendant mis en
place par l’UICN. Ce débat a permis :
la participation de la Mauritanie à l’Initiative de
Transparence des Industries Extractives (ITIE) et
la mise en place d’un comité national unissant
l’Etat, le secteur privé et la société civile ;
la mise en place d’une coalition de la société civile,
Publiez Ce Que Vous Payez, pour veiller à ce que
les engagements de Transparence soient respec-
tés ;
la mise en place d’un Programme interministériel
(Environnement, Pêche et Pétrole), nommé
« Biodiversité, Gaz, Pétrole ».
Le Programme « Biodiversité, Gaz, Pétrole » (BGP) se
joint aux efforts du comité ITIE pour créer les conditions
permettant aux industries extractives de contribuer au dé-
veloppement durable et équitable du pays.
La protection de la biodiversité forme, en effet, avec la
transparence financière et l’investissement dans le déve-
loppement économique et social, l’un des principaux pi-
liers d’un développement durable.
OBJECTIF DU PROGRAMME BGP
Concilier le développement
du secteur pétrolier
avec les intérêts du secteur de la pêche
et la protection de la biodiversité
marine et côtière.
Le programme s’articule autour de quatre axes d’interven-
tion :
Le renforcement des capacités des institutions
nationales et des autres parties prenantes nationa-
les (société civile, populations côtières, ...) ;
La recherche ;
Le financement durable de la protection de la bio-
diversité marine et côtière ;
L’appui au dialogue entre Etat, secteur privé et
société civile.
L’USAGE DURABLE DE LA MER : UN OBJECTIF
À ATTEINDRE
- En Mauritanie, des mesures ont déjà été prises qui visent
à prévenir ou atténuer les impacts environnementaux des
activités en mer. Parmi ces mesures on peut citer: la politi-
que des pêches et ses plans d'aménagement, les avancées
en matière de législation environnementale en mer, la
création de Parcs ou encore la surveillance maritime.
- Cependant, après un demi-siècle d’exploitation de la mer,
l’objectif de gestion durable n’est pas atteint comme en
témoignent :
la chute continue des rendements d’une vingtaine
d’espèces commerciales dans la zone côtière ;
la réduction par 3 de la biomasse des ressources
halieutiques (espècesmersales);
la baisse relativement importante des espèces qui
valent le plus cher (espèces situées en haut de la
chaine alimentaire);
le clin important des grands pdateurs (requins,
marlins, thons, mérous, etc.) ;
la dégradation physique d’écosystèmes clés.
C’est dans ce contexte de dégradation avancée du milieu
marin, du fait notamment de la pêche mais également de
la modification du littoral (urbanisation, ports, barrage de
Diama), que le secteur pétrolier offshore a fait son appari-
tion.
Résultat des analyses des données de la pêche de l’Afri-
que de lOuest effectués par l’Université de Colombie
Britannique du Canada montrant les effets de la pêche
sur les stocks halieutiques (hors « petits pélagiques »),
Christensen et al., 2005
La pêche aux requins par les
pêcheurs artisanaux - I. Akzona
Prises accessoires de la
pêche industrielle
LE PROGRAMME « BIODIVERSITÉ GAZ PÉTROLE »
1) La consolidation des connaissances sur la vulnérabili-
du milieu marin et sa vulgarisation au travers d’un
atlas illustré ;
Ces activités ont permis :
- De mieux comprendre la vulnérabilité de la ZEE
aux différentes pressions (pêche, changement climati-
que, transport maritime, secteur pétrolier, etc.) ;
- De mieux comprendre la vulnérabilité écologique
de la zone du talus:
zone hébergeant des écosystèmes vulnérables (récifs
coralliens d’eau profonde, canyons, hotspots pélagi-
ques, etc.);
zone d’exploitation intensive (pétrole, gaz et zone de
pêche principale de la flotte industrielle étrangère) ;
- De mieux cerner les raisons de la dégradation
continue de la biodiversité marine.
Le manque de considération pour la vulnérabilité écologi-
que des zones marines du large (notamment celle du talus)
dans la gestion environnementale des usages économi-
ques, notamment la pêche industrielle, entrave la gestion
durable en mer ;
- De sensibiliser les scientifiques nationaux
(Université et Institut de recherche sur la pêche et
l’océanographie) à la vulnérabilité de la zone du
talus à travers :
L’élaboration participative de l’atlas illustré ;
La mise en place d’une plateforme pluridisciplinaire
permettant aux chercheurs nationaux et internatio-
naux d’échanger de façon continue (partage d’articles
scientifiques, élaboration des plans de recherche,
échange d’information, identification d’espèces ren-
contrée lors des campagnes sur le terrain, etc.).
2) Approfondissement des connaissances sur la
biodiversité marine de la zone du talus
Une expédition de recherche océanographique dans la
zone bathyale a permis d’évaluer la biodiversité pélagique
(avifaune et cétacés) dans une période de l’année non étu-
diée. Les données contribuent à l’amélioration des plans
de riposte aux marées noires et au renforcement des plans
d’aménagements pour la pêche aux grands et petits pélagi-
ques.
Les prises accessoires de ces deux pêcheries sont très im-
portantes dans cette zone et dépassent le taux soutenable
pour garantir la survie de plusieurs espèces de cétacés,
requins et oiseaux marins.
Equipe de lexpédition océanographique -
T. V. Spanje
Baleine bleue, classée « en danger d’extinction » dans la liste rouge
de l’UICN, a été observée au large de la Mauritanie - H. Verdaat
Fou de Bassan, dont 30% de la population
mondiale est présente à la période novem-
bre décembre en Mauritanie - H. Verdaat
PRINCIPALES RÉALISATIONS
3) La mise en place d’un suivi de la qualité du milieu
marin
Ce suivi environnemental permet à la Mauritanie d’établir
des normes adaptées à la vulnérabilité du milieu pour des
micro contaminants issus de différentes sources potentiel-
les (pétrole, transport maritime, bunkering et autres en
mer : ports, agriculture du fleuve Sénégal, industries et
autres activités à terre).
Ce système de monitoring est inspiré du suivi mis en place
dans les pays OSPAR. Il bénéficie d’un appui technique
international et représente le premier système opéra-
tionnel de ce genre pour les pays de la convention
d’Abidjan.
4) Des études fines des contextes juridique, stratégi-
que, politique et institutionnel.
Ces analyses ont notamment permis de mettre en exergue
que :
la protection de la biodiversité marine n’est pas
bien intégrée dans la gestion des différents usages
(notamment dans la gestion environnementale de la
pêche)
la protection de la biodiversité marine est souvent
perçue comme étant l’affaire exclusive des AMPs
(PNBA, PND et nouvelles AMPs à créer) ;
le secteur pétrolier est le plus en avance en matière
d’intégration de la protection de la biodiversité dans
la gestion environnementale de ses activités (EIE,
PGE, etc.) ;
le secteur pétrolier est un partenaire potentielle-
ment intéressant pour promouvoir l’intégration de
la protection de la biodiversité marine dans la ges-
tion d’autres secteurs économiques, e.g. pêche in-
dustrielle dans la zone du talus.
5) Le Plan d’Engagement des Industries.
Le programme, au travers de cette activité, vise à établir
un partenariat entre l'Etat, la société civile et l'industrie
pour, non seulement, améliorer la gouvernance environne-
mentale du secteur pétrolier , mais aussi pour contribuer à
une meilleure organisation des différents usages de la mer
en introduisant, elle était inexistante, la culture de
l'évaluation environnementale.
Dans ce cadre le programme a démarré des négociations
avec les sociétés présentes dans l'offshore mauritanien
pour qu'elles puissent aider à promouvoir la protection de
la biodiversité comme axe de développement durable.
Ainsi le secteur doit contribuer à la mise en place des
conditions cadres pour un développement des activités
pétrolières et gazières qui soit conforme aux meilleures
pratiques et qui tienne compte de la vulnérabilité spécifi-
que du milieu marin mauritanien. Concrètement cela
concerne la recherche, la formation , la maintenance des
outils développés par le programme BGP (monitoring,
atlas,...), l'appui à l'université, les projets de compensation
(biodiversity offsetting) et bien d'autres encore.
6) La mise en contact/dialogue des acteurs clés
Ces activités permettent de mettre les acteurs (institutions
secteur privé société civile) dans le bon état d’esprit, à
travers notamment la tenue d’ateliers, de rencontres bilaté-
rales, et en bâtissant des passerelles de communication
entre eux. En encourageant les décloisonnements, ces ac-
tivités facilitent l’intégration de la protection de la biodi-
versité dans la gestion environnementale des différents
usages de la mer et contribuent à la réflexion pour une
gestion intégrée et multi-acteurs des ressources et des ter-
ritoires marins et côtiers.
Toutes ensemble, les parties prenantes doivent ainsi
contribuer à l’engagement de la Mauritanie, dans le cadre
de la CBD, d’arrêter et d’inverser la dégradation de la bio-
diversité marine et côtière.
Mesure d’une moule Perna perna dans la Baie de
l’Etoile, mission d’échantillonnage du système de
monitoring février 2013.
Prélèvement des paramètres physico-chimiques de
l’eau, mission d’échantillonnage — novembre 2012
Dissection de Serotherodon melanotheron dans
le laboratoire mobile à Iwik mission d’échantil-
lonnage - février 2013
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