I. ENVIRONNEMENT ECONOMIQUE 1) Principales caractéristiques

Zambie WT/TPR/S/17
Page 1
I. ENVIRONNEMENT ECONOMIQUE
1) Principales caractéristiques de l'économie
1. La République de Zambie est un état sans littoral,à climattropical, situéau centrede l'Afrique
australe. Elle compte 9,4 millions d'habitants pour une superficie de 753 600 kilomètres carrés. Plus
de la moitié de la population est âgée de moins de 15 ans. La répartition régionale de la population
a été très influencée par les possibilités d'emploi existant dans les provinces où se trouvent les mines
de cuivre et connues souslenom de Copperbelt. Les provincesà forte densité de population se trouvent
donc pour la plupart le long du chemin de fer reliant la Copperbelt aux ports étrangers les plus proches
et elles constituentles centresurbains et industrielsdu pays. Le chômage dansle secteur formeldépasse
30 pour cent et a joué un rôle dans la diminution observée récemment de la population urbaine dont
lapartesttombée de42à38pourcentdepuis1990(tableauI.1). Lesprincipalesconcentrationsurbaines
sont notamment la capitale, Lusaka, les villes de Ndola et de Kitwe situées dans la Copperbelt et des
centres touristiques comme Livingstone.
Tableau I.1
Données économiques de base
Superficie: 752 600 kilomètres carrés
Taux de croissance démographique: 3,4 pour cent
PIB par habitant:
450 dollars EU
1990 1995
Population (millions) 8,07 9,37
Population urbaine (pourcentage) 42 38
Espérance de vie (années) 54 ...
PIB (millions de dollars EU)a3 908 4 226
Inflation (pourcentage) 104,8 34,9
Taux de change (kwacha/dollar EU) 29,0 833,3
Pourcentage
Répartition du PIB réel
Agriculture, sylviculture et pêche 17,5 20,2
Industries extractives 7,4 5,5
Industries manufacturières 26,5 24,6
Servicesb48,6 49,7
Répartition de l'emploi
Agriculture, sylviculture et pêche 14,7 16,6c
Industries extractives 11,9 9,9c
Industries manufacturières 14,2 11,1c
Servicesb59,2 62,4c
Millions de dollars EU
Exportations, f.a.b. 1 263 1 190
Cuivre 1 055 840
Importations, c.a.f. 1 084 1 278
Commerce de marchandises/PIB (pourcentage) 60,1 58,4
... Non disponible.
a Aux prix du marché courants.
b Y compris la construction ainsi que l'électricité, le gaz et l'eau.
c Données de 1994.
Source: Renseignements communiqués par les autorités zambiennes.
WT/TPR/S/17 Examen des politiques commerciales
Page 2
2. La Zambie est un des principaux producteurs mondiaux de cuivre. Les industries extractives
assurent plus de 80 pour cent des exportations de marchandises du pays, sous forme essentiellement
de cuivre; elles contribuent pour environ 6 pour cent au produit intérieur brut (PIB) et fournissent
environ 10 pour cent des emplois du secteur formel (graphique I.1). L'agriculture, y compris la
sylviculture et la pêche, représente plus de 20 pour cent du PIB et environ 17 pour cent de l'emploi.
Les industries manufacturières, qui assurent près de 14 pour cent des exportations de marchandises,
contribuent pour presque un quart au PIB et un peu plus de 11 pour cent à l'emploi. Le secteur des
services, qui occupe plus de 60 pour cent de la population active, vient au premier rang pour l'emploi,
et représente environ la moitié du PIB.
3. A la fin de 1991, la Zambie a entrepris de vastes réformes économiques orientées vers le marc.
Elle avait connu auparavant une longue période de déclin économique, marquée en particulier par une
chute d'environ 30 pour cent du revenu par habitant, ramenant ce dernier au niveau de celui des pays
les moins avancés, et un ralentissement de l'investissement intérieur brut dont la part dans le PIB est
tombée de plus de 40 à moins de 15 pour cent depuis le début des années 70. Ce recul était dû non
seulement à la baisse des prix et de la production de cuivre, mais aussi à une croissance entravée par
l'intervention de l'Etat dans tous les secteurs de l'activité économique.
4. Lesréformes engagées n'ont pasencore porté tousleurs fruits,à causeen partie dela sécheresse
qui a sévi pendant troisdes quatre années précédant 1995 et du fléchissement de la production de cuivre
(accentué par des problèmes d'efficacité). Une croissance positive n'a donc été enregistrée qu'en 1993.
Toutefois, certains signes encourageants commencent à apparaître. En particulier, l'inflation a
sensiblement diminué, se situant à environ 35 pour cent en 1995 alors qu'elle dépassait largement
Zambie WT/TPR/S/17
Page 3
100 pour cent en 1992 et 1993, ce qui montre que l'environnement macro-économique est plus stable.
En outre, les exportations non traditionnelles, composées essentiellement de produits manufacturés,
ont fortement augmenté ces quatre dernières années et ont progressé d'environ 35 pour cent en 1995.
Les coûts de production restent élevés dans le secteur manufacturier, notamment en ce qui concerne
la fourniture de services d'infrastructure de base comme le financement et les télécommunications.
Toutefois, grâce à la poursuite de la libéralisation, y compris la réduction des droits d'importation
opérée récemment et la réforme des marchés financiers, au maintien de l'effort de privatisation, aux
améliorations prévues dans le secteur minier et à des facteurs tels que le remplacement de l'ancienne
taxe sur les ventes par une taxe à la valeur ajoutée, les perspectives en matière d'exportation et de
croissance devraient devenir plus favorables.1
2. Evolution de l'économie
i) Faits nouveaux survenus jusqu'en 1992
5. Au moment de son indépendance, en 1964, la Zambie a adopté une politique de remplacement
des importations sur laquelle est axé son effort de développement. Après la mise en oeuvre du
programme de nationalisation, élaboré dans le cadre des "réformes Mulungushi" de 1968, l'activité
économiquea étépendantdesannéessousl'emprisedusecteurpublic. LaSociétéminièreetindustrielle
zambienne (ZIMCO) a été créée pour superviser toutes les sociétés d'Etat opérant dans des secteurs
tels que industries extractives, immobilier et hôtellerie, énergie, transport, commerce, agriculture et
développement rural, postes et télécommunications, financement et industries manufacturières. Les
entreprises nationalisées ont été instamment priées d'atteindre des objectifs nationaux, notamment en
matière de développement régional et d'emploi.2Des droits de douane élevés et des restrictions
quantitatives, y compris des licences et un contrôle des changes, ont été mis en place pour protéger
les sociétés nationalisées. Dans l'agriculture et le secteur minier, la politique a été en partie axée sur
la fourniture d'intrants pour les industries manufacturières et des taxes ont été instituées pour financer
ces dernières. Toutefois, l'autosuffisance du pays en produits alimentaires en général et la sécurité
alimentaire des mineurs en particulier étaient les principaux objectifs de la politique agricole. A cet
effet, les prix des produits agricoles étaient fixés à des niveaux peu élevés et les prix à la consommation
étaient subventionnés pour répondre à ce qui paraissait être les besoins de la population urbaine,
principalement les mineurs.3
6. Jusqu'en 1974, ces politiques ont favorisé une croissance économique positive; le PIB réel
a augmenté à un taux annuel de 4,1 pour cent.4Les produits minéraux, principalement le cuivre,
représentaient pas moins de 45 pour cent du PIB et environ 95 pour cent des recettes en devises tirées
des exportations de marchandises; l'investissement public se faisait pour l'essentiel dans la production
de cuivre. Les deux chocs pétroliers de 1973-1974 et 1979-1980 et une baisse continue du prix réel
du cuivre à partir de 1974, alors que le pays était fortement tributaire de ce produit, ont entraîné une
détériorationdelapositionextérieure. L'épuisementdesréservesminières,l'absenced'investissement,
levieillissement deséquipements etdesmachines,desproblèmesdegestionetdesdifficultéstechniques
ont entraîné une baisse de productivité dans le secteur minier et une chute de la production de cuivre.
1Halbach (1994); et Shams (1995).
2Gardner (1993).
3La politique agricole a eu tendance à encourager l'exode des zones rurales vers les centres urbains
(Mwase, 1995).
4Banque mondiale (1993).
WT/TPR/S/17 Examen des politiques commerciales
Page 4
Pour compenser la diminution des recettes fiscales qui s'en est suivie, l'Etat a à la fois emprunté à
l'étranger et sensiblement assoupli la discipline financière, ce qui a alimenté l'inflation et réduit la
compétitivité des exportations. Il y a eu une stagnation, voire un déclin, de l'économie entre 1975
et 1985, année où le déficit budgétaire a été de l'ordre de 20 pour cent du PIB et la dette extérieure
l'équivalent de deux fois le PIB.
7. Les premières tentatives faites au milieu des années 80 pour stabiliser l'économie ont entraîné
une nette réduction du déficit public (graphique I.2), mais n'ont pas permis d'obtenir une stabilisation
macro-économique. En l'absence d'un ajustement structurel fondamental, la sécheresse chronique,
la pénurie de devises, la faillite des sociétés nationales et le poids de la dette extérieure ont exacerbé
les difficultés économiques. En 1991, l'inflation dépassait 100 pour cent, la croissance était négative,
le déficit budgétaire restait élevé et la dette extérieure correspondait à bien plus de six mois de recettes
d'exportation.
Zambie WT/TPR/S/17
Page 5
ii) Faits nouveaux survenus récemment
8. En mars1992, laZambie a formellementadopté unprogramme d'ajustementstructureltriennal
pour stabiliser l'économie, rétablir la croissance économique, s'orienter vers la viabilité extérieure
et renverser la tendance à la dégradation des prestations et de l'infrastructure dans le secteur social.
Ce programme prévoit des réformes axées sur le marché et la privatisation d'entreprises d'Etat pour
utiliser plus efficacement les ressources ainsi que des mesures structurelles étayées par des politiques
monétaire et budgétaire rationnelles. Dans cette optique, les obstacles non tarifaires au commerce
ont été progressivement éliminés, le tarif a été simplifié et les taux ont été considérablement abaissés,
tombant d'un maximum de 100 pour cent en 1991 à 25 pour cent en 1996, et les avantages tarifaires
et fiscaux ont été sensiblement réduits (chapitre III.2) iii)).
9. Dans le cadre de ce programme également, presque tous les prix intérieurs ont été libérés et
l'intervention de l'Etat dans la commercialisation a régulièrement diminué. En outre, les réformes
et la privatisation des entreprises publiques réduisent sensiblement le rôle des pouvoirs publics dans
l'activitéindustrielle. Lerythmedecesréformess'estaccéléréaveclaliquidationen1995delaZIMCO,
société d'Etat qui, en tant que holding, avait exercé une mainmise sur une grande partie de l'activité
économique, y compris dans le secteur manufacturier. A ce jour, presque toutes les entreprises
parapubliques ont été privatisées, liquidées ou inscrites dans le programme de privatisation; la Société
zambienne des mines de cuivre réunies (ZCCM) doit elle aussi être privatisée.
10. Une autre initiative importante a été, au début de 1994, la suppression du contrôle des changes
(annexe I.1) à la suite de quoi le taux de change de la monnaie nationale, le kwacha, a été déterminé
par le marché. La même année, la Bourse de Lusaka a été créée et les taux d'intérêt ont été libérés.
Une réforme du secteur des services financiers a été entreprise et des normes prudentielles pour les
opérations bancaires ainsi que des critères de solvabilité des banques fondés sur les pratiques
internationales ont été fixés.
11. Des efforts ont également été faits pour maîtriser les dépenses publiques qui ont été ramenées
de presque 35 à 26 pour cent du PIB entre 1991 et 1995; des coupes spectaculaires ont en particulier
été opérées dans les subventions et les dépenses consacrées à l'agriculture (tableau I.2). Par ailleurs,
depuis 1993, le gouvernement gère un budget de trésorerie; la création de l'Administration fiscale
zambienne, organisme indépendant, la mise en place, en 1995, d'une taxe à la valeur ajoutée, d'un
droit perçu sur l'extraction des minéraux et d'une redevance sur les déclarations d'importation ainsi
que les recettestirées de la privatisation, parallèlement à la dépréciationrapide du kwacha, ont entraîné
un redressement des recettes fiscales qui avaient fortement diminué en 1993.5Depuis janvier 1996,
les avantages tarifaires et fiscaux ont été réduits et l'Etat a moins recours aux impositions sur les
échanges.
5Voir Degbelo (1994).
1 / 12 100%

I. ENVIRONNEMENT ECONOMIQUE 1) Principales caractéristiques

La catégorie de ce document est-elle correcte?
Merci pour votre participation!

Faire une suggestion

Avez-vous trouvé des erreurs dans linterface ou les textes ? Ou savez-vous comment améliorer linterface utilisateur de StudyLib ? Nhésitez pas à envoyer vos suggestions. Cest très important pour nous !