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à agir de manière à mettre autrui dans notre
jeu.
c. Science et Vie, n° 1168, janvier
2015 : Médecines alternatives, Celles qui
marchent, Celles qui ne marchent pas.
Marie Catherine Mérat, Caroline Tourbe et
Coralie Hancok nous présentent un état de
la question en France. 40 médecines alter-
natives recensées et 40% y recourent pour
se soigner peu ou prou. Ces médecines
peuvent à présent être évaluées scientifi-
quement. Huit d’entre elles sont examinées
ici. L’ostéopathie manque de vraies études.
Pour la lombalgie elle fonctionne aussi
bien que les anti-inflammatoires non sté-
roïdiens ou aussi mal car ces médicaments
n’ont qu’une efficacité limitée dans ce cas.
L’ostéopathie crânienne n’obtient aucune
preuve en sa faveur. La chiropraxie a un
effet confirmé contre le mal de dos Elle
est efficace contre les douleurs cervicales
mais peut présenter un certain danger. Le
rapport bénéfice-risque en comparaison
des traitements classiques semble défavo-
rable. L’homéopathie prouve uniquement
l’effet placebo. La substance n’est pas ac-
tive et la mémoire de l’eau n’existe pas. En
phytothérapie une vingtaine de plantes ont
des vertus démontrées. Consommées entiè-
rement certaines ont même une efficacité
supérieure à celle du principe actif extrait.
La réflexologie est inutile dans la plupart
des cas. L’hypnothérapie permet essentiel-
lement de mieux supporter la douleur. En
psychiatrie les effets positifs revendiqués
ne s’appuient pas sur des essais cliniques
concluants. La magnétothérapie n’apporte
aucune preuve de son efficacité.
L’hydrothérapie du colon, les bougies au-
riculaires sont dangereuses. La thérapie par
chélation, correction des déséquilibres san-
guins, peut être mortelle. L’urinothérapie
offre de gros risques de contamination ou
de surconcentration de l’urée dans le sang.
d. Cerveau & Psycho, n° 67, janvier
février 2015. Vers le contrôle des souve-
nirs. Pierre Marie Lledo, Directeur du dé-
partement des neurosciences à l’Institut
Pasteur fait brièvement revivre l’épopée du
neurone pour en arriver à montrer qu’il est
possible aujourd’hui de cibler localement
les neurones d’un espace choisi et non
leurs voisins. On peut ainsi contrôler à
distance le comportement d’un ver, d’une
mouche, d’un singe, etc. On a pu substi-
tuer dans la mémoire d’une souris un sou-
venir à un autre, et même introduire un
faux souvenir qui est aussi réel qu’un vrai.
On en arrive aussi peu à peu à faire du
« transhumanisme », des humains qui
grâce à des outils transgressifs (implants
cochléaires, rétines artificielles, électrodes
implantées dans le cerveau pour traiter les
parkinsoniens ou les malades atteints de
troubles psychiatriques) deviennent ca-
pables d’échapper aux lois de la nature.
Mais alors la question se pose. Les progrès
des techno-sciences sont tels qu’il devient
de plus en plus urgent de réfléchir aux li-
mites de leur application à l’humain. Une
stimulation du cortex enthorinal améliore
les performances pour résoudre certains
problèmes. La frontière entre cerveau répa-
ré et augmenté disparait. Le monde de la
recherche sur la mémoire est en pleine ef-
fervescence. Qui sait ce que l’avenir nous
réserve. On a réussi à faire communiquer
entre eux des rats et même à coopérer
grâce à un dispositif électronique placé à
l’interface des deux cerveaux. La lecture
des pensées d’autres individus n’est donc
plus si loin. Par ailleurs, hélas, dans ce
monde dans lequel on n’a jamais été au-
tant connecté, souligne l’auteur, nous sem-
blons bien incapables de communiquer
dans le sens noble du terme. Les tech-
niques de modulation neuronale nous aide-
ront-elles ? Elles nous apprennent en tout
cas que notre cerveau est un bien inesti-
mable dans lequel résident nos pensées,
nos souvenirs et rancœurs. C’est un chan-
gement d’optique qui peut, qui sait, nous
aider à réfléchir dans le bon sens.
5. A MEDITER
Lorsque je montre le ciel à des néophytes
ceux-ci ont une multitude de questions de