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de l’urbanisme au Proche-Orient ancien,
Geuthner, 2013, et en collaboration
avec L. Prsch Le Proche-Orient
et l’Égypte antiques, Hachette
(5e édition en 2012).
11 h 15
Mari et le Système Monde
sumérien, le cas de
la vaisselle de chlorite
par Pascal Butterlin
La série des vaisselles de chlorite
découverte par André Parrot au temple
d’Ishtar reste la plus importante jamais
découverte à Mari. Elle témoigne de
l’insertion de Mari dans le vaste réseau
d’échanges et de contacts culturels
tissés par les Cités suméro-akkadiennes
au milieu du IIIe millénaire.
On présentera les caractéristiques
de cet ensemble en le comparant
aux autres fragments découverts
à Mari, notamment au cours des
dernières campagnes sur le site.
Pascal Butterlin est professeur
d’archéologie orientale à l’université
Paris 1 Panthéon – Sorbonne.
Il dirige depuis 2005 la mission archéo -
logique française de Mari. Ses travaux
portent sur les échanges interculturels
au Proche-Orient aux IVe et IIIe
millénaires.
11 h 45
Rites de fondation à Mari :
des métaux pour la déesse
Ishtar
par Juan-Luis Montero Fenollós
Les fouilles d’André Parrot dans le
secteur du temple d’Ishtar à Mari ont
permis la découverte d’une collection
d’objets en métal. Le groupe constitué
par treize dépôts de fondation est le
plus remarquable. Il s’agit chaque fois
d’un grand clou en métal (che), qui
était enfoncé de façon perpendiculaire
dans un autre possédant un anneau
semi-circulaire (anneau à tige). Le dépôt
était complété par deux petites tablettes
anépigraphes, en lapis-lazuli et en
albâtre, ainsi que, parfois, par une
plaquette en argent.
Pour bien en comprendre la raison,
il faut mettre ces dépôts de fondation
du temple d’Ishtar en relation avec
la position stratégique de Mari qui en
faisait un « centre international » du
commerce des métaux. Ainsi, le pouvoir
et le prestige de la royauté mariote
vers 2500 av. J.-C. dépendaient-ils
du contrôle exercé sur les routes par
lesquelles circulaient, outre le métal,
d’autres matières premières comme
le lapis-lazuli. La quantité de métal
utilisée (70 kg env.) pour « clouer »
à la terre le temple de la déesse patronne
de la royauté, trouve là une explication.
La construction de bâtiments religieux
et des rites associés étaient un privilège
royal.
De 1993 à 2001, Juan-Luis Montero
Fenollós a été chercheur à l’Institut
du Proche-Orient ancien de l’université
de Barcelone. Il est actuellement
professeur d’histoire ancienne à
l’université de La Corogne. Ses activités
archéologiques en Syrie l’ont mené
à Tell Qara Quzaq (région d’Alep),
à Tell Hariri /Mari depuis 1998 et,
depuis 2005, au délé basaltique de
Khanuqa (Deir ez-Zor) en tant que
directeur du Projet archéologique
Moyen Euphrate syrien (PAMES).
Ses recherches se sont concentrées sur
la Babylonie et l’Assyrie (la tour de Babel
et l’expansion médio-assyrienne) et
sur les technologies des premières villes
syro-mésopotamiennes (la céramique
d’Uruk et la métallurgie à Mari).
En 2009, il a été nommé chevalier
dans l’Ordre des Palmes académiques
pour services rendus à la culture
française.
10 h 45
Temple d’Ishtar de Mari
1934-2014.
Du modèle d’hier à la réalité
présente, architecture
et stratigraphie
par Jean-Claude Margueron
En partant d’une rapide présentation
du temple d’Ishtar tel qu’il a été
compris lors de la fouille des années
1930, suivie d’un rappel des progrès
de la recherche archéologique au cours
des quatre-vingt dernières années et
des points qui permettent une nouvelle
interprétation, on évoquera les
caractéristiques architecturales
complètement rénovées du temple
ainsi que son implantation dans la cité
de la Ville II. Certains traits d’un
urbanisme, ignoré jusqu’à présent,
qui associe enceinte urbaine, porte
de la ville, espace de déballage pour
les caravanes et quartier du Souk,
tout cela entourant le temple d’Ishtar,
seront mis en valeur dans la conclusion.
Jean-Claude Margueron, professeur
des universités et directeur d’études
EPHE IV, est archéologue de terrain
en Mésopotamie depuis 1954. À partir
de 1968, il a dirigé successivement la
mission de Larsa (1969 -1970) en Iraq,
puis en Syrie la mission d’Emar et
de tell Faq’ous (1972-1978), la mission
d’Ugarit (1975-1976) et la mission
de Mari de 1979 à 2004. Agrégé
de l’université, il a été pensionnaire
de l’Institut français d’Archéologie
du Proche-Orient, professeur
d’archéologie orientale à l’université de
Strasbourg de 1969 à 1989 et directeur
d’études à l’École pratique des hautes
études depuis lors. Il a été professeur
invité dans les universités de Genève,
Québec et Melbourne.
Il est l’auteur de plus de 200 articles
scientiques, ainsi que de Recherches sur
les palais mésopotamiens, Geuthner, 1982,
Les Mésopotamiens, A. Colin, réédité
et augmenté chez Picard en 2003,
Mari métropole de l’Euphrate au IIIe
et au début du IIe millénaire av. J.-C.,
Picard, 2004, Cités Invisibles, la naissance