2PLANTES DE LA GUADELOUPE ET DE LA MARTINIQUE
sante ; pour en avoir une certaine quantité, il suffit de couper le tronc dans
un endroit quelconque, et, pour empêcher l'eau de monter dans la partie
supérieure de la tige, d'en détacher lestement un morceau ; avec un tronçon
de 1 mèt. de long, on peut remplir un verre à boire. — Alt. 180-300 mèt. (N°
3242).
Elle n'existe pas à la Martinique.
Le Dillenia speciosa Thunb., arbre superbe par son port et son feuillage,
originaire de la côte de Malabar, a été introduit à la Martinique en 1869 par
l'horticulteur L. Hahn. Il est cultivé au Jardin-botanique et dans plusieurs
autres localités de l'île : Carbet, Fort-de-France, etc.
TROISIEME FAMILLE. — MAGNOLIACEES
Talauma Juss. (nom qu'on lui donne en Amérique).
T.Plumieri. DC. Talauma de Plumier. Vulgo : Maniolia (Magnolia) bois
pin. Desc. Fl. méd. des Ant., vol. II, 1. 163, p. 140. Magnolia Plumieri Sw. —
Arbre majestueux, haut de 25-35 mèt., à tronc jusqu'à lm 50 de diam., à bois
dur et noir en dedans, mou et blanc en dehors. Feuilles larges, coriaces,
ovales-oblongues, rudes. Fleurs grandes, très blanches, d'une odeur forte et
exquise. Fruit strobiliforme. — Fl. habituellement d'avril en juin et aussi de
sept. en nov. — Assez abondant dans tous les grands bois de la Guadeloupe.
(N° 2995).
Martinique : Vulgo : Bois pin. — Dans tous les grands bois de l'île, jusqu'à
une altitude de 750 mèt. (N° 3).
Le Magnolia grandi f Tora S., M. à grandes fleurs, petit arbre, originaire de
l'Amérique continentale, est cultivé dans plusieurs jardins de l'île, où il fleurit
tous les ans : ex., à Gourbeyre .— A la Martinique, il existe au Jardin des
plantes et dans beaucoup d'autres localités de l'île.
L'lHlclum anisatum L., vulgo : l'Anis étoilé, arbrisseau originaire du Japon
et de la Chine, se rencontre au Jardin botanique de Saint-Pierre, d'où il s'est
répandu dans le pays. Il est célèbre pour ses fleurs et ses graines aromatiques
et diurétiques (N° 1773).
QUATRIEME FAMILLE. — ANONACEES.
Anona L. (du mot malais « manoa x ou « minona »).
A. muricata L. Anone à fruits hérissés. Vulgo : Corosolier. Desc., vol. II, t.
81, p. 56 ; Tuss., FI., II, t. 24. — Petit arbre, dont les plus grands
représentants ne dépassent guère 6 mèt. d'élévation ; originaire de Caracas et
naturalisés depuis de longues années dans toutes les Antilles. Les fruits sont
couverts d'écailles irrégulièrement coniques, recourbées et pointues ; ils sont
très rafraîchissants et se servent à table, surtout le
ANONACÉES 3
matin ; on en mange pendant une grande partie de l'année. — Les tisanes
faites avec ses feuilles sont d'un emploi général : elles sont cal-mantes et
favorisent la digestion. Descourtilz place cet arbre à juste titre dans les
stomachiques astringents. On se sert des feuilles macérées dans l'eau tiède,
pour frotter les parties du corps affectées de coups de soleil. L'écorce est
fibreuse et se prête à la confection des cordes. — FI. presque toute l'année.
— Abondant dans la région du littoral, Désirade, Marie-Galante et dans
toute l'île de la Guadeloupe. (N° 3056 b).
Martinique. Vulgo : Corosolier. — Abondant dans toute l'île. Alt. 0-350
mèt. (N° 1767).
A. palustris. L. Anone des marais. Vulgo : Cachiman cochon, bois flot. —
Petit arbre touffu dépassant rarement 5 mèt. en hauteur, à écorce noire.
Feuilles elliptiques ou oblonges, pointues au sommet, ressemblant assez
bien à celles du corosolier. Le fruit, qui tient le milieu, pour la forme et les
dimensions, entre la pomme-cannelle et le cachiman ordinaire, ne se mange
pas ; les crabes en sont friands. — Avec ses racines spongieuses, on fabrique
quelquefois des bouchons. Avec les feuilles, cuites dans l'eau bouillante, les
habitants préparent une tisane pour les chevaux atteints de fluxion de
poitrine et de la maladie de la gourme. Dans quelques endroits, on fait avec
les feuilles une tisane contre la diarrhée, à cause du principe astringent
qu'elles contiennent. Les fruits mûrs servent aux pêcheurs comme appât. —
FI. habituellement de juillet en janv. et aussi de nov. en mai. — Abondant
dans la basse région : Ravine de Belost (Basse-Terre), Bouillante, Pointe-
Noire, Lamentin, Moule (le long du canal). Alt. 0-140 mèt. (N° 3056).
Martinique. Vulgo Mamain ou mamin. — Lamentin (habitation Lareinty),
Sainte-Luce, Marin. (N° 1764).
A. squamosa L. Anone écailleuse. Vulgo : Pomme-cannelle. Si., Hist. of
Jam., t. 227 ; Tuss., FI., PII, t. 4 ; Desc. Fl. méd. des Ant., vol. II, t. 83, p.
65. — Petit arbre souvent tortueux, ne dépassant guère 4 mèt. d'élévation,
peu élégant, à branches irrégulièrement disposées. Fruits ronds, glauques,
couverts d'écailles charnues, arrondies, à chair blanche sucrée. — Ils se
mangent à table et sont stomachiques. Dans les campagnes, on fait, avec les
feuilles, des infusions contre les dérangements de ventre. Descourtilz (loto
cit.), place cette plante avec raison dans les stomachiques astringents. — Fl.
habituellement d'avril en juillet ; les fruits mûrissent de sept. en fév. — Aime
le terrain sec, tuffeux, chaud, près du littoral, et ne se rencontre guère au
delà de 140 mèt. d'altitude. (N° 3054).
Martinique : Vulgo : Pomme-cannelle. — Abondant sur tout le littoral.
(N° 1766).
A. mucosa Jacq. Anone muqueux. Vulgo. : Cachiman crême. Tuss.,