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- En 1961, le Secrétariat pour l’unité des chrétiens rédige un projet de décret ‘Sur les Juifs’. Le
cardinal Bea en donne les raisons et réfute toute contre-indication, la question juive au Concile
étant exclusivement religieuse, sans la moindre implication politique. Le sujet pourrait être
présenté en schéma indépendant ou intégré dans un autre schéma idoine14.
- Mais au vu des réactions, en juin 1962, donc avant la 1e session du concile, il est décidé de retirer
le document ‘sur les Juifs’.
- Du côté de NDS14, on avait reçu une note conclusive de la rencontre de Jules Isaac avec Jean XXIII
(du 13 juin 1960). D’après cette note, Jules Isaac avait fait au pape une suggestion : ne pourrait-on
penser à une « sous-commission » conciliaire chargée spécialement d’étudier la grave question de
l’enseignement chrétien concernant le peuple de l’Ancien Testament, le « Vieil Israël » ? « Nous
sommes, disait-il, j’en ai la conviction, nombreux à former d’un cœur fervent et plein d’espoir, le
vœu que le Saint Père non seulement envisage et adopte l’idée de cette création, mais encore, pour
lui donner plus de résonance - qu’il veuille l’annoncer sous telle ou telle forme qu’il lui plaira et qu’il
en montre à tous les fidèles la très haute signification. » Et la note se terminait ainsi : « Présentant
de telles requêtes, j’ai pleinement conscience de mon audace, mais j’ai aussi conscience de parler
au nom des martyrs de tous les temps. Mes épreuves, mes deuils, les recommandations suprêmes
que j’ai reçues, m’ont confirmé que c’était vraiment une mission sacrée. J’ai survécu pour
l’accomplir. » Suivaient deux références à l’Écriture : l’une tirée de Luc (1, 46-50) : « Il a secouru
Israël, se souvenant de sa miséricorde, comme il l’avait promis à nos Pères, envers Abraham et sa
semence pour toujours ». Et l’autre tirée de l’Épître aux Romains (11, 32) : « Les dons et l’appel de
Dieu sont sans repentance, car Dieu a enfermé tous les hommes dans la désobéissance pour faire
miséricorde à tous ».
- En juillet 1962, les sœurs apprennent qu’une action devait être menée par les évêques au Concile
et que pour la 1e fois, la « question juive » serait officiellement abordée. Mais on a vu que le
document a été retiré avant même la 1e session.
- C’est seulement quelques semaines avant la 2e session qu’un petit groupe des sœurs de NDS qui
s’est nommé lui-même « Centre pour Israël » va mener une certaine action. Il s’agissait d’obtenir,
dans un texte conciliaire une définition du peuple juif qui rende à ce peuple sa juste place dans
une vision chrétienne du Salut. Et il fallait joindre les évêques les plus susceptibles de s’intéresser
au projet14.
- Les sœurs contactent d’abord Mgr Villot qui les prévient que la question d’Israël n’a pas encore
« affleuré » à la conscience de l’ensemble des Pères conciliaires. Il conseille d’atteindre d’autres
évêques pour « climatiser » l’assemblée à travers des contacts. En France ce sera Mgr Martin à
Rouen qui est coordinateur des initiatives conciliaires, le cardinal Bea à Rome qui a toute la
confiance de Jean XXIII et a obtenu de lui, le 13 décembre 1962, la réinsertion du schéma sur les
juifs au programme du concile, en Belgique le cardinal Suenens.
- Le 9 septembre 1963, sœur Marie Bénédicte rencontre Mgr Martin qui suggère deux idées :
trouver des théologiens et relancer en France d’autres évêques dont Mgr Veuillot qui prend en
compte la proposition des sœurs sur la théologie de l’œcuménisme avec le peuple juif. Il les envoie
au P. Congar qui leur demande de présenter leurs idées dans une suite logique et de faire une
conclusion. Elles vont alors rencontrer le P. Hruby qui était d’origine juive et qui demande la
participation d’un protestant ce sera le Pasteur Richard-Mollard. Et les sœurs présentent les 4
propositions qu’elles ont rédigées :