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N°137 du 14 au 20 mai 2009
Pour chaque espèce, la stérilisation est le moyen de
maîtriser de façon définitive la reproduction. Il existe
néanmoins des spécificités et des limites propres à chaque
espèce.
Stérilisation du furet
La puberté des mâles survient entre 8 et 12 mois, celle
des femelles entre 7 et 10 mois. La reproduction est sai-
sonnière : le rut débute en décembre-janvier. Le cycle de
la femelle est monœstrien, il dure 120 jours. L'ovulation
étant provoquée par l'accouplement, en l'absence de ce
dernier, les chaleurs perdurent durant toute la durée du
cycle et l'hyperœstrogénisme induit peut devenir toxi-
que et engendrer une aplasie médullaire. La gestation dure
42 jours et aboutit à 8 furetons par portée en moyenne. Les
petits naissent nus et aveugles, ils sont dits « nidicoles ».
La lactation dure deux mois.
La castration des furets mâles permet la diminution de
l'odeur corporelle, des agressions sexuelles et de la séborrhée
et prévient les tumeurs testiculaires. Chez la femelle, la
stérilisation prévient les tumeurs ovariennes et les métrites
(à condition de réaliser une ovariohystérectomie) et diminue
l'odeur corporelle. Elle prévient également l'apparition d'un
hyperœstrogénisme chez les femelles non reproductrices.
La diète pré-opératoire est courte, 6 heures maximum.
L'analgésie (morphine, AINS) est primordiale chez le mâle
et la femelle. Chez le mâle, la technique chirurgicale est
identique à celle des chats : castration à testicules découverts,
en pratiquant des nœuds entre le canal spermatique et
les vaisseaux sanguins ou en posant des ligatures (photo 1).
Il est possible de suturer le scrotum. L'antibioprévention
est poursuivie quelques jours, il est inutile de mettre
un pansement ou une collerette mais il est conseillé de
séparer le furet de ses congénères quelques jours. Chez
la furette, le Dr Doumerc recommande de pratiquer
systématiquement une ovariohystérectomie, car les métrites
sont possibles chez les furettes ayant subi une ovariectomie
simple (lors de maladie surrénalienne). De plus, l'OVH
limite les risques de rémanence ovarienne. L'abord chirur-
gical est abdominal, par la ligne blanche. La technique
chirurgicale est classique, mais les ovaires, qui se trouvent
dans une importante bourse graisseuse, sont parfois plus
difficiles à visualiser que chez la chatte. Les soins post-
opératoires sont les mêmes que pour le mâle. La stérili-
sation chirurgicale prédispose les furets et les furettes à
la maladie surrénalienne, liée à une hyperplasie ou une
néoplasie des glandes surrénales.
La stérilisation médicale est dorénavant possible, chez le
mâle comme chez la femelle, grâce aux implants de des-
loréline (Suprélorin® Virbac, hors AMM) (photo 2).
Sa durée d'action est en moyenne de deux ans. Après la
pose de l'implant, les hormones sexuelles sont temporai-
rement stimulées pendant deux semaines et il convient
de prévenir les propriétaires d'un éventuel retour de la
libido ou des chaleurs.
Chez la femelle, il est préférable de poser l'implant en
dehors des chaleurs ou après avoir fait ovuler la furette
(injection d'hCG).
Stérilisation des NAC
Des techniques qui varient selon les espèces
Lors du congrès VetoAlp consacré à la chirurgie des NAC, le Dr Gersende DOUMERC a présenté les techniques
actuelles de stérilisation du furet, du lapin, des caviomorphes (cobaye, chinchilla et octodon), et des myomorphes
(rat, souris, hamster, gerbille). Des techniques bien spécifiques à chaque type d'animal, de plus en plus présents
dans nos cliniques.
NAC
CONGRÈS
Castration à testicules découverts avec pose de ligatures chez un furet.
© G. Doumerc.
1
La pose (hors AMM) d'un implant de Suprélorin®permet la castration chimique
temporaire des furets mâles et femelles.
© Caroline Siméon
2
Conférencier
Gersende DOUMERC
DMV
Docteur vétérinaire
Quimper (29)