MPSI2 Th´eor`eme de Lagrange 2016-2017
La question 1 de cet exercice vise `a d´emontrer le th´eor`eme de Lagrange. Joseph-Louis Lagrange est un math´ematicien
italien du XVIII`eme si`ecle, il a en fait d´emontr´e ce r´esultat dans un cas particulier de groupe, puisque la notion g´en´erale
de groupe n’est apparue que post´erieurement. Le point cl´e de cette preuve est l’utilisation d’une relation d’´equivalence puis
l’emploi du lien entre classe d’´equivalence et partition.
A-D´emonstration du th´eor`eme
1. V´erifions les trois propri´et´es qui caract´erisent une relation d’´equivalence.
Ieflexivit´e : Soit xG, on a x1x=eHpuisque Hest un sous-groupe de G, ceci montre que xRx.
ISym´etrie : Soient (x, y)G2, supposons que xRyet d´emontrons que yRx. Comme xRy, on a x1yHet comme
Hest un sous-groupe de G, (x1y)1=y1xest ´egalement dans H. Ce qui est la d´efinition de yRx.
ITransitivit´e : Soient (x, y, z)G3, on suppose que xRyet yRz, montrons que xRz. On a, par d´efinition de
la relation binaire R,x1yHet y1zH. Comme Hest un sous-groupe, il est stable par produit et ainsi
(x1y)(y1z) = x1zH. Ce qui est la d´efinition de xRz.
On a d´emontr´e que :
Rest une relation d’´equivalence
2. (a) Par d´efinition la classe de aest l’ensemble des ´el´ements de Gqui sont en relation avec a. Pour tout aG,ona:
Cl(a) = {bG, aRb}
(b) Il est possible de d´emontrer l’´egalit´e propos´ee par double inclusion, ici on propose un raisonnement par ´equivalence.
Soit aG, on a :
bCl(a)aRba1bH⇔ ∃xH, a1b=x⇔ ∃xH, b =ax b∈ {ax, x H}
Ce qui d´emontre l’´egalit´e propos´ee :
aG, Cl(a) = {ax, x H}
3. (a) Il est clair que pour tout aG, l’application γaest bien d´efinie puisque si xH, on a ´evidemment ax ∈ {ax, x
H}.
La surjectivit´e est aussi claire. En effet prenons y∈ {ax, x H}, il existe xHtel que y=ax =γa(x), ce qui
montre que ya un ant´ec´edent par γa.
Enfin pour l’injectivit´e, prenons (x, x0)H2tels que
γa(x) = γa(x0)ax =ax0x=x0en multipliant `a droite par a1
On a d´emontr´e que pour tout aG:
γaest bijective
(b) Deux ensembles finis qui sont en bijection ont le mˆeme cardinal, en utilisant la question 2.(b), on a ainsi pour
tout aG:
Card(Cl(a)) = Card({ax, x H}) = Card(H)
4. Il faut se souvenir que les classes d’´equivalence forment une partition de G. Comme l’ensemble Gest fini, il y a un
nombre fini de classes d’´equivalence pour la relation R, supposons qu’il y ait kclasses d’´equivalence o`u kN. D’apr`es
l’´etude men´ee `a la question pr´ec´edente, toutes ces classes d’´equivalence ont le mˆeme nombre d’´el´ements le cardinal de
H. Comme deux classes d’´equivalence distinctes sont disjointes, on a alors k×Card(H) = Card(G).
On a bien d´emontr´e le th´eor`eme de Lagrange puisque :
Card(H)|Card(G)
5. Notons Card(G) = po`u pest un nombre premier. Soit Hun sous-groupe de G, d’apr`es l’´etude pr´ec´edente le cardinal
de Hdivise p. Cela implique que Card(H) = 1 ou Card(H) = p, distinguons les deux cas :
Isi Card(H) = 1 ´etant donn´e que Hcontient l’´el´ement neutre du groupe, c’est que H={e}.
Isi Card(H) = p, comme on a HGet Card(G) = pcela implique que H=G.
Si Card(G) est un nombre premier alors les seuls sous-groupes de Gsont Get {e}
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B-Une application du th´eor`eme
1. (a) Supposons que ϕasoit injective, ´etant donn´e que Gest fini, on sait d’apr`es le cours que Nest fini et que Card(N)
Card(G). Ceci est clairement absurde, donc :
ϕan’est pas injective
(b) Par d´efinition de la non-injectivit´e, il existe (n1, n2)N2avec n16=n2tels que ϕa(n1) = ϕa(n2). Sans perte de
g´en´eralit´e supposons que n1> n2, on a :
ϕa(n1) = ϕa(n2)an1=an2an1an2=an2an2an1n2=e
On pose k=n1n2N, ce qui montre que :
aG, kN, ak=e
(c) Soit aG, l’ensemble {kN, ak=e}est inclus dans Net il est non vide d’apr`es la question pr´ec´edente. Toute
partie non vide de Nadmet un minimum donc :
Ord(a) existe
2. (a) Par d´efinition, on a bien pour tout aG,HaG. V´erifions les trois propri´et´es qui caract´erisent un sous-groupe.
IOn a a0=eHa.
ISoient (x, y)H2
a, montrons que xy Ha. On a :
xHa⇔ ∃rJ0,Ord(a)1K, x =ar
yHa⇔ ∃sJ0,Ord(a)1K, x =as
On a ainsi xy =ar+savec r+sJ0,2Ord(a)2K, deux cas sont `a consid´erer :
Si r+sJ0,Ord(a)1Kalors, par d´efinition de Ha, on a : xy =ar+sHa.
Si r+sJOrd(a),2Ord(a)2Kalors r+sOrd(a)J0,Ord(a)2K, ceci implique que ar+sOrd(a)Ha.
En se souvenant que par d´efinition de Ord(a), on a aOrd(a)=e, il vient :
xy =ar+s=ar+se1=ar+shaOrd(a)i1 = ar+saOrd(a)=ar+sOrd(a)Ha
Ce qui d´emontre que Haest stable par produit.
IPrenons xHaet d´emontrons que x1Ha. Si x=e=a0le r´esultat est clair, prenons x6=e, on a :
xHa⇔ ∃rJ1,Ord(a)1K, x =ar
L’´el´ement y=aOrd(a)rappartient `a Hapuisque Ord(a)rJ1,Ord(a)1K, montrons que c’est l’inverse de x:
xy =araOrd(a)r=ar+Ord(a)r=aOrd(a)=e
et par un calcul tout `a fait similaire, on a : yx =e. Ceci montre que x1=y=aOrd(a)r.
Haest un sous-groupe de G
(b) Montrons que le cardinal de Haest ´egal `a Ord(a), il s’agit pour cela de montrer que pour kJ0,Ord(a)1K,
les ´el´ements aksont distincts. En effet supposons que ak1=ak2avec (k1, k2)J0,Ord(a)1K2et k1> k2, on a
k1k2J1,Ord(a)1Ket
ak1k2=ak1[ak2]1=ak1[ak1]1=ak1k1=e
Ceci contredit la minimalit´e de Ord(a).
En r´esum´e Haest un sous-groupe de G, il poss`ede Ord(a) ´el´ements, d’apr`es le th´eor`eme de Lagrange, on en d´eduit
que
Ord(a) divise n
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3. D’apr`es la question pr´ec´edente, il existe rNtel que Ord(a)×r=n. On a : aOrd(a)=e, d’o`u
e=er=haOrd(a)ir
=aOrd(a)×r=an
aG, aCard(G)=e
Ce r´esultat g´en´eralise un exercice fait en cours qui d´emontrait cette formule dans le cas o`u le groupe est commutatif.
4. Soit Gun groupe de cardinal po`u pest un nombre premier. Comme p2, il existe un ´el´ement dans Gdistinct de
l’´el´ement neutre, notons-le a. D’apr`es la question 2.(b), Ord(a) est un diviseur de p, donc Ord(a) = 1 ou Ord(a) = p.
Le cas Ord(a) = 1 est `a exclure puisque a6=e, donc Ord(a) = p.
En utilisant la question 2.(a), on a Haqui est un sous-groupe de Gde mˆeme cardinal que G, c’est donc que Ha=G,
c’est-`a-dire que tous les ´el´ements de Gsont des puissances de a. On a alors :
(x, y)G2,(r, s)J0, p 1K, x =aret y=as
Ceci donne xy =aras=ar+s=as+r=asar=yx.
Un groupe de cardinal premier est commutatif
On peut montrer, en d´eveloppant les outils ´etudi´es ici, qu’un groupe de cardinal p2o`u pest un nombre premier est
´egalement n´ecessairement commutatif.
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