LE SUD-EST DE L A FRANCE A L'ÉPOQUE TERTIAIRE. 337 du Sud. Leur ordre, leur fréquence relative, nous fournissent des détails curieux sur la manière dont la végétation éocène se trouvait composée. Les eaux limpides, probablement des eaux de source, car ce sont des lits purement calcaires ou des schistes minces qui en fournissent le plus d'exemples, étaient peuplées de Vallisneria, de Potamogetón filiformes et de Chara, entièrement submergés. A la surface s'étalaient les feuilles de deux Nymphéacées, l'une plus rare, analogue à nos Castalia, l'autre d'un aspect plus exotique, aux larges feuilles orbiculaires, pourvue de rhizomes épais eteharnus. Les Rhizocaulées avec leurs tiges élancées et m u l tiples, enchevêtrées de radicules aériennes, dressaient à côté leurs colonies serrées; en ajoutant le cortège, inévitable des Typha, Sparganium et de rares Cypéracées, on aura reconstitué l'ensemble de la flore aquatique. — Sur terre, les essences les plus voisines du bord étaient celles dont on observe des débris à peu près dans toutes les couches : ce sont principalement des Callitris, Widdringtonia, Pinus, auxquels étaient associés une Protéacée (Lomatites aquensis Sap.), un Camphrier (CinnamO' muni lanceolatum Heer), un Ceras (С. antiqua Sap.), et pro­ bablement un Palmier [Flabellaria Lamanonis Brngt), dont les frondes sont trop fréquentes pour que sa station n'ait pas été située à portée de la plage. Le Zizyphus paradisiaca el le Pistacia aquensis ont dû aussi à certains moments habiter fort près des eaux. Cependant les fruits de ce dernier n'ont jamais été rencontrés, et le premier est inconnu dans les lits inférieurs. Les Callitris, divers Pinus, le Lomatites aquensis, le Flabellaria Lamanonis et le Cercis antiqua doivent être placés en première ligne dans l'ordre de la fréquence ; ils constituent évidemment les espèces que l'on aurait rencontrées le plus souvent en parcourant l'ancienne plage. Les autres croissaient sans doute plus àl'écart ; leurs débris sont moins communs, souveut niômeonn'a d'elles que leurs fleurs, leurs fruits ou leurs semences, ou bien le contraire arrive, comme \wuv\'Acer sextianum, dont la samaro est encore inconnue. Dans d'autres cas ce sont des empreintes uniques, dues sans doute àun heureux hasard. La plupart des espèces 5" série, Вот. T . X V (Cahier u° G). ' 22