Figure 3. Débit d’eau en fonction de la tension appliquée pour différents matériaux
(CASAGRANDE, 1953)
Discharge of water versus electric potential
L’ordre de grandeur de cette perméabilité est de 0,0001 cm2/sV (ou encore 0,0001 cm/s pour une
tension appliquée de 1 V par cm). Son principal intérêt réside dans le fait qu’elle est en première
approximation constante au contraire de la perméabilité hydraulique qui varie dans un rapport 106
au minimum lorsque l’on passe d’un sable à une argile. On peut donc en déduire que cette
technique sera plus rapide pour assécher une argile qu’une méthode traditionnelle (cf D’ANNA et
al, 1998).
3. Couplages
La seconde partie de la courbe (figure 2) fait apparaître une asymptote qui traduit la compétition
à long terme entre les forces électriques et des efforts de succion. Il s’agit là de la manifestation
d’un couplage entre effets électrique et hydraulique. Les premières mesures de pression
effectuées en cours d’essai ont d’ores et déjà permis d’observer des pressions de succion allant
jusqu’à 0,1 MPa (voir Fig. 6) (soit la limite de notre capteur). On peut prévoir d’autres couplages
tels que l’évolution des propriétés électriques en fonction de la teneur en eau et en ions. De la
même manière des essais réalisés au LMSGC ont prouvé que si la désaturation de l’argile est
facile à obtenir, des fissurations suivent le chemin des lignes d’iso-densité de courant électrique
maximale et modifient profondément la répartition des lignes de champ. Il s’agit là de la
manifestation d’un couplage local (propriétés du matériau) et des conditions aux limites
appliquées.
La figure 4 montre la répartition linéaire de tension en début d’essai et ce qu’on observe en fin
d’essai à savoir un gradient important à proximité de l’anode puis une répartition à nouveau
linéaire. Cette chute de tension est imputable au dessèchement important du matériau au
voisinage de l’anode puisque dans notre essai nous ne ré-injectons pas l’eau extraite. Nous
retrouvons un résultat déjà noté par CARON (1968). Ce point est par ailleurs source de difficultés
expérimentales et nous incite à travailler à courant imposé. Dans ce cas on voit sur la figure 5 que
le générateur de tension adapte la tension électrique afin de conserver le courant prescrit qui
impose le débit osmotique. Le phénomène intéressant est que la succion augmente avec l’effet de
l’électro-osmose pour diminuer lorsque l’essai est interrompu. C’est la manifestation de la
compétition entre effets électrique et hydraulique.
4. Effets locaux.
L’électro-osmose provient de l’existence d’une double couche qui provoque au sein de la solution
saline une répartition non uniforme des charges électriques. Différentes théories relient cette
répartition à la valeur du potentiel de la double couche, à la valence des ions à la distance entre
les feuillets (dans le cas de l’argile) ce qui traduit une interaction entre ces derniers.
(MITCHELL, 1991, ISRAELACHVILI, 1985). L’hydratation des ions est couramment invoquée
comme phénomène supplémentaire expliquant l’apparition d’un débit macroscopique d’eau et
d’ions de la solution. On retrouve là l’explication de la sensibilité du cœfficient de perméabilité
électro-osmotique à la température, à la valence des ions, à la concentration de la solution, ... La
variation reste néammoins limitée à un facteur 100.