pour assurer l'étanchéité à l'air sur le plan aussi bien du
matériau que du système. Par exemple, la technique de la
cloison sèche pare-air consiste à utiliser un matériau que
l'on trouve d'habitude dans les bâtiments résidentiels - les
plaques de plâtre - pour en faire l'élément étanche à l'air
principal, mais l'innovation réside dans la façon dont le
système est articulé sur l'enveloppe pour en assurer la
continuité.
Dans les années 1990, comme on a reconnu le besoin
d'une méthode systématique pour évaluer les systèmes
d'étanchéité à l'air des travaux ont été réalisés par le
Centre canadien des matériaux de construction (CCMC)
du CNRC. La question de l'emplacement du système
d'étanchéité à l'air par rapport à l'isolant thermique et celle
de la distribution des perméances à la vapeur d'eau à travers
les éléments fonctionnels du mur ont aussi été traitées.
Un parcours des récents écrits dans le domaine a indiqué
que les défaillances importantes survenues dernièrement
dans les murs extérieurs des projets d'habitations de faible
hauteur au Canada étaient dues dans la plupart des cas
à la pénétration de la pluie causée par des détails de
construction déficients, et non à la condensation de
l'humidité intérieure et aux fuites d'air. Au cours des trois
dernières décennies, on a réalisé d'importants progrès
dans la connaissance sur les surcharges d'humidité et les
surcharges environnementales, ainsi que sur les propriétés
des matériaux et des systèmes et leurs effets sur la
performance et la vie utile des enveloppes de bâtiment.
Mais malgré les percées de la science du bâtiment et
l'introduction de produits et de systèmes novateurs, les
exigences de plus en plus nombreuses des occupants
d'immeubles et les nouvelles conceptions architecturales
des enveloppes de bâtiment amènent des défis significatifs
de contrôle de la condensation pour les constructeurs, les
législateurs, les professionnels de la conception de l'enveloppe
et les gérants d'immeubles. Un retour aux principes de
base de la science du bâtiment pour analyser les situations
s'avère utile si l'on veut évaluer les options de conception
qui existent.
Facteurs déterminant la
condensation interstitielle
Quatre conditions doivent être réunies en même temps
pour que la vapeur d'eau se condense à l'intérieur d'un
mur (Figure 1) : la vapeur d'air dans l'air, une force qui la
déplace, une voie de moindre résistance à travers laquelle
se déplacer et un endroit d'une température « assez froide »
pour provoquer la condensation de l'humidité.
Les niveaux d'humidité intérieure de l'air (appelée
généralement « humidité relative ») sont produits par les
activités des occupants, l'exploitation des systèmes de
chauffage, ventilation et climatisation (CVC) et l'aération
naturelle, et, dans les premiers temps de l'occupation
effective, par l'humidité absorbée dans les matériaux
de construction pendant la construction. Les forces qui
déplacent la vapeur d'eau sont des différentiels de pression
d'air ou de pression de vapeur à travers les éléments
du bâtiment. Les voies de parcours sont le produit des
propriétés des matériaux de construction et des discontinuités
(telles que les orifices, joints) dans les ensembles du bâtiment.
Les gradients de température à travers les matériaux et les
ensembles sont les conséquences des facteurs climatiques
extérieurs et intérieurs, les propriétés thermiques des
matériaux et la répartition de ces propriétés entre plusieurs
couches du mur.
Figure 1. Quatre facteurs sont nécessaires à la formation de la
condensation interstitielle de l'humidité
Ces quatre facteurs sont nécessaires à la formation de
la condensation sur une surface froide; ce qui, toutefois,
n'implique pas d'emblée qu'il y a un problème potentiel
d'humidité, car cela dépend de la quantité d'eau qui reste
en contact avec les matériaux vulnérables à l'humidité et
de la durée de ce contact. Traditionnellement, la prédiction
par des méthodes de calcul qu'une certaine quantité -
même infime - pourrait se former dans une cavité du mur
donnait lieu de s'inquiéter (risque de détérioration). Par
contre, cette prévision ne tient pas compte de la capacité
de séchage/drainage du mur ni de la capacité potentielle
des matériaux de construction en question de tolérer à
court terme l'exposition à l'eau. La quantité d'humidité
et la durée de sa présence dans le voisinage des matériaux
vulnérables à l'humidité influent aussi sur le risque de
détérioration qui est lié au potentiel de condensation.
Jusqu'à récemment, il existait très peu d'outils à la disposition
des concepteurs et des chercheurs pour définir la quantité
et la durée de ces surcharges d'humidité pour des climats
et des propriétés de matériaux donnés et leurs risques
connexes. De simples méthodes de prédiction visant la
diffusion de l'humidité, telles que le calcul du point de
rosée à partir des températures extérieure et intérieure et
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Regard 2003 sur la science du bâtiment – Série de séminaires organisés par l'IRC