SCIENCES SPATIALES ET PRÉPARATION DE L’AVENIR. PAGE 56 R A P P O R T D ’A C T I V I T É 2 0 0 6 A LA RECHERCHE D’UNE FORME DE VIE dans l’Univers L’année 2006 s’est terminée par un beau succès dans le domaine de l’étude et de l’exploration de l’Univers avec le lancement réussi du satellite Corot le 27 décembre. Corot va étudier pendant plus de 30 mois les pulsations des étoiles et rechercher systématiquement des planètes autour de dizaines de milliers d’étoiles. Cette mission spatiale ouvre la voie à de futurs projets très ambitieux visant à identifier des planètes extrasolaires pouvant abriter une forme de vie. Par ailleurs, le succès du lancement de Corot qualifie le modèle Soyouz 2-1B qui doit lancer les futures missions scientifiques spatiales européennes : Gaia, ExoMars, Bépi Colombo, Solar Orbiter. Dans le prolongement du séminaire de prospective scientifique de 2004 et des premières études entreprises depuis, le CNES a poursuivi en 2006 une activité vigoureuse d’avant-projets, notamment : vol en formation (Simbol X, en coopération avec l’Italie), petites plateformes (Svom, en coopération avec Chine) et microsatellites (Taranis et Smese). De plus, des activités de consolidation ont été menées pour préparer les futures contributions françaises à la composante sol de Gaia et à l’instrumentation embarquée sur la mission ExoMars. Enfin, le CNES a apporté son support aux laboratoires scientifiques nationaux qui se préparent à répondre au futur appel à propositions Cosmic Vision de l’ESA. R A P P O R T D ’A C T I V I T É 2 0 0 6 PAGE 57 ASTROPHYSIQUE. Corot est parti à la recherche l’origine de cette mission et travaillent aujourd’hui au traitement de nouveaux mondes scientifique des données : le Laboratoire d’études spatiales et Le satellite Corot (COnvection, ROtation et Transits planétaires) a été d’instrumentation en astrophysique (LESIA) de l’Observatoire de Paris, lancé avec succès le mercredi 27 décembre 2006 par un lanceur l’Institut d’astrophysique spatiale (IAS) à Orsay, le Laboratoire Soyouz, depuis le cosmodrome de Baïkonour au Kazakhstan. Grande d’astrophysique de Marseille (LAM) et l’Observatoire Midi-Pyrénées première mondiale, cette mission du CNES étudiera pendant près de (OMP) à Toulouse. trois ans la sismologie stellaire et recherchera de possibles exoplanètes (planètes gravitant autour d’étoiles autres que le Soleil). Ce satellite Corot est la première mission spatiale de photométrie stellaire de très utilise la plateforme multimission Protéus développée par le CNES. haute précision. Un de ses atouts majeurs est l’observation Après son lancement, Corot a été mis progressivement en ininterrompue d’un même champ d’étoiles sur des périodes qui configuration opérationnelle par les équipes techniques du CNES au peuvent atteindre six mois. La communauté scientifique attend Centre spatial de Toulouse. La première image a été réalisée dans la beaucoup de cette mission : nuit du 17 au 18 janvier 2007 et traitée au centre de mission Corot du • La recherche de planètes extrasolaires en détectant leur transit CNES. Trois mois après son lancement, la recette en vol a confirmé le devant leur étoile. Depuis la découverte de la première exoplanète en bon fonctionnement de la plateforme et du télescope. 1995, les détections se multiplient. On en connaît aujourd’hui plus de 200. L’originalité de Corot est sa capacité à découvrir de Du cœur des étoiles aux exoplanètes nombreuses planètes de toutes tailles, jusqu’à quelques masses Le projet Corot a été proposé en 1993 par la communauté scientifique rocheuses, et à entreprendre l’inventaire systématique de ces objets. française mais la phase de développement n’a démarré que début • L’étude de la structure interne des étoiles grâce à l’observation des 2001. Il a fait l’objet d’une coopération internationale, organisée par la micro-vibrations qui animent leur surface. Ces mouvements sont en France, à laquelle ont participé l’Allemagne, l’Autriche, la Belgique, effet caractéristiques des modes propres d’oscillation des étoiles, qui l’Espagne, l’Esa et le Brésil. D’éminents laboratoires français sont à sont eux-mêmes caractéristiques de leur structure interne. Des enjeux importants pour l’astronomie Il s’agit d’un enjeu fondamental pour l’astronomie : c’est dans les étoiles, à différents stades de leur évolution, que se forment les Pour beaucoup de chercheurs français et d’ingénieurs du CNES, le éléments chimiques de l’Univers. lancement réussi de Corot représente l’aboutissement d’une En se lançant également à la découverte de nouvelles planètes, douzaine d’années de travail intensif. Corot est placé à 900 km de Corot devrait confirmer l’existence de corps célestes telluriques la Terre sur une orbite circulaire inclinée de 90° par rapport à comparables, par leurs propriétés physiques, aux planètes l'équateur. Cette position lui permet d’observer une même zone du rocheuses du système solaire. Pour cela, le satellite utilisera la ciel pendant 150 jours d’affilée sans jamais être gêné ni par la méthode des transits, c’est-à-dire qu’il détectera les planètes Terre ni par le Soleil. lorsqu’elles passeront devant leur étoile mère en occultant une Le satellite Corot étudiera le comportement vibratoire d'une partie de la lumière reçue par le télescope. centaine d'étoiles afin de déterminer leur âge et leur composition. PAGE 58 R A P P O R T D ’A C T I V I T É 2 0 0 6 Simbol X, précurseur des vols en formation européenne, représente un défi scientifique et technique d’envergure. Simbol X, observatoire astrophysique dans le domaine des rayons X de Les scientifiques français sont très fortement engagés dans ce projet. haute énergie, met en œuvre la technique innovante du vol en formation. Le CNES apportera une contribution essentielle au développement ainsi La charge utile est un télescope spatial dont les miroirs réflecteurs sont qu’à l'exploitation du système de traitement et d'analyse des données. portés par un satellite, fourni par l’Agence spatiale italienne, et dont les La phase A, conduite par le CNES, a permis de dimensionner cette détecteurs sont placés sur un second satellite situé à une trentaine de contribution. Le CNES a développé les simulateurs de données. Il mètres, fourni par le CNES. est convenu qu’il hébergera le centre de traitement des données Suite aux études de phase 0 conduites par le CNES en 2005-2006, les spectroscopiques et des paramètres astrophysiques. deux partenaires ont décidé de réaliser une étude de phase A commune qui se terminera à l’automne 2007. Simbol X, qui opère dans la gamme de 0,5 à 70 keV, met en œuvre pour la première fois une optique focalisatrice au-delà de 10 keV. Cette caractéristique lui confère une sensibilité et une résolution angulaire deux fois meilleures que celles des dispositifs utilisés jusqu’à présent dans le domaine des rayons X durs. Traiter les données de la mission Gaia, un défi d’envergure C’est un véritable flot d’informations que déversera le satellite Gaia quand il commencera à remplir sa mission vers fin 2011 : permettre de créer une carte tridimensionnelle de la voie lactée identifiant plus d’un milliard d’étoiles. Le traitement scientifique au sol de ces grands volumes de données, à la charge de la communauté scientifique Préparation du futur : le vol en formation Le CNES s’engage dans le programme suédois Prisma Simbol X est la première mission scientifique dont l’instrumentation Pour conforter sa maîtrise des technologies nécessaires aux vols en sera distribuée sur deux satellites volant en formation, c’est-à-dire dont formation, le CNES a saisi l’opportunité offerte par le projet Prisma les positions et les orientations relatives sont mutuellement asservies. (Prototype Research Instruments and Space Mission technology Le vol en formation nécessite, en particulier, la maîtrise de la métrologie Advancement) de l’agence spatiale suédoise. Ce projet purement relative par radiofréquence. technologique, dont le lancement est prévu en 2009, a pour objectif Celle-ci est indispensable pour l’acquisition de la formation, la principal la démonstration en orbite de techniques avancées de rendez- modification de sa géométrie, l’évitement de collisions, la navigation vous et de vol en formation. Le CNES participera à ce projet en dans la phase de déploiement et le positionnement dans la phase fournissant les équipements de métrologie radiofréquence et les opérationnelle. algorithmes de calcul qui seront intégrés au logiciel de vol de Prisma. R A P P O R T D ’A C T I V I T É 2 0 0 6 PAGE 59 Système SOLAIRE. Les observations de la sonde européenne Mars totalement noirs sur les images radar, dont le plus grand atteint Express environ 100 km de long. Les observations minéralogiques du spectro-imageur français Oméga, réalisé par l’IAS et le Lesia, ont permis de confirmer les Sur l’initiative de l’équipe européenne du magnétomètre, des variations dans le temps de l’état de la planète Mars. Elle a connu une observations spécifiques ont été menées sur le satellite de Saturne période chaude et humide dans ses premiers 500 millions d’années, « Encelade », révélant une surprenante émission de vapeur d’eau. révélée par la présence de phyllosilicates (argiles). Par la suite, le Les analyses suggèrent la présence de poches d’eau liquide à faible volcanisme a généré un environnement acide qui a produit des profondeur sous la surface. sulfates. Après la perte de son atmosphère, peut-être sous l’action du vent solaire dont l’arrêt du champ magnétique interne ne protégeait Vénus Express : la voisine de la Terre se dévoile plus la planète, Mars est devenue une planète froide et sèche avec Vénus Express s’est insérée en orbite vénusienne le 11 avril 2006 quelques périodes humides de courte durée (résultats publiés dans pour atteindre son orbite de travail début juin. Le spectromètre- la revue « Science »). imageur franco-italien Virtis (réalisé par le LESIA) a observé le pôle sud de Vénus à haute altitude. Un double vortex nuageux au-dessus PAGE 60 Cassini et Huygens poursuivent leur mission… du pôle a été détecté pour la première fois. Alors qu’un vortex avait titanesque déjà été identifié au-dessus du pôle nord, ce système double au sud La seconde phase d’analyse des données scientifiques et techniques n’avait jamais été observé. L’interprétation de l’existence de cette de la sonde Huygens a débuté en mai 2006 et doit durer une année. structure devrait permettre de mieux comprendre le comportement Le 22 juillet, Cassini a effectué une cartographie radar de la région particulier de l’atmosphère de Vénus et, notamment, le phénomène proche du pôle nord de Titan et découvert un grand nombre de lacs de super-rotation qui fait évoluer l’atmosphère autour de la planète en de tailles variées, constituées probablement d’un mélange de quatre jours. Virtis a observé pour la première fois la surface de Vénus méthane et d’éthane liquide. Plusieurs dizaines de lacs apparaissent dans des fenêtres atmosphériques situées dans l’infrarouge. R A P P O R T D ’A C T I V I T É 2 0 0 6 Objectif Mercure pour la mission Bépi Colombo Mars Science Laboratory : succès des revues (lancement 2013) Le développement des contributions françaises à la mission Mars Le Science Programme Committee de l’Agence spatiale européenne Science Laboratory de la Nasa s’est poursuivi activement en 2006. a approuvé en février 2006 le scénario de la mission Bépi Colombo L’instrument ChemCam (Laser-Induced Remote Sensing for et autorisé le lancement de la consultation industrielle en vue de sa Chemistry and Micro-Imaging), pour lequel le Centre d’études réalisation. Le lancement est prévu en août 2013 par un lanceur spatiales des rayonnements (CESR) fournit le laser de puissance et la Soyouz 2-1B depuis Kourou. caméra, a passé avec succès la revue de spécifications. Le premier L’arrivée au voisinage de Mercure, la planète la plus proche du soleil laser a été livré par Thales. Ses performances sont conformes aux et encore peu explorée, aura lieu en août 2019 après une croisière spécifications. utilisant la propulsion ionique. L’insertion en orbite sera réalisée par L’instrument Sam (Sample Analysis at Mars) est destiné à l’analyse propulsion chimique. des échantillons de Mars par spectrométrie de masse et La mission est constituée de deux sondes : chromatographie en phase gazeuse. La contribution française du • l‘orbiteur MPO (Mercury Planetary Orbiter), sous la responsabilité de Service d’aéronomie concerne les colonnes de chromatographie. La l’ESA, dédié à l’étude de la surface et de la composition de Mercure ; revue critique de définition a eu lieu en décembre. • l’orbiteur MMO (Mercury Magnetospheric Orbiter), sous la responsabilité de l’agence spatiale japonaise Jaxa, dédié à l’étude du champ magnétique et de la magnétosphère de la planète. Soutenus par le CNES, des laboratoires français participent à la conception et à la réalisation des instruments des orbiteurs. Le Service d’aéronomie du CNRS fournit notamment le spectromètre ultraviolet « Phébus » du MPO. R A P P O R T D ’A C T I V I T É 2 0 0 6 PAGE 61 SOLEIL, héliosphère, magnétosphère. Le soleil étudié en Stéréo Picard en phase de réalisation La mission Stéréo (Solar Terrestrial Relations Observatory) de la Nasa a été Le microsatellite Picard, consacré à l’étude de l’influence de l’activité lancée avec succès depuis Cap Canaveral le 25 octobre 2006. Elle comporte solaire sur le climat, est actuellement en phase de réalisation. Les trois deux satellites qui observeront le soleil sous deux angles différents pour instruments doivent être livrés au CNES fin 2007 pour un lancement en obtenir des images stéréoscopiques des éruptions solaires et mieux mars 2009, avant le prochain maximum solaire : comprendre leurs effets sur l’environnement terrestre. L'implication de la • Sodism (SOlar Diameter Imager and Surface Mapper), contribution communauté scientifique française, soutenue par le CNES, est importante : française, est un télescope imageur qui permet de mesurer le • responsabilité scientifique du détecteur d’ondes radio Swaves ; diamètre et la forme du soleil à quelques milliarcsecondes près, et • réalisation, par plusieurs laboratoires, des instruments de télédétection Secchi (imageurs et coronographes) qui vont permettre d’étudier l’évolution en trois dimensions des éjections de masse coronales ; de trois photomètres conçus pour étudier la variabilité de l'ozone et • co-responsabilité scientifique de l'instrument Impact qui mesurera observer les oscillations solaires, et d'un radiomètre différentiel pour les électrons du vent solaire et les particules énergétiques. Un réseau de stations terrestres, mis en place par la NOAA, recevra en permanence des données de Stéréo et permettra de surveiller l’activité PAGE 62 d'effectuer un sondage de l'intérieur solaire ; • Prémos (PREcision MOnitor Sensor), contribution suisse, est un ensemble mesurer l'irradiance solaire totale ; • Sovap (SOlar VAriability PICARD), contribution belge, est un radiomètre différentiel pour mesurer l'irradiance solaire totale. du Soleil. Une antenne du CNES, située à Aussaguel (Haute-Garonne), Le centre de mission scientifique sera financé par la Belgique et se situera viendra compléter ce premier réseau mondial de « météo de l’espace ». dans ce pays. 1 Soho joue les prolongations. Compte tenu de son état opérationnel satisfaisant et de l’excellence de sa moisson de résultats scientifiques, la mission Soho d’étude du soleil a été à nouveau prolongée jusqu’à décembre 2009. Cette durée de vie de quatorze ans, au lieu des deux prévus initialement, permettra de couvrir la totalité du cycle solaire 23 (1996-2007). 2 Cluster et Double Star : les données sont disponibles. Le cap de la millième orbite autour de la Terre a été franchi, le 29 décembre 2006, par les quatre satellites européens Cluster. Toutes les données scientifiques acquises sur la magnétosphère terrestre sont accessibles en ligne sur la banque de données Cluster Active Archive. Les deux satellites chinois Double Star, sur lesquels ont été montés des copies de certains instruments de Cluster, enrichissent la base de données de mesures acquises sur des orbites plus proches de la Terre. La mission Double Star doit se terminer fin 2007. R A P P O R T D ’A C T I V I T É 2 0 0 6 EXOBIOLOGIE. PHYSIQUE fondamentale. ExoMars : décisions attendues courant 2007 La théorie de la relativité générale est un outil de référence quotidien, non En 2006, les équipes sélectionnées lors de l’appel à idées de mai 2003 seulement pour les observatoires astrophysiques qui scrutent l’Univers à de l’ESA ont affiné leurs propositions instrumentales en prenant en compte grande échelle, mais aussi pour les systèmes de navigation GPS ou les évolutions de la mission ExoMars. Plusieurs participations françaises Galiléo. Si elle n’a jamais été mise en défaut jusqu’à présent, les physiciens sont prévues sur le véhicule martien (charge utile Pasteur). L’objectif : considèrent toutefois qu’elle ne peut être la théorie ultime des lois de la rechercher des traces de vie, passées ou présentes, sur la planète rouge. nature car elle est inconciliable avec l’autre grande construction théorique La station fixe de géophysique martienne GEP (Geological and du 20e siècle : la physique quantique. Environment Package) dont l’existence même a été remise en question, a Ils recherchent donc une théorie unifiée qui décrirait toutes les interactions fait l’objet de nombreuses itérations. Les décisions finales concernant les connues y compris la gravitation. De minuscules effets violant la relativité différentes charges utiles seront prises dans le courant de l’année 2007. générale pourraient être bientôt observables. Le CNES prépare plusieurs expériences spatiales reposant sur des technologies particulièrement Expose et Biopan innovantes de mesure du temps, des longueurs et des accélérations, En 2007, trois instruments d’exposition d’échantillons de molécules et proposées par des équipes scientifiques françaises. microorganismes aux conditions spatiales et au flux radiatif solaire doivent être lancés par l’ESA. Différentes équipes scientifiques participent à ces Pharao mesurera le temps missions. La mise au point des expériences et du matériel consommable Le projet Pharao d’horloge atomique spatiale utilisant des atomes de est en cours de finalisation. L’instrument Biopan de l’ESA sera placé à césium refroidis par laser a été proposé par des laboratoires français dans l’extérieur d’une capsule récupérable Photon et restera en orbite pendant le cadre du projet Aces (Atomic Clock Ensemble in Space). Aces doit être deux semaines. Deux instruments, Expose-R et Expose-E, seront installé à l’extérieur du module européen Columbus de la Station spatiale emportés respectivement à bord d’un vaisseau Progress et du module internationale. Columbus, pour être installés à l’extérieur de la Station spatiale Aces permettra d’effectuer des tests de relativité tels que la mesure du internationale. Les lancements sont prévus courant 2007. décalage de fréquence dû au potentiel gravitationnel ou la recherche R A P P O R T D ’A C T I V I T É 2 0 0 6 PAGE 63 d'une éventuelle dérive avec le temps de constantes fondamentales. scientifique. L’ESA fournit le système de micropropulseurs ioniques FEEP. Le projet a bien progressé en 2006 : les éléments du modèle La revue de définition préliminaire du satellite et de la mission s’est d’ingénierie ont été livrés et assemblés au CNES. En avril, les premiers conclue favorablement en avril 2006. atomes refroidis à une température de quelques microKelvin étaient obtenus puis les premiers signaux d’horloge, appelés « franges de T2L2 embarquera sur Jason 2 Ramsey », sont apparus. L’expérience de Transfert de Temps par Lien Laser (T2LE) proposée par l’Observatoire de la Côte d’Azur est destinée à comparer les signaux Tester le principe d’équivalence avec Microscope d’horloges terrestres ou spatiales éloignées l’une de l’autre, en utilisant la Proposé par l’Onéra et l’Observatoire de la Côte d’Azur, et réalisé en propagation d’impulsions laser entre les deux. coopération avec l’ESA et l’agence spatiale allemande DLR, Microscope Le système repose, d’une part, sur un réseau de stations de télémétrie est dédié au test du principe d’équivalence entre masse gravitationnelle laser au sol datant les impulsions lumineuses avec une précision de et masse inerte. Ce principe a été érigé en postulat par Einstein pour bâtir quelques picosecondes et, d’autre part, sur l’instrument spatial constitué la théorie de la relativité générale. Des résultats théoriques récents d’une horloge, d’un dateur, d’une détection optique et d’un dispositif de suggèrent une violation possible à un niveau de précision que rétro réflexion. Microscope pourrait atteindre. Le modèle de vol de l’instrument T2L2 a été réalisé en un temps record, PAGE 64 Il s’agit d’un microsatellite de la filière Myriade du CNES, d’environ depuis la revue de définition préliminaire tenue en décembre 2005. 200 kg, qui testera le principe d’équivalence avec une précision de 10-15. Cette version simplifiée sera embarquée sur la mission d’océanographie L’expérience étudiera la chute libre de deux corps de composition Jason 2 en l’associant à Doris et à la cible laser LRA (Laser Reflector différente en orbite basse autour de la Terre. Array) fourni par la Nasa. La fin de qualification de l’instrument et les Le CNES est maître d’œuvre du satellite. L’Onéra réalise les équipements essais métrologiques devraient avoir lieu début 2007, pour une livraison de mesure accélérométriques et organise le centre de mission prévue en mars. R A P P O R T D ’A C T I V I T É 2 0 0 6 Sciences de la Sciences de la VIE. MATIÈRE. Cardiomed : le suivi cardiovasculaire Déclic : l’étude des fluides en micropesanteur des spationautes Les conditions de micropesanteur modifient radicalement le L’exposition à l’impesanteur (ou micropesanteur) induit des troubles comportement des fluides, habituellement conditionné par la multiples qui se traduisent par une désadaptation à la gravité dont une pesanteur. L’instrument Déclic (Dispositif pour l'Etude de la Croissance des manifestations est le déconditionnement cardiovasculaire. Il s’agit et des Liquides Critiques) est dédié à cette étude dans le cadre d’une d’un problème médical présenté par les cosmonautes qui peut coopération CNES/Nasa. compromettre une sortie extravéhiculaire et la phase de retour sur Terre. Le modèle d'ingénierie de l’instrument et les trois inserts contenant • Le système Cardiomed, fruit d’une coopération entre le CNES et différentes expériences scientifiques ont été acceptés par le CNES en l’IMBP (Institute for Biomedical Problems) de Moscou, permettra de 2006. Les essais permettant de statuer sur la sécurité à bord de la surveiller de façon non invasive l’électrocardiogramme, la pression Station spatiale internationale où sera installé Déclic, ont été réalisés artérielle et les flux vasculaires dans différentes situations au cours du avec succès. Le lancement pourrait avoir lieu en juin 2008. vol. Validé au sol, il doit faire maintenant l’objet de tests en situation de micropesanteur/hyperpesanteur lors de vols paraboliques. Le planning actuel prévoit un emport vers la Station spatiale internationale fin 2007. • Cardiolab est un appareil de mesure de paramètres cardiovasculaires conçu à des fins scientifiques par le CNES et le DLR Il fera partie de l’EPM (European Physiology Module), un des quatre laboratoires de Columbus devant être installés à bord de la Station spatiale. R A P P O R T D ’A C T I V I T É 2 0 0 6 PAGE 65