
Séminaire Santé & Politiques
Résumés des interventions et biographies des intervenants
Guillaume ROUSSET
Le regard du droit sur le cancer
Cette intervention se propose d’analyser le regard que le droit peut porter sur le cancer. Est-ce une
maladie comme une autre qui ne fait l’objet d’aucun traitement juridique spécifique ou implique-t-
elle une organisation particulière ? La question peut être examinée à travers l’ensemble des
acteurs de cette maladie : le patient et ses aidants (existe-t-il des droits spécifiques ?), le
professionnel de santé (l’organisation de l’activité est-elle différente ?), mais aussi les pouvoirs
publics (l’appréhension est-elle particulière ?) …
Guillaume Rousset est maître de conférences en Droit, HDR, au sein de l’Université Jean Moulin,
Lyon 3 (IFROSS). Spécialisé en droit de la santé, il travaille sur une diversité importante de thèmes
outre le cancer, notamment le consumérisme médical, la représentation des usagers, les inégalités
territoriales de santé ou la politique du médicament.
Lynda SIFER-RIVIERE
Réseaux, territoires et populations cibles. Les nouveaux cadres d’exercice
de la médecine hospitalière du cancer.
Depuis le tournant des années 2000, la médecine du cancer a fait l’objet d’une redéfinition
politique de grande ampleur venant profondément reconfigurer ses principes d’organisation des
soins autour de l’exercice de la pluridisciplinarité dans le choix et les décisions des traitements.
Cette communication se propose de revenir sur l’installation d’une pluralité de structures de
coopération dans le paysage institutionnel de la cancérologie hospitalière qui visent, toutes, à
organiser la pluridisciplinarité dans l’exercice quotidien des médecins à des échelles géographiques
variables. Parmi celles-ci, on se focalisera sur les réseaux régionaux de cancérologie, qui son
structurés à partir d’un modèle unique prescrit par la circulaire de 2007. L’objectif de cette
communication est de proposer un cadre de réflexion qui traite du nouvel environnement
institutionnel d’exercice des médecins et des hôpitaux, non seulement pour se saisir des
mécanismes qui ont participé à réformer l’organisation des soins du cancer, mais aussi pour éclairer
les mécanismes qui ont participé à redéfinir profondément la place de l’hôpital bien au-delà du seul
cas de la médecine hospitalière du cancer. On prêtera une attention aux formes « globales »
que l’installation de ces nouvelles structures de coopération ont produites et produisent sur la
médecine hospitalière du cancer et à la façon dont elles s’emboîtent avec deux autres
principes d’organisation, le territoire et le ciblage d’une population dans une politique pourtant
déjà fondée sur une cible forte, la pathologie. Le matériau sur lequel s’appuiera cette
communication est issu de plusieurs recherches : d’abord, sur ma thèse de sociologie portant
sur la fabrique des réseaux régionaux de cancérologie à partir de l’étude ethnographique de deux
réseaux régionaux de cancérologie, ensuite sur deux recherches menées parallèlement – l’une
portant sur l’intégration de la médecine générale dans la nouvelle organisation des soins du
cancer, l’autre portant plus précisément sur le déploiement d’une autre structure de coopération,
les unités de coordination en oncogériatrie.
Lynda Sifer-Rivière est sociologue au sein du CIC1402 Biologie, médecine, santé (INSERM) au sein
de l’Axe HEDEX Health, Endocrine Disruptors, EXposom, et chercheure associée au CERMES 3. Ses
recherches doctorales et postdoctorales sur les prises en charge des maladies du Cancer et des
maladies neurodégénératives s’inscrivent à l’articulation de la sociologie de la médecine, la
sociologie des professions et la sociologie des organisations.