PLAN D`ACTIONS ENVIRONNEMENTALES (P.ACT.E) DE LA VILLE

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DIRECTION DE LA PLANIFICATION ET DU
DEVELOPPEMENT DURABLE (DPDD)
VILLE DE DAKAR
PLAN D’ACTIONS
ENVIRONNEMENTALES
(P.ACT.E) 2013 - 2017
[
]
Link-tech
AVRIL 2013
[Rue 22 prolongée x Boulevard Gueule Tapée - Dakar]
PACTE DAKAR 2013 - 2017
AVANT-PROPOS
Pourquoi un Plan d’Actions Environnementales (PACTE) 2013-2017?
Le Plan d’actions environnementales (PACTE) 2013-2017 constitue un élément majeur de
l’Agenda 21. Il apparait comme la charpente de l’Agenda 21, sur laquelle responsables
politiques, services, acteurs et citoyens pourront s’appuyer pour assurer les adaptations
nécessaires pour faire de Dakar une ville durable.
En effet, les actions identifiées ne seront efficaces que dans la mesure où elles seront
adossées à cette charpente qui garantit la cohérence de l’Agenda 21.
A partir des axes stratégiques et des orientations structurantes préalablement définis, le
Plan d’Actions Environnementales (PACTE) est élaboré en cohérence avec les finalités de
l’Agenda 21 et les ressources de la Ville de Dakar.
L’Agenda 21 étant un projet local au service du développement durable, le PAE est
volontairement sélectif et centré sur cette finalité. Il permet d’exprimer comment parvenir
aux changements attendus.
Sous cet angle, ce PACTE s’aligne sur le Document d’Orientation Stratégique (DOS), piloté
par la Direction de la Planification et du Développement Durable (DPDD), auquel il se
propose d’apporter un sens à long terme sur les valeurs et principes qui fondent le
développement durable.
Il vient, en effet, compléter les autres composantes essentielles du Plan de Développement
Economique et Culturel (PDEC) axé sur la responsabilité sociale et environnementale de la
Ville de Dakar, un outil de gestion et de communication permettant de programmer les
actions à mener pour les cinq prochaines années 2013 – 2017 et de décliner les perspectives
à l’horizon 2025.
La stratégie de développement du PACTE de la Ville de Dakar s’appuie sur une approche
croisée à partir de :
 7 enjeux fédérateurs, résumant la vision partagée « Dakar à l’horizon 2025 »
 5 axes stratégiques, déclinés en orientations, qui permettent de répondre aux
attentes des Dakarois et aux enjeux majeurs, en cohérence avec les grandes
politiques de la Ville de Dakar
 4 niveaux d’ambition, compatibles et complémentaires qui inscrivent les actions du
PAE dans le court, moyen et long termes.
Chaque axe de développement pourra être décliné en actions environnementales selon un
ou plusieurs niveaux d’ambition, en fonction des choix politiques qui seront faits et des
priorités attendues.
Le PACTE constitue ainsi l’engagement le plus tangible des autorités municipales, dans une
approche globale et transversale, à produire les changements nécessaires pour un
développement durable de la Ville de Dakar.
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PACTE DAKAR 2013 - 2017
CONTENU
AVANT-PROPOS ....................................................................................................................................... 1
CONTENU ................................................................................................................................................ 2
1
INTRODUCTION ............................................................................................................................... 3
2
CONTEXTE ET JUSTIFICATION .......................................................................................................... 3
2.1
Rappel du cadre national en matière d’environnement ......................................................... 5
2.1.1
Cadre politique ................................................................................................................ 5
2.1.2
Cadre juridique et réglementaire .................................................................................... 7
2.2
Cadre Institutionnel ............................................................................................................... 11
2.2.1
2.3
Situation actuelle de la ville de Dakar ................................................................................... 12
2.3.1
Données géophysiques.................................................................................................. 12
2.3.2
Caractéristiques socio-économiques ............................................................................ 14
2.3.3
Découpage administratif ............................................................................................... 15
2.3.4
Diagnostic environnemental ......................................................................................... 16
2.4
Objectifs et méthodologie de l’étude ................................................................................... 17
2.4.1
Objectifs......................................................................................................................... 17
2.4.2
Méthodologie ................................................................................................................ 17
2.5
3
Cadre institutionnel de gestion environnementale et sociale ...................................... 11
Cadre du Plan d’Actions Environnementales : objectifs et résultats attendus ..................... 20
2.5.1
Objectifs......................................................................................................................... 20
2.5.2
Résultats attendus ......................................................................................................... 20
PLAN D’ACTIONS ENVIRONNEMENTALES (PACTE)........................................................................ 21
3.1
Vision partagée « Dakar à l’horizon 2025 »........................................................................... 21
3.1.1
Qu’est-ce que la vision partagée ? ................................................................................ 21
3.1.2
Scénario de l’inacceptable............................................................................................. 21
3.1.3
« Dakar à l’horizon 2025 » : les enjeux fédérateurs...................................................... 22
3.2
Stratégie ou axes stratégiques du PACTE 2013-2017........................................................... 24
3.2.1
Axes stratégiques (AS) : orientations structurantes (OS) et impacts attendus ............. 24
3.2.2
Les niveaux d’ambition .................................................................................................. 28
3.2.3
Actions principales identifiées pour 2013-2025 et coût estimatif du PACTE 2013-2021
29
CONCLUSION ......................................................................................................................................... 37
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PACTE DAKAR 2013 - 2017
1 INTRODUCTION
Depuis 2009, plus d’une personne sur deux vit en ville. D’ici à 2050, notre planète comptera
6,4 milliards de citadins, qui voudront d’abord avoir un accès aux services essentiels, mais
aussi évoluer dans un cadre de vie harmonieux, source de bien-être et d’épanouissement.
Dès l’origine, la ville s’est construite et étendue le long des côtes et des cours d’eau, sources
d’énergie, d’échanges, de transport, d’eau et de vie. Pour accompagner son développement,
des infrastructures et des services permettant la gestion de l’eau potable, des eaux usées et
des déchets ont été déployés, garantissant ainsi à ses habitants un cadre de vie propre et
sain. Demain encore, ces services seront les facteurs clés d’une croissance raisonnée et
durable de la ville.
Intégrée à son environnement naturel, la ville doit être un lieu de solidarité et de cohésion
entre générations et entre quartiers. Une ville fière de son passé, de son patrimoine culturel
et de ses singularités, mais aussi ouverte sur l’avenir et la modernité. Sa construction et son
attractivité passent par l’implication de tous.
Ces défis sont également ceux de la Ville de Dakar: concilier développement, qualité de vie
et environnement.
A l’image d’écosystèmes, les villes ont un fonctionnement de plus en plus complexe, dans un
contexte chaque jour plus exigeant. C’est pourquoi, en tant qu’acteur novateur de la gestion
du développement et de l’environnement urbain, la Direction de la Planification et du
Développement Durable (DPDD) de la Ville de Dakar apporte son expérience, ses savoir-faire
et ses innovations à l’ensemble des acteurs de la ville pour construire ensemble une cité
performante, responsable et écologique : une ville durable.
La ville durable n’est donc pas un concept ou une idéologie, c’est une construction locale et
continue en interaction avec les citoyens, ainsi que des solutions économiquement viables et
performantes dans le temps.
2 CONTEXTE ET JUSTIFICATION
L’explosion démographique des zones urbaines ne constitue pas un développement unique
de la fin du XXe siècle. Différents ingrédients alimentent la croissance de la Ville de Dakar.
Depuis 1902, date à laquelle la capitale de l’Afrique Occidentale Française (AOF) et du
Sénégal a été transférée de Saint-Louis à Dakar, ce dernier est passé d’une petite bourgade à
une grande métropole. Avec seulement une superficie de 550 kilomètres carrés, la capitale
accueille près du quart de la population sénégalaise, soit environ trois millions de personnes.
En plus d’accueillir la présidence de la République, les ministères et les grandes
administrations, près de 70% des usines sont implantées à Dakar ; d’où un taux
d’urbanisation très élevé fortement lié au phénomène de l’exode rural.
L’absence de développement économique adéquat à Dakar alimente le mécontentement et
la violence de ceux qui ont perdu l’espoir d’une vie meilleure.
La question de l’aménagement urbain (l’environnement et le cadre de vie) se pose en effet
avec acuité dans la ville de Dakar, confrontée à l’explosion démographique (2,9%) et son
corollaire la pauvreté urbaine et les autres contraintes environnementales.
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PACTE DAKAR 2013 - 2017
L’accélération de la croissance urbaine n’a pas été accompagnée par des programmes
conséquents d’équipements de Dakar. Le niveau d’accès aux services de base reste encore
faible 33%.
DAKAR EN 2000
Les ressources naturelles, tout comme l’environnement humain et les quelques espaces
« encore » verts sont les cibles de pollution et de nuisances répétées et d’envergure sans
cesse plus grande.
La colonisation effrénée des terres et sols par les populations, en quête permanente d’un
mieux-être, conduit à des épisodes d’inondations de plus en plus difficiles à maîtriser.
Dakar doit également faire face à un phénomène poussé d’érosion côtière.
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PACTE DAKAR 2013 - 2017
2.1 Rappel du cadre national en matière d’environnement
Le Sénégal dispose de cadres stratégiques, de lois, codes et programmes qui accompagnent
la mise en œuvre réussie d’une politique de sauvegarde environnementale nationale et
internationale.
2.1.1 Cadre politique
Le cadre national de la politique en matière environnementale est marqué par les
documents d’orientation et les exercices de planification suivants :
2.1.1.1 La lettre de politique sectorielle de la décentralisation et des
collectivités locales 2011 - 2015
Cette nouvelle politique visant essentiellement à renforcer le processus de décentralisation
pour l’horizon 2011-2015. Elle se singularise par le transfert de plus de compétences aux
collectivités locales dont la gestion des ordures ménagères et la protection de
l’environnement.
2.1.1.2 La lettre de politique sectorielle de l’environnement
Dans une vision de Développement Durable, les autorités sénégalaises ont élaboré une
Lettre de Politique Environnementale qui vise le développement économique et social
soutenu par une croissance durable, en cohérence avec une gestion intégrée des ressources
naturelles et de l’environnement.
Les objectifs spécifiques de cette lettre sont :
 l’amélioration de la base de données sur les ressources naturelles et sur
l’environnement, dans une perspective de gestion rationnelle ;
 l’atténuation de la dégradation des ressources en mettant en place un dispositif
institutionnel et réglementaire efficace et en phase avec les conventions
internationales ;
 l’amélioration des capacités de planification et de coordination des différentes
activités de préservation de l’environnement, dans un contexte de responsabilisation
des différents acteurs en charge du développement ;
 la promotion des actions génératrices de revenus et la gestion des infrastructures
collectives alliant lutte contre la pauvreté et dégradation de l’environnement ;
 l’augmentation de l’accès des populations aux réseaux d’assainissement collectifs et
aux ouvrages individuels autonomes ;
 l’assurance de la prise en charge correcte des rejets d’eaux usées.
2.1.1.3 La politique relative aux modes de production et de consommation
C’est une politique visant essentiellement la protection de l’environnement contre la
pollution et les nuisances découlant de ces activités humaines. Cette directive intéresse le
PACTE en ce sens qu’elle vise à promouvoir des modes de production et de consommation
plus respectueux de l’environnement et des ressources naturelles.
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PACTE DAKAR 2013 - 2017
2.1.1.4 Le Plan National d'Action pour l'Environnement
Le Plan National d'Action pour l'Environnement (PNAE) constitue le cadre stratégique de
référence en matière de planification environnementale. Il veille à l'intégration de la
dimension environnementale dans le processus de planification macro-économique.
2.1.1.5 Le Plan d’Action Environnemental Régional de Dakar
Au Sénégal, la gestion des ressources naturelles et la protection de l’environnement, en tant
que compétences transférées, confèrent aux collectivités locales des prérogatives dans la
planification et la gestion des ressources de leurs terroirs. C’est sur cette base que le
Ministère de l’Environnement et de la Protection de la Nature (aujourd’hui Ministère de
l’Environnement et du Développement Durable) a initié en 2006 l’élaboration des Plans
d’Action Environnementaux Régionaux (PAER) qui doivent concourir à une meilleure prise en
compte des préoccupations des acteurs des régions dans la planification environnementale.
Le PAER de Dakar, développé dans ce contexte et suivant une approche participative avec
l’ensemble des acteurs, a pour ambition de permettre d’harmoniser les différentes
interventions visant à résoudre les problèmes environnementaux qui entravent le
développement durable et l’amélioration du cadre de vie des populations de la région de
Dakar.
2.1.1.6 Les circulaires de la primature

Cette circulaire (n°009.PM.SGG /SP du 30 juillet 2001) rappelle à toutes les structures la
nécessité de connaître et de respecter les dispositions de la loi n° 2001-01- du 15 janvier
2001 portant code de l’environnement et de son décret d’application (n°2001-282- du 12
avril 2001) obligeant tous les porteurs de projets ou d’activités susceptibles de porter
atteinte à l’environnement et à la santé de les soumettre à une évaluation
environnementale avant leur mise en œuvre.
La réalisation d’une étude d’impacts est un préalable à tout projet ou activité et doit être
conduite conformément aux procédures définies dans le décret d’application de la loi
portant code de l’environnement.
 La lettre circulaire N° 0001 PM/SP du 22 Mai 2007 réitère et renforce les dispositions
de la loi et son décret d’application. Ainsi, la circulaire rappelle certaines dispositions
du code notamment :
o Les dispositions relatives aux études d’impacts sur l’environnement (article
L48) ;
o Les dispositions relatives à l’ouverture d’une installation classée pour la
protection de l’environnement (article R3 du décret) ;
o Les dispositions relatives aux droits et taxes annuels pour les installations
classées (article L27 de la loi) ;
o Les dispositions relatives aux normes de rejet et précise l’application du
principe pollueur-payeur concernant le rejet des eaux ;
o Les dispositions relatives à la préservation du domaine public maritime
stipulant la nécessiter de ne pas entraver le libre accès à ce domaine et de
provoquer des érosions ou la dégradation des sites ;
o Les dispositions relatives aux zones de protection spéciale (article L59 de la
loi).
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PACTE DAKAR 2013 - 2017
2.1.1.7 Le Document de Stratégie de Réduction de la Pauvreté
Il est fondé sur une croissance à effets distribués et la satisfaction des besoins de base des
populations. Le PACTE, une composante explicite du Plan de Développement Economique et
Culturel, vise l'accélération de la promotion de l'accès aux services sociaux de base.
L’implication des populations (et de leurs regroupements) est privilégiée dans le pilotage,
l’exécution et le suivi-évaluation des programmes. C’est à ce niveau qu’il faut situer la
pertinence et la nécessité de considérer les collectivités comme acteurs (au niveau
décentralisé) des projets et programmes contribuant à la réduction de la pauvreté.
2.1.1.8 La Lettre de Politique Sectorielle de l’Eau et de l’Assainissement
Le Gouvernement a fait du secteur de l’eau potable et de l’assainissement une priorité pour
la réduction de la pauvreté. Cette priorité s’est confirmée dans la lettre de politique
sectorielle de l’eau de l’assainissement. Pour renforcer les acquis et inscrire les objectifs
dans une perspective globale et à long terme, le Gouvernement a élaboré en 2005, le
Programme d’Eau Potable et d’Assainissement du Millénaire (PEPAM), à travers lequel, les
objectifs de réduction de la pauvreté dans le secteur de l’eau et de l’assainissement seront
mis en œuvre.
2.1.1.9 La lettre de politique sectorielle de Développement du Tourisme
La vision novatrice actuelle des autorités pour le secteur est «un Tourisme Haut de Gamme,
Sain et Responsable, Maîtrisé et Profitable à l’Economie Nationale». Le renforcement des
performances du secteur devrait donc permettre au Sénégal d’améliorer sa position sur le
marché mondial des voyages, et aux populations sénégalaises de tirer un meilleur profit du
tourisme. Dans cette perspective, le Sénégal a engagé une politique qui inscrit le tourisme au
centre de sa problématique de développement, à côté d’autres secteurs prioritaires. A ce
titre, d’importantes réformes institutionnelles sont initiées par le Gouvernement.
2.1.1.10 La Stratégie Nationale de Mise en Œuvre (SNMO) de la Convention
Cadre des Nations Unies sur les Changements Climatiques (CCNUCC)
Cette SNMO est élaborée en 1999 par la Direction de l’Environnement et des Etablissements
Classés (point focal de la CCNUCC) avec l’appui technique d’ENDA ENERGIE. Ce document
décrit la situation du Sénégal relative au développement et aux CC en terme d’inventaires
des gaz à effet de serre, d’études de vulnérabilité de prise en compte de la problématique
changement climatique dans les politiques et d’initiatives à envisager pour mieux intégrer
cette problématique dans le futur. Ladite stratégie n’a pas pour autant la prétention d’être
une œuvre définitive mais simplement le début d’une réflexion qui doit être poursuivie. Elle
est la preuve de la détermination du Sénégal à participer à l’effort global de préservation du
climat.
2.1.2 Cadre juridique et réglementaire
Les textes nationaux applicables au Plan d’Actions Environnementales sont les suivants:
2.1.2.1 Le Code de l’environnement
La loi n° 2001-01- du 15 janvier 2001 portant code de l’environnement et de son décret
d’application n°2001-282- du 12 avril 2001 est le principal instrument de gestion de
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PACTE DAKAR 2013 - 2017
l’environnement au Sénégal. A cet effet, le Code de l’environnement encadre tous les
secteurs de l’environnement et dégage les principes directeurs d’une bonne gestion dont le
respect est nécessaire quel qu’en soit le domaine visé.
Un ensemble de textes/documents importants (arrêtés, nomenclature ICPE, normes, guides
sectoriels, etc.) complète le Code de l’environnement.
2.1.2.2 Le Code des collectivités locales
La Loi n° 96-06 du 22 mars 1996 portant code des collectivités locales et la Loi n° 96-07 du 22
mars 1996 portant sur le transfert des compétences définissent les attributions des
collectivités locales en matière de gestion du cadre de vie. L’article 34 du Décret n° 96-1134
du 27 décembre 1996 précise ces attributions. Ainsi, la collectivité locale prend toutes les
dispositions indispensables pour la collecte, le transport et le traitement des déchets
(liquides et solides). Elle peut aussi en collaboration avec d’autres collectivités locales,
installer des centres de traitement des déchets ».
2.1.2.3 Le Code de l’eau
Le Code de l’eau (Loi n°81-13 du 04 Mars 1981) dont le titre II est consacré à la protection
qualitative des eaux articles 47 à 63 (pollution). Si on analyse l’articulation de cette loi, on se
rend compte que l’eau et l’assainissement sont étroitement liés sur la procédure de prise de
décisions car la participation des autorités chargées de l’assainissement est souvent
sollicitée.
2.1.2.4 Le Code de l’assainissement
Le premier titre du Code (Loi n° 2009-24 du 8 juillet 2009 portant Code de l’Assainissement)
délimite le domaine de l’assainissement liquide, eaux usées, excrétas et eaux pluviales et les
dispositions relatives à l’élaboration, l’adoption et l’approbation des plans directeurs
d’assainissement des eaux usées et pluviales pour les communes et des plans locaux
d’hydraulique et d’assainissement pour les communautés rurales ainsi que leur articulation
nécessaire avec le plan directeur d’urbanisme.
Le second titre est relatif aux dispositions particulières. Il définit les Conditions générales de
rejet des eaux épurées en milieu naturel, la réutilisation des eaux épurées d’origine
domestique et industrielle, le régime particulier réservé aux boues de vidange, la protection
des dispositifs publics d’assainissement contre les dommages et les conditions
d’établissement d’un assainissement autonome.
Le troisième et dernier titre du Code aborde la question des infractions et sanctions à travers
l’identification des Agents et procédures de constatation des infractions et les dispositions
pénales.
2.1.2.5
Le Code l’hygiène publique
Les dispositions de ce code sont inséparables aux normes de rejet qui peuvent sans doute
être considérées comme étant le complément de la Loi n°83- 71 du 5 Juillet 1983 portant
code l’hygiène public au Sénégal. C’est le chapitre III qui intéresse le plus le présent CGES
quant à l’application de cette loi (art 16 à 19) notamment l’article 17 qui règlemente les
matières usées liquides.
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PACTE DAKAR 2013 - 2017
2.1.2.6 Le Code de l’urbanisme
Le code de l’urbanisme (Loi n° 2008-43 du 20 août 2008 portant Code de l’Urbanisme) fixe
les règles relatives aux normes de construction et réglemente les plans d’urbanisme en trois
catégories : les schémas d’urbanisme, les plans directeurs d’urbanisme et le plan
d’urbanisme de détail. Le plan directeur d’urbanisme et le plan d’urbanisme de détail
déterminent la répartition et l’organisation des sols en zone, le tracé des voies de
communication, les emplacements réservés au service public, les installations d’intérêt
général, les espaces libres, les règles et servitudes de construction, les conditions
d’occupation des sols, etc.
2.1.2.7 Le Code du domaine de l’Etat
Le statut juridique des ressources en eau est réglé par le Code du Domaine de l'Etat, qui
affirme le droit de propriété de l'Etat sur les ressources en eau. En particulier, il précise le
contenu du Domaine public naturel et du Domaine public artificiel de l’Etat.
o Domaine public naturel de l'Etat : les eaux de surface et les nappes aquifères
souterraines quelle que soit leur provenance, leur nature ou leur profondeur ;
o Domaine public artificiel de l'Etat : Les forages et puits, les conduites d'eau et
d'égouts ainsi que les dépendances de ces ouvrages; les servitudes d'utilité publique
qui comprennent notamment les servitudes de passage, d'implantation, d'appui et
de circulation nécessitées par l'établissement, l'entretien et l'exploitation des
installations et ouvrages visés ci-dessus.
2.1.2.8 Le Code forestier
Le Code forestier (Loi 98/03 du 8 janvier 1998) régit la gestion des ressources végétales et des
aires protégées. Il envisage la délivrance d’une autorisation de défrichement délivrée par le
Conseil régional sur avis du Conseil rural concerné. Mais, cette autorisation ne peut être
accordée sur une bande de cinquante mètres de part et d’autre des axes routiers aux termes
de l’article R. 50 alinéa 2 du Code.
Le Code protège entièrement ou partiellement certaines espèces végétales. Des dérogations
d’abattage des espèces totalement protégées ne peuvent être obtenues que pour des
raisons scientifiques ou médicinales.
Par contre, les espèces partiellement protégées peuvent être abattues sur autorisation des
services des Eaux et Forêts.
2.1.2.9 Le Code minier
A travers la loi n° 88-06 du 26 août 1988 portant Code minier, le Sénégal, dans sa volonté de
rendre plus compétitif son secteur minier, propose une politique minière simple, claire et
transparente, sous-tendue par une législation minière conçue dans un souci d’allégement
des procédures administratives et de sécurisation des investisseurs.
Au titre de l’allégement et de la simplification des procédures, il est préconisé, entre autres,
de renforcer les dispositions sur la gestion de l’environnement et la réhabilitation des mines
et carrières, les titulaires de titres ou d’autorisations d’exploitation sont tenus d’ouvrir un
compte fiduciaire dans une banque commerciale au Sénégal, destiné à la constitution d’un
fonds de restauration des sites miniers, en vue de renforcer les mesures de protection
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contre les infractions au présent projet de loi, des peines complémentaires sont prévues en
plus de l’aggravation des sanctions pénales jugées légères.
2.1.2.10
Le Code de la construction
Le développement de la construction ne peut se réaliser au travers de l’action des seuls
promoteurs privés au détriment de l’habitat social.
La présente loi (Loi n° 2009-23 du 8 juillet 2009 portant Code de la Construction) fixe en son
livre premier les dispositions générales applicables à la construction, son livre deux traite du
statut des constructeurs et son livre trois est relatif aux dispositions finales.
Ce Code a ainsi pour ambition d’aider à prévenir les catastrophes, à aboutir à un aménagement
cohérent et sans heurts de l’espace urbain et à promouvoir un habitat décent et respectant les
normes.
2.1.2.11
La Norme Sénégalaise de rejet des eaux usées (NS 05-061)
Publié en juillet 2001, c’est un document fixant les valeurs limites de rejets dans les milieux
récepteurs. Elles prennent en considération les capacités d’autoépuration du milieu et visent
à préserver leurs valeurs d’usage. Le respect de ces normes par les projets dans le secteur de
l’assainissement permet d’optimiser les bénéfices environnementaux liés à ces projets et
d’assurer leur durabilité écologique.
2.1.2.12
La Norme Sénégalaise sur la pollution atmosphérique (NS05-062)
Cette norme publiée en Octobre 2003, vient également renforcer le Code de
l’environnement. Elle a pour but la protection de l’environnement et des hommes contre la
pollution atmosphérique à travers une normalisation de rejets pouvant nuire au bien-être
des populations et des écosystèmes naturels, à la production agricole, à la sécurité publique,
à la conservation des constructions, des sites, des monuments, etc.
2.1.2.13
Les conventions internationales
Les autres législations internationales conçues pour une meilleure protection de
l’environnement auxquelles le Sénégal s’est engagé à respecter sont entre autres:
 La Convention de Vienne pour la protection de la couche d’ozone - 22 mars 1985 ;
 La Convention sur la procédure de consentement préalable en connaissance de
cause applicable à certains produits chimiques et pesticides dangereux qui font
l’objet d’un commerce international - PNUE, FAO, septembre 1998 ;
 La Convention de Bâle sur les mouvements transfrontières des déchets dangereux
du 22 mars 1989 ;
 La Convention Africaine sur l’interdiction de l’importation en Afrique de déchets
dangereux sous toutes les formes et le contrôle transfrontière de pareils déchets
produits en Afrique – Convention de Bamako ;
 La Convention de Rotterdam sur le Principe d’Information et de Consentement
Préalable (PIC) ;
 La Convention de Stockholm sur les Polluants Organiques Persistants (POP’s) ;
 La Convention cadre sur les Changements Climatiques ;
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









La Convention sur la diversité biologique ;
Le Protocole de Kyoto à la convention cadre des Nations-Unies sur les
changements climatiques relatif à la réduction (ou limitation) des émissions de gaz
à effet de serre, adopté le 11 décembre 1997 à Kyoto et entré en vigueur le 16
février 2005 ;
La Protocole de Montréal relatif à des substances qui appauvrissent la couche
d’ozone - Programme des Nations-Unies pour l'Environnement (PNUE), Beijing,
1999 ;
Le Protocole de Carthagène sur la Biosécurité ;
Le Code d’Ethique sur le commerce international de produits chimiques d’avril
1994 ;
Le Code International de conduite pour la distribution et l’utilisation des pesticides
FAO ;
Les Directives de Londres applicables sur les échanges de renseignements sur les
produits chimiques qui font l’objet de commerce international UNEP/GC/17 ;
Les Normes Internationales pour les Mesures Phytosanitaires (NIMP) FAO ;
La Convention de LAMSAR sur les zones humides ;
La loi sur la protection du littoral (en cours.
Le respect de ces dispositions est important pour le Sénégal engagé dans la lutte contre la
dégradation de l’environnement au niveau mondial.
2.2 Cadre Institutionnel
2.2.1 Cadre institutionnel de gestion environnementale et sociale
La gestion et la protection de l'environnement au Sénégal impliquent quasiment tous les
secteurs d’activités. Dans le cadre du projet, les structures qui vont être au centre de son
cadre institutionnel en ce qui concerne la gestion environnementale et sociale sont
principalement: le Ministère de l’Environnement et du Développement durable, , le
Ministère de l’Urbanisme, de l’Habitat, de l’Hydraulique urbaine et de l’Assainissement, le
Ministère de la Santé et de l’action sociale, le Ministère de l’hydraulique rurale et du réseau
hydrographique national, le Ministère de la Culture.
Par ailleurs, d’autres structures étatiques et décentralisées pourraient être impliquées eu
égard aux effets sur l’environnement en amont et en aval et au développement sectoriel
induit, notamment :
 Le Ministère de L’Aménagement du territoire et des Collectivités Locales ;
 Le Ministère chargé de l'Agriculture ;
 Le Ministère chargé de l’Elevage ;
 Le Ministère chargé de la Famille ;
 Le Ministère de l’Education nationale;
 Les Agences Régionales de Développement ;
 Les régions, communes et communautés rurales ;
 Etc.
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PACTE DAKAR 2013 - 2017
Les acteurs non étatiques (ONG, OCB, société civile et secteur privé) et partenaires au
développement pourraient également jouer un rôle important dans le processus de prise de
décision, en terme de veille réglementaire, de participation, de contrôle de l’application des
principes de bonne gouvernance environnementale, d’appui – conseil, entre autres.
Au niveau du Ministère de l’Environnement et du Développement Durable, la Direction de
l’Environnement et des Etablissements Classés (DEEC) est le service technique chargé de la
coordination au niveau national de l’administration du processus d’évaluation
environnementale et a élaboré des « Guides Méthodologiques » dans ce sens.
La DEEC est représentée au niveau régional, à travers les Divisions Régionales de
l’Environnement et des Etablissements Classés (DREEC).
2.3 Situation actuelle de la ville de Dakar
2.3.1 Données géophysiques
2.3.1.1 Géomorphologie
Sur le plan géomorphologique, la région de Dakar peut être divisée en trois (03) grandes
parties d’Ouest en Est :
1. L’extrémité occidentale qui se divise elle–même en trois zones :
 La zone Sud-est, d’altitude comprise entre 15 et 40 m, est formée de coulées
volcaniques et d’affleurements du substratum (limons, marnes et calcaires) recouvert
au centre d’une cuirasse latéritique. Cette zone correspond aux quartiers du Plateau
dans le département de Dakar.
 La zone centrale qui présente une altitude inférieure à 10 m. Elle est constituée de
sables reposant sur un substratum argilo calcaire avec quelques affleurements. Cette
zone abrite les quartiers d’habitation populaire de la Médina et les quartiers
résidentiels de Fenêtre Mermoz, Point E et la zone industrielle.
 La partie Nord-Ouest qui correspond au second massif d’origine volcanique dont
l’altitude moyenne est la plus élevée de la région (plus de 60 m). Cette zone abrite les
villages traditionnels de Ngor, Ouakam et Yoff ainsi que l’aéroport international de
Dakar.
2. La deuxième grande partie de la presqu’île du Cap Vert : Elle comprend un ensemble de
cordons dunaires reposant sur un substratum marneux et sur lesquels sont bâties les
villes de Pikine et de Guédiawaye. Entre ces dunes, s’est établie une série de lacs
asséchés et de bas-fonds très fertiles appelés « Niayes ». C’est le domaine de la culture
maraîchère et de la floriculture. Les sables aquifères qui sont sous les sables superficiels
abritent la nappe infra basaltique et la nappe de Thiaroye.
3. La partie orientale de la région : Elle comprend un ensemble de collines et de plateaux
d’altitudes inférieures à 50m. Elle abrite le territoire du département de Rufisque. Sa
couverture géologique comprend une alternance de marnes et de calcaires dont les plus
perméables, les calcaires paléocènes de Sébikhotane, les sables et les grès du
mæstrichien, renferment des nappes aquifères importantes. On y observe le
prolongement des bas-fonds fertiles et des sols aptes au maraîchage et à l’arboriculture
particulièrement dans la zone rurale.
DPDD
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PACTE DAKAR 2013 - 2017
2.3.1.2 La géologie et le climat
Dakar se situe sur un ancien volcan – aujourd'hui surmonté par le phare des Mamelles – qui
aura donné, après une longue érosion, le promontoire rocheux de la presqu'île du Cap-Vert,
l'île de Gorée au sud, les îles de la Madeleine à l'ouest et l'île de Ngor au nord.
La presqu'ile du Cap Vert n'existe en effet que grâce aux petits édifices volcaniques qui ont
repoussé vers l'Ouest le contour de la côte. Les plus remarquables sont les Mamelles de
Ouakam, mais les basaltes affleurent tout le long de la façade Ouest de la presqu'ile jusqu'à
la Pointe des Almadies et Ngor.
Les Mamelles sont d'âge Pléistocène inférieur et culminent à 126 m. L'édifice est assez
complexe avec des coulées de basanites et de dolérite ainsi que des produits pyroclastiques
avec tufs, scories et bombes. Des nappes de scories ont notamment été mises à jour par
l'érosion au-dessus de la plage des Mamelles. Une exploitation souterraine artisanale de ces
roches appréciées sur le marché de Dakar avait été entreprise il y a quelques années déjà.
Les autorités ont dû mettre le holà pour calmer les ardeurs des creuseurs anarchiques qui
menaçaient la stabilité de la montagne au sommet de laquelle trône le phare des Mamelles
depuis 1864. Ces travaux ont provoqué un effondrement d'une partie de la falaise. Les blocs
montrent quelques fractures tapissées de calcite et de rares zéolites.
Un peu plus haut, de l'autre côté du phare, affleurent des dolérites. Quelques microcristaux
d'augite, magnétite et hématite sont visibles dans les vides laissés entre les cristaux de
plagioclase.
Dakar est situé dans la presqu’île du Cap Vert et s’étend sur une superficie de 550 km², soit
0,28 % du territoire national. Elle est comprise entre les 17° 10 et 17° 32 longitude Ouest et
les 14° 53 et 14° 35 latitude Nord. Elle est limitée à l’Est par la région de Thiès et par l’Océan
Atlantique dans ses parties Nord, Ouest et Sud.
Dans une zone tropicale subdésertique, Dakar bénéficie d'un climat de type canarien qui
subit fortement l’influence des facteurs géographiques et atmosphériques. Par la présence
d’une façade maritime ceinturant presque toute la ville, il est caractérisé, pendant une
bonne partie de l’année, par un microclimat côtier marqué par l’influence de l’alizé
maritime. D’où l’existence d’une fraîcheur et d’une humidité quasi permanente,
relativement forte de l’ordre de 25%. Toutefois, l’harmattan, alizé continental saharien, se
fait sentir faiblement en saison sèche et au fur et à mesure que l’on s’éloigne des côtes.
La température varie entre 17° et 22° C de Décembre à Avril et de 22° à 30° C de Mai à
Novembre (saison des pluies).
ANNEE
2010
Mois
Janv.
Fév.
Mars
Avr.
Mai
Juin
Juil.
Août
Sept.
Oct.
Nov.
Déc.
Température mensuelle
moyenne minimale (°C)
18
18
18
19
21
24
25
26
25
25
23
21
Température mensuelle
moyenne maximale (°C)
25
25
25
25
26
28
30
30
31
31
30
27
1.7
mm
0.8
mm
0 mm
0 mm
0.1
mm
7.9
mm
35.3
mm
117.1
mm
86.9
mm
18.7
mm
0.2
mm
3.4
mm
Précipitations
(hauteur moyenne en mm)
Le régime des vents est marqué par l’influence prédominante de l’alizé. Ce dernier est issu
de l’anticyclone des Açores.
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PACTE DAKAR 2013 - 2017
La pluviométrie est caractérisée par la durée relativement courte de l’hivernage (3 à 4 mois
de Juillet à Octobre) par rapport aux régions Sud du pays.
2.3.2 Caractéristiques socio-économiques
La ville de Dakar occupe une position stratégique très intéressante sur les routes
internationales de l'Atlantique méridionale et centrale et forme la partie du continent la plus
rapprochée de l'Amérique. En effet, grâce à sa position géographique stratégique et son
passé prestigieux, elle a bénéficié de l’implantation d’infrastructures ferroviaires, portuaires
entres autres.
Sur le plan économique, Dakar fait fi de grand monopolisateur dans divers domaines.
L’agglomération de Dakar fournit plus de 55 % du PIB national, les 2/3 des salariés du
secteur « moderne » ; 80 % des emplois commerciaux et industriels. Le port de Dakar joue
un rôle appréciable dans les transactions avec les autres pays car assure environ 80 % du
commerce extérieur et presque la quasi-totalité des importations. On y retrouve également,
95% des emplois industriels du pays, 97% des salariés du secteur du commerce et des
transports, 96% des employés de banque, 46 % des agents de la fonction publique, et 87 %
des emplois permanents.
La croissance urbaine de Dakar reste aussi marquée par un taux de chômage élevé. Les
populations les plus touchées par le chômage sont les jeunes avec un taux de 41 %. Jouant
un rôle primordial au niveau du développement urbain, Dakar abrite les services,
exploitations et implantations les plus stratégiques du pays. D’après les chiffres fournis par la
chambre de commerce de Dakar dans le répertoire des entreprises du Sénégal de 1999, sur
1.105 entreprises déclarées pour l’ensemble du pays, Dakar abrite 991, ce qui représente
environ 90%. D’après la Direction de la Prévision et des Statistiques, (DPS) l’économie
populaire a produit en 2002 à Dakar près de 509 milliards de FCFA de valeur ajoutée. Sa
contribution à l’économie nationale est estimée à 10,7% du PIB et 13,1% du PIB marchand
non agricole. Le commerce avec 46,5% des unités de productions informelles, l’industrie
30,6%, les services 21,3% et la pêche 1,6% sont les quatre composantes les plus visibles de
l’économie populaire.
L'image de la ville est indissociable de ses taxis
jaunes et noirs et de ses « cars rapides » hauts en
couleurs et parés d'inscriptions, auxquels s'ajoutent
aujourd'hui des minibus blancs privés.
Mais les embouteillages sont fréquents,
notamment à l'entrée de l'agglomération, et les
chantiers de construction et de travaux publics
omniprésents.
Des améliorations ont été perçues avec l'ouverture de la nouvelle autoroute à péage vers
Diamniadio.
Dakar, grâce à l'inscription de l'île de Gorée sur la liste du patrimoine mondial de
l'UNESCO en 1978, est membre de l'Organisation des villes du patrimoine mondial, créée
en 1993.
Centre économique et ville de congrès, la ville de Dakar bénéficie également d'un tourisme
d'affaires significatif (près de 450 000 touristes par année). Le centre commercial Sea Plaza
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PACTE DAKAR 2013 - 2017
sur la Corniche Ouest est le plus grand de la sous-région ouest-africaine et comporte
plusieurs grandes enseignes internationales.
2.3.3 Découpage administratif
Chef-lieu du département de Dakar et capitale de la région de Dakar, la ville de Dakar est
découpée, en 1996, en 19 communes d'arrondissement qui sont :










Biscuiterie
Cambérène
Dieuppeul-Derklé
Fann-Point E-Amitié
Gueule Tapée-Fass-Colobane
Gorée
Grand Yoff
Grand Dakar
Hann Bel-Air
HLM









Médina
Mermoz-Sacré-Cœur
Ngor
Ouakam
Parcelles Assainies
Patte d'Oie
Dakar-Plateau
Sicap-Liberté
Yoff
La plus étendue est Yoff, au nord, mais c'est à Dakar-Plateau, dans la pointe sud, que se
concentrent l'activité économique et la plupart des institutions.
Les plus touristiques sont Ngor sur la pointe des Almadies à l'ouest et surtout Gorée à l'est.
DPDD
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PACTE DAKAR 2013 - 2017
2.3.4 Diagnostic environnemental
Le diagnostic environnemental (DE) montre à suffisance les points suivants:
-
Les flux de l’exode rural ont exacerbé les déséquilibres existants et accentuent les
problèmes environnementaux relatifs aux réseaux surexploités, aux différentes
sortes de pollutions et à la dégradation avancée du cadre de vie ;
-
L’occupation anarchique de l’espace public par les marchands ambulants, les
mendiants et le type d’habitat spontané insalubre (le cas de la zone de Colobane, la
zone dénommée Darfour à Hann) ;
-
Le peuplement des zones à risques (lotissements résidentiels dans les endroits non
aedificandi), à l’image du CICES;
-
L’insuffisance d’espaces verts et l’inadaptation de l’aménagement de l’espace urbain
dans certaines zones à forte concentration humaine ;
-
L’impact des changements climatiques (réchauffement de la planète, érosions
côtières, extraction de sable marin, avancée de la mer, dégradation des écosystèmes
des Niayes et du littoral) ;
-
La prolifération des dépôts sauvages des ordures ménagères et des déchets
bactériologiques et chimiques consécutive à leur gestion encore défaillante (tri,
collecte, transport, traitement et valorisation) 40% des ordures ménagères sont
constitués de sables à cause des trottoirs non encore aménagés et les dépôts de
gravats constituant une menace permanente du cadre de vie et la santé des
populations dakaroises ;
-
L’inexistence de systèmes d’alerte précoce en lien avec la prévention des chocs
climatiques (inondations 2012 par exemple à la commune d’arrondissement de
Grand Yoff et à celle de Hann Bel Air) ;
-
L’absence de plans de riposte robustes pour prévenir les catastrophes, autres risques
naturels et industriels ;
-
Des comportements sociaux liés à l’ignorance et au manque d’information ;
-
Les modes ou les matériaux de construction inappropriés ;
-
L’impact des activités socio-économiques sur les ressources naturelles et de
l’environnement
-
Le déficit en infrastructures d’assainissement pour les déchets solides et liquides
entrainant une exposition des populations aux eaux usées domestiques, industrielles
et pluviales ayant comme corolaires la recrudescence de maladies telles que le
paludisme, les MST, le SIDA, les dermatoses, la maladie des yeux, la diarrhée, le
choléra et la typhoïde ;
-
Les contraintes d’ordre communicationnel provoquées par la non appropriation des
projets et programmes de la Ville par les principaux bénéficiaires ;
-
Les principales contraintes du secteur de l’environnement sont généralement d’ordre
institutionnel, juridique et financier ;
-
Non-respect de la vocation des sites ;
-
Cohabitation des établissements classés et des établissements humains.
DPDD
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PACTE DAKAR 2013 - 2017
En résumé, le Diagnostic Environnemental (DE) révèle les problèmes ci-après :
i.
Endommagements ou destructions d’infrastructures économiques ou sociales
et la détérioration de l’accès aux services sociaux de base ;
ii.
Perte de capacités endogènes de développement (stagnation voire baisse des
recettes fiscales de la municipalité) ;
iii.
Augmentation de la pauvreté urbaine ;
iv.
Gouvernance urbaine plus tournée vers l’humanitaire que la planification du
développement ;
v.
Augmentation et/ou modification de la demande sociale
C’est d’ailleurs dans ce contexte que la Direction de la Planification et du Développement
Durable (DPDD) a décidé de développer un Plan d’Actions Environnementales (PACTE),
comme un outil d’aide à la prise de décision.
Ce PACTE est, par ailleurs, une étape préalable et nécessaire à la traduction de la Vision du
Maire et de son équipe « Dakar à l’horizon 2025» en un vaste programme de définition d’un
Agenda 21 pour la Ville de Dakar, dans un avenir proche ; perspective qui est en parfaite
cohésion avec l’esprit et les ambitions du Réseau de Villes Durables (regroupant plus de 30
villes) dont Dakar est membre.
2.4 Objectifs et méthodologie de l’étude
2.4.1 Objectifs
Cette étude vise à développer un Plan d’Actions environnementales décliné en axes
stratégiques et en orientations pour une meilleure intégration / prise en charge de la
dimension environnementale aussi bien dans la définition des politiques que dans la mise en
œuvre des actions et projets de la Ville de Dakar pour un développement durable.
Plus spécifiquement, il s’agit de :
 mieux définir la Vision « Dakar à l’horizon 2025 » et ses enjeux par la mise à jour du
diagnostic environnemental et la définition des priorités en termes d’environnement
en utilisant autant que possible les documents existants auprès de la Ville de Dakar et
de ses directions et services ou toute autre institution jugée pertinente, et en
développant un questionnaire simple et adapté au contexte de l’étude ; et
 dégager, sur cette base, les axes stratégiques (prioritaires) en matière d’actions
environnementales pour une meilleure prise en charge des principes du
développement durable dans les domaines d’interventions et dans la mise en œuvre
des politiques de la Ville de Dakar pour 2013-2017.
2.4.2 Méthodologie
La stratégie d’intervention proposée pour la mise en œuvre de la mission repose sur une
démarche participative, inclusive et itérative (pérenne) impliquant le maximum d’acteurs et
de parties prenantes pouvant être concernés par le PAE.
Dans le cadre de cette mission, le travail concerne les deux premières étapes à savoir :
DPDD
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PACTE DAKAR 2013 - 2017
2.4.2.1 ETAPE 1 : Définition des priorités environnementales par l’analyse des
données de base
Cette méthodologie qui permet d’intégrer au fur et à mesure, les avis et arguments
pertinents recueillis, s’articule autour des phases suivantes :
2.4.2.1.1
PHASE 1 : Revue documentaire
Au cours de la phase documentaire, les documents pertinents relatifs au sujet sont
identifiés, consultés et analysés : rapports et publications de différentes sources ; etc.
La revue documentaire permet de bien cerner la stratégie, la mission et les objectifs de la
Direction de la Planification et du Développement Durable, de mieux comprendre leurs
attentes et de peaufiner la méthodologie et les outils de collecte de données sur le terrain
nécessaire au développement du Plan d’Action Environnementale (PAE).
La revue documentaire a aussi permis :
-
d’identifier les parties prenantes au programme (autorités administratives, autorités
des collectivités locales, leaders d’opinion, OCB - organisations communautaires de
base -, ONG, etc.)
-
d’informer les parties prenantes sur les objectifs de la Mission et solliciter leurs
commentaires
-
d’identifier les sources d’information existantes et les connaissances locales
-
de définir un programme et un plan de travail pour le rapport sommaire
d’orientation.
2.4.2.1.2 PHASE 2 : Développement de la méthodologie et des outils de collecte
La recherche documentaire est complétée par des activités de développement d’une
méthodologie de travail et d’outils de collecte de données et d’information. Cette phase
aboutit à la production du présent document.
2.4.2.1.3 PHASE 3 : Phase de terrain
Ces deux (02) phases de bureau ont été complétées par une mission de terrain dans les
Communes d’Arrondissement (CA) choisies comme représentatives de la zone de couverture
du PAE, en collaboration avec la DPDD, et des rencontres avec des Adjoints au Maire, le
Préfet de Dakar et la Responsable de la DREEC de Dakar. L’objectif est de collecter dans
chaque CA, des informations fiables pour définir les priorités environnementales, en
conformité avec les objectifs de la mission.
Sur cette base et en fonction des données socio-économiques obtenues auprès de la DPDD
sur les CA ciblées, nous sortirons un échantillon représentatif.
Pour la collecte de données, cinq types d’approches participatives de concertation sont
combinés: l’enquête, les entretiens semi-structurés, l’observation directe, les ateliers
d’acteurs et les fora citoyens.
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PACTE DAKAR 2013 - 2017
 Enquête
Pour la collecte de données quantitatives, un questionnaire simple et
compréhensible a été élaboré et administré aux ménages ou individus. Ainsi pour
cette enquête, nous ciblons près de 1 000 personnes.
 Entretiens semi-structurés
La collecte de données qualitatives s’est réalisée à travers les entretiens semistructurés, par le biais d’un guide d’entretien. Les entretiens ont eu lieu
principalement avec les autorités administratives et des CA ainsi qu’avec les
différents services techniques clés comme la DEEC, l’ISE et le CSE. Les partenaires
techniques et financiers de la Ville de Dakar, les ONG (IUCN, WWF, Wetlands
International, etc.), les OCB, les partenaires au développement comme le PNUD,
ONU-Habitat ou le PNUE seront également consultés. Ces entretiens permettent de
collecter des données secondaires qui n’ont pas été prises en charge par le
questionnaire enquête.
 Observation directe
L’observation directe a permis de compléter les informations que les outils conçus
n’ont pas prises en compte. Par exemple, elle permet de voir les pratiques et
comportements humains à l’aide de la photographie notamment.
 Organisation d’ateliers d’acteurs : des ateliers regroupant les acteurs clés seront
organisés autour des thèmes spécifiques.
 Tenue de fora citoyens : ces mêmes thèmes seront abordés dans les fora citoyens où
la question principale sera : « Quel développement durable pour la ville de Dakar –
axes prioritaires ? »
A chaque fois que c’est possible, un focus groupe sera aussi organisé. C’est une
bonne technique d’approche participative qui se fera avec les groupements de
femmes, les associations de jeunes, les acteurs du secteur informel, les OCB, etc. Les
discussions seront accentuées sur les enjeux économiques, sociaux et écologiques
d’un PAE.
2.4.2.2 ETAPE 2 : Etablissement du Plan d’Actions Environnementales (PACTE)
C’est la phase de traitement de l’information collectée. Elle comprend aussi l’analyse et
l’interprétation des données collectées lors des enquêtes. Le dépouillement des données
s’est fait à l’aide des logiciels SPSS, Sphinx Plus2 ou Epi data.
L’analyse de données a porté également et particulièrement sur les comptes rendus de
rencontres (ateliers d’acteurs et fora citoyens, entretiens semi-structurés ou focus groupes).
L'écriture du plan d'action doit en effet restituer les propositions émises durant la
concertation en les hiérarchisant (priorités).
Concrètement, cela signifie que chaque proposition est analysée en termes de pertinence
globale et vis-à-vis des compétences de la collectivité, de son incidence financière mais aussi
en termes de ses impacts environnementaux et sociaux
Le résultat de cette étape est l’établissement des axes stratégiques du Plan d’Action
Environnemental (PACTE), conformément à la Vision « Dakar à l’horizon 2025 » dans un
document remis à la DPDD.
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PACTE DAKAR 2013 - 2017
2.5 Cadre du Plan d’Actions Environnementales : objectifs et résultats
attendus
Dans la notion de ville durable, l’environnement n’est plus dissocié des projets d’urbanisme,
ni des orientations économiques, culturelles ou sociales de la ville. Ce souci d’intégration
prend en compte le développement sur le long terme et dans une perspective globale.
Aujourd’hui, les politiques qui privilégient les logiques de coûts ne parviennent plus à
répondre aux besoins de logement, de transport et de gestion de l’environnement,
particulièrement d’eau potable, d’air propre, d’élimination des déchets et d’amélioration du
cadre de vie des populations.
Toute politique de développement du territoire doit reposer sur le concept de
développement durable en protégeant et en valorisant le potentiel physique (les grands
espaces naturels) et humain existants.
2.5.1 Objectifs
L’objectif général est de contribuer à faire de la politique de l’environnement un levier
d’innovation et de développement durable de la Ville de Dakar.
Le PACTE se veut être un outil d’aide à la prise de décision et aussi un instrument de bonne
gouvernance pour l’intégration et l’application des principes du Développement Durable. Il
s’inscrit ainsi dans une démarche d’élaboration de l’Agenda 21 de la Ville de Dakar.
Le PACTE vise à être un document d’harmonisation des actions environnementales de la
Ville de Dakar avec les instruments de l’Etat central. Il devra également servir de « Think
Tank » (Boîte à Idées) pour le développement du portefeuille de projets
environnementaux pour la Ville de Dakar et pour les dix-neuf (19) Communes
d’Arrondissement.
Le PACTE ambitionne ainsi de venir en complément au Profil Environnemental, produit par
le Conseil Régional de Dakar et au Plan Climat que la Division Régionale de l’Environnement
et des Etablissements Classés (DREEC) de Dakar est en train de réaliser, pour « une ville de
Dakar moins émettrice de gaz à effet de serre et plus résistante aux changements
climatiques ».
Les objectifs spécifiques visés par le PACTE sont:
 élaborer des plans et schémas d’action environnementaux, assurer la gestion des
ordures ménagères, maitriser la pollution par les eaux usées domestiques et
industrielles et développer un système d’assainissement correct ;
 donner la priorité au renouvellement urbain et aux grands projets d’aménagement
intensifs ;
 réduire les émissions de gaz à effet de serre (GES) et atténuer les effets des
changements climatiques en réalisant des économies d’énergie dans le bâtiment
(efficacité énergétique et énergies renouvelables intégrées à l’habitat) ;
 soutenir une économie propre ou « verte » génératrice de revenus et d’emplois.
2.5.2 Résultats attendus
Le PACTE doit contribuer à atteindre les résultats suivants :
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PACTE DAKAR 2013 - 2017
 La santé et le bien-être de la population dakaroise sont améliorés ;
 Les risques et les nuisances sont réduits ;
 La libération de l’espace routier, le recours aux énergies renouvelables locales, la
valorisation de la trame végétale en ville et l’appui sur les référentiels de
performance environnementale sont adoptés ;
 La réduction de la pression urbaine, la préservation du foncier et le développement
de l’agriculture péri et urbaine sont réalisés.
 Promouvoir l’aspect de veille environnementale
3 PLAN D’ACTIONS ENVIRONNEMENTALES (PACTE)
3.1 Vision partagée « Dakar à l’horizon 2025 »
3.1.1 Qu’est-ce que la vision partagée ?
La vision partagée ou vision concertée est évoquée en deux temps :
 d’une part, ce que l’on peut appeler le « modèle de développement », à savoir les
principes et valeurs qui guideront plus tard l’Agenda 21, selon les bases du
développement durable, mais aussi selon la « philosophie » de l’avenir commun
dessinée par les citoyens et les acteurs et leurs autorités ;
 d’autre part, les principales directions de travail (enjeux majeurs ou fédérateurs)
pour la définition des axes stratégiques et des orientations structurantes pour la Ville
de Dakar.
La vision partagée n’est donc pas seulement une succession d’appréciations et d’intentions
selon les grands domaines classiques de l’intervention publique, même si des directions de
travail précises en découlent.
Ainsi, le modèle de développement qui semble émerger après concertation avec les
responsables municipaux et administratives de la Ville de Dakar se résume par :
 Une vision qui place l’être humain au cœur du développement ;
 Une acception universaliste et ouverte de ce développement, dans le cadre
d’équilibres intelligemment convergents ; et
 La conviction profonde que les intérêts individuels et collectifs sont indissolublement
liés grâce à une action publique forte.
3.1.2 Scénario de l’inacceptable
Il s’agit du cadre qui intéresse tout le monde et qui impose à tous de réagir pour apporter les
changements nécessaires. Le scénario de l’inacceptable, au regard de la vision partagée, se
résume ainsi :
 La perte de capacité d’agir
 La disparition de l’économie à l’échelle du territoire
 Un cadre de vie dégradé
 La disparition des services publics
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PACTE DAKAR 2013 - 2017
 La perte du lien social
 Une généralisation de la ségrégation spatiale
 Des conséquences lourdes dues à la hausse des coûts de l’énergie
 Une généralisation de l’injustice sociale et de l’insécurité grandissante
3.1.3 « Dakar à l’horizon 2025 » : les enjeux fédérateurs
La vision partagée « Dakar à l’horizon 2025 » est ainsi évoquée à travers les enjeux majeurs
émergeant de la réflexion prospective (l’analyse du diagnostic environnemental) et du
modèle de développement défini plus haut.
Ces enjeux déterminent les principales directions de travail pour la définition des axes
stratégiques et des orientations structurantes pour un développement durable de la Ville de
Dakar. Ils sont organisés en sept (07) enjeux fédérateurs :
1. Un développement économique local, diversifié et replaçant l’homme au centre : il
s’agira de :
 réussir à maintenir et renforcer la dimension locale et diversifiée du tissu
économique tout en tirant profit de l’appartenance à une grande région
économique ;
 développer de nouvelles activités grâce à la valorisation des ressources locales ;
 encourager et soutenir l’économie sociale et solidaire ;
 créer de la valeur ajoutée en termes d’équipements et de services et en termes
d’emplois.
2. Un territoire accueillant une population unie et diversifiée, qui assure l’intégration de
tous et limite les risques d’exclusion, par :
 une politique ambitieuse, pour limiter toute forme d’exclusion ;
 des efforts pour offrir des logements adaptés à toutes les composantes de la
population et limiter la pression foncière ;
 une forte promotion des pratiques intergénérationnelles ;
 des relations de proximité encouragées (espaces, temps de rencontres et
d’échanges) ;
 une vie associative soutenue et également encouragée.
3. Une organisation rigoureuse et planifiée des espaces, appuyée sur une gestion
précautionneuse des ressources. Cet enjeu renvoie à:
 l’intégration des questions de gestion et de préservation des espaces, ainsi qu’à à un
zonage strict permettant de préserver les espaces naturels et agricoles ;
 un renforcement de la planification et une rationalisation de l’espace urbain ;
 une plus grande maîtrise des consommations énergétiques sur le territoire
(transport, éclairage public, etc.) ;
 l’intégration systématique de critères environnementaux y compris pour les
programmes de rénovation du bâti existant.
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PACTE DAKAR 2013 - 2017
4. Une mobilité optimisée, en interne au territoire et vers l’extérieur, caractérisée par :
 un schéma de déplacements très ambitieux reposant sur un maillage reliant les
différentes communes d’arrondissement, fondé sur les transports en commun, dont
la fréquence et la desserte seront élargies, assortie du covoiturage et d’allées
piétonnes ainsi que de modes doux permettant notamment les déplacements au
sein de la ville ;
 des déplacements hors du territoire qui ont été améliorés par des systèmes
innovants de transport permettant de rallier rapidement les proches agglomérations
de Pikine, Guédiawaye, Rufisque et autres ;
 une vision anticipatrice sur le sujet : les systèmes de transports collectifs seront
désormais pensés en même temps que la planification urbaine.
5. Une biodiversité préservée, devenue une composante essentielle de l’environnement
urbain et du cadre de vie, c'est-à-dire une biodiversité qui :
 continue à être un élément fondamental de l’équilibre du territoire
 est reconnue et valorisée dans le cadre de programmes de sensibilisation à
l’environnement
 prenne en compte les questions de la hausse de fréquentation des milieux et la
sensibilisation de la population envers leur préservation.
6. Des ressources naturelles préservées, reconnues comme leviers de l’économie locale.
Cet enjeu nécessite :
 d’être attentif à la pérennisation de ces ressources par une gestion respectueuse, une
intervention forte de la collectivité en matière de réglementation, organisation et
planification
 que la préservation des ressources naturelles soit également mise en œuvre au
regard des risques de raréfaction, notamment de l’eau
Cette politique volontariste de la Ville de Dakar, impulsée par l’élaboration du profil
environnemental de la ville et la mise en place du Plan Climat Territorial passe par une
double finalité :
o un objectif de sobriété énergétique qui s’applique à tout le territoire ;
o un objectif de meilleure autonomie de la Ville de Dakar vis-à-vis des énergies
locales et renouvelables.
7. Une action publique et citoyenne renforcée et mieux partagée. Cet enjeu passe par :
 une communauté urbaine qui est l’acteur public majeur du territoire pour assurer la
mise en œuvre des politiques ambitieuses attendues ;
 une application du principe de subsidiarité (recherche pour l’action publique du
niveau de décision le plus pertinent, le plus proche du citoyen) qui est
systématiquement mis en œuvre, la place des communes restant importante pour
assurer une proximité avec les citoyens ;
 une implication des citoyens qui prennent une large part dans la gouvernance du
territoire. Ils sont engagés et participent durablement au développement des projets
publics ;
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PACTE DAKAR 2013 - 2017
 une évaluation conduite de manière participative et inclusive qui s’appuie sur la
notion de coût global et d’empreinte écologique, permettant notamment de mesurer
l’impact des activités sur les ressources.
Ces enjeux permettent de définir les axes stratégiques et les orientations du PACTE.
3.2 Stratégie ou axes stratégiques du PACTE 2013-2017
Au regard des enjeux majeurs, cinq axes stratégiques se dégagent des concertations,
renvoyant, pour chacun d’eux, à des orientations stratégiques plus précises, cadres pour
l’identification des actions environnementales concrètes qui alimenteront plus tard la phase
de construction de l’Agenda 21. Ces axes stratégiques sont:
 Le développement prioritaire des ressources locales ;
 Un volontarisme affirmé dans l’affectation, la gestion des espaces ainsi que dans la
préservation des ressources et de la biodiversité ;
 Un territoire propice à l’épanouissement des citadins ;
 Une mobilité au service d’une interactivité durable au sein de la Ville ; et
 Une nouvelle gouvernance locale exigeante, engagée et citoyenne.
3.2.1 Axes stratégiques (AS) : orientations structurantes (OS) et impacts
attendus
3.2.1.1 Le développement prioritaire des ressources locales
Cet axe mise délibérément sur les potentialités du territoire permettant de dégager des
vecteurs économiques spécifiques, constituant les leviers d’une nouvelle forme de
croissance.
De par son positionnement géographique, la Ville de Dakar ne semble pas soumise à moyen
et long terme à des risques majeurs de déclin économique. Il s’inscrit dans une conception
en droite ligne des approches classiques du développement : création d’activités
productives, création d’emplois, bénéfices tirés de la proximité des foyers économiques
métropolitains. Il tend toutefois aussi à promouvoir une économie résidentielle très
importante pour le bassin voironnais.
Cet axe entend rééquilibrer les logiques du développement en faveur de processus plus
endogènes, permettant une appropriation et une maîtrise locales accrues, un
rapprochement territorial des marchés, de la production et de la consommation.
Il vise à valoriser les patrimoines locaux et à s’appuyer encore plus sur les compétences et
savoir-faire de la ville de Dakar ; en ce sens, il intègre parfaitement les valeurs humanistes du
modèle de développement, sa finalité de rapprocher les offres et les demandes, son objectif
de générer des filières économiques plus précautionneuses de l’environnement ; il concilie
également les enjeux de valorisation des ressources locales ainsi que de leur préservation.
Cet axe stratégique se décline en quatre orientations structurantes (OS):
1. Rapprocher les lieux de productions des lieux de consommation (concept d’écologie
industrielle): circuits courts, modes de consommation, etc. ;
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2. Valoriser les ressources, patrimoines, les compétences et savoir-faire locaux : labels,
filières locales, etc. ;
3. Générer des filières économiques plus précautionneuses de l’environnement :
nouvelles filières, accompagnement des entreprises, etc. ;
4. Gérer les retombées économiques de la croissance métropolitaine au service du
développement durable : sélectivité d’entreprises, cohérence entre le besoin
d’emplois et les compétences locales, sensibilisation des entreprises à l’écologie
industrielle (une application du développement durable), etc.
Impacts attendus à l’horizon 2025 :
 Le territoire s’est développé et offre plus d’emplois locaux et de production locales;
 La consommation locale et les circuits courts se sont développés, ce qui suppose la
promotion de nouveaux comportements citoyens;
 L’économie locale repose de plus en plus sur une économie locale de proximité - une
économie sociale et solidaire plus représentée - des services de proximité;
 La gestion des entreprises est plus coopérative et partagée.
3.2.1.2 Un volontarisme affirmé dans l’affectation, la gestion des espaces
ainsi que dans la préservation des ressources et de la biodiversité
Ce deuxième axe repose sur un constat tendanciel : ce territoire a laissé libre cours, pendant
de longues périodes, à une assez grande libéralité dans l’implantation des activités, à
l’extension des zones d’habitat, d’autant plus que, bien qu’il s’agisse d’une communauté de
communes, cette dernière présente des espaces libres en nombre et étendues suffisamment
grands pour qu’une vigilance soit requise quant à l’affectation de l’espace.
Cette approche renvoie à une volonté de maîtrise globale de l’aménagement du territoire à
l’échelle de la ville de Dakar.
La concertation a fortement insisté sur le principe de base qui veut que les exigences du
développement durable sous-entendent la gestion précautionneuse des espaces, la capacité
d’anticipation sur les utilisations de ces espaces.
Elle a aussi mis en avant la nécessité de choix précis et partagés dans leurs types
d’affectation et leurs contenus et une rationalité sensiblement accrue dans la planification
urbaine. Par exemple, cette gestion précautionneuse devrait favoriser les lignes de
transports collectifs à proximité des nouvelles zones d’habitat, concentrer plus fortement les
extensions urbaines, sanctuariser des zones naturelles jugées prioritaires.
De manière synthétique, cet axe stratégique se décline en trois Orientations Structurantes
(OS) :
5. Veiller à une gestion précautionneuse des espaces et des ressources : politiques
exigeantes en matière de protection des espaces naturels, intégration de la
biodiversité dans les documents de planification, etc. ;
6. Disposer d’outils de rationalisation et d’anticipation des aménagements urbains :
outils de planification urbaine à l’échelle de la ville de Dakar, adéquation des lignes
de transports collectifs et des extensions urbaines, rapprocher les lieux d’emploi et
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PACTE DAKAR 2013 - 2017
de service et lieux de vie, minimiser les distances temps entre lieux d’habitat et lieux
d’emploi, etc. ;
7. Encourager un habitat sobre en matière d’énergie, dans la rénovation et les
constructions nouvelles.
Impacts attendus à l’horizon 2025 :
 Rapprochement entre l’emploi et l’habitat - emplois dans les centre - villages, pour
limiter les déplacements (territoire de proximité) ;
 Aménagement du territoire plus équilibré : espaces naturels, agricoles, urbains et des
centres villes désirables ;
 Un aménagement du territoire, pour passer du curatif au préventif : un renforcement
des centralités, un développement de quartiers mixtes dans le cœur des villes, des
transports collectifs accrus, plus de logement social et la rénovation des quartiers les
plus en difficultés ;
 Le territoire contribue à réduire de 10% les émissions de gaz à effet de serre
(d’environ 10%) et à réaliser 10% d’économie d’énergie et porter à 20% la part
d’énergie renouvelable dans la consommation énergétique) ;
 Une baisse de la dépendance énergétique du territoire (soutien à des filières
énergétiques locales) est notée dans l’espace urbain.
3.2.1.3 Un territoire propice au développement personnel et social
L’ouverture, l’accueil, la solidarité, le lien entre les individus ont été mis en exergue par la
vision partagée et doivent être des critères incontournables de tout choix d’orientations
stratégiques.
En cela, la stratégie préconisée ici converge avec les principes du développement durable,
particulièrement dans sa dimension sociale.
Par ailleurs, réunir dans une même unité d’orientations stratégiques des directions de travail
telles que l’habitat, le cadre de vie, la réduction des disparités, la lutte contre les exclusions,
l’intégration intergénérationnelle, etc. envoie à la dimension globale du développement
durable.
Le développement personnel et collectif intègre simultanément toutes les dimensions du
cadre et du mode de vie des citoyens dans la recherche de leur « mieux être ».
De manière synthétique, cet axe stratégique se décline ainsi en cinq (05) Orientations
Structurantes (OS) :
8. Offrir un habitat et un cadre de vie au service du développement durable : écoquartiers, habitat groupé, etc. ;
9. Mettre en place des outils de réduction des disparités et de lutte contre les
exclusions : logement pour tous, lutte contre la précarité énergétique ;
10. Prendre en compte les personnes âgées dans une perspective intergénérationnelle ;
11. Réduire les vulnérabilités sur le territoire (risques naturels, technologiques, santé /
environnement)
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PACTE DAKAR 2013 - 2017
12. Permettre l’accès à la connaissance, la culture et la formation pour tous, tout au long
de la vie : système d’échange local de savoirs et de compétences, lieux de vie,
réseaux sociaux, etc. ;
13. Envisager les conditions permettant un meilleur équilibre entre les temps de la vie.
Impacts attendus à l’horizon 2025 :
 Plus de proximité, de lien social entre les habitants ;
 Une meilleure qualité de vie, des modes de vie qui ont évolué, une lutte contre les
exclusions qui a porté ses fruits ;
 Un logement décent pour tous et le plein-emploi.
3.2.1.4 Une mobilité au service d’une interactivité durable de l’espace urbain
Quelles que soient les orientations retenues, la Ville de Dakar, plus particulièrement le futur
Grand Dakar, connait et connaîtra des besoins de mobilités et donc de transports, et ce,
d’autant plus que la configuration l’espace urbain, en presqu’île constitué de différents
espaces, urbains, péri-urbains, semi-urbains et même ruraux juxtaposés et interagissant
entre eux, suppose, à l’avenir, à moyen et long terme, une interactivité liée à son
développement.
Mais si l’on souhaite que celui-ci soit réellement durable, cette interactivité, riche de progrès
et d’échanges, en appelle à des évolutions structurelles dans les modes de déplacements et
de transports : substitution du collectif à l’individuel, modes de transports doux,
rationalisation des inter-modalités, etc. Cette interactivité sous-tend, plus globalement aussi,
la recherche de moyens permettant de faire du Grand Dakar un territoire des proximités qui
minimisera les distance-temps entre lieux de production et de consommation, entre lieux de
travail et lieux d’emploi et de service, posant les nouvelles technologies comme vecteurs
d’une mobilité accessible à tous, l’objectif étant d’optimiser le nombre de déplacements,
donc globalement de les réduire.
De manière synthétique, cet axe stratégique se décline en quatre (04) Orientations
Structurantes (OS) :
14. Mettre en place une politique de substitution des transports collectifs et modes doux
à la voiture individuelle ;
15. Utiliser les nouvelles technologies au service du développement durable ;
16. Réduire les coûts énergétiques dans les transports ;
17. Rationaliser et coordonner les inter-modalités.
Impacts attendus à l’horizon 2025 :
 L’économie locale repose de plus en plus sur une économie locale de proximité - une
économie sociale et solidaire plus représentée - des services de proximité ;
 Des modes doux développés sur les zones touristiques ;
 Un renforcement des centralités, le développement des transports.
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PACTE DAKAR 2013 - 2017
3.2.1.5 Une nouvelle gouvernance exigeante, engagée et citoyenne
Quelques soient les niveaux d’ambition retenus, l’accent sera nécessairement mis sur les
facteurs de mobilisation, d’éducation, d’information, de communication entre tous les
acteurs et citoyens de la Ville de Dakar.
Cet ensemble de conditions est nécessaire pour que le territoire évolue dans un processus
unitaire.
Le développement durable, s’il semble, de prime abord, être compris de tous, renvoie à des
prises de conscience, des comportements, individuels et collectifs, des participations à
l’action publique partagées, qui impliquent l’éducation des jeunes, la mobilisation de
catégories de population trop peu sensibilisées à la vie politique locale.
Le mode de production des projets et leur mise en œuvre doit rassembler les élus et les
citoyens, qui s’enrichissent ainsi mutuellement.
De manière synthétique, cet axe stratégique se décline ainsi en trois (03)Orientations
Structurantes (OS) :
18. Renforcer l’échelon d’agglomération dans son environnement institutionnel
(département, région) ;
19. Favoriser et créer des espaces de concertation et d’échanges, permettant un
engagement des citoyens et des acteurs ;
20. Sensibiliser et mobiliser les citoyens au développement durable dans toutes les
composantes de la vie locale.
Impacts attendus à l’horizon 2025 :
 L’implication des citoyens dans la prise de décision collective devient une habitude ;
 La réappropriation de la politique par les citoyens (forte participation aux élections) ;
 La création d’un lieu ressource pour la citoyenneté et le développement durable
(Maison Agenda 21) bien fréquenté ;
 Des élus engagés pour une dynamisation des liens entre les communes (accords et
partenariats), pour relayer la démarche auprès des maires, pour rapprocher les
conseillers municipaux de ces problématiques ;
 Des citoyens éclairés et une implication notamment sur les questions
d’aménagement, ce qui suppose un travail ambitieux de pédagogie citoyenne pour
partager les enjeux à relever.
3.2.2 Les niveaux d’ambition
A partir des orientations structurantes mentionnées plus haut, quatre (04) niveaux indiquent
la nature de l’engagement afin d’intégrer le développement durable dans les politiques
actuelles de l’agglomération et sur le territoire :
1. Intensifier l’intégration du développement durable dans les politiques conduites par la
collectivité : ce premier niveau d’ambition s’inscrit à court terme dans une logique
d’intégration dans le cadre du PACTE, et d’intensification des politiques conduites
lorsqu’elles répondent aux finalités de l’Agenda 21.
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PACTE DAKAR 2013 - 2017
Il s’agit donc de renforcer les politiques conduites sans remettre en question la structure
de celles-ci mais en agissant dans le cadre du projet existant.
Cette ambition est crédible car de nombreuses orientations du PACTE répondent aux
finalités du développement durable. Décider d’intensifier ces axes est réalisable à court
terme et peut devenir très structurant pour une politique de développement durable sur
l’espace urbain de la Ville de Dakar.
2. Accompagner les acteurs et les initiatives menées par d’autres : l’accompagnement des
acteurs et des initiatives menées par d’autres constitue un niveau d’ambition nouveau
pour la collectivité et implique un positionnement volontariste et d’ouverture.
Il s’agit ici pour la collectivité d’impulser une nouvelle dynamique, fondée sur le
partenariat, la consultation et la contractualisation au service du développement
durable.
Lorsqu’elles sont porteuses d’efficacité et d’exemplarité en matière de développement
durable, la collectivité pourra faire le choix de développer et promouvoir des initiatives
portées par les nombreux acteurs économiques, sociaux, environnementaux, citoyens du
territoire. Elle pourra aussi trouver là un levier pour impulser de nouvelles actions,
dynamiser des idées ou des projets.
3. Mettre en œuvre durablement des opérations structurantes : ce troisième niveau
d’ambition concerne des projets importants, ambitieux qui vont permettre de structurer
durablement le territoire et de le faire évoluer en faveur du développement durable.
Cette ambition suppose des moyens importants en termes de:
-
concertation, la collectivité ne pouvant engager de telles démarches seules et
s’inscrivant ici dans une logique de partenariats et de coopération avec les autres
acteurs du territoire ; et
-
de ressources pour conduire ce type de projet en termes d’ingénierie, de moyens
financiers,
Et ceci dans une perspective d’amélioration continue.
Il s’agira de concentrer les actions sur un nombre limité de projets mais suffisamment
puissants et mobilisateurs pour transformer à long terme le territoire dans le sens du
développement durable.
4. Innover pour permettre le changement : cette ambition vise à mobiliser les ressources,
l’intelligence collective, les compétences du territoire, etc. pour expérimenter, tester, et
mettre en œuvre de nouvelles pistes au service des objectifs de l’Agenda 21.
Elle peut être mise en œuvre rapidement en mobilisant les compétences locales et celle
des partenaires du territoire pour saisir quelques opportunités et expérimenter dans de
nombreux domaines.
3.2.3 Actions principales identifiées pour 2013-2025 et coût estimatif du
PACTE 2013-2021
Le tableau, ci-après, récapitule les quatre-vingt et une (81) actions principales qui ont été
identifiées pour le PACTE 2013-2025. Il s’agit pour l’essentiel d’actions de :
 Information, d’Education et de Communication (IEC) et de renforcement de capacités
à tous les niveaux
DPDD
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PACTE DAKAR 2013 - 2017
 Réhabilitation et/ou de construction d’infrastructures;
 Restructuration de zones d’habitations ou commerciales ;
 Consolidation d’acquis ;
 Création d’alvéoles pulmonaires (espaces verts) ;
 Promotion des énergies renouvelables pour une efficacité énergétique et une
réduction des gaz à effet de serre.
Toutes ces actions ont pour ambition de contribuer à l’intégration réussie de la dimension
environnementale dans la politique et les activités de développement économique de la
Ville de Dakar.
En analysant le temps requis pour leur mise en œuvre sur le temps, il a été possible de les
classer en termes d’actions à court, moyen et long termes.
L’estimation du coût approximatif global du PACTE porte essentiellement sur les actions à
court et moyen termes, tel qu’indiqué dans le tableau suivant.
Il en ressort que ce coût du PACTE est estimé à 54 595 000 000 Francs CFA pour la période
de allant de 2013 à 2020.
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PACTE DAKAR 2013 - 2017
ACTIVITES PRINCIPALES DU PACTE
COURT TERME
(2013-2017)
PORTEE / DUREE
MOYEN TERME
(2018-2021)
LONG TERME
(2022-2025)
COÛTS ESTIMATIFS EN
FRANCS CFA
1.
Elaboration d’un Agenda 21 pour la Ville de Dakar pour l’horizon 2025
20 0000 000
2.
Réhabiliter tous les jardins publics
250 000 000
3.
Transformer certaines zones « sensibles et à développement anarchique »
(rond-point liberté 6, patte d’oie côté Nabil Chouker, derrière stade LS
Senghor, etc.) en alvéoles verts (espaces verts/jardins publics), à défaut
d’un véritable poumon vert à Dakar
Aménager le long de la côte dakaroise en grand espace public avec pavage,
espaces verts, espaces de jeux pour enfants, parcours sportif, etc.
Protection du littoral contre les agressions humaines (colonisation par
l’habitat et rejets de déchets de toute nature) par des arrêtés municipaux,
voire des textes et lois
Aménager un parc éolien au large de la côte pour la production d’une
énergie propre et renouvelable (d’appoint)
Poursuite du pavage et aménagement paysager des grands boulevards et
allées
4.
5.
6.
7.
1 250 000 000
5 000 000 000
50 000 000
20 000 000 000
8.
Aménagement paysager de la VDN, couplé d’un parcours sportif
750 000 000
9.
Aménagement/restructuration de la Baie de Soumbédioune
250 000 000
10. Accorder un statut spécial la Baie de Hann, la Baie de Soumbédioune et
une partie de la Grande Niaye de Pikine (côté Parcelles Assainies) pour les
protéger contre les agressions anthropiques et les pollutions
11. Accompagner la protection de cette zone de la Grande Niaye d’un plan de
reboisement pour la fixation des dunes
12. Nettoiement, aménagement paysager et protection des lacs existants au
niveau des Maristes
50 000 000
100 000 000
500 000 000
13. Réhabilitation, aménagement paysager et protection de la zone de captage
150 000 000
14. Transformer certaines artères comme William Ponty ou Blaise Diagne en
voies piétonnes et marchandes (recommandation)
15. Généraliser les lampadaires solaires, jusqu’au niveau des espaces verts
DPDD
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PACTE DAKAR 2013 - 2017
16. Construire des toilettes publiques adéquates ou placer des toilettes
mobiles aux lieux de forte fréquentation humaine (marchés, gares
routières, jardins publics, etc.)
17. Restructuration des marchés et création de nouvelles zones/pôles
d’activités économiques / commerciales sur le principe de l’économie verte
18. Réorganiser les industries/entreprises de la zone industrielle sur la base de
l’écologie (symbiose) industrielle
19. Doter les points sensibles d’évacuation des eaux usées (comme la Baie de
Hann et Baie de Soumbédioune) de systèmes compacts décentralisés de
traitement des eaux usées
20. Au besoin, généralisation de ces systèmes compacts décentralisés de
traitement des eaux usées, surtout au niveau des exutoires dans le milieu
naturel
21. Mise en place d’un un système d’assainissement pluvial autour de zones
sensibles comme Grand-Yoff, Ouest-Foire, Parcelles assainies, Ngor, etc.
22. Curage et/ou réhabilitation des 100 km réseaux d’égouts existants, surtout
au niveau de la Médina, de la Sicap, etc.
23. Recrutement, formation et déploiement de brigades vertes au niveau des
zones sensibles
24. Redynamiser le Parc de Hann, avec la réintroduction d’espèces (animales et
végétales) « disparues », et confier sa gestion à la Ville de Dakar
(recommandation)
25. Généraliser la pose d’appareils de mesures et de contrôle de la qualité de
l’air
26. Mise en place d’un bulletin d’information quotidienne (par radio) sur
l’environnement et la qualité de l’air à Dakar
500 000 000
1 500 000 000
3 500 000 000
10 000 000 000
PM
75 000 000
5 000 000 000
50 000 000
27. Renforcement des capacités de l’observatoire urbain
15 000 000
28. Elaborer et faire signer la charte de l’environnement par le Maire de Dakar,
les Maires de CA et le préfet.
29. Développement un programme d’IEC sur les enjeux environnementaux et
sur le PACTE de la Ville de Dakar
30. Organiser des rencontres de proximité permettant des échanges sur
l’environnement urbain et le cadre de vie
31. Mise en place d’un forum/plateforme de partage sur le développement et
l’environnement urbain
DPDD
5 000 000
20 000 000
100 000 000
35 000 000
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PACTE DAKAR 2013 - 2017
32. Développement et mise en œuvre d’un programme d’éducation à
l’environnement aux niveaux préscolaire, élémentaire et moyen général
33. Définition et aménagement de circuits/parcours pédagogiques d’éducation
à l’environnement et de prise de connaissance des monuments et
structures du patrimoine culturel et historique de la ville de Dakar
34. Doter le mouvement associatif (Navétanes) d’outils/kits de sensibilisation à
l’environnement
35. Accompagner et soutenir les initiatives/projets du Campus vert et de la
Forêt internationale de l’UCAD (recommandation)
36. Renforcer les connaissances et capacités des agents municipaux en matière
d’environnement, d’hygiène et sécurité
37. Rendre systématique la célébration de la Journée de l’Arbre et de la
Journée mondiale de l’environnement (recommandation)
38. Mise en place d’une taxe environnementale pour les industries, entreprises
et autres établissements marchands dont le port de Dakar, et aussi d’une
amende environnementale
39. Interdire l’utilisation et la distribution de sachets plastiques dans l’espace
urbain et encourager et accompagner l’introduction de sachets en matière
biodégradable
40. Mettre en compétition les CA en termes de superficie et de qualité des
espaces verts (par exemple, attribuer le Prix de « CA fleurie » chaque
année (recommandation)
41. Développer des mesures incitatives pour l’approvisionnement en énergies
renouvelables, comme le prêt à taux 0 pour l’acquisition de kits d’énergie
renouvelable par les ménages
42. Réduire au maximum la consommation en énergie dans les services
municipaux de la Ville de Dakar
43. Réduire la dépendance aux énergies fossiles par l’utilisation du solaire
photovoltaïque et thermique dans tous les bâtiments utilisés par les
services de la Ville de Dakar
44. Réduire l’empreinte écologique de la Ville de Dakar par l’adoption par le
personnel municipal de gestes éco-citoyens (impression recto-verso,
utilisation de papier brouillon, du papier recyclé, réduction au maximum
des impressions, etc.) (recommandation)
45. Introduire la dimension QUALITE dans le fonctionnement des services
municipaux (recommandation)
DPDD
50 000 000
100 000 000
250 000 000
75 000 000
50 000 000
50 000 000
100 000 000
30 000 000
30 000 000
50 000 000
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46. Intégrer la dimension environnementale dans les dossiers d’appel d’offres
et DRP de construction d’infrastructures (recommandation)
47. Intégrer le concept « construire écologique » dans les nouveaux plan de
développement et d’aménagement, avec la construction des bâtiments
passifs (recommandation)
48. Elimination de tous les dépôts sauvages d’ordures et mise en place de
poubelles réglementaires le long des artères principales, dans les espaces
publics (verts) et si possible pour chaque lampadaire
49. Mettre en place un système nocturne d’enlèvement et d’évacuation des
déchets hors de la ville (par arrêté municipal)
50. Systématiser la collecte, le conditionnement et de traitement des piles et
batteries usagées
51. Mettre en place un système de collecte, de conditionnement et de
traitement des huiles usagées des garages mécaniques et des stations
d’essence
52. Accompagnement pour le tri à la source des déchets surtout au niveau des
institutions (bureaux, écoles, lycées, universités, etc.)
53. Valoriser les déchets organiques de la ville (abattoirs, boues de vidange)
pour produire du biogaz (énergie propre et renouvelable) et du compost
(engrais bio pour les espaces verts)
54. Encourager le développement d’une agriculture/horticulture urbaine
biologique par la réduction / interdiction de l’utilisation de produits
chimiques (engrais de synthèse, produits phytosanitaires, etc.)
55. Mise en place d’un centre spécialisé de récupération, de démantèlement et
de traitement des e-déchets (déchets électroniques)
56. Encourager le développement de garages mécaniques « modernes » en
exigeant surtout le dallage de tous les espaces dédiés aux garages
mécaniques pour stopper la pollution des sols et des eaux souterraines
57. Réhabiliter et/ou élargir l’ancienne route de Rufisque en une artère à 2
sens et 4 voies
58. Eriger la Gare de Dakar en Musée du train et aménager l’espace juste
derrière en jardin public avec beaucoup d’arbres et en une voie piétonne
(recommandation)
59. Contrôler systématiquement la qualité des eaux de surface pour prévenir
toute forme de pollution
DPDD
20 000 000
500 000 000
30 000 000
50 000 000
50 000 000
50 000 000
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PACTE DAKAR 2013 - 2017
60. Renforcer les capacités et moyens du Service d’hygiène pour un contrôle
accru des branchements clandestins et de la qualité des eaux usées
rejetées
61. Renforcer les capacités et moyens des services de la police municipale ou
les volontaires pour des interventions plus rapides et plus efficaces
62. Démultiplier le Service de gestion des urgences environnementales mis en
place par le Ministère de l’Environnement et du Développement durable
(recommandation)
63. Mise en place d’un système de nettoiement des plages et de surveillance
de la côte (degré de pollution) avec les CA concernées
64. Mise en place d’un Mécanisme de veille et d’alerte précoce sur la qualité
de l’air / environnement et sur les risques d’inondations
65. Création et disponibilité de numéros verts pour : (recommandation)
 Données climatologiques
 Qualité de l’air
 Ordures ménagères
 Pollution des eaux
 Energies renouvelables
 Entretiens des espaces verts
 Qualité de l’eau de mer et des plages
66. Installation progressive de caméras de surveillance du centre-ville et des
zones sensibles pour la sécurité des personnes et des biens
(recommandation)
67. Développement d’un système de récupération et de stockage des eaux de
pluies pour une utilisation ultérieure comme eau de service (nettoiement
d’artère, arrosage de plantes, etc.)
500 000 000
500 000 000
500 000 000
250 000 000
300 000 000
68. Aménagement paysager des cimetières
500 000 000
69. Récupération des eaux grises des ablutions au niveau des mosquées et
réutilisation comme eau de services (lavage ou arrosage de plantes)
70. Encourager et mettre en place de système de réutilisation des eaux usées
assainies de la STEP de Cambérène comme eau de service (arrosage, lavage
de rues/ruelles, construction, etc.)
71. Création de rocades/artères périphériques autour du Grand Dakar avec des
entrées/sorties
75 000 000
72. Finaliser et construire le prolongement de la VDN
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PACTE DAKAR 2013 - 2017
73. Mettre en service la nouvelle gare routière et transformer celle des
Pompiers en espace vert et parking et promouvoir le transport en commun
par tramway
74. Réglementer la circulation des camions gros porteurs autour et dans Dakar
(de 20 heures et 6 heures du matin) par arrêté municipal et/ou préfectoral
75. Développement et expansion du train bleu et de son réseau autour du
Grand Dakar
76. Application et surveillance de l’effectivité du contrôle technique des
véhicules, par la multiplication des contrôles de police
77. Faciliter la systématisation des contrôles des pots d’échappement par la
police municipale
78. Introduction progressive d’une pastille verte (voiture moins polluantes)
pour l’accès au centre-ville (rayon à définir avec les autorités locales et
pouvoirs publics) (recommandation)
79. Sensibilisation/conscientisation pour la limitation de la vitesse à 30 km/h
au centre-ville (recommandation)
80. Réglementer l’occupation de l’espace public (maitrise de la dynamique des
marchands ambulants)
81. Libérer tous les plans d’eau envahis par les plantes de Typha et valorisation
énergétique de la plante et en faire des espaces d’écotourisme
750 000 000
75 000 000
100 000 000
300 000 000
COÛT TOTAL
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54 595 000 000
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PACTE DAKAR 2013 - 2017
CONCLUSION
Dans la notion de ville durable, l’environnement n’est plus dissocié des projets d’urbanisme,
ni des orientations économiques, culturelles ou sociales de la ville. Ce souci d’intégration
prend en compte le développement sur le long terme et dans une perspective globale.
C’est fort de ce constat que la Direction de la Planification et du Développement Durable
(DPDD), récemment créée au sein de la Ville de Dakar, est en train d’élaborer, de manière
participative et inclusive, le Plan d’Actions Environnementales (PACTE) pour traduire, en
actes concrets éco-citoyens quotidiens, la vision partagée de l’Autorité municipale « Dakar à
l’horizon 2025 ».
Le PAE se veut être un outil d’aide à la prise de décision et aussi un instrument de bonne
gouvernance pour l’intégration et l’application des principes du Développement Durable. Il
s’inscrit ainsi dans une démarche d’élaboration de l’Agenda 21 de la Ville de Dakar.
Le PAE vise à être un document d’harmonisation des actions environnementales de la Ville
de Dakar avec les instruments de l’Etat central. Il devra également servir de « Think Tank »
(Boîte à Idées) pour le développement du portefeuille de projets environnementaux
structurants pour la Ville de Dakar et pour les dix-neuf (19) communes d’arrondissement
(CA).
Le PACTE ambitionne ainsi de venir un complément du Profil Environnemental, élaboré par
le Conseil Régional de Dakar et du Plan Climat que la Division Régionale de l’Environnement
et des Etablissements Classés (DREEC) de Dakar est en train de réaliser, pour « une ville de
Dakar moins émettrice de gaz à effet de serre et plus résistante aux effets des
changements climatiques ».
C’est sur la base d’enjeux fédérateurs (définis à partir du diagnostic environnemental de la
Ville) que le PAE s’est traduit en ces cinq (05) axes stratégiques suivants :
1. Le développement prioritaire des ressources locales ;
2. Une volonté politique affirmée dans l’affectation, la gestion des espaces ainsi
que dans la préservation des ressources et de la biodiversité ;
3. Un territoire propice à l’épanouissement des citadins ;
4. Une mobilité au service d’une interactivité durable au sein de la Ville ; et
5. Une nouvelle gouvernance locale exigeante, participative, transparente,
engagée et citoyenne.
Ces axes stratégiques ont été déclinés d’abord en vingt ( 20) orientations structurantes puis
en quatre-vingt et une (81) actions environnementales concrètes (projets) regroupées
ensuite en fonction des niveaux d’ambition et de leur horizon temporel (court terme [20132017], moyen terme [2018-2021], et long terme [2013-2025]).
L’estimation du coût approximatif global du PACTE porte essentiellement sur les actions à
court et moyen termes, tel qu’indiqué dans le tableau plus haut.
Il en ressort que le coût du PACTE est estimé à 54 595 000 000 Francs CFA pour la période de
allant de 2013 à 2021.
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