M. Ponsonby a servi dans la diplomatie. Il a été atta
ché aux ambassades de Constantinople et de Copenha
gue, puis au Foreign Office. Sir Henry Campbell Ban-
nerman le prit comme secrétaire quand, après le triom
phe des libéraux en 1905, il fut appelé à former le mi
nistère. Ce grand libéral avait, dans l’opposition, dénoncé
le brigandage sud-africain et la barbarie des méthodes
guerrières de la clique impérialiste. Une fois au pouvoir,
il s’empressa de donner aux républiques vaincues le maxi
mum d’autonomie. Les jingoes le dénoncèrent dans ces
deux circonstances comme un ennemi de l’Angleterre, le
traitant, suprême injure, de « petit Anglais ». M. Pon
sonby est fidèle à celui qui fut son maître en politique.
Il lui a succédé à la Chambre des Communes' : il a la
même loyauté politique ; il a le même courage ; il sait
braver, lui aussi, les criaillerics de la presse immonde
et les fureurs des foules égarées.
M. Trevelyan faisait partie du ministère Asquith à la
veille de la déclaration de guerre. Il était sous-secrétaire
d’Etat à l’instruction publique. Quand Asquith, Grey et
Lloyd George, prenant prétexte de la violation de la neu
tralité belge, précipitèrent l’Angleterre dans la guerre,
il démissionna. Avec le vieux Lord Morley, avec John
Burns, il préféra quitter le ministère plutôt que de trem
per dans le grand crime qui s'annonçait. L’histoire gar
dera le nom de ces trois hommes qui, à une heure grave,
à une heure où tant de trahisons .allaient se commettre,
donnèrent ce haut exemple de fidélité à leurs idées.
Philip Snovjden a apparié à la Chambre des Com
munes l’écho de la voix des masses ouvrières, écrasées