Ligia Ferreira La Broyarde de 20 ans est Les CFF hors de cause la nouvelle Miss Fribourg. Un titre qui ne lui monte pas à la tête. Rencontre. L 15 Granges-Marnand. Une erreur humaine est bien à l’origine de la collision ferroviaire qui, à la fin juillet 2013, a fait un mort et 26 blessés. L’enquête complémentaire du procureur blanchit les CFF. L 13 Régions 9 LA LIBERTÉ MARDI 22 NOVEMBRE 2016 Une brochure et une exposition expliquent les enjeux de la loi fédérale sur l’aménagement du territoire La densification a aussi ses bons côtés K NICOLAS MARADAN Villorsonnens. En rendant habitables la grange et les écuries, il a été possible de créer plusieurs nouveaux appartements. La surface de plancher a triplé et la densité de la zone a été multipliée par huit. La volumétrie et la structure de la ferme, en revanche, ont été préservées. Il a même été possible de conserver le tilleul centenaire jouxtant la propriété. AMÉNAGEMENT COMPARAISON INTERCANTONALE Aménagement L Depuis le 1er mai 2014 et l’entrée en vigueur de la nouvelle loi fédérale sur l’aménagement du territoire (LAT), le terme de «densification» est devenu aux oreilles de certains un vilain mot synonyme d’immeubles grisâtres en barres interminables et d’agglomérations étouffées sous le béton. Il faut dire que la petite Suisse est de plus en plus à l’étroit dans ses frontières – 850 km 2 de terres agricoles perdus entre 1985 et 2009, soit un peu plus d’un mètre carré par seconde – et que les citoyens suisses sont désormais condamnés à s’entasser pour éviter le mitage du territoire. L’heure est désormais à la «construction vers l’intérieur», selon l’expression consacrée, et à la requalification de zones déjà bâties. «Beaucoup de zones à bâtir ont été mises à disposition ces dernières années. Mais, sur certaines, il n’y a pas eu de constructions, ou pas autant que cela aurait pu. Alors avant de mettre à disposition d’autres zones, il faut utiliser celles qu’on a déjà», observe Christian Wiesmann, président de la section romande de l’Association suisse pour l’aménagement national et ancien urbaniste cantonal de l’Etat de Fribourg. D’autant que, au niveau suisse, Fribourg ne fait pas forcément partie des meilleurs élèves en la matière. «Fribourg a historiquement beaucoup de zones à faible densité», remarque Christian Wiesmann. En termes de densité brute, le canton se classe mieux que le Valais ou le Jura, mais reste en deçà de ses voisins vaudois et neuchâtelois, bien loin de villesPUBLICITÉ votre source de chaleur, notre réseau de compétences <wm>10CAsNsjYFAkNdc3NTQwtDAIANvToPAAAA</wm> <wm>10CFXKrQ6AMAxF4Sfqcm9Z6UYlmSMIgp8haN5f8eM4yXHfsoQlfM9t3dsW9kRxNxYGNSfXHOqevFrANCs4ToRW2AD8vNABGvprBCaaOyFaBEN3jOk6zhvLHVhfcgAAAA==</wm> www.sinef.ch FRIBOURG GENÈVE JURA NEUCHÂTEL VALAIS 4 3 32 1 4 1 Taux de motorisation (nombre de véhicules pour 1000 habitants) 522 565 467 570 537 615 Taux d’occupation des logements (habitants/logement) 1,96 2,16 2,1 1,94 1,93 1,39 Densité humaine brute* (habitants + emplois/hectare) *La densité humaine brute se calcule par le rapport entre d’une part, la somme des habitants, des emplois et d’une partie des lits d’hôtellerie et, d’autre part, la surface intégrale du territoire amputée des forêts, des alpages et des surfaces improductives comme les lacs et les cours d’eau. Infographie: V. Regidor | Photo: V. Murith | Source: densite.ch, 2013 Requalification de zones VAUD «Densifier oblige à prendre en compte de nouvelles contraintes» Alexandre Clerc Densifier a également des effets sur d’autres facteurs d’aménagement. Ainsi de la densité dépend l’offre en transports publics. Selon un rapport de l’Office fédéral du développement territorial, il faut environ cent habitants ou emplois par hectare pour rentabiliser une ligne de bus. Et environ deux cents pour une ligne de tram ou de métro. «Dans les quartiers périphériques, une densification trop faible compromet les chances d’atteindre les seuils nécessaires», souligne la brochure. Le taux de motorisation est également influencé par la densité de population. Avec une densité de vingt habitants par hectare, le taux est généralement de 550 véhicules pour mille personnes (il est actuellement de 565 dans le canton de Fribourg, voir infographie). Et une densité de 45 habitants par hectare permettrait de le faire baisser à environ 450 véhicules pour un millier d’habitants. L Dans le quartier d’Alt, à Fribourg, des immeubles aux logements spacieux ont remplacé des ateliers artisanaux (à droite). Cela a permis de ­quintupler la surface de plancher à disposition. Vincent Murith cantons comme Genève ou Bâle (voir infographie ci-dessus). Plus dense en Vieille-Ville Mais, comme le met en lumière une brochure éditée par les cantons de Fribourg, de Neuchâtel et du Valais et présentée hier en conférence de presse (voir cidessous), la densification a aussi ses bons côtés. «Dans des villes comme Fribourg ou Berne, les zones à la plus forte densité ne se trouvent pas là où il y a des barres d’immeubles, mais en Vieille-Ville. La densité y est deux à trois fois plus forte. Et ce sont aussi les zones où les loyers sont les plus élevés. Cela montre que densité peut aussi rimer avec qualité», souligne ainsi Christian Wiesmann. Intitulé Les enjeux du développement vers l’intérieur, la brochure présente une trentaine d’exemples d’aménagement à haute valeur ajoutée. A la rue François-d’Alt, à Fribourg, d’anciens bâtiments artisanaux d’un seul étage, vides depuis la délocalisation d’une entreprise de chauffage, ont ainsi été remplacés en début d’année par deux immeubles comprenant en tout huit logements. Collés aux constructions voisines, les deux édifices permettent de combler les espaces vides au milieu d’une barre d’immeubles, s’intégrant par- faitement dans ce petit îlot en respectant notamment la hauteur des bâtisses préexistantes. Des travaux qui ont permis de multiplier par cinq la surface de plancher, qui passe de 300 à 1617 mètres carrés. A l’intérieur, des appartements agréables et fonctionnels qui laissent abondamment pénétrer la lumière. «La densification, ce n’est pas forcément construire des petits logements. Il y a moyen de densifier tout en veillant à la qualité des espaces. Au quartier d’Alt, nous avons par exemple des séjours qui font 55 mètres carrés, c’est beaucoup», précise l’a rchitecte Alexandre Clerc, directeur du UNE BROCHURE ET UNE EXPOSITION ITINÉRANTE Les cantons de Fribourg, de Neuchâtel et du Valais se sont associés pour réaliser une brochure et une exposition itinérante sur le thème de l’aménagement du territoire, présentées hier à Berne en conférence de presse. Les trois régions ambitionnent ainsi «d’accompagner les promoteurs, propriétaires, communes, cantons, architectes ou encore les coopératives d’habitants dans leurs projets de développement», écrivent-elles dans un communiqué de presse. Etalée sur environ 170 pages, la brochure explique les enjeux de la densification et présente une trentaine d’exemples. «Densifier, ce n’est pas élever des tours disproportionnées et mal intégrées dans leur environnement. C’est surtout rénover des bâtiments existants, valoriser des quartiers ou requalifier des espaces déjà construits», ajoute le communiqué. Une exposition sur le même thème sera présentée dans les trois cantons, en commençant par Fribourg dès le mois de janvier. NM F Informations sur www.fr.ch/seca bureau ACArchitectes, qui a travaillé sur le projet. De gros investissements Surtout, densifier ne rime pas forcément avec facilité. «Cela oblige à prendre en compte de nouvelles contraintes. Le quartier d’Alt, par exemple, est un quartier bâti sur des remblais. Cela nous oblige à prendre appui avec des piliers sur la mollasse qui se trouve sept mètres sous la surface. Cela représente des investissements plus importants», note Alexandre Clerc. Autre exemple exposé dans la brochure: la transformation d’une ferme du XIXe siècle à Villarsiviriaux, sur la commune de PUBLICITÉ <wm>10CAsNsjYFAkNdcwszc0MDANLCEAgPAAAA</wm> <wm>10CFWKOw6AMAxDT5Qq7icJZETdKgbE3gUxc_-Jlg1Ltp6s15qXwF-3up_18DICUhMFe5QUJEaH5JB5cQAWGbIOUBbN9vNpnIzCfToEEKzPFUrWteTwXPcLwvu55HIAAAA=</wm>