149
e
Année
10
Le
:
40
centimes
Samedi
11
Mars
1939
Yienno
j
OURNAL
HEBDOMADAIRE
DE
L'ARRONDISSEMENT
DE
VIENNE
ADMINISTRATION
ET
BUREAUX
IMPRIMERIE
BLANCHARD
FRÈRES
(Imprimeries
Blanchard
et
Remitly
réunies)
8,
Cours
Président-
Wilson,
8,
VIENNE
(Isère)
K.
Commerce
Vienne:
48
TÉLÉPHONE
:
5-19
Ch.
Postaux
Lyon
:
75-66
FONDE
y
EN
1791
TARIF
DES
ABONNEMENTS
:
Isère
et
Dépar
ls
limitropnes
9
tr.
15
fr
Autres
Départements
10
fr
18
fr.
TARIF
DES
ANNONCES
Chronique
locale
,.
la
ligne
3
fr.
Légales
et
judiciaires
*
3
fi.
Diverses
»
2
lr.
LES
MANUSCRITS
NE
SCNT
PAS
EENBCS
JEUNESSE
DE
L'EMPIRE
FRANÇAIS
Fondateur
;
JEAN
DALADIER
Une
grande
Quinzaine
Colo-
niale
vient
de
commencer
à
Pa-
ris.
Tandis
que
nombre
de
ma-
gasins
ou
boutiques,
tentent,
au
cours
de
ces
journées,
de
mettre
en
valeur
les
produits
de
notre
merveilleux
Empire,
tandis
que
nos
frères
et
sœurs
d'Outre-Mer
s'affairent
auprès
d'une
abon-
dante
clientèle,
j'ai
songé
au
bel
effort
réalisé
par
des
jeunes
de
chez
nous.
J.
E.
F.,
trois
lettres
magiques
autour
desquelles
le
fils
aîné
de
notre
Président
du
Conseil
a,
voici
quelques
mois,
groupé
tou-
tes
les
bonnes
volontés,
toutes
les
énergies
de
12
à
30
ans.
Ma
curiosité
naturelle
me
poussant
à
en
savoir
davantage
sur
ce
sympathique
mouvement
j'ai
demandé
des
détails
au
principal
responsable
:
Des
renseignements
sus-
ceptibles
d'intéresser
vos
lec-
teurs
dauphinois
sur notre
mou-
vement
?
Avec
grand
plaisir
nous
vous
les
donnons.
Et
aux
questions
posées,
il
me
fut
répondu
:
Nous
avons
été
amenés
à
fonder
la
J.
E.
F.
au
moment
des
revendications
coloniales
de
certains
de
nos
voisins
;
au
moment
par
conséquent,
l'union
d'une
jeunesse
saine,
volontaire
et
forte,
devenait
plus
pressante.
«
Nous
l'avons
fondée
dans
le
but
de
grouper
la
jeunesse
fran-
çaise,
lui
créer
un
idéal
autour
de
l'idée
l'Empire
Colonial
Français
;
lui
montrer
la
puis-
sance
réelle,
actuelle
et
future
de
cet
Empire
;
diriger
ses
as-
pirations
vers
sa
mise
en
valeur
morale
et
matérielle
».
Plus
;
de
500
jeunes
ont
déjà
répondu,
dans
un
même
élan
d'enthousiasme,
à
la
propagan-
de
faite
par
Jean
Daladier
et
les
cinq
élèves
de
«
philo
»
qui
sont
ses
collaborateurs.
Tous
ceux
qui
sentent
en
eux
une
vo-
cation
coloniale,
ou
qu'anime
un
même
idéal,
se
doivent
ab-
solument
d'adhérer
à
ce
magni-
fique
mouvement.
Pas
d'in-
fluence
politique
ni
de
distinc-
tion
de
classe,
simplement
des
Français
désirant
ardemment
servir
l'Empire
Français.
Nous
maintenons
un
con-
tact
permanent
entre
nos
mem-
bres
de
Paris
par
de
fréquentes
conférences
et
projections.
Nous
organiserons
également
des
vo-
yages.
Pour
nos
membres
de
province
et
des
Colonies,
nous
avons
les
rapports
de
nos
dé-
légués
ainsi
que
des
visites
aux
villes
intéressées.
Un
journal,
indispensable
trait
d'union,
sera
bientôt
fondé.
Le cycle
des
conférences
se
poursuit
à
Paris.
MM.
André
Sidobre,
Demaison
et
Siegfried,
ont,
tour
à
tour,
pris
la
parole
pour
évoquer
différentes
et
ma-
gnifiques
phases
de
notre
His-
toire
Coloniale.
Des
films,
aux
paysages
en-
chanteurs,
donnant
l'aspect
réel
de
la
vie
indigène,
ont
été
pro-
jetés.
Nous
n'apprécions
pas
suffisamment
la
beauté,
la
ri-
chesse
de
notre
patrimoine
na-
tional,
nous
les
ignorons
trop
souvent.
Voilà
pourquoi,
Jean
Daladier
a
eu
l'idée,
compre-
nant
le
danger
menaçant
la
question
coloniale
plus
vitale
qu'on
ne
le
pense
parfois,
de
rassembler
toutes
les
jeunes
ac-
tivités,
de
faire
partager
sa
foi.
Le
président
de
«
Jeunesse
de
l'Empire
Français
»
ne
di-
sait-il
pas
lors
de
sa
première
réunion
:
Vous
devez
aimer
les
colonies
de
notre
pays,
pour
le
bonheur
national
présent
et
fu-
tur
de
la
plus
grande
France
!
»
Son
appel,
sans
nul
doute,
sera
entièrement
entendu
par-
tout,
et
nos
jeunes
Dauphinois,
confiants
dans
la
destinée
de
leur
patrie,
ne
manqueront
pas
de
venir
spontanément
se
join-
dre
à
leurs
camarades
pari-
siens
.
Emily
BAUDOUIN.
SOCIETE
NATIONALE
DES
CHEMINS
DE
FER
FRANÇAIS
Par
suite
de
l'application
des
plans
de
coordination
des
trans-
ports
<
Voyageurs
»,
approuvés
par
M.
le
Ministre
des
Travaux
Publics,
certaines
navettes
de
trains
omnibus
«
Voyageurs
»
seront
supprimées
à
partir
du
6
mars
1939
:
1
sur
les
sections
de
ligne
de
Chalon-s/Saône
à
Villefran-
che-.sur-Saône,
Lyon
à
Valence
et
Lyon
à
Ambérieu,
elles
seront
remplacées
par
des
Ser-
vices
d'autobus.
Aucune
suppression
de
traîns
ne
sera
provisoirement
effectuée
entre
Lyon
et
Villefranche-sur-
•Saône.
Les
horaires
et
tarifs
des
ser-
vices
routiers
de
remplacement
sont
à
la
disposition
du
Public
dans
les
gares
et
aux
points
d'arrêt
des
autobus.
Par
suite
de
ces
modifica-
tions,
les
gares
de
Varennes-le-
Grand,
Uchizy,
Vaugris,
Clonas,
Salaise,
Serves-sur-Rhône-Ero-
me,
et
La
Roche-de-Glun
seront
fermées
au
trafic
des
voyageurs
et
bagages.
Sur
la
section
de
ligne
de
Lyon
à
Peyraud.
En
plus
des
trains
maintenus,
les
voyageurs
disposent
de
ser-
vices
routiers
libres.
En
principe,
rien
ne
sera
changé
dans
l'exécution
du
ser-
vice
des
marchandises,
dans
toutes
les
gares
des
parcours
vi-
sés,
qui
resteront
ouvertes
à
l'expédition
et
à
la
livraison,
dans
les
mêmes
conditions
qu'actuellement.
Se
renseigner
dans
les
gares
NOUVELLES
ET
ÉCHOS
DE
Aux
usagers
de
l'automobile.
A
la
Foire
de
Lyon,
B
E
R
L
I
ET
présente
ses
derniers
modèles
de
véhicules
industriels
à
essen-
ce,
à
huile
lourde,
au
gaz
de
bois
ainsi
que
ses
voitures
de
tou-
risme.
Indépendamment
de
cette
im-
portante
exposition,
BERLIET
organise
dans
ses
vastes
Maga-
sins,
241,
Avenue
Berthelot,
à
Lyon,
une
présentation
très
complète
des
modèles
qu'il
n'a
pu
exposer
à
la
Foire,
à
défaut
de
place
suffisante.
Vous
avez
intérêt
à
visiter
ces
stands
et
magasins,
le
meil-
leur
accueil
vous
est
réservé.
Unes
qui
dominent
la
ville,
de-
puis
l'Isle
jusqu'à
Estressin
compris,
en
passant
par
la
Gloi-
re
de
Dieu,
Pipet,
La
Bâtie,
y
compris
la
vallée
de
la
Gère.
Il
s'agit
de
toutes
caves,
re-
mises,
constructions
inhabitées,
grottes,
souterrains,
avec
ou
sans
portes,
ayant
au
moins
une
surface
de
sol
de
4
mètres
car-
rés.
Toutes
les
personnes
ayant
connaissance
de
tels
abris,
soit
pour
les
avoir
dans
leur
pro-
priété,
soit
de
toute
autre
ma-
corses
et
quelques-unes
à
des
sites
dauphinois,
a
attiré
une
foule
considérable
de
visiteurs.
Ceux-ci
sont
très
amicalement
reçus
par
M.
Pierre
Bach
qui
se
tient
à
la
disposition
du
public
et
se
dépense
pour
donner
tous
les
renseignements
qui
lui
sont
demandés.
Une
visite
s'impose
et
nos
concitoyens
ne
manqueront
pas
de
profiter
d'une
telle
aubaine
de
pouvoir
admirer
ces
vérita-
bles
chefs
-
d'oeuvre
qui
font
gnants
doivent
être
déposés
au-
près
de
M.
Basset,
directeur
de
l'Hôpital,
ou
de
M.
Camille
Ge-
rin,
trésorier.
CHENARD
&
WALCKER.
11
cv,
4
çyl.
29.900.
Commerciale
Fourgon
-
Boulangère
750
k.
LICORNE,
6
cv
:
23.700.
Occasion,
10
cv
Citroën,
C.
4
G
Tous
renseignements
Garage
DEDIEPPE,
9,
qu.
Pajot,
Vienne
Le
chemin
parcouru
Quand
M.
Daladier
est
revenu
de
Munich,
après
avoir
gagné
le
combat
pour
le
salut
de
la
paix,
il
s'est
juré
aussi
de
gagner
le
combat
pour
le
redressement
na-
tional.
Depuis,
les
actes
ont
sui-
vi
:
ce
fut
le
plan
de
redresse-
ment
économique
et
financier,
pour
l'élaboration
duquel
il
n'a
pas
hésité
à
changer
de
ministre
des
Finances,
plutôt
que
de
sa-
crifier,
comme
on
le
lui
propo-
sait,
aux
erreurs
doctrinales
du
plan
Blum
;
ce
fut
aussi
la
ba-
taille
contre
les
occupations
d'u-
sines,
qu'il
a
gagnée
parce
qu'il
a
eu,
le
premier,
la
volonté
de
s'opposer
à
ces
actes
révolution-
naires
;
ce
fut
encore
l'échec
de
la
tentative
de
grève
générale
du
30
Novembre,
qu'il
a
jugulée
par
des
mesures
préventives
suf-
fisamment
vigoureuses
pour
in-
timider
les
forces
mauvaises
du
communisme
et
aussi
la
leçon
donnée
à
la
C.
G.
T.,
dont
il
n'a
pas
craint
de
sanctionner
les
di-
rigeants
responsables.
Par
suite,
l'ordre
républicain
s'est
trouvé
consolidé,
la
France
s'est
remise
au
travail,
la
con-
fiance
est
revenue,
les
capitaux
sont
rentrés,
le
chômage
a
di-
minué,
l'économie
s'est
trouvée
encouragée,
stimulée.
Tout
cela,
qui
a
l'air
d'un
miracle,
.deux
ans
après
les
excès
du
Front
populaire,
M.
Daladier
l'a
ob-
tenu
presque
aisément,
parce
qu'il
a
su
gouverner,
parce
qu'il
a
fait
preuve
d'indépendance
et
de
volonté,
parce
qu'il
a
jugé
qu'un
chef
digne
de
ce
nom
doit
avoir
la
bravoure
d'affronter
l'obstacle
et
non
la
lâcheté
de
s'en
accommoder.
C'est
avec
le
même
esprit
de
décision
que
le
Président
du
Conseil
a
abordé
le
problème
espagnol.
Qui
donc
aurait
pensé
que
la
Chambre
du
Front
popu-
laire
aurait,
un
jour,
la
raison
de
considérer
la
reconnaissance
de
jure
du
général
Franco
com-
me
étant
la
meilleure
des
politi-
ques,
la
plus
profitable
à
la
paix
?
M.
Daladier,
cependant,
a
obtenu
ce
résultat
;
il
l'a
obtenu
à
l'heure
juste
cette
initiati-
ve
politique
était utile
et
sus-
ceptible
de
produire
les
meil-
leurs
effets,
de
même
qu'il
a
brisé
tout
net
l'intolérable
effort
de
la
propagande
italienne
et
contrecarré
ses
visées
imperti-
nentes
sur
telle
ou
telle
partie
de
notre
empire
colonial,
par
sa
promptitude
à
se
rendre
en
Cor-
se,-
en
Tunisie,
en
Algérie
pour
faire
plébisciter
la
France
par
l'élan
unanime,
enthousiaste
des
populations
loyales
attachées
à
nos
trois
couleurs.
Les
pessimistes,
les
trem-
bleurs,
ceux
qui
braillent
tous
les
jours
à
la
guerre,
n'en
pour-
suivent
pas
moins
leur
campa-
gne
alarmiste
!
Il
n'est
question
dans
leurs
écrits
que
d'une
agression
italienne,
soutenue
par
l'Allemagne,
avec
le
con-
cours
du
général
Franco
à
la
frontière
des
Pyrénées.
Nous
en
sommes
bien
chagrin
pour
eux,
mais
nous
avons
l'im-
pudence
de
penser
que
les
mois
à
venir,
loin
de
nous
apporter
le
déchaînement
de
la
force
bru-
tale,
offrent
des
perspectives
très
sensiblement
élargies
pour
la
paix,
sous
l'égide
de
laquelle
il
n'est
point
de
problèmes
inso-
lubles
pour
les
hommes
de
bon-
ne
volonté.
J.
D.
Défense
passive
(mairie).
La
commission
des
abris
pro-
cède
à
l'inventaire
de
tous
les
abris
existant
au
flanc
des
col-
nière,
sont
priées
de
les
signa-
ler
au
commissaire
technique
de
la
défense
passive
(bureau
et
boîte,
17,
place
de
PHôtel-de-
Ville)
avant
le
10
mars.
Indiquer
très
sommairement
l'emplacement,
la
nature
de
l'abri
et la
surface
du
sol
éva-
luée-
en
mètres
carrés.
Ces
déclarations
faciliteront
le
travail
urgent
de
la
commis-
sion
et
éviteront
aux
propriétai-
res
les
ennuis
des
perquisitions
prescrites
par
la
loi.
«
Photo
-
Club
Viennois.
Les
sociétaires
et
amis
de
la
Société
qui
ont
assisté
le
22
fé-
vrier
dernier,
aux
saisissantes
démonstrations
de
M.
Lucien
Guerrier,
sur
la
photographie
de
très
près,
ouvrant
ainsi
des
horizons
nouveaux,
ont
été
émerveillés
du
matériel
de
pré-
cision
qu'avait
construit
le
con-
férencier
pour
ces
réalisations
spéciales.
Mercredi
soir,
15
mars,
à
20
heures
30,
le
cours
que
fera
M.
Cottaz,
notre
dévoué
vice-
président,
réunira
à
nouveau
l'élite
de
nos
membres
qui
au-
ront
encore
ce
jour-là
l'occasion
d'augmenter
leur
bagage
de
con-
naissances
indispensables.
^
Exposition
de
peintures.
Samedi
dernier
a
eu
lieu,
en
présence
de
nombreuses
autori-
tés
et
d'une
délégation
de
l'Ami-
cale
des
Corses,
le
vernissage
de
l'Exposition
Pierre
Bach
qui
est
organisée
dans
un
local
sous
les
arcades,
place
de
l'Hôtel-de-
Ville.
Cette
magnifique
exposition,
qui
comprend
surtout
des
œu-
vres
consacrées
à
des
paysages
honneur
au
grand
artiste
que
nous
félicitons
vivement.
*
«
Les
Trois
Roses
»
de
Grenoble
à
Vienne.
L'annon-
ce
de
}a
Venue
prochaine
en
notre
bonne
ville
du
groupe
fol-
klorique
dauphinois
qui
porte
ce
nom
suscite
la
plus
vive
cu-
riosité,
ainsi
que
la
plus
grande
satisfaction.
La
trentaine
d'artistes,
placés
sous
la
docte
présidence
de
M
me
G.
Chabrol
et
sous
l'experte
di-
rection
de
MM.
Paul
Pittion
et
Lucien
Blanc,
exécutera
des
chants
et
des
danses
du
vieux
terroir
dauphinois
que
les
dau-
phinois
authentiques
que
sont
les
Viennois
sauront
apprécier
à
leur
juste
valeur.
Ajoutons
qu'un
film
de
très
grande
classe
sera
ensuite
pro-
jeté.
Il
y
aura
deux
représenta-
tions
de
ce
magnifique
pro-
gramme,
qui
seront
données,
au
profit
des
Ecoles
libres,
dans
la
salle
des
fêtes
des
Etablisse-
ments
Réunis,
avenue
Berthe-
lot
;
en
matinée
à
15
heures
15
et
en
soirée
à
20
heures
30,
le
dimanche
19
Mars.
Laver
la
vaisselle
avec
«
DIV
n
devient
un
plaisir
car
il
dissout
les
graisses,
et
embellit
les
mains
En
vente
chez
BONNET-BERGER,
quincaillier.
M—
f—
M—
■WMWIH
M
1
HUmJ,
M
Blessés
du
poumon.
La
liste
des
numéros
gagnants
de
la
loterie
est
en
vente,
au
prix
de
0
fr.
60,
à
l'agence
J.L.P.J.
et
chez
M.
Abel,
journaux
et
tabac,
cours
Brillier.
Les
billets
ga-
LE
PRÉSIDENT
DE
LA
RÉPUBLIQUE
C'est
vraisemblablement
le
6
avril
que
le
Parlement,
réuni
à
Versailles
en
Assemblée
natio-
nale,
élira
le
nouveau
président
de
la
République,
en
remplace-
ment
de
M.
Albert
Lebrun
qui
en
a
probablement
assez
mais
qui,
s'il
y
consentait,
serait
cer-
tainement
réélu
à
une
grosse
majorité.
M.
Albert
Lebrun
a
été
un
président
irérprochable
;
il
au-
ra
eu,
sans
aucun
doute,
le
sep-
tennat
le
plus
mouvementé
et
le
plus
dur
de
tous.
Aucun
pré-
sident
n'aura
connu
des
diffi-
cultés
comparables
à
celles
de-
vant
lesquelles
il
s'est
trouvé.
Certes,
M.
Raymond
Poincaré
s'est
trouvé
en
face
de
la
guerre
dont
il
lui
a
fallu
subir
le
choc
pendant
quatre
ans.
Mais
de-
vant
cette
fatalité,
sa
respon-
sabilité
n'était
pas
en
jeu.
La
guerre
?
on
l'a
déclarée
à
la
France,
et la
France
s'est
tout
à
coup
trouvée
unanime
pour
en
supporter
glorieusement
les
conséquences.
L'union
sacrée
qui
s'est
faite
alors
a
débarras-
le
chef
de
l'Etat
de
tout
souci
de
politique
intérieure.
M.
Albert
Lebrun,
au
contrai-
re,
a
traversé
une
période
de
luttes
intérieures
extrêmement
violentes
;
il
a
connu
le
6
fé-
vrier
1934
et
toutes
ses
suites
;
il
a
connu
les
vicissitudes
du
Front
populaire
;
il
a,
en
sep-
LA
SEMAINE
LA
POLITIQUE
GENERALE.
L'élection
exceptionnelle-
ment
rapide
du
cardinal
Pacelli
au
trône
de
St-Pierre,
le
choix
du
nom
de
Pie
XII
marquant
la
continuité
assurée
du
presti-
gieux
pontificat
de
Pie
XI,
le
premier
message
adressé
non
seu-
lement
à
la
chrétienté
mais
à
l'humanité
tout
entière
exprimant
sa
foi
et
son
espoir
en
la
paix
par
la
justice,
ont
fortement
im-
pressionné
le
monde
et
causé
une
grande
satisfaction
en
France.
Le
Président
Lebrun,
MM.
Daladier
et
G.
Bonnet
ont
adressé
au
nouveau
pape
des
télégrammes
de
félicitations
qui
ont
reçu
de
chaleureuses
réponses.
Le
couronnement
de
Pie
XII
aura
lieu
demain
dimanche.
Une
importante
mission
officielle
française
aura
à
sa
tête
M.
Champetier
de
Ribes,
ministre,
et
comprendra
entre
autres
personnalités,
M.
Louis-Marin,
M.
le
chanoine
Desgranges,
M.
Claudel,
ambassadeur,
etc..
Dans
une
déclaration
à
la
presse,
le
général
Franco
a
répété
que
l'Espagne
ne
céderait
aucun
pouce
de
son
territoire
à
un
pays
étranger.
A
l'occasion
du
150"
anniversaire
du
premier
Congrès
américain,
le
président
Roosevelt
a
prononcé
nu
discours
exal-
tant
l'idéal
républicain
et la
foi
des
Etats-Unis
dans
la
liberté
démocratique
et
religieuse,
et
critiquant
le
sectarisme
des
Etats
totalitaires.
A
Cologne,
M.
Henderson,
ambassadeur
de
Grande-Bre-
tagne,
a
prononcé
un
discours
qui
fait
appel
à
une
collaboration
confiante
germano-anglaise.
«
Nul,
a
dit
M.
Henderson,
ne
songe
à
attaquer
le
Reich
».
M.
Belisha,
ministre
de
la
Guerre
de
Grande-Bretagne
a
donné
aux
Communes
des
précisions
sur
les
forces
qui
seraient
immédiatement
transportées
en
France
pour
sa
défense
en
cas
d'attaque.
LA
POLITIQUE
EN
FRANCE.
Réuni
à
Paris,
le
Conseil
national
S.F.I.O.
a
fixé
au
27
mai
la
date
du
Congrès
du
parti.
Un
débat
s'est
ouvert
sur
les
causes
du
recul
du
socialisme
en
France,
opposant
aux
extrémistes
les
partisans
de
l'union
pour
la
paix.
Après
un
long
débat,
au
cours
duquel
M.
Zyromski,
au
nom
de
la
fraction
extrémiste,
avait
admis
que
sa
position
en-
traînait
un
risque
de
guerre
très
net,
deux
motions
ont
été
vo-
tées
:
l'une
en
politique
intérieure,
reprenant
la
motion
des
modérés
qui
se
contente
de
proclamer
la
survivance
du
Front
populaire
voulu
par
le
pays,
mais
repousse
l'alliance
avec
les
communistes
;
l'autre,
en
politique
extérieure,
qui
préconise
le
maintien
des
traités
franco-russe
et
franco-britannique,
et
de-
tembre
1938,
vu
la
guerre
de
très
près,
et
une
guerre
qui
eut
peut-être
divisé
les
Français,
car
beaucoup
ne
comprenaient
pas
pourquoi
notre
pays
aurait
été
obligé
de
se
battre.
Il
a
surmonté
tous
ces
périls
avec
une
apparente
sérénité.
Elu
en
1932
par
une
Assemblée
nationale,
composée
en
partie
d'une
Chambre
dont
les
pou-
voirs
étaient
virtuellement
ex-
pirés
et
dont
la
moitié
des
membres
ne
seraient
pas
réélus,
il
s'est
trouvé,
dès
le
lendemain
de
son
élection
devant
une
ma-
jorité
opposée
à
l'ancienne
;
il
lui
a
fallu
appeler
au
pouvoir
des
chefs
de
gauche
;
puis
est
venue
la
crise
économique,
la
crise
financière,
l'affaire
Stavis-
ky,
le
6
février,
l'émeute.
Il
a
se
tourner
vers
les
chefs
mo-
dérés,
M.
Doumergue,
M.
Flan-
din,
M.
Laval.
Les
élections
de
mai
1936
ont
amené
la
victoire
du
Front
populaire
et
ses
con-
séquences
:
les
grèves,
les
occu-
pations
d'usines
,les
troubles
so-
ciaux.
M.
Albert
Lebrun
a
con-
fié
le
pouvoir
au
leader
socia-
liste
M.
Blum
;
ainsi
le
voulait
le
jeu
constitutionnel,
puis
il
est
revenu
peu
à
peu
vers
le
centre
gauche
siègent
les
radicaux
les
plus
modérés,
avec
M.
Chau-
temps,
puis
M.
Daladier.
Mais
tous
les
partis,
indistinc-
tement,
le
respectent
;
il
est
la
seule
autorité
qui
n'ait
été
l'ob-
jet
d'aucune
polémique,
d'au-
cune
attaque.
Cependant,
nul
n'ignore
qu'il
est
d'opinion
mo-
dérée
et
de
religion
catholique.
D'où
vient
que
sous
son
septen-
nat
il
n'y
a
jamais
eu
«
une
question
de
l'Elysée
»
?
Cela
tient
à
ce
que
ce
président
cor-
rect
a
constamment
observé
la
règle
du
jeu.
Faisant
abstrac-
tion
de
toute
préférence
person-
nelle,
il
a
donné
à
toutes
les
tendances
la
part
qui
leur
était
due
constitutionnellement.
Les
élections
de
1932
avaient
consa-
cré
le
succès
des
radicaux
;
il
les
a
appelés
au
pouvoir,
et
s'il
y
a
eu,
en
1934,
après
l'émeute,
une
trêve
politique
présidée
par
des
modérés,
c'est
parce
que
les
chefs
des
partis
l'avaient
jugée
nécessaire.
Les
élections
de
1936
ont
amené
l'avènement
du
Front
populaire.
M.
Albert
Lebrun
a
fait
immédiatement
droit
aux
volontés
du
suffrage
universel,
et
les
socialistes
ont
eu
le
pou-
voir
;
il
leur
a
loyalement
faci-
lité
la
tâche,
en
toutes
occa-
sions.
L'échec
de
l'expérience
Blum
l'a
naturellement
conduit
à
faire
appel
aux
radicaux.
Rien,
dans
chacun
de
ses
ac-
tes,
qui
ne
soit
rigoureusement
conforme
au
jeu
parlementaire,
pas
un
instant
il
n'est
sorti
de
son
rôle
;
pas
une
seule
fois
il
n'a
affirmé
une
tendance
per-
sonnelle
de
nature
à
contrecar-
rer
la
politique
du
gouverne-
ment.
Toutes
ses
manifestations
publiques,
tous
ses
discours
ont
été
-au
contraire,
des
appels
à
l'union
et
à
l'apaisement
au-
tour
du
pouvoir
établi.
C'est
parce
qu'il
a
été
«
régulier
»,
comme
on
dit
dans
un
certain
milieu,
qu'il
jouit
de
la
consi-
dération
générale
et
qu'il
reste
en
dehors
et
au-dessus
de
tou-
te
polémique.
En
se
comportant
ainsi,
il
a
d'ailleurs
rendu
à
la
Républi-
que
et
au
pays
le
service
le
plus
éminent.
Aux
heures
troubles
l'on
oublie
trop
la
légalité
et
l'esprit
des
institutions,
il
suf-
fit
qu'un
rouage
du
régime
el
celui-ci
est
essentiel
con-
tinue
de
fonctionner,
avec
une
exactitude
complète,
pour
que
tout
le
reste
soit
sauvé.
Nous
ne
savons
pas
quelle
personna-
lité
succédera
à
M.
Albert
Le-
brun,
mais
il
peut
leur
être
pro-
posé
en
modèle,
comme
les
sou-
verains
britannique
sont
les
modèles
des
rois.
P.
N.
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