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Martel/1997 précisent « qu’en tant que réflexion critique sur les comportements sociaux et
leurs normes effectives, l’éthique exerce essentiellement une fonction de clarification des
valeurs en cause, facilitant et accélérant la prise de décision. C’est dire que l’éthique ne se
réduit pas à une reconnaissance passive de ces valeurs et principes moraux mais suppose leur
prise en compte dans la conduite humaine et l’action ». Pour Mousse/1992, « celui qui inspire
une éthique doit au moins prendre conscience de ses actes. Il s’enracine dans une liberté à
défaut de laquelle il n’y aurait pas de responsabilité et par conséquent pas non plus de
morale ». C’est la liberté qui fonde l’éthique pour chacun. L’affirmation en va nullement de
soi car, pendant des millénaires, l’appartenance communautaire l’emportait généralement sur
la volonté et la possibilité d’être autonome. Aujourd’hui encore, pour de nombreux individus
et dans de nombreux pays, les comportements sont largement déterminés par les
appartenances sociales, des coutumes et des dogmes, des pressions de l’environnement et des
occasions nées des circonstances. Il n’en va plus de même depuis les Lumières, du moins
dans la sphère culturelle de l’Occident. La conscience d’être libre et de devoir décider par soi-
même y définit l’homme. Mais on ne détermine le sens d’une action qu’en fonction d’un
objectif, et sa signification qu’en fonction d’un contexte.
Selon Mercier/2000, l’éthique d’une entreprise regroupe un ensemble de principes, de valeurs
et de croyances qui dirigent la conduite des individus, elle est une recherche identitaire et a
pour ambition de distinguer par une réflexion personnelle, la bonne ou la mauvaise volonté
d’agir. Pour Pesqueux/2000, « traiter de l’éthique, c’est prendre position sur la trilogie :
éthique, morale et déontologie. On parle de morale dans un univers de réflexion transcendant
et universel. Les références sont alors par exemple Platon et Kant. Parler d’éthique convient à
se placer dans un champ de réflexion contingent et les références en sont par exemple,
Aristote et les stoïciens. Le terme de déontologie et la perspective qui y est associée, bien que
d’origine ancienne, sont maintenant d’utilisation strictement française et la déontologie peut
être vue comme une éthique appliquée à un domaine professionnel spécifique. On parle ainsi
de déontologie médicale et de déontologie comptable ».
Toujours selon le même auteur (Pesqueux/2002), « la déontologie est un ensemble de règles
normées appliquées à un domaine professionnel, le périmètre en est corporatif,
communautaire et ces règles sont construites sur des valeurs non forcément explicites
(l’implicite de la profession) ; la déontologie se révèle être de l’ordre du libéralisme
communautarien et fonde ainsi la légitimité du lobby ». La déontologie, du grec déon-tos (ce
qu’il faut faire), est une déclinaison de la morale et peut se définir comme un ensemble de
règles qui régissent une profession et la conduite de ceux qui l’exercent».