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Une approche socio-normative de l’attitude
combative face au cancer
Camille Galy∗1, Amandine Meirone∗1, Lionel Dany∗2,3, and Gr´egory Lo Monaco∗4
1MPSS, Universit´e d’Aix-Marseille – Universit´e d’Aix-Marseille – France
2Laboratoire de Psychologie Sociale, Universit´e d’Aix-Marseille – Universit´e de Provence - Aix-Marseille
I : EA849 – France
3Service d’oncologie m´edicale, CHU de la Timone, Marseille – AP-HM – France
4Laboratoire de Psychologie Sociale, Universit´e d’Aix-Marseille – Universit´e d’Aix-Marseille – France
R´esum´e
L’attitude combative occupe une place importante dans l’appr´ehension du v´ecu de la
maladie canc´ereuse, notamment concernant son rˆole en termes de gu´erison potentielle. Faire
preuve d’une attitude combative t´emoignerait `a la fois de la volont´e de vouloir gu´erir et de
la volont´e de r´epondre `a la pression exerc´ee par l’environnement social.
Afin de v´erifier cette hypoth`ese nous avons utilis´e deux paradigmes exp´erimentaux aupr`es
de sujets des deux sexes, de 18 et 25 ans ou de plus de 50 ans, non malades du cancer.
(1) La premi`ere exp´erience s’appuie sur le paradigme d’identification (Jellison & Green, 1981)
qui permet de voir si l’attitude combative est socialement valoris´ee. Les sujets (n = 80) de-
vaient r´epondre `a la sous-dimension attitude combative de la Mental Adjustment to Cancer
Scale - MAC (Watson et al., 1988) de la mani`ere qu’un malade atteint de cancer le ferait de
fa¸con `a se faire soit bien voir versus mal voir par son m´edecin traitant et par son entourage.
Pour le paradigme d’identification, nos r´esultats montrent que l’attitude combative ressort
comme une norme puisque les sujets r´epondent diff´eremment selon la condition. En condition
pour se faire ” bien voir ”, les sujets ont un score d’attitude combative particuli`erement ´elev´e
et significativement diff´erent de celui recueilli en condition ” mal voir ”, qui est lui tr`es faible.
(2) Le second, le paradigme des juges (Cambon, 2006), permet de mettre en ´evidence la
mani`ere dont des individus sont per¸cus par autrui en fonction de leur caract`ere normatif ou
non. Deux malades fictifs (un homme et une femme) ´etaient pr´esent´es aux sujets (n = 120)
comme ´etant combatifs ou non-combatifs `a travers leurs r´eponses `a la sous-dimension atti-
tude combative de la MAC. Suite `a cette pr´esentation, les sujets devaient ´evaluer la personne
cible `a partir d’un ensemble de variables : personnalit´e, croyances de contrˆole, valeur sociale,
probabilit´e de gu´erison, acceptation de la maladie, relations avec autrui et qualit´e de vie. Les
r´esultats indiquent un effet de la pr´esentation du malade comme combatif vs. non-combatif
sur la totalit´e des variables. Les malades qui pr´esentent un fort esprit combatif sont jug´es
plus positivement que les malades pr´esentant peu d’esprit combatif.
En conclusion, l’attitude combative face au cancer est `a la fois porteuse d’enjeux individuels
et sociaux. Une r´egulation sociale op`ere dans le sens o`u il est attendu de l’individu qu’il soit
combatif.
∗Intervenant
sciencesconf.org:afpsa-lille2012:7439