Présentation des articles
Le premier texte nous vient, à juste titre, de http://www.eve.coop/?a=195 Louis Favreau et Ernesto
Molina. Leur contribution vise à mettre la table pour bien apprécier le menu qui vous est présenté
dans ce numéro, par le biais d’une mise en perspective de la solidarité internationale depuis 2000.
Pour eux, il apparaît clair que se dessine une volonté de tisser une vision commune au sein
d’organisations de plus en plus nombreuses. De Rio+20 en 2012 aux rencontres internationales de
bilan des Objectifs du millénaire pour le développement en 2015, dont celle des Rencontres du
Mont-Blanc de 2013 et du Sommet international des coopératives de 2014, en passant par les
Forums sociaux mondiaux, nous vivons une période de crise où le modèle unique de
développement se trouve enfin questionné, et où le projet de s’engager dans la construction
d’autres manières de vivre chez soi comme dans l’ensemble de la planète prend du relief. Pour les
auteurs, il apparaît clair que l’ÉSS, les OCI et divers mouvements sociaux participent tous à leur
manière à cette nouvelle dynamique internationale.
Dans la contribution suivante, http://www.eve.coop/?a=196 Nancy Thede aborde, d’entrée de jeu,
le virage du gouvernement Harper dans le domaine de l’aide publique au développement. Les
annonces controversées des ministres Oda et Fantino, ainsi que la fusion récemment annoncée de
l’ACDI avec le ministère des Affaires étrangères et du Commerce international, ont fait réagir
beaucoup d’ONG. La plupart de ces ONG craignent pour leur survie. Pourtant, nous dit l’auteure,
ces changements ne sont pas l’œuvre des seuls Conservateurs : leurs racines remontent aux
gouvernements précédents, et les tendances de fond continuent à suivre les priorités énoncées par
les institutions internationales. Le «virage néoconservateur» réside dans une radicalisation des
politiques antérieures; les conséquences pour le monde de la solidarité sont graves, mais peuvent
aussi être salutaires, forçant les acteurs engagés à se réinventer.
Dans la troisième contribution, http://www.eve.coop/?a=197 Paul Cliche s’interroge justement sur
les nombreux défis auxquels font face ces acteurs engagés. Les OCI québécois, nous dit-il, font
face à une crise profonde qui implique un manque important de moyens lié à la diminution du
financement de l’ACDI, mais qui correspond également à une mutation dans les politiques d’aide
internationale du Canada. Cette situation affecte les activités des OCI, menace la survie de
plusieurs organisations prises individuellement et détériore la réputation du Canada à l’étranger.
Plus fondamentalement encore, elle met en péril au sein de la coopération internationale
canadienne la pérennité d’un modèle solidaire, du pluralisme et de la démocratie. De toute
évidence, elles sont à un tournant décisif ; d’où l’intérêt de prendre la mesure de la solidité des
pratiques actuelles et des nouvelles initiatives de solidarité internationale.
C’est ce que cherchent à montrer les autres contributions de ce numéro. Ainsi,
http://www.eve.coop/?a=198 Ernesto Molina nous revient dans une autre contribution portant
cette fois plus spécifiquement sur l’expérience de l’UPA Développement international. Fondée en
1993 par l’Union des producteurs agricoles (UPA), cette organisation de coopération Nord-Sud,
méconnue et sous-estimée, travaille de concert avec des organisations paysannes de pays du Sud
pour contribuer au renforcement de leur capacité à agir collectivement pour le développement