APTITUDE A ECHANGER ET A ELIMINER LE LACTATE

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V 3-2 (m .s-1 )
V2-1 (m.s-1)
TEMOINS ET FACTEURS DETERMINANTS DE LA PERFORMANCE SUR LES DIFFERENTES PHASES DU 100 M.
Carine Bret1-2, Rahmani Abderrehmane1, Jean-René Lacour1
1
Laboratoire de Physiologie de l'Exercice, GIP Exercice - EA 645, Faculté de Médecine Lyon-Sud, Chemin du petit Revoyet, BP 12, F-69 921
Oullins Cedex, France.
2
Centre de Recherche et d'Innovation sur le Sport, UFR STAPS, Université Claude Bernard - Lyon I, 43 Boulevard du 11 novembre 1918, F-69
622 Villeurbanne Cedex, France.
Introduction
Le 100 m est généralement divisé en trois phases : i) une phase d'accélération, ii) une phase à vitesse maximale et iii) une phase de décélération.
La force et la raideur musculaires sont deux qualités prépondérantes en sprint (Mero et coll., 1981 ; Chelly et Denis, 2001). Mais aucune n'a été
mise en relation avec la vitesse moyenne atteinte sur chacune des phases du 100 m. L'importance de la raideur, qui influence l'interaction des
membres inférieurs avec le sol (Farley et coll., 1999), devrait être différente selon les phases puisque les temps de contact au sol varient.
L'objectif de cette étude est de déterminer l'importance de la force et de la raideur i) sur 100 m, ii) sur la vitesse moyenne des différentes phases et
iii) sur la différence de vitesse entre ces phases.
Méthode
Dix-neuf sprinters, de niveau régional à national, ont réalisé un 100 m en compétition officielle. La vitesse moyenne sur chaque phase a été
déterminée à l'aide de caméras vidéos (0-30 m : V1, 30-60 : V2, 60-100 : V3). La différence de vitesse entre V1 et V2 (V2-1) et entre V2 et V3 (V3-2)
a été calculée pour étudier les phénomènes d'accélération et de décélération. Deux mois après la compétition, les tests de demi-squats et de sauts
avec contre-mouvement (CMJ) ont permis de mesurer la force des membres inférieurs. La force maximale (Fmax), définie comme la force
développée pour soulever la plus lourde charge possible par l'athlète, a été obtenue par le test de demi-squat réalisé sous barre guidée (Rahmani et
coll., 2000). Le test de CMJ, sur Ergojump®, a permis d'évaluer la force explosive des membres inférieurs grâce à la hauteur atteinte par le sujet
(hCMJ) (Bosco, 1992). Une méthode simple (rebonds maximaux) a été développée par Dalleau et coll. (1998) pour évaluer la raideur musculaire
(K) à partir de l'Ergojump®.
Résultats
La performance moyenne sur 100 m a été de 11,43 (± 0,60) s. Certains athlètes décéléraient sur la troisième phase (V2>V3, G1, n = 8) alors que
d'autres accéléraient (V2<V3, G2, n = 11). Les performances moyennes de Fmax, hCMJ et K sont respectivement de 30,9 ± 3,8 N.kg-1, 48,6 ± 3,9 cm
et 31,4 ± 4,5 kN.m-1. Fmax et hCMJ sont reliés à la performance sur 100 m. Fmax est relié à la vitesse moyenne atteinte sur chaque phase alors que
hCMJ n'est relié qu'à la première phase. K est corrélé à la deuxième et à la troisième phase, à V2-1 (Fig. a) et à V3-2 (Fig. b). V1, V2, V100, V2-1 et K
de G1 sont supérieurs (p < 0,05) à celles de G2.
Discussion et conclusions
Group 1
Les résultats mettent en évidence l'importance de la force des membres
3,5
inférieurs dans la performance sur 100 m. Les membres inférieurs
Group 2
doivent produire des forces élevées pour accélérer et ensuite soutenir des
vitesses maximales importantes (Mero et coll., 1992 ; Young et coll.,
2,5
1995). Le test de CMJ est intéressant pour évaluer la phase
d'accélération. Fmax est un meilleur témoin de la performance sur les
différentes phases du 100 m. Le CMJ correspond à la force explosive
(Bosco, 1992). C'est elle qui est nécessaire pour le départ en starting1,5
r = 0.59
blocks alors que Fmax rend compte de la force générale nécessaire sur
p < 0.01
toutes les phases du 100 m.
n = 19
Les athlètes qui ont la plus grande raideur produisent la plus grande
a
0,5
accélération entre la première et la seconde phase et la plus importante
décélération entre la seconde et la troisième. La plus grande raideur
r = -0.59
musculaire de G1 correspond à une meilleure aptitude à atteindre une
p < 0.01
1,2
vitesse maximale élevée lors de la deuxième phase. La raideur joue un
n = 19
rôle déterminant dans l'atteinte d'une vitesse maximale élevée lors de la
deuxième phase.
0,6
Références
BOSCO C (1992) La valutazione della forza con il test di Bosco. Rome :
Società stampa sportiva, 76.
CHELLY SM, DENIS C (2001) Leg power and hopping stiffness:
0,0
relationship with sprint running performance. Med Sci Sports Exerc 33 :
326-333.
b
DALLEAU G (1998) Influence du contrôle de la raideur musculo-0,6
tendineuse lors de la locomotion. Apport de nouvelles méthodes de
26
30
34
38
mesure. Thèse. Université Lyon I.
FARLEY CT, MORGENROTH DC (1999) Leg stiffness primarily
K (kN . m-1)
depends on ankle stiffness during human hopping. J Biomechanics 32 :
Relation entre la raideur musculaire (K)
267-273.
et la différence de vitesse entre V1 et V2
MERO A, LUHTANEN P, VIITASALO JT, KOMI PV (1981)
Relationships between the maximal running velocity, muscle fiber
(V2-1) (a) et entre V2 et V3 (V3-2) (b).
characteristics, force production and force relaxation of sprinters. Scand
J Sports Sci 3 : 16-22.
RAHMANI A, DALLEAU G, VIALE F, HAUTIER CA, LACOUR JR (2000) Validity and reliability of a kinematic device for measuring the
force developed during squatting. J Appl Biomech 16 : 26-35.
YOUNG W, McLEAN B, ARDAGNA J (1992) Relationship between strength qualities and sprinting performance. J Sports Med Phys Fitness 35
: 13-19.
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