Images en Dermatologie • Vol. IV • n° 3 • mai-juin 2011
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Congrès-Réunion
de mauvais contrôle, l’arrêt de l’anti-TNF a permis à chaque
fois de guérir la pathologie cutanée. Le mécanisme de ces
manifestations paradoxales est mal connu, mais il pourrait être
la conséquence d’un déséquilibre cytokinique engendré par la
répression du TNF qui exacerberait par rebond d’autres voies
pro-inflammatoires auparavant secondaires
(5)
.
Conclusion
Il existe des complications cutanées des traitements de la PR,
et particulièrement un surrisque réel de développement d’un
cancer cutané non mélanome sous anti-TNF. Ce surrisque
est actuellement discuté en ce qui concerne les mélanomes.
Un examen dermatologique complet annuel est recommandé
en l’état actuel des connaissances pour les patients traités
par anti-TNF, particulièrement pour certains sous-groupes
de patients à risque (peau claire, etc.).
II
Références bibliographiques
1.
Bongartz T, Sutton AJ, Sweeting MJ, Buchan I, Matteson EL, Montori V.
Anti-TNF antibody therapy in rheumatoid arthritis and the risk of serious
infections and malignancies: systematic review and meta-analysis of rare
harmful effects in randomized controlled trials. JAMA 2006;295:2275-85.
2.
Wolfe F, Michaud K. Biologic treatment of rheumatoid arthritis and the risk
of malignancy: analyses from a large US observational study. Arthritis Rheum
2007;56:2886-95.
3.
Askling J, Fahrbach K, Nordstrom B, Ross S, Schmid CH, Symmons D.
Cancer risk with tumor necrosis factor alpha (TNF) inhibitors: meta-analysis
of randomized controlled trials of adalimumab, etanercept, and infliximab
using patient level data. Pharmacoepidemiol Drug Saf 2011;20:119-30.
4.
Strangfeld A, Listing J, Herzer P et al. Risk of herpes zoster in patients
with rheumatoid arthritis treated with anti-TNF-alpha agents. JAMA 2009;
301:737-44.
5.
Viguier M, Richette P, Bachelez H, Wendling D, Aubin F. Paradoxical cuta-
neous manifestations during anti-TNF-alpha therapy. Ann Dermatol Venereol
2010;137:64-71.
Agenda
>>
19e forum “Peau humaine et société”
Paris, le 16 septembre 2011
Organisé par la Société française des sciences humaines sur la peau (SFSHP)
Hôpital Georges-Pompidou (salle bleue)
Contact et inscriptions : Pr Laurent Misery (laurent.misery@chu-brest.fr)
Programme : hommage à Jean Thivolet (A. Claudy), Images du psoriasis du 18e au 21e siècle (B. Cribier),
Histoirede la chirurgie plastique (J. Glicenstein), etc.
Participation : 50 euros
La Lettre du Rhumatologue • No 373 - juin 2011 | 19
CONGRÈS
RÉUNION
Arthrite juvénile idiopathique :
de l’influence des traitements
L’avenir est très certainement un traitement
par les biothérapies à la carte (pour les formes
qui le nécessitent), fonction des cytokines
majoritairement impliquées.
“Un enfant sur 1 000 (de moins de 16ans) est
susceptible de développer une arthrite juvénile
idiopathique (AJI), le rhumatisme inflammatoire
de l’enfant le plus fréquent, ce qui le place
d’ailleurs à la limite de la maladie rare…”,
constate le PrI.Koné-Paut, chef du service de
pédiatrie générale et de rhumatologie pédia-
trique au CHU de Bicêtre, coordonnatrice du
Centre de référence des maladies auto-inflam-
matoires. Un enfant sur2 porteur d’une AJI
entrera dans l’âge adulte avec sa maladie,
d’ autant plus fréquemment s’il est atteint d’une
forme systémique (fièvre, éruption cutanée et
atteintes des séreuses au premier plan, devant
l’atteinte articulaire, qui apparaît secondaire-
ment) ou d’une forme polyarticulaire. Difficile
à traiter, cette dernière (la maladie de Still) est
aussi la plus destructrice.
La forme oligoarticulaire (1 à 3articulations
atteintes, les genoux et les chevilles surtout)
–qui représente le groupe le plus important
(la moitié des AJI)– touche plus volontiers des
fillettes (vers 4ans). Son évolution est condi-
tionnée par l’éventualité d’une uvéite associée
(30 % des cas), ce qui oblige à un dépistage
ophtalmologique trimestriel. Sur le plan clinique,
on observe des douleurs ou, de façon plus évi-
dente, une boiterie et un œdème, tableau qui
ne peut être confondu avec celui des douleurs
de croissance (souvent bilatérales et symé-
triques, sans raideur ni gonflement).
La moitié des formes oligoarticulaires de l’AJI
le restera, tandis que l’autre moitié évoluera en
une forme polyarticulaire. Après un traitement
initial des atteintes par AINS et/ ou infiltrations
de corticoïdes, et en cas de récidive précoce,
un traitement de fond devra être envisagé pour
ne pas compromettre le pronostic articulaire.
La forme polyarticulaire d’emblée touche
davantage les filles, vers 8-10ans.
Pour toutes ces formes d’AJI, “il n’existe pas
de traitement curatif, mais les biomédicaments
ont radicalement transformé leur pronostic. Il
n’est pas envisageable d’attendre une rémis-
sion spontanée et il faut donc traiter le plus
tôt possible avec les médicaments apportant
le meilleur rapport bénéfice/ risque”, indique
le PrI.Koné-Paut. Le méthotrexate (MTX)
est le premier traitement de fond utilisé pour
les formes d’évolution polyarticulaire (hors
formes systémiques) puis sont employées les
biothérapies, en deuxième ligne, en cas d’échec
ou d’intolérance au MTX. “Nous avons chez
l’enfant, observe-t-elle, de bonnes opportunités
de commencer une biothérapie (médicament
ciblant une cytokine, le TNF et, plus récemment,
d’autres biothérapies dirigées contre l’IL-1 et
l’IL-6) et d’envisager une rémission prolongée”.
L’avenir permettra de déterminer chez un indi-
vidu donné, grâce à des tests rapides, la ou les
cytokines majoritairement impliquées, gage
d’une efficacité meilleure et plus rapide.
Pour les formes oligoarticulaires étendues et
polyarticulaires, il semble que bloquer le TNF
(2anti-TNF aujourd’hui ont une autorisation
de mise sur le marché [AMM] pédiatrique) soit
une bonne option mais que, pour les formes
systémiques, l’IL-1 ou l’IL-6 soient de meil-
leures cibles thérapeutiques. Avant de rece-
voir une biothérapie, l’enfant doit être vacciné
contre le pneumocoque et avoir bénéficié, en
raison du risque accru de tuberculose, d’un
Tubertest®, assorti, s’il le faut, d’une radio-
graphie des poumons.
Les anti-TNF sont efficaces rapidement dans
plus de 75 % des formes polyarticulaires. Les
anti-IL-1 sont en cours d’investi gation pour
les formes systémiques. Enfin, précise-t-elle,
“les anti-IL-6 sont en cours d’AMM pour le
traitement des formes systémiques et en cours
d’investigation pour le traitement des formes
polyarticulaires”.
Dr B. Blond
Communiqués des conférences de presse, symposiums,
manifestations organisés par l’industrie pharmaceutique
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