Ce n’est donc pas un hasard si nous retrouvons, dans le Second
Testament, par rapport à la vie de Jésus, les équivalents grecs de
rehem-rah'amim ["splagchnon", littéralement les ‘entrailles’, et
"splagchnizomai", ‘être ému de compassion’. Ils sont employés
quand il est question de la relation de Jésus avec des personnes
souffrant moralement, des personnes malades ou endeuillées, par
exemple en Marc 6,34 : « Quand Jésus sortit de la barque, il vit
une grande foule, et fut ému de compassion pour eux
(littéralement : ‘il fut ému pour eux dans ses entrailles’,
splagchnizomai), parce qu'ils étaient comme des brebis qui n'ont
point de berger…». Nous le retrouvons aussi dans des paraboles
aussi centrales que celles du Fils prodigue et du Bon Samaritain].
Compte tenu de ces données, il semble que Jésus ait intégré le
principe féminin de l’amour de DIEU dans sa vie affective. Car
principe féminin et principe masculin se trouvent chez lui en parfait
équilibre ! Cela explique le nombre de récit de guérison concernant
des femmes et leur participation à la vie itinérante de Jésus. Je cite le
chapitre 8 de l’Evangile de Luc : « Jésus faisait route à travers villes et
villages ; il proclamait et annonçait la bonne nouvelle du Règne de Dieu.
Les Douze étaient avec lui, 2et aussi des femmes qui avaient été guéries
d’esprits mauvais et de maladies : Marie, dite de Magdala… 3Jeanne,
femme de Chouza, intendant d’Hérode, Suzanne et beaucoup d’autres
qui les aidaient de leurs biens
. »
Or, quelques unes d’entre elles
joueront un rôle de premier ordre dans les événements de la dernière
Pâque de Jésus à Jérusalem. Parmi ces femmes se trouve Marie de
Magdala qui la première fera l’expérience du Christ ressuscité d’après
les Evangiles de Jean et Matthieu, et qui la première en témoignera
aux autres disciples.
Le rôle particulier de Marie de Magdala dans les Evangiles
apocryphes
Ce rôle particulier de Marie de Magdala est encore davantage mis en
valeur dans les Evangiles apocryphes ! Par exemple dans l’Évangile
qui porte son nom, le Christ ressuscité apparaît à ses disciples et
répond à leurs questions. Jésus les quitte et les disciples sont affligés
de son départ. C’est alors que Marie de Magdala intervient et, se
référant à l’enseignement qu’elle a reçu de Jésus, les encourage. La
réponse de Marie suscite une réaction assez violente de la part de
Pierre. Je cite la page 17 : «Est-il possible que le Maître se soit
entretenu ainsi, avec une femme, sur des secrets que nous, nous
ignorons ? Devons-nous changer nos habitudes, écouter tous cette