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Symptômes et évolution
Le diabète de type 1 clinique, c'est-à-dire l’apparition d’une hyperglycémie, peut survenir
brutalement, en quelques jours ou semaines. Les symptômes sont caractéristiques : mictions
fréquentes et abondantes y compris la nuit (polyurie), soif anormale (polydipsie),
amaigrissement rapide paradoxalement associé à un appétit plus développé (d’où
l’ancienne appellation de diabète « maigre »), sensation de fatigue générale intense,
accompagnée ou non de nausées et de vomissements, troubles de la vue.
Les principales complications du diabète sont les rétinopathies (accumulation de lésions des
petits vaisseaux de la rétine, provoquant à quinze ans la cécité dans 2 % des cas, et des
handicaps visuels importants chez 10 % des malades), les neuropathies (lésions nerveuses
avec fourmillements, douleurs, engourdissement ou faiblesse dans les pieds et les mains,
aboutissant, avec une mauvaise circulation sanguine, à des risques d’ulcères et d'amputation),
l’insuffisance rénale (10 % et 20 % des causes de décès chez le diabétique), les cardiopathies
et les risques d’accident vasculaire cérébral (50 % des décès). Mais ces complications
n’apparaissent que dix ou vingt ans après l’apparition de l’hyperglycémie, et essentiellement
lorsque l’hyperglycémie aura été mal contrôlée par le traitement par l’insuline.
Complications aiguës : les risques majeurs
Ilot de Langerhans du pancréas endocrine de souris
marqué par un anticorps anti-insuline (x500).
Outre ces évolutions chroniques et à long terme, trois
complications aiguës concernent le diabète de type 1 :
l’hyperglycémie (élévation importante du taux de sucre
dans le sang suivie d’un passage du glucose dans les
urines), l’hypoglycémie (avec risque de coma
diabétique après une chute de la glycémie non palliée) et
l’acidocétose (transformation des acides gras en corps
cétoniques, pouvant elle aussi évoluer vers un coma
diabétique).
Traitement et recherche
Le principal traitement du diabète de type 1 est l’insulinothérapie, qui consiste à remplacer
l’insuline en défaut par plusieurs injections quotidiennes d’insuline de synthèse, associée à une
discipline alimentaire rigoureuse et une mesure pluriquotidienne de la glycémie sur une goutte
de sang recueillie en règle à l’extrémité d’un doigt. L’administration de l’insuline peut également
être réalisée par perfusion continue sous la peau, grâce à de petites pompes attachées à la
ceinture, un traitement plébiscité par certains patients.
La recherche fondamentale, clinique et en santé publique travaille à de nombreuses pistes :
meilleure compréhension des facteurs de risque (génétiques, viraux ou environnementaux) et
des mécanismes cellulaires impliqués, définition de cibles et de moyens thérapeutiques
nouveaux (biothérapies), amélioration du confort de vie des malades et de leur entourage,
accompagnement social et psychologique. Une stratégie optimale serait de « vacciner » le sujet
lors de la découverte du diabète, ou mieux avant son apparition, de façon à inactiver les
lymphocytes spécifiques des cellules β. La détection des auto anticorps chez des sujets encore
normo glycémiques est un test prédictif avant l’apparition du diabète. Mais on n’a encore,
actuellement, aucun traitement fiable et sans risque qui permette de bloquer l’activation des
lymphocytes et de prévenir la maladie.
© Inserm, I. Bergerot