
Les variations de la fréquence des mutations   [pp. 34-35 du manuel de l’élève]
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UNITÉ
Connaissances du programme Capacités et attitudes mises en œuvre dans l’unité
«  Pendant la réplication de l’ADN surviennent des erreurs spontanées et 
rares, dont la fréquence est augmentée par l’action d’agents mutagènes.
Pistes. Quantification de la mutation dans une population cellulaire 
(mathématiques) ; les agents mutagènes dans l’environnement (phy-
sique-chimie). »
• Recenser, exploiter et interpréter des bases de données et/ou concevoir 
et réaliser un protocole pour :
– mettre en évidence l’influence d’agents mutagènes sur des populations 
humaines (UV) ;
– analyser l’influence de l’irradiation d’une culture de levures par des UV 
(suivi du taux de mortalité).
• Utiliser des logiciels pour caractériser des mutations.
Thème 1 – ChapiTre 2 5
Conseils et suggestions
– Dans l’unité précédente, on a montré que les mutations peuvent 
apparaître  de  manière  spontanée  et  on  a  calculé  leur  fréquence 
d’apparition, très faible. Dans cette unité 2, on mettra en évidence 
l’existence d’agents mutagènes qui augmentent la fréquence d’ap-
parition des mutations et ont donc des effets néfastes sur la santé 
humaine.
– L’expérimentation du doc. 1 reprend les compétences techniques 
mises  en  oeuvre  dans  le  doc.  1  p.  32  de  l’unité  précédente,  ce 
qui  permet  aux  élèves  de  se  concentrer  sur  les  aspects  métho-
dologiques (témoin, étalement du même nombre de cellules sur 
chaque boîte, reproductibilité du résultat, etc.). Le port de protec-
tion anti-UV est à mettre en lien avec les doc. 3 à 5 et l’effet can-
cérigène des UV pour l’Homme. Les levures de souche ade2 ainsi 
Exploitation des documents par les activités
(Réaliser une  culture  de  levures,  utiliser  un  logiciel,  extraire des 
informations  à  partir  d’observations  et  de  documents,  organiser 
ces informations, communiquer par écrit).
Le doc. 1 présente une expérience réalisée à partir d’une culture de 
levures. Les colonies rouges de départ sont constituées de levures 
ade2-, qui portent l’allèle ade2– du gène ade2. Leur couleur rouge 
est due à l’accumulation et à l’oxydation du composé AIR. Après de 
très nombreuses divisions successives de ces levures, on observe 
l’apparition de colonies blanches, qui n’accumulent donc pas d’AIR 
oxydé. Ceci peut être dû au fait que :
– l’allèle du gène ade2 qu’il possède est à nouveau fonctionnel : il y 
donc eu une mutation en position 662 de G vers T (doc. 2) ;
– une mutation est apparue, rendant non fonctionnel un gène inter-
venant en amont dans le processus de synthèse de l’adénine (l’AIR 
n’est alors plus synthétisé, donc plus accumulé) ;
– une mutation est apparue, rendant non fonctionnel un gène qui 
permet l’oxydation d’AIR (ainsi l’AIR n’est plus oxydé en pigment 
rouge).
Ces colonies blanches sont très rares : 3 pour 100 Í 200 colonies, soit 
0,015 % des colonies.
Ces  colonies  blanches  sont  apparues  spontanément,  sans  appli-
cation  d’aucun  agent  exogène,  uniquement  suite  aux  divisions 
successives des levures en culture.
Le doc. 3 est un tableau résumant le taux de mutations spontanées 
chez différentes espèces. On peut calculer le nombre de nucléotides 
devant être répliqués pour observer une mutation :
– Chez E. coli : 4,6.106Í435 = 2.109
– Chez N. crassa : 4,2.107Í333 = 1,4.1010
– Chez la levure : 1,4.107Í370 = 5,2.109
Les  mutations  spontanées  sont  donc  des  phénomènes  extrême-
ment rares.
Dans l’expérience présentée sur le doc. 4 on effectue une une suite 
de réplications en chaîne d’un fragment d’ADN – ou PCR –, dans un 
milieu acellulaire, grâce notamment à une ADN polymérase. À l’is-
sue de la réaction de PCR, on observe qu’une très grande majorité 
des fragments d’ADN a une séquence identique au fragment initial : 
la réplication s’est donc bien effectuée de manière conforme. Mais 
on observe également :
– un fragment présentant un A au lieu d’un T en 18e position, en 1 
exemplaire. La polymérase a donc introduit un mauvais nucléotide 
lors de l’avant dernier cycle de PCR soit lors du 15e cycle.
– un fragment présentant un C au lieu d’un T en 8e position, en 4 
exemplaires. Il y a donc eu une erreur de réplication 3 cycles avant 
la fin de la PCR, soit lors du 12e cycle.
Ce document nous indique donc que, lors de la réplication de l’ADN, 
la polymérase peut faire des erreurs et introduire des nucléotides 
erronés, conduisant à des mutations.
De  plus,  à  tout  moment  du  cycle  cellulaire,  des  altérations 
chimiques  de  la  molécule  d’ADN  peuvent  avoir  lieu,  conduisant 
à des modifications de la séquence lors de la réplication suivante 
(doc. 5).
Pour  conclure,  les  mutations  sont  donc  des  modifications  de  la 
séquence d’ADN (doc. 2), pouvant apparaître de manière sponta-
née (doc. 1) à une fréquence très faible (doc. 1 et doc. 3). Elles 
ont pour origine des modifications chimiques de l’ADN en dehors 
de la réplication (doc. 5) ou des erreurs des ADN polymérases lors 
de la réplication (doc. 4).
SVT 1reS © Éditions Belin 2011