Présentation sommaire du livre L’œuvre de soi.1
Par Marcelle Monette, inf., Ph. D.
3 décembre 2007
Le livre a été écrit par Pierre Fortin, spécialiste en éthique, professeur retraité de
l’Université du Québec à Rimouski.
Le titre L’œuvre de soi signifie « l’art d’être soi-même » (p. 112) et la capacité de
gouverner sa vie de manière libre et responsable. L’ouvrage est divisé en sept chapitres.
Les trois premiers situent les sources de la pensée de l’auteur : Qohélet IIIe siècle av. J.-
C., Épicure IVe siècle av. J.-C., et Albert Camus XXe siècle. Ces penseurs « croient en la
possibilité du bonheur » (p. 63). L’auteur consacre un chapitre à chacun des auteurs pour
exposer leur conception de la condition humaine et du bonheur.
Le geste peut sembler éclectique de placer côte à côte des penseurs qui ont vécu à des
époques différentes et de traditions aussi diverses que biblique, antiquité grecque et
européenne de l’ère moderne. Fortin explique leurs ressemblances et différences de
conception et pourquoi il les retient. De la pensée de Qohélet il dégage que « L’atteinte
du bonheur est possible… Il est à rechercher et à cueillir dans la beauté des petites choses
et des événements les plus simples de la vie » (p. 21). De l’enseignement d’Épicure, il
rappelle que « La gouverne de sa vie repose entièrement sur la capacité de quiconque à se
prendre en main » (p. 36). Enfin, citant Camus : « Le bonheur est la plus grande des
conquêtes, celle qu’on fait contre le destin qui nous est imposé. Il se présente comme une
conquête fragile et sans cesse menacée » (p. 56).
Le chapitre 4 situe comment la recherche du bonheur est liée à la gouverne de sa vie.
Comme outils d’enseignement, retenons que « l’œuvre de soi exige que l’on se fasse
libre… qui consiste à savoir se suffire à soi-même… étant bien conscient que les chaînes
les plus lourdes de la servitude ne viennent pas d’autrui, mais de soi » et « vivre
lucidement et à fond son métier d’homme et de femme, avec toute la richesse de
satisfactions et de plaisirs qu’il peut procurer à l’occasion, peut favoriser les conditions
d’une relation plus autonome et finalement plus profonde à autrui » (p. 67).
Il y a une habitude ancrée de vouloir trouver un coupable quand il nous arrive une
malchance. Le plus souvent la responsable est la personne elle-même qui a mal évalué la
situation, ou bien a fait des excès de toutes sortes ou encore n’a pas voulu se rendre
consciente de comportements à risque.
Le chapitre 5 traite de l’itinérance comme mode d’appréhension de l’éthique. « La morale
secrète la norme, l’éthique… s’articule à la valeur » (p.73). La personne en cheminement
personnel de création éthique qui poursuit le but d’atteindre à ses valeurs au lieu de
suivre le chemin déjà tracé par les normes est forcément itinérante. Elle est une sorte
d’aventurière, mais elle ne se départit jamais du souci de soi et de l’autre :
1 FORTIN, Pierre, L’œuvre de soi, Québec, Presses de l’Université du Québec, 2007, 129 p.