Bruno Salgues, « On manage la maladie ou l’hôpital, pas la santé ! », 2013 Page 3
à l’origine de la tarification et du contrôle par les protocoles. Les solutions de santé du monde
numérique ne réduiront pas seulement le coût des soins de santé en créant l'efficacité, mais vont en
réformer profondément les méthodes et le management associé.
Les réseaux permettent les échanges
Les sites « Web » d'information et l’échange social sur les réseaux constituent déjà dans certains
pays comme la Hollande une habitude. L'Internet est le véhicule d’une préparation de chacun à sa
santé, plus que de sa rencontre avec un éventuel médecin si nécessaire. Les solutions de santé
numérique deviennent un point de réflexion de la Commission européenne et du Parlement
européen qui dépasse le tourisme médical et les flux transfrontaliers. Elles essayent de traiter les
problèmes liés à l’absence de prévention ou ceux qui concernent la responsabilité et les
conséquences de l’oubli de paramètres non médicaux.
La numérisation va impacter la rencontre de l’homme et de la médecine
Pour ne pas galvauder la prévention, il suffit de se poser la question de savoir quand nous nous
rendons chez un médecin. C’est en fait lorsque nous sommes malades. Ainsi, il paraît évident que la
prévention serait difficile à aborder à ce stade. Pourquoi alors ne pas utiliser le modèle chinois de la
médecine préventive qui est pratiqué depuis plusieurs siècles ? Dans cette approche, le « nouveau
docteur », celui de prévention, serait seulement rémunéré chaque mois dans la mesure où aucun de
ses patients n’éprouverait de difficultés ! On parle bien de difficulté et non pas de maladie, car cela
inclut une difficulté à se déplacer, à parler, ou encore à d’agir dans son espace… Il serait certes
possible d’affecter un nombre de patients au professionnel de soin de référence et d’établir des
seuils à atteindre, ce qui serait moins brutal !
La numérisation favorise la connaissance
Comme nous l’avons déjà signalé, les solutions numériques de santé favorisent toutes les formes
d’information et donc l’éducation. Il s’agit tout d’abord de mieux former les professionnels de soin,
mais aussi de leur permettre d’accéder à davantage d’informations en matière de santé. Mais c’est
également le moyen « d’instruire » la population globale, dans le vrai sens du mot « instruction
publique ». Cela concernera non seulement le malade hospitalisé facilement accessible par les
acteurs du soin, mais également le patient, tout comme l’aidant d’une personne en situation de
dépendance.
Le fondement est la donnée
Les technologies numériques de santé sont les clés pour atteindre ce but. Elles peuvent aider le
nouveau système de santé en communicant, rassemblant et analysant des données afin de mieux
soigner, mais aussi en transformant des données individuelles en informations épidémiologiques,
fondement des nouvelles formes de prévention. Les technologies numériques de santé peuvent aider
les opérateurs de soin (médecins, infirmières, professions paramédicales) à gagner du temps et à se
focaliser sur les besoins réels des patients.