Moyen age : Naissance du royaume de France

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Moyen age :
Naissance du royaume de France
Introduction :
Le Moyen-âge est une période historique qui court de la fin de l'Antiquité en 476 – à la chute de l'Empire Romain – jusqu'en
1492 – découverte de l'Amérique par Christophe Colomb. Le Moyen-âge dure ainsi plus de 1000 ans.
L’Europe occidentale se reconstruit sur les ruines de l'Empire romain, dans une civilisation empreinte de christianisme, mais
dans un schéma politique nouveau, la féodalité.
Concernant le Moyen-âge, le concours invite à s'intéresser à la naissance et à la construction du royaume de France, à ses
caractéristiques, aux éléments constitutifs de son organisation politique, sociale, économique et religieuse. Trois éléments sont
nécessaires pour parler de royaume :
– un territoire
– une population
– un pouvoir institutionnalisé
Différents peuples, au V° siècle, s'installent en Gaule et tentent de s'imposer face aux autres : Wisigoths, Burgondes, Francs,
Allamands... Le terme « France » vient ainsi de la tribu des Francs, qui s’installent au Ve siècle sur un territoire correspondant
au nord de la France actuelle, à la Belgique et à une partie de l’Allemagne. Avec le couronnement de Clovis, fondateur de la
dynastie mérovingienne (Ve-VIIIe siècle), comme roi des Francs en 481, on va parler de royaume franc mais pas encore de
France.
Clovis et les mérovingiens
La naissance du royaume s'effectue entre les V° et IX° siècles, sous les dynasties mérovingienne (Clovis) et carolingienne
(Charlemagne).
Les Francs sont un peuple germanique venant de l'Allemagne actuelle, s'installant en Gaule au cours du V°s. Divisés en tribus
multiples. Leurs rois sont choisis au sein de la famille des Mérovingi, et le titre se transmet par le sang. Clovis est ainsi le roi des
Francs, ses descendants seront appelés rois mérovingiens.
Clovis jette les fondements d'un État royal, en délimitant un territoire, fixant sa capitale à Paris pour se placer dans la continuité
de l'Empire romain. Il va renforcer la légitimité de son pouvoir royal en se convertissant au catholicisme : lors de la bataille de
Tolbiac (près de Cologne, contre les Allamands) il invoque JC et s'engage à se convertir s'il lui donne la victoire. Par sa
conversion Clovis entend profiter d'une Église respectée par la population gallo-romaine ; L'évêque Grégoire de Tours a de
fréquents contacts avec lui, l'incitant à respecter l’Église ; Clovis assurera la protection des fidèles. Le baptême deviendra une
tradition des rois Francs, asseyant leur légitimé puisque le pouvoir leur vient de Dieu.
Par son baptême en 496 il renonce aux coutumes païennes, plus de 3000 de ses hommes se font baptiser avec lui (cf. histoire
des arts)
A sa mort en 511 la notion de nation n'existe pas, le royaume est ainsi considéré comme un patrimoine familial ; la mauvaise
gestion de ses successeurs (les rois « fainéants ») amènent les maires du Palais (gérant les affaires domestiques du souverain
et sa fortune) à exercer peu à peu le pouvoir en prenant les décisions.
Charlemagne et les carolingiens
En 751, Pépin le Bref, maire du palais, est élu roi par l'Assemblée des Francs, il se fait alors sacré roi des Francs. Il fonde ainsi la
dynastie carolingienne (il est le fils de Charles Martel, Charles venant du latin carolus).
Son fils Charlemagne règne de 768 à 814. Sa politique vise l'extension et la pacification du territoire. Il étend ainsi le domaine
vers l'Est (et déplace sa capitale à Aix-la-Chapelle, plus centrale dans cet empire immense). Son armée développe la cavalerie
lourde cuirassée ; il annexe ainsi la Saxe, la Bavière, une partie de la catalogne (son armée commandée par Rolland sera
exterminée au col de Roncevaux (cf. histoire des arts).
C'est également un roi sacré : le 25 décembre 800 il est sacré par le Pape, sacré « Auguste empereur d''occident » référence
directe à l'empire romain, il tient son pouvoir de Dieu.
Il gouverne à travers les actes impériaux, les capitulaires, transmis aux comtes qui s'assurent de la gestion locale des territoires.
Ce sont les missi dominici qui sont chargés de leur faire connaître et exécuter les décisions gouvernementales. Au sein de
chaque comté les comtes sont à la fois administrateurs, juges, chefs militaires, percepteurs des impôts.
Charlemagne souhaitant lettrer ses fonctionnaire, il ouvre dans chaque évêché et monastère une école, où l'on étudie le latin et
les textes antiques, réformant l'écriture avec l'invention de la minuscule caroline (cf histoire des arts).
Il meurt en 840 ; Louis le Pieu lui succède jusqu'en 840. Ce dernier a trois fils, l'ainé, Lothaire tente de s'approprier la plus
grande partie du territoire-héritage. Ses deux frères Louis le Germanique e Charles le Chauve s'allient pour ne jamais se nuire,
ce sont les serments de Strasbourg (842).
En 843
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le Traité de Verdun décrit le partage de l'Empire comme suit
Charles le Chauve hérite de la Francia Occidentalis
Louis le Germanique hérite de la Francia orientale
Lothaire hérite de la Lotharingie
Pour la première fois le terme « France » apparaît dans l'histoire. Le fait marque également les contours de la France et de
l'Allemagne.
Cette division affaiblit le royaume, 3 peuples menacent : les Sarrasins, les hongrois, les Vikings (« hommes du nord »,
redoutables navigateurs sur leurs drakkars ils remontent les fleuves, pillent et s'installent sur les côtes de la Manche).
La disparition de l’État centralisé de Charlemagne, à la fin du IX°s, va permettre l'émergence de principautés où le Roi
n'intervient plus qu'indirectement : c'est le début de la féodalité. Face à l'impuissance des rois les populations se placent sous la
protection des comtes, ducs et propriétaires terriens (clercs ou laïcs), le système féodal se met en place.
La féodalité repose sur plusieurs principes :
– le contrat vassalique : le vassal doit aide, conseil et révérence à son seigneur
– la vassalité a des rites : la cérémonie de l'hommage (le seigneur plus puissant remet un fief, une terre, à son vassal en
échange de sa fidélité ; sa transmission est héréditaire
– la pyramide vassalique : chaque seigneur est lui-même le vassal d'un seigneur plus puissant, en bas se trouve la
paysannerie, au sommet le roi qui n'est le vassal de personne
Elle est partage de pouvoir et de concordia destiné à assurer la paix entre seigneurs.
Le pouvoir royal est plutôt affaibli dans cette organisation politique et sociale. C'est une nouvelle dynastie, les Capétiens, qui va
permettre la réaffirmation, et le développement du royaume de France.
Les capétiens développent le royaume de France
Hugues Capat accède à la royauté en 987, héritant du domaine royal se limitant à une extrêmement petite portion du territoire.
Il est « roi des Francs » et non pas roi de France, il ne contrôle pas l’ensemble d'une nation. À défaut il va affirmer le prestige et
l'autorité de la fonction royale, en se faisant sacrer, pour réaffirmer le pouvoir d'origine divine du roi ; présidé par l'archevêque
de Reims, successeur de l'archevêque Rémi qui a baptisé Clovis, en présence des grands du royaume. Représentant de Deu sur
Terre, on lui accorde des pouvoirs de guérison (les écrouelles).
L'extension du domaine royal : à partir de Philippe Auguste (arrière petit fils d'Hugues Capet) les capétiens agrandissent le
royaume, gagnant notamment la Normandie, l'Anjou et une partie du Poitou, par batailles (Bouvines 1214 victoire contre la
coalition anglo-germano-flamande), alliances, mariages et héritages. En 1328 le domaine royal occupe les 2/3 du royaume.
Mise en place d'une organisation politique et administrative : le roi est entouré de la Cour (ses vassaux) qui le conseille. A partir
du XIII° la Cour va tenir 3 fonctions spécifiques :
– le Conseil : composé de légistes ayant étudié le droit
– le Parlement : le roi lui délègue son droit de justice
– la Chambre des comptes : contrôle les dépenses et recettes
Dans ses provinces, Philippe Auguste instaure les baillis (au Nord) et les Sénéchaux (au Sud) chargés de représenter le Roi,
gérant la justice, les finances et l'armée en province, le roi leur signe des ordonnances.
Philippe le Bel met en place des impôts pour faire face aux besoins d'argent du royaume (jusque là financé par le prélèvement
des ressources sur leur domaine propre). Il crée également des États généraux réunissant des délégués du clergé, de la
noblesse et des villes.
Sous le règne de Louis IX les rois ont pour titre « roi de France ». Le biographe de Louis IX est Jean de Joinville, « La vie de
Saint Louis », présenté comme un homme pieu (il participe à deux croisades, il fait bâtir la Sainte Chapelle sur l'Ile de la Cité),
juste (il rend la justice au bois de Vincennes) humble, généreux, charitable. Du sacre à la mort la dynastie capétienne s'appuie
sur des lieux symboliques : le sacre à Reims, la Sainte Chapelle à Paris, la Basilique des Rois de France à Saint Denis (cf histoire
des arts). Mort en 1270, il est canonisé en 1297.
Moyen age :
Les relations entre seigneurs et paysans
Introduction :
Les grands seigneurs, maitres d'immenses domaines, deviennent chefs de territoires. Promettant protection aux populations
face aux invasions barbares des IX° et X° siècle, la société féodale est rurale et paysanne, laïc ou ecclésiastique le seigneur
fait vivre et travailler sur son domaine, possédants des droits sur les hommes. La seigneurie est le cadre dans lequel se
développent des relations spécifiques favorisant le développement des campagnes et enrichissement de la bourgeoisie.
Comment se caractérisent ces relations ?
La seigneurie :
Elle est liée à la propriété d'une terre, ou de sa jouissance dans le cas d'un fief.
Différents éléments la composent :
– le domaine du maitre (ou réserve) : placée à proximité du château, les paysans peuvent s'y réfugier en cas de
danger. Partie la plus productive, elle est mise en valeur par des serviteurs domestiques (la familia) ; les paysans y
trouvent l'équipement (charrue, bêtes etc)
– les tenures : entre le XI° et le XIII° ce sont des terres concédées à des paysans libres (les tenanciers) qui les
exploitent moyennant des obligations et des redevances.
Le seigneur doit aux paysans :
– un devoir de protection : ils assurent protection et justice, au sein du château fort
Les paysans doivent au seigneur :
– les corvées : principal moyen pour le seigneur de trouver de la main d’œuvre ; les corvées sont du travail en nature
ou des prélèvements en nature de la récolte (comme le champart, prélèvement proportionnel à la récolte, le porçage,
prélèvement d'une partie de l'élevage de porcs, la prise des volaille)
– dans une seigneurie banale, c'est-à-dire qui dispose du droit de ban, les relations se complexifient. Le droit de ban :
à l'origine prérogative régalienne, consiste à punir et commander. Amendes, confiscations de biens pour rendre
justice, sont lucratifs, en échange le seigneur protège les paysans du vol et du brigandage. Les paysans paient pour
l'utilisation du four, du moulin, du pressoir, péages : ce sont les banalités ; ne pouvant les posséder pour lui seul le
paysan a la possibilité de les louer.
Il est difficile de quantifier le montant de ces taxes, variables d'un lieu à l'autre, dûe pour un foyer ou pour un village, dont la
périodicité et le montant varient en fonction du seigneur.
Les liens de servage : à côté des vilains (paysans libres) existent les serfs c'est-à-dire les non libres. Chaque année il paient le
chevage ( 4 deniers placés sur la tête, le chef), la mainmorte (droit perçu par le seigneur sur les biens d'un décédé) et le
formariage (taxe perçue par le seigneur en cas de mariage de son serf avec une personne d'une autre condition ou d'une
autre seigneurie).
Si le monde agricole est rythmé par le soleil et les saisons, leur production agricole nourrit les deux autres ordres. L'existence
de serfs et de vilains montrent la diversité des conditions d'existence. Leurs réserves sont faibles voire inexistantes, une
ponction du seigneur ou un aléa climatique peut être dramatique. On note une croissance de population de l'an mil à 1300 ;
due en partie aux progrès des techniques agricoles : l'araire devient charrue en bois et en fer (améliorant la qualité de la terre
avant les semences), le collier d'épaule remplace le collier de gorge (qui enserre la bête), le défrichement, l'assolement
triennal permet à la terre de se reposer, les plantes fourragères servent à nourrir les animaux (dont l'engrais naturel est plus
efficace).
Les seigneurs sont quant à eux des guerriers, au mode de vie bien différent, leur éducation sportive et militaire les amènent à
être chevalier, participant aux guerres, chasse et tournois. Il se doit d'être courageux et courtois avec les dames (cf histoire
des arts Chretien de Troyes / le château fort).
Moyen age :
Le rôle de l’Eglise
Introduction :
Malgré les invasions et la chute de l'Empire carolingien le christianisme reste la religion dominante et principale. Sa place se lit
autant dans les paysages urbains (cathédrales) que dans les paysages ruraux (monastères, abbayes, seigneuries
ecclésiastiques). Elle remplit un rôle religieux mais également politique, social, économique et culturel fort.
L’Église remplit plusieurs fonctions :
De la vie à la mort la vie du chrétien est rythmée par l’Église, à travers les sacrements (baptême, mariage), les fêtes
religieuses, les prières quotidiennes, le calendrier, le son des cloches qui rythme la journée. Dans la crainte du jugement
dernier et de l'enfer, certains partent en pèlerinage vers les lieux saints (Rome, Jérusalem, saint Jacques de Compostelle). Les
reliques sont conservées et vénérées. La quête du Salut est la grande préoccupation de la Chrétienté médiévale.
Église désigne 3 choses : à la fois le bâtiment, l'ensemble des chrétiens (clercs ou laïques) et l'institution.
Dans son rôle religieux elle encadre les fidèles et organise les manifestations religieuses. Sous le Pape Grégoire VII la
formation du clergé et l'institution en elle-même gagne en structuration ; le Concile du Latran de 1215 réaffirme et consolide
ces décisions (organisation de la paroisse, confession, pénitence, interdiction du mariage des prêtres etc)
Dans son rôle social : à travers les œuvres de miséricorde, charité, soin des malades dans les hôtels-Dieu, droit d'asile dans
les monastère,... Elle instaure au XI° siècle la Paix de Dieu et la Trêve de Dieu, respect de l’immunité des églises, interdiction
d'attaquer les clercs et les paysans désarmés, interdiction aux seigneurs de se battre du jeudi matin au dimanche soir pendant
certaines périodes.
Dans son rôle économique : elle s'enrichit de ses prélèvements tels la dîme (impôt sur les récolte) et des dons qu'elle reçoit,
est propriétaire foncière de nombreuses terres.
D'un point de vue culturel, elle maintient le latin ; le clergé a un rôle d'enseignement, les scriptoria conservent la culture
médiévale.
Le pouvoir politique : par le sacre et le baptême le pouvoir des Rois vient de Dieu ; l'appel aux croisades auxquelles de grands
seigneurs participent est témoin des liens entre le pouvoir politique et l’Église.
Le clergé, une « société dans la société » :
L’Église est une institution organisée, où l'on distingue :
– le clergé séculier : il vit dans le siècle, au contact des fidèles ; chaque curé réside dans une paroisse (formant à
plusieurs un diocèse) et dépendent d'un évêque ; ils disent la messe et célèbrent les cérémonies religieuses ; ils se
distinguent par un habit spécifique et ont fait vœu de célibat ;
– le clergé régulier : retiré du monde, il suit la règle d'un ordre monastique en vivant en communauté ; les moines et
moniales sont dirigés par un abbé ou une abbesse, ; ils ont fait vœu de pauvreté, chasteté et obéissance à la règle
de leur ordre (bénédictins, clunisiens...) ; à compter du XIII°s la règle la plus répandue est celle de Benoît de Nursie,,
la règle bénédictine rythme leur vie entre prière, lecture, travail de copie et travail manuel.
Différents ordres monastiques : en 910 le duc d'Aquitaine crée l'abbaye de Cluny en Bourgogne, qui observe la règle
bénédictine de façon remaniée, en réaction à son enrichissement se crée en 1098 l'ordre de Cîteaux, les cisterciens, observe
avec plus d'attention la pénitence l'humilité et la pauvreté. Les Chartreux (près de Grenoble) prônent la solitude ; durant les
Croisades des ordres militaires religieux apparaissent (les Templiers, les Hospitaliers, les Chevaliers teutoniques).
L'art au service de la foi :
Abbayes et monastères voient se développer l'art roman : murs épais, voûte en berceau, tympans ornés de scènes du
jugement dernier, faibles ouvertures en sont quelques caractéristiques (cf histoire des arts). Largement représenté dans le
sud de la France alors que dominera au XII° et XIII° siècle le style gothique plus au Nord.
La cathédrale, église de l'évêque, est urbaine, le style gothique apparaît au XII°s, manifestant la puissance de l’Église dans la
société. Les nouvelles techniques architecturales sont au service de la foi, par les volumes et les quantités de lumière plus
importants les scènes religieuses illustrées par les vitraux sont plus nombreuses, les reliquaires sont traaillés en or et pierres
précieuses, les sculptures sont fines.
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