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Bulletin Infirmier du Cancer Vol.1-n°3-juillet-août-septembre 2001
être réalisé de façon systématique un lavage broncho-
alvéolaire avec prélèvements à J+35 post-greffe. Cepen-
dant, en cas de difficultés diagnostiques, cet examen
peut être réalisé pour confirmer ou infirmer la pneu-
mopathie à P. carinii.
Parmi les infections parasitaires pouvant être ren-
contrées, la plus fréquente reste la toxoplasmose, qui
peut survenir chez un patient séropositif recevant une
moelle séronégative.
Enfin, les pneumopathies interstitielles non docu-
mentées peuvent survenir dans 20% des cas. Les facteurs
favorisants sont : la TBI, l’âge avancé, la sérologie à CMV
positive du patient, le développement d’une GVH. Leur
traitement est difficile, avec des résultats médiocres chez
des patients en aplasie profonde nécessitant une venti-
lation assistée.
Les complications tardives
•Complications non infectieuses
Elles sont :
- Oculaires : existence d’une cataracte nécessitant
une chirurgie lorsque le patient a reçu une ICT (environ
20%). Ce risque est potentialisé par l’utilisation d’une
corticothérapie en cas de GVH chronique.
- Neurologiques : elles sont liées à l’irradiation
encéphalique, l’administration dans le parcours théra-
peutique de chimiothérapies intrathécales, l’emploi de
certains produits de chimiothérapie dans le condition-
nement (par ex. : aracytine), dont la toxicité au niveau
du système nerveux n’est plus à démontrer, et, enfin, la
ciclosporine. La clinique varie de la neuropathie péri-
phérique au syndrome confusionnel ou cérébelleux.
Cependant, cette complication reste rare (2 %).
- Endocriniennes : elles se traduisent par une insuf-
fisance thyroïdienne, nécessitant un traitement substi-
tutif chez 40 % des patients ayant reçu une ICT.
Chez les enfants, un retard statural est à noter, en cas
de conditionnement par ICT (notamment avant l’âge de
6 ans), par hyposécrétion de l’hormone de croissance.
Ce retard peut être plus marqué lorsqu’il y a eu une irra-
diation de l’encéphale avant le conditionnement, ou en
cas de GVH chronique. Le traitement supplétif peut accé-
lérer la croissance de façon variable.
On note également un retard ou une absence de
puberté demandant un traitement hormonal chez les
filles ayant reçu une ICT. Cette complication est moins
fréquente chez les garçons ayant reçu une irradiation
testiculaire.
Il est important de noter que la stérilité est toujours
présente lorsqu’il y a eu ICT. Il est donc proposé aux
hommes une cryopréservation de sperme, et aux femmes
une congélation d’ovaire (à l’heure actuelle, nous n’avons
pas suffisamment de recul pour connaître le taux de
réussite des réimplantations et des grossesses dans ce
contexte).
•Complications infectieuses
Ces complications surviennent après 6 mois post-
greffe et sont essentiellement de type varicelle, zona ou
à germes encapsulés. Elles sont associées à une GVH
chronique.
Une hépatite C peut intervenir (de gravité variable).
Dans environ 15% des cas, une pneumopathie inter-
stitielle peut survenir tardivement : elle est associée à
l’ICT, à la GVH chronique, aux antécédents de pneu-
mopathie interstitielle, à l’utilisation de corticoïdes à long
terme et au manque de prévention de la pneumocystose.
La GVH chronique : la GVH est dite chronique lors-
qu’elle est présente 100 jours après l’allogreffe, et peut
atteindre 50 % des patients greffés à long terme. Elle fait
souvent suite à une GVH aiguë mais peut être “pure-
ment ” tardive, c’est-à-dire de 3 à 15 mois post-greffe. Les
facteurs de risque sont : l’âge, une GVH aiguë préalable,
et les autres facteurs intervenants dans la GVH aiguë. Elle
a différentes caractéristiques cliniques : une scléroder-
mie, une hépatite chronique, un syndrome de malab-
sorption digestive, un syndrome de maladie auto-
immune, une thrombopénie persistante (élément de
mauvais pronostic), une atteinte sévère du système immu-
nitaire.
Son évolution est liée à son degré et à l’association
de l’atteinte organique (forme standard limitée jusqu’à
une forme étendue à haut risque et de mauvais pronos-
tic). Le traitement de première intention est la cortico-
thérapie, ou l’alternance corticothérapie et ciclosporine.
En deuxième intention, le traitement est la thalidomide
ou la photothérapie par UVA (moins utilisée à ce jour).
A l’heure actuelle, différents travaux de recherche sur
la prévention et le traitement de la GVH sont en cours.
La période post-greffe
La durée moyenne d’hospitalisation d’un patient allo-
greffé est de 4 à 6 semaines. Lorsqu’il sort, il peut soit
rentrer à son domicile, soit être transféré dans un centre
médicalisé si son domicile est trop éloigné de l’hôpital
(jusqu’à J+100 minimum).
La surveillance du patient allogreffé est assurée en
hôpital de jour greffe où sont effectués les bilans san-
Pratique infirmière