fortement réduite grâce à la stabilisation des prix des matières premières. En somme, les
scénarii de récession mondiale restent improbables.
En Europe aussi, les choses ont changé radicalement depuis 2011, avec une BCE en mode
« hyperactif ». Elle vient tout juste de démarrer son programme d’achat des obligations
d’entreprise, et prête désormais aux banques à taux négatifs. La diffusion du choc Brexit au
sud de l’Europe est donc plus difficile.
Une autre différence majeure d’avec l’été 2011 vient des banques européennes. Elles ont
considérablement renforcé leurs bilans et affichent des ratios de solvabilité proches ou
supérieurs aux exigences des régulateurs.
Enfin, les politiques budgétaires sont radicalement différentes aujourd’hui. Alors que
l’austérité et les hausses d’impôts avaient eu un effet récessif de 3.5% du PIB de la zone euro
de 2011 à 2013, la politique budgétaire est aujourd’hui neutre à légèrement expansionniste
pour l’ensemble de la zone, et pourrait devenir plus accommodante en réponse au Brexit.
Dorval Asset Management note enfin que le risque de Brexit a eu le temps d’être en grande
partie intégré dans les prix des marchés financiers au cours des derniers mois. Contre dollar,
la livre sterling n’est par exemple que 3% au-dessous de ses niveaux de mi-février. La prime
de risque sur les moyennes capitalisations britanniques a rejoint son niveau de la récession
de 2009, et la décote des actions de la zone euro a atteint 25% par rapport à Wall Street, soit
un niveau identique à celui de la mi-2012, contre 12% en temps normal.
Sélectivité sur les thèmes européens, opportunisme sur des
valeurs massacrées et retour des thèmes liés aux émergents
Les indicateurs économiques et les communications des entreprises européennes
permettront dans les prochains mois de prendre la mesure des répercussions réelles du choc
du Brexit. En attendant d’y voir plus clair, une certaine prudence s’impose, même si des
exagérations de marchés fourniront nécessairement des opportunités d’achat. En perdant
18% le 24 juin, les banques de la zone euro ont par exemple connu leur plus forte baisse
historique sur un jour, alors qu’elles n’avaient perdu que 5.9% le jour de la chute de Lehman
Brothers. L’indice banque de l’EuroStoxx est aujourd’hui au même niveau qu’en juillet 2012.
Par ailleurs, si les thématiques pan-européennes sont évidemment très exposées, certains
thèmes de reprise économique demeurent prometteurs, comme par exemple la construction,
l’immobilier ou les services très domestiques, d’autant que les politiques monétaires et même
budgétaires devraient les soutenir.