Toxicité du Mercure
Analytical Toxicology - Toxicité du Mercure | 1
C’est un métal argenté brillant dont la particularité est de se présenter sous forme liquide
dans les conditions normales de température et de pression.
Sommaire
1 Composés du Hg
2 Propriétés physicochimiques
3 Utilisation
4 Sources d’exposition
5 Toxicocinétique :
6 Mécanisme d’action toxique
7 Symptomatologie
7.1 Toxicité aiguë
7.2 Toxicité chronique
8 Relation dose-effet
9 Traitement de l’intoxication au mercure
10 Détection et Dosage
11 Législation
Composés du Hg
Hg inorganique : Hgo, sels mercureux et mercuriques.
Hg organique (organo-mercuriel) : méthylHg, éthylHg, phénylHg.
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Propriétés physicochimiques
Le mercure existe sous trois degrés d’oxydation : (1) Hg° élémentaire (2) Hg+
monovalent [non volatils, insolubles dans l’eau, insolubles dans les lipides] (3) Hg2+
divalent [très peu volatils, solubles dans l’eau, insolubles dans les lipides.
Les plus toxiques :
Hg°: c’est le seul métal liquide à température ambiante. C’est le plus volatil et le
plus fusible des métaux (s’évapore à 0 °C). Il se combine très facilement avec d’autres
molécules : Métaux (amalgames), des molécules inorganiques (sels), et Attaqué par
les acides oxydants (H2SO4, HNO3) et résistant aux alcalis (KOH, NaOH).
Très faiblement soluble dans l’eau, peu liposoluble.
Utilisation
Fabrication de lampes UV, de batteries, Amalgames dentaires. la récupération de l’or et de
l’argent à partir des alliages. Comme catalyseur, antiparasitaire, désinfectant.
Sources d’exposition
Naturelles : minerais : cinabre (HgS) : croute terrestre.
Anthropique : industrie de certains médicaments (vaccins).
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Toxicocinétique :
Mécanisme d’action toxique
Hg inorganique : affinité particulière pour les groupements thiols. Il agit sur :
Le Système enzymatique par Perturbation des PAL des cellules TCP des reins.
Inhibition de l’activité de l’acide delta-aminolevulinique déshydratase (ALAD).
Diminution de la production énergétique par action sur la mitochondrie et libération
des ERO +++.
Perturbation du système de transport des tubules rénaux : pompe NA+/K+ ATPase,
canaux calcique.
Métabolisme des lipoprotéines membranaires : Altération de l’électronégativité de
la membrane, ainsi que les phénomènes de tension superficielle.
Métabolisme protéique :
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Inhibition de la synthèse des protéines et surproduction de la métallothionéine et des
protéines de choc thermiques ce qui est responsable de l’altération de la structure
cellulaire.
L’activation polyclonale lym B et T, il stimule la production d’anticorps anti-ADN ce
qui est responsable des atteintes rénales glomérulaires d’où les conséquences lésionnelles
néphrotoxiques.
Mercure organique : neurotoxiques+++
Génération des ERO.
Dépression de la synthèse des protéines.
Fragilise membrane cellulaire.
Inhibe la polymérisation des microtubules effets « Colchicine Like » avec altération
de la formation du fuseau.
Aberration chromosomiques au sein des cellules filles par association réversible du
mercure organique avec les bases à effet tératogène.
Symptomatologie
Toxicité aiguë
Voie pulmonaire : (professionnelle) : seuil d’apparition des intoxications aigues est de 1
mg / m3. La pénétration du mercure par cette voie entraine une irritation des voies
respiratoires, voire OAP (à partir des doses > 3mg/m3). Alvéolites hémorragiques, douleurs
thoraciques, toux, trachéobronchite, dyspnée sont aussi observés.
Atteinte neurologique: céphalées, convulsions.
Atteinte tubulaire rénale et stomatite modérée.
Sans traitement le sujet meurt par une détresse respiratoire.
Voie digestive : (Accidentelle, suicidaire ou par la pollution). Par ingestion des sels
mercuriques ; caustique et nephrotoxique. Elle cause des stomatites; gingivite,
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hypersialorhée, gastro-entérite. Vomissement sanglant.
Insuffisance rénale aiguë anurique (nécrose des tubes rénaux). 24-48h
À partir de 3ème j : éruption cutanée.
L’ingestion de l’Hg° ne produit pas d’intoxications systémiques.
Contact cutané:
L’Hg° n’est pas irritant pour la peau et les muqueuses. Les sels de Hg : très irritants et
corrosifs ; dermite, érythème, œdème, ulcère profond.
Toxicité chronique
Stomatite : Inflammation et saignement des gencives, hypersalivation, gout
métallique liserés noirâtres.
SNC :
Micromercurialisme : irritabilité nerveuse, perte de mémoire, fatigue
musculaire, dépressions.
Tremblement mercuriel :
Érotisme mercuriel : changement du comportement et de la personnalité avec
tremblement
SNP : Polynévrite sensitivo motrice distale.
Réaction allergiques : Urticaire, eczéma, érythrodermie, desquamation.
Acrodynie : Membres rouges, oedémateux, douloureux
Rein : glomérulonéphrite, syndrome néphrotique
Vision : Mercuria lentis : Diminution de l’acuité visuelle des couleurs
Tératogénicité: retard mental, idiotisme
Reproduction : Oligospermies, avortements spontanés.
Mercure et cancer : classé groupe 3 par le CIRC.
Relation dose-effet
La toxicité du mercure est dose-dépendante, les atteinte classiques (tremblement,
protéinurie) surviennent pour des taux urinaires > à 100 µg/g de créatinine.
Les altérations cognitives sont possibles dès 30 µg/g de créatinine.
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