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MYTHES DU JAPON ANCIEN 65
là même s'accordent àreconnaître àla phrase japonaise et àla
grammaire du japonais une structure qui rappelle singulièrement celles
qui sont propres aux langues turques, mongoles et tongouzes.
Ce point semble si bien établi que nous pouvons nous dispenser,
croyons-nous, de l'illustrer d'exemples.
Dans le domaine de la syntaxe, il suffira de rappeler ces deux
règles qui prévalent en japonais aussi bien que dans la famille altaïque:
1°) là où les propositions subordonnées précèdent la proposition
principale;
2°) le verbe se place àla fin de la proposition.
Pour ce qui est de la grammaire, toute une série de procédés
sont communs au japonais et aux langues altaïques; signalons entre
autres les suivants: présence d'un verbe impersonnel positif indiquant
l'existence («y avoir») et d'un verbe impersonnel négatif indiquant la
non-existence («n'y avoir pas»), lesquels possèdent une conjugaison;
plusieurs suffixes peuvent être agglutinés àun seul et même radical
verbal et donner ainsi naissance àdes voix, temps et modes variés,
par exemple un parfait négatif du passif; transposition fréquente d'une
voix verbale àune autre, par exemple des transitifs devenant intran¬
sitifs1); des post-positions remplacent nos prépositions et une seule
d'entre elles peut suffire pour une série de mots subordonnés ou
même pour toute une proposition; les degrés de comparaison sont
marqués par un adverbe indiquant l'éloignement («à partir de»); la
formation du pluriel n'est qu'ébauchée.
La phonétique révèle aussi la présence d'un certain nombre de
traits communs àl'altaïque et au japonais, comme l'absence du son
ren position initiale, la grande rareté ou l'absence du son /àla
même position, l'absence du phonème ti, etc.
') pour l'altaïque, v. G. J. Ramstedt in Journal de la Société Finno-Ougrienne,
XXVIII, 3, pp. 3-4 (Zur Verbstammbildungslehre der Mongolisdi-Türkisdien Sprachen),
Helsingfors 1912.