1- PTH et pathologie cardio-vasculaire
Bhuriya R, Li S, Chen SC, McCullough
PA, Bakris GL. Plasma parathyroid hor-
mone level and prevalent cardiovascular
disease in CKD stages 3 and 4: an analy-
sis from the Kidney Early Evaluation
Program (KEEP). Am J Kidney Dis 53
(4 Suppl 4): S3-10, 2009.
La relation entre PTH, désordres
phosphocalciques et complications
cardio-vasculaires est établie chez les
patients dialysés. Peu d’études existent
chez le patient IRC stade 3-4. Les
auteurs, à partir des données de l‘étude
KEEP (Kidney Early Evaluation Program,
suivi prospectif d’une population à risque
d’IRC), analysent la relation entre taux de
PTH et survenue d’un événement cardio-
vasculaire. L’étude porte sur 4472
patients au stade 3 ou 4. Le DFG est
estimé à partir de l’équation MDRD. Un
taux de PTH > 70 pg/ml est associé à
une fréquence plus élevée d’accident CV
(OR: 1.51). Il n’y a pas de relation avec
les taux de calcium ou phosphore. La
relation est indépendante du degré de
l’IRC. Un argument supplémentaire pour
mesurer la PTH (et traiter l’HPTH) dès les
stades précoces de l’IRC.
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2 - EPO, thrombocytose et mortalité
Vaziri ND. Thrombocytosis in EPO-trea-
ted dialysis patients may be mediated by
EPO rather than iron deficiency. Am
J Kidney Dis. 2009 May; 53(5): 733-6.
Un éditorial dans l’AJKD de ND Vaziri
revient sur les conclusions de l’étude de
Streja parue en 2008: une thrombocytose
(> 300) est retrouvée chez 15 % de la popu-
lation hémodialysée, est associée à une
dose d’EPO 30 % supérieure et à une
déplétion des réserves en fer. C’est la
déplétion des réserves qui induit la throm-
bocytose. La conduite à tenir serait donc
l’augmentation de la supplémentation en
fer. Varizi montre que cette attitude peut
conduire à une charge excessive alors que
la causalité n’est pas certaine.
Indépendamment du fer, L’EPO peut stimu-
ler la prolifération des mégacaryocytes et
l’adhésion plaquettaire. Par ailleurs, les taux
élevés de cytokines et l’inflammation indui-
sent une résistance à l’action de l’EPO et
donc une augmentation des doses.
Inflammation et doses élevées d’EPO sti-
mulent la thrombocytose et induisent aussi
une baisse du fer et de la transferrine.
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3 - HbA1c et dépistage du diabète
International expert committee report on
the rôle on the A1C assay in the dignosis of
diabètes. Diabetes Care 2009, 32, 7 :1-8.
Dans le numéro de Juillet de Diabetes
Care, est publié un avis d’un comité inter-
national d’experts à propos de l’utilisation
de l’HbA1C dans le diagnostic du dia-
bète. Il rappelle que les précédents comi-
tés n’avaient pas retenu l’A1C alors qu’il
apparaît plus “évident” d’utiliser un mar-
queur de l’exposition chronique au glu-
cose, en raison, à l’époque, du manque
de standardisation de la mesure. Ce n’est
plus le cas aujourd’hui, au contraire de la
variabilité du dosage de la glycémie selon
le laboratoire. Par ailleurs, l’A1C est moins
sujet aux variations liées au stress ou à
l’infection. Le taux de A1C est bien corrélé
à la survenue de complications rétinien-
nes et un taux supérieur à 6,5 % à 2 repri-
ses peut être considéré comme un critère
diagnostique. Reste aux sociétés savan-
tes et aux organisations internationales à
entériner (ou pas!) l’avis du comité.
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4 - Prévention des sténoses
de l’abord vasculaire
Dixon BS, Beck GJ, Vazquez MA,
Greenberg A, Delmez JA, Allon M, et al.
Effect of dipyridamole plus aspirin on
hemodialysis graft patency. N Engl J Med.
2009 May 21; 360(21): 2191-201.
Prévenir la récidive des sténoses et
thromboses de l’abord vasculaire par
l’association dypiramidole-aspirine
paraît prometteur en raison des effets
des 2 médicaments sur la prolifération
endothéliale et l’agrégation plaquet-
taire. Dans le NEJM est publié un
essai randomisé double insu (13 cen-
tres, 649 patients) de cette associa-
tion (dipyramidole 200 mg + aspirine
25 mg, 2 fois par jour) versus placebo.
Les patients sont traités à la mise en
place d’un nouvel abord. Le traitement
prolonge le délai de vie de l’abord
sans intervention (0R 0,82). Les autres
critères ne sont pas significativement
modifiés (perte de l’abord, complica-
tions hémorragiques, décès). Les
auteurs concluent à un effet modeste
mais significatif du traitement sur le
risque de sténose et le délai sans
intervention.
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5 - Rapport REIN 2007, qualité de vie
Néphrologie et Thérapeutique, juin 2009,
vol 5 Suppl 1 à 3.
En supplément de Néphrologie et
Thérapeutique, Juin 2009, le rapport
REIN 2007. À lire aussi le supplément sur
la surveillance de la qualité de vie. Il s’agit
d’une étude transversale, par question-
naire sur 832 patients. L’objectif était de
décrire la qualité de vie des patients dia-
lysés en France. Au travers de ce rapport
de plus de 50 pages, on peut dire que
celui-ci est atteint! Premier travail coopé-
ratif de ce type en France sur la qualité de
vie, à lire. Enfin troisième supplément: le
guide du rein 2009, destiné aux utilisa-
teurs, c’est-à-dire nous tous.
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6 - Dépression et observance
a. Cukor D, Rosenthal DS, Jindal RM,
Brown CD, Kimmel PL. Depression is an
important contributor to low medication
adherence in hemodialyzed patients and
transplant recipients. Kidney Int. 2009 Jun;
75(11): 1223-9.
b. Untas A, Aguirrezabal M, Chauveau P,
Leguen E, Combe C, Rascle N. [Anxiety
and depression in hemodialysis: Validation
of the Hospital Anxiety and Depression
Scale (HADS).]. Nephrol Ther. 2009 Jun;
5(3): 193-200.
En 2004, aux USA, le coût de la non-
observance aux traitements en transplan-
tation est estimé à 100 millions de dollars.
Le patient non adhérent a 7 fois plus de
chance d’évoluer vers la perte du greffon.
La prévalence de la dépression est élevée
en dialyse (20 à 30 %) et associée à une
plus grande fréquence de non obser-
vance. Le diagnostic et le traitement chez
le patient dialysé devraient se faire avant la
transplantation. Cukor dans cette étude
parue dans Kidney Int, évalue l’état psy-
chologique de 2 cohortes de patients,
transplantés ou dialysés, par 3 question-
naires validés, en parallèle avec une éva-
luation de l’observance. Comme déjà
publié par ailleurs, la dépression est plus
fréquente chez le patient dialysé. L’intérêt
de l’étude est de démontrer que, quelle
que soit la population, les index de
dépression sont significativement associés
à la non observance. Comme le concluent
les auteurs “le temps de dépister et traiter
la dépression est arrivé”. Encore faudra-t-
il dans les services avoir les moyens de
dépister et prendre en charge les patients.
Les études françaises sont peu nombreu-
ses sur le sujet. Dans Néphrologie et
Thérapeutique de Juin, A. Untas utilise et
valide l’échelle HADS en français dans une
population de 200 patients. Cette échelle
permet d’évaluer les composantes
dépressives et anxieuses. Les prévalences
de l’anxiété et de la dépression sont pro-
ches de celles publiées dans d’autres
pays (18 à 30 %). En conclusion, les
patients doivent être dépistés et traités
systématiquement et précocement, afin
d’améliorer la qualité de vie et aussi dans
le cadre d’une transplantation future.
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7 - Tout sur les phosphates
Kidney International 2009, 9 (1)
a. De Broe ME. Phosphate: despite
advances in research, the benefits to
patients remain limited. Kidney Int. 2009
May; 75(9): 880-1.
publis en bref