Le vote sur le Brexit a été le mot d’ordre du deuxième trimestre
La possibilité que le Royaume-Uni vote en faveur d’une sortie de l’UE le 23 juin a toujours été présente, mais la
plupart des investisseurs et des sondeurs, par ailleurs, ne croyaient pas réellement qu’elle se concrétiserait. Le choc
qui s’est ensuivi a plongé les marchés boursiers à l’échelle mondiale dans la tourmente, eaçant plus de 2,5 trillions
de dollars américains de gains à un certain moment.
Comme il fallait sy attendre, ce sont les marchés européens qui ont été le plus ébranlés, chutant de presque 9 % au
cours de la journée suivant le vote. Même si les conséquences du départ du Royaume-Uni ne sont pas entièrement
connues, les perspectives à court terme sont incertaines et l’avenir ne semble pas très prometteur.
Le PIB du Canada brûlé par les feux de forêt
Les violents feux de forêt qui ont détruit une partie de la ville de Fort McMurray ont été le principal enjeu au
Canada. Les répercussions négatives qui en découlent prendront vraisemblablement la forme d’une baisse du PIB
au deuxième trimestre. La reprise de la production pétrolière et les mesures de relance économique liées à la
reconstruction de Fort McMurray pourraient cependant contribuer à une amélioration du PIB à la seconde moitié
de l’année.
Une hausse des prix du pétrole survenue à point nommé a aidé à stabiliser l’économie du Canada, accordant un
répit grandement attendu aux sociétés énergétiques et à la Banque du Canada.
Le premier semestre de l’année est passé et le S&P/TSX continue de se distinguer sur les marchés boursiers,
progressant de 5,1 % au deuxième trimestre. La remontée des secteurs de l’énergie et des matières est la raison
principale de rendements solides enregistrés cette année. (voir Graphique 1)
SADIQ S. ADATIA
Premier directeur des
placements
Opinions au 4 juillet 2016
LE POINT SUR MARCHÉS
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Le Royaume-Uni a secoué les marchés
à l’échelle mondiale en votant en
faveur d’une sortie de l’UE
Réactions contrastées sur les marchés
boursiers provoquées par le retour de
la volatilité
La Réserve fédérale des États-Unis
a laissé sa politique monétaire
inchangée
Rebond du prix du pétrole à la fin du
trimestre à près de 49 $ US le baril.
Le dollar canadien est resté
relativement stable par rapport au
dollar américain à environ 0,77 $ US.
FAITS SAILLANTS
T2 2016
La Réserve fédérale américaine pourrait maintenir le statu quo
D’après le graphique à points de la Réserve fédérale américaine (un sondage auprès des gouverneurs de la banque
centrale sur le moment des hausses des taux d’intérêt), les taux pourraient être relevés jusqu’à quatre reprises en
2016. Pourtant le premier semestre est déjà derrière nous et les taux nont toujours pas été augmentés. Cela pourrait
toutefois se révéler avantageux lorsque les marchés auront tenu compte des répercussions négatives du vote du
Royaume-Uni. Il demeure que l’incertitude entourant les hausses de taux ajoute à la confusion sur les marchés. Du
reste, nous sommes toujours d’avis que la Réserve fédérale américaine ne relèvera ses taux qu’une seule fois cette
année.
L’économie des États-Unis se porte toujours bien, mais certaines données économiques restent contrastées, l’indice
S&P 500 ayant terminé le trimestre en hausse de 2,5 %, en dollars américains.
Par ailleurs, il ne faut pas s’étonner de l’indice MSCI EAFE qui a terminé la période en inscrivant une perte de 1,2 %,
en dollars américains. L’indice EURO STOXX 50 a également enregistré une baisse de 1,9 % en monnaie locale.
L’indice MSCI Emerging Markets a progressé de 0,8 %, en dollars américains. Les marchés boursiers chinois (actions
de catégorie H) ont augmenté de 0,3 % en dollars américains et les marchés indiens ont enregistré des rendements
positifs de 7,2 % en monnaie locale.
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Graphique 1 : L’indice composé S&P/TSX se distingue sur les marchés
Source : Bloomberg
Les taux obligataires canadiens baissent davantage
Les taux des obligations nord-américaines continuent d’évoluer en dents de scie et ont terminé le trimestre en
baisse encore une fois. Les obligations à 10 ans du gouvernement du Canada ont commencé le trimestre à 1,22 %
et sont montées jusqu’à 1,55 % avant de terminer le trimestre à 1,06 %. L’incertitude minant les marchés à l’échelle
mondiale devrait les maintenir à un faible niveau pendant la majeure partie de l’année.
La Réserve fédérale américaine ne relevant toujours pas ses taux d’intérêt, le taux des obligations du Trésor
des États-Unis à 10 ans est passé de 1,76 % à 1,44 % pendant le trimestre. Lorsque la Réserve fédérale américaine
augmentera ses taux d’intérêt au cours des prochaines années, nous nous attendons à ce que les taux obligataires
partent progressivement à la hausse.
Les marchés boursiers canadiens se distinguent
Une fois de plus, lorsque les marchés boursiers à l’échelle mondiale ont été aux prises avec des dicultés, le Canada
s’est distingué. Même si notre économie n’est pas aussi solide qu’elle l’a déjà été, nos valeurs refuges telles que les
métaux précieux nous ont aidés à conserver notre avance sur les marchés mondiaux. De même, la remontée des
prix du pétrole sest traduite par une hausse des actions du secteur de l’énergie, faisant passer l’indice compo
S&P/TSX en territoire positif au deuxième trimestre (voir le graphique 2).
Même si les prix du pétrole ont continué d’avancer en bondissant de plus de 10 $ le baril, le dollar canadien na
pas beaucoup fluctué. Cette hausse a révélé le fait que le dollar canadien ne s’appréciera que si les prix du pétrole
augmentent de façon notable ou si les taux d’intérêt au Canada et aux États-Unis évoluent dans une direction
diérente. Nous estimons toujours que le dollar canadien est évalué à sa juste valeur et nous ne nous attendons pas
à des changements importants à cet égard.
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Graphique 2 : Les secteurs des ressources et de l’énergie continuent de se démarquer
Source : Bloomberg
Comme mentionné, les incendies à Fort McMurray auront des répercussions négatives sur l’économie au deuxième
trimestre, mais la conjoncture rebondira probablement au troisième et au quatrième trimestre.
Même si nous ne sommes pas convaincus que l’économie du Canada est sortie de l’ornière, nous percevons
néanmoins certains signes de stabilisation et nous croyons que la hausse des prix du pétrole sera salutaire.
À l’heure actuelle, nous cherchons activement des occasions hors du secteur de l’énergie, mais conformément
à nos habitudes, nous devons nous assurer que leur rapport risque/rendement répond à nos critères.
Le risque politique pourrait avoir une incidence sur l’économie des États-Unis
Les marchés boursiers américains nont pas pu éviter le ralentissement causé par le vote sur le Brexit. Toutefois,
à l’instar de la plupart des marchés, le marché boursier américain est reparti à la hausse deux jours plus tard,
regagnant une grande partie du terrain perdu à la fin du trimestre. L’économie demeure contrastée, les données
du marché de l’emploi du mois dernier s’étant révélées décevantes. Même si nous croyons davantage à un cas
d’exception qu’à une tendance, nous jugeons néanmoins que nous sommes en présence d’un léger ralentissement.
De ce fait, nous pensons que la Réserve fédérale américaine restera prudente et nous nous attendons à ce que les
marchés ne connaissent qu’une seule hausse de taux cette année (et encore!)
La plus grande incertitude reste toujours les élections présidentielles américaines qui auront lieu cet automne.
Le résultat déterminera l’avenir des États-Unis pour les prochaines années. Or, quel que ce soit le vainqueur, nous
croyons que la croissance économique en pâtira.
Les paris sont ouverts pour la zone euro et le Royaume-Uni
Tout événement survenu avant le 23 juin na plus aucune importance. La seule question digne d’intérêt désormais
est la manière dont le Royaume-Uni et la zone euro vivront leur divorce.
Même si le Brexit est synonyme d’incertitude et de ralentissement de croissance dans la zone euro (et à plus forte
raison au Royaume-Uni), il faudra un certain temps avant que toutes les répercussions liées au vote se fassent
réellement sentir. Il demeure que le repli pourrait donner lieu à certaines occasions à court terme. Toutefois, il faut
d’abord laisser retomber la poussière. Ainsi, agir avec circonspection pourrait être la meilleure approche.
Ce nest pas le temps de nous montrer optimistes à l’égard des marchés émergents
Le risque lié aux opérations étant quelque peu ambigu pour l’instant, les marchés émergents auront de la diculté
à enregistrer des rendements considérablement supérieurs à court terme. Même s’ils se sont relativement bien
comportés au deuxième trimestre, nous ne sommes pas sûrs de la trajectoire qu’ils emprunteront au troisième
trimestre. De même, la Chine pourrait refaire les manchettes, mais pas nécessairement pour les bonnes raisons.
Perspectives : plusieurs occasions à venir
Une forte volatilité sest manifestée alors que le trimestre tirait à sa fin, entraînant un repli sévère des marchés
pendant quelques jours avant de s’apaiser à la fin du trimestre. Nous jugeons que la réaction des marchés a été
excessive et qu’elle donnera lieu à des occasions de placement vraisemblablement intéressantes pour les épargnants
à long terme. À court terme, cependant, nous pensons que les marchés pourraient repartir à la baisse.
Nous croyons toujours que l’économie des États-Unis repose sur des bases solides. La zone euro et le Royaume-Uni
devront maintenant régler la question de leur divorce, ce qui malheureusement freinera la croissance de ces deux
entités. Toutefois, nous estimons que l’ampleur du repli a été trop forte, mais comme le Brexit est un événement
sans précédent, nul n’est en mesure de prédire tous ses eets.
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est déconseillé de sy fier. Rien ne garantit que les événements envisagés dans ces énoncés auront lieu, ou qu’ils se dérouleront de la manière prévue.
Veuillez obtenir l’avis d’un conseiller professionnel avant de prendre une décision en fonction des renseignements qui figurent dans ce document.
Quant à nous, notre économie continue de saméliorer, mais il y a encore beaucoup de chemin à faire. En ce début
du deuxième semestre, nous voyons certaines occasions de placement au Canada.
Le dollar canadien est évalué à près de 0,77 $ US, et nous ne nous attendons pas à ce qu’il parte considérablement
à la hausse ou à la baisse.
Même si nous avons l’impression que les occasions de placement sont plus intéressantes à l’heure actuelle qu’au
trimestre précédent, cela ne signifie toujours pas que nous sommes en présence d’occasions incontournables
à grande échelle. Ainsi, il est important d’eectuer une analyse rigoureuse avant d’investir. Rien ne presse, ainsi
nous continuerons d’agir en donnant à la sécurité une priorité de tous les instants.
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